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992. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre IV. Littérature dramatique » pp. 202-220

Car il agit sur l’être humain tout entier : sens, âme, esprit ; et il agit par un exemple, par une action éloquente, aussi réelle et plus intense que la vie.

993. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « L’Abbé Prévost et Alexandre Dumas fils » pp. 287-303

Et, d’ailleurs, il ne s’agit ici ni de guérison ni de description : il s’agit uniquement et exclusivement de critique, — et d’une critique qui, pour être complète, pour mériter ce nom de critique, doit être tout à la fois esthétique et morale, parce que toute œuvre de littérature ou d’art s’adresse nécessairement, et du même coup, à l’intelligence et au cœur.

994. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

Je n’opère plus sur le cœur d’une personne qui aima, et le mien reste en paix, puisqu’il ne s’agit plus que d’un livre, et d’un de ces livres qui sont, chez les femmes, toujours plus ou moins inspirés par une vanité à contresens de leur nature. […] Alors, encore, ce qui était facile à la Critique quand il s’agissait des combinaisons d’un roman, devient extrêmement difficile lorsqu’il faut rendre compte de cette adorable chose qu’on appelle des lettres d’amour, pour en faire apprécier intégralement la délicate et opulente beauté… Il n’y a plus là, en effet, ni plan qu’on puisse saisir, ni mise en œuvre, ni drame, ni visée d’art quelconque, mais seulement les tendresses et les transports d’une âme exceptionnelle, dépaysée par sa supériorité dans un temps de civilisation excessive, où l’amour, tel qu’il est dans ces lettres, a presque cessé d’exister.

995. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

— autour de la pensée du romancier et presque toujours au moment où on le voudrait sérieux et sincère, — par exemple, quand il s’agit des détails de l’éducation religieuse de sa Mme Bovary, l’ouvrage n’offre à l’esprit qu’une aridité désolante, malgré le vif de sa douleur et de son style. […] Cette pierre est souvent du diamant ; mais du diamant, malgré son éclat, c’est dur et monotone, quand il s’agit des nuances spirituelles de l’écrivain.

996. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

S’agit-il de l’amour du séducteur pour la jeune fille qui se laisse entraîner ? […] S’agit-il enfin de l’amour pour la femme mariée ? […] Prudhomme quand il s’agit de célébrer en termes émus le devoir et la famille. […] La société, en effet, dont il s’agit, est dans une situation particulière. […] Il s’agit ici d’une personne qui a été vaincue par les choses.

997. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Car il ne s’agit point ici d’une vague propriété tombée dans le domaine commun : il s’agit de choses définies et nullement anonymes, de morceaux exécutés et signés, ravis aux faibles par les forts ; il s’agit, non de la source banale où tout le monde puise, mais de ma trouvaille à moi, de mon pauvre petit ouvrage à moi, que vous dérobez, fond et forme. […] Qu’est-ce donc que le public, quand il s’agit d’art et de littérature ? […] Qu’il s’agisse des contemporains ou de la postérité, vraiment, dès qu’on le cherche, on ne le trouve plus. […] Alfred Smith quand il s’agit de peinture. […] Il s’agit ici de composer avec des cartes, j’allais dire avec des idées et des mots, une figure idéale qui ait sa logique intérieure et soit harmonieusement combinée.

998. (1923) Au service de la déesse

Premièrement, il faut agir. […] Je rougirais de n’être pas de son avis ; l’ordre d’agir a très bon air. […] Alors, il ne s’agit que d’une absurdité ? Il s’agit d’une erreur. […] Pour le jeune homme qui part, c’est la première fois que se présente l’occasion d’agir, ce qui s’appelle agir, conformément à un grand rêve.

999. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « a propos de casanova de seingalt  » pp. 510-511

Ceux donc qui ont reçu en naissant la fermeté, la vénération, l’estime d’eux-mêmes, ces nobles et gouvernantes facultés, que la nature, à ce que pensent les phrénologistes, aurait placées au sommet du front comme un diadème moral, ceux-là agissent avec suite, se maintiennent purs dans les vissicitudes, et opposent aux déchaînements les plus contraires une auguste permanence.

1000. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugues, Clovis (1851-1907) »

Clovis Hugues est bien frappé, vigoureux, facile, richement rimé ; la pensée qui l’anime est généralement élevée, et nul n’a plus de grâce quand il s’agit de peindre le charme de la nature.

1001. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Villeroy, Auguste »

Villeroy languit-elle à certains moments ; la gradation des sentiments n’est pas toujours assez marquée ; mais il est des scènes bien animées et vraiment dramatiques : celle, par exemple, qui termine le second acte, où Hérakléa cesse de croire aux Dieux, et, bravant le grand-prêtre Chrysès, décide l’empereur à agir contre la volonté de tous.

1002. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 555-559

Si quelque chose pouvoit justifier M. l’Abbé Prévot, de s’être abaissé à des Ouvrages, qui, pour le plus grand nombre, captivent l’imagination pour l’égarer, parlent à l’esprit sans le rendre plus éclairé, agirent le cœur sans le corriger & le former ; ce seroient l’art singulier, l’imagination vive & féconde, le sentiment tendre & profond, la touche mâle & vigoureuse, qui dominent avec tant de richesse dans tout ce qu’il a écrit.

1003. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

Si l’image est très précise et très intense, ces deux moments sont distincts : au premier moment, elle semble extérieure, située à telle distance de nous quand il s’agit d’un son ou d’un objet visible, située dans notre palais, notre nez, nos membres quand il s’agit d’une sensation d’odeur, de saveur, de douleur ou de plaisir local. […] « Mais, dit-il, tout, en voyant distinctement dans mon esprit deux ou trois d’entre elles, je ne pus réussir à rendre extérieure l’image intérieure… Au contraire, quelque temps après, je les apercevais de nouveau quand je n’y pensais plus. » — C’est que le réducteur spécial manquait dans l’hallucination ; au contraire, il agissait dans l’attention ordinaire et par cela seul que cette attention était ordinaire. […] « Dans l’occasion dont il s’agit, je me fis donc aussitôt cette question : comment en suis-je venu à penser à mon ami absent ? […] Ainsi, dans tous les procédés par lesquels on combat l’exagération des images, il ne s’agit jamais que de rétablir un équilibre, non pas celui d’une balance où les deux plateaux sont de niveau, mais celui d’une balance où l’un des plateaux est plus bas que l’autre.

1004. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

C’est là qu’il compose Agis, Sophonisbe, Myrrha ; c’est là qu’il écrira ses deux Brutus et la première de ses Satires. […] J’avouerai ici que j’éprouvai alors deux mortifications bien distinctes, mais également méritées : l’une, de ce refus que j’étais allé chercher volontairement ; l’autre, de me voir forcé à m’estimer moi-même beaucoup moins que le pape, car j’avais eu la lâcheté, ou la faiblesse, ou la duplicité (ce fut, certes, dans cette occasion, une de ces trois choses qui me fît agir, si ce n’est même toutes trois) d’offrir une de mes œuvres, comme une marque de mon estime, à un homme que je regardais comme fort inférieur à moi, en fait de vrai mérite ; mais je dois également, sinon pour me justifier, au moins pour éclaircir simplement cette contradiction apparente ou réelle entre ma conduite et ma manière de penser et de sentir, je dois exposer avec candeur la seule et véritable raison qui me fit prostituer ainsi le cothurne à la tiare. […] Alors me retrouvant de nouveau tout entier de cœur, d’esprit et d’âme, il ne s’était pas encore écoulé quinze jours depuis que sa présence m’avait rendu à la vie, que moi, ce même Alfieri, qui depuis deux ans n’avais pas même eu l’idée d’écrire d’autres tragédies, qui au contraire, ayant déposé le cothurne aux pieds de Saül, avais fermement résolu de ne jamais le reprendre, je me trouvai alors, presque sans m’en douter, avoir conçu ensemble et par force trois tragédies nouvelles : Agis, Sophonisbe et Myrrha. […] À peine rentré dans ma solitude, je finis d’abord de développer l’Agis. […] Vers le milieu de décembre, époque à laquelle nous partîmes ensemble pour Paris, je me trouvai avoir versifié l’Agis, la Sophonisbe et la Myrrha, développé les deux Brutus et composé la première de mes Satires.

1005. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Il n’est pas l’éternité et l’infinitude, mais il est éternel et infini ; il n’est pas la durée et l’espace, mais il dure et il est présent en tous lieux ; il est partout substantiellement ; car on n’agit pas là où l’on n’est pas. Tout est mû par lui et contenu en lui ; il agit sur tous les êtres, sans qu’aucun d’eux puisse jamais agir sur lui à son tour. […] Les intentions, les pensées, mobiles invisibles de tous les actes, leur échappent absolument ; et ce sont cependant les pensées et les intentions, en un mot, tout ce qui se dérobe nécessairement aux justices humaines, qu’il s’agit de juger. […] On n’est pas vertueux parce qu’on sait ce qu’on doit faire ; on l’est parce qu’on a fait ce qu’on doit, en sachant, à titre de créature raisonnable, pourquoi l’on agit de telle façon et non point de telle autre.

1006. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Il semble qu’il n’en soit plus de même quand il s’agit des nations, et depuis Florus le parallèle entre les quatre âges de l’homme et les périodes de la vie des peuples a fourni des phrases magnifiques. […] S’agit-il d’une action directe et immédiate ? […] S’agit-il au contraire d’une action indirecte ? […] La nature ou Dieu ne fait rien en vain, dit-il ; mais le plus souvent, il ne s’agit que de la nature. […] On remarquera la pénétration avec laquelle Tertullien signale ici le défaut le plus grave peut-être de la méthode de la vivisection, celui d’altérer profondément les conditions normales de la vie, et l’état même des organes qu’il s’agit d’observer.

1007. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IX : Insuffisance des documents géologiques »

Il est vrai que plus ce procédé d’extermination a dû agir sur une grande échelle, plus aussi le nombre des variétés intermédiaires qui ont existé autrefois sur la terre doit être énorme. […] D’ailleurs mes observations ne concernent que les couches riches en fossiles ; et il s’agit seulement de savoir si des formations très étendues, riches en fossiles et d’une puissance suffisante pour traverser de longues périodes, peuvent s’être formées autrement que pendant une période d’affaissement. […] Il s’agit des Cirripèdes sessiles fossiles. […] Il en est de même dans le cas où une terre émergée s’affaisse lentement ; mais alors, si la vitesse d’affaissement est supérieure à la vitesse de dénudation, la formation côtière est encore en partie conservée, parce qu’il ne saurait plus y avoir de dénudation au-dessous du niveau de la mer ; si, au contraire, c’est la vitesse de dénudation qui l’emporte sur la vitesse d’affaissement, la dénudation sera d’autant plus considérable, qu’à mesure qu’elle agira, d’autres points du sol émergé viendront d’eux-mêmes se livrer à son action destructive. […] Du reste, il est supposable que l’action métamorphique s’est renouvelée à plusieurs reprises, si même elle n’a été presque constante dans les profondeurs de la croûte terrestre ; mais il semble de toute évidence au moins que ses effets apparents, ou plutôt visibles pour nos moyens d’observation, ont toujours été en diminuant ; et il ne s’agit ici que de déterminer l’époque où cette action a commencé à manifester les effets prodigieux que nous constatons aujourd’hui sur les roches cristallines.

1008. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Or il ne s’agit pas ici, mon ami, d’un buste, d’une figure, mais d’une scène où il y a quelquefois quatre, cinq, huit, dix, vingt figures ; et vous croyez que mon ciseau suivra rigoureusement le contour délié de toutes ces figures, à d’autres cela ne se peut. […] Au centre, la justice ; si vous voulez, Mr La Grenée ; car vous ferez de cette tête jeune et gratieuse tout ce qu’il vous plaira, une vierge, la patrone de Nanterre, une nimphe, une bergère, puisqu’il ne s’agit que de donner des noms. […] Il ne se doute donc pas que rien n’est si difficile que d’ordonner une composition en général, et que la difficulté redouble, lorsqu’il s’agit d’une scène de mœurs, d’une scène de famille, d’une dernière scène de la vie, d’une scène pathétique et de grand pathétique. […] Il n’en est pas ainsi d’un art où le moindre intervalle mal ménagé fait un trou, où une figure trop éloignée ou trop raprochée de deux autres allourdit ou rompt une masse ; où un bout de linge chifoné papillote ; ou un faux pli casse un bras ou une jambe ; où un bout de draperie mal colorié désaccorde ; où il ne s’agit pas de dire, sa bouche étoit ouverte, ses cheveux se dressoient sur son front, les yeux lui sortoient de la tête, ses muscles se gonfloient sur ses joues ; c’était la fureur ; mais où il faut rendre toutes ces choses ; où il ne s’agit pas de dire, mais où il faut faire ce que le poëte dit ; où tout doit être pressenti, préparé, sauvé, montré, annoncé, et cela dans la composition la plus nombreuse et la plus compliquée, la scène la plus variée et la plus tumultueuse, au milieu du plus grand désordre, dans une tempête, dans le tumulte d’un incendie, dans les horreurs d’une bataille.

1009. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Il s’agit de distinguer, de tout le reste, la littérature. […] Il ne s’agit pas d’emprisonner la littérature. […] On ne le voit pas ; et il agit perpétuellement. […] Il ne s’agit pas de supprimer notre doute, mais de le borner. […] Mais il n’y a que deux manières d’agir, avec les monuments anciens.

1010. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

et de quelle autre personne s’agit-il ? […] Quoique le Chevalier pense et agisse par sentiment, ce n’est peut-être pas néanmoins l’homme du monde le plus passionné ni le plus tendre ; il est affecté par trop de divers objets pour pouvoir l’être fortement par aucun en particulier. […] La lettre suivante (inédite) de la marquise de Créquy à Jean-Jacques Rousseau vient confirmer, s’il en était besoin, celle de Voltaire à l’endroit de la date dont il s’agit : « Ce jeudi (janvier 1761). […] Tout le monde est excédé de ses incertitudes (il s’agissait d’un voyage à faire à Pont-de-Veyle en Bourgogne) ; le vrai de ses difficultés, c’est qu’elle ne voudrait point quitter le maréchal, qui ne s’en soucie point et ne ferait pas un pas pour elle. […] Quant à Rousseau, il s’agit ici de Jean-Baptiste, qui a dit dans son Épître à M. de Breteuil : Votre cœur seul doit être votre guide : Ce n’est qu’en lui que notre esprit réside 81.

1011. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Seulement, tous, dans le drame, agissent, qu’on nous passe le mot ! […] Il avait, quand il s’agissait de revenir sur ses œuvres, la patience de l’insecte qui traîne son fétu et perce son lambris. […] Il avait lu Spinoza et s’en était affolé, si on peut dire s’affoler quand il s’agit d’une âme aussi tranquille que celle de Gœthe. […] Et c’est le cas, honteux pour l’humanité, quand il s’agit de Goethe, J’ai vu traîner devant lui le front de Sainte-Beuve. […] Faivre a lu attentivement les œuvres scientifiques de Gœthe, — c’est déjà bien joli comme cela, — et, dans un livre substantiel en tout ce qui ne touche pas directement à Gœthe, il les a jugées… timidement, il est vrai ; car le formidable coup de gong de la réputation de Gœthe a dû agir sur les nerfs mandarins du professeur, puisque M. 

1012. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Encore moins, s’agit-il d’un Manifeste. […] Le romancier pourra multiplier les traits de caractère, faire parler et agir son héros autant qu’il lui plaira : tout cela ne vaudra pas le sentiment simple et indivisible que j’éprouverais si je coïncidais un instant avec le personnage lui-même. […] Il s’agit là d’autre chose que de rêves maladifs. […] Sans doute, je communique par rayonnement psychique mes sentiments, qu’ainsi je retrouve sympathiquement répercuté ; mais à son tour, la forêt agit sur mon être, me baigne dans sa sérénité, se fait état d’âme, pour dire le mot. […] Notre âme s’influence ; active par réaction, elle est agie ; celle du poète suggestionne et s’impose dans ce qu’elle a d’original et de quasi incommunicable.

1013. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XX. Conclusion » pp. 499-500

Mais il ne s’agit pas de les résoudre ici.

1014. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 448-452

Il s’agit dans celle qui précede, d’un grand Roi qui avoit cédé à un de ses Ministres une partie de son pouvoir.

1015. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre II. De l’Allégorie. »

Nous aurons même cet avantage, que notre Dieu n’agira pas injustement et au hasard, comme Jupiter : il répandra les flots de la douleur sur la tête des mortels, non par caprice, mais pour une fin à lui seul connue.

1016. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 19, de la galanterie qui est dans nos poëmes » pp. 143-146

Les rapports ont un attrait si picquant, qu’on ne sçauroit se défendre d’aimer à les entendre ; et en des matieres pareilles à celles dont il s’agit ici, il n’est ni mal honnête, ni dangereux de contenter la curiosité des personnes interessées.

1017. (1912) L’art de lire « Avant-propos »

Son article est une sorte d’introduction à l’auteur dont il s’agit, introduction, qui, du reste, peut être fort utile.

1018. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVIII »

Ces sortes d’exercice ne choquent point quand ils s’appliquent à de la prose anonyme ; ils sont peut-être messéants quand il s’agit des grands écrivains.

1019. (1908) Après le naturalisme

Seulement, il s’agit ici de connaître quelle valeur fondamentale offrent les théories du passé et de savoir si elles peuvent valoir encore pour le présent. […] Ce n’est pas de la condition même du paysan qu’il s’agit, de la noblesse ni de la royauté. […] Ils agissent pour le bien de l’homme, et en vérité, ce sont moins, par eux-mêmes, des événements que des valeurs. […] Le diagnostic d’un mal est l’opération préliminaire du traitement et c’est en effet de guérir qu’il s’agit aujourd’hui. […] On comprend bien qu’il s’agit uniquement de l’unité et de l’unanimité à créer dans le plus de consciences possible parmi l’humanité.

1020. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

I Il s’agit d’un jeune homme, lord Hastings, mort à dix-neuf ans de la petite vérole. […] D’ailleurs ils parlent au lieu d’agir. « Cinna, Pompée ne sont point des tragédies, mais de longs discours sur la raison d’État, et Polyeucte, en matière de religion, est aussi solennel qu’un long point d’orgue dans un motet. […] On ne sait s’il s’agit d’un portrait ou d’une arabesque ; on reste suspendu entre la vérité et la fantaisie ; on voudrait monter au ciel ou descendre en terre, et l’on saute au plus vite hors de l’échafaudage maladroit où le poëte veut nous jucher. […] Il s’agit de frapper juste et fort, il ne s’agit point de frapper avec grâce. […] Il s’agit d’expliquer et de prouver ; c’est là tout le style classique, c’est tout le style de Dryden.

1021. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Il semble toutefois certain que, dans cette collaboration paradoxale, les mots n’agissent pas seulement et d’abord en vertu de leur beauté propre, pittoresque ou musicale. […] Il s’agit bien d’humilier ou d’exalter ma chétive personne ! […] Allons plus loin : si, au lieu de constater que ces anciennes dames n’ont pas laissé plus de traces de leur passage ici-bas que les neiges de l’an passé, il s’agissait pour la raison de donner son adhésion motivée à ces deux notions reliées par un verbe : je vais mourir, elle ne frissonnerait pas davantage. […] il s’agit, commence-t-il, d’un problème de critique littéraire, non de dogmatique ou de critique philosophique… nous sommes critiques. […] De quoi s’agit-il ?

1022. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « [« Pages extraites d’un cahier de notes et anecdotes »] » pp. 439-440

. — Les scènes que Mme de Staël n’épargnait pas vers ce temps à Benjamin Constant, la honte qu’elle lui faisait de ce mariage, l’idée qu’elle supposait à l’Europe et à l’univers lorsqu’on apprendrait cet éclatant divorce de leurs célèbres personnalités, tout cela était tel et agissait si fort sur la tête nerveuse de Benjamin Constant, qu’il y avait des moments où il s’estimait un monstre aux yeux de la terre : « Quand je rentre dans Paris, disait-il sérieusement, je lève les glaces de ma voiture, de peur d’être montré au doigt. » Mais le scepticisme reprenait vite le dessus. — Cependant Mme de Staël avait bien ses distractions aussi, son cercle d’adorateurs, M. de Schlegel, M. de Sabran, M. de Barante… ; elle aimait beaucoup ce dernier, dont elle avait mis quelques traits et quelques situations dans Oswald ; mais il dérivait un peu vers Mme Récamier… En mourant, elle ne témoigna aucun retour vif à Benjamin Constant qu’elle voyait pourtant tous les jours.

1023. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Tailhade, Laurent (1854-1919) »

Tristan Klingsor À travers les groins : Ce n’est pas ici du poète rare des Vitraux qu’il s’agit, mais de celui du Pays du mufle.

1024. (1893) Thème à variations. Notes sur un art futur (L’Académie française) pp. 10-13

Thème à Variations (Notes sur un art futur) C’est une opinion surannée, où vivent divers stylistes, que tout est dit, qu’il s’agit de prendre garde à la décoration de nos émotions, de peur que nos émotions n’expirent de l’indifférence universelle.

1025. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Des processus psychiques agissaient donc en elle, processus dont l’action obsessionnelle était le produit. […] Vivre, agir, si ce doit être dans un seul sens et avec méthode et de façon à tracer de nous sur la rétine d’autrui une image, c’est être composite et impur, c’est être un compromis. […] Desjardins, un manque de « pugnacité », une répugnance à serrer les poings, à se faire un chemin par la force, à déranger à son profit l’ordre du monde, ou, si vous voulez, à agir, qui doivent être soulignés avant tout autre trait. […] Il semblait admettre que l’écran seul de Céleste eût pu le protéger de cette peinture ; il n’avait pas l’idée qu’il pût se défendre des choses, ni d’ailleurs non plus agir sur elles, par ses propres moyens. […] Il ne se produisait chez lui presque aucun allègement de souvenir et c’est, de toute évidence, ce qui l’handicapait si fort dans la vie pratique, car agir c’est d’abord avoir oublié.

1026. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Plus encore de cordialité, de bonhomie, s’il est permis de parler de l’une et de l’autre quand il s’agit de gens de lettres. […] Aussi bien j’ai une raison, au fond, d’en agir ainsi pour aujourd’hui. […] (D’ailleurs l’édition en question fut saisie à la requête même du soi-disant signataire de l’horreur dont s’agit.) […] J’ai dit que je m’étais fait, et ma mère aussi, un ami de Taffy (on sait qu’il s’agit ici du poney). […] Il s’agit de la Poésie française contemporaine.

1027. (1896) Études et portraits littéraires

Notez que presque toujours il s’agit de marins bretons. […] Car il ne s’agit pas de composition ni d’agencement. […] Chacun porte en soi un homme type qu’il s’agit de dégager. […] Indispensable encore pour agir sur les foules. […] Et puis, il ne s’agit que d’un buste.

1028. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Lorsqu’il s’agit de contemporains à qui l’on doit le meilleur de sa pensée, c’est un devoir de reconnaissance. […] À ces difficultés d’ordre général s’en joint une autre quand il s’agit d’un homme tel que fut Ernest Renan. […] Que les émotions de la guerre et de la Commune aient agi sur l’esprit de Taine, il n’est pas possible de le nier ; mais elles n’ont pas agi de la manière mesquine et puérile qu’on imagine. […] Comment n’oublierions-nous pas les défauts de Michelet, quand nous apprenons de lui à aimer, à agir, à espérer ? […] Deux autres institutions fort puissantes agissent dans le même sens, la garde nationale et l’armée.

1029. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Qu’eût-il fait, s’il se fût agi de Néron, ou simplement de Napoléon Ier ? […] Émile Ollivier, cette dernière appréciation friserait le ridicule, elle n’est que juste quand il s’agit de lui. […] Pourtant, l’exemple de la Saxe ou même de la Bavière… Enfin, il est certain qu’un stathouder serait pour la Hollande une moindre sauvegarde, puisque de sauvegarde il s’agit. […] Il s’agit de ton bonheur. […] Elles semblent l’avoir dans les nerfs, dans les muscles, et ne pouvoir agir que selon ce rythme voluptueux.

1030. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Il s’agit bien de ce que Voltaire en aura dit dans une ode anacréontique ! […] ce sont deux grandes autorités entre lesquelles il s’agit de se décider. […] Je ne conçois pas comment un être sensible peut agir sans passion. […] « L’homme est né pour méditer, et pour agir. […] De quoi s’agit-il ?

1031. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

mais si puissante sur certaines âmes choisies qu’il n’est guère pour elles de plus forte raison d’agir. […] Quand il s’agit des poèmes de M.  […] Il faut agir sans se lamenter, et aider le prochain sans le baigner de larmes. […] Mais c’est d’art qu’il s’agit, et non de morale. […] S’agit-il de l’avènement pacifique des déshérités ou de la destruction du vieux monde ?

1032. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Voyez-vous le Cercle de la critique se réunissant, et se disant avec conviction : « Il s’agit, n’est-ce pas ? […] C’est ici que les divergences sont toutes naturelles, puisqu’il s’agit non de diagnostic, mais de pronostic. […] Et Racine l’a voulu comme cela, puisqu’il a donné des indications de mise en scène et puisqu’il fait agir la décoration, puisqu’il fait agir son temple ; puisque son temple est un acteur. […] Il s’agissait de la faire jouer. […] — Dès lors, il ne s’agit que de vouloir, mon père.

1033. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Pourquoi Descartes tout seul est-il ainsi retiré, mis à part du courant des influences qui sans doute ont agi sur lui comme elles faisaient sur ses contemporains ? […] S’il ne s’agit que d’écrire une Introduction à ses œuvres complètes, il suffit d’y résumer des travaux aujourd’hui classiques. […] Car, malheureusement pour elle et pour Marivaux, c’est qu’elle sait très bien l’espèce d’attrait qui agit sur Valville. […] Si c’était de morale qu’il s’agissait, il y aurait sans doute beaucoup à dire, mais c’est d’esthétique et non pas d’éthique ici que nous traitons. […] Henry Harrisse, dans ses Notes pour servir à l’histoire de Manon Lescaut, a prouvé qu’au moins en cette circonstance ils avaient agi de bonne foi.

1034. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Il estime qu’on peut le prouver et qu’il ne s’agit que de savoir distribuer, annoter, et commenter les Pensées. […] Pour dominer, pour maîtriser, pour diriger l’opinion, dans quel sens fallait-il agir ? […] Voltaire, à quatre-vingt-quatre ans, conservait encore toute l’ardeur du jeune homme, toute son avidité de connaître, toute son impatience d’agir. […] Aussi ne s’agit-il plus que de rencontrer ces quatre vers ou ces quatre lignes. […] En vérité, c’est bien de cela qu’il s’agit !

1035. (1886) Le roman russe pp. -351

S’agit-il d’expliquer les transformations successives du globe ? […] C’était bien mal connaître l’histoire et la nature, qui agissent lentement. […] Ici il s’agit d’une langue dont Mérimée disait avec raison : « Elle est le plus riche des idiomes de l’Europe. […] Nicolas agissait avec les poètes comme un amateur d’oiseaux rares qui nourrirait ses pensionnaires sous la cloche d’une machine pneumatique. […] — En Russie, l’écrivain qui veut réformer agit comme la justice, par démonstration mélancolique, avec des retours d’indulgence sur les maux qu’il dévoile.

1036. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 37, que les mots de notre langue naturelle font plus d’impression sur nous que les mots d’une langue étrangere » pp. 347-350

Voilà pourquoi le même discours ébranle en des tems inégaux, un homme d’un temperament vif, et un autre homme d’un temperament lent, quoiqu’ils en viennent enfin à prendre le même interêt à la chose dont il s’agit.

1037. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Nisard »

Or, quelle biographie utile, enseignante et féconde, y avait-il de possible quand il s’agit d’hommes qui, hors leurs écrits, ont à peine vécu ?

1038. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « César Cantu »

Nous aurons bientôt le quatrième volume, mais il ne s’agit point ici de l’ouvrage entier.

1039. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

Le style est bon, court, net, clair, sans mauvaises locutions ; une fois pourtant il s’agit d’une personne qu’on n’aurait jamais connue sous un semblable rapport, une de ces manières de dire que ne toléraient Voltaire ni Courier ; M. […] Car, à un degré modéré et dans les limites du moraliste, elle avait l’imagination inventive ; ses pensées, loin de rester à l’état de maximes, entraient volontiers en jeu et en conversation dans son esprit ; elle savait faire vivre et agir sous quelques aspects des caractères qui n’étaient pas de simples copies. […] Celle qui, à vingt-cinq ans, avait débuté par se faire personne d’un certain âge ou même douairière du Marais, entre non moins exactement, à mesure qu’elle vieillit, dans les divers personnages de ce petit monde de dix à quatorze ans, en y apportant une morale saine, la morale évangélique, éternelle, qui s’y proportionne sans s’y rapetisser. « Son idée favorite, son idée chérie, est-il dit dans la préface d’une Famille, c’était que la même éducation morale peut et doit s’appliquer à toutes les conditions ; que, sous l’empire des circonstances extérieures les plus diverses, dans la mauvaise et dans la bonne fortune, au sein d’une destinée petite ou grande, monotone ou agitée, l’homme peut atteindre, l’enfant peut être amené à un développement intérieur à peu près semblable, à la même rectitude, la même délicatesse, la même élévation dans les sentiments et dans les pensées ; que l’âme humaine enfin porte en elle de quoi suffire à toutes les chances, à toutes les combinaisons de la condition humaine, et qu’il ne s’agit que de lui révéler le secret de ses forces et de lui en enseigner l’emploi. » Comment Mme Guizot, de raison un peu ironique, d’habitudes d’esprit un peu dédaigneuses qu’elle était, se trouva-t-elle conduite si vite et si directement à cette idée plénière de véritable démocratie humaine ? […] Le mordant se fait jour encore par places, par points, comme quand il s’agit de l’oncle de Revey, qui, en se mettant à son whist, prétend qu’on est toujours élevé ; mais le fond est en entier sérieux, ce qui n’empêche pas la finesse de bien des traits de s’y détacher.

1040. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Et saint Louis qui racontait l’histoire, ne blâmait nullement, mais approuvait le chevalier, qui n’avait en cette rencontre agi que comme tout bon laïque devait faire, laissant les clercs disputer à souhait avec les mécréants et ne connaissant, lui, pour les mettre à la raison, que la pointe et le tranchant de l’épée. […] La fermeté et la persuasion agirent et obtinrent de sa part ce qu’en de semblables tumultes scolaires il est toujours excessif et odieux de demander à la force. […] Il s’agit de la thèse de médecine de M.  […] Cette fève de Calabar agit sur les nerfs moteurs comme le curare.

1041. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

D’autant plus que, jusqu’au dernier moment, la théorie ne descend pas des hauteurs, qu’elle reste confinée dans ses abstractions, qu’elle ressemble à une dissertation académique, qu’il s’agit toujours de l’homme en soi, du contrat social, de la cité imaginaire et parfaite. […] Il s’agit des dignitaires, et, sur ce point, tous les témoignages sont d’accord. […] Ils agissent, ils sont vraiment généreux ; il suffit qu’une cause soit belle pour que leur dévouement lui soit acquis. […] Sans doute ils aiment le danger ; « une probabilité d’avoir des coups de fusil est trop précieuse pour qu’on la néglige540. » Mais il s’agit en outre d’affranchir des opprimés ; « c’est comme paladins, dit l’un d’eux, que nous nous montrions philosophes541 » et l’esprit chevaleresque se met au service de la liberté  D’autres services, plus sédentaires et moins brillants, ne les trouvent pas moins zélés.

1042. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Il s’agit d’aller en Allemagne, à Bayreuth, en traversant Strasbourg, — ce qui est déjà un plaisir enviable pour tout bon Français, —  et de s’installer dans cette la Mecque du wagnérisme afin d’y entendre tous les jours Parsifal et Tristan et Iseult, et Tristan et Iseult et Parsifal. […] Il s’agit de nouveau d’un morceau lent, commencé pianissimo, s’élevant peu à peu jusqu’au fortissimo, et retombant à la nuance de son point de départ, sans autre thème qu’une sorte de gémissement chromatique, mais rempli d’accords dissonants, dont de longues appogiatures, remplaçant la note réelle de l’harmonie, augmentent encore la cruauté. […] Au lieu de peindre avec une précision impossible à obtenir des sons, les motifs intérieurs qu’il supposait agir dans l’âme de ses héros, il a tout simplement rendu leurs mouvements extérieurs et l’amoureux transport qui les saisit. […] Mais encore une fois, une composition littéraire est une chose, une œuvre musicale en est une autre, et qu’il s’agisse d’Héloïse et Abélard, de Roméo et Juliette ou de Tristan et Iseult, la musique est foncièrement impropre à traduire autre chose que le « lieu commun » d’amour, sans acception d’époque ou de personne.

1043. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

Le Lichtwelt et le Schallwelt, les mondes des couleurs et des sons, agissent sur ses organes percepteurs, sur ses facultés auditives et visuelles. […] Il n’était plus nécessaire de marcher, ni d’agir, comme dans le drame ; on remplaçait cela par des mouvements de bras. […] Le décor agit par son éclairage, les principales directions de ses lignes, les quantités et les qualités de ses couleurs, ses états et ses mouvements. […] Il s’agit de l’Opéra Garnier, appelé aussi Palais Garnier, inauguré en 1875 et réalisé dans la période de grands travaux organisés par Napoléon III et le préfet Haussmann.

1044. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Si l’on agissait de même à l’égard de quelque espèce pure que ce soit, ayant, pour une cause ou pour une autre, la moindre disposition à la stérilité, la race s’éteindrait inévitablement en quelques générations. […] Ces différences sont d’une nature si particulière et si bien déterminée que, dans les croisements réciproques entre deux espèces, il arrive souvent que l’élément mâle de l’une agisse aisément sur l’élément femelle de l’autre, sans que l’alliance contraire soit possible. […] La nature, au contraire, agit avec uniformité et lenteur pendant de longues périodes, sur l’organisation tout entière, et de toutes les façons possibles pour le propre avantage de chaque être ; elle peut ainsi, directement, ou, ce qui est plus probable, indirectement, en vertu des lois de corrélation de croissance, modifier le système reproducteur de quelques-uns des descendants d’une espèce. […] D’autre part, il est évident que dans la formation artificielle des variétés domestiques les plus tranchées, la sélection de l’homme ne peut agir que sur les caractères extérieurs, mais n’a jamais et ne peut avoir pour objet de produire des différences cachées dans les fonctions du système reproducteur.

1045. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

… Et c’est ce qu’il faut rappeler à propos de Proudhon, quand il s’agit de le juger. […] J’ai déjà, et plus d’une fois, parlé de Proudhon, quand il s’est agi du Mémoire sur la Propriété, de la Justice dans la Révolution, des Contradictions économiques, etc., de tous ces livres audacieux dont l’audace, malgré la sincérité de l’esprit et des convictions de Proudhon, était souvent une combinaison d’habileté, comme les colères de Napoléon quand il brisait le cabaret de Coblentzel ! […] Protestant comme Rousseau, et, comme tous les révolutionnaires, mis bas par Luther, car leur extraction n’est pas plus haute : « Il ne s’agit plus — dit-il (parole protestante !) […] Mais, né après Rousseau et de Rousseau, fou de sciences folles, né ouvrier, — dans un temps où la révolution des ouvriers se prépare contre les bourgeois avec la logique vengeresse des révolutions, — ouvrier lui-même, ayant mis la main à la pâte, il a été la victime de son siècle, le déforme de son siècle et de son berceau, qui n’ont pas tué son génie mais qui l’ont horriblement gauchi, mais pas encore de manière, cependant, qu’on n’aperçoive ces deux belles lignes qui, en talent, font les camées : le bon sens et la pureté de cœur, XVI Il les a retrouvées — intégralement retrouvées — dans le livre que voici, où il ne s’agissait plus des progrès chimériques de l’esprit humain, — la griserie des cerveaux modernes, — mais de la morale éternelle, — mais du rapport éternel de l’homme et de la femme, — mais de la famille, base, pour Proudhon comme pour Bonald, de toute société.

1046. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

Innombrables sont les scènes de comédie où un personnage croit parler et agir librement, où ce personnage conserve par conséquent l’essentiel de la vie, alors qu’envisagé d’un certain côté il apparaît comme un simple jouet entre les mains d’un autre qui s’en amuse. […]   I. — La répétition. — Il ne s’agit plus, comme tout à l’heure, d’un mot ou d’une phrase qu’un personnage répète, mais d’une situation, c’est-à-dire d’une combinaison de circonstances, qui revient telle quelle à plusieurs reprises, tranchant ainsi sur le cours changeant de la vie. […] Il s’agit toujours, au fond, d’une interversion de rôles, et d’une situation qui se retourne contre celui qui la crée. […] Mais nous savons qu’une des formes essentielles de la fantaisie comique consiste à nous représenter l’homme vivant comme une espèce de pantin articulé, et que souvent, pour nous déterminer à former cette image, on nous montre deux ou plusieurs personnes qui parlent et agissent comme si elles étaient reliées les unes aux autres par d’invisibles ficelles.

1047. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

Il ne prétendait point d’ailleurs, en son temps, agir sur les destinées de l’État ni sur l’opinion du public, hors du cercle de ses devoirs et de sa profession. […] La sensibilité de Gui Patin a été contestée : il en avait pourtant comme en ont ces natures fortes et ces vies sobres : il ne s’agit que de toucher en elles les vraies cordes. […] Il y aurait surtout à bien éclaircir le texte au moyen de notes claires, simples, précises ; il faudrait que, d’un coup d’œil jeté au bas de la page, le lecteur fût brièvement informé de ce que c’est que tous ces auteurs et ces ouvrages oubliés que cite continuellement Gui Patin, et que, sans être médecin, on pût comprendre dans tous les cas s’il s’agit du Pirée ou d’un nom d’homme.

1048. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

Le comparant un jour avec Racine fils, dont il avait le tort d’admirer le poëme sur la Grâce, et annonçant la prochaine publication du poëme de la Ligue ou la Henriade, qui s’imprimait en Hollande (décembre 1723) : « Si ce poëme est aussi beau, disait-il, que celui de Racine, nous aurons là deux grands poètes, mais deux petits hommes ; car ce Racine, que j’ai vu deux ou trois fois, n’a qu’un esprit frivole et sans goût dans la conversation, et l’autre est un fou qui méprise les Sophocle et les Corneille, qui a cru être de la Cour, qui s’est fait donner des coups de bâton, et qui ne saura jamais rien parce qu’il croit tout savoir. » À quelques années de là, quand Voltaire a grandi et s’est déjà mis hors de pair, on lit dans une lettre de Marais au président Bouhier le récit suivant sur la répétition de la scène du pont de Sèvres ; il s’agit de l’éclat si connu avec le chevalier de Rohan ; il est bon d’avoir la version de Marais (6 février 1726) : « Voltaire a eu des coups de bâton. […] Malherbe et Voiture pensèrent le gâter, il le dit lui-même ; mais, à la fin, il vit le faux des brillants, il trouva la nature au gîte et la prit, et elle ne l’a point quitté depuis. » Du moment qu’il s’agit des Fables, il ne plaisante plus, et parlant de celles de La Motte, il devient même trop sévère et trop méprisant quand il dit : « Il vient de faire des Fables à l’envi de La Fontaine, et a montré qu’il ne peut écrire que pour les cafés, et qu’il n’est pas permis de travailler après les grands hommes qui ont emporté la palme en certain genre. » Marais ne veut pas (et c’est là sa limite) qu’on essaye de rouvrir la carrière après les maîtres. […] En voici un qui « depuis des années fait son capital, comme disait d’Olivet, des petites nouvelles courantes » et en parlant de Montesquieu, en concevant l’idée de se porter un moment contre lui, il paraît tout à fait ignorer de quelle grandeur vraiment nouvelle et imminente il s’agit, à quelle originalité il a affaire, à quel esprit du premier ordre.

1049. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

Le critique, quand il s’agit de M. de Chateaubriand, n’en est plus un ; il se borne à rassembler les fleurs du chemin et à en remplir sa corbeille ; c’était l’office, dans les fêtes antiques, de ce qu’on appelait le canéphore ; et même en cette histoire de cloître, si l’on nous passe l’image, c’est ainsi que nous ferons.  […] Il s’agissait d’une affaire très-compliquée, d’un procès qui durait depuis déjà longtemps. […] Qu’il suffise de dire que le respect des dignes adversaires eux-mêmes pour l’abbé de Rancé n’en subit aucune atteinte ; que Nicole, approuvé en cela par Arnauld, s’écriait qu’il se ferait plutôt couper le bras droit que d’écrire contre M. de la Trappe, et que Bossuet, souvent pris pour arbitre en ces querelles révérentes, ne parlait des écrits de Rancé, de ceux-là mêmes en apparence excessifs, que comme d’ouvrages où « toute la sainteté, toute la vigueur et toute la sévérité de l’ancienne discipline monastique est ramassée. » Ce fut Bossuet qui le contraignit à publier le livre de la Sainteté et des Devoirs de la Vie monastique ; lisant ce livre en manuscrit au retour de l’Assemblée de 1682 : « J’avoue, écrivait-il à Rancé, qu’en sortant des relâchements honteux et des ordures des casuistes, il me falloit consoler par ces idées célestes de la vie des solitaires et des cénobites. » Le style de Rancé, quand il ne s’agit pas d’une simple discussion dans laquelle il a hâte de couper court et d’en finir, ce qui lui arrive souvent, mais quand ce style s’applique comme ici à des traités de doctrine et d’édification, a de l’étendue et de la beauté : « Je ne vois rien, a dit un contemporain, de plus égal, de plus naturel, ni de plus fleuri.

1050. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

De ce monceau de petites notes inachevées, il s’agissait donc de tirer, de sauver, comme d’un naufrage, quelque chose qui donnât au public une idée de ses dernières méditations. […] Se prévaloir contre la foi de Pascal de certain mode d’argumentation qu’il emploie hardiment et qui impliquerait le scepticisme absolu au défaut de la foi, c’est supposer ce qu’il s’agit précisément de démontrer, c’est oublier combien cette foi faisait peu défaut en lui, combien elle était pour lui chose réelle, pratique, sensible et vivante. […] Je ne contesterai pas cette qualification, si par mystique il est entendu qu’il s’agit surtout ici d’un chrétien, qui sans négliger les raisons et preuves qui parlent à l’intelligence, met la raison de sentiment au-dessus des autres.

1051. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Introduction »

Avant d’aller plus loin l’on demanderait, peut-être, une définition du bonheur ; le bonheur, tel qu’on le souhaite, est la réunion de tous les contraires, c’est pour les individus, l’espoir sans la crainte, l’activité sans l’inquiétude, la gloire sans la calomnie, l’amour sans l’inconstance, l’imagination qui embellirait à nos yeux ce qu’on possède, et flétrirait le souvenir de ce qu’on aurait perdu ; enfin, l’inverse de la nature morale, le bien de tous les états, de tous les talents, de tous les plaisirs, séparé du mal qui les accompagne ; le bonheur des nations serait aussi de concilier ensemble la liberté des républiques et le calme des monarchies, l’émulation des talents et le silence des factions, l’esprit militaire au-dehors et le respect des lois au-dedans : le bonheur, tel que l’homme le conçoit, c’est ce qui est impossible en tout genre ; et le bonheur, tel qu’on peut l’obtenir, le bonheur sur lequel la réflexion et la volonté de l’homme peuvent agir, ne s’acquiert que par l’étude de tous les moyens les plus sûrs pour éviter les grandes peines. […] Deux ouvrages doivent se trouver dans un seul ; l’un étudie l’homme dans ses rapports avec lui-même, l’autre dans les relations sociales de tous les individus entre eux ; quelque analogie se trouve dans les idées principales de ces deux traités, parce qu’une nation présente le caractère d’un homme, et que la force du gouvernement doit agir sur elle, comme la puissance de la raison d’un individu sur lui-même. […] Autant le moraliste doit rejeter cet espoir, autant le législateur doit tâcher de s’en rapprocher : l’individu qui prétend pour lui-même à ce résultat, est un insensé ; car le sort qui n’est pas dans sa main déjoue de toutes les manières de telles espérances ; mais les gouvernements tiennent, pour, ainsi dire, la place du sort par rapport aux nations ; comme ils agissent sur la masse, leurs effets, et leurs moyens sont assurés.

1052. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

Un jour, à l’Académie, Gresset, dans un discours, en osa lâcher cinq ou six359 : il s’agissait, je crois, de voitures et de coiffures ; des murmures éclatèrent ; pendant sa longue retraite, il était devenu provincial et avait perdu le ton  Par degrés, on en vient à ne plus composer le discours que « d’expressions générales ». […] Jamais architectes, obligés de n’employer pour bâtir que les pavés de la grande route publique, n’ont si bien connu chacune de leurs pierres, ses dimensions, sa coupe, sa résistance, ses attaches possibles, sa place convenable  Cela fait, il s’agit de construire avec le moins de peine et le plus de solidité qu’il se pourra, et la grammaire se réforme en même temps et dans le même sens que le dictionnaire. […] S’il s’agit, comme dans le poème dramatique, de créer des personnages, le moule classique n’en peut façonner que d’une espèce : ce sont ceux qui, par éducation, naissance ou imitation, parlent toujours bien, en d’autres termes, des gens du monde.

1053. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

Il s’agit d’une retouche, faite afin d’en éclairer le sens, à la loi qui régit momentanément notre Domaine public. […] Or, voici qu’à cette mise en demeure extraordinaire, tout à l’heure, révoquant les titres d’une fonction notoire, quand s’agissait, plutôt, d’enguirlander l’autel ; à ce subit envahissement, comme d’une sorte indéfinissable de défiance (pas même devant mes forces), je réponds par une exagération, certes, et vous en prévenant — Oui, que la Littérature existe et, si l’on veut, seule, à l’exclusion de tout. […] Minez ces substructions, quand l’obscurité en offense la perspective, non — alignez-y des lampions, pour voir : il s’agit que vos pensées exigent du sol un simulacre.

1054. (1921) Enquête sur la critique (Les Marges)

Mais s’il s’agit d’études qui à distance doivent conserver tout leur prix, une critique moins calquée sur l’actualité nous retiendra davantage, celle des Promenades littéraires de Gourmont, des Essais de Bourget, des Contemporains de Lemaître, ou, plus près de nous, celle de Suarès, de Thibaudet et du rédacteur unique des premières Marges. […] Il ne s’agissait pas, assurément, d’instituer un référendum dans toute la république des lettres, ou de décider au suffrage universel la question de savoir ce que vaut la critique actuelle et ce qu’elle devrait être. […] Jean de Gourmont, il ne s’agit plus de préférences.

1055. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

Il faut, pour la remplir aussi bien que possible, interroger les Mémoires, les lettres, les procès, les statistiques, et, au cours de ces investigations, on remarquera vite que les œuvres littéraires ont souvent agi, non seulement sur l’expression, mais aussi sur l’intensité ou même sur la nature des sentiments que les deux sexes ont l’un envers l’autre. […] Elles ont en pareille occurrence bien d’autres choses à faire qu’à s’occuper de vers, de grammaire, de questions d’art ; puis, comme elles prisent et encouragent avant tout les qualités fortes et masculines, elles s’intéressent plus aux hommes d’épée et aux politiques qu’aux hommes de lettres, et, si par hasard elles agissent sur ces derniers, le résultat de leur action est peu visible, parce qu’elles les portent à développer en eux ce qu’il y a de moins féminin. […] Quand elle est en honneur dans une société, elle agit doublement sur les écrivains, d’une part, en les marquant eux-mêmes de son empreinte, d’autre part, en les déterminant à donner à leurs œuvres la teinte toute particulière qui peut plaire à un public soucieux de ces qualités familiales.

1056. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Ce qui prouve combien cette Foi est nécessaire, c’est le besoin que nous avons d’être fixés ; car notre esprit n’est pas destiné à se nourrir de doutes & d’incertitude ; c’est le besoin d’une Morale fixe & invariable, d’une Morale qui agisse sur l’esprit & sur le cœur. […] D’après leurs prédications, l’Univers reconnoît un seul Maître : le monde n’est plus qu’une figure qui passe, ses biens qu’une vapeur qui se dissipe ; la vie qu’un passage à un autre plus durable, & dont l’usage de la premiere fixera le sort : l’Homme, cet être auparavant si foible, triomphe de ce que le monde a de plus flatteur & de plus redoutable : les combats qu’il est contraint de livrer à ses passions, sont la source de son repos & de celui de ses semblables ; le mariage est rappelé à son institution primitive : les Loix qui n’arrêtoient que la main, agissent sur le cœur : la bienséance devient un devoir général, même à l’égard des ennemis : le disciple d’Epicure embrasse cette morale mortifiante & austere : on ne reconnoît plus l’Homme dans l’Homme, comme l’a dit Bossuet ; mais dans cette étonnante révolution, on reconnoît le doigt de Dieu. […] Il est aisé de tromper l’autorité & la force, parce qu’elles sont sans pouvoir sur l’esprit & sur le cœur : il faut un ressort qui agisse sur l’ame, car c’est dans l’ame, où réside le principe de tous les désordres extérieurs ; or la Religion seule peut procurer ce ressort & son efficacité.

1057. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

Maintenant ces deux points de l’Asie, ces deux foyers de l’idolâtrie et du monothéisme, agissaient-ils au loin sur la croyance et l’imagination des hommes ? […] C’est qu’il ne s’agit plus là de la sublimité morale proprement dite, de cette sérénité de la raison révélée qui donne un caractère ineffable à quelques-uns des hymnes hébraïques. Il s’agit surtout de ce qui éclate dans beaucoup d’autres, la magnificence des images, l’excès de la passion, le tour extraordinaire de la pensée, ces choses admirables, mais humaines, parce qu’elles ne semblent que le suprême effort et le plus haut degré des dons qui sont en nous.

1058. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Tandis que Villeroi agissait avec le plus de zèle et allait de Mayenne à Henri IV pour la prolongation de la trêve en vue de la paix, un jour, à Fontainebleau, Henri IV le surprit fort en lui donnant à lire la formule d’un serment que le duc de Mayenne et ses adhérents venaient de prêter derechef à Paris sur les saints Évangiles, le 23 juillet 1593, devant le légat, l’ambassadeur et les ministres d’Espagne, et par lequel on renouvelait toutes les promesses de Ligue inviolable et de guerre à mort au roi de Navarre. […] L’ambassadeur d’Espagne (le duc de Feria), dans une dépêche à Philippe II qui fut interceptée, donnant la liste des députés qui assistaient à la conférence de Suresnes, et ajoutant au nom de chacun une note et un signalement distinct, disait de tel et tel : « Celui-ci est neutre. — Celui-là agira dans son intérêt. » Et du président Jeannin il disait : « Il fera tout ce qui lui paraîtra avantageux au duc de Mayenne. » Les auteurs d’éloges et de discours académiques, Saumaise, plus tard Guyton de Morveau, ont couru un peu rapidement sur ce point, et se sont trop attachés à montrer dans le président Jeannin un ligueur qui avait hâte de sortir de la faction où il avait été jeté, et qui, « sans trahir son parti, en défaisait la cause ».

1059. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Parny poète élégiaque. » pp. 285-300

S’agit-il d’étonner ou s’agit-il de toucher ?

1060. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

Dans tout état de société, — qu’il s’agisse de la Russie méridionale et des paysans agriculteurs, chez qui la religion n’empêche sans doute ni l’intempérance, ni la ruse, ni la fraude, ni bien des vices, mais à qui elle inspire un pieux et absolu respect dans les rapports des fils aux parents, « une résignation stoïque dans les souffrances physiques et morales, et, en présence de la mort, une assurance, une sérénité qui a parfois un véritable caractère de grandeur » ; — qu’il s’agisse, tout au contraire, des peuples et des régimes les plus avancés, tels que l’Angleterre, chez qui les hautes classes et les lords peuvent être dissolus à leur aise, mais que gouverne réellement et que maintient avec fermeté, en présence des masses chartistes, l’immense classe bourgeoise ou rurale moyenne, tout imprégnée de la Bible et de la forte moralité qui en découle ; — partout l’élément religieux, sous une forme ou sous une autre, lui a paru essentiel à la durée et à la stabilité des sociétés.

1061. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

Il y a lieu, en de certains moments décisifs, à cette critique auxiliaire, explicative, apologétique : c’est quand il s’agit, comme cela s’est vu dans les années de lutte de l’école poétique moderne, d’inculquer au public des formes inusitées, et de lui faire agréer, à travers quelques ornements étranges, les beautés nouvelles qu’il ne saluerait pas tout d’abord. […] Il s’agissait de l’excellent poëte M.Soumet, qui, tout malade qu’il était de la maladie dont il mourut, s’était laissé entraîner à cette polémique.

1062. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VIII. De l’éloquence » pp. 563-585

Sans doute quand vous vous adressez à quelques individus réunis par le lien d’un intérêt commun, ou d’une crainte commune, aucun talent ne peut agir sur eux ; ils ont depuis longtemps tari dans leurs cœurs la source naturelle qui peut sortir du rocher même à la voix d’un prophète divin ; mais quand vous êtes entourés d’une multitude qui contient tous les éléments divers, les hommes impartiaux, les hommes sensibles, les hommes faibles qui se rassurent à côté des hommes forts ; si vous parlez à la nature humaine, elle vous répondra ; si vous savez donner cette commotion électrique dont l’être moral contient aussi le principe, ne craignez plus ni le sang-froid de l’insouciant, ni la moquerie du perfide, ni le calcul de l’égoïste, ni l’amour-propre de l’envieux ; toute cette multitude est à vous. […] Un très petit nombre d’hommes se vouait, chez les anciens, à cette morale stoïcienne qui réprimait tous les mouvements du cœur : la philosophie des modernes, quoiqu’elle agisse plus sur l’esprit que sur le caractère, n’est qu’une manière de considérer tous les objets de la vie.

1063. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »

Il ne peut jamais s’abandonner à aucun de ses mouvements, car il est rare que la nature soit un bon guide dans la route de la politique ; et par un contraste cruel, cette passion, assez violente pour vaincre tous les obstacles, condamne à la réserve continuelle qu’exige la contrainte de soi-même ; il faut qu’elle agisse avec une égale force pour exciter et pour retenir. […] On croit influer dans les révolutions, on croit agir, être cause, et l’on n’est jamais qu’une pierre de plus lancée par le mouvement de la grande roue ; un autre aurait pris votre place, un moyen différent eut amené le même résultat ; le nom de chef signifie le premier précipité par la troupe qui marche derrière, et pousse en avant.

1064. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

On oublie qu’il s’agit d’hommes, et on en retire une vérité sans emporter un chagrin. […] A regarder ses actions, il a l’air de vivre à genoux ; quand il s’agit d’un prince ou d’une princesse, il accumule en outre la flatterie.

1065. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Surtout quand il s’agit de vérités morales ou littéraires, on opère sur des faits plus complexes, sur une réalité moins précise, sur des principes moins absolus, et il est souvent fort délicat de retenir le fil de son raisonnement. […] Je n’ai point vu de roman anglais ou russe, en dépit de l’impartiale observation des auteurs, où l’on donnât d’un Français autre chose qu’une charge ; et l’on peut croire que nous agissons de même à l’égard des étrangers.

1066. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre II. Diderot »

Il a des amis, qu’il voit agir, faire des projets, arranger leur vie : il se jette à travers leur existence, à travers leurs plus intimes sentiments, conseillant, disposant, indiscret, impérieux ; c’est la corneille qui abat des noix ; et voilà comment il se brouille avec Rousseau : il veut le retenir à Paris, l’envoyer à Genève ; il décide, il dirige ; il faut qu’il parle. […] Ces œuvres étaient toutes pleines d’intentions littéraires ; elles voulaient agir sur le public par les sujets et par les idées que les sujets suggéraient, idées polissonnes chez Boucher ou Fragonard, idées voluptueuses ou morales chez Greuze, idées philosophiques chez Bouchardon.

1067. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Puis, il ne s’agit guère, chez eux, que de l’amour-maladie, — ou de l’amour-libertinage, — quelques noms qu’ils lui donnent ; bref, d’un amour dans lequel il y a toujours un principe de haine. […] Formée par l’homme dans sa première jeunesse, à son tour elle agit sur lui.

1068. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337

Ils ont soif de souffrir (n’oubliez pas de quelles souffrances inouïes, démesurées et prolongées il s’agit ici). […] Or, du jour où il s’agirait de souffrir et de verser son sang, il apparaîtrait tout aussitôt que l’âme de la fille chétive et disgraciée est plus forte, plus douce et plus haute que celle même de ses plus saints compagnons.

1069. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre V. L’antinomie esthétique » pp. 109-129

Car en art il ne s’agit pas de se conformer à une norme ; il s’agit, pour l’artiste, d’exprimer d’une manière forte et neuve son originalité sentimentale.

1070. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XIII. Conclusions » pp. 271-291

. — Un homme ne peut avoir exactement les mêmes raisons d’agir qu’un autre ; de là un individualisme moral. — Un homme ne peut avoir exactement la même manière de sentir la beauté qu’un autre ; de là un individualisme esthétique. — Un homme ne peut avoir exactement les mêmes intérêts qu’un autre ; de là un individualisme économique. — Un homme ne peut avoir exactement la même puissance, ni par conséquent le même droit qu’un autre ; de là un individualisme juridique ou antijuridique, comme on voudra. — Ainsi dans les différents ordres de pensée et d’activité, l’individualisme uniciste nie tout idéal collectif : idéal intellectuel, sentimental, moral, esthétique, économique, juridique, politique. […] C’est cette idée que, sujets à changer, nous agissons d’une façon déraisonnable quand nous nous lions pour l’avenir.

1071. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre I. L’intuition et la logique en Mathématiques. »

Klein : il étudie une des questions les plus abstraites de la théorie des fonctions ; il s’agit de savoir si sur une surface de Riemann donnée, il existe toujours une fonction admettant des singularités données. […] La proposition qu’il s’agissait d’établir se composait en réalité de deux vérités différentes, mais que l’on n’avait pas distinguées tout d’abord.

1072. (1890) L’avenir de la science « XXI »

Si la vie humaine n’avait d’autre horizon que de végéter d’une façon ou d’une autre ; si la société n’était qu’une agrégation d’êtres vivant chacun pour soi et subissant invariablement les mêmes vicissitudes ; s’il ne s’agissait que de naître, de vivre et de mourir d’une manière plus ou moins semblable, le seul parti à prendre serait d’endormir l’humanité et de subir patiemment cette vulgaire monotonie. […] Il s’agit bien de se reposer, grand Dieu !

1073. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VIII. Jésus à Capharnahum. »

Mais on ne l’apostrophait jamais ainsi, sans doute parce que le nom dont il s’agit ne devait pleinement lui convenir qu’au jour de sa future apparition. […] Probablement il s’agit ici du rocher à pic qui est très près de Nazareth, au-dessus de l’église actuelle des Maronites, et non du prétendu Mont de la Précipitation, à une heure de Nazareth.

1074. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

Tout l’ensemble d’idées que nous venons d’exposer formait dans l’esprit des disciples un système théologique si peu arrêté que le Fils de Dieu, cette espèce de dédoublement de la divinité, ils le font agir purement en homme. […] Mais celui qui prend l’humanité avec ses illusions et cherche à agir sur elle et avec elle, ne saurait être blâmé.

1075. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXI. Dernier voyage de Jésus à Jérusalem. »

Levez les yeux, et voyez le monde ; il est blanc pour la moisson 978. » Sa forte éloquence se retrouvait toutes les fois qu’il s’agissait de combattre l’hypocrisie. « Sur la chaire de Moïse, sont assis les scribes et les pharisiens. […] C’est du premier qu’il s’agit (II Paral.

1076. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Il s’agissait d’éviter un esclandre. […] L’avarice, que les synoptiques donnent pour motif au crime dont il s’agit, ne suffit pas pour l’expliquer.

1077. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XI »

Il s’agit, pour André, de faire entendre au comte que la vie qu’il mène est en train de le ruiner complètement, que, de ses quatre millions, il ne lui reste qu’une médiocre épave, et que, pour la sauver du naufrage, il ne faut rien de moins que lui remettre, à lui son fils, le gouvernement absolu de toutes ses affaires. […] Il entre froid et contraint ; il s’agit de comptes à rendre, d’affaires à régler.

1078. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Journal de la campagne de Russie en 1812, par M. de Fezensac, lieutenant général. (1849.) » pp. 260-274

Aux objections que lui faisaient quelquefois les généraux de brigade, un peu mous et un peu indécis, ce semble, il répondait vivement « qu’il ne s’agissait que de se faire tuer, après tout, et que l’occasion était trop belle pour la manquer ». […] Aucun avis n’avait été donné par le corps qui précédait ; et il ne s’agissait pas d’un simple détachement ennemi qui interceptait la route, c’était toute une armée de 80 000 hommes sous les ordres de Miloradovitch, qui s’interposait entre Ney et le reste de l’armée française.

1079. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Avec son beau systême de ne s’inquiéter de rien, elle n’avoit pas laissé d’agir & de se précautionner contre les orages qui la menaçoient. […] On parle à madame de Maintenon, qui, sur le champ, agit pour faire relâcher cette femme extraordinaire.

1080. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre II. Le cerveau chez les animaux »

Admettons qu’ils tiennent cette supériorité des circonvolutions supplémentaires dont leur cerveau s’est enrichi ; mais les chevaux et les chiens, privés des circonvolutions dont il s’agit, montent par l’éducation au-dessus du singe et de l’éléphant : où faudra-t-il placer leurs facultés nouvelles16 ?  […] Il s’agit des hémisphères cérébraux, ce qui est très important à signaler.

1081. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre I : Philosophie religieuse de M. Guizot »

Dans ce domaine, Dieu agit autrement que dans le monde physique ; il agit par une action toute morale, tout individuelle ; voilà l’idée de la Providence chrétienne.

1082. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

Assurément il eût mieux valu ne pas les penser et ne pas les soutenir, mais il ne s’agit pas ici du fond des choses et du mutisme radical de l’esprit de Stendhal en fait de morale, il s’agit seulement de signaler la fermeté d’un caractère dont la force augmentait encore celle d’un esprit qui, naturellement, savait oser.

1083. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

Assurément, il eût mieux valu ne pas les penser et ne pas les soutenir, mais il ne s’agit pas ici du fond des choses et du mutisme radical de l’esprit de Stendhal, en fait de morale, il s’agit seulement de signaler la fermeté d’un caractère dont la force augmentait encore celle d’un esprit, qui, naturellement, savait oser.

1084. (1915) La philosophie française « I »

Elle agit encore sur nous 19. […] Par sa morale, autant que par sa théorie de la nature et de l’homme, il a agi considérablement sur la pensée de son temps 36.

1085. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

Marc-Aurèle agissait et pensait d’après lui ; Julien, d’après les anciens philosophes ; il imitait. […] qu’il fut beaucoup plus philosophe dans son gouvernement, et sa conduite que dans ses idées ; que son imagination fut extrême, et que cette imagination égara souvent ses lumières ; qu’ayant renoncé à croire une révélation générale et unique, il cherchait à chaque instant une foule de petites révélations de détail ; que, fixé sur la morale par ses principes, il avait, sur tout le reste, l’inquiétude d’un homme qui manque d’un point d’appui ; qu’il porta, sans y penser, dans le paganisme même, une teinte de l’austérité chrétienne où il avait été élevé ; qu’il fut chrétien par les mœurs, platonicien par les idées, superstitieux par l’imagination, païen par le culte, grand sur le trône et à la tête des armées, faible et petit dans ses temples et dans ses mystères ; qu’il eut, en un mot, le courage d’agir, de penser, de gouverner et de combattre, mais qu’il lui manqua le courage d’ignorer ; que, malgré ses défauts, car il en eut plusieurs, les païens durent l’admirer, les chrétiens durent le plaindre ; et que, dans tout pays où la religion, cette grande base de la société et de la paix publique, sera affermie ; ses talents et ses vertus se trouvant séparés de ses erreurs, les peuples et les gens de guerre feront des vœux pour avoir à leur tête un prince qui lui ressemble.

1086. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « APPENDICE. — M. SCRIBE, page 118. » pp. 494-496

Une telle situation étant trouvée, il ne s’est plus agi que de l’encadrer, de l’amener : les quatre actes qui précèdent peuvent sembler un peu longs pour cette fin.

1087. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre IV. — Molière. Chœur des Français » pp. 178-183

C’est un citoyen qui agit, un pamphlétaire qui combat261.

1088. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pilon, Edmond (1874-1945) »

Edmond Pilon est un poète qui sait ordonner un beau luxe et qui sait faire agir en peu de gestes ses personnages.

1089. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre III. Les questions que l’historien doit se poser. » pp. 16-17

De même encore, il n’est guère possible de suivre et de noter jour par jour la marche des variations du goût ; de marquer, à l’instant même où elle a dû agir, chacune des causes qui ont modifié son insensible évolution.

1090. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 303-308

L’Auteur y est Observateur éclairé, profond Politique, Dissertateur plein de sagacité, toutes les fois qu’il s’agit de remonter aux principes des troubles, d’en faire connoître les dangers, & d’indiquer les moyens de les empêcher de renaître.

1091. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Julliart » pp. 176-177

Monsieur Juliart, vous croyez donc que pour être un paysagiste, il ne s’agit que de jetter çà et là des arbres, faire une terrasse, élever une montagne, assembler des eaux, en interrompre le cours par quelques pierres brutes, étendre une campagne le plus que vous pourrez, l’éclairer de la lumière du soleil et de la lune, dessiner un pâtre, et autour de ce pâtre quelques animaux ?

1092. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 6, de la nature des sujets que les peintres et les poëtes traitent. Qu’ils ne sçauroient les choisir trop interressans par eux-mêmes » pp. 51-56

L’imitation agit toujours plus foiblement que l’objet imité : quidquid… etc. .

1093. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre premier »

Il ne s’agit pas que j’affirme que tout soldat soit admirable.

1094. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Il s’agit pour nous, à tout propos, de défendre le spiritualisme dans les arts, dans l’éducation, dans les mœurs et dans l’histoire. […] Il ne s’agit pas d’être applaudi, il s’agit d’être honnête et vrai. […] L’homme de lettres est investi d’une sorte d’électorat dans les matières morales ; une fois la parole prise, avec ou sans éloquence, il s’agit de voter. […] L’homme est une force libre qui peut agir sur le monde pour achever la création. […] L’esprit seul agit sur l’esprit ; les objets extérieurs ne parlent à notre âme que parce qu’ils communiquent eux-mêmes à une autre âme, à une idée.

1095. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

Je n’examinerai point si la plupart d’entre eux n’étaient point intéressés par leur état à défendre cette opinion, ou déterminés à la suivre par une admiration trop souvent aveugle pour ce que les anciens ont pensé : il s’agit ici de raison et non pas d’autorité, et la question vaut bien la peine d’être examinée en elle-même. […] Que ce soit un valet qui parle, il faudra être en garde pour employer l’expression et le tour dont il s’agit, et ne se résoudre à en faire usage qu’après s’être assuré que cette façon de parler est bonne en elle-même, indépendamment et du personnage et de la circonstance où il est. […] Il s’agit ici, non de l’expression elle-même, mais de l’harmonie des mots, qui est une chose purement artificielle et mécanique : cela est si vrai, que Cicéron, en renversant la phrase pour en dénaturer l’harmonie, en conserve tous les termes. […] L’action fait plus que d’animer le discours, elle peut même inspirer l’orateur, surtout dans les occasions où il s’agit de traiter sur-le-champ, et sur un grand théâtre, de grands intérêts, comme autrefois à Athènes et à Rome, et quelquefois aujourd’hui en Angleterre. […] Aussi peut-on dire de Fontenelle qu’il a rendu la place dont il s’agit très dangereuse à occuper.

1096. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Mais s’il s’agit des vers de Corneille, décidément je m’insurge ! […] Il faut agir : quel effort ! […] Mais avec tout cela le moment d’agir est venu ; tous les prétextes d’atermoiement sont épuisés. […] Tout ce passage est si équivoque qu’on peut très bien croire qu’il s’agit ici de bien moral. […] Or, c’est aussi de cela qu’il s’agit toujours dans les drames humains.

1097. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Il s’agit d’un pauvre inventeur de génie, repoussé, ruiné par la routine administrative. […] Il s’agit encore de Sapho mais surtout de l’Académie française. […] » Vas-tu me dire que, si j’agis ainsi, c’est poussé par Goncourt et Zola ? […] Car c’est du passé seulement qu’il s’agit dans ce recueil de pièces, dont quelques-unes sont de premier ordre. […] Dans le chapitre consacré aux travaux et aux idées du philosophe, je prends encore ces deux paragraphes : il s’agit du redoutable moment que Montaigne appelle le but de la vie, il s’agit de la mort.

1098. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Paul Déroulède agit en homme de cœur. […] si tout le monde avait agi comme nous ! […] Mais de quoi s’agit-il ? […] … C’est ce qu’il s’agirait de rechercher. […] Il s’agit de soutenir les feux d’une batterie et d’entraver les progrès de l’ennemi.

1099. (1898) La cité antique

Il s’agit d’abandonner le foyer paternel pour aller invoquer désormais le foyer de l’époux. Il s’agit de changer de religion, de pratiquer d’autres rites et de prononcer d’autres prières. […] Les Tartares conçoivent le droit de propriété quand il s’agit des troupeaux, et ne le comprennent plus quand il s’agit du sol. […] S’agissait-il, par exemple, d’une obligation à contracter, l’un devait dire : Dari spondes ? […] Le demandeur poursuit avec la loi, agit ege.

1100. (1924) Critiques et romanciers

Mais il ne s’agit point de politique, au sens malheureux qu’on donne à ce mot. […] Bref, il ne s’agit plus de juger, mais de comprendre. […] Il s’agit de raisonnement, ce raisonnement fût-il très simple. […] Il s’agit trop ici de choses du dedans. […] La foule compte, dans l’histoire : elle y agit, elle y pâtit.

1101. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVI » pp. 301-305

Il s’agissait pour M.

1102. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXIX » pp. 316-320

Bref, le chemin semblait tracé, il était clairement indiqué du moins, et il ne s’agissait plus pour les poëtes, surtout après juillet 1830, et la pleine liberté de la scène étant conquise, que d’y marcher et d’y faire leurs preuves.

1103. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « de la littérature de ce temps-ci, a propos du « népenthès » de m. loève-veimars (1833). » pp. 506-509

Dites que cette littérature est ignorante, sans critique, se jetant à l’étourdie à travers tout, pleine de méprises, de quiproquos et de bévues que personne ne relève, ne prenant les choses et les hommes graves du passé que dans un caprice du moment ; s’en faisant une contenance, un trait de couleur, un sujet de charmante et folle fantaisie ; et quand il s’agit d’être érudite, l’étant d’une érudition d’hier, toute de parade, soufflée et flatueuse : et voilà qu’on peut vous nommer, même dans les jeunes, des esprits patients, analytiques, circonspects, en quête de l’antique et lointaine érudition, de celle à laquelle on n’arrive qu’à travers les langues, les années et les préparations silencieuses d’un régime de Port-Royal.

1104. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — II »

Comme M. de Montesson était mort sur ces entrefaites, il ne s’agissait de rien moins que de mariage ; madame de Genlis y aidait de toute son éloquence prêcheuse de vingt ans : bref, il se fit.

1105. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 51-56

que fait la prononciation, lorsqu’il s’agit de composer des Livres ?

1106. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Chœur. » pp. 21-24

La raison veut, au contraire, qu’ils s’entretiennent de ce qui vient de se passer, de ce qu’ils ont à craindre ou à espérer, lorsque les principaux personnages, en cessant d’agir, leur en donnent le temps ; et c’est aussi ce qui faisait la matière des chants du chœur.

1107. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la comédie chez les Anciens. » pp. 25-29

C’est, par exemple, un fils amoureux de la personne que son père veut épouser, et qui imagine des ruses pour arriver à son but ; c’est une fille qui, étant destinée à un homme dont elle ne veut point, fait agir un amant, une soubrette ou un valet, pour détourner ses parents de l’alliance qu’ils lui proposent, et parvenir à celle qui fait l’objet de ses désirs.

1108. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre premier. Que le Christianisme a changé les rapports des passions en changeant les bases du vice et de la vertu. »

S’il existait une religion qui s’occupât sans cesse de mettre un frein aux passions de l’homme, cette religion augmenterait nécessairement le jeu des passions dans le drame et dans l’Épopée ; elle serait plus favorable à la peinture des sentiments que toute institution religieuse qui, ne connaissant point des délits du cœur, n’agirait sur nous que par des scènes extérieures.

1109. (1888) Études sur le XIXe siècle

lui aurait-il à peu près répondu, faut-il penser à tant de choses, quand il s’agit de la liberté d’un peuple qui la réclame ? Agissons d’abord, il sera toujours temps de raisonner. […] Il achète pour cinq cent francs, à crédit, de « l’oncle » Crocifisso, une charge de lupins sur laquelle il compte réaliser un beau bénéfice et qu’il s’agit de transporter par mer. […] Il s’agissait de trois livres, que revendiquaient les critiques véristes, mais qu’en réalité il est assez difficile de rattacher à un genre précis. […] Du reste, tu as agi prudemment.

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