Elle a écrit et publié dans le temps, au sujet de cette solennité, une petite brochure sous le titre du Camp de Vertus ; ses sentiments et ses magnificences de désirs s’y expliquent mieux que nous ne pourrions les interpréter : « …Qui ne s’est dit, en assistant 209 dans les plaines de Champagne qui ont vu la défaite d’Attila : « Une autre verge a été brisée ? […] » elle se contentait, après les premiers mots, de faire un geste vers Empeytas qui répondait : « Je vous expliquerai cela ; » et le vent de l’inspiration tournait, et de l’explication il n’en était jamais question davantage. […] On rapporte (et c’était déjà dans ces années de conversion) qu’un homme distingué qui venait souvent chez elle, épris des charmes de sa fille qui lui ressemblait avec jeunesse, s’ouvrit et parla à la mère, un jour, de l’émotion qu’il découvrait en lui depuis quelque temps, des espérances qu’il n’osait former ; et Mme de Krüdner, à ce discours assez long et assez embarrassé, avait tantôt répondu oui et tantôt gardé le silence ; mais tout d’un coup, à la fin, quand le nom de sa fille fut prononcé, elle s’évanouit : elle avait cru qu’il s’était agi d’elle-même. — Au reste, pour bien entendre, selon la mesure qui convient, ce reste de facilité romanesque chez Mme de Krüdner au début de sa conversion, et aussi la décence toujours conservée au milieu de ses inconséquences du monde, il faut ne pas oublier ce mélange particulier en elle de la légèreté et de la pureté livonienne qui explique tout.
Je lui dis alors, comme pour expliquer mon amaigrissement : “Sire, les années s’accumulent. […] Il expliqua ce qu’il entendait par les principaux : c’étaient les plus versés dans les questions théologiques, comme il ressortait de l’antithèse qu’il fit en disant au cardinal di Pietro, à qui s’adressaient ces paroles : “Faites que dans ce nombre se trouve le cardinal Consalvi, qui, s’il ignore la théologie, comme je le suppose, connaît bien, sait bien la science de la politique.” […] « Éminence, « Suivant les conseils du Très Saint Père et de Votre Éminence, j’ai vu Mgr Bernetti, spécialement chargé de l’affaire en question, et, avec sa franchise bien connue, il m’a expliqué ce que les puissances étrangères semblaient reprocher à la famille de l’empereur Napoléon.
Si d’ordinaire les navigateurs ne commencent à apercevoir clairement les nuages magellaniques que sous des latitudes très rapprochées du Midi, sous l’équateur ou même plus loin vers le Sud, cela s’explique par l’état de l’atmosphère et par les vapeurs qui réfléchissent une lumière blanche à l’horizon. […] Anaxagore explique le mouvement apparent de la sphère céleste, dirigée de l’Est à l’Ouest, par l’hypothèse d’un mouvement de révolution général dont l’interruption, comme on l’a vu plus haut, produit la chute des pierres météoriques. […] Bates va expliquer ce qu’il peut y avoir de vrai là-dedans : « Dans ces forêts tropicales, chaque plante, chaque arbre, semble rivaliser avec le reste à qui s’élèvera plus vite et plus haut vers la lumière et l’air, branches, feuillage et tronc, sans pitié pour le voisin.
XLII Quelle que soit, au reste, la peine que puisse éprouver M. de Lamartine de voir ses intentions si amèrement inculpées, il doit peut-être de la reconnaissance aux auteurs des différents articles où on l’accuse, puisqu’ils le mettent dans la nécessité d’expliquer sa pensée méconnue, et de désavouer hautement les sentiments aussi absurdes qu’injurieux qu’on s’est plu à lui prêter. […] Satisfait d’avoir répondu aux injustes inculpations qu’un de ses écrits a pu malheureusement autoriser jusqu’à ce qu’il se fût expliqué lui-même, il se taira maintenant. […] LX Après le souper, je demandai timidement, en regardant tour à tour l’aïeule, le père, la fille, le récit qui m’avait été promis pour m’expliquer la profonde blessure du châtaignier.
Ainsi s’explique le culte qu’il a voué à Napoléon : Napoléon représente à ses yeux la plus grande somme d’énergie qu’il lui ait été donné de voir ramassée dans un individu. […] L’étude de l’énergie est l’âme des romans de Stendhal : mais sous cette idée maîtresse il a saisi, expliqué bien des caractères individuels et divers états sociaux. […] Ce sont des aventures singulières, qui à la rigueur se peuvent expliquer par un concours de circonstances naturelles, qui laissent pourtant une sorte de saisissement dont on ne peut se défendre, comme devant une apparition authentique du surnaturel.
On se demande si le goût du pittoresque à outrance suffit à l’expliquer. […] Qui expliquera l’étrange plaisir qu’on prend parfois à désirer l’absorption du moi dans l’être, c’est-à-dire à désirer le néant ou à croire qu’on le désire La perfection de la forme et la curiosité du fond suffiraient à faire goûter le poème de Baghavat ; mais voulez-vous y trouver un charme poignant ? […] Le choix du poète s’explique : de même qu’il n’a pas vu la justice dans l’histoire, il ne lui plaît pas de voir la tendresse dans la nature, et il craint la charmante duperie des campagnes d’Occident.
Taine n’explique point. […] Peut-être eût-il mieux fait d’attendre l’apparition du volume, où sans doute le jugement porté sur l’homme s’expliquera mieux par le jugement porté sur l’œuvre ; mais nous concevons la généreuse impatience du neveu de l’empereur. […] Pascal n’entend pas satisfaire en eux cette curiosité tout entière ; il leur explique pourquoi ils ne peuvent savoir.
» par lequel les laïques croient expliquer tous les cas de ce genre, est quelque chose de fade, qui porte à sourire ceux qui connaissent les choses comme elles sont. […] J’avais souvent pensé depuis à cette énigme sans arriver à me l’expliquer. […] Toutes ces chimères arrivèrent à prendre un corps et l’amenèrent à un acte étrange qui ne peut être expliqué que par l’état de folie où elle était décidément depuis quelque temps. » Ce qui suit, en effet, serait incompréhensible, si l’on ne tenait compte de certains traits du caractère breton.
Par là s’explique le réalisme constant de ses effets, aussi voisins des effets réels que la musique le permet. […] Sous ce rapport, nous nous sommes bien souvent expliqué, mais il sied, à ce qu’il paraît, de s’expliquer encore.
On ne s’expliquerait pas qu’il y eût un rapport naturel et primitif entre un son et un état émotionnel de l’esprit. […] Ce volume contient 305 pages : d’abord une préface où est expliquée l’intention des auteurs ; puis onze chapitres sur chacun des onze drames de Wagner ; trois chapitres spéciaux sur « le musicien, — le poète dramatique, — le metteur en scène » ; enfin, une conclusion sur l’avenir de l’art Wagnérien. […] Son petit traité, le théâtre comme institut national, nous l’explique mieux.
* * * — Mme *** s’habille, noue avec toutes sortes de lenteurs les rubans de son chapeau, met et remet ses gants, explique à son mari avec de grands gestes pourquoi elle sort, regarde en l’air, appelle de l’œil, descend l’escalier, se montrant longuement aux fenêtres des paliers, passe sous la porte cochère. […] Il se lève de grand matin, court à l’endroit… plus de plante… disparue… et le voilà cherchant à s’expliquer la disparition, quand il éclate de rire. […] Ce mot d’une dame à Dumas père l’explique bien, ce railleur voilé et discret. « Ah !
Renan, pour nous l’expliquer, s’en prend alors à la « science anglaise », qui, dit-il « n’a jamais compris d’une façon bien profonde la philosophie des choses. » Ce jeune homme parle là bien irrévérencieusement de Newton ! […] Je ne connais qu’un seul résultat à la science, c’est de résoudre l’énigme, c’est de dire définitivement à l’homme le mot des choses, c’est de l’expliquer à lui-même, c’est de lui donner, au nom de la seule autorité légitime, qui est la nature humaine tout entière, le symbole que les religions lui donnaient tout fait et qu’il ne peut plus accepter. » Il y revient, en un autre endroit, de peur sans doute qu’on ne l’ait pas compris, et il ajoute : « Que reste-t-il, si vous enlevez à la science son but philosophique ? […] Un système de rapports n’explique pas l’homme à lui-même, son origine ou sa destinée, ne résout pas l’énigme du monde.
Aussi, quoiqu’il affecte de procéder empiriquement, comme les faits accumulés dans sa sociologie sont employés à illustrer des analyses de notions plutôt qu’à décrire et à expliquer des choses, ils semblent bien n’être là que pour faire figure d’arguments. […] Nous nous passionnons, en effet, pour nos croyances politiques et religieuses, pour nos pratiques morales bien autrement que pour les choses du monde physique ; par suite, ce caractère passionnel se communique à la manière dont nous concevons et dont nous nous expliquons les premières. […] Mais elle ne les explique pas pour autant ; elle fournit seulement le premier point d’appui nécessaire à nos explications.
Et c’est par ce manque d’équilibre que la Critique peut le mieux expliquer synthétiquement le genre de génie de Victor Hugo. […] L’énormité explique Victor Hugo, comme la peur de l’enfer explique tout Pascal.
Seulement, comment s’expliquer qu’un esprit accoutumé aux mâles recherches, sur lesquelles s’élève l’histoire, en écrivant sur l’adultère, ne nous ait donné qu’une étude à vif sur une âme de petit calibre d’ailleurs, et n’ait pas vu plus haut que le niveau du cœur déchiré de son misérable héros ? […] Fanny devait retourner à son mari, parce qu’il était son mari, voilà tout, par l’inévitable nature des choses, et nous n’avions pas besoin de cette goutte d’un sang corrompu pour l’expliquer. […] Comme les parrains sont souvent des parents, peut-être même est-ce par la parenté qu’il faut expliquer le parrainage de M.
C’est que nous ne pouvons exposer au-dehors les choses intellectuelles contenues dans notre entendement, sans être secondés par l’imagination, qui nous aide à les expliquer et à les peindre sous une image humaine. […] Pour compléter tout ceci, nous ajouterons trois vérités incontestables : 1º dès qu’il est démontré que les premières nations païennes furent muettes dans leurs commencements, on doit admettre qu’elles s’expliquèrent par des gestes ou des signes matériels, qui avaient un rapport naturel avec les idées ; 2º elles durent assurer par des signes les limites de leurs champs, et conserver des monuments durables de leurs droits ; 3º toutes employèrent la monnaie. — Toutes les vérités que nous venons d’énoncer nous donnent l’origine des langues et des lettres, dans laquelle se trouve comprise celle des hiéroglyphes, des lois, des noms, des armoiries, des médailles, des monnaies, et en général, de la langue que parla, de l’écriture qu’employa, dans son origine, le droit naturel des gens 55. […] D’après ces considérations, nous avons médité un vocabulaire mental, dont le but serait d’expliquer toutes les langues, en ramenant la multiplicité de leurs expressions à certaines unités d’idées, dont les peuples ont conservé le fond en leur donnant des formes variées, et les modifiant diversement.
Je laisserai Edmond de Goncourt lui-même expliquer la tendresse qui les unissait. […] Cette action mutuelle de l’auteur sur le public et du public sur l’auteur favori, explique assez les erreurs que commettent des talents clairs et profonds, mais qui enfin portent le sceau de leur époque. […] En effet, si la vie, la réalité et les mœurs sont sous les yeux de tout le monde, peu de gens savent les voir et moins encore les expliquer. […] Comme chaque auteur entend la morale à sa manière, ils l’expliquent ainsi : je laisse au jugement du lecteur de décider ce qui est le plus mauvais, de laisser la morale de côté ou de la falsifier. […] Je me hâte d’expliquer ce que j’entends par horizons limités pour que personne n’entende cette phrase d’une manière offensante pour le sympathique écrivain.
Telle est la cause qui explique l’amertume de certains jugements, peu compatibles en apparence avec les mœurs et l’urbanité nationales. […] Voilà ce qui explique les irrégularités qu’on a relevées dans l’ouvrage de madame de Staël. […] Les sacrements expliquent par des bienfaits visibles les propriétés cachées des mystères. […] Une telle contradiction s’explique facilement. […] Voyez la collection des Œuvres de Voltaire et sa Bible expliquée, etc.
C’est là plus qu’il n’en faut pour expliquer comment Shakespeare manqua des connaissances qui constituent une bonne éducation, en possédant les élégances qui l’accompagnent. […] Un personnage historique ou allégorique se charge d’expliquer ces emblèmes et de moraliser la pièce, c’est-à-dire d’en faire jaillir la vérité morale qu’elle contient. […] Gower explique ensuite ce que la scène muette n’a pas éclairci. […] Cependant le fait que je viens de remarquer n’est pas douteux ; il mérite d’être expliqué : il a ses causes dans la nature même de la comédie, telle que l’a conçue et traitée Shakespeare. […] De toutes les suppositions hasardées pour l’expliquer, une seule, à mon avis, a quelque vraisemblance.
Je m’explique par là comment l’admiration pour Boileau a toujours été, dans notre pays, une sage coutume plutôt qu’un entraînement, et comment l’opposition qu’on lui a faite a toujours été moins un progrès du goût qu’une mode. […] Le chef et le héros de cette école, Gongora (1561-1627), s’y employa si bien qu’il fallut une succession de commentateurs pour expliquer ses poésies à un public qui s’obstinait à les admirer sans les comprendre Ce que j’ai cité plus haut des faiblesses de Malherbe pour la mode italo-hispanique donne une idée du genre de poésie auquel Boileau allait avoir affaire. […] La connaissance qu’il eut de la nature de son esprit m’explique l’infaillibilité de ses jugements sur ses contemporains. […] Car à quoi bon expliquer, subtiliser ? […] C’est ce qui m’explique pourquoi tous les esprits excellents en tous genres dans notre pays sont d’accord sur Boileau, et comment chaque art y reconnaît en quelque sorte sa règle et sa morale.
C’est le moment de s’expliquer sur le futurisme de M. […] Bordeaux s’explique par les qualités de M. […] Ainsi s’explique en partie le sacrifice de son être à son œuvre, le sacrifice naturel de la mère aux enfants. […] Mieux vaut comprendre et expliquer les répugnances de cette critique que les condamner en bloc. […] Tout cela explique l’impopularité du naturalisme auprès de la critique.
Nous ne sommes pas hallucinés ; nous ne disons pas comme les malades18 : « J’ai vu, j’ai entendu aussi distinctement que je vous vois, que je vous entends… Je vous assure que ce que j’ai vu est aussi clair que le jour ; il faut, si j’en doute, que je doute que je vois et que je vous entends. » Pour expliquer une différence si grave, il faut observer de près en quoi consiste la reconnaissance d’une illusion. […] Quand j’écrivais l’empoisonnement d’Emma Bovary, j’avais si bien le goût d’arsenic dans la bouche, j’étais si bien empoisonné moi-même, que je me suis donné deux indigestions coup sur coup, deux indigestions très réelles, car j’ai vomi tout mon dîner. » Un peintre anglais21, dont la célérité était merveilleuse, expliquait de même son procédé : « Lorsqu’un modèle se présentait, je le regardais attentivement pendant une demi-heure, esquissant de temps en temps ses traits sur la toile. […] Assez souvent, j’ai réussi à expliquer, par les lois connues de l’association des idées, comment le pressentiment avait pu s’insérer dans la série des pensées que j’avais alors. […] Le soutenir que j’avais eu de lui se trouvait ainsi expliqué naturellement. — Mais il y avait en plus cette circonstance qu’il m’était apparu comme un cadavre.
Et, de fait, c’est par elles que nous expliquons les divers pouvoirs qu’on vient de décrire : nous concevons et nous supposons de petites étendues figurées que nous nommons molécules ; nous admettons qu’elles se meuvent dans tel sens et avec telle vitesse ; que, deux molécules étant données, elles vont se rapprochant ou s’écartant l’une de l’autre plus ou moins vite selon leur distance réciproque ; qu’une somme de molécules dont les mouvements sont mutuellement annulés ou compensés fait un corps stable, dont l’équilibre s’altère à l’approche d’un autre corps pareillement constitué. […] Mais la majorité des philosophes se figure qu’elle est quelque chose de plus ; et les autres hommes, quoique, selon moi, ils n’aient rien dans l’esprit qu’une possibilité permanente de sensations, seraient indubitablement, si on leur posait la question, de l’avis des philosophes ; et, quoique ceci s’explique suffisamment par la tendance de l’esprit à inférer une différence dans les choses d’après une différence dans les noms, je me reconnais obligé à montrer comment il est possible de croire à l’existence d’une chose transcendante autre que les possibilités de sensation, et cela sans qu’il y ait une telle chose et sans que nous la percevions actuellement. […] Partant, ce n’est pas aux sensations actuellement éprouvées, c’est à leurs possibilités permanentes que l’idée de cause vient à être identifiée ; et, par un seul et même mécanisme, nous acquérons l’habitude de considérer la sensation en général, de même que toutes nos sensations individuelles, comme un effet, et en outre l’habitude de concevoir, comme causes de la plupart de nos sensations individuelles, non pas d’autres sensations, mais des possibilités générales de sensation… On dira peut-être que la précédente théorie rend bien quelque compte de l’idée d’existence permanente qui est une partie de notre conception de la matière, mais qu’elle n’explique point une de nos croyances, la croyance que ces objets permanents sont extérieurs ou hors de nous-mêmes. […] Ainsi, les sensations actuelles et les possibilités permanentes de sensation sont en contraste absolu les unes vis-à-vis des autres, et, quand l’idée de cause a été acquise et étendue, par généralisation, des portions de notre expérience à sa somme totale, il est tout naturel que les possibilités permanentes soient classées par nous comme des existences génériquement distinctes de nos sensations, mais dont nos sensations sont les effets… Si toutes ces considérations mises ensemble n’expliquent pas complètement la conception que nous avons de ces possibilités comme d’une classe d’entités indépendantes et substantielles, je ne sais pas quelle analyse psychologique peut être concluante. » À mon avis, celle-ci l’est, sauf un point que nous avons déjà indiqué.
Il faut m’expliquer complétement à cet égard avec ces correspondants littéraires les plus affectionnés et les plus constants de mes lecteurs : ce sont mes abonnés à ces Entretiens. […] Il n’a pas fallu faire une seule brochure pour le prouver. » « Les lettrés de la dynastie des Han, dit Tchin-tsée, ont écrit plus de trente mille caractères pour expliquer les deux premiers mots du Chou-king. […] Mais, rentré dans sa capitale, l’empereur crut devoir expliquer lui-même paternellement à ses peuples ses motifs pour ne pas obtempérer aux vœux ou aux craintes du parti qui le poussait à une abdication prématurée. […] « Lorsque je serai parvenu à une extrême vieillesse, je me déchargerai du poids du gouvernement, et je m’expliquerai alors plus clairement encore que je ne le fais aujourd’hui.
Il me serait difficile d’expliquer les motifs qui m’en ont empêché… Mes premiers essais dramatiques, ajoute-t-il, l’expliquent peut-être. […] Marmier font des collines où Schiller reçut sa première éducation, dans la demeure d’un pasteur nommé Mozer, explique de même sa passion pour la nature. […] La maison que tu habites avait disparu déjà dans le lointain ; je me rappelais tout alors : comment, la nuit, tu t’étais promené avec moi dans le jardin ; comment tu souriais quand je t’expliquais les formes fantastiques des nuages et mes beaux rêves ; comment tu écoutais avec moi le murmure des feuilles au vent de la nuit. » On croit véritablement entendre les confidences de Daïamanti au dieu son amant, dans une scène des drames indiens ; l’imagination allemande est teinte des eaux du Gange.
Il y a des hommes nécessairement détestés et maudits de leur siècle ; l’avenir les explique et arrive à dire froidement : il a fallu qu’il y eût aussi de ces gens-là 160. […] Le point de vue moral est trop étroit pour expliquer l’histoire. […] Ainsi s’explique la mauvaise humeur que le peuple a montrée de tout temps contre les philosophes, surtout quand ils ont eu la maladresse de se mêler des affaires publiques. […] Notre libéralisme français, croyant tout expliquer par le despotisme, préoccupé exclusivement de liberté, considérant le gouvernement et les sujets comme des ennemis naturels, est en vérité bien superficiel.
Elle croit que toutes les compositions des grands maîtres sont traduisibles, que telle combinaison de sons correspond naturellement à telle image ou à telle idée, et, chose curieuse, en application de cette théorie, Liszt dans ses concerts inaugure l’usage de distribuer aux auditeurs des programmes où les différentes parties d’une symphonie ou d’un concerto sont, comme il disait, « expliquées en langue vulgaire ». […] J’explique le plus que je peux et je juge le moins possible. […] Les amoureux et les amoureuses de Marivaux, si fins, si délicats, si gracieux, revivent dans ceux que Watteau embarque pour Cythère : le peintre explique le poète et réciproquement. […] Ces particularités de l’évolution littéraire ne peuvent sans doute s’expliquer que par une étude attentive de l’évolution artistique.
Milsand Esthétique anglaise, a expliqué à merveille comment la vérité ne peut être le but de l’art. […] Ainsi fatalement, le spectacle du monde qu’il voyait mal, comme de loin, et qu’il comprenait moins encore, dont l’image confuse se résolvait en lui en violents mouvements de peur et de pitié, devait lui donner le mysticisme désespéré et pitoyable qu’il professe, le renoncement à comprendre et la certitude que tout s’explique et s’apaise en Dieu. […] Ici intervient la théorie moderne du plaisir et de la peine, pour expliquer comment cet être aux libres délicatement vivantes, au lieu d’être affecté, vivement mais également, par les sensations agréables et les douloureuses, tend plutôt çà s’assimiler ces dernières et transforme même les jouissances en sources de peine ; comment, en somme, tout artiste descriptif est exposé à ressentir dans sa vie plus de peines que de joies. […] Le contraste entre les membres d’une même race s’explique par des différences de développement.
Il en est une dont l’importance est manifeste : comment expliquer que les formes spécifiques, au lieu d’être mélangées. avec une inextricable confusion ou du moins parfaitement reliées les unes aux autres par d’innombrables formes de transition, soient au contraire si tranchées et si distinctes ? […] Les nombreux exemples connus de formations géologiques, complétement parallèles à d’autres plus récentes, qui ne les ont recouvertes qu’après une période de temps considérable, sans que les couches inférieures aient éprouvé dans l’intervalle aucune dénudation ou dislocation, ne peut s’expliquer qu’en admettant que le fond de la mer peut souvent demeurer sans aucun changement pendant des âges entiers. […] Si l’on admet que des roches, telles que le gneiss, le micaschiste, le granit, la diorite, etc., ont nécessairement été recouvertes autrefois d’autres terrains, comment peut-on expliquer l’existence en diverses parties du monde de régions immenses où ces rochers se montrent à nu et affleurent le sol, à moins d’admettre qu’elles ont été postérieurement dénudées ? […] On peut donc expliquer ainsi, sans de grands changements géographiques, les changements minéralogiques des formations successives.
Pour s’expliquer une attitude aussi paradoxale, une vision aussi notoirement déformée et faussée du réel, il faut chercher autre chose qu’une mode littéraire, un besoin charlatanesque de se singulariser et d’étonner le philistin. […] Sortons maintenant des symboles et résumons la pensée qui s’en dégage : Si l’on ordonne la matière d’un livre comme une vivante architecture, et si, de plus, on est circonspect à ne rien écrire qui n’entretienne l’émotion génératrice d’où l’œuvre est sortie, qui n’éclaire sous une face nouvelle l’idée d’art que l’on veut traduire, qui ne serve enfin à expliquer l’âme des personnages, à justifier telle ou telle de leurs démarches ou même tels de leurs gestes, — alors la forme et la matière se pénétreront dans une juste connexion. […] Ainsi s’explique que des nationalités aient pu revivre après des siècles. […] Ainsi s’explique que la production de nos voisins menace de supplanter la nôtre.
Ainsi nous croyons que l’on doit conserver ces anciennes dénominations, pourvû que l’on explique les différens usages particuliers de chaque cas. […] Les raisonnemens par analogie peuvent servir à expliquer & à éclaircir certaines choses, mais non pas à les démontrer. […] Mais expliquons à notre maniere les exemples ci-dessus, dont communément on rend raison par l’antiptose. […] Par la même méthode j’explique le passage de Térence, ut fabuloe, quas fabulas fecisset, placerent populo. C’est donc par l’ellipse qu’il faut expliquer ces passages, & non par la prétendue antiptose de Despautere & de la foule des Grammatistes.
Il faut avoir sous les yeux la première édition de l’Histoire de France de Mézeray pour s’en expliquer le succès. […] Dans le voyage qu’il fit contre les Albigeois, elle l’accompagna jusqu’en Languedoc, et faisait porter sa tente pour camper avec lui, tant elle avait peur de s’en éloigner d’autant de chemin qu’il y avait à la prochaine ville, et que cependant quelque autre ne s’emparât de son esprit, qu’elle voulait posséder et gouverner toute seule : ce qu’elle faisait encore par zèle contre les hérétiques… Le reste du portrait se soutient, et l’auteur achève d’y expliquer l’influence à la fois vertueuse et politique de Blanche, son ascendant dès qu’elle fut entrée dans le Conseil de France.
Isidore Geoffroy Saint-Hilaire explique plus loin cette idée qu’il se fait de Buffon, d’un Buffon un peu plus nouveau que celui avec lequel nous avaient familiarisés les jugements de Cuvier et des naturalistes de son école : Comme écrivain, Buffon occupe depuis longtemps, dit-il, le rang qui lui appartient… Mais en faisant si grande la part de l’écrivain, a-t-on rendu justice au naturaliste, au penseur ? […] Geoffroy Saint-Hilaire, ce qui explique très bien l’importance qu’y accordent les nouveaux admirateurs de Buffon.
Je me hâte de m’expliquer. […] Il est trop plein et trop près de son sujet pour nous l’expliquer, et il parle à des gens qui alors l’entendaient à demi-mot.
Je ne peux m’expliquer autrement cette différence qu’en me persuadant qu’ils ont le moral et le physique en rapport parfait, et que chez nous le moral l’emporte beaucoup : ce qui fait qu’en ayant plus d’envie de faire le bien que de moyens de le faire, qu’ayant des idées qui nous sortent trop de notre sphère individuelle, et que, souffrant de mille manières inconnues aux hommes qui aiment trop leur personne, nous ne pouvons nous défaire d’un fonds de tristesse et de mécontentement intérieur qui perce plus ou moins. […] Et il expliquait, il cherchait à définir ce sentiment d’au-delà que rien ne pouvait satisfaire : C’est le sentiment de la nature que je pense avoir plus que je ne l’ai exprimé jusqu’ici, et que je cherche à mettre sur ma toile ; mais, quand ce sentiment est profond et réfléchi, il ne peut se rendra comme celui qui ne donne que l’écorce.
Il nous est donc permis de nous flatter que notre ouvrage explique les termes, développe les beautés, découvre les délicatesses que vous doit une langue qui se perfectionne autant de fois que vous la parlez ou qu’elle parle de vous. » Louis XIV méritait en partie ce compliment, en tant que parlant avec justesse et propriété la plus parfaite des langues ; on dit qu’il contait à ravir ; mais cette noble et régulière politesse manquait de saillie, de relief, d’images, d’imprévu, de ce qui fait la grâce et la popularité de la langue de Henri IV. […] [NdA] J’ai besoin d’expliquer ce quoique ; car bon sens et haute poésie, selon moi, vont très bien ensemble.
Muret convient cependant que dans ce volume « il y a quelques sonnets qui d’homme n’eussent jamais été bien entendus, si l’auteur ne les eût, ou à lui ou à quelque autre, familièrement déclarés » et expliqués. […] Ses admirateurs, dans le temps, ne s’expliquaient pas cette sévérité, et ils ont rétabli après lui ces pièces qu’on dirait plutôt de choix que de rebut.
Saint-Évremont, en regrettant que M. de Rohan n’ait pas pénétré plus avant dans les desseins de César, et mieux expliqué les ressorts de sa conduite, avoue pourtant « qu’il a égalé la pénétration de Machiavel dans les remarques qu’il a faites sur la clémence de César, aux guerres civiles. « On voit, dit-il, que sa propre expérience en ces sortes de guerres lui a fourni beaucoup de lumières pour ces judicieuses observations. » Rohan, dans ce travail sur les guerres des Gaules et sur l’ancienne milice, paraît un homme fort instruit ; il n’y a plus trace de ces premières inadvertances qu’on a tant relevées dans son premier voyage de 1600, lorsqu’il y faisait Cicéron auteur des Pandectes, comme il aurait dit des Tusculanes. […] [NdA] Ces mémoires manuscrits furent naturellement connus de Sully, beau-père du duc de Rohan, et qui lui survécut ; ce qui explique que, dans les pièces trouvées dans le cabinet de Sully, et imprimées à la suite de ses Mémoires ou œconomies royales, on rencontre un Précis de la régence de Marie de Médicis et du règne de Louis XIII jusqu’en 1628, qui est en grande partie fait et compilé sur les mémoires de Rohan et dans les mêmes termes.
Si vous pouviez préparer l’esprit des Français à s’expliquer envers vous des conditions de la paix, pour que l’on pût juger de leurs intentions et voir s’il y aurait quelque chose à faire avec eux ; si vous les priiez de vous confier leurs demandes, assurant de n’en point faire un mauvais usage, et leur répondant des bonnes dispositions dans lesquelles j’étais, peut-être verrait-on si ce traité est vrai, qu’on les suppose avoir fait avec les Autrichiens, et du moins pourrait-on juger par leurs propositions à quoi l’on peut s’attendre d’eux en cas de besoin. […] Ce n’était point là ce que Frédéric avait demandé ; il insista (janvier 1759): J’ai reçu les vers que vous avez faits : apparemment que je ne me suis pas bien expliqué.
André d’Ormesson, qui écrit la vie de son père d’un style si sain et dans cet esprit de bon sens, dans un sentiment si vrai d’onction domestique, était assez lettré ; il avait étudié au collège du Cardinal-Lemoine et au collège de Navarre ; il a pris soin de donner la liste des auteurs classiques qu’il avait expliqués dans sa jeunesse ; il les revoyait de temps en temps pour s’en rafraîchir la mémoire, et aimait à en citer des passages jusqu’à la fin de sa vie. […] J’ai oui dire à des gens du métier que c’est un chef-d’œuvre que ce qu’il a fait, pour s’être expliqué si nettement, et avoir appuyé son avis sur des raisons si solides et si fortes ; il y mêla de l’éloquence, et même de l’agrément.
Je m’explique : vivra-t-elle autrement que comme un grand témoin historique, que comme l’expression de la plus haute littérature de société et comme un nom à jamais mémorable ? […] Les souvenirs qui l’avaient accompagnée jusqu’ici cessent et expirent ; les écrits seuls sont là désormais, et ils ont besoin d’être complétés, d’être expliqués : le plus fort de leur charme et de leur puissance est dans l’ensemble, et on ne saurait presque en détacher une page entre toutes.
Fagon de ce qu’il parle de médecine d’une manière si simple et si intelligible qu’on croit voir les choses qu’il explique : un médecin de village veut parler grec. » Fontenelle a fait de Fagon un Éloge charmant et fin, comme tous ses Éloges. […] Quoi qu’il en soit, l’histoire, aujourd’hui qu’elle en a les moyens, est désormais tenue à une chose, à noter si, pour certains actes peu expliqués de la conduite de Louis XIV, par exemple de brusques retours de l’armée, des revirements de détermination dans les campagnes, il n’y a pas coïncidence d’un de ces accidents, — de ces menaces d’accidents si soigneusement relatées par les médecins du roi.
Nisard, va jusqu’à accorder à la génération de 1660, c’est-à-dire des premières années du règne effectif de Louis XIV, à la génération qui était encore jeune ou déjà mûre alors, qui avait vu la fin de Richelieu et la Fronde, « une supériorité de lumières » sur les générations du xviiie siècle qui lisait l’Esprit des Lois, les Lettres philosophiques et l’Émile ; admettant cette supériorité comme un fait, il l’explique par la nature même des événements politiques auxquels cette génération avait assisté, par les revirements étranges qui lui avaient découvert toutes les vicissitudes de l’opinion et qui l’avaient éclairée sur le fond de la nature humaine, tandis que les hommes du xviiie siècle et d’avant 89 avaient perdu le souvenir des révolutions et des impressions qu’elles laissent, et n’avaient assisté qu’à des intrigues ministérielles, à des disputes de jansénisme et de molinisme, de gluckisme et de piccinisme, à de petites choses enfin, tout en en rêvant de grandes et d’immenses. […] Tertullien combattant l’hérétique Marcion qui suppose deux dieux, l’un bon d’où procède le Nouveau Testament, l’autre méchant et cruel de qui l’Ancien Testament est venu, s’efforce d’expliquer comme quoi c’est toujours le même Dieu, lequel était bon d’abord, mais qui, depuis que l’homme a péché, avait dû devenir plus sévère.
Aussi le père de Jean-Bon s’opposa-t-il au désir de son fils ; mais celui-ci, doué d’une grande volonté, persévéra dans son projet, et, après avoir mis sa mère dans le secret, il partit, laissant sur le bureau de son père une lettre dans laquelle il lui ouvrait son cœur et lui expliquait ses sentiments. […] Il ne s’agit ni de les grandir et de les diviniser, ni de les dégrader et de les démolir ; un de ces excès appelle l’autre : il est mieux de se les bien expliquer et de les comprendre.
On a besoin d’expliquer aujourd’hui quel était ce M. […] Ce mot de La Fontaine : Notre ennemi, c’est notre maître, mot terrible et décisif s’il était réversible sur tout l’ancien régime de la France, lui a paru un cri particulier à la Champagne, et qui s’expliquait, selon lui, par les circonstances propres à cette province.
Quoi qu’il en soit, ce nouvel ordre de choses est parfaitement expliqué et présenté par M. […] C’est ainsi que l’historien s’explique que Marc-Aurèle, pendant un règne de dix-neuf ans, n’ait pas plus fait ni tenté pour restaurer radicalement l’Empire, pour en améliorer la Constitution d’une manière durable et qui lui survécût : « Pauvres politiques, se disait tout bas le sage, ceux qui prétendent régler les affaires sur les maximes de la philosophie !
Le nouveau biographe met très bien en lumière le côté diplomatique assez neuf et nous explique comment la tentative de négociation qui, sous les auspices du maréchal, se fit cette année à Dresde par le duc de Richelieu, même en n’aboutissant pas dans le présent, prépara les voies et déblaya le terrain pour l’avenir. […] Il explique pourquoi il n’aurait pu lui-même être choisi pour cette mission de Dresde à la place du duc de Richelieu : « Il faut que ce soit un Français né sujet du roi.
Cette remarque est nécessaire pour expliquer et motiver, au premier coup d’œil, certaines parties de notre jugement auprès des personnes nombreuses qui ne connaissent M. de La Mennais que par ses plus récents écrits et qui même commenceront à le connaître par celui-ci tout d’abord. […] Il explique l’animosité des Jésuites contre lui par un passage du livre des Progrès de la Révolution (1829), et il ajoute après avoir cité ce passage : « On conçoit donc pourquoi leur institut ne nous paraissait pas suffisamment approprié aux besoins d’une époque de lutte entre le pouvoir absolu des princes et la liberté des peuples, dont le triomphe à nos yeux est assuré, » et il oublie que, pour l’accord logique, il faudrait était assuré, ce qui serait inexact en fait, et même entièrement faux, puisqu’en 1829 ce n’était point par ce côté, mais par l’autre bout, qu’il remuait les questions sociales.
Il leur était bien plus facile de s’expliquer Racine et Boileau, qui appartiennent à la partie régulière et apparente de l’époque, et en sont la plus pure expression Littéraire. […] On a cherché à expliquer un début si tardif dans un génie si facile, et certains critiques sont allés jusqu’à attribuer ce long silence à des études secrètes, à une éducation laborieuse et prolongée.
L’on a employé les formes de la démonstration pour expliquer la théorie des facultés intellectuelles ; c’est une conquête pour l’esprit philosophique. […] Cette réflexion nous explique la cause de tant d’erreurs atroces ou absurdes, qui ont décrédité l’usage des idées abstraites dans la politique.
On s’explique que la Sorbonne et le Parlement aient arrêté le livre. […] Aux mêmes idées se rattache la pédagogie de Rabelais : et par là s’explique qu’il ait si vigoureusement exprimé dans ses programmes encyclopédiques les plus profonds désirs et les plus effrénées espérances de son temps.
Ces vices, ces passions, ces travers, Lesage les habille curieusement, exactement ; habillés, il les fait mouvoir, agir ; il les explique par leurs effets. […] Elle nous explique par le menu, délicieusement, ce qu’il y a de rouerie native dans l’innocence d’une ingénue, et ce qui, dans une bonne nature, peut s’épanouir de férocité coquette : lisez la scène de la première messe où Marianne, en toilette, fixe l’admiration des hommes et la jalousie des femmes.
Car le véritable intérêt des monuments de l’éloquence révolutionnaire est dans le terrible drame dont on suit jour à jour pour ainsi dire les péripéties : drame national, où s’explique une des grandes crises qu’ait traversées notre pays, drame individuel, où des caractères énergiques défendent à chaque instant leur autorité, leur honneur, leur vie. […] Ces Riquetti, transplantés de Florence en France au xiiie siècle, intelligents, énergiques, peu maniables, de bon service et d’indépendante humeur, ennemis-nés des commis, des courtisans et des ministres, nous expliquent la monstrueuse nature de leur dernier descendant.
Demandons d’abord à la philosophie comment elle explique l’homme. […] Saint Bernard et les autres reçoivent de la tradition chrétienne l’homme tout connu et tout expliqué.
La théorie du Code civil a été expliquée par Portalis en trois discours qui sont classiques dans la matière. […] [NdA] Dans ce même discours, Portalis, tout religieux qu’il est, explique en partie par l’amour-propre le triomphe du christianisme dès son origine : « Les préceptes de l’Évangile, dit-il, notifièrent la vraie morale à l’univers ; ses dogmes firent éprouver aux peuples devenus chrétiens la satisfaction d’avoir été assez éclairés pour adopter une religion qui vengeait en quelque sorte la divinité et l’esprit humain de l’espèce d’humiliation attachée aux superstitions grossières des peuples idolâtres » — Rapprocher cette explication de celle que donne Volney dans son Voyage en Égypte et en Syrie à propos des religieux du mont Sinaï et du discours que lui tient l’un d’eux sur les mobiles de leur vocation. — Ici Portalis et Volney, en les serrant de très près, se touchent.
Je voudrais tâcher de le leur expliquer, leur donner idée d’un des hommes les plus savants, les plus distingués et les plus vraiment aimables que puisse citer l’Église de France, de l’un de nos meilleurs écrivains, et, sans m’embarquer dans aucune question difficile ou controversée, mettre doucement en lumière la personne même et le talent. […] Il nous le raconte lui-même à chaque ligne de ses chapitres sur le Sacrement ; le quatrième livre explique les trois autres.
Nul en son temps n’a plus spirituellement que lui réfuté Descartes et les cartésiens sur l’âme des bêtes, et sur ces prétendues machines que ce philosophe altier ne connaissait pas mieux que l’homme qu’il se flattait d’expliquer aussi. […] Voltaire, voulant expliquer le peu de goût de Louis XIV pour La Fontaine, a dit : Vous me demandez pourquoi Louis XIV ne fit pas tomber ses bienfaits sur La Fontaine comme sur les autres gens de lettres qui firent honneur au grand siècle.
… Oui, oui, je crois qu’il est dans les données probables qu’un jour on expliquera scientifiquement la pensée, comme on a expliqué le tonnerre… Qu’est-ce qu’une chose immatérielle sur laquelle un coup de pied dans le c… agit ?
C’était le temps de la philosophie de l’histoire, de la palingénésie sociale ; on expliquait les lois de l’humanité par les rapports du fini et de l’infini ; on traduisait Vico et Herder ; on se demandait si le monde marchait en ligne droite, en ligne courbe ou en spirale. […] Au contraire, l’école démocratique et libérale lui était très-favorable ; c’est ce qu’il est facile d’expliquer.
Il accorda les deux points que son ami avait expliqués : ramener les mots aux faits qui les suscitent et multiplier les faits. […] Présente dans toutes les actions, elle les règle toutes, multiplie et accroît les unes, diminue et subordonne les autres, produit la faiblesse et la force, les vertus et les vices, la puissance et la ruine, et explique tout, parce qu’elle fait tout.
Delpit voulait expliquer sans doute qu’on devient littérateur quand on a du talent, et qu’on naît académicien quand on en manque. […] Non, il expliqua que « ça n’existait pas ». […] Il faisait des projets, des projets qu’il expliquait avec de grands gestes d’enfant. […] Mais les livres de Lombard sont si vastes, si complexes, qu’il me serait impossible de les expliquer dans un bref article de journal. […] C’est du moins, ce que, dans un récent article, nous expliqua un exégète bien informé et nuageux.
Mais il resterait à expliquer la stupidité de l’oiseau ; serait-ce le témoignage de la dégénérescence intellectuelle des forces créatrices ? […] Quand on ne peut expliquer un mécanisme, on affirme que ses mouvements s’opèrent en vertu d’une loi. […] Pour expliquer la perte de tant de livres anciens, il n’a songé qu’au hasard. […] La cabale n’explique rien. […] Quinton m’a expliqués.
Je m’explique par une comparaison : on a longtemps discuté pour savoir si, dans la nature, c’était le père ou la mère qui faisait l’enfant. […] Laurent Tailhade s’est expliqué, Moréas aussi ; j’apporte aujourd’hui, pour être complet, l’avis de M. […] Mendès en le mettant en demeure, lui, le créateur et l’un des maîtres de l’École, d’expliquer ce que voulait dire Parnasse et Parnassiens. […] là, jamais rien, une fois dans cette boîte, jamais l’ombre d’une pensée mauvaise… Mes sens n’existent plus… » Expliquez cela ! […] Quant aux psychologues, je ne m’explique pas qu’ils puissent former une catégorie spéciale d’écrivains.
Elle est restée pure, sa vie est sans reproche ; Amélie explique les absences et les déguisements qu’on lui imputait à crime, en faisant connaître à Léopold que c’est elle qui, sous l’habit de religieuse, allait le veiller dans sa prison quand il était malade et qu’il avait le délire ; et, pour preuve, elle veut lui rendre un anneau qu’elle portait précieusement à son doigt depuis le jour où, dans un accès d’exaltation furieuse, il l’avait donné à la religieuse qui veillait à son chevet.
Sully-Prudhomme expliquer, mieux que dans la langue commune, dans la langue de la poésie, certaines doctrines philosophiques, avec autant de rigueur qu’eût pu le faire un docteur allemand, devant quelques disciples initiés, dans un langage hérissé de locutions scolastiques ?
Sans doute, le vêtement ajusté a pu, à l’origine, s’expliquer par le climat, contre lequel il était utile de se prémunir.
Je dirais qu’il règne chez nous une sorte de petite « terreur turque », si tout ne s’expliquait assez par un très humble égoïsme national.
Qu’importe d’ailleurs, et laissons à d’autres le soin d’expliquer pareille transformation ou d’en rechercher les indications dans les précédents ouvrages de M.
C’est par-là qu’on peut expliquer la grande célébrité de M.
Ces Conversations ont trois Interlocuteurs, qui concourent à expliquer, à justifier d’une maniere aussi agréable qu’instructive, tout ce que le Philosophe avoit avancé dans la Recherche de la Vérité.
Elle est faite d’images, de mots détournés d’un sens primitif et choisis pour un motif qu’il est souvent difficile d’expliquer.
Ce dernier mot a besoin peut-être d’être expliqué.
Ou bien ce dialecticien si fameux, qu’on n’appelloit que l’esprit, l’intelligence, ne pouvant expliquer la cause du flux & reflux de l’Euripe, s’y précipita-t-il en disant : Puisque je ne puis comprendre l’Euripe, que l’Euripe donc me comprenne ?
Mais comme l’impression que l’imitation fait n’est pas aussi profonde que l’impression que l’objet même auroit faite ; comme l’impression faite par l’imitation n’est pas serieuse, d’autant qu’elle ne va point jusqu’à l’ame pour laquelle il n’y a pas d’illusion dans ces sensations, ainsi que nous l’expliquerons tantôt plus au long ; enfin comme l’impression faite par l’imitation n’affecte que l’ame sensitive, elle s’efface bientôt.
L’inconvenient s’explique assez de lui-même.
Cesar auroit appris en moins de six mois tout ce que nous sçavons, et dès qu’il auroit eu connu nos armes, dès qu’il auroit eu connu, pour s’expliquer ainsi, la nature de nos traits et celle de nos boucliers, son génie en sçauroit faire des usages dont peut-être nous ne nous avisons point.
Les idées anciennes devenues inintelligibles Avançons dans la route difficile que nous nous sommes tracée : je l’ai déjà dit, ma fonction est de venir expliquer des ruines.
Volontiers il citerait Platon et remonterait au déluge pour expliquer les faits et les gestes d’une belette, et, si l’on juge par l’issue »,… Il n’a pas bien vu toute la malice du bonhomme remontant exprès aux sources, aux citations, aux causes bizarrement éloignées ; il n’a pas bien vu tout ce qu’il y a de Molière comique dans La Fontaine, et cette fausse ou amusante érudition, qui n’est qu’une parodie amusée de l’érudition cuistre ; il enrégimente un peu vite son auteur parmi les historiens modernes. […] Il semble que de tous côtés les sensations et les idées affluent pour vous expliquer ce que c’est que le Français. […] Je vous expliquerai le nœud qui les assemble. […] « C’est entendu ; mais vous ne nous avez pas expliqué comment on peut parler de réelle existence sans conscience. […] Il n’est pas plus facile d’expliquer comment l’équilibre ne s’est pas encore rétabli que d’expliquer comment l’équilibre s’est rompu.
Si le poëte n’a pas fait assez, s’il a trop négligé d’élever ou d’achever son monument, cela s’explique encore et doit sembler tout naturel ; c’est qu’un instinct secret lui disait : « La grande place est remplie, l’aïeul la tient. […] En déclarant le tort de M. de Fontanes, on sent le besoin de se l’expliquer. […] Seulement, tout ce qui précède explique mieux, de la part de Fontanes, cette spirituelle et éclatante malice de 1800 ; en étendant le tort sur un plus grand espace, je l’allège d’autant en ce point-là. […] Il en expliquait à ses amis le plan, par malheur trop peu fixé dans leur mémoire. […] On s’explique pourtant ainsi comment il a dû se perdre bien des portions de la Grèce sauvée.
Je m’explique. […] retenez bien ce mot, il explique en grande partie M. […] Je m’explique. […] Il nous explique et ne saurait nous exciter. […] Mais M. de Sacy ne s’explique pas.
*** Madame Tola Dorian, qui est Slave, a essayé de nous expliquer sa race. […] Ces morceaux psychologiques voulurent être composés sur un modèle rigoureux : le symbole matériel exprimé d’abord en un détail relativement abondant, puis expliqué par un ou deux quatrains. […] Mais le critique, brutal naturaliste, les saisit, les serre de ses doigts gauches, essuie maladroitement leur poussière d’or et triomphe d’expliquer enfin « comment ils sont faits ». […] Une amazone est presque toujours expliquée quand on connaît l’écrivain qu’elle croit admirer et qu’elle méprise assez pour l’imiter. […] Elle voit mieux à la ville qu’à la campagne, s’explique le naturel par l’artifice, l’événement de tous les jours par l’accident d’une fois, et même ce qui est sous ses yeux par ce qu’elle n’a pu voir.
Déclin de la personnalité, disons-nous, et ceci nous explique deux choses qui nous ont frappé au cours de cette étude : la profondeur des sentiments et leur tristesse. […] Bourget dissèque ses personnages au lieu d’en restituer la vie, explique leurs mouvements au lieu d’en présenter le spectacle, ce qui empêche fort leur intégrale résurrection. […] Le savant constate ses effets, le moraliste explique son existence, mais le chrétien seul connaît sa raison dernière : je parle de l’affaiblissement des volontés morales. […] Elles invoquent des raisons accidentelles et de second ordre qui, seules, ne suffiraient point à expliquer un effet si considérable. […] Que faut-il penser de l’état moral d’un homme qui explique délibérément les choses de la conscience par des « considérations étrangères au point de vue de la conscience » ?
et l’un peut aider à expliquer l’autre.
Je voudrais avoir le temps de vous expliquer tout cela, et de vous le faire sentir, pour chasser vos poltronneries ; mais je n’ai qu’un moment à vous donner aujourd’hui, et je ne veux pas différer de vous dire combien vous êtes peu raisonnable dans vos défiances.
Les mots qui servent aux autres passions, sont très souvent empruntés de celle-là, parce qu’elle est une image matérielle de tous les sentiments qui s’appliquent à de plus grandes circonstances ; ainsi, l’amour du jeu aide à comprendre l’amour de la gloire, et l’amour de la gloire à son tour explique l’amour du jeu.
Les Grecs faisaient pleurer, crier leurs héros tragiques, mais parmi les sanglots et les convulsions ils plaçaient des couplets où la souffrance, cause de tout ce désordre, s’expliquait avec la plus délicate précision.
Faute de l’avoir trouvé, on ne croit pas son sentiment suffisamment expliqué : on ajoute un mot dans la proposition, une proposition dans la phrase, pour mettre en lumière un détail ou une partie de l’idée.
L’homme d’aujourd’hui est le produit suprême de ce développement ; or, comme l’explique Sully-Prudhomme dans son poème de la Justice, ce long effort d’où nous sommes sortis constitue notre dignité.
Cela vaut la peine d’être expliqué.
Surtout, je l’ai vu « au travail » ; et — expliquez-moi cela, — bien que je ne pusse le comparer, je l’ai senti supérieur.
Il faut qu’il se reprenne ; mais, pendant ce temps-là, la phrase en fusion se lige et perd sa ductilité ; ce qui explique la quantité d’incidences, de juxtapositions et de soudures que l’on remarque dans la versification de M.
Origène plus tard se crut obligé d’invoquer le miracle pour expliquer une fin si prompte 1199.
et quel besoin est-il de preuves pour une vérité qui s’explique si bien par une autre qui n’est pas douteuse ?
Dans cette hypothèse, qu’on explique l’établissement de la monarchie par la force ou par la ruse, les fils auraient été les instruments d’une ambition étrangère, et auraient trahi ou mis à mort leurs propres pères ; en sorte que ces gouvernements eussent été moins des monarchies, que des tyrannies impies et parricides.
Ainsi se trouve expliquée l’infirmité morale d’Adolphe. […] Cette gravité s’explique, indépendamment des raisons que j’ai indiquées pour chaque cas particulier, par plusieurs raisons générales. […] Cependant, ce que nous savons de sa vie n’explique pas de sa part une disposition à la tristesse. […] » Entre ces deux termes extrêmes, que s’était-il passé qui pût expliquer un tel contraste ? […] Par là s’explique la faveur toute particulière dont il a joui parmi ses contemporains.
Lorsque Taine croit expliquer l’énigme de la création littéraire par la race, le milieu et le moment, nous voyons là un signe de la passion philosophique dont cette forte intelligence était dévorée. […] Ne rencontre-t-on pas, de même, le problème du tempérament derrière tous les caractères et toutes les destinées, hautes et humbles, quand on veut les expliquer par leurs causes ? […] Ainsi s’explique comment cette philosophie, soi-disant empirique et naturaliste, du dix-huitième siècle a produit la plus chimérique, la plus idéologique des Révolutions. […] Georges Goyau, s’expliquent et se coordonnent. […] Quand on adopte cette hypothèse, on s’explique ce qui demeure sans cela inexplicable : les deux solutions contradictoires sur lesquelles se sont clos le premier, puis le second acte de ce drame.
Je m’explique. […] Letourneau explique avec sagacité en se guidant sur la vraisemblance ; car, en ces époques où l’écriture était encore inconnue, vous pensez bien que les textes sont rares. […] Imaginez quelqu’un qui prétendrait donner une idée vraie de la Révolution française en la séparant des antécédents qui l’expliquent et la justifient. […] Faguet explique doctement que la vraie morale prescrit le dévouement, qu’elle commence à la charité, et que Voltaire n’atteint pas où elle commence. […] Faguet pour séparer les choses des causes qui les expliquent ?
La recherche du laid dans les arts s’explique en général par ce fait que l’artiste veut donner à ses conceptions plus de vraisemblance, ne pouvant leur donner la réalité même. […] On peut expliquer aussi avec M. […] Le caractère agréable ou désagréable des consonances ou des dissonances s’explique lui-même par le principe de l’économie de la force. […] Nous devons les examiner à présent, montrer comment ils rentrent dans la règle, comment on peut les expliquer et jusqu’à quel point on doit les approuver. […] C’est ce qui explique l’impossibilité de bien traduire en vers une pensée déjà exprimée et en quelque sorte déjà refroidie.
» Ce que le génie du Tasse avait su reproduire, Bernardin de Saint-Pierre sut le peindre et l’expliquer, et il eût pu dire aussi en contemplant la nature: Voilà mon livre ! […] Trop souvent il suit les traces de Pline: sa force est en lui-même ; il explique l’univers d’après les lois de sa physique, et les lois de la Providence lui restent inconnues. […] Il faut qu’il croie en Dieu et qu’il le serve à ma manière… Je ne voudrais pas être votre femme, si ce n’était pour faire ensemble notre salut. » Ce dernier sentiment avait quelque chose de délicat, que M. de Saint-Pierre ne manqua pas de remarquer dans sa réponse, mais sans s’expliquer sur l’objet principal. […] Mais avant tout, il faut se connaître et se voir dans ce monde. » L’article de la religion n’étant pas réglé, la jeune personne recommença ses sollicitations, en chargeant une de ses amies, qui habitait Paris, de faire expliquer M. de Saint-Pierre. […] Il se penchait pour cueillir des simples et les effeuillait pour leur en démontrer la structure ; l’histoire naturelle expliquée par un confident de la Providence était l’échelle par laquelle il élevait ces cœurs naïfs à Dieu.
Certain psychologue portugais, naturalisé nancéien et qui a des ambitions politiques, tentait naguère d’expliquer ce cas, assurément singulier, d’un auteur dont l’œuvre, chez nous, est si notoire, alors que le sens de sa pensée est pour ainsi dire méconnu. J’ose prétendre qu’il l’expliqua d’une façon fort superficielle en usant, sans bonheur, de la méthode de M. […] Et aujourd’hui que nous pouvons la juger avec le recul nécessaire, la préface des Rougon-Macquart apparaîtra, aux yeux de tous, comme une date considérable : « Je veux expliquer, y dit M. […] On n’étudie plus les hommes comme de simples curiosités intellectuelles, dégagées de la nature ambiante ; on croit au contraire que les hommes n’existent pas seuls, qu’ils tiennent aux paysages, que les paysages dans lesquels ils marchent les complètent et les expliquent. » Les personnages de Zola possèdent ces caractères. […] Mais cela, qui expliquerait notre humeur, ne justifierait pas notre haine.
Baudeau adresse et explique à une dame son Tableau économique . […] L’ambassadeur américain455, homme pratique, explique à Washington avec une ironie grave la jolie parade académique et littéraire qui précède le tournoi politique et public. « Les discours sont lus d’avance dans une petite société de jeunes gens et de femmes, au nombre desquelles se trouve ordinairement la belle amie de l’orateur ou la belle dont il désire faire son amie ; et la société accorde très poliment son approbation, à moins que la dame qui donne le ton au petit cercle ne trouve à blâmer quelque chose, ce qui naturellement conduit l’auteur à remanier son œuvre, je ne dis pas l’améliorer. » Rien d’étonnant si, parmi de pareilles mœurs, les philosophes de profession deviennent des hommes du monde. […] De la notion ainsi renouvelée et rectifiée, on fait sortir la vérité la plus prochaine, puis, de celle-ci, une seconde vérité contiguë à la première, et ainsi de suite jusqu’au bout, sans autre obligation que le soin d’avancer pied à pied et de n’omettre aucun intermédiaire Avec cette méthode, on peut tout expliquer, tout faire comprendre, même à des femmes, même à des femmes du monde.
Et l’on s’explique maintenant pourquoi le plus ancien est aussi le plus beau. […] Il s’explique à travers des scènes familières qui sont en vérité curieuses et captivantes : est-ce roman ? […] C’est le Fragment de la Haye, publié par Pertz qui n’en avait pas reconnu le caractère, réédité et expliqué par G.
Qui avait essayé de décomposer le rayon sur le flanc mobile de ce nuage et d’en expliquer l’arc-en-ciel ? […] En fait de livres comme en fait d’existences, le malheur et le bonheur sont si singulièrement répartis que l’homme, qui ne veut avoir la honte d’aucune ignorance, se rejette, pour les expliquer, à quelque chose d’aveugle, de sourd et de muet, qu’il appelle follement une étoile. […] Pourquoi, encore une fois, cette absence d’introduction, à laquelle on est obligé de revenir toujours et qu’on cherche à la tête de cette nouvelle édition de Balzac, qu’on ne comprend pas très bien comme vous la faites, si vous ne prenez pas la peine de nous l’expliquer !
Nul n’expliquait mieux que lui et d’une manière plus lumineuse (au moins pendant le temps où on l’entendait) ce que c’était que la grâce, que le quiétisme, et toutes ces subtilités et ces hérésies des oisifs et des doctes : il brillait à développer tous ces labyrinthes de l’esprit. […] La princesse de Conti, présente au sermon et ayant cru reconnaître ses amis « dans ces hommes zélés, mais d’un zèle qui n’est pas selon la science, dans ces esprits toujours portés aux extrémités, qui, pour ne pas rendre la pénitence trop facile, la réduisent à l’impossible et n’en parlent jamais que dans des termes capables d’effrayer », témoigna par quelque geste qu’elle était blessée de l’allusion : ce que Bourdaloue ayant remarqué, il alla après le sermon voir la princesse, qui s’en expliqua avec lui et qui lui dit très nettement que la seconde partie l’avait fort scandalisée.
Il est évident qu’il ne croit pas à la liberté dans le sens philosophique du mot ; il explique toute la diversité qu’on voit dans les pensées et par conséquent dans la vie des hommes, indépendamment des divers âges du monde et des états ou degrés de civilisation où ils naissent, par le tempérament, la fortune et l’habitude ; et il en vient ainsi, d’une manière un peu couverte, à exposer ce que nous appellerions sa philosophie de l’histoire. […] et n’est-ce pas le cas d’appliquer ici le mot de Vauvenargues : « La plus fausse de toutes les philosophies est celle qui, sous prétexte d’affranchir les hommes des embarras des passions, leur conseille l’oisiveté, l’abandon et l’oubli d’eux-mêmes. » La Fare nous explique d’ailleurs qu’il ne s’agit point d’une paix sobre et recueillie comme l’entendraient certains philosophes ; la sienne était remplie de gaieté, de gros jeu, de festins, de beautés d’opéra, et ne ressemblait pas mal à une ode bachique continuelle.
Après saint Basile vient Chrysostome ; après Chrysostome, c’est le tour d’Hippocrate ; puis Tertullien, Sénèque, Athénée, Polybe… : toujours un auteur ancien qu’il lit, qu’il s’explique à lui-même, qu’il répare pour le texte, qu’il éclaire de ses notes, de ses commentaires, et à propos duquel il amasse non seulement une science de mots, mais une grande abondance et richesse de pensées. […] Ce n’est, point à de simples particuliers, en effet, à expliquer l’Écriture ; et en ce qui est des docteurs du jour, ils ne nous enseignent point de voie certaine, mais ils nous conduisent comme au rond-point des chemins dans une forêt : quand on les a entendus, ils nous laissent plus incertains qu’auparavant.
Les historiens spéciaux de l’administration de la guerre (Audouin, par exemple), en lui accordant d’avoir été le plus grand administrateur militaire, en le proclamant « créateur d’un système d’approvisionnements, auteur des règlements de discipline et d’avancement, fondateur d’une école de cadets et de l’hôtel des Invalides », n’expliquaient pas avec détail en quoi consistaient toutes ces créations et n’insistaient guère que sur le chapitre des vivres et subsistances : le reste ne figure qu’en abrégé, et le peu qu’on en dit n’est pas d’une entière exactitude. […] Tout se tient et s’explique : la politique avec tous ses ressorts joue devant nous, et nous assistons au fur et à mesure au travail de l’histoire.
Il y a tant d’autres manières d’employer son temps, quand on est jeune, beau, riche, noble, un pied, je le crois, dans les fonctions publiques, que j’ai peine à m’expliquer, chez quelqu’un qui n’y est pas condamné par le sort, cette précipitation à écrire, à compiler, à copier, à éditer sans prendre même la peine de se relire. […] -B. explique cette bienveillance de Mesdames et de Messieurs de Port-Royal par l’influence de la marquise et par sa générosité, ce qui donnerait une triste idée de ces saints solitaires… » Toute cette critique est aussi inexacte que mal raisonnée.
Pour l’estime, c’est autre chose ; mais c’est une chose inutile aussi à expliquer. […] si vous le voulez à toute force, — vous voyez que je n’y tiens pas, pourvu qu’il ait un peu de malice et qu’il soit tout nu et bien gentil. » Je ne voudrais pas abuser du plaisir de citer parmi ces pages, déjà si nombreuses, d’un livre inachevé ; mais cette finesse de sentiment et d’analyse, cette délicatesse d’expression sous forme écrite, jettent certainement un jour sur le talent de Gavarni, et nous expliquent les distinctions secrètes de son crayon, même lorsque ensuite il ira, comme il dit, au cabaret.
Je m’explique. […] Ils ont expliqué avec une vivacité et une sorte de rivalité de plume comment de son crayon il attaque la pierre, comment il la traite avec un sans façon, avec une hardiesse qu’on n’y avait jamais apportés avant lui, et ils nous ont donné l’idée de ce génie du dessin en action.
Tout s’est assez bien passé d’abord : la comtesse s’est senti de la sympathie pour la grande artiste dont la présence se trouve suffisamment expliquée par une visite à des ruines voisines, à une tourelle gothique du parc, et elle a retenu les visiteuses pour ce soir-là au château. […] Noirmont cependant a tout vu et tout deviné ; avant de laisser son ami, il le gronde et lui fait honte de toutes ces duplicités ; et quand Herman s’étonne de cette sévérité de langage à laquelle un tel mentor ne l’avait pas accoutumé jusque-là, Noirmont lui explique ses principes, car il en a, et qui se réduisent presque à un seul sentiment bien arrêté, la haine de l’hypocrisie : « Il est vrai, lui dit-il, je suis en guerre ouverte avec les salons ; je scandalise un monde corrompu à qui je refuse la satisfaction des apparences.
Objet de récentes études chez nous et d’une louable émulation de travaux19, ils n’ont nulle part été expliqués et exprimés aussi énergiquement que chez M. […] Quelques faits qu’on a essayé de produire après sa mort, pour le noircir, ont été depuis expliqués à son honneur : l’ensemble de son œuvre parle pour lui.
Buzot nous parle à son tour de ses relations d’amitié avec Roland, et ce n’était pas un homme à jouer avec l’un et avec l’autre deux rôles aussi opposés, Je sais bien que lorsque Buzot apprit à Saint-Émilion la mort de Mme Roland, il en perdit l’esprit pendant quelques jours ; mais l’intimité dans laquelle il vécut avec elle, l’estime qu’il eut pour ses talents, peuvent facilement expliquer cette circonstance, de la part d’une âme ardente. » Honorable héritier du nom et des sentiments de l’un des hommes les plus purs de l’ancienne Gironde, ce même M. […] Danton parle comme un traître de tragédie (passe encore si c’était Rarère) ; il harangue en ces termes ses complices Robespierre, Rarère, Hérault-Séchelles, etc. : c’est à Rarère effrayé et qui vient de tracer de la situation un tableau très sombre, qu’il répond : Avant de m’expliquer sur ces grands intérêts, Je dois de ce récit adoucir quelques traits.
Cela s’explique très bien par une inadvertance, par un lapsus de plume ou de mémoire. […] Il a écrit à un de ses amis (M. de La Marck) en qui j’ai beaucoup de confiance et qui est un galant homme, très dévoué, une lettre explicative que l’on m’apporte à l’instant et qui me semble fort peu de nature à rien expliquer ni excuser.
Le tort, le crime de celui-ci, comme le qualifie Saint-Simon, fut, en effet, une fort laide rouerie de courtisan, et de laquelle je ne vois pas qu’il y ait moyen de douter ; car elle s’explique fort bien, et elle explique tout le reste.