Le spirituel jésuite Tournemine disait que l’abbé de Marolles méritait qu’on, lui pardonnât, en faveur de cet unique volume de mémoires, l’ennui mortel qu’il avait causé au public, et l’impatience qu’il avait donnée aux savants, par ses rhapsodies indigestes durant l’espace de soixante ans ; il lui appliquait, en riant, ce que Lucain, l’ampoulé flatteur, au commencement de sa Pharsale, a dit de Néron, que Rome ne l’avait pas payé trop cher, en définitive, au prix même de toutes les guerres civiles antérieures, s’il n’y avait pas d’autre moyen de l’obtenir : « Scetera ipsa… hac mercede placent ». […] Il en eut les bulles de Rome l’année suivante (1610).
… » Lui qui, dans le dernier chant de Childe Harold tout entier consacré à la glorification de l’Italie, appellera Rome une « mère sans enfants, la Niobé des nations », il avait fait auparavant, de la Grèce morte, cette admirable et divine comparaison avec une femme dont la beauté se conserve encore, dans une indéfinissable nuance de calme, de douceur et de majesté, pendant les premières heures du moins qui suivent le dernier soupir : « Tel est l’aspect de ce rivage, s’écrie-t-il ; c’est la Grèce encore, mais non plus la Grèce vivante. […] , tous ses maîtres lui avaient dit et répété bien des fois, avant de partir, ce que Pline le Jeune disait à un de ses amis qui était envoyé de Rome pour être quelque chose comme préfet à Sparte ou à Athènes : « Souviens-toi bien et ne perds pas un moment de vue que c’est en Grèce que tu vas, et au cœur de la plus pure Grèce, là où d’abord la civilisation, les lettres, toute culture, celle même du blé, passent pour être nées… Respecte les dieux fondateurs et instituteurs de toutes ces belles choses, et jusqu’au nom des dieux.
Sans parler d’Œdipe, qui est fondé d’un bout à l’autre sur l’ancien système du fatalisme ; c’est Brutus qui, dans la pièce de ce nom, veut, contre l’avis de Valerius, qu’on admette dans Rome l’ambassadeur toscan, qui doit séduire son fils ; c’est lui qui, par noblesse et par grandeur d’âme, a donné à la fille de Tarquin un asile dans sa maison ; c’est encore lui qui, au cinquième acte, s’écrie : Mais quand nous connaîtrons le nom des parricides, Prenez garde, Romains : point de grâce aux perfides. […] Il ne le fait paraître que dans les moments où sa présence peut jeter de l’intérêt ou de l’effroi : c’est pour se plaindre à Messala, complice de Titus, des emportements de son fils ; c’est pour faire partir Tullie, dans le moment que son fils allait promettre de lui tout sacrifier ; c’est pour le charger du soin de défendre Rome, quand ce fils malheureux vient de la trahir.
J’ai essayé de démontrer comment la démocratie de la Grèce, l’aristocratie de Rome, le paganisme des deux nations donnèrent un caractère différent aux beaux-arts et à la philosophie, comment la férocité du Nord se mêlant à l’avilissement du Midi, l’un et l’autre, modifiés par la religion chrétienne, ont été les principales causes de l’état des esprits dans le moyen âge.
Sans cesse pressé par cette femme ambitieuse, qui le traitait de lâche parce qu’il souffrait un supérieur dans sa famille, Antipas surmonta son indolence naturelle et se rendit à Rome, afin de solliciter le titre que venait d’obtenir son neveu (39 de notre ère).
À Rome, sans avoir les mêmes institutions, on fortifiait de même les corps par l’exercice ; la course, la lutte, le disque, la danse militaire, le Tibre à traverser à la nage, étaient l’amusement de tous les Romains ; c’était sur le champ de Mars que se formaient les conquérants de l’Afrique et de l’Asie.
Les barbares en sont dépourvus ; aussi les premiers poètes héroïques des Latins chantèrent des histoires véritables, c’est-à-dire les guerres de Rome.
A l’exemple de Florence, Rome & Naples admirent sur leur théatre les chefs-d’œuvre du nôtre. […] Le misantrope de Moliere eût trouvé les siens à Rome. […] Cependant il semble ridicule de prétendre qu’Ovide exilé de Rome dans les deserts de la Scythie, ne fût point pénétré de son malheur. […] César, après s’être emparé de Rome sans aucun obstacle, veut piller les thrésors du temple de Saturne, & un citoyen s’y oppose. […] Rome n’est plus qu’un objet de pitié, lorsqu’elle se divise en factions pour des pantomimes, lorsque l’exil de ces hommes perdus est une calamité, & leur retour un triomphe.
A Rome, ce commode asile des grandes ambitions détrompées ou déchues, elle vit le cardinal de Bernis qu’on y appelait le roi de Rome, et qui se consolait du portefeuille dans la pourpre et de la disgrâce dans l’opulence ; il assistait régulièrement aux bains de madame de Genlis, et les égayait par sa conversation charmante.
Paul Souchon Issu d’une tige rustique, instruit de la belle antiquité sous un climat facile et comparable à celui qui régissait Athènes et Rome, ayant pris un long contact, à Paris, avec l’âme française et les jeunes hommes de sa génération, retiré maintenant dans la solitude et le bonheur, aux bords de la mer, M.
Bartholin le fils qui composa à Rome son livre sur les flutes des anciens, met dans ce livre une planche gravée d’après un bas-relief antique qui represente une scene de comedie, qui se passe entre deux acteurs.
La hauteur des opinions de Méry sur les hérésies, l’influence de l’hérésie sur les Barbares, le frappant vis-à-vis de l’apostasie d’Attila et de l’apostasie de Julien, — lequel appartient exclusivement au nouvel historien de Constantinople et qui a l’inattendu d’une révélation, — son bel épisode des Croisades, son mépris pour l’esprit des Grecs rebelles et disputeurs et pour ces protestants du xvie siècle qui renouvelèrent, à leur manière, l’esprit grec, et forcèrent les puissances chrétiennes à se détourner de la grande guerre traditionnelle de la chrétienté contre la barbarie musulmane pour brûler Rome et s’entre-déchirer entre elles au nom de la dernière hérésie sortie de la plume de Luther, enfin son jugement, d’une si noble pureté de justice, sur les grands calomniés de l’histoire, les jésuites, — puisqu’il faut dire ce nom si magnifiquement exécré, — et dont il nous raconte l’établissement et l’héroïsme, sous Murad III, à Constantinople, toutes ces choses et toutes ces pages, qui font de l’histoire de Méry une composition d’un mouvement d’idées égal pour le moins au mouvement de faits qu’elle retrace, n’ont pu être pensées et écrites que par un catholique carré de base déjà, mais qui va s’élargir encore.
On exigeait de lui un écrit ; les premiers essais de sa façon qu’on envoya à Rome ne furent pas agréés : il fallait une simple soumission. […] Le brouillon revu par lui fut trouvé bon à Rome ; mais, quand il en revint, M. de Talleyrand le garda dans son secrétaire, décidé à ne le signer qu’au dernier moment. […] C’était chose convenue qu’il voulait bien faire sa paix avec l’Église et avec Rome.
A Rome, son impression fut particulière. […] La Rome moderne ne remplit pas son attente ; son goût simple et pur repoussait les colifichets : « Décidément, écrivait-il, je ne suis pas fort émerveillé de Saint-Pierre, ni du pape, ni des cardinaux, ni des cérémonies de la Semaine sainte, celle de la bénédiction de Pâques exceptée. » De plus, il ne trouvait pas là assez d’agréable mêlé à l’imposant antique pour qu’on en pût faire un séjour de prédilection. […] Lui qui, lorsque j’étais dans l’île Procida, Sur le bord de la mer un matin m’aborda, Me parla de Paris, de nos amis de France, De Rome qu’il quittait, puis de quelque souffrance… Et s’asseyant au seuil d’une blanche maison, Lut dans André Chénier : Ô Sminthée Apollon !
Celle-ci même n’essaya pas de le soutenir, et elle fut amenée par le génie et l’exemple de Calvin à prendre les formes sévères, nobles et soutenues des écrivains de Rome, plus goûtés par Calvin, comme on sait, que les écrivains grecs. […] Nous avons l’esprit pratique de Rome ; nous tenons d’elle ce goût pour l’universel, qui, dans notre histoire politique, n’est autre chose que cette ardeur de tout conquérir, pour tout régler sur notre patron. […] Il y a d’ailleurs de frappantes analogies entre les deux époques de grandes choses qui finissent, la religion et la société politique dans l’empire romain, le catholicisme du moyen âge, et la féodalité dans la France du xvie siècle ; de grands bouleversements, des révolutions, le règne de la force, qui détache les esprits méditatifs d’une société où personne n’a protection, et les ramène sur eux-mêmes ; le même doute aux deux époques par des causes différentes ; dans Rome en décadence, parce que les vieilles croyances y sont éteintes et laissent l’homme en proie à lui-même ; dans la France du seizième siècle, parce qu’on est placé entre d’anciennes formes qui disparaissent et un avenir qu’on ignore.
Ils avaient, si on peut s’exprimer ainsi, leur diocèse ; on ignorait complètement, dans ces contrées séparées du reste de la chrétienté, le pouvoir de Rome et les institutions religieuses qui régnaient dans le monde latin, en particulier dans les villes galio-romaines de Rennes et de Nantes, situées tout près de là. […] Saint Tudwal fit le voyage de Rome ; c’était un ecclésiastique si exemplaire que, naturellement, les cardinaux, ayant fait sa connaissance, le choisirent pour le siège vacant. […] Le jeudi saint, on y conduisait les enfants pour voir les cloches aller à Rome.
Elle prit dans les discours de l’Assemblée Constituante une élévation, une solennité, une autorité, un accent qui dépasse tout ce que nous connaissons des discussions antiques d’Athènes et de Rome. […] Les proscriptions de Rome sous les Marius et sous les Sylla sont atroces, mais ces proscriptions mêmes font partie de l’histoire de Rome et défient la mémoire d’oublier le nom de cette tragédienne du vieux monde.
« Mon père avait suspendu, dans la salle d’entrée, une collection de vues de Rome, gravée par quelques habiles prédécesseurs de Piranese, qui avaient une entente merveilleuse de l’architecture et de la perspective. […] Ces divers points de Rome m’impressionnèrent si vivement que, malgré son laconisme habituel, mon père se plut souvent à me les expliquer. […] À peine quelques frissons d’amour à la brise tiède du midi, à l’aspect d’une blonde Milanaise à Rome, d’une brune Espagnole à Naples, rappellent-ils que le voyageur est jeune, beau, poète ; ces frissons ne vont pas jusqu’à l’âme : c’est de la jeunesse, ce n’est pas de la tendresse ; ce cœur d’artiste pose toujours devant lui-même ; les passions ne sont que ses études. […] XVII Après ce voyage à Naples et en Sicile, voyage qu’il faut faire quand on veut chanter, car tout y chante dans la nature, mer, ciel, montagnes, atmosphère et impressions, Goethe s’arrêta quelques années à Rome.
Rome même entendra sa voix, et un jour cette ville maîtresse se tiendra bien plus honorée d’une lettre du stvle de Paul, adressée à ses citoyens, que de tant de fameuses harangues qu’elle a entendues de son Cicéron. […] C’est que Paul a des moyens pour persuader que la Grèce n’enseigne pas, et que Rome n’a pas appris.
S’il ne les avait pas lus lui-même, il s’était fait lire quelque chose de Tite-Live, de Langey, de Guichardin (dont il a oublié le nom, mais qu’il appelle un bon auteur) : « Il me semblait, dit-il quelque part, lorsque je me faisais lire Tite-Live, que je voyais en vie ces braves Scipions, Catons et Césars ; et quand j’étais à Rome, voyant le Capitole, me ressouvenant de ce que j’avais ouï dire (car de moi j’étais un mauvais lecteur), il me semblait que je devais trouver là ces anciens Romains. » Voilà le degré de culture de Montluc ; c’était assez, avec son esprit naturel et son amour de la gloire, pour le mener, sans imitation directe, à être l’émule de ces anciens qu’il connaît peu. […] Transporté dans une place voisine, à Montalsin, et sachant Montluc presque à l’extrémité, il dépêcha à Rome pour faire venir un autre gouverneur, M. de Lansac ; mais celui-ci ne sut point s’y prendre et se laissa tomber aux mains des ennemis en essayant d’arriver à Sienne : « S’il fût venu, dit naïvement Montluc, je crois que je fusse mort, car je n’eusse eu rien à faire ; j’avais l’esprit tant occupé à ce qui me faisait besoin, que je n’avais loisir de songer à mon mal. » Après avoir été trois jours regardé comme mort, et avoir reçu la visite de Strozzi guéri plus tôt que lui, Montluc revint peu à peu à une santé suffisante pour vaquer à ses devoirs.
Il séjourne plus longtemps à Florence, et de là fait une pointe jusqu’à Rome et à Naples ; quoiqu’il n’ait passé que huit jours à Rome, et qu’il l’ait comme saccagée, en courant, dans ses curiosités et ses ruines, il n’est pas trop injuste ni trop calviniste envers elle.
Mme des Ursins, qui s’appelait auparavant Mme de Bracciano, est à Rome ; elle y a, depuis des années, une grande existence, un salon politique et diplomatique ; elle est accoutumée à voir les souverains et les vice-rois à ses pieds 56, et aussi le Sacré Collège. […] [NdA] Expression du marquis de Lassay (Recueil de différentes choses, Lausanne, 1756, tome i, page 264). — Antérieurement, soit à Paris, soit à Rome, Mme des Ursins avait beaucoup vu le cardinal de Retz et avait pu prendre de lui ses premières leçons de politique ; il ne tiendrait même qu’à nous de croire qu’elle fut sa dernière galanterie : « On me mande, écrivait Bussy à Mme de Montmorency, que M. le cardinal de Retz achève de faire sa pénitence chez Mme de Bracciano qui, comme vous savez, était Mme de Chalais ; cela étant, je ne désespère pas de voir l’abbé de La Trappe revenir soupirer pour quelque dame de la Cour ; et si l’on va en paradis par le chemin que tient ce cardinal, l’abbé est bien sot de tenir le chemin qu’il tient pour y aller. » 57.
Rigault répond aux uns et aux autres : il montre qu’on ne touche pas dans les classes à l’épicurisme d’Horace sans y mettre le correctif moral, et qu’on ne se rencontre pas face à face avec les Gracques sans avertir du danger des lois agraires : « On semble se persuader, dit-il, que nous n’admirons l’Antiquité qu’en ne la jugeant pas, et qu’à peine nous mettons le pied sur les ruines de Rome, nos habits deviennent des tuniques. […] Nous sommes obligés de connaître Rome, comme des petits-fils de connaître leur vieille mère. » Il montrait que ce n’est pas tant à l’Université qu’il faut s’en prendre des maladies morales de la jeunesse qu’aux familles elles-mêmes, à l’esprit public et à l’air vicié du dehors, à la littérature enfin ; et faisant allusion à la grande plaie, selon lui régnante, au roman, il appelait de ses vœux un roman pareil à Don Quichotte, c’est-à-dire qui mît à la raison tous les mauvais romans du jour ou de la veille, et en sens inverse de Don Quichotte ; car, en ce temps-là, c’était la chevalerie, avec sa fausse exaltation idéale, qui était la maladie à la mode, et du nôtre c’est le contraire : « c’est le goût du bien-être personnel, c’est l’amour des jouissances positives, c’est l’égoïsme, c’est Sancho, en un mot, et non pas Don Quichotte.
Brunetière a fait remarquer que le plus hardi chapitre, sur l’or de France subtilement tiré par Rome, correspond à un incident précis de la politique religieuse de Henri II. […] Il fut comme médecin dans la maison du cardinal Jean du Bellay, qu’il suit au moins trois fois à Rome (1533, 1535, 1538).
Mais enfin je ne sais rien de plus pénétrant et de plus fort que les études de Fustel sur les institutions d’Athènes, de Sparte, de Rome, sur la monarchie franque et la transformation de la société gallo-romaine en féodalité française. […] Mais, de plus, la précision extrême de son étude exprime toute la réalité : il sait obtenir les plus grands effets par les plus simples moyens, et quelques types compréhensifs, quelques faits caractéristiques — très peu nombreux, mais très soigneusement choisis — nous rendent la Grèce présente, en sa vivante originalité, ou Rome, ou la France des Mérovingiens.
L’un est précisément celui dont la critique classique défend la supériorité, l’élément antique, le fonds des idées que les grandes civilisations de la Grèce et de Rome nous ont léguées. […] La Grèce avait tiré sa littérature et ses arts de ce sens spécial que les Grecs désignaient par le mot mélodieux d’eurythmie ; Rome avait construit sur le civisme sa robuste civilisation, si pauvre d’ailleurs en œuvres originales ; l’Europe du Moyen-Âge, ces États hétérogènes formés comme par hasard par des mélanges et des heurts de nations, cette Europe informe et désordonnée comme une chanson de geste, que la diplomatie de plusieurs siècles n’a pas encore réussi à partager équitablement, cette Europe marchait et travaillait pourtant sous l’impulsion d’un sentiment tout aussi grand que l’eurythmie et le civisme : la foi religieuse.
Le caractère du style aussi bien que de la vie du marquis d’Argenson est le bon sens, comme on le croira sans peine ; ennemi du clinquant et de ce qu’il appelle les épigrammes politiques, il ne l’est pas moins des pointes et des épigrammes du langage ; avide avant tout de vérités proverbiales, de dictons populaires, et heureux d’en confirmer sa pensée, la trivialité même ne l’effraye pas, il ne l’évite jamais ; mais par malheur la raison n’est pas toujours triviale ; il arrive donc souvent aux saillies à force de sens, et beaucoup de ses comparaisons sont piquantes parce, qu’elles sont justes, Qu’Albéroni, par exemple, vivant à Rome après sa disgrâce, entreprenne, au nom du pape, souverain temporel, la conquête de la petite république de Saint-Marin ; M. d’Argenson, qui vient de nous exposer avec précision et peut-être sécheresse les travaux et les talents du cardinal, saura bien ici nommer cette entreprise une parodie des comédies héroïques qu’Albéroni a données à l’Espagne vingt ans auparavant, et, lui-même, le montrer joueur ruiné quoique habile qui se conduit en jouant aux douze sous la fiche, comme il faisait autrefois en jouant au louis le point.
Dégageant des circonstances particulières la thèse générale, il n’a pas examiné la question historique et la situation de Rome.
L’Île-de-France peut dire : « J’ai Paris » ; la Lorraine : « Je suis la frontière » ; la Flandre : « J’ai lutté pour la liberté des communes et j’ai vu quelques-unes des plus belles batailles de la Révolution » ; l’Auvergne : « J’ai Vercingétorix » ; la Normandie : « J’ai conquis l’Angleterre, qui, par malheur, a bien rendu ce mauvais procédé à la France » ; la Bretagne : « Je suis celtique, et les Celtes sont les aînés des Francs » ; la Provence : « Je suis romaine, et Rome fut l’éducatrice des Gaules » ; et ainsi de suite. — Mais l’Orléanais, c’est la France la plus ancienne, vera et mera Gallia ; son histoire ne fait qu’une avec celle de la royauté, et le sort de votre ville a été, à maintes reprises, celui de la France même.
Les atlas anglais disent comme nous : Cologne, Florence, Turin, Rome, Naples, Venice, Mayence, Aix-la-Chapelle.
On est étonné qu’un tel écrivain, que ce même Scioppius ait reçu des brefs des papes, des lettres honorables de plusieurs souverains ; qu’on l’ait fait patrice de Rome, chevalier de saint Pierre, conseiller de l’empereur, du roi d’Espagne & de l’archiduc, & qu’il ait été comte Palatin & comte de Claravalle.
Il a fait le voyage de Rome.
Il seroit d’autant plus ridicule de prétendre que Martial eut songé à dire que les romains aïent mis durant un temps les poësies d’Ennius à côté de l’éneïde, qu’il s’agit précisement dans ce vers de son épigramme de ce qui se passoit à Rome du vivant de Virgile.
Comment pourrait-il mieux dire que ce qui l’a transporté d’indignation dans Rome, c’est le spectacle même de la Renaissance ? […] Du roman de Rabelais comme satire des mœurs ; — et, à ce propos de l’authenticité du Ve livre. — Nécessité de préciser les dates : Pantagruel, livre premier, 1533 ; Gargantua, 1535 ; Pantagruel, livre second, 1546 ; Pantagruel, livre troisième, 1552. — Satire de la scolastique, — des moines en général, — de la Cour de Rome, — des rois et des grands, — de la magistrature et de la justice. […] Stryienski, Paris, 1886] ; — qui avaient failli le compromettre. — Rabelais et la Cour de Rome. — Sa nomination à la cure de Meudon, en 1550. — Intervention personnelle du roi Henri II dans la publication du quatrième livre, en 1552. — Un passage de Théodore de Bèze : Pantagruel, cum suo libro quem fecit imprimere per favorem cardinalium… — Il résigne sa cure de Meudon en 1552. — Sa mort à Paris, en 1553. […] 2º Le Poète. — Un cadet de grande famille au xvie siècle. — La jeunesse de Du Bellay ; — sa grande maladie et ses études ; — sa liaison avec Ronsard. — Il entre au service de son parent le Cardinal. — Son séjour à Rome. — Liaison avec « Faustine » ; — Ennuis et dégoûts. — Retour en France. — Publication des Regrets. — Il se brouille avec le Cardinal. […] 3º Les Œuvres. — Les Œuvres de J. du Bellay se composent : — 1º d’un recueil de sonnets amoureux, l’Olive, suivi, dans sa première édition, du Recueil à Mme Marguerite ; — 2º d’un autre recueil de sonnets, Les Regrets ; — 3º d’un troisième recueil, Les Antiquités de Rome, avec Les Jeux Rustiques ; — et enfin 4º d’une traduction en vers des livres IV et VI de l’Énéide.
L’Aventin a-t-il toujours été dans l’enceinte de Rome ? […] On serait tenté de croire que la peinture de Syracuse est celle de Rome sous Tibère ou sous Caligula. […] Il exerçait à Rome une charge très-importante, la surintendance générale des vivres. […] Je crois qu’il serait plus difficile d’être stoïcien à Paris, qu’il ne le fut à Rome ou dans Athènes. […] La tentative du vaisseau était connue ; quoi de mieux à faire que de la pallier, en l’imputant à la fortune de Rome ?
En effet, le mariage fut rompu pour cause d’impuissance ; alors d’Urfé obtint à Rome d’être relevé de ses vœux, et il épousa sa belle-sœur.
Il a vu Rome en cinq jours, il aura vu Paris en quinze, et il en parlera comme s’il y avait passé toute sa vie.
« L’esprit français le plus indigène, le plus local a toujours de l’universalité… » Le philosophe du régionalisme français, un nationaliste extrême, comme Charles Maurras, a toujours insisté sur cette notion d’universalité qui est propre à la France et qu’elle a héritée de Rome et d’Athènes.
La pièce s’ouvre à Rome en 1800. […] Quand Rome est victorieuse !… Rome… subséquemment… la gloire de Rome… les intérêts de Rome…, scrongnieugnieu ! […] Rome, Rome, voilà deux heures que Camille en a les oreilles rebattues. […] Rome !
. — La Sculpture à Rome, 1900. — Michel-Ange à Rome, 1901 […] — Raphaël à Rome, 1902. […] Collaboration. — Anthologie-Revue. — Hémicycle. — Revue d’Art dramatique. — Revista Teatrale (Naples). — Rassegna Internationale (Rome). — La Plume. — Revue d’Art dramatique. — Revue illustrée, etc. […] Article, La Patria (Rome), 6 décembre 1905. — Cajon.
L’Église de France est son Église, qui ne devra obéir au chef spirituel de Rome qu’autorisée et contrôlée par le chef temporel de Paris. […] La portée d’une œuvre comme celle de Bercheure est incalculable : Tite-Live apparaissant en français, c’est la révélation de l’antiquité authentique sans fables, du moins sans autres fables que celles dont son propre génie l’a parée : c’est la confusion de tous les « romans de Rome la grant », et, à plus ou moins bref délai, la substitution du héros au chevalier dans l’idéal des intelligences cultivées. […] Il suit le prince Noire à Bordeaux (1336), le duc de Clarence à Milan (1368) : il voit la Savoir, Bologne, Ferrare, Rome.
Marceline écrit à sa confidente : « Valmore a horriblement souffert ; mais il ne se consolera jamais de ne nous avoir pas fait voir Rome. » Puis, sans autre transition : « Et moi, sais-tu ce que je regrette de cette belle Rome ? La trace rêvée qu’il y a laissée de ses pas, de sa voix si jeune alors, si douce toujours, si éternellement puissante sur moi. » C’est elle-même encore qui souligne. « Je ne demanderais à Rome que cette vision ; je ne l’aurai pas. » Il, c’est « l’autre », celui qui est parti et n’est pas revenu.
Est-ce Juvénal qui s’est prostitué aux portefaix de Rome, ou Shakspeare qui a tué Banco ? […] Toutefois, il fait mieux les vers, et n’aurait pas demandé à Rome la destruction de l’ordre des Jésuites. […] Il n’est ni d’Utique, ni de Rome.
Les villes anciennes eurent constamment deux noms ; l’un mystérieux et sacré, l’autre purement civil, comme Troie, qui s’appelait Ilion ; comme Rome, qui s’appelait Valentia. […] L’esprit des traditions primitives s’était d’abord perdu à Rome. […] On voit que Denys d’Halicarnasse, non plus que Tite-Live, ne songèrent point à discuter les monuments et les origines, à pénétrer le sens primitif des fables, et qu’ils se bornèrent à consacrer historiquement les contes populaires sur la fondation et sur les premiers temps de Rome.
Trente des premiers de Rome, souvent éclairés eux-mêmes, toujours accompagnés de ceux qui l’étaient, partaient tous les ans de la capitale pour gouverner les provinces, et, pour peu qu’ils eussent de curiosité, l’autorité aplanissait les routes de la science. […] Ainsi considéré, Virgile, dans ses Géorgiques, n’est plus seulement un poète, il s’élève à la fonction d’un civilisateur et remonte au rôle primitif d’un Orphée, adoucissant de féroces courages. — Touchant, en passant, les travaux de Pouilly et de Beaufort qui, bien * avant Niebuhr, avaient mis en question les premiers siècles de Rome, Gibbon s’applique à trouver une réponse, une explication plausible qui lève les objections et maintienne la vérité traditionnelle : « J’ai défendu avec plaisir, dit-il, une histoire utile et intéressante. » Celui qui exposera le déclin et la chute de l’Empire romain se retrouve ici, comme par instinct, défendant et maintenant les origines et les débuts de la fondation romaine. — En ce qui est de l’usage que les poètes ont droit de faire des grands personnages historiques (car Gibbon, dans cet Essai, touche à tout), il sait très bien poser les limites du respect dû à la vérité et des libertés permises au génie : selon lui, « les caractères des grands hommes doivent être sacrés ; mais les poètes peuvent écrire leur histoire moins comme elle a été que comme elle eût dû être ».
Il fallait, pour devenir un homme utile dans les carrières du haut commerce et de l’industrie, être ouvertement un transfuge des écoles de Rome et de la Grèce. […] Pour arriver à elle, qui régnait encore et à Constantinople et à Rome, il fallait savoir le grec et le latin ; ces deux langues étaient donc la base de toute science, le chemin obligatoire par où l’on devait passer pour arriver de l’ignorance au savoir, de la barbarie à la civilisation.
Il y arrive, à l’éloquence, dans sa lettre du 22 mars 1740, non sans avoir passé par quelques lenteurs ; car il résume assez longuement les espèces de conférences morales qu’il tient avec le chevalier : ces conversations pour former un parfait honnête homme sont un peu sermon pour nous, comme elles l’étaient probablement pour son impatient élève ; puis tout à coup, à propos des lectures qu’il lui voudrait voir faire, entre autres celle des Vies de Plutarque, il s’enflamme et se laisse emporter : C’est une lecture touchante, j’en étais fou à son âge ; le génie et la vertu ne sont nulle part mieux peints ; l’on y peut prendre une teinture de l’histoire de la Grèce, et même de celle de Rome. […] Pour moi, je pleurais de joie, lorsque je lisais ces Vies ; je ne passais point de nuit sans parler à Alcibiade, Agésilas et autres ; j’allais dans la place de Rome, pour haranguer avec les Gracques, et pour défendre Caton, quand on lui jetait des pierres.
Il dira plus tard quand il verra Rome : « Je n’aime pas Rome, cela sent le mort. » La tradition ne lui est de rien ; le passé ne lui fera ni poids et gêne, ni contre-poids.
En admettant même, comme il le fait, qu’on en ait usé à Rome envers Galilée avec une indulgence relative, le biographe a-t-il assez insisté sur le sentiment que de telles persécutions, fussent-elles réduites à n’être que d’odieuses tracasseries, méritent d’inspirer ? […] Il se trouvait à Rome (1825), et on l’y soigna extrêmement ; il s’y prêta avec complaisance, et même, à en croire ses amis, avec ferveur.
Cette renaissance, qui n’a plus à s’appliquer à la lettre de l’antiquité, va au fond, à l’esprit des temps, remonte plus haut que la Grèce, ne s’arrête plus à la décadence de Rome : en particulier, elle a pour objet le moyen âge, toute cette époque dont l’oubli et le rejet avaient été une condition de la renaissance aux xve et xvie siècles. […] Dès le premier jour où il arrive dans une maison, il se lance dans un sujet, il parle — fort bien, — pendant une heure, sur l’Italie, sur Rome, sur les cathédrales : imprimé, ce serait mieux encore.
À Rome, Cicéron et Virgile ont marqué « le point de perfection de la langue » par leurs écrits : mais plus d’un siècle avant eux, la comédie avait trouvé assez de ressources dans cette langue encore imparfaite pour atteindre sa perfection propre, et depuis elle ne faisait que décroître, quoique l’idiome latin et la littérature générale fussent en progrès. […] Ainsi ni l’épopée, ni l’éloquence, ni l’histoire, ni la satire, ni l’élégie n’ont atteint en France la même hauteur qu’à Rome.
Ces idées couraient le monde et pénétraient jusqu’à Rome, où elles inspiraient un cycle de poêmes prophétiques, dont les idées fondamentales étaient la division de l’histoire de l’humanité en périodes, la succession des dieux répondant à ces périodes, un complet renouvellement du monde, et l’avénement final d’un âge d’or 147. […] De toutes les sujétions auxquelles étaient exposés les pays nouvellement conquis par Rome, le cens était la plus impopulaire 181.
Telle de ses sapes serpente jusqu’à Rome, telle autre débouche dans l’Académie. […] Rome secourue par Genève !
L’abbé Lacordaire réussissait depuis deux années à Notre-Dame, lorsqu’il prit un parti qui dut sembler singulier et extrême à ses amis, même les plus religieux : il quitta brusquement cette position toute faite et s’en alla à Rome pour y étudier, disait-on, mais en réalité pour s’y préparer à prendre l’habit de dominicain, et nous revenir de là avec la robe blanche du frère prêcheur. […] Il croissait sous la triple garde de ces fortes vertus ; il croissait comme un enfant de Sparte et de Rome, ou pour mieux dire encore, et pour dire plus vrai, il croissait comme un enfant chrétien, en qui la beauté du naturel et l’effusion de la Grâce divine forment une fête mystérieuse que le cœur qui l’a connue ne peut oublier jamais.
Ils allèrent d’abord tous deux au jardin du Luxembourg, comme les séditieux de Rome se retiraient sur le mont Aventin ou sur le mont Sacré, et là ils décidèrent de ne plus retourner au collège qui leur était inutile, et d’étudier ensemble librement : Nous exécutâmes notre résolution, dit Perrault, et pendant trois ou quatre années de suite, M. […] Quant à celle-ci, il ajoute : « La pensée du péristyle est de moi, et l’ayant communiquée à mon frère, il l’approuva et la mit dans son dessin, mais en l’embellissant infiniment. » Le charlatanisme du cavalier Bernin, qu’on fait venir exprès de Rome, est bien démasqué dans ces Mémoires, et l’on y entend même les rudes jurons dont l’accueillait tout bas Colbert, en dissimulant tout haut.
Son mariage à Rome Rappelons les circonstances de son mariage, qui ne sont connues que de ses intimes. […] Augier arriva à Rome.
Il nous semble que Cinna et Horace, Phèdre et Iphigénie, Mithridate et Britannicus, Œdipe et Mérope, Brutus et Rome sauvée, tragédies puisées, les unes dans le théâtre grec, les autres dans les annales de l’ancien Univers, et toutes imitées ou créées avec un égal génie, sont des œuvres modernes et françaises, en dépit de leur origine ; qu’elles ne sont ni des calques, ni des copies, ni des pastiches ; qu’il y a de la sève et de la vie, et qu’enfin ce ne sont pas là tout-à-fait, comme on l’a dit, les productions d’un art pétrifié. […] Si je pouvais me croire le droit de leur adresser quelques avis, je leur dirais : Laissez enfin pour morts ces héros de la Grèce et de Rome, que nos poignards tragiques ont épuisés de sang ; faites revivre les personnages des âges chrétiens et chevaleresques : mais gardez-vous d’appliquer à ces sujets d’un temps barbare, les règles d’une poétique plus barbare encore, et n’imitez pas ce peintre de nos jours, qui voudrait représenter les princes et les guerriers du dixième siècle, dans le style gothique des vitraux de leurs chapelles, ou du marbre de leurs tombeaux.
Et elle tente le Brenn : ne veut-il pas être empereur de Rome, et de la Gaule soumise à Rome ? […] De ces doctrines, il a possédé ce qu’un mondain de Rome en attrapait. […] Nous voici premièrement à Rome. […] C’est à Rome que son héros a rencontré la marquise Gianelli. […] La marquise Gianelli a quitté Rome pour Paris.
Sa plume n’a jamais été plus ferme, bien que dans les Affaires de Rome elle se soit montrée plus légère.
Un catholique éclairé, qui sortait de France, était tout étonné du catholicisme superstitieux et un peu idolâtrique d’Anvers, de Fribourg, de Tolède ou de Rome : désormais il n’y aura plus lieu à cet étonnement.
Comme exception au grand fait que je signalais tout à l’heure, on cite M. l’abbé de Cazalès, fils de l’illustre Constituant ; après des études approfondies qu’il est allé suivre à Rome, il a été ordonné prêtre depuis quelque temps.
Là où d’autres n’ont vu qu’une tyrannie violente et passagère, qu’une dictature militaire en un temps de siège, qu’une contrefaçon classique des souvenirs républicains d’Athènes et de Rome, lui, il y trouve le premier essai pratique d’une réorganisation future.
Et à toutes ces factices richesses je préférerais quelques vers inestimables de Ronsard, de Racine ou de Verlaine… Les sous-titres des Trophées indiquent assez que son souci fut plutôt celui d’un historien en vers que d’un véritable chanteur : La Grèce et la Sicile, Rome et les Barbares, le Moyen Âge et la Renaissance, l’Orient et les Tropiques.
il lui semble que jusqu’ici on a beaucoup trop vu l’époque moderne dans le siècle de Louis XIV, et l’antiquité dans Rome et la Grèce ; ne verrait-on pas de plus haut et plus loin, en étudiant l’ère moderne dans le moyen-âge et l’antiquité dans l’Orient ?
Elle reprendra nos poëtes d’avoir fait d’une intrigue amoureuse la cause de tous les mouvemens qui arriverent à Rome quand il s’y forma une conjuration pour le rappel des tarquins, comme d’avoir répresenté les jeunes gens de ce tems-là si polis et même si timides devant leurs maîtresses, eux dont les moeurs sont connuës suffisamment par le recit que fait Tite-Live de l’avanture de Lucrece.
Comme le dit Ciceron en parlant de quelques poëtes dramatiques illustres dans la Grece et à Rome, c’est sans se ressembler qu’ils ont réussi également.
On voit par les satyres de Juvenal, qu’il se formoit à Rome des assemblées nombreuses pour entendre réciter les poëmes que leurs auteurs vouloient donner au public.
Horace seroit moins odieux s’il tuoit Camille dans le temps même qu’elle profere ses imprécations contre Rome.
Enfin ceux qui sentent tout le prix des talents, et qui ont le goût des arts, voient avec intérêt, à la suite des princes, des généraux et des ministres, les noms des artistes célèbres ; de Lully, de Mansart, de Le Brun ; de ce Claude Perrault, qu’on essaya de tourner en ridicule, et qui était un grand homme ; de la Quintinie, qui commença par plaider avec éloquence, et qui finit par instruire l’Europe sur le jardinage ; de Mignard, dont ses parents voulurent faire un médecin, et dont la nature fit un peintre ; du Poussin, qui, las des intrigues et des petites cabales de Paris, retourna à Rome vivre tranquille et pauvre ; de Le Sueur qui mérita que l’envie allât défigurer ses tableaux ; de Sarrazin, qui, comme Michel-Ange, fut à la fois sculpteur et peintre, et eut la gloire de créer les deux Marsis et Girardon ; de Varin, qui perfectionna en homme de génie l’art des médailles ; enfin du célèbre et immortel Callot, qui eut l’audace, quoique noble, de préférer l’art de graver, à l’oisiveté d’un gentilhomme, et qui imprima à tous ses ouvrages le caractère de l’imagination et du talent.
L’action est en Italie, surtout à Rome, sous Marc-Aurèle. […] Au chant XVI, nous apprenons que la Rome papale se vautre dans la fange. […] Il assista aussi au couronnement de l’empereur Ferdinand, à Francfort, et aux fêtes du jubilé, à Rome. […] « Quand Berlioz part pour Rome, dit encore M. […] Il est vrai que Berlioz n’a pas goûté sans réserve le séjour de Rome, mais le romantisme n’y était pour rien.
Le chevalier s’en alla droit à Rome, ayant hâte de confesser son péché. […] Quand il sut qu’il était parti de Rome, il fut très inquiet, « car s’il était parti, c’était par désespération, dont il se sentait très coupable ». […] Il nous rapporte ensuite qu’étant à Rome en 1422 il fut interrogé fort curieusement, par plusieurs seigneurs lorrains et bourguignons qui se trouvaient là, sur la caverne de la Sibylle, où ils s’imaginaient à tort qu’il avait pénétré. […] Il va remercier les ermites, repasse à Norcia, et s’empresse d’aller à Rome, où le pape l’absout de sa témérité en considération du but de son voyage et de sa résistance à la tentation. […] Le voyage de Rome semble l’indiquer : des monts Sibyllins à Rome la route n’est pas longue, et on prétend même que, par un temps clair, on peut, de leurs hauteurs, apercevoir le dôme de Saint-Pierre.
La diplomatie de chaque nation est l’expression de son caractère : Égoïste, superbe, religieuse, humanitaire et philosophique, en Angleterre ; Héroïque, généreuse et versatile, en France ; Immorale, cauteleuse et improbe, en Prusse ; Modeste, honnête et intéressée, en Hollande ; Ombrageuse et amphibie, en Belgique ; Persévérante, longanime, sans scrupule, mais non sans honnêteté, en Autriche ; Vaine, chevaleresque et loyale, en Espagne ; Grecque, habile, à petits manèges et à grandes vues, en Russie ; Consommée, universelle, sachant toutes les langues des cabinets, à Rome, Rome, la grande école de la diplomatie moderne, puissance qui ne vit que de politique sur la terre, d’empire sur les consciences, de ménagements avec les cours, de résistance derrière ce qui résiste, d’abandon de ce qui tombe, d’acquiescement aux faits accomplis ; Dépendante et adulatrice, dans les petites cours d’Allemagne et d’Italie, clientes de la force et de la victoire ; Hardie, inquiète, insatiable, en Piémont ; prompte à tout recevoir, quelle que soit la main qui donne ; prête à tout prendre, quelle que soit la main qui laisse envahir ; Alpestre, rude, pastorale, probe, mais intéressée, en Suisse ; non dépourvue d’une sorte d’habileté villageoise, se faisant appuyer par tout le monde, mais n’appuyant elle-même personne contre la fortune ; Enfin, simple et franche en Turquie, jouissance arriérée dans la voie de la corruption des cabinets européens ; puissance de bonne foi, dont la candeur est à la fois la vertu et la faiblesse ; puissance naïve qui n’a jamais eu de diplomatie que la ligne droite ; puissance qui a toujours cru à toutes les paroles, et qui n’a jamais manqué à la sienne ; puissance, enfin, destinée à être la grande et éternelle dupe de tous les cabinets, dupeurs de son ignorance et de sa loyauté. […] C’est une superstition hébétée du peuple, digne des aruspices de Rome au temps des augures. […] On l’avait vu à Athènes, à Sparte, à Rome, à Paris, partout : les révolutions populaires les plus éclatantes avaient toutes été faites par l’aristocratie tendant la main au peuple ; partout les Solon, les Gracques, les César, les Russell, les Sidney, les d’Orléans, les Mirabeau, les la Rochefoucauld, les Clermont-Tonnerre, les Lauzun, les Talleyrand, les Sieyès, les la Fayette, tribuns du peuple ou tribuns des armées, avaient été nécessaires à la démocratie pour lui donner l’idée, la parole, le mouvement, la force, la popularité des révolutions.
Ainsi toutes les découvertes des anciens Égyptiens appartiennent à un Hermès ; la première constitution de Rome, même dans cette partie morale qui semble le produit des habitudes, sort tout armée de la tête de Romulus ; tous les exploits, tous les travaux de la Grèce héroïque composent la vie d’Hercule ; Homère enfin nous apparaît seul sur le passage des temps héroïques à ceux de l’histoire, comme le représentant d’une civilisation tout entière. […] Joignez-y l’histoire des premiers siècles de Rome, qui nous présente le meilleur commentaire de l’histoire fabuleuse des Grecs ; en effet Rome ayant été fondée lorsque les langues vulgaires du Latium avaient fait de grands progrès, l’héroïsme romain jeune encore, au milieu de peuples déjà mûrs, s’exprima en langue vulgaire, tandis que celui des Grecs s’était exprimé en langue héroïque. […] Défense historique des lois grecques venues à Rome contre l’opinion moderne de M.
Ce n’est point le poète qui est censé parler dans ces vœux et dans ces jouissances anticipées de bonheur champêtre : c’est un usurier, Alfius, qui, tout d’un coup épris, pour une raison qu’on ne dit pas, d’un merveilleux amour des champs, veut quitter les affaires et la Bourse de Rome pour aller cultiver la terre de ses mains et pratiquer la douceur des géorgiques : mais cette belle disposition ne tient pas ; le naturel l’emporte, et tous ces fonds qu’Alfius a retirés le 15 du mois, il cherche à les replacer dès le 1er du mois suivant. […] Après la mort d’un de ses fils, il trouva pourtant le moyen d’aller à Rome pour se distraire et se consoler, de s’y attacher à M. de Noailles, l’ambassadeur, et d’y rester environ deux ans ; mais il fallut revenir et reprendre la vie de province avec les ennuis du métier.
Mais il est bon de considérer que les conversions qui sont le plus en agréable odeur à Rome ne sont pas celles des païens, ni celles des juifs, ni celles même des protestants et des hérétiques, ce sont celles des schismatiques. […] Voyageant en Italie en 1824, Mme Swetchine avait rencontré Mme Récamier à Rome ; elle en parlait dans une lettre à Mme de Montcalm avec beaucoup d’impartialité : « Le duc de Laval est de tout, disait elle, Mme Récamier n’est de rien et paraît préférer sincèrement la vie retirée.
Qu’est-ce que cette mollesse et finesse de l’air que les Anciens trouvaient au ciel d’Athènes, que les Latins du temps des Césars croyaient ressentir à Rome (proprium quemdam gustum urbis), que Voltaire recommandait si fort aux poëtes trop absents de Paris, et dont lui-même, à ce qu’il semble, il savait se passer si bien ? En combien d’endroits de ses lettres Cicéron se montre préoccupé de ce je ne sais quoi si réel et si indéfinissable, soit que, du fond de la Cilicie, il écrive à un de ses amis plus heureux, qui vit, comme il dit, à la lumière : « Urbem, urbem, mi Rufe, cole et in ista luce vive 39, » soit qu’il écrive à cet autre qui se plaignait de lui, et qui tout d’un coup, en arrivant à Rome, change de ton : « Il a suffi du seul aspect de la ville pour te rendre ta première urbanité, adspectus videlicet urbis tibi tuam pristinam urbanitatem reddidit 40 !
Ernest, secrétaire d’ambassade à Rome, a reçu un ordre de retour ; il part demain pour Paris ; de là il courra à Chamalières. […] Il est des douleurs tellement irrémédiables à la fois et fécondes, que, malgré la fragilité de notre nature et le démenti de l’expérience, nous nous obstinons à les concevoir éternelles ; faibles, inconstants, médiocres nous-mêmes, nous vouons héroïquement au sacrifice les êtres qui ont inspiré de grandes préférences et causé de grandes infortunes ; nous nous les imaginons comme fixés désormais sur cette terre dans la situation sublime où l’élan d’une noble passion les a portés. — Mais nous n’en étions qu’au départ de Rome.
L’évêque de Meaux s’imposait à Rome par ses services à l’Église, à laquelle il conquérait par la main du roi la France protestante au catholicisme ; il s’imposait à Versailles par son ascendant à Rome, au monde, par la sublimité de son génie.
Il y a longtemps, que, sous Domitien, un avocat nommé Matemus faisait à Rome des lectures très applaudies de sa tragédie de Caton, dont bien des traits choquaient les puissances. […] À Athènes, dès l’origine, il en fut ainsi ; à Rome, la tragédie, importée tard, et toute de cabinet, n’eut aucune influence sur l’esprit national.
En Italie, à Rome, pendant un voyage qu’il y fit en 1638, à l’âge de vingt-quatre ans, il résolut de ne donner sur lui aucune prise et de s’acquérir à tout hasard une bonne renommée dans une cour ecclésiastique. Retz nous le dit, et Tallemant, qui était du voyage et de sa compagnie, nous le confirme expressément : « Il le faut bien louer d’une chose, dit Tallemant, c’est qu’à Rome, non plus qu’à Venise, il ne vit pas une femme, ou il en vit si secrètement que nous n’en pûmes rien découvrir. » Avec cela il s’appliquait à relever cette modestie de passage d’une grande dépense, de belles livrées, d’un équipage très cavalier ; et un jour, pour soutenir le point d’honneur et plutôt que de céder le terrain dans un jeu de paume, il fut près de tirer l’épée avec sa poignée de gentilshommes contre toute l’escorte de l’ambassadeur de l’Empire.
Henri IV l’y nomma et fit négocier l’affaire par son ambassadeur à Rome. Richelieu n’avait que vingt ans et quelques mois : il fallut bien des instances pour obtenir les bulles ; lui-même il alla en personne à Rome, et y fut sacré le 17 avril 1607.
Du reste, si les Hohenstaufen inspiraient toujours quelque inquiétude à Rome, l’esprit des peuples pouvait rassurer les pontifes contre l’ambition des souverains. […] Ce qu’il fit pour l’administration de Rome et comme prince temporel pour l’Italie ; ce qu’il accomplit comme Pape en Allemagne, où il fut heurté par les prétentions de l’Empire ; sa belle tutelle du jeune Frédéric en Sicile ; sa conduite avec Jean-sans-Terre, ce prince qui mettait toujours, par ses fautes, la fortune du côté de ses ennemis, comme il y mettait le droit par ses crimes, tous ces succès brillants, incontestés, ne sauraient compenser le mal de ses fautes, surtout de cette persécution albigeoise contre laquelle il n’osa s’élever du haut de sa chaire de pontife.
En un mot, si Rome est justement le foyer tout trouvé d’une école de peinture, le centre le plus naturel pour l’architecture est Athènes.
Aussi est-ce la forme la plus fréquente de l’antithèse : le choc des mots fait éclater le contraste des idées : Enfant, on me disait que les voix sibyllines Promettaient l’avenir aux murs des sept collines, Qu’aux pieds de Rome, enfin, mourrait le temps dompté, Que son astre immortel n’était qu’à son aurore….
Ils donnèrent l’exclusion à celui de tant de beaux génies qui firent dans leur temps l’admiration de Rome, & qui sont encore les délices des amateurs de la Latinité.
Castelar, aux Cortès, le lendemain de l’incident des Carolines et dans sa célèbre prosopopée à Rome en développe les moyens et le but.
Quand on ne crut plus rien à Athènes et à Rome, les talents disparurent avec les Dieux ; et les Muses livrèrent à la barbarie ceux qui n’avaient plus de foi en elles.
Dans Rome et sous le regne de Tibere, celui de tous ses princes qui sçut le mieux se faire obéïr, il y eut des principaux officiers de la garde de l’empereur tuez ou blessez dans le théatre en voulant y empêcher le désordre, et pour toute punition le sénat donna permission aux préteurs de releguer les auteurs de pareils tumultes.
En attendant les miracles de son tombeau, nécessaires à la canonisation dont Rome, dit-on, s’occupe en ce moment, Wallon a posé le miracle, visible et tangible, des apparitions de l’héroïque Mystique qui a sauvé la France, et c’est ainsi qu’il aidera pour sa part à cette canonisation désirée… C’est, je crois, la première fois qu’un membre de l’Académie des Inscriptions ose, sur le sujet le plus contesté et le plus en proie aux fascinantes explications des imaginations hostiles, confirmer nettement la réalité du surnaturalisme dans l’Histoire, quand la tendance générale et presque universelle est de l’en chasser.
Les peuples qui brûlèrent Rome avaient des prétentions à la gloire ; chez eux les scaldes chantaient les héros ; souvent même ils gravaient ces chants et ces éloges, ou dans les forêts, ou en pleine campagne, et l’on en trouve encore aujourd’hui sur les rochers du nord.
L’Allemagne lui doit de n’avoir rien à envier à la Grèce ou à Rome. […] Après avoir terminé Faust dans la paisible solitude de son séjour à Rome et en avoir envoyé seulement quelques fragments à ses amis d’Allemagne, il revint à la pure épopée, son premier amour poétique. […] Herman et Dorothée VIII Goethe ébaucha à Rome la première conception de ce poème bourgeois, de cette idylle de la petite ville allemande, dans le poème d’Herman et Dorothée, un de ses plus délicieux ouvrages.
Patriarcale en Orient, théocratique dans les Indes, monarchiquement sacerdotale en Judée et en Égypte, royale en Perse, aristocratique en Italie, démocratique en Grèce, pontificale à Jérusalem et dans Rome moderne, élective et anarchique dans les Gaules, représentative et hiérarchique en Angleterre, chevaleresque et monacale en Espagne, équestre et turbulente comme les hordes sarmates en Pologne et en Hongrie, assise, immobile et formaliste en Allemagne, mobile, inconstante, militaire et dynastique en France, la forme du gouvernement varie partout, la souveraineté jamais. Du patriarche d’Arabie au mage de Perse, du grand roi de Persépolis au démagogue d’Athènes, du consul de Rome aristocratique au César de Rome asservie dans le bas empire, du César païen au pontife chrétien souverain dans le Capitole ; de Louis XIV, souverain divinisé par son fanatisme dans sa presque divinité royale, aux chefs du peuple élevés tour à tour sur le pavois de la popularité ou sur l’échafaud où ils remplaçaient leurs victimes ; des démagogues de 1793, du despote des soldats, Napoléon, affamé de trônes, aux Bourbons rappelés pour empêcher le démembrement de la patrie ; des Bourbons providentiels de 1814 aux Bourbons électifs de 1830, des Bourbons électifs, précipités du trône, à la république, surgie pour remplir le vide du trône écroulé par la dictature de la nation debout ; de la république au second empire, second empire né des souvenirs de trop de gloire, mais second empire infiniment plus politique que le premier, calmant dix ans l’Europe avant d’agiter de nouveau la terre, agitant et agité aujourd’hui lui-même par les contrecoups de son alliance sarde, insatiable en Italie, contrecoups qui, si la France ne prononce pas le quos ego à cette tempête des Alpes, vont s’étendre du Piémont en Germanie, de Germanie en Scythie, de Scythie en Orient, et créer sur l’univers en feu la souveraineté du hasard ; de tous ces gouvernements et de tous ces gouvernants, la souveraineté, souvent dans de mauvaises mains, mais toujours présente, n’a jamais failli ; c’est-à-dire que la souveraineté, instinct conservateur et résurrecteur de la société naturelle et nécessaire à l’homme, n’a pas été éclipsée un instant dans l’esprit humain. […] On dirait que l’excès même d’évidence du droit de propriété a aveuglé, en les éblouissant, ces insurgés contre la nature qu’on appelle socialistes, sans doute comme on appelait à Rome les destructeurs d’empires du nom des nations qu’ils avaient anéanties.
Et il ne se trompe pas moins dans l’idéal qu’il propose : le gentilhomme austère et pieux, qui maintient la gravité dans les mœurs et va donner une forte empreinte de sérieuse moralité aux lettres classiques, ce n’est plus à cette heure le huguenot de 1560, le soldat de Coligny ; c’est, ou ce sera tout à l’heure le janséniste, catholique malgré Rome. […] La prise de Rome sera la victoire de la raison sur les sens avec le secours de la grâce. […] Les faiseurs de romans prirent donc qui le Mexique et le Pérou, qui la Gaule française, un autre l’Asie, un autre Rome.
Léopold Baillard et le Père Aubry, l’homme de l’esprit qui souffle et l’homme de la réalité qui demeure, le prophète de la Colline et le soldat de Rome, ne vous font-ils pas songer, eux opposés, puis réconciliés dans la lumière, à ces deux ombres du Jardin, Philippe et l’Adversaire ? […] Cette course, c’est le départ des enfants d’un village savoisien, qui, ayant entendu en classe l’instituteur raconter la Croisade des enfants, celle du xiiie siècle, sont amenés par un des leurs, le petit Philibert, à se croiser eux aussi, à s’en aller à Rome pour voir le pape et communier de sa main. Une fois qu’ils sont partis, les parents courent après eux à travers la montagne, jusqu’au Mont-Cenis, conduits par le curé et l’instituteur, dont les discussions servent d’intermèdes comiques et ne perdront rien à devenir des gestes sur l’écran ; les parents les rattrapent, mais Philibert et sa sœur Annette, eux, vont toujours, vont jusqu’à Turin, jusqu’à Rome, poursuivis par les parents, par l’oncle Thomas, le curé toujours et l’instituteur encore, et il y a des chemins de fer, et il y a un aéroplane qui a une panne au mont Cenis, et qui va à Rome, et qui prend l’oncle Thomas, et ils retrouvent enfin Annette et Philibert, à la Chapelle Sixtine, avec le pèlerinage des petits communiants français, que le pape vient de recevoir. […] Disait à Spencer sa femme, À Rome, à Vienne, à Pergame, À Calcutta ? […] Le jour où l’espèce humaine aurait terminé sa mission et transmis à d’autres êtres la charge de figurer l’avant-garde à la pointe de la vie terrestre en marche, il est probable que ces êtres trouveraient moyen de recueillir l’héritage de nos livres, et qu’ils rêveraient, sur ces livres, à l’humanité, comme nous imaginons la vie d’Athènes et de Rome entre les feuillets de Platon ou d’Horace.
» Aussi, quand pour la première fois Luther aperçut Rome, il se prosterna disant : « Je te salue, sainte Rome, … baignée du sang de tant de martyrs. » Imaginez, si vous le pouvez, l’effet que fit sur un pareil esprit si loyal, si chrétien, le paganisme effronté de la Renaissance italienne. […] « Je ne voudrais pas, disait-il au retour, pour cent mille florins n’avoir pas vu Rome ; je me serais toujours inquiété si je ne faisais pas injustice au pape320. Les crimes à Rome sont incroyables ; personne ne pourra croire à une perversité si grande s’il n’a le témoignage de ses yeux, de ses oreilles, de son expérience… Là règnent toutes les scélératesses et les infamies, tous les crimes atroces, principalement l’avidité aveugle, le mépris de Dieu, les parjures, le sodomisme… Nous autres Allemands, nous nous gorgeons de boisson jusqu’à nous crever, tandis que les Italiens sont sobres. […] And yet nevertheless, daily when she was in health, she failed not to say the crown of our lady, which after the manner of Rome, containeth sixty and three aves, and at every ave, to make a kneeling. […] Voyez les Dialogues de Galilée ; c’est la même idée qui, en même temps, est poursuivie à Rome par l’Église et défendue en Angleterre par l’Église.
Il passe le temps de Pâques à Rome ; il en revient beaucoup plus protestant qu’il ne l’était en y allant. […] Après son court temps de Rome il fait en vingt jours le tour de la Sicile. […] Ceux qui lui disent : Faites comme à New-York, faites comme à Paris, faites comme à Rome, faites comme à Berlin, ont encore du dessous. […] Même par la Rome calviniste, la Rome authentique demeure inimitable. […] Madeleine par exemple a pu devenir une sainte au ciel, mais elle n’eût pu être présentée dans un salon de Rome. » Amiel vit dans la Rome calviniste, dans le haut, dans la Cour Saint-Pierre, presque au Vatican.
Entre les noms que nous pourrions rappeler, citons celui de M. de Laval, qui s’en est si bien souvenu plus tard, sous la Restauration, lorsque ambassadeur à Rome, il reçut madame Gay et sa fille Delphine, avec l’accueil le plus hospitalier, et leur fit cordialement les honneurs de la ville éternelle. […] Avec beaucoup de patience et de courage, je réaliserais, sur la France au dix-neuvième siècle, ce livre que nous regrettons tous, que Rome, Athènes, Tyr, Memphis, la Perse, l’Inde, ne nous ont malheureusement pas laissé sur leur civilisation, et qu’à l’instar de l’abbé Barthélémy, le courageux et patient Monteil avait essayé sur le moyen âge, mais sous une forme peu attrayante. » Mais retournons à la mansarde de la rue Lesdiguières. […] Il n’accepta rien des mythologies et des traditions du passé, et il ne connut pas, heureusement pour nous, cet idéal fait avec les vers des poëtes, les marbres de la Grèce et de Rome, les tableaux de la Renaissance, qui s’interpose entre les yeux des artistes et la réalité. […] L’auteur se promène dans la Rome des empereurs, sans hésiter un instant, du quartier de Suburre au mont Capitolin. […] Parti d’Ingres, ayant traversé Delacroix comme pour colorer son dessin si pur, il était depuis longtemps lui-même un maître, et tout dernièrement nous signalions son influence sur les plus hardis élèves de l’école de Rome.
En vain allegue-t-on, pour en établir la nécessité, que les spectateurs qui ne changent point de place, ne sauroient suposer que les acteurs en changent : mais quoi, ces spectateurs, pour savoir qu’ils sont au théatre, s’en transportent-ils moins aisément dans Athenes ou dans Rome, où agissent les héros qu’on leur représente ? […] Dans le quatriéme : ce héros aux portes de Rome qu’il assiége, et qu’il a réduite à la derniere extremité ; les députations des consuls et des prêtres ; et enfin les prieres et les larmes d’une mere qui obtient grace pour Rome, d’un fils qui sent bien, en la lui accordant, que les volsques vont le punir de sa clémence comme d’une trahison. […] Le premier combat se donne dans Rome, entre le premier et le second acte ; et il ne faut pas abuser de ce que je dis que Romulus lui seul défendit longtems le pont contre les sabins ; le tems se mesure là, à l’effort qu’il avoit à soûtenir ; et quelques minutes en ce cas, deviennent un tems considérable. […] Et ne pourois-je pas dire que j’ai pû sans excès supposer au fondateur de Rome autant de force et de courage qu’en fit paroître dans la suite un simple citoyen. […] Titus lui a protesté qu’il l’aime plus que jamais, et que l’absence ni le tems ne lui sauroient ravir son coeur ; ce qui est bien éloigné de la moindre jalousie ; cependant il ajoûte, en s’interrompant, que Rome… l’empire… et il sort pour ne point achever ce qui n’est déja que trop intelligible.
C’était se révolter contre le propre triomphe de leur cause ; chaque école victorieuse meurt vite de l’abondance de son succès ; même sans avoir pris Rome, elle a sa Capoue. […] Il a transféré son siége d’empire de Rome à Byzance.
J’avais pardonné cependant, quand je me rappelai que ce même écrivain, toujours pur selon lui et ses amis, avait fait la cour à l’empereur pour obtenir la place de secrétaire d’ambassade à Rome, sous le cardinal Fesch ; qu’il avait ensuite été le favori de M. de Fontanes, favori lui-même de la princesse Élisa ; qu’il passait son temps à Morfontaine, dans l’intimité de cette famille couronnée ; qu’il avait obtenu par elle l’emploi de ministre plénipotentiaire en Valais ; qu’il avait, il est vrai, donné sa démission après le meurtre du duc d’Enghien ; mais que, dans sa harangue à l’Académie, peu de temps après, il avait proclamé Napoléon le nouveau Cyrus, en termes d’un poétique enthousiasme ; le fond de mon cœur n’était pas sans quelque scrupule sur l’immaculée pureté du bourbonisme de M. de Chateaubriand. […] Il fut atterré d’enthousiasme comme Horace la première fois qu’il entendit Virgile à la table d’Auguste, après les proscriptions de Rome.
En 1500 paraissent à Paris les Adages d’Érasme ; c’est toute la lumière de l’antiquité qui se répand à flots sur le monde : dans ce petit livre est ramassée la quintessence de la sagesse ancienne, la fleur de la raison d’Athènes et de Rome, tout ce que la pensée humaine suivant sa droite et naturelle voie peut trouver de meilleur et de plus substantiel, avec cette forme exquise et simple qui s’était perdue depuis tant de siècles. […] Plus savant que Marot, possédant parfaitement le grec comme le latin, traduisant, paraphrasant en français, ou imitant en leur langue les poètes de Rome, il représente mieux l’esprit de l’humanisme : mais il est surtout italien, et il unit la froideur maniérée du pétrarquisme à quelques restes de raide subtilité qu’il a hérités de son père Octovian.
Le dôme de Saint-Pierre est immense ; on sait que Michel-Ange voyant le panthéon, qui étoit le plus grand temple de Rome, dit qu’il en vouloit faire un pareil, mais qu’il vouloit le mettre en l’air. […] nous ont été formidables, Satrique & Cornicule étoient des provinces : nous rougissons des Boriliens & des Véruliens ; mais nous en avons triomphé : enfin Tibur notre fauxbourg, Preneste où sont nos maisons de plaisance, étoient le sujet des voeux que nous allions faire au capitole » ; cet auteur, dis-je, nous montre en même tems la grandeur de Rome & la petitesse de ses commencemens, & l’étonnement porte sur ces deux choses.
On pourrait presque dire qu’il confisque la papauté à son profit en l’arrachant de Rome pour l’établir à Avignon. […] La cour de Rome intervient pour empêcher la vente de la Henriade coupable de flétrir la Saint-Barthélemy et de célébrer Coligny, un huguenot.
Dans un voyage qu’elle fit à Rome en 1827, elle fut reçue au Capitole membre de l’Académie du Tibre ; elle fit ensuite, comme Corinne toujours, le pèlerinage du cap Misène. […] Et d’abord ne cherchez point dans Cléopâtre la vérité historique, la Rome ni l’Égypte de ce temps-là.
La cour de Rome, en particulier, voyait en ce défenseur de l’autel et du trône un héros et presque un saint échappé au martyre, et, à sa sortie de France en 1792, l’abbé Maury fut comblé par le pape Pie VI de tous les honneurs et de toutes les dignités auxquelles un homme d’Église pouvait prétendre : nonce, archevêque et bientôt cardinal (1794)34. […] Le cardinal Pacca rappelle une pasquinade qui courut à Rome lors de sa nomination, et où on le peint comme un renard peu sûr, habile à prendre le vent .
Bonneval, se voyant au pied du mur et prêt à être livré à ses ennemis, avait chargé son domestique de lui amener un Turc instruit pour lui expliquer ce qu’il avait à faire et la sainte formule qui devait le protéger : Lamira (c’était le domestique), m’ayant lu cet écrit, me dit : « Monsieur le comte, ces Turcs ne sont pas si sots qu’on le dit à Vienne, à Rome et à Paris… » Je lui répondis que je sentais un mouvement de grâce turque intérieur, et que ce mouvement consistait dans la ferme espérance de donner sur les oreilles au prince Eugène, quand je commanderais quelques bataillons turcs. […] Il s’agissait, pour Bonneval, de s’évader de Turquie, et, en s’embarquant sur une frégate napolitaine qui croiserait dans l’Archipel, de venir à Rome chercher un asile, un lieu de réparation honorable et de repos.
Quand Louis XIV eut besoin d’évêques capables et à lui dans ses dissentiments avec la cour de Rome, il songea à l’évêque de Valence, et le trouva tout disposé. […] Il commença ses études à Périgueux, les continua à Paris au collège de Navarre, fut reçu bachelier en Sorbonne ; mais, trop jeune pour passer outre dans ses degrés, il songea à faire le voyage de Rome.
Dans le cours d’histoire qu’il professa aux Écoles normales après la Terreur (1795), s’élevant avec raison contre l’abus qu’on a fait des études grecques et romaines, il va pourtant jusqu’à l’excès quand il dit : Oui, plus j’ai étudié l’Antiquité et ses gouvernements si vantés, plus j’ai conçu que celui des Mamelouks d’Égypte et du dey d’Alger ne différaient point essentiellement de ceux de Sparte et de Rome, et qu’il ne manque à ces Grecs et à ces Romains tant prônés que le nom de Huns et de Vandales pour nous en retracer tous les caractères. […] Je visitai d’abord, dit René, les peuples qui ne sont plus : je m’en allai m’asseyant sur les débris de Rome et de la Grèce, pays de forte et d’ingénieuse mémoire… Je méditai sur ces monuments dans tous les accidents et à toutes les heures de la journée.
A Rome, le raffinement commençant de la noblesse, après la prise de Corinthe, précéda sa capitulation devant les tribuns et les dictateurs ; et le dilettantisme de la classe élevée sous Auguste la livra sans défense aux Césars. […] Que ce soit bien la pratique des plaisirs artistiques qu’il faille accuse de ces défaillances et non l’opulence, l’exemple de la défense de Carthage contre Rome le montre, et celui de l’Angleterre, qui, malgré une extrême richesse, est restée vivace, parce que sans doute les plaisirs esthétiques n’y sont, n’y étaient naguère, le partage que d’un très petit nombre.
Rome même entendra sa voix ; et un jour cette ville maîtresse se tiendra bien plus honorée d’une lettre du style de Paul adressée à ses citoyens, que de tant de fameuses harangues qu’elle a entendues de son Cicéron. […] c’est que Paul a des moyens pour persuader, que la Grèce n’enseigne pas, et que Rome n’a pas appris.
Tel était l’enthousiasme qui animait autrefois le paysan du Danube, et qui le fit admirer dans le sanctuaire de l’éloquence par le sénat de Rome. […] On y demandait, comme dans nos tribunaux, plus de raisons que de pathétique ; et les juges d’Athènes, ainsi que les nôtres, eussent fait perdre à Cicéron la plupart des causes qu’il avait gagnées à Rome.
Le christianisme, naissant au sein d’un peuple grossier, promettant à ses apôtres les fers et la mort ; annonçant à Rome et à Athènes, au sein des lumières, la morale d’un homme qui venait d’expirer sur la croix, renversant les idoles jusque dans les métropoles du culte idolâtre ; contredisant tous les orgueils de l’homme ; les chrétiens, mourant comme leur maître, et donnant leur mort même pour preuve de leur mission ; consentant ainsi à l’ignominie du supplice ou à la honte du mensonge : tel est le tableau que présente l’établissement du christianisme. […] La cour de Rome s’est expliquée à cet égard en dernier lieu.
, et parmi lesquels il pouvait très bien se trouver deux ou trois jésuites, non parce qu’ils étaient jésuites, mais parce qu’ils étaient hommes et au contraire pas assez jésuites, et il a retourné l’envie de ces jésuites pas assez jésuites contre Rome et la Papauté. […] » ; eh bien, parce qu’on les lui laissa, parce qu’on lui fournit des litières qui le portèrent doucement à Rome, quand il y fut mandé, au lieu de l’y traîner à la queue d’un cheval de gendarme, écoutez bien cette conclusion !
Cet ennemi acharné des Français à Rome était sincère, je le crois, dans le Barde de la Forêt Noire, dans la Vision, alors qu’il célébrait en beaux vers l’affranchissement espéré de l’Italie sous le Consulat et même sous l’Empire. […] Élevez-le, tel que Constantin le fit resplendir sur son front impérial, en alliant les aigles de Rome au labarum divin.
Ajoutez-y l’impossibilité, dans les circonstances présentes, qu’entre de tels jouteurs il ne fût pas un peu question de Rome, du Pape !