Il était prince impérial, de ce chef, et Napoléon n’aimait pas qu’un prince impérial fût trop manifestement en disgrâce. […] Le vieux roi de Suède était malade et il était besoin d’un « prince royal », comme qui dirait d’un coadjuteur avec survivance. Les grands de Suède désiraient un prince scandinave ; le peuple désirait un prince français qui fût un général. […] Voilà prince royal et roi en réalité (il ne fut roi en titre qu’en 1818) le fils de l’avocat de Pau. […] Considéré comme prince royal de Suède, il n’avait aucun titre.
Dans les bras de ce Dieu, cette Déesse nue Dissipe l’épaisseur d’une profonde nue, Et paroît, à nos yeux, telle que le Soleil, Sur les bords d’Orient, au point de son réveil : Son teint blanc & vermeil montre son innocence ; Les Princes & les Dieux redoutent sa puissance : C’est elle qui confond l’artifice & l’erreur, Qui rend aux bons l’amour, aux méchans la terreur.
C’est ce même amour de la Patrie qui lui a dicté tous les Discours qu’il a composés pour l’instruction de M. le Dauphin, aujourd’hui sur le Trône, tels que les Leçons * de Morale, de Politique & de Droit public, les Devoirs des Princes, réduits à un seul principe, &c.
L’Italie aux cent princes et aux magnifiques souvenirs, contraste avec la Suisse obscure et républicaine.
Un prince de quarante ans qu’on nous répresente au désespoir et dans la disposition d’attenter sur lui-même, parce que sa gloire et ses interêts l’obligent à se separer d’une femme dont il est amoureux et aimé depuis douze ans, ne nous rend gueres compatissant à son malheur.
Après l’avoir décidé à renoncer pour toujours à son rôle de prétendant, il s’était fait un devoir d’assurer le repos de ses derniers jours, il avait écrit à Louis XVI pour le prier d’améliorer la position pécuniaire du malheureux prince, et cette lettre, remise au roi de France par l’ambassadeur suédois, M. le baron de Staël-Holstein, avait déjà obtenu un résultat favorable. […] Le 24 mars 1784, il annonçait à Charles-Édouard le résultat de ses démarches ; on devine aisément, d’après la réponse du prince, les révélations et les conseils que renfermait cette lettre. […] La reine de Naples l’accueillit à Pise, où elle passait l’hiver avec le prince vieilli, mais heureux et honoré du moins dans sa vieillesse. […] J’y avais une fort belle vue, un air excellent et la solitude des champs. » Il s’y occupa trois ans de l’impression de toutes ses tragédies chez Didot, le prince des typographes français, et chez Beaumarchais, à Kehl, de l’impression de tous ses sonnets très peu dignes de Pétrarque, et d’une multitude de caprices d’auteur sans mérite et de traductions qu’il recueillait comme des reliques de lui-même à léguer in extenso à la très indifférente postérité. […] Le prince francisait son nom, à peu près comme l’Arioste, dans maintes strophes de l’Orlando furioso, en avait fait un nom italien, il duca d’Albania.
Ces princes de l’Église avaient en outre, l’un et l’autre, un nom plus illustre que le mien, et plus capable, évidemment, de flatter cet orgueil auquel on venait de faire allusion. […] En n’en voyant que onze (le cardinal Fesch était à l’autel pour la fonction), ses yeux étincelèrent tellement et son visage prit un tel air de colère et de férocité, que ceux qui l’observaient présagèrent la ruine de tous les princes de l’Église n’assistant pas au mariage. […] Deux heures s’écoulèrent dans les appartements voisins de la salle du trône, où se trouvaient l’empereur et l’archiduchesse, environnés des rois, des princes du sang et des hauts dignitaires. […] C’était d’un seul coup blesser la justice, les règles et l’usage, qui les placent au-dessus des grands dignitaires et des princes du sang. […] Ce fut alors, — tandis que les cardinaux arrivaient un à un pour saluer respectueusement, — que l’empereur, du haut de son trône, adressant la parole, tantôt à l’impératrice, tantôt aux dignitaires et aux princes qui l’environnaient, dit, avec la plus vive animation et la plus grande colère, des choses très cruelles contre les cardinaux absents, ou, pour parler plus exactement, contre deux d’entre eux, ajoutant qu’il pouvait épargner les autres, car il les considérait comme des théologiens gonflés de préjugés, et que c’était la raison de leur conduite ; mais qu’il ne pardonnerait jamais aux cardinaux Opizzoni et Consalvi ; que le premier était un ingrat, puisqu’il lui devait l’archevêché de Bologne et le chapeau de cardinal ; que le second était le plus coupable du Sacré Collège, n’ayant pas agi par préjugés théologiques qu’il n’avait point, mais par haine, inimitié et vengeance contre lui Napoléon, qui l’avait fait tomber du ministère ; que ce cardinal était un profond diplomate, — l’Empereur le disait du moins, — et qu’il avait cherché à lui tendre un piège politique, le mieux calculé de tous, en préparant à ses héritiers la plus sérieuse des oppositions pour la succession au trône, celle de l’illégitimité.
D’autres princes et barons, soit de leur propre mouvement, soit à son exemple, encouragèrent les lettres, et quelques-uns les cultivèrent. […] Elle y mêle des digressions contre les princes, Dont le corps ne vault une pomme, Outre (plus que) le corps d’un charraier (charretier) Ou d’un clerc, ou d’un escuyer. Cette sortie contre les princes en amène une autre contre les nobles, avec des souvenirs du discours de Marius dans Salluste. […] On trouva plus beau que le premier nom sur la liste de nos poëtes durables fût celui d’un prince du sang et non celui d’un enfant du peuple, et, il faut bien le dire, d’un échappé du gibet. […] Louis XI, dur aux nobles et aux grands, était bon au petit peuple ; il ne haïssait pas le franc-parler des vilains, qui le louaient aux dépens des grands ; outre que le prince qui introduisait l’imprimerie en France pouvait bien mettre quelque prix à la vie d’un poète.
Il en est un pourtant qu’il y aurait ingratitude à ne pas nommer après Rollin, avant Vauvenargues, et qu’on a quelque scrupule à tirer de l’ombre où il a voulu rester caché ; c’est Duguet, l’auteur de l’Œuvre des six jours et de l’Institution d’un prince. […] Rapports de la population avec les gouvernements, les lois et la religion ; constitution économique du commerce ; proportion des peines aux délits ; réduction de toutes les lois françaises en un code unique ; la liberté, pour attirer les étrangers par l’opulence qui la suit toujours ; l’égalité, pour porter l’abondance et la vie dans tout le corps politique ; la tolérance religieuse, pour assurer l’autorité du prince et la stabilité de l’Etat : voilà quelques-unes des nouveautés que Montesquieu proclame avec l’air de n’y penser que par plaisir, répandant à la fois les doutes, les vœux de réforme, les critiques déguisées du temps présent, tout, excepté des craintes sur le prix dont la France devait payer un jour ces conquêtes. […] Des maximes générales sur la folie des conquêtes, et des exhortations à la paix et à la bienfaisance, ne changent pas le cœur des princes. […] Princes, navigateurs, gens du monde, font des dons au Jardin du Roi par considération pour son illustre intendant. […] Par exemple, un jeune prince comme le prince d’Espagne aime de la même façon qu’un étudiant de l’université de Salamanque ; mais l’étudiant n’a pas pour entremetteur un ministre qui prépare de cette façon sa fortune auprès de l’héritier du trône, ni un Gil Blas qui trouve son compte à servir le ministre dans ses complaisances ambitieuses.
Un jour, ne pouvant la posséder, le prince l’étrangle, et accuse Tchâroudatta du meurtre. […] — Alors, coupable, tu seras châtié par la main d’un juste. » Et le prince facétieux se met à battre le pauvre diable. […] Le prince est toujours sur son lit, les yeux charbonnés jusqu’aux oreilles, d’une beauté d’androgyne. […] Et deux enfants de chœur laissent tomber sur le front du prince expiré des pétales de roses. […] Bibliographie : Éducation de prince, dialogues, de M.
L’intérêt de l’Etat est de n’avoir qu’un roi, Qui, d’un ordre constant gouvernant ses provinces, Accoutume à ses lois et le peuple et les princes. […] Émilie a sacrifié au devoir filial d’abord sa passion pour Cinna, auquel elle ne veut se donner qu’au prix du sang d’Auguste, puis sa reconnaissance pour ce prince. […] Mais Britannicus n’est pas un Achille, un roi puissant, victorieux, qui peut protéger celle qu’il aime ; c’est un prince dépossédé, surveillé, menacé. […] Burrhus est l’honnête homme à la cour, un gouverneur qui élève un prince pour les vertus de la vie privée. […] Monime, quoique destinée à Mithridate, peut dire de son mariage avec ce prince, qu’elle croit mort : Et veuve maintenant, sans avoir eu d’époux.
Il faut dire que Platon l’enthousiaste est le prince des moqueurs. […] Nous ne savions pas qu’un prince eût l’âme et les mœurs d’un laquais. […] Un prince lui offre la chemise. […] voir les princes, sans avoir vu d’abord les ministres ! […] Là-bas il favorisait les empiétements des seigneurs ; ici il se réjouissait des empiétements du prince.
. — Éducation de prince (1894). — Folle entreprise, un acte (1894). — Phryné (1894)
Ils ont écrit les premiers la chanson de Roland ; par-dessus celle-là, ils en accumulent une multitude sur Charlemagne et ses pairs, sur Arthur et Merlin, sur les Grecs et les Romains, sur le roi Horn, sur Guy de Warwick, sur tout prince et tout peuple. […] Fortescue va plus loin : il oppose, pied à pied, la loi romaine, héritage des peuples latins, à la loi anglaise, héritage des peuples teutoniques : l’une, œuvre de princes absolus, et toute portée à sacrifier l’individu ; l’autre, œuvre de la volonté commune, et toute portée à protéger la personne. Il oppose les maximes des juris-consultes impériaux qui accordent « force de loi à tout ce qu’a décidé le prince », aux statuts d’Angleterre « qui, bien loin d’être établis par la volonté du prince, sont décrétés du consentement de tout le royaume, par la sagesse de plus de trois cents hommes élus, en sorte qu’ils ne peuvent nuire au peuple ni manquer de lui être avantageux. » Il oppose la nomination arbitraire des fonctionnaires impériaux à l’élection du shérif qui, chaque année, pour chaque comté, est choisi par le roi entre trois chevaliers ou écuyers du comté désignés par le Conseil des Lords spirituels et temporels, des justices, des barons de l’Échiquier et d’autres grands officiers. […] Considérez, au contraire, dit-il au jeune prince qu’il instruit, l’état des communes en France. […] Where he that now hath it, payeth £16 by the year, or more, and is not able to do any thing for his prince, for himself, nor for his children, or give a cup of drink to the poor.
Elle aimait Molière comme elle aimait M. le prince de Condé, sachant très bien que des amitiés pareilles lui feraient pardonner ses amours. […] Richelieu faisant égorger le jeune duc de Montmorency, et se jetant aux genoux de la princesse de Condé, qui lui demande la vie du prince. […] Dites-moi, de nos jours, dans quel royaume de la terre, prince absolu ou roi constitutionnel, un poète comique oserait mettre au jour, une chose à ce point hardie et contraire à toutes les bienséances ? […] Nous sommes sous le règne, non plus des ministres, mais des avocats ; il n’est plus là le prince ennemi de la fraude, assez puissant, pour briser de sa volonté souveraine, le contrat inique qui donne les biens de M. […] Les princes ont dit aux sujets, en leur montrant la comédie de Marivaux : — Vous n’irez pas plus loin !
Tant de hautes facultés dissipées tour à tour dans un emploi mercenaire et dans d’indignes plaisirs, la confusion de tous les rangs et de toutes les conditions dans le même cercle d’intrigues sensuelles, cette familiarité délicate, ingénieuse encore dans sa licence, où vivent pêle-mêle, en confidents ou en rivaux, cardinal, prince, abbé, intendant, favori : c’était là un fonds de roman tout à fait hors des données vulgaires, et duquel, avec une âme sérieuse et tournée à l’histoire, on devait tirer de fortes leçons.
Paul Mariéton Il est le seul de l’école dite « plastique » qui ne soit jamais tombé dans le convenu… Pour quiconque est las des rêveries fades et malsaines, des étrangetés creuses ou des sonorités romantiques, Soulary sera toujours le prince des sonnettistes et, en tous cas, l’un des plus puissants virtuoses de notre langue poétique.
Une érudition très-étendue, une connoissance exacte des intérêts des différens princes de l’Europe, un style noble & élégant ; telles sont les qualités qui distinguent cet ouvrage.
Voici le début : Traduction Leconte de Lisle Les chefs des Panakhaiens dormaient dans la nuit, auprès des nefs, domptés par le sommeil ; mais le doux sommeil ne saisissait point l’Atréide Agamemnôn, prince des peuples, et il roulait beaucoup de pensées dans son esprit.
Dès le premier jour, il avait discerné ce défaut de son prince et nous assistons presque à chaque page à son prudent travail pour se mettre en garde là contre. […] Et c’est alors une succession de rivalités entre les princes, qui aboutit, au quinzième siècle, à l’existence simultanée de trois empereurs ! […] Beyens nous raconte ses visites aux princes des divers États ainsi fédérés permettent de le croire. […] Il insiste sur l’urgence d’une solidarité de tous les princes en face du péril républicain, et d’une voix rauque : « Répétez bien mes conseils à Albert », insiste-t-il. […] Cette définition évoque aussitôt, pour ceux qui ont approché le duc d’Aumale, la pathétique figure de ce prince.
Le prince connaissait la gloire de Laure. […] Mais une prompte gloire et la faveur des princes firent taire les langues envenimées. […] Avant son avènement déjà, ce prince libéral avait prodigué ses bienfaits au poète. […] Dans les Tragiques, d’Aubigné couvre Henri III d’opprobre, à cause d’un habillement bizarre que ce prince aimait à porter. […] Ce prince imagine de se faire passer pour le fils de Jocaste, afin d’être la victime expiatoire et de sauver Dircé.
Nous voici dans le camp du prince. […] La jolie amazone est devenue la maîtresse du prince. […] Au reste, il est animé des meilleurs désirs ; il se propose d’être un grand prince et un roi juste. […] Je voudrais toutefois que les affres morales du jeune prince y fussent moins sommairement exprimées. […] et un prince moldovalaque, neveu d’une reine.
Il peut être roturier ou grand seigneur, peu importe ; devant le prince tout est peuple. […] Car à la cour il n’y a qu’une pensée digne d’être écoutée, celle du prince : toutes les autres ont pour devoir de la mettre en relief ; il n’y a qu’un intérêt digne qu’on s’en occupe, celui du prince ; tous les autres ont pour devoir de le servir. […] Quand le prince meurt, ils meurent ou veulent mourir ; il avait leur âme, il l’emporte avec lui. […] Quelle distance entre le monarque d’alors et les princes d’aujourd’hui, campés dans leur droit et dans leur palais comme dans une auberge ! […] Mais un prince à qui la loi donnait le pouvoir absolu, que pouvait-il rencontrer, sinon des adulateurs et des mercenaires ?
Le Lac, Moïse, Ce qu’on entend sur la montagne, La Nuit de Mai, voilà comme de loin, j’imagine, la Postérité, ce grand pasteur au regard sommaire, et qui ne voit que les cimes, énumérera les princes des poëtes de ce temps.
Et Bûchette et Jeanie, qui regarde en dedans, et Ilsée, Ilsée qui est l’apparition la plus essentielle que je sache ; et Marjolaine qui, la nuit, jette des grains de sable contre les sept cruches multicolores et pleines de rêves, et Cice, la petite sœur de Cendrillon, Cice et son chat qui attendent le prince ; et Lily, puis Monelle qui revient… Je ne puis tout citer de ces pages, les plus parfaites qui soient dans nos littératures, les plus simples et les plus religieusement profondes qu’il m’ait été donné de lire, et qui, par je ne sais quel sortilège admirable, semblent flotter sans cesse entre, deux éternités indécises… Je ne puis tout citer ; mais, cependant, la Fuite de Monelle, cette Fuite de Monelle qui est un chef-d’œuvre d’une incomparable douceur, et sa patience et son royaume et sa résurrection, lorsque ce livre se renferme sur d’autres paroles de l’enfant, qui entourent d’âme toute l’œuvre, comme les vieilles villes étaient entourées d’eau… [Mercure de France (août 1894).]
Nous connoissons encore de Vulson un autre Ouvrage à peu près dans le même genre, intitulé, de l'Office des Rois d'Armes, des Hérauts & des Poursuivans, de leurs antiquités & priviléges, des cérémonies où ils sont employés par les Princes, &c.
Diodorus Cronus n’ayant pu résoudre quelques difficultés de logique qu’on lui avoit proposées à la table d’un roi d’Egypte, & ce prince l’en ayant plaisanté, il mourut de chagrin.
Le duc de Longueville pouvait passer pour le plus grand seigneur de France, mais il ne venait qu’après les princes du sang ; c’était un peu descendre pour Mlle de Bourbon. […] En me servant de la clef que fournit La Rochefoucauld, j’ai pu déjà, dans le portrait de ce dernier, simplifier et dire comment la direction de Mme de Longueville fut autre avant l’époque de la prison des princes, et après cette prison. Dans le premier temps, c’est-à-dire pendant le siége de Paris (1648), brouillée avec le prince de Condé, elle ne suivit que les intérêts et les sentiments de M. de La Rochefoucauld ; elle les suivait encore, lorsque, après la signature de la paix (avril 1649), elle postulait pour lui en cour brevets et priviléges, lorsque, après l’arrestation des princes ses frères (janvier 1650), elle s’enfuyait avec toutes sortes de périls de Normandie en Hollande par mer164, et arrivait, bien glorieuse enfin, à Stenay, où elle traitait avec les Espagnols et troublait Turenne. A son retour en France, après la sortie des princes et dans les préliminaires de la reprise d’armes, elle semblait suivre encore les mêmes sentiments, bien qu’avec un abandon moins décidé.
Sa mère avait le génie grave, ambitieux et sectaire de ces princes de la maison de Guise, véritables Machabées des papes et du catholicisme de ce côté des Alpes. […] Le mariage de la reine d’Écosse était donc une question qui intéressait essentiellement Elisabeth ; selon que la princesse écossaise épouserait un prince étranger, un Écossais ou un Anglais, le sort de l’Angleterre pouvait être influencé puissamment par le roi que Marie associerait à ses couronnes. […] Le jeune Darnley, fils du comte Lenox, exclurait les princes étrangers dont la domination menacerait l’indépendance de l’Écosse et plus tard peut-être de l’Angleterre ; il donnerait à la reine un gage de bonne harmonie intérieure et de foi commune au catholicisme ; il plairait aux Anglais, car sa maison avait des biens immenses en Angleterre et habitait Londres ; enfin, il conviendrait aux Écossais, car il était Écossais de sang et de race, et les nobles d’Écosse se surbordonneraient plus volontiers à un de leurs plus grands compatriotes qu’à un Anglais ou à un étranger. […] Il faut remonter jusqu’à l’empire romain pour retrouver, dans l’histoire des scandales du trône, un tel avilissement de la majesté royale dans le prince, une telle ostentation d’infidélité dans l’épouse.
En attendant, chef de bande, mercenaire redoutable, à la solde indifféremment des princes chrétiens ou des roitelets arabes qu’il combattait ou servait tour à tour, il faisait métier, disent les historiens arabes, d’enchaîner les prisonniers, et il était le fléau du pays. Dès les premiers temps de son bannissement, Rodrigue, après avoir passé quelques semaines à la Cour du comte de Barcelone, qui ne semble pas l’avoir accueilli, se rend à Saragosse, où il entre au service d’un roi maure, Moctadir, de la famille des Beni-Houd, prince ambitieux et perfide, que les scrupules de croyance ne gênaient pas ; et, à sa mort, dans les guerres qui suivirent entre ses fils, il se déclare pour l’aîné, Moutamin, qui avait obtenu Saragosse. […] Grâce à l’effroi qu’inspiraient ses armes, le terrible condottiere, à ce moment d’indépendance où il avait toute la liberté de ses mouvements et où il pouvait se porter à volonté sur tel ou tel point du pays pour le ravager, s’était créé un revenu fort considérable ; il touchait — tant, de Bérenger, comte de Barcelone ; — tant, du prince de Valence ; — tant, du seigneur d’Alpuente ; — tant, du seigneur de Murviédro, etc. ; on a les chiffres de ces sommes régulières que lui payaient les princes et seigneurs musulmans ou chrétiens, et qui constituaient ce que M.
Il venait d’envoyer son mari à Naples, comme ambassadeur, espérant ainsi éloigner sa surveillance ; Lorenzino, feignant de presser la jeune dame de consentir aux désirs du duc, affecte enfin d’avoir reçu une réponse favorable et de la transmettre au prince. […] Alexandre, dans l’étreinte, mordit le doigt de Lorenzino avec tant de fureur que Scoroncocolo, craignant de blesser son complice en le secourant, saisit son couteau et égorgea le prince ; il n’apprit qu’alors que c’était le grand-duc qu’il venait de tuer ; il resta anéanti de son crime et de son danger. […] La fréquentation des hommes littéraires, l’accueil fait aux étrangers illustres de la Grèce, l’hospitalité européenne, la protection des lettres antiques, la fondation des académies, la gloire de son immense commerce, la culture utile de ses domaines rustiques à Careggi et ailleurs le rendaient l’égal des paysans toscans comme des princes de l’Europe.
Ce mot désigne d’abord vers 1400 des représentations figurées, sans dialogue dramatique, des scènes muettes, pantomimes, tableaux vivants, dont les sujets étaient mythologiques, allégoriques ou chrétiens, et qu’on donnait aux fêtes, aux entrées de rois et de princes. […] C’était chose longue et coûteuse que la préparation d’un mystère : tantôt le clergé, tantôt un prince, tantôt la ville, et tantôt des confréries ou des corporations en faisaient les frais ; il se formait des associations temporaires, à seule fin de jouer un mystère, comme celle qui entreprit à Valenciennes de jouer la Passion en 1547 ; les frais étaient communs et l’on partageait les bénéfices. […] En 1511, au Mardi gras, Gringore, étant Mère Sotte, fit représenter aux Halles le Jeu du prince des Sots, suivi d’une moralité et d’une farce.
En religion, il sera bon catholique, lui de qui l’âme est si peu chrétienne : c’est qu’il faut suivre aussi la religion de son prince et de son pays. […] Il prend la peine de mettre la morale au-dessus de la politique, et de réduire les hommes d’État aux strictes règles de la vie privée : il rejette absolument la loi du salut public, par laquelle on autorise tout ; et dans le service des princes, il défend qu’on se donne jusqu’à donner son innocence et sa vertu. […] En religion, il se règle sur le prince.
La Fronde précise ses espérances : il combat, il sert, il trompe la cour, les princes ; il tient le Parlement et le duc d’Orléans ; il négocie à Rome, il y jette cent mille écus ; le voilà cardinal ; c’est une nécessité pour un prêtre qui veut être ministre. […] Elle se mêla aussi directement aux affaires où les princes qu’elle avait élevés, ceux qu’elle aimait, avaient intérêt : de là son rôle dans celles d’Espagne. […] Il se fait nommer cardinal en 1651 par la cour, dont il s’était rapproché en haine des princes.
Le prince, qui s’est fait traduire Wolf en français pour le lire, met volontiers la philosophie sur le tapis : il donne à Voltaire l’exemple de la libre pensée. […] Justement on imprimait en ce temps-là, par les soins de Voltaire, une réfutation de Machiavel que le prince avait composée : bien qu’il n’y eût pas là de quoi gêner le nouveau roi, il préféra arrêter la publication de l’ouvrage ; et Voltaire, un peu interloqué, s’y employa. […] Il traite son sujet avec la même largeur que dans le Siècle de Louis XIV ; il note les grandes découvertes qui vont révolutionner la civilisation plus volontiers que les batailles et les mariages des princes.
J’y lis : Mort du prince impérial. […] On permettait au prince impérial, de les voir sans y toucher, et l’enfant avait un désir fou de les tenir entre ses mains. Un jour, que la clef avait été laissée sur l’armoire, le prince les retira toutes, et les posant sur le plancher, se mit à jouer avec les petits soldats, couché à plat ventre par terre.
Un savant du dix-septième siècle a cherché principalement cette similitude dans les maximes de Platon comparées aux prescriptions de la loi mosaïque ; il indique en exemple : 1° la crainte affectueuse de Dieu ; 2° l’interdiction de se venger et de faire aucun mal à autrui ; 3° l’obligation de la prière, d’accord avec le précepte pythagoricien : « Commence tous tes actes par la prière, afin de pouvoir les achever » ; 4° le devoir pour les puissants et les princes de se conformer au Roi des rois, au Dieu unique, parfait modèle de toute sagesse et de toute justice. […] « Les nations l’ont appris, et elles ont tremblé ; l’angoisse a saisi les Philistins ; ils ont tressailli, les chefs d’Édom et les princes des Moabites ; et tous ceux de Chanaan se sont pâmés d’effroi. […] Il a réveillé pour toi les décédés et tous les anciens de la terre ; il fait lever de leurs trônes tous les princes des nations.
Jusqu’à la fin du douzième siècle, si le clergé pèse sur les princes, c’est surtout pour refréner en eux et au-dessous d’eux les appétits brutaux, les rébellions de la chair et du sang, les retours et les accès de sauvagerie irrésistible qui démolissaient la société. — Cependant, dans ses églises et dans ses couvents, il conservait les anciennes acquisitions du genre humain, la langue latine, la littérature et la théologie chrétiennes, une portion de la littérature et des sciences païennes, l’architecture, la sculpture, la peinture, les arts et les industries qui servent au culte, les industries plus précieuses qui donnent à l’homme le pain, le vêtement et l’habitation, surtout la meilleure de toutes les acquisitions humaines et la plus contraire à l’humeur vagabonde du barbare pillard et paresseux, je veux dire l’habitude et le goût du travail. […] Ses évêques et ses abbés sont devenus ici princes souverains, là patrons et véritables fondateurs de dynasties.
A regarder ses actions, il a l’air de vivre à genoux ; quand il s’agit d’un prince ou d’une princesse, il accumule en outre la flatterie. […] Il se prosterne devant les bâtards ; il adore Mme de Montespan ; il remarque, quand le roi révoque l’édit de Nantes, que « sa principale favorite, plus que jamais, c’est la vertu. » Encore, parmi tant de génuflexions, a-t-il peur de mal louer ; ayant dit du roi que « sa bonne mine ravit toutes les nymphes de Vaux », il se reprend comme un poëte craintif du Bas-Empire, se demandant « s’il est permis d’user de ce mot en parlant d’un si grand prince. » Il quête de l’argent humblement au monarque et à d’autres.
Lorsque ce prince épousa, en 1600, la Florentine Marie de Médicis, il voulut lui procurer en France les distractions de son pays. […] Francesco Andreini, par exemple se faisait annoncer par son valet de la manière suivante : « Tu diras que je suis le capitaine Spavente de la vallée infernale, surnommé l’endiablé prince de l’ordre de la chevalerie ; Trismégiste, très grand bravache, très grand frappeur, très grand tueur ; dompteur et dominateur de l’univers, fils du tremblement de terre et de la foudre, parent de la mort et ami très étroit du grand diable d’enfer. » Dans La Prigione d’Amore (la Prison d’Amour), de Sforza Oddi nell’academia degli Insensati detto il Forsennato (membre de l’académie des Insensés, surnommé le Furieux), comédie récitée à Pise par les étudiants, pendant le carnaval de 1590, le rôle du capitan est très développé, et se termine par le récit suivant, qui pourra servir de spécimen.
Des Princes du Sang, les plus grands Seigneurs de la Cour, un grand nombre de Prélats y assisterent ; le Parlement de Paris s'y rendit par Députés.
Louis fait voir à ce Héros les Princes qui doivent un jour lui succéder.
Il y a même dans l’original un effet singulier que nous n’avons pu rendre, et qui tient, pour ainsi dire, au défaut général du morceau : les longueurs que nous avons retranchées semblent allonger la course du prince des ténèbres, et donner au lecteur un sentiment vague de cet infini au travers duquel il a passé.
Ils avaient des dignités ecclésiastiques : Hugues Capet s’intitulait comte et abbé de Paris, et les annales de Bourgogne remarquent en général que dans les actes anciens les princes de France prenaient souvent les titres de ducs et abbés, de comtes et abbés. — Les premiers rois chrétiens fondèrent des ordres religieux et militaires pour combattre les infidèles. — Alors revinrent avec plus de vérité le pura et pia bella des peuples héroïques.
Pour obviera cet inconvénient, il faut au moins que les princes soient bien instruits. L’éducation du prince est la chose la plus considérable dans un État bien réglé. […] Le roi, les princes, les princesses les chantaient à l’envi, chacun sur un air de son choix. […] De ceux qui Sont ainsi dans son livre Rabelais a fait des rois et des géants ; ce sont les princes et les grands hommes selon son cœur. […] Les protestants allemands avaient été comme absorbés par les princes séculiers.
C’est là que le prince donne ses audiences, traite ses amis, reçoit ses officiers et les ambassadeurs. […] Quand il voit Nana en pantalon parmi les princes du peuple, M. […] Ingres, avec un palmier qui semble sortir de la tête du prince des apôtres. […] Et il dit aux domestiques qu’il était venu pour donner un baiser à la femme du prince. […] Marcel Schwob est le prince de la terreur.
D’ordinaire, un jeune prince et une jeune princesse tombent amoureux l’un de l’autre ; après beaucoup de traverses, elle devient grosse, accouche d’un beau garçon ; le garçon est perdu, dévient homme, et prêt à engendrer un autre garçon… Tout cela en deux heures. » Sans doute, ces énormités s’atténuent un peu sous Shakspeare ; avec quelques tapisseries, quelques grossières imitations d’animaux, de tours, de forêts, on aide un peu l’imagination du public. […] Ainsi disposés, ils peuvent tout comprendre, les férocités sanguinaires et les générosités exquises, la brutalité de la débauche infâme et les plus divines innocences de l’amour, accepter tous les personnages, des prostituées et des vierges, des princes et des saltimbanques, passer subitement de la bouffonnerie triviale aux sublimités lyriques, écouter tour à tour les calembours des clowns et les odes des amoureux. […] Anne de Boleyn dit sérieusement avant de livrer sa tête : « Je prie Dieu de conserver le roi, et de lui envoyer un long règne, car jamais il n’y eut prince meilleur et plus compatissant20. » La société est comme en état de siége, si tendue que chacun enferme dans l’idée de l’ordre ; l’idée de l’échafaud. […] Les puissantes voix tendues grondent : jamais ils ne souffriront qu’un chien accapare leur prince, les dépossède de leur rang48. « Pour voir sa charogne naufragée sur la côte, il n’y a pas un de nous qui ne crevât son cheval. » « Nous le traînerons par les oreilles jusqu’au billot. » Ils l’ont saisi, ils vont le pendre à une branche ; ils refusent de le laisser parler une seule minute au roi. […] Comme un écolier un jour de congé, il a les yeux insatiables, il oublie tout devant un pageant, il s’amuse à faire des farces, à donner un soufflet au pape, à battre les moines, à exécuter des tours de magie devant les princes, à la fin à boire, à festiner, à remplir son ventre, à étourdir sa tête.
Il faut qu’il puisse saluer le drapeau tricolore sans insulter les fleur de lys ; il faut qu’il puisse dans le même livre, presque à la même page, flétrir « l’homme qui a vendu une femme » et louer un noble jeune prince pour une bonne action bien faite, glorifier la haute idée sculptée sur l’arc de l’Étoile et consoler la triste pensée enfermée dans la tombe de Charles X.
Outre ces chants, qui marquaient la division des actes, les personnages du chœur accompagnaient quelquefois les plaintes et les regrets de acteurs sur des accidens funestes arrivés dans le cours d’un acte : rapport fondé sur l’intérêt qu’un peuple prend ou doit prendre aux malheurs de son prince.
Écoutez le prince des ténèbres s’écrier, du haut de la montagne de feu d’où il contemple pour la première fois son empire : « Adieu, champs fortunés, qu’habitent les joies éternelles.
Il aime à dire : J’étais là, le roi me dit… J’appris du prince… Je conseillai, je prévis le bien, le mal.
Les nouveaux lyriques furent ceux qu’on appelait melici, ceux qui écrivirent ce genre de vers que nous appelons arie per musica ; le prince de ces lyriques est Pindare.
L’Empire germanique est aussi un système composé d’un grand nombre de cités libres et de princes souverains.
Un repas de trente sols suffit à la bouche d’un prince & d’un cardinal, & pour les dédommager de cette singuliere frugalité, une tasse de chocolat forme leur souper. […] Il n’y a point de prince, qui par des circonstances critiques, ne se trouve forcé de faire arrêter quelque coupable sur-le-champ. […] Son coup-d’œil ne le trompoit jamais, & jamais on ne vit un prince plus ennemi du faste & des commodités de la vie. […] Cela ne tenoit point au caractere de Frédéric, qui ne fut jamais libéral, & qui malheureusement eut cela de commun avec bien des princes…. […] Le prince le rencontra dans une ville d’Allemagne, & le reconnut.
Il rêve l’empire d’Occident ; il couronne son second frère Louis roi de Hollande ; son beau-frère Murat reçoit le duché de Berg ; des principautés sont données à tous les princes et à toutes les princesses de sa famille ; ses généraux reçoivent des titres, des dotations, des souverainetés ; il partage les dépouilles d’Austerlitz entre sa cour ; il rétrécit ou il élargit à son gré les États des princes allemands ; il crée la Confédération du Rhin, dont il se déclare le chef : grande pensée qui lui crée un parti français en Allemagne, et qui mine l’Autriche par les mains de ses propres feudataires. […] Le roi, les princes se portent au danger comme les derniers des soldats. […] L’entrevue de Tilsitt entre ce jeune prince et Napoléon est racontée avec complaisance et avec charme par M. […] Quel autre que lui pouvait entrer pertinemment dans l’exposition et dans l’analyse intelligente de ces négociations, jusque-là ténébreuses, du Concordat avec la cour de Rome ; du droit ecclésiastique avec le concile de Paris, du droit allemand avec les princes médiatisés de la Confédération du Rhin, des traités de Tilsitt, de Presbourg, des conférences de Dresde, des perfidies diplomatiques de Bayonne, des ultimatum aussitôt retirés qu’avancés du congrès de Dresde ?
Il y a autant de différence entre l’Iliade et l’Odyssée qu’il y en a entre le champ de bataille ou le conseil des princes et le foyer de famille. […] Le fils de prince qui a eu son berceau dans le palais d’une capitale moderne, le fils du mercenaire qui est né comme la pariétaire des murs d’une cité et qui n’a vu le soleil qu’entre les toits parallèles de la ville où son atelier le nourrit et le dévore, ne doivent pas même ouvrir ces poèmes d’Homère ; l’épopée de la mer, des montagnes, des matelots, des pasteurs, des laboureurs, n’est pas faite pour eux. C’est là une des privations intellectuelles, une des injustices du sort dont il faut également les plaindre, qu’ils soient grands ou petits, princes du peuple ou cardeurs de laine dans une capitale ! […] L’Iliade, c’est une scène de la vie des guerriers ou des princes ; l’Odyssée, c’est notre vie de tous les jours à tous ! […] D’ailleurs, quand dans mes discours j’ai rappelé le souvenir d’Ulysse, ce jeune prince a répandu des larmes amères, et de son manteau de pourpre il s’est caché le visage !
car je suppose qu’il entretient le prince de pensées de bien public. […] — C’est Fontanarose qui vante au prince les vertus de son orviétan ! […] Le prince le fit placer dans une bibliothèque. […] Le prince est tombé du trône. […] Il déjeune le matin d’un journal qui calomnie le prince, et soupe le soir d’une brochure qui l’insulte.
Un jeune prince grec, Alexis, fils d’Isaac l’Ange, d’un de ces empereurs dépossédés à qui leurs parents et frères usurpateurs faisaient crever les yeux, sollicite l’appui de l’armée ; il arrive lui-même dans le camp ; d’un visage animé et avec le feu de son âge, il implore les chefs. […] Et quant au caractère même de l’homme, du guerrier si noblement historien, je dirai pour conclure : Villehardouin, tel qu’il apparaît et se dessine dans son Histoire, est bien un homme de son temps, non pas supérieur à son époque, mais y embrassant tous les horizons ; preux, loyal, croyant, crédule même, mais sans petitesse ; des plus capables d’ailleurs de s’entremettre aux grandes affaires ; homme de conciliation, de prudence, et même d’expédients ; visant avec suite à son but ; éloquent à bonne fin ; non pas de ceux qui mènent, mais de première qualité dans le second rang, et sachant au besoin faire tête dans les intervalles ; attaché féalement, avec reconnaissance, mais sans partialité, à ses princes et seigneurs, et gardant sous son armure de fer et du haut de ses châteaux de Macédoine ou de Thrace des mouvements de cœur et des attaches pour son pays de Champagne.
Cependant Racine, qui avait toutes les appréhensions pour l’amour-propre royal et qui supposait le prince des monarques aussi chatouilleux qu’un prince des poètes, craignit que cette seule apparence d’une gloire partagée ou préparée ne déplût au vainqueur de Mons : sur son conseil, le marquis de Dangeau, qui s’était chargé de lire au roi l’Epître, eut soin en la lisant, de passer par dessus la tirade jugée périlleuse.
Cromwell, né sur le trône en temps de paix, n’eût été qu’un prince assez peu remarquable, et Marc-Aurèle, né dans l’obscurité, y fût resté. « Si licet magnis obscura componere… Quelqu’un de puissant alors (un prince) eut de son propre mouvement une intention dont je n’aurais presque sûrement voulu tirer aucun autre avantage que celui de recevoir par cette voie une de ces sortes de places que les gouvernements donnent, et qui, laissant l’indépendance, ne sont qu’un prétexte pour y joindre un revenu qui prolonge cette indépendance.
Elle crut qu’une victoire obtenue sur l’amour le plus vrai et le plus tendre ennoblissait le sujet, et en cela elle ne se trompait pas ; mais elle avait encore un intérêt secret à voir cette victoire représentée sur le théâtre : elle se ressouvenait des sentiments qu’elle avait eus longtemps pour Louis XIV et du goût vif de ce prince pour elle. […] Un organe pur, encore vibrant et à la fois attendri, un naturel, une beauté continue de diction, une décence tout antique de pose, de gestes, de draperies, ce goût suprême et discret qui ne cesse d’accompagner certains fronts vraiment nés pour le diadème, ce sont là les traits charmants sous lesquels Bérénice nous est apparue ; et lorsqu’au dernier acte, pendant le grand discours de Titus, elle reste appuyée sur le bras du fauteuil, la tête comme abîmée de douleur, puis lorsqu’à la fin elle se relève lentement, au débat des deux princes, et prend, elle aussi, sa résolution magnanime, la majesté tragique se retrouve alors, se déclare autant qu’il sied et comme l’a entendu le poëte ; l’idéal de la situation est devant nous. — Beauvallet, on lui doit cette justice, a fort bien rendu le rôle de Titus ; de son organe accentué, trop accentué, on le sait, il a du moins marqué le coin essentiel du rôle, et maintenu le côté toujours présent de la dignité impériale.
Tout le monde a dans la mémoire la réflexion par laquelle Molière termine la préface du Tartuffe : « Huit jours après que ma comédie eut été défendue, on représenta devant la cour une pièce intitulée Scaramouche ermite, et le roi, en sortant, dit au grand prince que je veux dire (Condé) : “Je voudrais bien savoir pourquoi les gens qui se scandalisent si fort de la comédie de Molière ne disent mot de celle de Scaramouche” ; à quoi le prince répondit : “La raison de cela, c’est que la comédie de Scaramouche joue le ciel et la religion, dont ces messieurs-là ne se soucient point ; mais celle de Molière les joue eux-mêmes : c’est ce qu’ils ne peuvent souffrir.” » Les situations de Scaramouche ermite étaient d’une extrême indécence.
Lorsque ce dernier fut élu à ce siège éminent, il n’y porta pas une capacité du même ordre que celle de Lanfranc, et il rencontrait sur le trône le successeur très indigne du Conquérant, Guillaume le Roux, prince brutal et violent. […] Homme d’Église avant tout, et peu fait au spectacle de violence et de désordre que donnait la vie des princes et des guerriers, attendons-nous à le voir soutenir avec fidélité, même avec obstination, mais sans ambition et sans calcul, la cause de la puissance spirituelle, ne sachant transiger ni sur le péché dont il deviendrait complice en le tolérant, ni sur la foi qu’il croit engagée dans les questions d’intérêt ecclésiastique.
Par exemple, le Poussin a bien pu dans son tableau de la mort de Germanicus exprimer toutes les especes d’affliction dont sa famille et ses amis furent penetrez, quand il mourut empoisonné entre leurs bras ; mais il ne lui étoit pas possible de nous rendre compte des derniers sentimens de ce prince si propres à nous attendrir. […] Un poëte peut nous rendre presqu’aussi sensibles aux malheurs d’un prince, dont nous n’entendîmes jamais parler, qu’aux malheurs de Germanicus, et cela par le caractere grand et aimable qu’il donnera au heros inconnu qu’il voudra nous rendre cher.
Jamais Hugues Capet ne serait monté sur le trône de France, jamais Guillaume d’Orange ne serait monté sur celui d’Angleterre, si ces deux princes n’eussent pas eu déjà de fortes et vigoureuses racines enfoncées dans le sol. […] Nos pères avaient, à mon avis, plus de respect pour les nations : tout à fait dans les temps anciens les rois étaient de race divine ; dans les temps modernes on a cru, d’après l’autorité de l’Écriture sainte, que Dieu lui-même se mêlait de choisir les princes des peuples : il y avait alors une religion sociale ; un roi n’était pas traîné à l’échafaud par ses propres sujets ; il ne tombait pas du trône à la présence d’un chef de bande : la royauté avait ses martyrs, et la patrie ne périssait jamais : le roi était la patrie devenue sensible ; la royauté était une des libertés de la nation, et la plus importante de toutes.
On loue toujours les rois et les princes à l’Académie française : c’est de rigueur.S.
. — Le prince héréditaire de Saxe-Weimar était dernièrement à Paris ; comme il causait avec M.
Remarquons seulement un singulier progrès : en voyant les inversions nombreuses, autrefois si chères à l’auteur, un journal qui a trop de sens pour ne pas en supposer aux autres, la Revue d’Édimbourg pensa que M. d’Arlincourt pouvait bien être le Cervantes du siècle, que ses romans n’étaient après tout que des critiques ingénieuses et voilées, et qu’en forçant la bizarrerie, il avait voulu faire honte au goût de ses contemporains : ainsi dans un autre genre, Machiavel, en professant le despotisme aux princes, n’avait fait, selon quelques-uns, que prêcher la liberté aux peuples.
Toute la différence se réduit à un peu plus de dignité dans les personnages : là, ce sont des Rois, des Princes ou des Héros ; ici, des hommes d’un rang inférieur.
On en représenta un de cette espèce au mariage du prince palatin du Rhin avec la princesse d’Angleterre.
Que ce soit à ce prince qu’elle montre sa peine, son désespoir et ses larmes.
Il s’est aperçu qu’il n’avait pas assez d’argent pour rejoindre les princes. […] C’est avec ces quinze cents francs qu’il partira pour l’armée des princes. […] Marié à Jersey, il était chargé de la correspondance des princes. […] Où donnait-on des fêtes aux infâmes princes étrangers ? […] Mais, sur les personnes même de ses princes, maintenant qu’ils n’y sont plus, quels attendrissements !
» et de qui elle écrivait à une amie : « Vous savez que j’aimais et que j’aime sincèrement ce prince, le plus innocent qui ait porté ce nom. » Mais il ne s’agit pas ici de princes travestis ni de roi d’Yvetot : Mme Valmore eut réellement accès auprès de vraies puissances, et il faut voir comme elle en agit avec elles et comme elle sut en user. […] Ainsi dans Athalie, Joad s’adressant aux lévites (acte V, scène vi) : Allez, sacrés vengeurs de vos princes meurtris !
« J’avais compté les voiles du golfe de Nicomédie, se dirigeant vers les ports de Stamboul, et venant raser les écueils des îles des Princes pour y chercher quelque brise de terre favorable à la navigation, lorsque je rencontrai un enfant qui revenait de l’école du monastère, portant sous son bras son panier de provisions, et ses livres de l’autre. […] Il se rendait chez l’un de ces mêmes princes Morusi dont il avait dirigé l’éducation en Moldavie. […] XXI — Je connais d’avance le sujet de votre visite, me dit le prince.
Alors on vit la culture la plus active étendre ses bienfaits sur cette belle et fertile contrée : non seulement ses plaines riantes et ses fécondes vallées furent couvertes de fruits, mais même le sol stérile et ingrat des montagnes fut forcé de payer un tribut à l’industrie du cultivateur ; et, sans reconnaître d’autre autorité que celle de sa noblesse et de ses chefs naturels, l’Italie était heureuse à la fois par le nombre et la richesse de ses habitants, par la magnificence de ses princes, par la grandeur et l’éclat imposant de plusieurs de ses cités… Abondante en hommes distingués par leur mérite dans l’administration des affaires publiques, illustres dans les arts et dans les sciences ; elle jouissait au plus haut degré de l’estime et de l’admiration des nations étrangères. […] Après des études précieuses dans la maison du prince, son père, il vint à Rome et offrit de soutenir une joute littéraire sur vingt-deux langues et sur neuf cents questions philosophiques. « C’était, dit son rival Politien, un homme ou plutôt un être extraordinaire, à qui la nature avait prodigué tous les avantages du corps et de l’esprit. […] Un jour, qu’elle écoutait furtivement un entretien secret de son mari avec son astrologue confident, elle découvrit que le prince, déjà soupçonné d’infidélité conjugale, conspirait, en outre, contre la vie de son propre père Bentivoglio.
La guerre de trente ans eut pour mobile, dans les peuples, le besoin d’acquérir la liberté religieuse ; dans les princes, le désir de conserver leur indépendance politique. […] De cela seul, que trente millions de sujets se trouvèrent répartis sous un assez grand nombre de princes indépendants les uns des autres, et dont l’autorité, sans bornes en apparence, était limitée de fait par la petitesse de leurs possessions, il résulta pour ces trente millions d’hommes une existence ordinairement paisible, une assez grande sécurité, une liberté d’opinions presque complète, et la possibilité, pour la partie éclairée de cette société, de se livrer à la culture des lettres, au perfectionnement des arts, à la recherche de la vérité. […] Les fureurs de ce prince ne viennent que des cruautés de sa maîtresse.
Prêcher la croisade n’était plus possible dans l’Europe divisée par les ambitions des princes et le schisme religieux. […] Ce fut même ce prince, sujet de la Porte, qui vint rassurer, ou épouvanter Constantinople, et montrer à Sélim, comme un dernier secours, les seuls vaisseaux ottomans échappés à la ruine commune. […] Le Seigneur, qui a montré sa forte main pour la foi de son prince chrétien, et qui, pour la gloire de son saint nom, accorde à son Espagne ce triomphe.
Werther pourra penser comme un prince, il ne sera jamais qu’un bourgeois ; il pourra sentir comme la nature la plus fine et la plus exquise, il ne sera jamais qu’un employé. […] Les de Wied, princes tolérants et éclairés, firent au dernier siècle de leur petite principauté l’asile de toutes les sectes persécutées dans les États voisins par la tyrannie du culte officiel et le fanatisme de princes trop partisans de la religion d’État. […] « L’oublieuse et ingrate postérité ne se souvient guère de cette principauté minuscule, non plus que des princes qui l’ont gouvernée, et cependant ce coin de terre fut un refuge où la conscience humaine violée trouva hospitalité et protection, et ces princes furent des princes selon le cœur du xviiie siècle et du siècle présent. […] Le schloss, ou résidence du prince, est bâti sur les bords mêmes du Rhin, à l’entrée de la ville. […] Dans plusieurs États, elle arracha aux princes des ordonnances vexatoires.
C’est un prince convaincu qu’il n’est qu’un homme et désireux de faire le bonheur de ses sujets. […] Non, mais sa propre femme, poussée par la jalousie et plus encore par l’indignation de voir un prince trahir la royauté. […] Le prince le reconnaît lui-même (p. 226) et je ne saurais dire à quel point je suis de son avis. […] On voudrait au moins que l’expérience du prince eût été plus longue et moins insignifiante. […] Madame, pour achever de s’anoblir, se jette à la tête d’un jeune prince italien.
C’était le prince qui avait vraiment l’air heureux de me voir. […] Blessé au fond du cœur, il reprend le chemin de la Cour, décidé à montrer qu’il est prince et homme. […] Les relations d’amitié qui s’étaient nouées entre ces princes et le comte et la comtesse du Nord lui furent très utiles. […] Princes, vous excitez nos sensibles regrets. […] Plusieurs princes régnants, les rois de Naples et de Westphalie, y étaient à la tête de leurs peuples.
Un jeune prince qui s’égare à la chasse, et qui seul, ou bien avec un confident, parle de sa passion, et qui emprunte ses images et ses comparaisons des beautez rustiques, est un excellent personnage pour une idille.
Nous faisons encore autant de cas de la satyre de Seneque contre l’empereur Claudius qu’on en pouvoit faire à Rome deux ans après la mort de ce prince.
Ce prince, bien qu’ecclésiastique d’abord, et tant qu’il resta sous la conduite des jésuites, aimait les spectacles et les défrayait magnifiquement ; en se convertissant plus tard du côté des jansénistes, et en rétractant ses premiers goûts au point d’écrire contre la comédie, il sembla transmettre du moins à son illustre aîné le soin de protéger jusqu’au bout Molière. […] Étant en Languedoc à tenir les États, il manda son ancien condisciple, qui vint de Pézénas et de Narbonne à Béziers ou à Montpellier5, près du prince. […] Le prince, enchanté, voulut se l’attacher comme secrétaire et le faire succéder au poëte Sarasin qui venait de mourir ; Molière refusa par attachement pour sa troupe, par amour de son métier et de la vie indépendante. […] Les poètes dont nous parlons transposent, utilisent, si l’on peut se servir de ce mot, certains morceaux une fois faits ; ainsi, Don Garcie de Navarre n’ayant pas eu de succès, des tirades entières ont passé de ce prince jaloux au Misanthrope et ailleurs. […] La Révolution close, Napoléon, qui restaurait nombre de vieilleries sociales qu’avait ébréchées autrefois Molière, lui rendit un singulier et tacite hommage ; en rétablissant les Princes, Ducs, Comtes et Barons, il désespéra des Marquis, et sa volonté impériale s’arrêta devant Mascarille.
Et il travaillait un temps pour le prince, ornant alors ses travaux de bois, de belles et riches matières, et en faisant de somptueux objets d’art que collectionnait le prince, et dont il faisait cadeau aux daïmio, ses amis. Et le prince le prenait en telle affection, qu’il voulait en faire son ronin. […] Ritzouo, à la demande du prince, répondait qu’il était un savant militaire, un tacticien. Le prince le faisait alors interroger par le tacticien attaché à sa maison, qui venait trouver le prince, tout stupéfait de la science militaire de Ritzouo, et lui demandait de le prendre comme tacticien en titre, heureux d’être son second.
Et je ne parle pas des officiers qui étaient par principes de l’opposition systématique, comme le général Cavaignac, mais je parle de ceux même (et c’était le grand nombre) qui n’avaient pas de parti pris et qui étaient même attachés à ce régime d’alors par la bravoure et l’affabilité des jeunes princes. […] Tout compte fait, et malgré les chances de guerre en Europe, il aime mieux l’Afrique pour le quart d’heure, bien assuré que, si l’on se bat en Europe, tout le monde en sera : « Ici, je sers mon pays, et je m’éloigne des mauvaises passions. » Le maréchal Bugeaud, rappelé dès ce temps-là à des commandements importants et consulté par le prince président de la République, dut lui donner les premières impressions avantageuses sur Saint-Arnaud comme officier général de grand avenir et comme homme de nerf à employer dans l’occasion : sa mort soudaine arrache à Saint-Arnaud des témoignages bien dus de regret et de profonde douleur. […] Je ne suis ni usé, ni coulé comme tant d’autres ; je suis jaloux de ne pas perdre cette rare et précieuse virginité. » Parti de France depuis avril 1848, il ne connaissait nullement le prince président. […] Le prince président lui envoie le commandant Fleury pour faire cette expédition à ses côtés ; les entretiens de la marche et du bivouac durent en apprendre beaucoup à Saint-Arnaud.
. — Le terriblement d’esprit du jeune prince allait droit, je pense, au cœur de Mme de Longueville, à qui le post-scriptum au moins, et le reste aussi sans doute, fut bien vite montré. […] Nulle part comme dans la Princesse de Clèves, les contradictions et les duplicités délicates de l’amour n’ont été si naturellement exprimées : « Mme de Clèves avoit d’abord été fâchée que M. de Nemours eût eu lieu de croire que c’étoit lui qui l’avoit empêchée d’aller chez le maréchal de Saint-André ; mais, ensuite, elle sentit quelque espèce de chagrin que sa mère lui en eût entièrement ôté l’opinion… » — « Mme de Clèves s’étoit bien doutée que ce prince s’étoit aperçu de la sensibilité qu’elle avoit eue pour lui ; et ses paroles lui firent voir qu’elle ne s’étoit pas trompée. […] Je n’y distingue que deux locutions qui ont vieilli : « Le roi ne survécut guère le prince son fils ; » et : « Milord Courtenay étoit aussi aimé de la reine Marie, qui l’auroit épousé du consentement de toute l’Angleterre, sans qu’elle connût que la jeunesse et la beauté de sa sœur Élisabeth le touchoient davantage que l’espérance de régner ; » pour, si ce n’est qu’elle connût, etc. ; cette dernière locution revient plusieurs fois. […] Le désabusement de toutes choses se montre dans cette crainte qu’elle prête à Mme de Clèves, que le mariage ne soit le tombeau de l’amour du prince, et n’ouvre la porte aux jalousies : cette crainte, en effet, autant que le scrupule du devoir, s’oppose dans l’esprit de Mme de Clèves au mariage avec l’amant.
Ces pages sont des chapitres du livre du Prince ; elles enseignent aux fondateurs de dynasties nouvelles comment, pour caresser les habitudes d’esprit d’un peuple, ces princes doivent, sous le masque d’une religion qu’ils ne professent pas eux-mêmes de cœur, se jouer de la religion véritable, inséparable de sincérité et de foi, en rendant au peuple une religion d’État avec ses privilèges et ses appareils exclusifs comme un spectacle pour les yeux au lieu d’un aliment de l’âme. […] Le fils du prince de Condé, le duc d’Enghien, jeune prince de grande race militaire et de haute espérance, se trouve à sa portée, quoique sur un territoire étranger et inviolable ; il le fait arrêter, conduire à Paris, juger par une commission, fusiller dans le fossé de Vincennes, les pieds sur sa tombe. […] Ce n’était pas une machination ourdie, ajoute l’historien, comme on l’a dit, pour surprendre un crime au premier Consul ; c’était un accident, un pur accident qui avait ôté au prince infortuné la seule chance de sauver sa vie, et au premier Consul une heureuse occasion de sauver une tache à sa gloire ! […] À ce sujet on lui demandait pourquoi, sous le Directoire, il avait dénoncé Pichegru si tard, et on semblait élever des soupçons jusque sur sa vie passée. « J’avais coupé court, répondait-il, aux entrevues de Pichegru et du prince de Condé sur la frontière, en mettant par les victoires de mon armée quatre-vingts lieues de distance entre ce prince et le Rhin.
J’avais jusqu’alors fréquenté plus que toute autre la maison Justiniani : j’étais l’ami du prince et de la princesse Justiniani, ainsi que de leurs deux filles, mariées, l’une dans la maison des princes Odescalchi, l’autre dans la maison des princes Ruspoli. […] On était habitué à voir les princes occupant le siège de Pierre changer presque tous les sept ou huit ans, et les espérances de chacun empêchent d’ordinaire un choix qui, par sa durée, ne permet pas la réalisation de ces espérances.
Oui, les plus grands, les plus augustes, les plus puissants de notre race, — en plein siècle de lumières, pour me servir de ta suggestive expression, mon éternel ami, — seront fiers de réaliser, d’après mon désir, le rêve que je forme et que voici : L’heure viendra, d’abord, où les rois, les empereurs victorieux de l’Occident, les princes et les ducs militaires, oublieront, au fort de leurs victoires, les vieux chants de guerre de leurs pays, pour ne célébrer ces mêmes victoires immenses et terribles — (et ceci dans le cri fulgural de toutes les fanfares de leurs armées ! […] Ce premier « succès » obtenu, je prierai, quelques années après, ces princes, rois, ducs et empereurs tout-puissants de vouloir bien se déranger pour venir écouter l’une de mes plus nébuleuses productions. […] Les prédécesseurs de Beethoven nous montraient un tableau que la lumière du jour, passant au travers de la toile, semblait éclairer : et, cependant, le dessin, la couleur n’y étaient point comparables aux œuvres du peintre ; et c’était, en somme, un art inférieur, et méprisé, comme tel, des vrais connaisseurs, et un Pseudo-Art, seulement ; et cela était fait pour égayer les fêtes aux tables des princes, pour distraire des sociétés frivoles ; et l’adresse du virtuose était la lumière la meilleure à éclairer ce tableau. […] D’ailleurs, un regard jeté sur le jeune homme eût suffi pour enlever à tout prince l’idée d’en faire son maître de chapelle.
On y voit des princes ornés de riches colliers, endormis depuis des siècles dans de magnifiques palais. […] [NdA] On ne le pouvait dans un journal, je le puis dans un livre. — On lit dans les Considérations sur l’esprit et les mœurs de M. de Meilhan, à propos des femmes célèbres par leur galanterie, qui n’ont jamais eu pour amant leur égal et qui cherchent l’éclat par des choix disproportionnés : « Un mari disait à sa femme : Je vous permets tout, hors les princes et les laquais.
Si Boileau avait voulu faire une épigramme, il n’aurait pas choisi autrement son texte ; mais, quand Boileau écrivit cette satire ou ce lieu commun sur la noblesse, il était jeune, il avait besoin d’appui et de protection en Cour : Dangeau s’offrait, brillant, fastueux, obligeant, bon prince, aimant les lettres, faisant de mauvais vers et goûtant les bons ; Boileau le prit sur l’étiquette et le caressa même par son faible ; il le traita tout net de grand seigneur et d’homme issu d’un sang fécond en demi-dieux : « Les plus satiriques et les plus misanthropes, a remarqué à ce propos Fontenelle, sont assez maîtres de leur bile pour se ménager adroitement des protecteurs. » Vingt ans plus tard, La Bruyère, qui n’avait pas, il est vrai, besoin de Dangeau, et qui avait pour lui la maison de Condé, n’était pas si facile ni si complaisant ; le portrait de Pamphile, de l’homme de cour qui se pique avant tout de l’être et qui se guinde, s’étale et se rengorge avec complaisance, est en grande partie celui de Dangeaua. […] Chapelain lui procura un jeune homme de mérite, nommé Falaiseau, qui l’accompagna également dans son ambassade près des princes de l’Empire (octobre 1672).
Palma Cayet, qui était pour lors son répétiteur, nous a conservé une ou deux de ces maximes qu’il nous cite et que le jeune prince avait retenues. […] Pour composer une Énéide, il faut le talent d’abord ; il faut aussi que le temps et les princes y soient propices ; et rien de cela ne se rencontrait au berceau de La Franciade.
Mais ce qui me charme, c’est qu’il n’a trouvé nulle part une bonne jurisprudence, mais un prince admirable : c’est le grand-duc ; et partout des sensations, des émotions, tout le contraire de votre paralysie. […] Si Napoléon eût été à la place de l’archevêque de Sens (de toutes les spirituelles suppositions qu’on pouvait faire, voilà certes la plus inattendue), il eût recommencé en 1789 les conquêtes de Louis XIV, ou réalisé les rêves de nos meilleurs princes.
Le matin de la journée de Senef, à un mouvement que faisaient les ennemis, la plupart des officiers généraux qui étaient autour du prince crurent qu’ils fuyaient. « Ils ne fuient pas, dit Villars, ils changent seulement leur ordre. » — « Et à quoi le connaissez-vous ? […] Après quelques ordres donnés, le prince se mit à la tête des premiers escadrons et tira son épée.
Un jour Schlegel et Benjamin Constant, qui s’aimaient peu, discutaient ensemble assez vivement sur l’ordre de succession des princes de Salerne. […] Il n’y en avait peut-être pas alors un autre que lui pour être si ferré à l’improviste sur la succession des princes de Salerne.
Puis, quand ce fils est marié à une jeune femme, qui paraît d’abord douée de simplicité et de candeur, mais qui bientôt s’émancipe et devient la maîtresse avouée d’un prince du sang, colonel du régiment dans lequel le jeune mari était alors capitaine, quelle noble lettre du père à son fils, au premier éclat qui lui en arrive, quelle suite rigide de prescriptions sans réplique ! […] Mais, quels qu’aient pu être les faits antérieurs, et quand même les graves allégations de M. d’Allonville ne seraient pas tout à fait imaginaires, il n’est pas moins vrai qu’une fois l’éclat produit avec un prince du sang, la conduite que Buffon prescrivit à son fils est un modèle de dignité.
Entré à l’École normale au sortir d’études brillantes et où le tour bien français de son talent se marquait déjà, moins latin d’abord et bien moins grec que d’autres, il en vint sans trop d’effort, au bout d’un an, à être le premier de sa volée, comme on disait autrefois, et l’un des princes, unanimement reconnus, de sa génération de jeunesse. […] La cause libérale, comme elle s’intitule, avait eu à subir depuis 1848 bien des affronts, des échecs et des désagréments ; mais je ne crois pas que, dans la personne de quelques-uns de ses chefs, tels que je les connais, elle dût éprouver d’humiliation plus sensible que celle de voir un ancien secrétaire du Château, l’ancien avocat des dotations princières, le chroniqueur des voyages officiels d’où il écrivait au débotté : « Le prince a fort réussi » ; un homme de collège à la cour et un homme de cour au collège, M.
Ce fameux Discours de Bossuet, qui fut composé (du moins la première partie) pour l’éducation du Dauphin, mais qui ne fut publié qu’en 1681, après le mariage du prince, s’adressait, dans la pensée du grand évêque, bien plus à la postérité qu’à son indolent et inattentif élève. […] Au début, après quelques réflexions générales sur l’utilité de l’histoire, sur ce « qu’il est honteux non-seulement à un prince, mais à tout honnête homme, d’ignorer le genre humain » et les changements mémorables du monde dans le passé, Bossuet établit qu’indépendamment des histoires particulières, celle des Hébreux, la Grecque et la Romaine, l’histoire de France, il n’y a rien de plus nécessaire, pour ne pas confondre ces histoires et en bien saisir les rapports, que de se représenter distinctement, mais en raccourci, toute la suite des siècles.
Ces joutes brillantes des princes de la parole ne sont-elles pas un pur jeu et en pure perte ? […] Chamfort s’égaye bien vivement de l’homme de lettres célibataire de d’Alembert ; il commente très-drôlement ce mot : « L’homme de lettres qui tient à l’Académie donne des otages à la décence ; » mais, si malin que fût Chamfort, n’était-il pas un peu bonhomme et crédule quand il disait : « Nous arrivons à la troisième fonction académique, les compliments aux rois, reines, princes, princesses ; aux cardinaux, quand ils sont ministres, etc.
Sur l’éducation des princes et princesses. […] « La jeune princesse en est à sa quatrième nourrice… J’ai appris à cette occasion que tout se fait par forme à la cour, suivant un protocole de médecin, en sorte que c’est un miracle d’élever un prince et une princesse.
Je me souviens de l’avoir vu caracoler à la suite de ce prince, qui passait, en 1814, une revue sur le Carrousel. […] C’était la grâce d’une femme en uniforme ; l’enharnachement du cheval, la coiffure militaire du jeune prince, sa taille souple et élevée, l’ondulation de ses cheveux fins et bouclés autour de son casque rappelaient Clorinde sous les murs de Sion.
Forcé dans la suite d’implorer la protection des princes d’Italie, il vécut dans différentes cours et mourut en 1321, âgé de cinquante-six ans, chez Gui de Polente, prince de Ravenne. […] Quoique logé chez le prince de Ravenne, il ne laissa pas de raconter dans son Enfer l’aventure délicate et désastreuse arrivée à la fille de ce prince ; et lorsque après son exil il se fut réfugié auprès de Can de l’Escale, il conserva dans cette cour ses manières républicaines.
Cette page est vraiment juste, elle est simple et belle, et, puisque je suis en train de découpures, je la donnerai : Malheureux prince (est censé lui dire Henri IV), le plus semblable à moi des petits-fils de ma race, tu avais en toi-même tout ce qui fait les grands hommes, et tu t’en es servi pour accomplir les plus grands vices. […] Ainsi le corps de ce prince choisi a été sain et sauf, pendant que l’âme s’est dégradée.
Ancillon, en cela d’accord avec M. de Maistre, dit fort bien qu’à l’origine ce sont les princes qui ont formé les nations, et non point les nations qui ont fait les princes.
Présenter la chemise au roi et aux princes, obtenir le bougeoir, faire des visites de deuil en mante ou sans mante, avoir le droit de s’enrhumer dans les carrosses du roi et d’étouffer dans un entre-sol de Marly, tels sont les graves intérêts qui emploient les forces, la pensée, le crédit des hommes les plus capables, et qui, selon l’issue, les transportent de bonheur ou les plongent dans l’extrême désespoir. « Hélas ! […] Le duc de Guise se bat avec Coligny au sujet de Mme de Longueville ; Coligny fait un faux pas et tombe ; Guise lui dit : « Je ne veux pas vous tuer, mais vous traiter comme vous méritez, pour vous être adressé à un prince de ma naissance sans vous en avoir donné le sujet. » Et il le frappa du plat de son épée.
Et souvenez-vous, par exemple, de ce pauvre petit prince impérial massacré par les sauvages et venant mourir de si loin, d’une mort sanglante, sous la même latitude où était mort l’Homme de sang, son aïeul.
Édouard Hervé découvre que le général a fait peu de chose, lorsqu’il était au ministère, pour empêcher l’exil des princes.
Les droits de la conscience, soustraits à la loi politique, arrivent à constituer un pouvoir nouveau, le « pouvoir spirituel. » Ce pouvoir a menti plus d’une fois à son origine ; durant des siècles, les évêques ont été des princes et le pape a été un roi.
La vérité est que madame de Sévigné, dont pas une locution n’a vieilli, Descartes, Pélisson, Pascal, Malherbe, Régnier, Corneille, avaient écrit longtemps avant qu’aucun des écrivains du siècle de Louis XIV eut paru dans la littérature, même avant le règne de ce prince.
Les princes ayant été tués par Ulysse, Euryclée va réveiller Pénélope, qui refuse longtemps de croire les merveilles que sa nourrice lui raconte.
Malgré ces défauts, Homère n’en est pas moins le père, le prince de tous les poètes sublimes.
Un jour il voulut tenter Malherbe et fit réciter de ses vers par Du Périer, qui se donnait pour l’auteur ; le prince faisait semblant de les admirer. […] L’année suivante, prolongeant son séjour à Caen, il dédiait à Henri III (sans doute à contrecœur, car il l’appellera plus tard un roi fainéant , la vergogne des princes ) son poème imité de Tansille, les Larmes de saint Pierre, dont il se repentit depuis et qu’il aurait voulu supprimer. […] Bon catholique, mais en vertu surtout du même principe et de la même disposition de respect, soumis aux pratiques extérieures de la communion où il vécut et mourut, il lui échappait néanmoins de dire « que la religion des honnêtes gens était celle de leur prince ». […] La princesse de Condé venait d’accoucher de deux enfants morts, à Vincennes, où elle était allée s’enfermer avec M. le prince, qui y était en prison. […] Après la première guerre des Princes (1614), il fit une manière de traduction ou de paraphrase du Psaume cxxviii : Sæpe expugnaverunt me a juventute mea , qu’il mit dans la bouche du jeune roi : Les funestes complots des âmes forcenées, Qui pensaient triompher de mes jeunes années, Ont d’un commun assaut mon repos offensé : Leur rage a mis au jour ce qu’elle avait de pire ; Certes, je le puis dire ; Mais je puis dire aussi qu’ils n’ont rien avancé.
On ravagera des provinces ; Les ministères tomberont ; On verra de princes en princes, Les couronnes changer de front… Qu’importe ! […] « Ce prince de vingt ans, et fort sensible aux femmes, s’émut sincèrement d’une telle vexation. […] R. le prince de Joinville a réuni une suite de notes prises sans autre but que de dire la vérité sur les grands et les petits événements qui l’ont le plus frappé dans la période de sa vie comprise entre les années 1818 et 1848. […] Nous étions tous réunis, princes, maréchaux, généraux, aides de camp devant faire partie du cortège, dans le salon des Tuileries, contigu à la salle du Trône, lorsque M. […] « “Mes chers princes, nous dit-il en nous regardant par-dessus ses lunettes, il est plus que probable qu’on va attenter à la vie du Roi votre père, aujourd’hui.
Il parle en attendant un grand prince, un grand ministre qui exécute ; il aime la vertu, il la pratique : il fait peu de cas de la vie, il méprise la mort. […] Si l’on attenta quelquefois à la vie du prince, fut-ce le philosophe ? […] C’est la plus adroite et la plus forte leçon qu’il fût possible de donner à un jeune prince dont on avait pressenti le penchant à la cruauté. […] Il y a des exemples, des réflexions, des conseils qu’aucun orateur n’aurait l’indécence de proposer à un autre prince que Néron. […] Votre doctrine tend à enorgueillir des paresseux et des fous, et à dégoûter les bons princes et les bons magistrats, les citoyens vraiment essentiels.
Mais Molière arrive trop tard ; la place est déjà prise par un certain Cormier, et, n’était l’insistance de Cosnac, qui veut dégager sa parole, on n’admettrait même pas la troupe à l’honneur de jouer devant le prince. […] La troupe en effet reçut dès lors pension du prince, et, selon l’usage, on s’intitula désormais « comédiens du prince de Conti ». […] Quand le prince quitta la Grange, les comédiens retournèrent à Lyon, dans les premiers jours de 1653 : c’est à Lyon qu’ils passèrent la plus grande partie de l’année 1654. […] Les Béjart eussent été singulièrement hardis, en tout cas, de passer outre à l’injonction du prince ; mais alors, si l’interdiction de prendre le nom de comédiens du prince ne s’adressait pas à Molière, de quelle autre troupe est-il question, ou dans la lettre, ou sur les registres de Dijon ? […] Depuis qu’il était en correspondance avec le prince royal de Prusse, il avait imaginé de faire servir à ses ambitions secrètes la bienveillance active dont il croyait lire la promesse tout du long écrite à chaque ligne des lettres de Frédéric.
Au milieu de ces jongleries misérables et de cette frivolité obstinée, il y avait pourtant une arrière-pensée sinistre, un soupçon vague et comme un remords anticipé de l’avenir. « Après nous le déluge », disait la marquise. « Ceci durera au moins autant que nous », répétait le prince insouciant.
Appelé en Espagne, où sa réputation l’avait devancé, secrétaire du cardinal Tavère, et bientôt attaché à Charles-Quint lui-même, il fit l’expédition de Tunis à côté de ce prince ; et au retour, il mourut, âgé de vingt-quatre ans, victime du climat, de l’étude, et peut-être aussi des plaisirs.