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1903. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

I « Après une soirée passée avec Addison, dit Steele, j’ai souvent réfléchi que j’avais eu le plaisir de causer avec un proche parent de Térence ou de Catulle, qui avait tout leur esprit et tout leur naturel, et par-dessus eux une invention et un agrément893 plus exquis et plus délicieux qu’on ne vit jamais en personne. » Et Pope, rival d’Addison, et rival aigri, ajoutait : « Sa conversation a quelque chose de plus charmant que tout ce que j’ai jamais vu en aucun homme. » Ces mots expriment tout le talent d’Addison ; ses écrits sont des causeries, chefs-d’œuvre de l’urbanité et de la raison anglaises ; presque tous les détails de son caractère et de sa vie ont contribué à nourrir cette urbanité et cette raison. […] Il s’écartait volontiers des contestations politiques ; invité à les aborder dans son Spectator, il s’enfermait dans les matières inoffensives et générales qui peuvent intéresser tout le monde sans choquer personne. […] Il console une femme qui a perdu son fiancé en lui représentant les infortunes de tant d’autres personnes qui souffrent en ce moment de plus grands maux. […] Souvenez-vous que là-bas les femmes vont par plaisir aux meetings et se divertissent à écouter pendant une demi-journée des discours sur l’ivrognerie ou sur l’échelle mobile ; ces patientes personnes n’exigent point que la conversation soit toujours alerte et piquante. […] À sa vue, je sentis mon cœur touché de tant d’amour et de vénération, que les larmes coulèrent sur mes joues, et plus je la regardais, plus mon cœur se fondait en sentiments de tendresse et d’obéissance filiale. —  À sa droite était assise une femme si couverte d’ornements que sa personne, son visage et ses mains en étaient presque entièrement cachés.

1904. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Depuis Voltaire, — qui n’était pas un ennuyeux, lui, — depuis Voltaire, à la gloire encyclopédique, on n’a acclamé personne en Europe de plus encyclopédiquement grand que Wolfgang Gœthe ; et même sa gloire est plus grande que celle de Voltaire, car l’esprit de parti, qui fut la cuiller acharnée avec laquelle on a tant agité et fait flamber le punch de la gloire de Voltaire, n’est pour rien dans la gloire de Goethe. […] Qu’on cite de lui une situation nouvelle, à laquelle, avant lui, personne n’aurait pensé ! […] Et, cependant, j’ai eu cette chance que personne ne s’est offensé de mon irrévérence quand j’ai secoué cette grande idole pour montrer qu’elle sonne creux… Même quelques-uns de ses admirateurs nominatifs m’ont soufflé tout bas : « Nous pensons comme vous ». […] La gloire de Gœthe, cette énormité, ce mensonge, auquel les menteurs eux-mêmes se sont pris ; cette gloire pour laquelle on n’a pas trouvé de socle assez haut, et qu’on a perchée sur un obélisque et reléguée là à poste fixe, est trop loin de tout le monde et ne tient aux entrailles de personne. […] Est-ce pour cela qu’il fut tant aimé de tout le monde, cet homme qui n’aima personne ?

1905. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Seule, la coïncidence avec la personne même me donnerait l’absolu24 ». […] C’est peut-être en ce sens qu’il faut entendre la parole d’Hello : « la pensée c’est l’explosion de la personne ». […] C’est pourquoi, conscient de son rôle d’écrivain, le poète symboliste, en psychologue averti, s’est imposé la rude mais glorieuse tâche de recréer toutes ses images et de nettoyer ses métaphores au point que toute sa personne y resplendisse. […] Par mon Essai je ne prétends convaincre personne, à peine solliciter l’attention. […] La suggestive attirance opère le miracle de rapprocher les esprits, et le meilleur moyen d’assurer son triomphe ne consiste-t-il pas à imiter Mozart bambin qui, lorsqu’on lui demandait d’exécuter sur son violon une sonate de sa composition, faisait d’abord le tour de l’assemblée et, s’inclinant devant chaque personne, lui demandait gentiment « m’aimez-vous ? 

1906. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXII » pp. 328-331

En un mot, jamais il ne serait venu à l’idée de personne, pour louer leurs vers, de dire ce que M. de Buffon disait des beaux vers français : Cela est beau comme de la belle prose.

1907. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Alphonse Karr. Ce qu’il y a dans une bouteille d’encre, Geneviève. »

Les deux enfants de madame Lauter, après la disparition de son mari, grandissent et deviennent, Léon un artiste charmant, Geneviève une personne adorable et sensible : Albert et Rose, leur cousin et cousine germaine, avec qui ils ont grandi, ont aussi une vive fleur d’âme et de jeunesse.

1908. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — France, Anatole (1844-1924) »

Il est épris tout à la fois de la douceur païenne et de la douceur chrétienne ; et, ainsi, il était mieux préparé que personne à dramatiser, pour nous, la lutte de la doctrine ancienne et du dogme nouveau dans la Grèce vieillie.

1909. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pioch, Georges (1874-1953) »

À quoi il objecterait à bon droit que, parmi ces mots nouveaux, un survivra peut-être et que personne ne peut présumer sans témérité quelle est l’aptitude des vocables à ne pas succomber dans la lutte pour l’existence.

1910. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XX. Conclusion » pp. 499-500

Aux architectes futurs, quels qu’ils puissent être, je souhaite patience, talent, largeur et finesse de vues, heureux si dans ce livre, dont je sens mieux que personne les lacunes et les imperfections, j’ai pu leur suggérer quelques moyens de faire l’édifice plus solide, plus riche, plus majestueux, plus complet.

1911. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 451-455

Vous verrez dans le monde des milliers de personnes qui en sont persuadées de bonne foi, & qui regarderoient comme le plus téméraire de tous les hommes, celui qui oseroit en douter.

1912. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 236-239

Son enthousiasme, dont la vivacité se communiquoit à toute sa personne, annonçoit en lui le vrai génie de la Poésie.

1913. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Pierre » pp. 200-201

Personne ne sera tenté d’abuser de votre état et de votre sommeil.

1914. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 19, de la galanterie qui est dans nos poëmes » pp. 143-146

Les rapports ont un attrait si picquant, qu’on ne sçauroit se défendre d’aimer à les entendre ; et en des matieres pareilles à celles dont il s’agit ici, il n’est ni mal honnête, ni dangereux de contenter la curiosité des personnes interessées.

1915. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVIII »

Si mes trois premiers livres ont provoqué d’ardentes ripostes, je garde, du moins, la satisfaction de n’avoir moi-même jamais attaqué personne.

1916. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Au pessimisme maladif de la personne blessée succède la sérénité des idées impersonnelles qui embrassent l’infini. […] D’ailleurs, « toute chute est une chute sur les genoux, qui peut s’achever en prière203. » Ne maudissons donc personne : « La malédiction » n’est qu’une forme de la « haine ». […] tout se casserait, c’est possible, mais au moins personne n’aurait rien, ce serait cela de gagné210. » Le communisme et la loi agraire croient résoudre le problème de la distribution des richesses : — « Ils se trompent, dit Hugo, leur répartition tue la production. […] Le jour où la misère de tous saisit la richesse de quelques-uns, la nuit se fait, il n’y a plus rien, rien pour personne. […] Après avoir montré comment Le peuple parfois devient impopulaire, Il ajoute ce vers admirable : Personne n’est méchant, et que de mal on fait !

1917. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

La nature de l’attention spontanée chez une personne révèle son caractère ou tout au moins ses tendances fondamentales. […] Les formes sensorielles de l’attention témoignent assez clairement de ce principe pour que personne n’en doute : il en est de même de cette forme intérieure et cachée, dont nous parlerons plus tard, qu’on appelle la réflexion. […] Il a observé un auditoire de cinquante personnes assistant à un cours ennuyeux. Le nombre des mouvements nettement appréciables de l’auditoire était très uniforme : quarante-cinq par minute, soit, en moyenne, un mouvement par personne. […] Une série d’expériences faites sur la même personne ont donné comme moyenne à l’état normal 133 σ, dans le cas de mal de tête 171 σ, dans l’état de fatigue et de somnolence 183 σ.

1918. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « [« Pages extraites d’un cahier de notes et anecdotes »] » pp. 439-440

Elle accourt à l’auberge et est reçue par Mme de Constant qu’elle traite fort mal en apprenant le mariage : ce qui l’impatiente le plus dans cette entrevue, c’est la fadeur allemande de cette personne à sentiments, qui ne savait que répéter à satiété : « C’est que Benjamin, voyez-vous, est si bon ! 

1919. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cros, Charles (1842-1888) »

Ce livre unique est celui d’un vrai poète, au charme étrange et réel, qui procède de Baudelaire et des Parnassiens, mais qui n’imite personne.

1920. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Tailhade, Laurent (1854-1919) »

Il prodigue la cocasserie d’un style enrichi d’épithètes inattendues pour lancer ses invectives cinglantes, et personne comme lui ne saurait atteindre au biscornu cruel d’un octosyllabe ou d’un alexandrin parfait, et cette perfection leur confère la durée d’une marque au fer rouge.

1921. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 120-124

Les Philosophes ont beau employer toute sorte de moyens pour se venger des courageux adversaires de leurs systêmes ; ils ont beau se montrer, dans la pratique, les plus fiers ennemis de la tolérance qu’ils prêchent, nous n’en serons pas moins disposés à les plaindre, quand ils seront malheureux ; & plus nous aurons mis de zele & de chaleur à combattre leurs erreurs, plus on nous trouvera empressés à réclamer, pour leur personne, l’indulgence de l’autorité & la protection du crédit.

1922. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 127-131

Personne ne sauroit contester à Descartes d’avoir le plus profondément connu & le plus clairement dévoilé ce qu’on peut appeler la physique de l’ame.

1923. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 94-98

Nous ne connoissions ni sa personne, ni ses Ouvrages, lorsque la premiere édition de celui-ci parut.

1924. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — [Note.] » pp. 83-84

Nous n’étions pas revenus de notre surprise, elle augmenta encore lorsque nous vîmes entrer le président, dont l’aspect et les manières étaient tout à fait opposés à l’idée que nous nous étions faite de lui : au lieu d’un grave et austère philosophe dont la présence aurait pu intimider des enfants comme nous étions, la personne qui s’adressait à nous était un Français gai, poli, plein de vivacité, qui, après mille agréables compliments et mille remerciements pour l’honneur que nous lui faisions, désira savoir si nous ne voudrions pas déjeuner ; et comme nous nous excusions (car nous avions déjà mangé en route) : « Venez donc, nous dit-il, promenons-nous ; il fait une belle journée, et je désire vous montrer comme j’ai tâché de pratiquer ici le goût de votre pays et d’arranger mon habitation à l’anglaise. » Nous le suivîmes, et, du côté de la ferme, nous arrivâmes bientôt à la lisière d’un beau bois coupé en allées, clos de palissades, et dont l’entrée était fermée d’une barrière mobile d’environ trois pieds de haut, attachée avec un cadenas : « Venez, dit-il après avoir cherché dans sa poche ; ce n’est pas la peine d’attendre la clef ; vous pouvez, j’en suis sûr, sauter aussi bien que moi, et ce n’est pas cette barrière qui me gêne. » Ainsi disant, il courut à la barrière et sauta par-dessus le plus lestement du monde.

1925. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Préface » pp. -

Quelquefois même, je l’avoue, le changement indiqué chez les personnes qui nous furent familières ou chères ne vient-il pas du changement qui s’était fait en nous ?

1926. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Autobiographie » pp. 169-176

Quelquefois même, je l’avoue, le changement indiqué chez les personnes qui nous furent familières ou chères ne vient-il pas du changement qui s’était fait en nous ?

1927. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Ollivier » pp. 299-300

L’eau qui est à gauche sur le devant n’a jamais été mieux imitée par personne, ni le fluide, ni l’herbe qui en sort.

1928. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XV. Le fils du sérigne »

Et personne ne pourra cacher dans la terre les bonnes actions faites par autrui.

1929. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XVII. La flûte d’ybilis »

La substitution d’un mannequin à une personne se rencontre aussi fréquemment.

1930. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre IV. Pourquoi le génie d’Homère dans la poésie héroïque ne peut jamais être égalé. Observations sur la comédie et la tragédie » pp. 264-267

Homère, venu si longtemps avant les philosophes, les critiques et les auteurs d’Arts poétiques, fut et reste encore le plus sublime des poètes dans le genre le plus sublime, dans le genre héroïque ; et la tragédie qui naquit après fut toute grossière dans ses commencements, comme personne ne l’ignore.

1931. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Avec deux vers de Tibulle, André Chénier a composé une œuvre dont personne ne voudra ni ne pourra contester l’originalité. […] Loin de là ; personne n’a jamais distingué l’invention et l’imitation plus franchement qu’André Chénier ; personne n’a senti plus vivement en quoi la liberté diffère de la servitude. […] Sans avoir prévu les reproches auxquels nous répondons, Prévost les a réfutés ; car la destinée du chevalier des Grieux ne fera sans doute envie à personne. […] Hugo deux personnes, dont l’une s’agenouille devant l’autre : un prêtre qui brûle l’encens, un dieu qui le respire. […] Si ce que nous avons dit de ses œuvres lyriques et de ses romans a été bien compris, personne, sans doute, ne s’étonnera de notre sévérité.

1932. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Personne n’a de l’éther une idée nette. […] Beaucoup de personnes croient que, dans la pratique, elle a donné des résultats fâcheux. […] Beaucoup de personnes font tous les jours la même chose. […] La rivière est une personne. […] Les 600 chevaux-vapeur d’une locomotive rapide emportent facilement 600 personnes ; les 60 chevaux d’une automobile emportent six personnes.

1933. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Et croyez bien que personne n’osera vous répondre pour lui. […] L’idée de cette chasse éperdue, il fallait l’avoir, et personne ne l’avait eue avant Labiche. […] — Vous vous trompez, dit Almério, ce que je veux, c’est vous, c’est votre personne : je me moque de votre duché !  […] — Je le sais, répond le généreux fauconnier ; mais j’ai juré que personne ne saurait ce que vous avez fait pour moi. […] Je me dis, tout naturellement : — Tirons notre sujet de la personne même de M. 

1934. (1903) Propos de théâtre. Première série

Personne n’est plus dominé par les fatalités extérieures que l’Oreste d’Eschyle, personne n’est plus « instrument » aux mains du destin ; et personne non plus n’est plus tenu pour libre, puisqu’il est tenu pour responsable, puisque ce crime qu’il a fallu qu’il commît, il est persécuté, flagellé et atrocement puni pour l’avoir fait. […] Gide n’est pas formidable et la Sphinx ne dévorerait personne si elle n’avait que celle-là dans son sac. […] Car enfin personne ne me contestera que, tant que Marie Stuart n’est pas morte, elle peut vivre. […] Polyeucte n’est pas encore admirable aux yeux de Pauline, ni de personne. […] Mais il en fait ailleurs sans prévenir personne.

1935. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Celui qui aime par-dessus tout la littérature s’inquiète peu des personnes. […] Mais personne ne nous a dit les mœurs des fleurs ni des plantes. […] Il aime la nature comme une personne vivante, d’une affection profonde, voire un peu jalouse. […] Jean Variot note que Brunetière en personne avait des sympathies pour M.  […] Personne, en 1872, n’écrivait de ce style, qui fut, par la suite, si souvent imité.

1936. (1888) Poètes et romanciers

Quand il parle de lui, c’est presque toujours à la troisième personne, ce qui est une des formes les plus augustes du respect. […] Cet art, personne ne le possède à un degré plus élevé que Béranger. […] — Il a horreur de livrer sa personne au public, voilà tout le secret, et ce secret est-il donc si honteux ? […] Voilà ce que certaines personnes ont peine à lui pardonner. […] Personne n’a peint la crise avec cette finesse et ce tact.

1937. (1922) Gustave Flaubert

Flaubert le retrouva en la personne du consul français de Rhodes. […] Évidemment, on se fait son style comme on fait sa personne, mais on ne se forge pas un style contre son style, une personne contre sa personne. […] La vue de sa personne troublait la volupté de cette méditation. […] « Il songea à la personne même de Frédéric. […] Personne ne parle plus sa langue.

1938. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVIII » pp. 113-116

On y passe la vie à être d’accord avec soi-même, sans contradiction de personne.

1939. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guérin, Charles (1873-1907) »

Nous sommes sûr qu’il n’est personne qui, l’ayant lue, n’en retienne, pour la goûter encore, la tristesse harmonieuse et tendre.

1940. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Strada, José de (1821-1902) »

Le sceptre que Victor Hugo et Leconte de Lisle ont laissé tomber, personne ne le ramassera : il serait trop lourd à porter.

1941. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Sarah Bernhardt » pp. 14-18

En 1873 parurent trois volumes auxquels d’ailleurs personne ne prit garde, mais qui auront une grande répercussion sur le mouvement symboliste : Une Saison en enfer, d’Arthur Rimbaud ; Les Amours jaunes, de Tristan Corbière ; Le Coffret de Santal, de Charles Cros.

1942. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 467-471

La raison en est facile à trouver ; c’est que la Postérité ne juge jamais d’un Auteur sur les éloges de ses contemporains & de ses amis ; elle le cite en personne devant son Tribunal, & ses Productions ne peuvent se soutenir à ses yeux que par leur propre mérite.

1943. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1828 »

Ainsi le petit nombre de personnes que ce genre d’études intéresse pourra comparer, et pour la forme et pour le fond, les trois manières de l’auteur à trois époques différentes, rapprochées, et en quelque sorte confrontées dans le même volume.

1944. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Archiloque, et Lycambe. » pp. 7-11

Jamais personne n’a plus ouvert son cœur à la haine & à la vengeance.

1945. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Épilogue »

Il eût été plus vrai de dire que quand tout le monde est ridicule, personne ne l’est… Or presque tout le monde actuellement a le ridicule de penser que l’homme et la femme ont la même tête, le même cœur, la même puissance et le même droit.

1946. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Préface »

Tout le monde enfin a parlé de poésie, personne n’a dit scientifiquement ce que c’était… La notion complète n’en a pas été déterminée.

1947. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

Mais quel est le ciment commun, et où se trouve le fondement premier   Toutes ces règles civiles auxquelles sont assujettis les mariages, les testaments, les successions, les contrats, les propriétés et les personnes, règles bizarres et parfois contradictoires, qui les autorise ? […] Un archevêque suzerain d’une demi-province, un chapitre propriétaire de douze mille serfs, un abbé de salon bien renté sur un monastère qu’il n’a jamais vu, un seigneur largement pensionné pour figurer dans les antichambres, un magistrat qui achète le droit de rendre la justice, un colonel qui sort du collège pour venir commander son régiment héréditaire, un négociant de Paris qui, ayant loué pour un an une maison de Franche-Comté, aliène par cela seul la propriété de ses biens et de sa personne, quels paradoxes vivants ! […] La pudeur, comme le vêtement, est une invention et une convention400, il n’y a de bonheur et de mœurs que dans les pays où la loi autorise l’instinct, à Otaïti par exemple, où le mariage dure un mois, souvent un jour, parfois un quart d’heure, où l’on se prend et l’on se quitte à volonté, où, par hospitalité, le soir, on offre ses filles et sa femme à son hôte, où le fils épouse la mère par politesse, où l’union des sexes est une fête religieuse que l’on célèbre en public  Et le logicien poussant à bout les conséquences finit par cinq ou six pages « capables de faire dresser les cheveux401 », avouant lui-même que sa doctrine « n’est pas bonne à prêcher aux enfants ni aux grandes personnes »  À tout le moins, chez Diderot, ces paradoxes ont des correctifs. […] Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux et comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne ! 

1948. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

Personne ne me retiendra ! […] Personne autre ne voudra reposer près de moi. […] Ne dis à personne que tu as été déjà auprès de Gretchen. […] Il pensait et parlait librement sur ces matières, mais il ne proscrivait ni n’insultait personne pour sa foi ou pour son incrédulité.

1949. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

Encore une fois, c’est peut-être un tort, mais c’est un tort tellement irréfléchi, tellement naturel, que personne n’y échappe, et que cela ressemble terriblement à une révélation du ciel. […] Il fallait que la Brie et le village de Faverolles, où il travaillait à quinze sous par jour pour nourrir neuf personnes, fussent bien dépourvus de toute humanité, pour qu’en frappant dans cette extrémité à la première porte venue où il y avait du pain noir ou blanc dans la huche, riche ou pauvre, même mendiant, ne lui prêtât pas un peu de son superflu ou de son nécessaire pour sauver la vie d’un soir à ces pauvres petits affamés. […] Si la maison ne payait pas, il faudrait en forcer les portes pour loger les dix millions de prolétaires qui n’en ont pas, pour abriter leur famille, car c’est l’impôt payé par le propriétaire de murailles, de portes et de fenêtres, qui sert à salarier le travail du prolétaire, et qui lui permet de payer son loyer sans faire violence à personne. […] Et remarquez déjà, chose étonnante dans ce poème des travailleurs illusionnés : c’est que personne n’y travaille, et que tous sortent du bagne ou sont dignes d’y être, à l’exception de l’évêque et de Marius, de la religion et de l’amour.

1950. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Elles se concertèrent pour obtenir d’Alphonse II, leur frère, qu’il attachât à sa personne le jeune Torquato, gloire future de leur maison, et déjà souci secret de leur cœur. […] … Je suis trop cruellement tourmenté.… Je ne vois qu’une manière de me rendre la paix de l’âme et de tranquilliser mes pensées.… Et je conjure Votre Seigneurie, par l’ancienne amitié qui exista entre nous, par la grande affection qu’elle me porte et par sa charité chrétienne, d’agir envers moi, dans cette affaire, avec la même franchise qu’Elle m’a toujours montrée ; présentez ma supplique au cardinal de Pise ou à tout autre cardinal attaché à l’inquisition, et ne vous laissez dissuader par personne de présenter ma supplique, sous prétexte que je ne suis pas en parfaite santé d’esprit.… Mais présentez ma supplique au cardinal de Pise.… Employez toute votre influence, toute votre autorité à Rome ! […] Tandis qu’il me parlait ainsi, je le regardais avec attention, et je crus découvrir en lui quelque chose d’extrêmement noble et gracieux ; je vis bien, quoiqu’il fût à pied, que j’avais affaire à une personne au-dessus du vulgaire. […] C’était un homme d’un âge très mûr, plus près de soixante ans que de cinquante ; il avait l’air tout à la fois bienveillant et vénérable ; la blancheur de ses cheveux et de sa barbe, qui semblait ajouter à son âge, augmentait la dignité de sa personne.

1951. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

« S’il est vrai, dit-il dans la préface de Don Sanche, que la crainte ne s’excite en nous par la représentation de la tragédie que quand nous voyons souffrir nos semblables, et que leurs infortunes nous en font appréhender de pareilles, n’est-il pas vrai aussi qu’elle pourrait être excitée plus fortement en nous par la vue des malheurs arrivés aux personnes de notre condition, à qui nous ressemblons tout à fait, que par l’image de ceux qui font trébucher de leurs trônes les grands monarques, avec qui nous n’avons aucun rapport qu’autant que nous sommes susceptibles des passions qui les ont jetés dans ce précipice, ce qui ne se rencontre pas toujours ?  […] Par un de ces instincts que développe et fortifie en nous l’éducation, nous cherchons l’idéal de la tragédie au-dessus de nos têtes, dans les événements considérables qui affectent directement des personnes illustres. On ne la fait pas descendre impunément jusqu’aux événements et aux mœurs des personnes de condition privée ; la tentative n’en a jamais réussi. […] C’est Nicomède défiant Rome dans la personne de Flaminius ; c’est Sertorius, du fond de l’Espagne, disant à Pompée : Rome n’est plus dans Rome ; elle est toute où je suis.

1952. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Personne ne les y avait introduites, sinon cette douce autorité qu’exerçaient les arts de la Grèce vaincue sur Rome victorieuse : Græcia capta ferum victorem cepit… et que sentirent, quinze siècles plus tard, ces vieillards de la Renaissance, qui venaient s’asseoir sur les bancs des écoles pour y apprendre la langue de l’Iliade. […] Il venait à son tour, et de son pas, non point combattre, mais glisser des observations, insinuer des doutes, qui, passant entre les personnes et les amours-propres, servaient la cause sans exposer l’avocat. […] Personne ne s’y méprit. […] Le doute de Bayle ne s’impose pas, ne régente personne, honore dans les opinions la liberté de la pensée, dans les erreurs le droit de chercher la vérité, ne blâme que les persécuteurs, et prend plaisir à tout.

1953. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Au théâtre, il s’est formé parfois de vrais syndicats de vaudevillistes se réservant le privilège d’approvisionner une salle de spectacle et excluant tout concurrent de ce débouché monopolisé ; ce fut le triomphe de la pièce à femmes et à décors ou du vaudeville mécanique, si bien que quelques personnes ont pu se demander avec un mépris excessif, mais ayant quelque raison d’être, si le théâtre était encore un genre littéraire. […] Vers le même temps, Louis Reybaud étudie les nouvelles doctrines dans un livre superficiel, mais d’allure grave, que l’Académie couronne et que presque personne ne lit ; puis il les parodie dans un roman satirique qui ajoute un type à la série des êtres créés par les écrivains, êtres qui n’ont jamais vécu et qui sont cependant pour nous aussi vivants, aussi réels que les personnages de l’histoire : c’est Jérôme Paturot à la recherche d’une position sociale. […] Veut-on voir grandir soudainement le salaire accordé à leur travail et du même coup les égards accordés à leur personne ? […] Il n’est pas jusqu’aux comédiens qui par reflet ne soient devenus dans l’État d’importantes personnes.

1954. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

— Non personne mieux que moi ne sait combien je suis bedolle… Oui, une bedolle ! […] Ce qui me frappe surtout chez eux, c’est l’absence d’estomac et de toute la tripaille matérielle qui remplit un ventre européen, et leur maigreur de lapin vidé et l’exiguïté de leurs personnes flottent dans nos pantalons et nos redingotes, un peu à la façon de la petitesse d’animaux affublés dans les cirques de vêtements humains. […] Vendredi 3 novembre Voisin, le préfet de police apprenait à Claudin, que les arrestations de nuit à Paris, allaient tous les jours de 200 à 240 personnes, et qu’elles montaient à 400 les jours de fête… Vendredi 8 novembre C’est bon, c’est fécondant pour l’imagination, les courses que je fais, la nuit tombée, avant dîner. […] Dufaure, je le connais bien… À moi, il a fait des confidences qu’il n’a faites à personne.

1955. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

Personne n’apprécie plus que nous ce que valait M.  […] à celle des lis qui ne sèment ni ne filent, à celles de l’Enfant prodigue, de la Maison nettoyée, du Bon Samaritain, du Mauvais riche, du Grain de sénevé, de la Robe nuptiale, de la Brebis perdue, enfin, à tous ces poèmes du divin Homère des cieux, qui n’endorment jamais personne… VII Et maintenant en a-t-on assez et en veut-on encore ? […] Hugo et que nous tenons à honneur (nous plus que personne) de constater. […] … Est-ce seulement, comme dans la santé humaine, la crise mystérieuse qui sauve tout et dont personne ne sait le secret ?

1956. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

Excepté chez Magny, les jours où ils s’y gratteront la côte en mangeant leurs côtelettes, ce livre ne sera goûté avec plaisir chez personne. […] D’ailleurs, personne ne l’ignore, les de Goncourt, qui sont presque des peintres et qui ont écrit sur la peinture, ont dû vivre beaucoup dans les ateliers. […] même pour M. de Goncourt, pour cet écrivain qui avait un talent à lui autrefois, qui pensait et qui observait pour son compte et, qui ne demandait de documents ni aux grandes personnes, ni aux toutes petites filles, pour faire un de ces livres de réalité et d’idéal comme la vie, que l’on appelle un roman. […] Mais la comédienne caractérisée, la comédienne entrée dans une personne vivante, fortement individualisée et impossible à oublier quand on vous l’a montrée une fois, n’est pas et ne pouvait pas être dans cette Faustin, faite de mille pièces rapportées et recousues comme les pièces de l’habit d’Arlequin, et ce n’est point de ces prétendus documents humains, ramassés, comme des chiffons, avec un crochet, qu’elle pouvait jamais sortir !

1957. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

Sa Majesté connaît mieux que personne quel temps il faut pour de pareils amas ; je n’y vois pas la moindre apparence. […] Voici ce post-scriptum, qui n’est plus d’un homme qui badine, mais d’un général : Sur ce que vous me faites l’honneur de me dire que le courtisan veut s’imaginer que j’évite la jonction, j’aurai celui de vous répondre que je la désire passionnément, mais que je regarde le commandement d’une armée séparée de nos frontières comme l’emploi le plus difficile qui ait jamais été donné à personne. […] Je ne crains pas d’insister sur cette étude de Villars, parce qu’il me semble qu’en exprimant à fond, et à l’aide de ses propres paroles, sa brillante nature si décidée et si en dehors, je dépeins peut-être plus d’un homme en sa personne et plus d’un vaillant guerrier· 9.

1958. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

Les libres jugements que j’v porte et sur mes contemporains et sur moi-même rendraient cette publication impraticable, quand même il serait dans mon goût de produire ma personne sur un théâtre littéraire quelconque, ce qui assurément n’est, pas. » Ainsi il y a de lui un livre commencé sur la Révolution de 1848 ; les Œuvres dites complètes aujourd’hui ne le sont que provisoirement : il restera encore beaucoup à y ajouter, et pour la Correspondance et pour les fragments d’histoire. […] Ici il n’y a pas de quoi s’offenser : c’est l’auteur même qui parle, qui se démontre, et la dissection ne porte que sur les procédés de l’intelligence ; ce que l’auteur ajoute sur sa disposition morale est digne de ce qui précède, et résume nettement sa profession de foi politique : « J’ai l’orgueil de croire que je suis plus propre que personne à apporter dans un pareil sujet une grande liberté d’esprit, et à y parler sans passion et sans réticence des hommes et des choses : car, quant aux hommes, quoiqu’ils aient vécu de notre temps, je suis sûr de n’avoir à leur égard ni amour ni haine ; et quant aux formes des choses qu’on nomme des constitutions, des lois, des dynasties, des classes, elles n’ont point, pour ainsi dire, je ne dirai pas de valeur, mais d’existence à mes yeux, indépendamment des effets qu’elles produisent. […] Sous cette république passagère qui fut forcée de tirer en juin sur les plus gros de ses bataillons et qui répudia bientôt ses chefs modérés dans la personne de Cavaignac, qu’arriva-t-il durant ces longs et interminables mois de réaction ?

1959. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Mme Valmore dans ses plaintes n’accusa jamais personne : elle était le plus éloignée par nature de toute récrimination comme de toute déclamation. […] Une personne dont on ne saurait assez reconnaître le bienfaisant génie revêtu de charme, Mme Récamier, de bonne heure avertie par M. de Latouche du talent et de la situation de Mme Valmore, s’était mise en peine pour l’obliger. […] Le malheur qui le frappe m’atteint très sensiblement. » On n’est pas habitué, je l’ai dit, à considérer Mlle Mars par le côté du sentiment : cette femme, d’un talent admirable, passait, dans ses relations de théâtre, pour une personne assez rude, peu indulgente aux camarades et au prochain ; mais, pour ceux qu’elle aimait, elle était amie sûre, loyale, essentielle et positive.

1960. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « M. MIGNET. » pp. 225-256

Son tourbillon emporte comme une paille légère tout ce que la force humaine a su lui opposer ; personne n’a contrarié sa marche impunément. […] Il est surtout une époque bien mémorable de son règne, celle qui précède la paix de Nimègue (1672-1678), dans laquelle Louis XIV ne partage avec personne le mérite d’avoir conduit sa politique extérieure : il avait perdu son habile conseiller M.de Lionne, en 1671 ; M.de Pomponne, qui lui succédait, homme aimable, plume excellente, le charme des sociétés de mesdames de Sévigné et de Coulanges, n’était pas en tout, à beaucoup près, un remplaçant de M.de Lionne, ni du même ordre politique ; il manquait de fertilité et d’invention. […] Les corps littéraires sont heureux de rencontrer de telles natures de talent, auxquels se puisse conférer l’office de les représenter, aux jours de publicité, par leurs plus larges aspects, et de les faire valoir dans la personne de leurs plus illustres membres.

1961. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

Mais alors, loin de s’en passer, personne ne l’a plus fortement exigée que Boileau, puisqu’il en fait l’élément primordial, la condition sine qua non de la poésie. […] « Car, disait Longin traduit par Boileau, lorsqu’en un grand nombre de personnes différentes de profession et d’âge, et qui n’ont aucun rapport ni d’humeurs ni d’inclinations, tout le monde vient à être frappé également de quelque endroit d’un discours, ce jugement et cette approbation uniforme de tant d’esprits, si discordants d’ailleurs, est une preuve certaine qu’il y a là du merveilleux et du grand. » Quand à la diversité des âges, des humeurs et des professions s’ajoute celle des races, des époques et des mœurs, l’uniformité d’approbation sera une marque bien plus certaine et plus indubitable encore de l’excellence des ouvrages. […] Et il répond par un des mots vraiment profonds qu’il ait jamais écrits : « Ce n’est point, comme se le persuadent les ignorants, une pensée que personne n’a jamais eue ni dû avoir : c’est au contraire une pensée qui a dû venir à tout le monde et que quelqu’un s’avise le premier d’exprimer. » Les grandes découvertes de la science sont des pensées qui devaient venir à tout le monde, et qui ne viennent qu’à quelques-uns.

1962. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

De là les clefs de La Bruyère : il s’est défendu, comme Molière, et avec raison aussi dans une certaine mesure, contre la malignité publique acharnée à nommer les personnes d’après lesquelles il avait travaillé. […] Le tempérament de Fénelon Dans tous les ouvrages que j’ai nommés, dans tous ceux que j’ai laissés, ce qu’il y a de plus intéressant, c’est cette originale, complexe et captivante personne, si enveloppée et si équivoque avec tant de spontanéité, si peu semblable enfin à la candide et innocente figure de la légende. Saint-Simon, qui l’a connu, a démêlé admirablement le trait essentiel du personnage : de sa gravité d’évêque, de sa politesse noble de grand seigneur, émane une puissance de séduction, dont personne, et pas même ce petit duc pénétrant et jaloux, ne peut se défendre.

1963. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Ferdinand Fabre 103 Voici un solitaire dans la littérature d’aujourd’hui, un homme qui n’est pas de Paris, qui vient d’un pays perdu, un montagnard robuste et sérieux, un sauvage à l’imagination puissante qui ne raconte pas les histoires de tout le monde, qui écrit avec labeur et conviction des livres drus, imparfaits et beaux, et d’une saveur si forte que peu de personnes les goûtent du premier coup. […] Mais le premier effet de la foi et de la profession de l’abbé Courbezon, c’est le dévouement complet, l’abandon entier de sa personne. […] Personne assurément n’a mieux démêlé ce mystère que M. 

1964. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

À défaut de cette présence continuelle et sans sommeil de la conscience, avertissant chacun et à chaque moment de la moralité de ses actions, et prévenant ainsi la chute, il institua une sorte de conscience extérieure et publique dans la personne de censeurs des mœurs, lesquels s’introduisaient dans les maisons à tous les instants du jour et principalement aux heures des repas, alors que les plus rigides se relâchent, et que la sainteté des élus courait quelque risque. […] Des personnes dénoncées pour avoir, à un sermon de Calvin, ri d’un homme qui s’était laissé choir de sa chaise étaient condamnées à la prison, au pain et à l’eau. […] « Il a beau faire, s’écrie-t-il, jamais il ne le persuadera à personne ; et tout le monde sait combien je sais presser un argument, et combien est précise la brièveté avec laquelle j’écris74. » A la fin d’un chapitre de l’Institution, il dit : « Or, je pense bien avoir fait ce que je voulois, quant à ce point. » Combien n’est-il pas redoutable, celui qui, ayant dans les mains le pouvoir de vie et de mort, mesure la justice de sa cause à la rigueur de ses raisonnements !

1965. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

La déclamation est tout le fond de ses œuvres philosophiques ou historiques, et la morale qui excuse Sénèque d’avoir écrit pour Néron l’apologie du meurtre de sa mère, ne se trouve pas dans les livres de ces jésuites qu’il contribua de sa personne à faire chasser. […] Il était bien digne de retrouver la langue de ce siècle, alors qu’il gardait encore de ses mœurs littéraires la docilité aux conseils du « censeur solide et salutaire », et qu’il aimait la gloire à la façon des grands écrivains d’alors, non comme une affaire à laquelle on travaille de sa personne, mais comme une fortune qu’on laisse faire à ses œuvres. […] La guerre aux personnes, un doute amer sur les choses, une sorte de chagrin universel, nulle part une espérance ni un souhait sincère de bonheur pour les générations qui ne devaient pas le voir parmi les vivants, telle est sa politique, et tel est l’esprit de ses écrits politiques, éloquents par tout cela et malgré tout cela.

1966. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

Ce sont les relations de ces différentes personnes entre elles qui en forment la vie. […] D’autre part la jeune fille qui a grandi dans une honnête liberté, partagée entre le monde et la maison de son tuteur ; celle-ci n’est point une chose dont on dispose ; c’est une personne qui a ses préférences, qui les avoue ingénument et ne craint point qu’on veuille les violenter. […] Le bonhomme se retourne, s’imaginant qu’ils parlent à quelqu’un placé derrière lui, Quand il est bien convaincu que ses fils s’adressent à lui, il faut voir comme il se fâche ; et il faut entendre de quel ton son frère lui explique cette mode du grand monde. « C’est, dit-il, que le terme de mon père est trop ignoble, trop grossier ; il n’y a que les petites gens qui s’en servent ; mais chez les personnes aussi distinguées que Messieurs vos fils, on supprime dans le discours toutes ces qualités triviales que donne la nature, et, au lieu de dire rustiquement mon père comme le menu peuple, on dit Monsieur ; cela a plus de dignité89. » L’ironie est visible, et, dans les pièces de Marivaux, les parents tutoient déjà leurs enfants, ce qui est un acheminement à se laisser tutoyer par eux.

1967. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIV, l’Orestie. — Agamemnon. »

Un dieu propice regarde d’en haut ceux qui commandent avec douceur ; car personne ne se soumet volontiers au joug de la servitude. […] Désormais personne ne crut aux prédictions de Cassandre ; ce fut une voix criant dans un désert d’hommes aussi sourds que les rochers et les arbres. […] » — Elle répond rougissante : — « Je promis, mais je le trompai… Personne ne me croit plus depuis que j’ai ainsi menti. » Ce court dialogue n’est qu’une pause entre deux accès.

1968. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XV »

Cette vierge dorée sur fond noir, ne se donne à personne, et vend ses refus plus chers que les plus célèbres impures ne font payer leurs faveurs. […] Sur quoi, le yankee qui l’a écouté avec une glaciale attention, se retourne, le regarde entre les deux yeux, lui dit qu’il est un drôle et qu’il s’étonne que cinquante personnes ne l’aient pas marqué de cette épithète avant lui. […] On lui chercha et on lui trouva un père légal, dans la personne d’un certain marquis de Quansas, gentilhomme ruiné et taré, qui n’avait plus que son nom à vendre, et qui eut l’esprit de mourir, quelques mois après en avoir touché le prix.

1969. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

On ne comprend pas comment des personnes de bon sens peuvent approuver un Magicien chrétien qui tire Renaud des mains des Sorciers mahométans. […] Si elle céde le premier rang à l’ Aminte, & le second au Pastor fido, elle occupe le troisiéme, & personne ne le lui refuse. […] Personne n’ignore les étonnans succès qu’il a eus à la Cour de Vienne.

1970. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

Depuis qu’on a mis en français l’Éloge de la Folie par Érasme, je ne connais personne qui ne trouve cet ouvrage fort insipide ; dans la nouveauté cependant il eut un grand succès, par la beauté prétendue de la latinité, dont tout le monde croyait être juge, quoique personne ne le pût être. […] Personne ne serait donc plus intéressé que lui à soutenir, que s’il n’a pas mieux réussi dans ses vers latins, c’est que la chose est impossible.

1971. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

J’espère que quelques personnes, savantes sans pédantisme, trouveront mon ignorance de bon goût. […] Avant d’entrer plus décidément en matière, je tiens à constater une impression première sentie par beaucoup de personnes, et qu’elles se rappelleront inévitablement, sitôt qu’elles seront entrées dans le sanctuaire attribué aux œuvres de M.  […] Mais il n’est point un de ces peintres à l’heure, un de ces fabricants banals de portraits auxquels un homme vulgaire peut aller, la bourse à la main, demander la reproduction de sa malséante personne.

1972. (1899) Le roman populaire pp. 77-112

Assurément, il n’arrive à personne de parler de la beauté, de la grandeur d’un feuilleton, de célébrer le style de Ponson du Terrail, l’harmonie des périodes chez Xavier de Montépin, de rechercher, parmi les génies grecs, latins ou français, la filiation littéraire de M.  […] Personne ou presque personne n’achetait au colporteur, représentant attardé d’une industrie qui meurt, et, au contraire, tout le long de la route voisine, les curieux s’approchaient du vendeur de journaux.

1973. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — I » pp. 248-262

S’il y a dans ces volumes quelques questions accessoires, étrangères à ce qui en doit faire le principal intérêt, je les laisserai de côté pour ne m’attacher qu’à la personne et au caractère de Bossuet même, et je tâcherai de marquer en quoi la publication présente ajoute à l’idée de ce grand homme et augmente ou modifie sur quelques points les notions qu’on a de lui. […] Écoutons l’abbé Le Dieu, ou plutôt Bossuet lui-même, dont Le Dieu n’est sensiblement ici que l’interprète et le secrétaire : La considération actuelle des personnes, du lieu et du temps, le déterminait sur le choix du sujet.

1974. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — I » pp. 246-260

L’abbé de Saint-Pierre avait bien quelque vague soupçon qu’il pouvait ennuyer parfois, — qu’il avait pu autrefois ennuyer ; mais il ne s’en rendait point parfaitement compte, et il se flattait de s’en être assez bien corrigé « Quand j’arrivai à Paris, disait-il, je disputais avec tout le monde ; enfin, m’étant aperçu que la raison ne ramenait personne, j’ai cessé de disputer ». […] Il prie des gens, qu’il ne connaît point, de le mener chez d’autres dont il n’est pas connu : il écrit à des femmes qu’il connaît de vue : il s’insinue dans un cercle de personnes respectables, et qui ne savent quel il est ; et là, sans attendre qu’on l’interroge, ni sans sentir qu’il interrompt, il parle, et souvent, et ridiculement.

1975. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  second article  » pp. 342-358

second article Nous avons donc, nous croyons toujours avoir un Homère, non pas un fantôme né de l’illusion et du mirage des temps, mais une personne véritable, un grand poëte qui a vécu quelques générations après la guerre de Troie, et qui en a rassemblé tous les échos. […] Achille n’a pas cessé d’être présent à la pensée jusqu’au moment où il se retrouve en personne, gémissant et terrible, remplissant d’un bond l’arène pour ne plus la quitter.

1976. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Si Corneille en personne se fût adressé à Voltaire, il n’eût pas, certes, plus dignement parlé que Le Brun ne l’a fait en son nom. […] Enfin, vers le temps d’Arcole et de Rivoli, il soutint, comme personne ne l’ignore, sa fameuse querelle avec Legouvé, sur la question de savoir si l’encre sied ou ne sied pas aux doigts de rose.

1977. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre I. Origine des privilèges. »

En 1789, trois sortes de personnes, les ecclésiastiques, les nobles et le roi, avaient dans l’État la place éminente avec tous les avantages qu’elle comporte, autorité, biens, honneurs, ou, tout au moins, privilèges, exemptions, grâces, pensions, préférences et le reste. […] Réponse de Louis XV au Parlement de Paris, le 3 mars 1766, dans un lit de justice : « C’est en ma personne seule que réside l’autorité souveraine… C’est à moi seul qu’appartient le pouvoir législatif sans dépendance et sans partage.

1978. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « III. Quelques mots sur l’explication de textes »

Le fait qui fonde et justifie l’exercice de l’explication, c’est que la plupart des grandes personnes ne savent pas lire. […] Un esprit gagné à la fine psychologie de Marcel Proust, et à la métaphysique qui s’y implique, soutiendrait sans doute que le moi et le non-moi sont inséparablement mêlés dans nos perceptions et notre connaissance, que s’il y a une réalité extérieure, elle ne se révèle à nous que par des réactions qui ne sont jamais les mêmes au même instant chez deux hommes, ni chez le même homme à deux moments différents, que nous sommes dans l’impossibilité de choisir entre les vingt images d’une personne que la vie a mises en nous, qu’il n’y en a pas une qui soit la seule vraie ni la plus vraie, ou que toutes sont vraies également, sans que nous puissions y distinguer ce qui est de l’objet perçu et ce qui est du sujet sentant.

1979. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337

Et je sais bien que, il n’y a guère plus d’un siècle, des magistrats lettrés, et qui peut-être composaient de petits vers, faisaient « questionner » des misérables sous leurs yeux ; que l’on venait en foule voir « rouer » en place de Grève ; qu’aujourd’hui encore, des chevaux éventrés par un taureau, lui-même tout ruisselant sous les flèches des banderilles, forment un spectacle délicieux pour des gens qui sont cependant nos frères, et qu’enfin il se rencontre des personnes distinguées pour aller voir guillotiner sans y être obligées professionnellement. […] Le peuple n’a presque assassiné personne depuis vingt-sept ans.

1980. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

C’est à la clarté de la lune et du soleil que le poète en trois personnes fournit le sujet sublime. […] “C’est, monseigneur, que, pour pouvoir approcher de votre personne, j’ai été obligé de promettre à votre suisse, à votre laquais et à votre valet de chambre, à chacun un tiers de ce que vous auriez la bonté de me donner.”

1981. (1890) L’avenir de la science « XXI »

Jamais mœurs politiques ne furent plus violentes, jamais la sécurité des personnes ne fut moindre. […] Un journal sommait, il y a quelques mois, l’Assemblée nationale de proclamer le droit au repos ; ingénieuse métaphore dont le sens n’échappait à personne.

1982. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VIII. Jésus à Capharnahum. »

Jusque-là il n’avait fait que communiquer ses pensées à quelques personnes secrètement attirées vers lui ; désormais son enseignement devient public et suivi. […] Les objections les plus difficiles, il les résolvait avec assurance ; le charme de sa parole et de sa personne captivait ces populations encore jeunes, que le pédantisme des docteurs n’avait pas desséchées.

1983. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXI. Dernier voyage de Jésus à Jérusalem. »

Il y fit la connaissance d’une famille composée de trois personnes, deux sœurs et un frère, dont l’amitié eut pour lui beaucoup de charme 957. Des deux sœurs, l’une, nommée Marthe, était une personne obligeante, bonne, empressée 958 ; l’autre, au contraire, nommée Marie, plaisait à Jésus par une sorte de langueur 959, et par ses instincts spéculatifs très développés.

1984. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre IV : La Volonté »

Il n’y en a plus, si une personne intervenant, je suis poussé par elle à agir d’une certaine manière, comme l’enfant que l’on mène dans une boutique acheter un vêtement, sans le laisser choisir lui-même. […] La question de la liberté de choix consiste donc à savoir si l’action est mienne ou si une autre personne s’est servie de moi comme instrument, et l’on ne saurait trop déplorer que la psychologie se soit arrêtée si longtemps sur une difficulté toute gratuite.

1985. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

que ces âmes inflammables, auxquelles la nature donne de si vigoureuses colères contre le vice, de si éloquents ressentiments de l’injustice, portent en elles le châtiment de leur propre délicatesse, et sont destinées à expier dans leurs personnes les vices qu’elles châtient ? […] Si Gorgibus et le bonhomme Chrysale se produisent parfois avec avantage comme personnifications du bon sens, on ne peut nier, tant la bourgeoisie est ravalée en leurs personnes, que de pareils modèles ne soient une ironie de plus.

1986. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Eugène Fromentin ; Maxime du Camp »

Excepté les hommes qui ont besoin de consulter des catalogues de musée, qui achèvera ce livre vide et prétentieux, où l’auteur, du moins, n’a pas perdu de talent, car il n’en a pas mis, et où, comme dans le livre de Fromentin, qui, si lâché qu’il soit, a de l’accent, on ne retrouve pas ce timbre personnel qu’on ne peut confondre avec la manière de dire de personne ? […] Du Camp offre, en effet, dans sa personne intellectuelle, un étrange contraste.

1987. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Paul de Molènes »

n’être que sentimentale comme tant de gens peuvent l’être, quand on est intellectuellement de la race des Hamilton, des Grammont, des princes de Ligne, ce que personne ne peut être si Dieu ne s’en est pas mêlé ! […] Les dons d’esprit de l’auteur de l’Orpheline ne sont, en effet, ni de cette société ni de ce siècle, quoique madame de Molènes comprenne mieux que personne et ce siècle et cette société.

1988. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre premier : M. Laromiguière »

Vous ne pouvez nier la simplicité et la spiritualité de l’âme, qu’en niant que vous ayez la faculté de comparer, ou qu’en admettant en vous pluralité de moi, pluralité de personne. […] La psychologie est un livre qu’au dix-septième siècle on a présenté par devant, au dix-huitième siècle par derrière, au dix-neuvième siècle encore par devant, mais que peu de personnes jusqu’ici ont songé à ouvrir.

1989. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

Enfin, je ne vois pas ce que Vigny a fait, dans l’ordre “métrique”, par souci d’harmoniser la forme avec la pensée qu’elle traduisait : une forme, chez un poète, ne traduit jamais une pensée, c’est la critique qui traduit par des pensées les formes indivisibles qu’a créées le poète, — et s’il y a quelques exceptions, si la forme et la pensée parfois se distinguent, se raccordent mal, chevauchent sensiblement, il se trouve que Vigny, plus que personne, nous les fournirait. » Je ne puis signaler tous les détails de ce genre, qui arrêtent et étonnent désagréablement le lecteur. […] Barre de très peu d’information pour savoir que personne aujourd’hui ne considère plus M. 

1990. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXI » pp. 87-90

Je viens d’apprendre qu’il est décidé que Janin ne répondra pas ; ainsi Dumas va rester dans la position d’un bretteur qui se fend et qui n’a personne vis-à-vis. — La considération de Janin d’ailleurs n’y gagnera pas. — On n’a pas plus d’esprit que lui, mais c’est un mauvais enfant gàté.

1991. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de mademoiselle Bertin sur la reine Marie-Antoinette »

Par exemple, le comte de Charolais s’amusait, comme on sait, par manière de passe-temps, à tirer sur les couvreurs pour les précipiter des toits : ce n’était là, selon elle, qu’un effet du sang qui fermentait avec violence ; ces moments passés, personne n’était d’une probité plus intacte.

1992. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre IV. — Molière. Chœur des Français » pp. 178-183

Il a pour antagoniste-né le génie lyrique, qui sans cesse se chante, se raconte et se décrit, qui se mire dans les choses, se sent dans les personnes, intervient et se substitue partout, et rend impossible la diversité255.

1993. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note II. Sur l’hallucination progressive avec intégrité de la raison » pp. 396-399

M… Il parle à la troisième personne, mais cet ami dont il parle est lui-même.

1994. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Montesquiou, Robert de (1855-1921) »

René Doumic Ce que M. de Montesquiou possède en propre et ce qu’il ne viendra à l’esprit de personne de lui contester, c’est une admirable fertilité.

1995. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXII. L’affichage moderne » pp. 283-287

Or, sans hésitation je reconnais, et toute personne ayant regardé quelques estampes reconnaîtra, que de ces quatre œuvres celle de Lautrec et celle de Bradley sont d’un art très supérieur.

1996. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VII. Objections à l’étude scientifique d’une œuvre littéraire » pp. 81-83

Descartes a imaginé sa théorie des tourbillons qui a fait loi pendant près de cent ans, qui a perdu ensuite toute l’autorité pour retrouver aujourd’hui, dit-on, quelque créance : personne songera-t-il pour cela à rayer l’astronomie du nombre des sciences ?

1997. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 202-207

On fait qu’il s’étoit arrogé le droit de parler d’un ton sec & dur aux personnes de la plus haute considération, qui avoient la patience & la bonté de l’écouter.

1998. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 115-120

Idomenée est mort après sa naissance ; Térée est rentré dans les ténebres ; Guillaume Tell, après avoir débité un François Suisse, a dit : Je pars, j’erre en ces rocs où par-tout se hérisse Cette chaîne de monts qui couronne la Suisse* Et personne n’a été tenté de le rappeler.

1999. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 293-297

La mort des personnes les moins connues est bientôt suivie d'une espece d'apothéose, & le moindre Artiste, sur le point de finir une carriere ignorée, pourroit presque dire comme Vespasien : Voici le temps où je vais devenir un Dieu.

2000. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Préface »

Le grand homme en tout ordre est celui qui, en vertu de lui-même et par suite de son accord avec l’âme des générations contemporaines ou postérieures, sans limites de temps, parvient à gagner à sa personne ou aux manifestations sensibles qui l’expriment, un nombre, proportionnel à sa gloire, de partisans, de croyants, d’admirateurs, qui, reconnaissant en lui leur type exemplaire, amplifient pour ainsi dire et répandent son être en consentant à faire ses volontés, à éprouver ses émotions, à concevoir ses pensées, à ressentir ses croyances.

2001. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Horace, et les mauvais écrivains du siècle d’Auguste. » pp. 63-68

S’il dicte des règles de poësie, on voit que personne n’est plus en droit que lui d’en donner, qu’il joint le précepte à l’exemple.

2002. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre IV. Le Père. — Priam. »

Peut-être en ce moment même est-il accablé par de puissants voisins, sans avoir auprès de lui personne pour le défendre.

2003. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre V. Moralistes. — La Bruyère. »

quelle force invincible et accablante de témoignages rendus successivement et pendant trois siècles entiers par des millions de personnes les plus sages, les plus modérées qui fussent alors sur la terre, et que le sentiment d’une même vérité soutient dans l’exil, dans les fers, contre la vue de la mort et du dernier supplice ! 

2004. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Avertissement de l’auteur »

Plusieurs personnes m’ayant déjà demandé quelques éclaircissements relativement au titre de ce cours, je crois utile d’indiquer ici, à ce sujet, une explication sommaire.

2005. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Julliart » pp. 176-177

Moi, Monsieur Juliart, dont ce n’est pas le métier, je montrerais sur une colline les portes de Thèbes ; on verrait au devant de ces portes la statue de Memnon ; autour de cette statue des personnes de tout état attirées par la curiosité d’entendre la statue résonner aux premiers rayons du soleil ; des philosophes assis traceraient sur le sable des figures astronomiques ; des femmes, des enfans seraient étendus et endormis, d’autres auraient les yeux attachés sur le lieu du lever du soleil ; on en verrait dans le lointain qui hâteraient leur marche, de crainte d’arriver trop tard.

2006. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 47, quels vers sont les plus propres à être mis en musique » pp. 479-483

Trente personnes ont retenu la premiere pour une qui aura retenu la seconde.

2007. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une conspiration sous Abdul-Théo. Vaudeville turc en trois journées, mêlé d’orientales — Troisième journée. Tout s’explique » pp. 234-240

Au lieu d’offenser Mohamed dans la personne de son mufti, tu l’as offensé directement.

2008. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — V. L’avare et l’étranger »

Il a juré que personne, même un moutâné ndâzi, ne mangera de son mil ». — « C’est bon grommelèrent les guinné, retourne dans ton village et tu verras demain matin ! 

2009. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — X. Service de nuit. »

Personne ne sait comment l’en empêcher.

2010. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Pierre Mancel de Bacilly »

Et, en effet, si vous la séparez un instant des passions terribles qui s’en sont servies et qui sont prêtes à s’en servir encore, si, la regardant aux entrailles, vous lui demandez, comme aux autres spéculations de la pensée, ses titres réels à l’estime ou à l’admiration des hommes, vous serez bientôt convaincu de l’impuissance et de l’inanité de cette espèce de littérature, qui depuis le commencement du monde de la métaphysique pivote sur trois ou quatre idées dont l’esprit humain a cent fois fait le tour, qui tient toute, en ce qu’elle a de vrai, dans sept chapitres d’Aristote, sans que jamais personne en ait ajouté un de plus, et à laquelle Dieu a plusieurs fois envoyé des hommes de génie inutiles, comme s’il avait voulu par là en démontrer mieux le néant !

2011. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Lettre-préface à Henri Morf et Joseph Bédier » pp. -

Quelques personnes, qui s’intéressent à mes idées sur la littérature et sur la vie en général, ont supposé chez moi une forte influence de Hegel et de Bergson.

2012. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre I. Objet de ce livre. — Retour de l’âge divin » pp. 357-361

Partout les rois catholiques, protecteurs de la religion, revêtaient les habits de diacres et consacraient à Dieu leurs personnes royales114.

2013. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Rien au monde n’est plus ridicule que les prétentions ou les préjugés de pays ; et personne ne croit ces plaisanteries dénigrantes, que les habitants des diverses provinces se renvoient les uns aux autres. […] Cette incertitude même atteste leur origine ; et cette origine explique comment elles parurent sur divers points en même temps, et furent importées par plusieurs personnes à la fois. […] Mais à certaines époques, c’est l’imagination publique, courante, qui est poëte ; et personne en même temps n’est grand poëte, et ne réalise à un plus haut degré cette pensée, pour ainsi dire, vulgaire. […] Il connaissait bien les lettres ; et, pour écrire, personne ne pouvait l’égaler. […] Il était homme courtois de sa personne.

2014. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Il devait m’importer peu de risquer mon amour-propre et ma personne ; mais le châtiment démon imprudence eût peut-être atteint les administrateurs qui m’avaient appelé dans ce sanctuaire des lettres et des sciences. […] Que les Grecs ne se fussent pas vengés, leurs maisons, leurs personnes, leurs troupeaux eussent été la proie de tous les barbares vagabonds qui ne vivaient alors que de la dépouille des agricoles. […] Chaque règle qui se présentera devant nous, achèvera de nous prouver la supériorité de l’art d’Homère, ou du sens droit dont la nature l’avait doué : car nous verrons que personne n’a sa mieux conformer ses ouvrages à toutes les conditions du bon et du beau. […] Tous accourent à son antre, et lui demandent quel ennemi l’attaque : lui, trompé par le faux nom que s’est donné le héros, leur répond, personne ; et ce mot qui les tranquillise, et les éloigne, sauve Ulysse, qui s’est couvert de cette appellation ambiguë. […] Notre religion sévère nous parle d’un être infini qu’on ne peut peindre, et les deux personnes divinement incarnées, qui en émanent, n’offrent pas aux poètes la variété du polythéisme.

2015. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Il l’a fait avec décision ; et il n’a gardé devant lui, dans l’incertitude, personne. […] Maintes personnes qui, jadis, auraient lu, écrivent désormais. […] Il sera plus entêté que personne et mourra sans confession. […] Frédéric Masson les signale, et sans épargner personne. […] Il est né de très honorables personnes.

2016. (1933) De mon temps…

Il aimait se mêler à eux, confronter leurs personnes à leurs ouvrages, friand d’anecdotes à leur sujet et capable de bons offices à leur endroit. […] Que ce fût rue de Rome ou aux « Talus », il ne se passait guère de jour sans que Stéphane Mallarmé vînt visiter la belle personne qui était liée pour lui au souvenir de son cher Manet. […] Mallarmé y accompagnait une personne d’assez haute taille et d’aspect un peu massif, une de celles que l’on qualifie assez bien de « forte femme », et qui, comme l’on dit, « font de l’effet ». […] Je me souviens d’un soir où, à la fin d’un dîner a la campagne dans un restaurant des environs de Paris, il se mit à couvrir la nappe d’étonnants croquis qu’au moment de partir il découpa au canif et qu’il offrit à chacun des convives, en regardant du coin de l’œil la « tête » que ferait, devant ce sans-gêne, la personne qui nous traitait. […] L’ampleur admirablement nuancée de sa voix, la pureté sonore de sa diction, l’élégante majesté de toute sa personne, en un mot sa magnifique tenue oratoire donna ainsi toute sa force et tout son poids à la semonce dont j’eus à subir la condescendante sévérité et la courtoise désapprobation.

2017. (1929) La société des grands esprits

Mais personne n’a jamais entendu parler de la théorie des formes de Platon. […] Personne n’y croit littéralement. […] Arnauld qui sont hérétiques : ce n’est que sa personne. […] Brunschvicg, ni personne, en dehors de quelques sermonnaires. […] Ernest Jovy, n’avaient convaincu personne, hors « quelques sermonnaires », M. 

2018. (1924) Critiques et romanciers

Un beau jour, les gardiens, sans rien dire à personne, remplacèrent le haut-de-chausses par le pantalon. […] Ce n’est pas une vertu si terriblement difficile, et pour lui qui la possédait mieux que d’autres et aussi bien que personne. […] Un homme de cœur, indigné, l’accuse de n’aimer personne ; il s’amuse à répondre avec effronterie : « Je m’aime !  […] Mais enfin ce qui rend Cécile une personne que l’on ne saurait confondre avec une autre ne l’a point détachée de la vie ordinaire. […] Ces deux personnes, qui ne sont plus jeunes, et qui ne sont pas riches, ne rêvent que de bien agir.

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