S’il n’avait jamais plus faussement pronostiqué, on ne saurait l’en blâmer. […] Le roi le sait, dit-on ; mais le roi est faible. […] On ne saurait de termes plus expressifs. […] Personne ne sait comment ceci finira. […] si vous saviez combien je l’aime !
L’aimable et moins hardi Pavillon n’était point ainsi ; je ne sais s’il se tourmenta beaucoup de la renommée, mais il ne la méprisait pas et crut la posséder suffisamment. […] Cassat, me disait : « Quand j’ai lu Théocrite, je lis encore Fontenelle ; je préfère l’un, mais je sais passer à l’autre. […] Ses Sylvandres sont quelquefois pressants, et ses Iris savent rougir de manière à se faire comprendre. […] On sait le mot peu platonique de Mme de La Sablière, repris depuis par Figaro : « Eh quoi ! […] que je vous aie jamais parlé ni écrit à Charleville ; car, s’il en savait quelque chose, cela nous mettroit en mauvaise intelligence, et feroit cesser celle que vous savez.
A propos de ses migraines fréquentes, ce n’est pas l’étude qui en est cause, suivant lui, parce qu’il ne s’applique pas beaucoup à ce qu’il lit : « Je ne sais jamais, quand je commence une composition, ce que je dirai dans la seconde période. […] Or, comme on sait, Rarement à courir le monde On devient plus homme de bien ; rarement du moins, on devient plus croyant, plus occupé du but invisible. […] L’obscénité de Bayle (on l’a dit avec raison) n’est que celle même des savants qui s’émancipent sans bien savoir, et ne gardent pas de nuances. […] Quand vous aurez connu personnellement plus de personnes célèbres par leurs écrits, vous verrez que ce n’est pas si grand’chose que de composer un bon livre… » C’est dans une lettre suivante à ce même frère cadet qui se mêlait de le vouloir pousser à je ne sais quelle cour, qu’on lit ce propos charmant : « Si vous me demandez pourquoi j’aime l’obscurité et un état médiocre et tranquille, je vous assure que je n’en sais rien…. […] Aussi on m’avouera qu’un homme qui a presque toujours la plume et les livres à la main ne sauroit trouver assez de temps pour toutes ces choses.
Dieu sait avec quels tremblements et quelles angoisses ! […] Voilà, en vérité, tout ce que je sais sur moi. […] On ne sait pas encore à qui le télégramme est adressé. […] Veux-tu savoir ce que c’est ? […] Il savait et pouvait.
Il sait la place du mot et du sentiment, et les chiffrerait au besoin. […] Mais le jour de l’éruption, le sait-il ? […] Je ne sais ; mais voici ce qu’il peut faire. […] Il y a, je le sais, mille idées de désolation auxquelles on ne peut rien […] — Si l’on savait !
Cependant Pajou en sait trop dans son art pour ignorer que la sculpture veut être plus grande, plus piquante, plus originale, et en même temps plus simple dans le choix de ses caractères et de son expression que la peinture, et qu’en sculpture point de milieu, sublime ou plat ; ou comme disait au sallon un homme du peuple : tout ce qui n’est pas de la sculpture est de la sculpterie. […] Je ne sais ce que j’aurais produit à votre place ; je me serais renfermé longtemps dans les ténèbres ; j’aurais assisté à la mort de Pélopidas ; et je crois que j’y aurais vu autre chose. […] Certes cela ne manque pas de ce que vous savez. […] Je ne sais de qui et placé je ne sais où. […] Je ne sais de qui ; mais vrai, vivant, parlant, original.
Nous apprend-il enfin ce que nous ne savions pas, à nous autres qui restons chez nous ? […] À travers la fumée des usines et des locomotives, j’ai entrevu, pour les curiosités du savoir, quelques antiquités sur les bords de l’Ohio et sur le plateau mexicain ; pour les plaisirs de l’imagination, une poétique nature, la chute du Niagara, les palmiers des Tropiques. » Chateaubriand nous en avait donné quelque idée… N’importe ! […] La forme du livre est facile, et elle serait agréable si l’auteur, qui sait sourire, se permettait de sourire, et n’empalait pas son esprit sur le piquet du sérieux. […] Son histoire de Marseille, qui comprend tant de faits et à laquelle il sait rattacher tant de choses, est écrite avec une rapidité pleine d’éclairs. […] Pour notre compte, nous ne savions pas que la France eût besoin de chercher, en ce moment, une sève qui lui manque, et que toute notre vie d’État dût refluer dans le port de Marseille, parce qu’il est un des plus brillants entrepôts de commerce que nous ayons sur la Méditerranée.
Othon passa presque pour un grand homme pour avoir su mourir, et Pétrone, l’homme le plus voluptueux de son siècle, se donna la mort avec plus de tranquillité que Caton. […] L’homme, plus éclairé, apprit que le courage était de souffrir, et que l’honneur n’était pas de prévenir la mort, mais de savoir l’attendre. […] On sait qu’il se repentit ; c’est à la postérité à juger s’il y a des remords qui puissent effacer un pareil crime. […] Nous savons qu’il enseigna l’éloquence avec éclat. […] Il ne savait pas qu’il y a une fierté généreuse, qui honore le bienfaiteur même, et une bassesse de reconnaissance qui peut l’avilir.
Mais ici encore faisons attention, et sachons distinguer. […] Il ne savait rien de rien. […] Je ne sais où ! […] Il ne savait pas pardonner. […] Il sait voir.
Dieu est donc éternel, infini, parfait, vivant, tout-puissant ; il sait tout ; il est partout. […] Aujourd’hui même, on ne saurait le dépasser qu’en commençant par se mettre à son école. […] Il change de retraite : on dirait qu’il sait qu’on le forcera plus facilement à cause de sa graisse. […] Lui-même, tout sincère qu’il peut être avec sa propre conscience, ne le sait pas. […] Mais il ne faut jamais lui accorder qu’une place secondaire ; et quand l’homme doit prendre une grande décision, il vaut mieux qu’il sache ce qu’il doit faire que de savoir ce que l’on fait.
Pour peu qu’on ait lu, on sait que le mot poésie ne saurait être appliqué à toutes les œuvres où l’expression affecte une forme rythmique fixe, à toutes les œuvres versifiées. […] D’autre part le fait simple de savoir toujours ce qu’il pense et ce qu’il fait supprime de son âme la passion, le premier mouvement, la sincérité. […] Il ne sut jamais se résigner à ce qu’il savait être la vérité. […] Et la gloire lui sera mesurée aux portions meurtries de son âme qu’il saura servir proprement au public. […] Mais on ne saurait considérer ces œuvres poétiques comme célèbres, ni même comme connues du public.
À toutes les époques cependant et dès avant la mort de Monsieur, elle sut s’y faire une retraite et une sorte de solitude. […] Devenue libre elle-même, elle les voulut près d’elle, et sut jouir presque en simple particulière de cette amitié unie et constante à laquelle elle croyait. […] Madame savait cela et ne continuait pas moins son train, usant de son privilège de princesse, disant chemin faisant des vérités sans gêne ou des injures à ceux même qui, en décachetant le paquet, devaient y trouver le leur : Du temps de M. de Louvois, on lisait toutes les lettres aussi bien qu’à présent, mais on les remettait du moins en temps convenable ; maintenant (février 1705) que ce crapaud de Torcy a la direction de la poste, les lettres se font attendre un temps infini… Comme il ne sait pas beaucoup d’allemand, il faut qu’il les fasse traduire. Je ne lui sais nullement gré de son attention. […] — Je ne sais si, en formant son cabinet de médailles, Madame avait une vue si haute et si sévère ; du moins, par ce plus remarquable de ses goûts, elle se montrait bien la mère du Régent, c’est-à-dire du plus brillant et du plus instruit des amateurs.
Son défaut particulier, c’est de garder un reste de Scaliger en français, d’avoir des paroles qui sentent leur xvie siècle, de dire à ses adversaires qu’ils ne savent ce qu’ils disent, et de citer M. […] Ce n’était pas ici comme pour La Motte qui posait en principe qu’il était parfaitement inutile de savoir le grec pour juger du point en litige ; l’abbé Terrasson savait le grec, mais il n’en avait pas plus pour cela le sentiment du beau. […] Sa femme passait pour en savoir plus que lui en ces deux langues, en antiquités, en critique, et a laissé quantité d’ouvrages fort estimés. Elle n’était savante que dans son cabinet ou avec des savants ; partout ailleurs simple, unie, avec de l’esprit, agréable dans la conversation, où on ne se serait pas douté qu’elle sût rien de plus que les femmes les plus ordinaires. […] » C’est la seule sentence que Mme Dacier sut trouver sous sa plume, un jour qu’elle était vivement pressée par un gentilhomme allemand d’écrire sur un livre déjà rempli de noms illustres, sur un album comme nous dirions.
Il ne faudrait pas trop presser les idées de Bailly sur son peuple primitif qui savait tant de choses. […] Les États généraux étant convoqués, il raconte que, le 21 avril 1789, se rendant de sa maison de Chaillot au district des Feuillants pour y nommer des électeurs, il eut, par un jeune homme qu’il rencontra et dont il ne savait pas le nom, le premier avis qu’il y serait nommé l’un des électeurs, lui-même : Je le remerciai de cette opinion et n’y comptai pas plus. […] Il y mêle dans son récit de ces effusions de sensibilité dont il n’est jamais avare, et qui répandent sur ces scènes grandioses je ne sais quelle teinte encore amollie. […] Bailly prévôt des marchands, ou plutôt maire de Paris ; et le digne homme, toujours modeste, mais toujours cédant et s’abîmant en reconnaissance, ne sait qu’accepter avec sanglots : Je ne sais pas si j’ai pleuré, dit-il, je ne sais pas ce que j’ai dit ; mais je me rappelle bien que je n’ai jamais été si étonné, si confondu, et si au-dessous de moi-même. […] Je ne sais ce qu’on pouvait y gagner, car il n’est que trop vrai que Bailly, condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire, et conduit le 12 novembre 1793 au Champ-de-Mars, lieu désigné pour son exécution, eut à y subir des outrages inaccoutumés, et devant lesquels la mort elle-même n’est plus qu’un bienfait.
Poli, doué, à ce qu’il semble, des avantages extérieurs et d’un grand esprit de sociabilité, aimant à se répandre, à voir, à savoir, à observer, et se plaisant à verser chaque matin sur une idée aisément éclose un courant de versification facile, il était heureux et si bien dans son élément, que le dégoût ne lui serait point venu. […] Sénecé, auteur d’opéras et d’intermèdes de circonstance, avait eu probablement affaire à Lulli et savait par où il péchait. […] Et ces dernières gentillesses, avec les explications qui s’y rattachent, ne sont plus, sachez-le bien, dans la bouche de Virgile ; cette fois c’est Catulle qui est censé expliquer tout cela à Clément Marot, lequel à son tour l’insère dans sa lettre à Sénecé. […] Malgré cette espèce de réforme et de révolution apportée par Martial dans l’épigrarame, et qui y a fait dominer l’esprit, quelques modernes ont su lui conserver un grave, un généreux accent, et parfois y ressaisir un air de grandeur. […] Le Brun, le plus complet des modernes en ce genre, en a résumé, au reste, toute la théorie dans l’épigramme suivante : Le seul bon mot ne fait une épigramme ; Il faut encore savoir la façonner.
On a fort discuté pour savoir si Lamennais, à un moment de sa jeunesse, et avant d’entrer dans l’état ecclésiastique, avait cessé entièrement de croire. […] je l’ignore ; mais je sais qu’elle ne peut renaître qu’après un bouleversement complet et universel… Cela ne m’empêchera pas de lutter jusqu’au bout. […] — Je ne saurais mieux comparer Lamennais, pour son empressement à devancer les temps, qu’à un homme qui aurait dans la tête une montre à répétition qui lui sonnerait l’heure à chaque minute. […] Renduel, et je ne sais plus comment les choses s’arrangèrent. […] On sait le reste ; on sait que sa dernière navigation ne fut pas plus exempte que l’autre de bourrasques et de tempêtes.
Tantôt c’est une beauté non moins éblouissante, mais d’une ambition plus variée, qui sait unir les plaisirs à la politique, le jeu des cabinets et des cours aux intrigues d’éclat, qui mène de front la galanterie et les affaires, et, sur le pied déjà de souveraine, attire à soi les plus graves philosophes politiques ou impose le respect aux plus grandes dames de Paris : qui les a rencontrés une seule fois ne saurait jamais les oublier, ces deux yeux d’une clarté d’enfer et qui faisaient lumière dans la nuit. […] Ainsi, par exemple, elle dira : « C’est seulement dans le Ciel que les Anges ont autant d’esprit que les démons. » On est dérouté au premier aspect, et l’on est tenté de demander : comment diantre sait-elle cela ? En y réfléchissant, on voit que ce n’est qu’une manière moins prévue de dire ce que chacun sait, — que les diables sur la terre ont d’ordinaire plus d’esprit que les anges, qui souvent sont un peu bêtes. […] » Je ne m’inquiète pas du fond de la pensée ni de savoir s’il est exact de supposer à ce vieux cœur breton de telles tendresses, mais on a peine à comprendre, quand on a vu M. de Lamennais, que l’idée de Clorinde ait pu venir à personne à son sujet. — D’autres fois, c’est la parfaite justesse qui manque aux idées de Mme Swetchine. […] Pour en être resté avec Mme Swetchine à ce degré de haute estime où j’ai même glissé le mot d’admiration, on ne saurait s’imaginer quantité d’injures signées ou anonymes, manuscrites ou imprimées, que j’ai eu à essuyer.
Mais encore une fois, je le maintiens, l’art ne saurait être totalement indépendant de la sympathie, et portant tout entier sur des monstres. […] Ce que je sais, c’est qu’on ne sait rien ou presque rien de direct sur l’antique Cartilage. […] Savez-vous quelle eût été la forme la plus naturelle, la plus vraie à adopter, dans l’état actuel de la science, pour qui voulait nous entretenir de ce vieux monde punique ? […] Il a été, relativement, favorable à Salammbô, et je suis loin de m’en plaindre ; mais il a paru y sacrifier Madame Bovary, et je ne saurais y consentir. Il nous présente, sur la foi de je ne sais quelle lettre d’un ami et confident, M.
Guéroult de ne pas savoir à qui il parle ni de quoi il parle. […] Il le faut pourtant, car la politique ne saurait être longtemps affaire d’enthousiasme, et les choses de tous les jours se doivent traiter par le bon sens. […] avons-nous affaire ici à un article de foi, à je ne sais quel souffle divin, un et indivisible ? […] Mais l’humanité enfin est émancipée, je le sais ; elle n’a plus de déluge à craindre, à la bonne heure ! […] Un Joseph II savait et sentait tout cela.
Il y a, à ce sujet, toute une histoire ou historiette assez amusante et qu’on sait en détail. […] Muse, sais-tu combien je t’aime ! Sais-tu depuis quel temps ? […] Quant à Clotilde de Surville, elle était, je l’avoue, ma favorite ; je la savais par cœur, je l’aimais, je croyais en elle. […] Il a de la jeunesse je ne sais quelle idée qui la lui fait paraître plus longue et plus inépuisable qu’elle ne l’est.
Pour ce nouveau-venu de même, ce moment est plus pénible qu’il ne saurait le dire, et il sent avec angoisse combien il lui sera difficile de se faire pardonner sa témérité. […] Marc Monnier le savait : la littérature n’est pas une chose morte, un cadavre qu’on puisse disséquer et dont il suffise de classer et de définir les parties. […] N’est-ce pas grâce à la forme prestigieuse que les poètes ont su leur donner, que la plupart des idées se sont imposées à notre conscience ? […] Je viens à vous — vous le savez, on vous l’a dit, il y aurait affectation de ma part à ne pas l’avouer — sans habitude de l’enseignement ni de la parole. […] Il faut qu’il en soit ainsi, car, sans cette sympathie qui unit étudiants et professeurs dans un travail commun, un enseignement littéraire ne saurait être qu’un infécond bavardage.
Dès qu’elle sut quelque chose, son premier besoin fut de l’enseigner et de se faire maîtresse d’école ; elle prenait ses écoliers où elle pouvait. […] Une telle vocation semblerait indiquer des goûts austères ; mais ici cette vocation sait très bien se combiner avec des goûts romanesques, et c’est un trait encore et des plus essentiels dans le caractère de Mme de Genlis. […] Elle sait tout faire et comment tout se fait, elle s’entend au cidre comme à la harpe. […] Je n’ai le droit d’exprimer aucun jugement personnel sur un prince que la versatilité française est en train d’exalter et d’amplifier pour le moment, après l’avoir précipité ; seulement je sais qu’un jour, pendant cinq courtes minutes, trois académiciens étaient admis en sa présence, et qu’il trouva moyen de leur dire la date de la fondation de l’Académie de la Crusca, ce qu’aucun des trois ne savait ; et il n’était pas fâché de le dire. […] Quant à ses œuvres littéraires, j’en dirai quelques mots, bien qu’on ne sache trop aujourd’hui à quoi s’arrêter.
Les temps sont différents, les analogies seraient illusoires et trompeuses : mais l’idée générale d’étudier les personnages de réparation et d’ordre après ceux de révolution et de ruine, et d’en évoquer l’esprit, ne saurait être que bonne et utile dans son ensemble. […] Il nous rappelle ces personnages de prudence et de savoir, « mais de plus de prudence encore que de savoir », dont, sous les empereurs, les avis et les réponses étaient réputés des décisions. […] En même temps, par son sang-froid habile, il sut assez l’irriter pour l’amener à produire imprudemment et à lire en pleine audience les pièces décisives qui lui firent perdre sa cause. […] L’Ancien Régime était à bout ; l’esprit s’était retiré de cette vieille monarchie durant le long affaissement de Louis XV ; ceux mêmes qui en étaient les gardiens naturels y portaient, sans le savoir, les plus rudes atteintes. […] Dans ce Mémoire, si plein de justice, de vérité et de toutes les droites inspirations humaines, on voudrait vers la fin quelques accents de plus, je ne sais lesquels, mais comme un Cicéron en aurait su trouver.
On ne sait sur quoi compter avec eux. […] Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire. […] Que sais-je ? […] Le génie est intolérant sans le savoir à force d’être lui-même. […] Vous ne savez jamais avec eux où vous en êtes.
Je ne sais quoi d’inculte et de grossier, mêlé aux plus grands raffinements, en était le témoignage extérieur le plus certain. […] Moreau (de Tours), et qui, on le sait aujourd’hui, est une pure fiction. […] Je ne sais sur quoi l’auteur peut fonder une pareille thèse. […] » En d’autres termes, nous ne savons rien, absolument rien sur les conditions physiques du génie. Il est juste de reconnaître que le savant champion de la thèse paradoxale que nous venons de discuter a su la défendre avec beaucoup de verve et de talent.
J’en sais de diverses espèces, plusieurs tout à fait excentriques, sceptiques, polythéistes, bouddhistes, matérialistes purs, panthéistes parfaits. […] Je vais chez eux chaque semaine ; ils me permettent de les écouter ; quelquefois même ils veulent bien me donner des conseils, dont je sais mal profiter. […] Vous savez que les physiologistes, après avoir décrit, compté, classé les fonctions et les organes, concluent ordinairement en admettant une force vitale. […] Quelle part l’aspect du ciel y a, petite ou grande, personne ne le sait. […] C’est quelque chose ; j’apprends à me défier de cette phrase, et je sais désormais qu’il faut s’en servir peu ou point.
Qui le saura ? […] Savoir qu’on ne peut pas savoir, connaître qu’on ne peut pas connaître… ah ! […] Vous ne le savez pas. […] De ne pas savoir mépriser. […] — Je n’en sais rien.
Quand on sait ou qu’on croit savoir assez de latin, on passe en rhétorique : c’est alors qu’on commence à produire quelque chose de soi-même ; car, jusqu’alors, on n’a fait que traduire, soit de latin en français, soit de français en latin. […] Je ne parle point ici des ballets où la religion peut être intéressée : je sais que cet inconvénient est rare, grâce à la vigilance des supérieurs ; mais je sais aussi que, malgré toute cette vigilance, il ne laisse pas de se faire sentir quelquefois. […] Les successeurs du rhéteur dont je parle ne sauraient trop s’éloigner de ses traces. […] En France, on sait peu de gré à quelqu’un de remplir les devoirs de son état ; on aime mieux qu’il soit frivole. […] On ne la saura jamais que très imparfaitement.
Ce n’est plus le karrick brûlant qui tentait les gourmets du vice, mais c’est je ne sais quelle fade blanquette. […] On sait s’il en eut un et s’il en abusa. On sait si ce talent était brillant, et charmant, et amusant, — trop amusant ! […] Michelet, qui a passé sa vie à faire de l’histoire, devrait savoir cela. […] on ne sait pas ce qu’on peut gagner, quand on n’a plus d’idées, à devenir sentimental !
C’est une fille qui ne sait que suivre son plaisir et n’est point capable de faire fortune, même dans le vice. […] Ce qui m’intéresse c’est de savoir si la pauvre Esmeralda va être la victime de sa haine. […] L’amour-propre des vaincus a le droit d’être un peu susceptible ; le seul bien qui leur reste, c’est leur réputation : elle ne saurait leur être trop précieuse. […] Attendons de précieuses révélations, qui ne sauraient manquer de venir, sur la tannerie, la corroirie, les égouts et les abattoirs. […] Le naturalisme a un ennemi plus redoutable que ses adversaires, à savoir lui-même.
Sans le surcharger ridiculement d’un sentiment froid & puérile, sans y étaler une philosophie vaporeuse, propre à faire hurler la musique ou la dénaturer, sans le parsemer de ces petits riens à prétention, qui ne sont accueillis qu’au défaut de quelque chose, il a su y répandre de l’intérêt, du naturel, de la gaieté, de la finesse, & tous les agrémens dont il est susceptible ; il a su, en un mot, y peindre le vrai caractere de la Nation, que ses Rivaux ne s’occupent qu’à abâtardir & à défigurer. […] Ses Ouvrages, peu lus aujourd’hui, parce qu’ils sont écrits d’un style dur & ennuyeux, dégoûterent, comme on sait, Louis XIII de toute autre espece de lecture. […] Ses Antiquités Gauloises & ses Antiquités Françoises supposent une étude & un travail dont on doit lui savoir gré.
Je ne sais pas. […] Savoir, savoir encore plus. […] Savoir, savoir encore plus ! […] Elle ne sait rien, et on croit qu’elle sait tout. […] On n’en sait rien, et il est impossible de le savoir.
Lors vous savez ce qui advint. […] Je le sais. […] Mais je le sais. […] Savez-vous ce que c’est que ce comité ? […] Je ne sais si je ne me trompe.
L’intuition est pénible et ne saurait durer. […] Nul ne le sait. […] « Nous savons tout », tel est le postulat de cette méthode. […] On ne saurait la représenter par des images. […] On sait avec quelle sympathie James les a étudiées.
Je m’abstiens, et tu sais pourquoi. […] … — Je ne sais pas lire. […] — Mais oui, car je sais lire. […] Je ne le sais pas. […] Balzac le sait.
Don Diego, sans me répondre, alla rapporter mes paroles à Francesco, qui en eut tant de peine qu’il ne savait que devenir. […] Mais bientôt je sus, par M. […] « Le majordome Riccio, mon ennemi, était impatient de savoir comment les choses s’étaient passées. […] Mais il savait tout ce que j’avais souffert, et il refusa absolument de se remettre à son service. […] La duchesse, l’ayant su, ne put s’empêcher de dire que, si je m’en étais rapporté à elle, j’aurais eu cinq mille écus d’or.
quand l’histoire s’abaisse et se souille, ne pas abaisser son jugement, ne pas laisser souiller sa pensée, et c’est là ce que Μ. de Cassagnac a su faire. […] L’historien qui est au niveau de sa tâche peut influer sur ces faits en travail et, qui sait ? […] Et le soir de ces journées haletantes et cruelles, et quand il saigne encore, qui sait ? […] Ma citation, probablement, ne serait agréable qu’à l’Université, à l’École des Chartes et à l’Académie, parce qu’elle détournerait de lire leur ennemi qu’on croirait, qui sait ? […] Sans sa poésie et l’échafaud, qui saurait maintenant qu’André Chénier fut un grand journaliste ?
Roger, qui fut frappé de son savoir ; il vint à Paris en 1813. […] Elle fit partout de funestes miracles : on vit bien qu’elle pouvait tout, mais on ne vit pas ce qu’elle saurait respecter. » Ce que M. […] Avant de savoir que M. […] Nul ne le sait que nous ; et ce que le monde admire ensuite de nos œuvres, n’est guère que le reflet affaibli et l’ombre d’un sublime moment envolé. […] Il y aurait dès l’abord des pâturages inclinés et de ces tableaux de mœurs antiques que savent les hommes des hautes terres.
nous ne savons l’incompréhensible univers. […] Sully-Prudhomme n’a pas su transporter dans son Eden les meilleurs et les plus doux des sentiments humains. […] Faustus jouissait comme nous jouissons : il sait ici ce que nous savons, et le poète ne pouvait, en effet, que lui prêter une science humaine. […] … Tu sais comment me fut rendu Ce repos que j’avais, en t’oubliant, perdu. […] Pascal n’entend pas satisfaire en eux cette curiosité tout entière ; il leur explique pourquoi ils ne peuvent savoir.
Puis nous rechercherons si ce mécanisme n’a point sa limite dans un élément qu’on n’y saurait réduire : non pas l’esprit pur, mais la sensation même, avec l’appétit qui en est inséparable. […] Les lois de la mémoire et de l’association pourraient s’appeler des lois de sélection cérébrale ou intellectuelle, et il n’est pas moins intéressant de savoir comment survivent ou revivent les idées que de savoir comment subsistent les individus ou les espèces dans la lutte pour l’existence. […] On croit qu’il y a des représentations de perceptions et de pensées, mais non de sentiments ; on se figure je ne sais quelles images réfléchies, je ne sais quels fantômes intermédiaires entre la réalité et la non réalité ; mais, en fait, on ne peut se rappeler une pensée qu’en la repensant, une impression éprouvée qu’en l’éprouvant de nouveau à un degré plus faible, une action accomplie qu’en la recommençant sans la continuer ni l’achever. […] Se souvenir, c’est agir ou pâtir, tout comme savoir c’est faire. […] Certains malades ont oublié une des langues qu’ils savent ; d’autres ne savent plus écrire et savent encore parler ; d’autres ne savent plus parler et savent écrire ; d’autres ne peuvent ni parler ni écrire, mais reconnaissent le sens des mots qu’en prononce ou qu’on écrit.
Il a connu ce jour de faveur et de complaisance, et il a su s’éterniser. […] Il ne sait pas même la poser. […] En France, ce pays positif, vous ne savez pas à quel point on l’aime ! […] Mais ce qu’il voit à la place, sait-il le décrire ? Sait-il le montrer ?
On sent que l’Auteur sait penser & faire penser, mérite aussi rare qu’utile ; qu’il a du goût & de la raison, de l’imagination, & de la sensibilité. […] Quiconque saura apprécier un style noble sans emphase, correct sans sécheresse, précis sans obscurité ; les richesses du savoir & l’art de les mettre en œuvre sans affectation ; le talent de l’analyse & celui du récit ; la profondeur & la justesse des idées, réunies à la vivacité de l'expression qui les anime & à la netteté qui les rend sensibles, admettra sans peine Madame de Saint-Chamond parmi les la Fayette, les Dacier, les Chatelet, & les autres femmes qui ont honoré leur sexe & notre Littérature par leur imagination ou par leur savoir.
Je ne sais quelle est cette Délie4, mais Maurepas était un bien mince oracle pour mériter qu’on y bornât sincèrement ses vœux, et Bernis ne disait point cela par politesse ; il le pensait comme il le disait. […] : Je ne sais de qui sont ces Quatre Saisons, lui écrit Voltaire, qui aime à broder sur ce thème à tout propos ; le titre porte par M. le C. de B. […] Dès ce temps-là, et à travers les compliments, toutes les critiques lui furent faites : « On me demande, dit-il dans un petit écrit en prose de 1741, comment il est possible qu’un homme fait pour vivre dans le grand monde puisse s’amuser à écrire, à devenir auteur enfin. » Et à ces critiques grands seigneurs et de qualité, il répondait « que, s’il n’est pas honteux de savoir penser, il ne l’est pas non plus de savoir écrire, et qu’en un mot ce sont moins les ouvrages qui déshonorent, que la triste habitude d’en faire de mauvais… ». […] On sait qu’il fut un des grands protecteurs de Beaumarchais à ses débuts : ici on le voit tendrement lié avec Bernis, en qui il a reconnu talent et avenir. […] Du moins on ne saurait mieux marquer à quel prix était, selon lui, la considération : et, quoi qu’aient pu dire des chroniques secrètes, il sut dès ce temps-là l’obtenir.
Dans cette seconde génération, Voltaire trouva donc des juges très éclairés, très équitables de mesure, et qui surent faire les deux parts. […] Par un canal sûr qu’il a auprès du régent (et il était à portée d’en avoir plus d’un parmi ses amis), il a parole d’obtenir un privilège pour la formation de je ne sais quelle compagnie ; les capitalistes sont tout trouvés. […] Je ne sais pas si elle aura plus, mais elle m’a fait rire dans le temps que j’étais au désespoir. […] Je ne sais si je n’ai pas renoncé entièrement à l’envie dangereuse de me faire juger par le public. […] Heureux qui sait se dérober de bonne heure aux séductions de la renommée, aux fureurs de l’envie, aux jugements inconsidérés des hommes !
— On ne comprend ce qui peut se cacher là-dessous que quand on le sait déjà. […] Par je ne sais quel raffinement d’humilité, elle se mettait toutefois fort au-dessous de son incomparable amie. […] Je sais ce qu’une âme pieuse peut espérer des délices de sa réunion avec le Grand Être ; mais cependant le Ciel nous paraîtrait-il bien le Ciel, si nous ne pouvions joindre à cette idée sublime de notre destination future quelques idées sensibles ? […] J’en sais qui diraient : C’est de l’amour encore, alambiqué, vaporisé, extravasé dans d’autres tissus et tourné à l’intellect. […] Il semble que, pour être attiré à elle, il faut la connaître davantage, et après de si brillants succès rien assurément ne saurait être plus flatteur que de compter presque autant d’amis qu’autrefois d’adorateurs.
A qui savait lire, Collé était parfaitement connu auparavant. […] Bonhomme emploie les mots de la langue au hasard, sans en savoir la valeur. […] Le XVIIIe siècle le savait de reste, et il a joui de Collé comme de son bien ; il l’a apprécié à sa valeur. […] Ce dernier y mit de l’insistance et sut se l’acquérir. […] Sachons-le, mais n’y insistons pas ; car ce n’est pas son meilleur moment, et il convient de ne prendre les hommes simplement distingués que dans leur bon moment.
On ne saurait assez admirer vraiment le train singulier des esprits et le va-et-vient des opinions en ce capricieux et toujours gai pays de France. […] Pour les femmes, même honnêtes, c’est un ragoût ; elles vont, elles courent dès le réveil, sans le savoir, à l’attrait illicite et voilé. […] L’argent, l’argent, on ne saurait dire combien il est vraiment le nerf et le dieu de la littérature d’aujourd’hui. […] On sait ce qu’il est devenu au sein de son triomphe, depuis la désorganisation des partis. […] Ce sont des questions qui ne sauraient se décider avec quelque fruit et avec tout leur piquant, qu’en reprenant un à un les noms les plus autorisés de nos jours.
L’article Buffon par Cuvier, qui se lit dans la Biographie universelle, ne saurait non plus s’omettre ; chaque mot y a sa mesure et son poids. […] Je ne sais où l’on a pris que le style de Buffon a de l’emphase : il n’a que de la noblesse, de la dignité, une magnifique convenance, une clarté parfaite. […] On pourrait lui appliquer le même éloge pour les Époques de la nature ; il sait et voit ces choses d’avant l’homme pour les avoir regardées de près. Richardson, en vérité, ne sait pas mieux l’intérieur de la famille Harlowe que Buffon ne paraît savoir ces époques à jamais inconnues et évanouies qu’il rend présentes, cet intérieur de l’univers auquel il nous fait assister. […] Seulement, il fallait l’attendre, le saisir à ses heures et savoir l’écouter.
Lorsqu’on sut qu’une copie furtive de ces Mémoires était livrée à l’impression et sur le point de paraître, le Régent demanda au lieutenant de police d’Argenson quel effet ce livre pouvait produire. […] Nous ne savons pas ce qu’il aurait pu faire dans ce rôle tout nouveau. […] Et puis il y a, nous le savons, de certains moments où des maladies de même nature éclatent à la fois dans divers pays : cela est vrai des maladies physiques et aussi des épidémies morales. […] Retz, qui, pour nous aujourd’hui, parce que nous savons sa vie et ses confessions, paraît un ecclésiastique des plus scandaleux, ne semblait pas tel de son vivant à ceux de son corps et à son troupeau. […] Le cardinal de Retz, on le voit, en savait aussi long sur la force du tiers état que l’abbé Sieyès.
Il se donne à nous comme dénué de toute ambition, de tout intérêt personnel : « Mon grand défaut, mon imperturbable défaut est l’antipathie pour le mouvement. » Il avait pour principe qu’il y a de bons défauts, et qu’il ne s’agit que de savoir en prendre son parti et s’en arranger pour y trouver du bonheur. […] D’un autre côté, ceux qui s’arment de ce qu’un homme d’esprit a fait pour en conclure qu’il ne saurait faire autre chose, ces personnes-là, sous l’Empire ; ne manquaient pas de répéter, quand on leur parlait des écrits sérieux de M. […] Fiévée, se montra avec lui « simple, spirituel, coquet et confiant », comme il savait l’être quand il voulait séduire, et, pour conclusion, il l’envoya en Angleterre, avec ordre d’observer ce pays, avec qui on était nouvellement en trêve, et de lui en écrire. […] Il se pose trop à nos yeux sur le pied d’égalité avec celui qu’il informe et devant qui il cause : « On ignorait ce que contenait cette correspondance, dit-il, mais on savait qu’elle existait ; il ne s’en cachait pas, ni moi non plus. […] Cette sorte de loi qui préside à la réputation de Voltaire s’est assez vérifiée jusqu’ici : il était très en hausse sous la Restauration, il est en baisse pour le moment, depuis qu’on sait où mènent les oppositions et les Frondes.
Edouard Drumont est un journaliste… de métier, mais qui sait s’élever jusqu’à l’écrivain… de fonction. […] franchement, il fallait qu’on sût cela. […] … Seulement, soyez étonnés, soyez terrassés d’étonnement, ô vous qui savez ces Mémoires, que tout ce qui lit sait par cœur ! […] Il devait donc savoir ce qu’il faisait quand il parlait en ses dépêches comme il y parlait à Dubois ! […] Et pour qui sait réfléchir, jamais un crime plus grand n’avait été commis par un Roi plus grand, mais auquel la lâcheté des hommes avait trop appris que rien n’était impossible à la Royauté… Eh bien, Saint-Simon, à son tour, est aussi grand que le crime de Louis XIV !
Seulement, qu’il suffise de savoir que, tout en relevant de Strauss, il se permet de le critiquer et tombe au-dessous de lui dans sa malencontreuse critique. […] Le langage fut constitué dès le premier jour, mais il faut savoir ce que M. […] Nous savons ce que l’enfant et le sauvage nous donnent, quoique M. […] Renan, s’il dit réellement ce qu’il veut dire et s’il croit ce qu’il affecte de savoir ! […] Renan n’a pas su aborder par les côtés grands et féconds une question où tout se réduit à savoir si la pensée, l’acte pensant, l’intellectus agens, a sa mappemonde encyclopédique et son piédestal d’équilibre eu dehors de la parole qui la corporise ; absolument la même question que celle de l’âme, obligée au corps et à la terre dans la conquête successive de sa propre possession.
En s’y reportant lui-même à son tour, en repassant sur ses anciennes traces, le maître vient d’y répandre la lumière qui est inséparable de sa plume comme de sa parole ; il n’a pu sans doute rendre à ces premiers canevas tout le développement et tout le souffle qui s’est évanoui avec l’improvisation même ; mais il a su y mettre partout la précision, la netteté, l’élégance, indépendamment de quelques riches et neuves portions dont il les a relevés ; il a su faire enfin de cette suite de volumes sérieux un sujet de vive et intéressante lecture. […] Il y a même des moments où j’ai tant de respect pour la philosophie, que je crois qu’elle n’existe véritablement que chez celui qui la trouve, et qu’elle ne saurait ni se transmettre ni s’enseigner. […] Mais l’esprit humain ne se comporte pas ainsi ; il est impatient et même un peu séditieux de sa nature, il ne sait pas se tenir tranquille au gré des régnants. […] Cousin dans ces divers essais de sa jeunesse et qu’on avait l’honneur de le connaître : cet esprit si libre, si étendu, si dégagé des formes, n’était pas de tout point représenté dans ces expositions premières ; je ne sais quel mélange d’école y nuisait. […] Cousin, il n’y a pas seulement le professeur et l’orateur qui fait concurrence à l’écrivain, il y a le causeur, celui que vous savez, de tous les jours, de toutes les heures.
Je ne sais si ce tableau est destiné pour une église ; mais c’est à faire damner le prêtre au milieu de sa messe, et donner au diable tous les assistants. […] Il ne sait s’il doit fuir ou rester. […] Je ne sais pourquoi, car son affaire lui a bien réussi. […] Est-ce qu’un homme sait qu’il est mort ? Est-ce qu’il sait qu’il est ressuscité ?
Elle les exprime clairement et hautement, car elle sait ce qu’elle est, surtout en France. Elle sait que, dans ce pays où la pensée, plus pratique qu’ailleurs, ne s’enivre point de ce capiteux Idéalisme qui est comme l’opium de l’Allemagne, elle est toute la philosophie. […] C’est là ce que Jobez, qui est économiste, c’est-à-dire plus ou moins matérialiste, qu’il le sache ou qu’il l’ignore ! […] Mère à qui la tendresse avait appris la vraie science, l’Église savait mieux que l’Économie politique de nos jours le mystère de la douleur humaine et ses profondes complexités. […] Dès qu’il ne s’agissait plus de la rigueur d’une solution absolue, mais tout simplement d’un moyen à prendre pour arriver aux bénéfices de cette solution, c’est-à-dire, pour nous, en d’autres termes, à un accroissement relatif de la fortune publique, Jobez, qui sait les faits, ne pouvait se tromper.
Ce livre, grec d’origine, m’était inconnu, et qui sait s’il ne l’est pas également à la majorité des lecteurs français, — moins les professeurs de l’École d’Athènes, retour d’Athènes, et peut-être encore !! […] Cet homme, qui, selon son traducteur, a fait « se tordre de rire toute la Grèce », avec sa grossière fable de La Papesse Jeanne, n’a pas, pour nous Français qui savons rire, — qui, du moins, le savions autrefois, — une seule page gaie pour en racheter l’inspiration irrévérente et mensongère, et qui nous fasse involontairement rire, — quitte, après, à nous repentir d’avoir ri ! […] Il prend des airs très fats… « J’ai fait ce roman — dit-il — pour ceux qui aiment à rire (et on sait ce que le mot de ce siècle : “histoire de rire”, peut signifier !) […] » ayant assez d’esprit, quoiqu’il n’en ait pas immensément, pour savoir que le principe de la contradiction est si fort dans la nature humaine que quand on lui dit de ne pas faire une chose, elle la fait toujours ! […] Savez-vous ce qu’il a fallu pour que cette légende de la Papesse Jeanne, chassée comme une ignominie de toutes les Histoires ecclésiastiques qui se respectent, tuée et retuée : tuée in-folio, tuée in-quarto, tuée in-octavo, tuée in-douze, se remit à bouger sur sa planche pourrie ?
Les anciennes histoires, celles de Mezerai, de Daniel, de Velly et ses continuateurs, auxquelles (qui sait ?) […] Elle n’existait pas pour le commun des esprits, qui a pourtant besoin de savoir quelque peu d’histoire. […] Henri Martin, qui vit le moment bon, se dévoua à ce genre historique, — l’histoire pour les gens qui ne la savent pas et qui ne la sauront jamais très bien ; et il fit alors cette teinture qu’il a extrêmement travaillée, destinée à tremper le commun des esprits dans des notions d’histoire, suffisantes et convenables. […] Qui ne le sait pas ? […] Les faits dont elle est composée, qui ne les sait ?
Rapporter des faits ne constitue pas l’histoire ; il faut savoir les interpréter, regarder dessous ou dedans. […] L’esprit religieux, sacerdotal, armé de l’Espagne, qui sut, tant il était fort ! […] Grâce aux renseignements qu’on y trouve, nous savons à présent, avec plus de détails que jamais, l’heure officielle et la date précise de l’abdication du grand homme, mais les motifs décisifs et suprêmes de cette abdication, qui fut un long dessein dans cette méditative pensée, nous ne les savons pas plus que nous ne les savions hier, en lisant Robertson ; et nous voilà presque tenté, pour y comprendre quelque chose, de retourner à l’hypothétique dialogue de Sylla et d’Eucrate, cette stérile partie de raquette jouée par le génie jongleur de Montesquieu ! […] Mignet et Pichot publient, nous savons à n’en pouvoir plus douter maintenant que l’impérial Cénobite, transformé par d’autres histoires en horloger et en moine, garda son ancien personnage et n’étouffa pas son regard, son action et sa volonté politique, sous la cagoule du pénitent. […] On ne sait point ce qu’elle fut, mais uniquement ce qu’elle ne fut pas.
Hegel, qui ne le sait ? […] » avait déjà, dans son Étude sur la sophistique contemporaine, repoussé et condamné éloquemment toute cette philosophie dont la vanité ne saurait diminuer l’horreur… Il ne pouvait donc, dans son nouvel ouvrage, invoquer ou rappeler les procédés qui y conduisent. […] Sa méthode, nous dit-il, est au fond de toutes les grandes philosophies, et il le prouve en nous donnant de chacune d’elles une empreinte chaude, lumineuse, éclairée à l’intérieur et rendue translucide, comme seuls en savent lever les maîtres. […] D’autres que nous, moins gênés par les limites de ce travail qui n’a qu’un but : donner l’envie de lire à ceux qui lisent encore les choses sérieuses, pourront s’appesantir sur tous ces détails, mais nous, moins heureux, nous devons aller exclusivement et de prime saut au point important et central, à la méthode, — la méthode qui, du reste, est l’axe de tout, pour qui sait voir, dans toutes les philosophies. […] Cette méthode tient toute, il est vrai, dans le vieux procédé de l’induction, le vis-à-vis du syllogisme dans le raisonnement, et ceci menace d’être fâcheux pour les novateurs, qui s’imaginent que l’esprit humain doit procéder comme un joujou à surprise ; mais pour nous, qui savons quelle mince chose c’est, au regard de Dieu, que l’invention permise aux hommes, nous ne nous étonnerons pas de la reprise en sous-œuvre d’un procédé qu’une intelligence véritablement philosophique a su presque métamorphoser, en le grandissant… L’induction, telle que l’entend l’abbé Gratry, n’est plus le simple procédé de la raison décrit dans tous les livres de psychologie par les anatomistes de la pensée, c’est, sous sa plume, une méthode souveraine et d’un emploi sûr, dont on n’a pas jusqu’ici soupçonné la force parce que la rapidité foudroyante de ce procédé naturel a empêché de l’observer et de le fixer par l’analyse.
Franklin qui, par parenthèse, était un libraire, disait souvent que « si les fripons savaient le profit qu’il y a à être honnête homme, ils seraient tous honnêtes gens par friponnerie ». Ne peut-on pas modifier le mot de Franklin, et dire aussi qu’en matière de librairie, si on savait ce que doivent rapporter le sens et la préoccupation littéraires, chaque libraire s’efforcerait d’être littéraire, par intérêt bien entendu de commerçant ? […] Nous n’en continuerions pas moins de penser que le libraire qui ne sait que vendre servilement au goût du public n’est qu’une moitié de libraire, et n’a pas l’esprit de son état. […] Mille motifs autres que son propre jugement peuvent influer sur lui quand il s’agit d’un livre nouveau qu’il publie : ainsi la nouveauté, les coteries, l’entourage, l’action plus ou moins éloquente de l’auteur, que sais-je encore ? […] , si Balzac n’avait trahi son incognito, et l’on sait avec quel éclat.
Écrit sur le peuple et pour le peuple, ce roman ne saurait passer inaperçu aux yeux d’une Critique qui aime à trouver la moralité et le bonheur du peuple dans toutes les préoccupations du Pouvoir. […] Brucker, c’est autre chose, il n’a encore qu’une célébrité contestée, et il faut l’avoir touché dans la vie littéraire pour savoir quelle flamme peut tout à coup jaillir de cette nature de naphte, de ce volcan intellectuel. […] Nous croyons savoir que M. […] Envoyé à Nancy, il y fonda l’Espérance, revint à Paris, et, comme tous les esprits de grande origine que le sentiment de l’unité tourmente et chez qui l’inconséquence entre la pensée et la vie ne saurait durer, il y revint chrétien pratique de chrétien spéculatif qu’il avait été jusque-là. […] Mais qu’importe à cet esprit sincère qui aime la vérité ; toujours prêt à la servir avec la hardiesse insoucieuse d’un homme qui sait que la vie est un passage, — et qui n’a pas peur de mourir, sous la main des Anges, à l’hôpital !
Il est certain qu’il y a là une destinée, et, s’il y a une destinée, — Dieu sait ce qu’il fait ! […] Un critique mordant (je le sais, moi ! […] Il a été bien élevé, je le sais, mieux élevé que moi, puisqu’il l’a été pour être prêtre et qu’il est allé jusqu’à la porte du sacerdoce. […] L’Église seule sait la mesure de tout. […] L’Église seule sait juste ce qu’il faut donner d’amour et d’horreur à la mort.
Mais qui sait ? […] Nous n’en savons rien. […] Mais déjà ils ne le savent plus. […] Le désir même de savoir doit être modéré pour ne pas savoir imparfaitement les choses. […] Il sait tout et méprise tout.
Ils nous étalent leurs sentiments avec une insistance et une indiscrétion qui nous rebutent : car, nous aussi, nous savons sentir. […] Après quoi les bons nègres, qui ne savent pas conduire le vaisseau, s’entre-mangent, et les derniers meurent de faim. […] Je n’y sais de comparable que l’ironie de Gulliver. […] C’est un de ses plaisirs de se moquer de la vanité de toutes choses, et de ceux qui ne savent pas que tout est vanité mais de s’en moquer sans qu’ils s’en doutent, et sans descendre à la satire ni à la bouffonnerie, lesquelles sont indignes du sage par trop de passion ou d’expansion. […] Etre seul à savoir que l’on raille, c’est le dernier raffinement de la raillerie.
Or, les gens qui lisent mal m’ont accusé de ne pas savoir ce que je pense, même quand il s’agit d’un vaudeville. […] Enfin, quand je saurais (et je le sais peut-être) ce que je pense sur les sujets les plus importants, j’aurais encore la crainte de ne pas m’y rencontrer pleinement avec vous tous et, d’aventure, de déplaire à une partie de mes hôtes, ce qui serait mal. […] Et le triste de l’affaire, c’est qu’on est beaucoup plus intolérant pour défendre les opinions que l’on a héritées ou que l’on accepte comme le mot d’ordre d’un parti que pour soutenir celles qu’on a essayé de se faire tout seul : car alors on sait par expérience ce qui s’y mêle d’incertitude… Ah ! […] Je crois savoir que vous êtes de mon avis et que vous en avez assez des politiciens de l’ancien jeu, des Cléons sans bonté et sans grâce, sceptiques à la fois et sectaires, car l’un n’exclut pas toujours l’autre. […] Les croyants disent : « Il faut avoir été bon pour être heureux dans l’autre monde ; donc, soyons bons. » Et les incroyants : « Puisque nous ne savons rien, puisque nous n’avons rien à attendre ni à espérer, puisque nous n’apparaissons un instant sur la surface d’une des plus petites planètes du système solaire que pour rentrer aussitôt dans l’éternelle nuit, arrangeons-nous pour que ce passage ne nous soit pas trop douloureux, ou pour qu’il ne le soit qu’au plus petit nombre possible d’entre nous.
Pélissier le sait aussi bien que nous et, même s’il l’ignorait, il n’arriverait pas à démontrer le contraire. […] de Gourmont ; il ne nous juge, il ne sait de nous que ce qu’en a dit M. de Gourmont. […] Je ne sais. […] Vous manquez d’expérience, vous êtes maladroit, votre style est banal, vous ne savez pas, vous voulez savoir. […] M. van Gennep l’ignore, mais il a lu quelqu’un qui le sait : « C’est dit-il, ce que vous exposera avec vivacité et précision M. de Gourmont dans son Problème du style.
Voulez-vous savoir si une œuvre est bonne ? […] Assurément on ne saurait être plus modeste. […] (Nous sûmes depuis que c’était du Vésuve.) […] Vous ne savez pas résister à quelqu’un qui ne sait même pas ce que c’est que se battre. […] Le savant sait et s’enquiert, dit un proverbe indien ; mais l’ignorant ne sait pas même de quoi s’enquérir.
Que peut-il cependant savoir d’avance en cela ? […] Je ne sais trop. […] On ne peut rien en savoir. […] Rousseau est un « citoyen de Genève », comme on le sait et comme il le dit assez souvent pour qu’on le sache. […] Il faut savoir cela.
Savez-vous que c’est très gentil ? […] Elle se fait enlever par un petit prince de dix-huit ans ; puis sa belle-mère la reprend et c’est elle qui devient « femme d’intérieur », femme à « sentimentales confidences, coupées de détails ménagers, de haltes et de marchandages chez les fournisseurs ». — Et le petit prince don-juanesque, celui-là même qui a appris toutes les ficelles de la courtisanerie à Stanislas, en piochant ce que vous savez ; d’où tient-il ses roueries si subtiles que l’auteur s’écrie, enthousiaste : « Mais il n’a pas dix-huit ans, il a cent ans ! […] Nul n’en sut rien. » Telle Sidonie Chèbe : « Mon garçon, répétait la mère Chèbe à un cousin rougeaud, cette petite on n’a jamais su ce qu’elle pensait… »« Richard aurait voulu lire la lettre qu’elle avait écrite en partant ; mais la mère la cachait, cette lettre… Un autre jour, plus tard, quand il serait guéri. […] Léon Daudet, un souffle réel, une ampleur de narration qui lui permet d’aborder « le fort volume », ce qu’on n’ose ni ne sait plus guère.
S’il projette des objets sur le cristal des mers, il sait l’en teindre à la plus grande profondeur, sans lui faire perdre ni sa couleur naturelle, ni sa transparence. S’il y fait tomber la lumière, il sait l’en pénétrer. […] C’est Vernet qui sait rassembler les orages, ouvrir les cataractes du ciel, et inonder la terre. C’est lui qui sait aussi, quand il lui plaît, dissiper la tempête, et rendre le calme à la mer et la sérénité aux cieux. […] Mais un tableau médiocre au milieu de tant de chefs-d’œuvre ne saurait nuire à la réputation d’un artiste, et la France peut se vanter de son Vernet à aussi juste titre que la Grece de son Apelle et de son Zeuxis, et que l’Italie de ses Raphaels, de ses Correges et de ses Carraches.
Ni vous ni moi nous ne pouvons savoir ce que vous trouverez, ce qui en résultera, et je n’ai jamais prétendu, corrigées ou non, que vos pensées vaudront celles des grands écrivains ; je suis seulement convaincu qu’il n’y a pas d’autre moyen de perfectionner ses dons naturels et de mettre en œuvre son propre talent. […] Le rebours serait plutôt vrai, et l’on pourrait ainsi retourner l’axiome : « On n’est pas original, on le devient. » Les écrivains véritablement originaux ont, il me semble, voix au chapitre, et ce sont eux qu’il faut entendre, On sait comment Taine a créé son style. […] L’originalité est chose si importante que M. de Gourmont lui-même m’approuve d’avoir divisé le style en style banal et en style original, ce qui est gros de conséquences, puisqu’il sait que j’entends par originalité la recherche de l’image, le mot vivant, l’expression en relief, la force, la couleur, le pittoresque, toutes les surprises du style. […] Aussi devrait-on, dans les arts d’écrire, éviter de trop s’extasier sur les « trouvailles » des grands stylistes, le « grignotement » de la pluie ou la molle intumescence » des vagues » ; qui sait ce que les admirateurs de ce genre nous réservent ! » On n’a pas tort de nous mettre en garde contre l’excès du pittoresque et l’outrance des images ; qu’il y ait péril à trop viser l’originalité, nul ne le conteste ; mais que l’originalité soit néanmoins la qualité maîtresse du style, son essence même, si je puis dire, c’est de toute évidence, et l’on ne saurait s’abstenir de la recommander, sous prétexte qu’il y en a qui en abusent.
ou croyais-tu le savoir ? […] Plaignons-les : elles ne savent admirer ni aimer. […] Si les Russes ne savent pas se révolter contre l’oppression, ils savent soupirer et gémir. […] Ce que tout cela deviendra, Dieu le sait ! […] C’est comme s’il disait : Je suis moi, et je ne saurais être un autre.
Elle en sait autant que nous sur les ibis et les momies ! […] je saurai souffrir… pas un reproche ! […] Il est possible encore (sachons tout dire !) […] Si l’on ne savait que M. […] Mignet, sut rendre la science accommodante et familière.
On sait la large empreinte qu’en reçut le poëte qui a dit : Ce siècle avait deux ans…. […] Je sais trop bien entendre un semblable silence. […] Byron était moins accessible ; on rôdait, en quelque sorte, autour de son œuvre de mystère sans bien savoir ; des articles de M. […] Je ne sais si, dramatiquement parlant, quelques mèches grises aussi ne se sont pas glissées, depuis vingt ans, sur cette tête si applaudie. […] On ne saurait méconnaître dans cet ensemble d’efforts élévation et courage.
On veut faire, je le sais, de la farce de Patelin quelque chose de beaucoup plus ancien ; mais c’est au XVe siècle que la représentation de Patelin a dû devenir fréquente et populaire. […] Régnier, au reste (et on ne Yen saurait louer), fut aussi négatif de l’avenir que Malherbe l’était du passé. […] Selon Malherbe, il ne suffit pas de cueillir à pleines mains et de ramasser dans un pré de belles fleurs, il faut savoir encore les tresser. […] Par je ne sais quel secret défaut de l’imagination ou du cœur, il nous laisse froids, même là où il a le mieux réussi. […] — Je sais qu’à côté de Loufflers on m’opposera le gracieux, l’élégant Parny, réputé racinien en son temps dans l’élégie amoureuse ; mais, de ma remarque, l’essentiel et le principal restent vrais.
Il vaut mieux te mettre la clef en main sans savoir comment on la forge ; c’est à toi de te fier à moi, et c’est à moi d’être ton père et ta mère, puisque je les remplace seule ici. […] pourra peut-être intéresser pour toi les braves gens ; et qui sait encore s’il ne pourra pas arriver jusqu’à monseigneur le duc et t’obtenir la grâce de la vie ? […] Je songeai un peu, puis je lui dis : — Je crois que j’en sais un ! […] Dans la journée, je ne voyais que l’heure de visiter Hyeronimo pour savoir de lui les résultats de sa confidence au père Hilario. […] Mais qui le savait, excepté Dieu et le moine ?
Toute sa valeur est là : il sait mesurer la phrase à l’idée, le poème au sujet. […] On sait les strophes pénétrantes où, sortant des prisons de Meung, il confesse sa vie folle et dit son repentir. […] Il sait triompher en dedans : il n’a pas de vanité bruyante, et ce fut peut-être sa plus grande force. […] En outre, il sait le pouvoir de l’opinion ; il ne vaut rien d’avoir la conscience publique contre soi. […] Il faut savoir être honnête à propos, surtout quand on pourrait faire autrement, et que tout le monde en juge ainsi.
je ne sais. […] Moi je comprends de moins en moins ; je ne sais plus, j’en arrive au balbutiement. […] Enfin, je sais ce qu’est entendre et voir, J’entends, je vois toujours ! […] On ne sait pas d’abord. […] Elle lui dit : « Je sais qui tu es.
Il est superflu, je pense, d’avertir qu’il ne saurait être question ici d’une suite de cours spéciaux sur chacune des branches principales de la philosophie naturelle. […] L’individu pensant ne saurait se partager en deux, dont l’un raisonnerait, tandis que l’autre regarderait raisonner. […] Tout ce qu’on en peut dire de réel, quand on l’envisage abstraitement, se réduit à des généralités tellement vagues, qu’elles ne sauraient avoir aucune influence sur le régime intellectuel. […] Vous savez par quelles considérations purement chimiques l’illustre Berzélius est parvenu à balancer l’opinion de presque tous les chimistes actuels, relativement à la simplicité de ce gaz. […] Ils savent surtout que la grande crise politique et morale des sociétés actuelles tient, en dernière analyse, à l’anarchie intellectuelle.
je ne le saurais pas ! […] Mais, en attendant, la Critique, qui dès Salammbô avait prévu son épuisement définitif, peut écrire, de ses mains tranquilles, l’épitaphe de cet homme mort : « Ci-gît qui sut faire un livre, mais qui ne sut pas en faire deux ! […] Si je savais le mot tant répété : « Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? […] car Flaubert, comme les gens qui ne savent plus parler (infantes)>, en arrive à l’inarticulé et aux onomatopées ! […] Tout ce qu’on pourrait dire ne saurait donner une idée de cette platitude.
Je ne sais, et qu’importe ! […] Saurait-il y avoir d’autre roman que cela ? […] On sait quelle est ici la part de M. […] Je ne sais combien de romans M. […] Les Français seuls savent composer.
Sait-on combien Marat mort a eu d’autels et de tombeaux ? […] « Vous savez, moi, dit-elle, je n’ai jamais été au-devant de tout ça. […] Le coucher du soleil glaçait, de je ne sais quelle vapeur de chaleur, les verdures au loin. […] Je ne sais vraiment où elle a ramassé les dernières forces avec lesquelles elle va devant elle. […] Je veux savoir et je crains d’apprendre.
Jourdain, il fait de la métaphysique sans le savoir. […] Sans savoir, j’ai planté en vous par sympathie mon sentiment. […] Chacun saura reconnaître son bien et le prendre où il se trouve. […] On sait que pour l’idéaliste américain la nature n’est qu’un symbole de l’esprit. […] Ils ne savent pas.
Mais, quoi qu’il en soit des résultats ultérieurs de l’aventure du poëte avec sir Thomas Lucy, le fait même ne saurait être révoqué en doute. […] Il entrait alors également dans l’éducation d’une grande dame de savoir lire le grec et distiller des eaux spiritueuses. […] Cependant, après les avoir lues, je ne saurais partager l’opinion, d’ailleurs si respectable, de M. […] Dès que les personnages sont connus, dès que la situation est développée, on a fait son choix ; on sait ce qu’on désire, ce qu’on craint, qui l’on hait et qui l’on aime. […] Un malheur est arrivé à Shakespeare ; prodigue de ses richesses, il n’a pas toujours su les distribuer à propos ni avec art.
Honneur au grand, au bon et habile Henri IV d’avoir su contenir pendant quelques années ces éléments contraires, restés ennemis et insociables, et qui ne demandaient qu’à s’entre-choquer de nouveau ! Malheur à Louis XIV, malgré sa grandeur, n’avoir pas su les maintenir coexistants, quand le temps les pacifiait de jour en jour, et d’avoir rallumé la persécution par faux zèle et ignorance ! […] Que de pareilles scènes soient infiniment regrettables, comme l’a dit M. le rapporteur, je le sais, — je le sais par expérience et pour y avoir passé moi-même (car j’ai eu aussi, dans mon temps, ma part de ces tempêtes scolaires) [mouvement] : mais le professeur n’a mérité aucun blâme. […] Quoi qu’il en soit, la doctrine dite éclectique (il est bon de le savoir et de le dire) est des plus compromises au fond, des plus entamées à l’heure qu’il est. […] Tant il est vrai que depuis nous avons beaucoup marché : reste à savoir en quel sens !
Qui ne le sait ? […] Jamais Victor Hugo n’a su construire un livre cohérent et équilibré. […] Je sais qu’on n’arrache point sa vieille peau. […] Il sait du grec, ma sœur ! […] Ils savent la vie et ils la créent.
On sait ce que vaut et ce que peut la justice humaine. Quelque optimisme qu’on professe, on sait si notre monde est le lieu qui convient à cette sanction. […] Il se sait libre, comme il se sait un, identique, comme il se sait en possession de tout ce qui constitue l’innéité et la spontanéité de son être. […] Chacun sait ce que c’est que l’influence, l’inspiration d’un homme vis-à-vis d’un autre ; chacun sait également ce que c’est que l’influence, l’impression de la nature sur un être humain. […] Ce but est excellent, et l’on ne saurait trop applaudir aux essais tentés pour y atteindre.
Qui sait combien durera la nôtre ? […] Ne veut-elle pas savoir tout ce qu’elle sait d’une manière raisonnable, dans un ordre qui soit celui de la raison ? […] Tant que l’homme ne se connaît pas, il ne connaît rien ; car nous ne pouvons rien savoir qu’autant que nous savons que nous sommes ; tout savoir quelconque implique le savoir de soi-même, non sans doute un savoir développé, mais ce savoir qui consiste du moins à savoir que nous sommes. […] Quand la réflexion examine séparément un des termes de l’unité primitive, elle ne sait pas, elle ne peut pas savoir qu’il en existe un autre ; car comment le saurait-elle ? […] Voulez-vous savoir ce que vaut tel homme ?
Et qui sait ? […] Alexis savait le nom de cet homme ! […] Car enfin, qui sait ? […] Et savez-vous ce qui nous manque ? […] Enfin nous allons savoir !
La vie de l’abbé Prevost fut, on le sait, romanesque comme ses écrits. […] Je vous déclare que vos oppositions seroient inutiles par les sages mesures que j’ai su prendre. […] Qu’on me rende un peu de justice, on conviendra que je n’étois nullement propre à l’état monastique, et tous ceux qui ont su le secret de ma vocation n’en ont jamais bien auguré. […] On sait faire ici quelque distinction entre ceux qui se mettent au large par esprit de débauche et ceux qui ne cherchent qu’à vivre dans une honnête et paisible liberté. […] Remarquez bien que l’exact Berlinois n’a gardé d’en parler, tandis qu’il s’étend sur les mérites scientifiques et métaphysiques de l’abbé Prevost, et sur un livre soi-disant sérieux dont on ne sait même plus s’il a jamais été achevé.
Quand Cicéron voulut défendre Murena contre l’autorité de Caton, il fut éloquent, parce qu’il sut à la fois honorer et combattre la réputation d’un homme tel que Caton. […] Mais on voulait s’aider du fanatisme politique, et mêler dans quelques têtes ce que certains principes ont de vrai, avec les conséquences iniques et féroces que les passions savaient en tirer. […] La morale est inépuisable en sentiments, en idées heureuses pour l’homme de génie qui sait s’en pénétrer ; c’est avec cet appui qu’il se sent fort, et s’abandonne sans crainte à son inspiration. […] depuis longtemps ne savent-ils pas que chacun de leurs jours en est couvert ? […] Il est encore, je le sais, beaucoup d’arguments qu’on pourrait essayer de diriger contre l’éloquence.
Dans ce sens, il a vraiment innové : il a fait dire au vers français plus qu’il n’avait dit jusqu’à présent ; il a su l’agrémenter de mille détails faisant lumière et saillie et ne nuisant pas à la coupe de l’ensemble ou à la silhouette générale. […] Va chercher le vrai, toi qui sus trouver le beau. […] Il peut rire du Temps et de l’homme brutal, L’insulte de la ronce et l’injure de l’herbe Ne sauraient ébranler son ferme piédestal. […] Ne pleurez pas, malgré la plus juste des causes, Car celui qui dort là dans un blême lambeau Sut regarder sans pleurs les hommes et les choses. […] Sur ton muet sépulcre et tes os consumés Qu’un autre verse ou non les pleurs accoutumés ; Que ton siècle banal l’oublie ou te renomme ; Moi, je t’envie, au fond du tombeau calme et noir, D’être affranchi de vivre, et de ne plus savoir La honte de penser et l’horreur d’être un homme.
On sait quelle était la situation de la France en ce moment-là, surtout dans le Midi où à peine un moment de trêve sépara la cinquième guerre civile de la sixième. […] Nous ne savons non plus quel succès purent avoir les grâces des Lidia et des Prudenza au milieu d’une telle compagnie. […] Quand on sait les préoccupations et les passions qui agitaient alors ces députés, on conçoit difficilement qu’ils trouvassent beaucoup d’attraits aux jeux des Pantalon et des Zanni. […] Ne savez-vous pas l’aventure de la grande infante de Paphlagonie, fille du roi de l’Ingitanie inférieure, où le Nil, tombant de ses cataractes, assourdit les habitants à cent milles à la ronde ? […] bonne à marier, tu ne sais pas encore donner un coup de pioche ou planter un chou ?
Sans rien savoir directement de l’essence de l’âme, j’en sais au moins ceci : c’est qu’elle doit être telle qu’elle ne rende pas impossible l’intuition de soi-même, qui est le fait primitif. […] Pour nous qui aimons les idées précises, nous réservons le nom de matérialisme à la doctrine qui, partant de l’idée de matière telle qu’elle est donnée par les sens et représentée par l’imagination (à savoir une pluralité existant dans l’espace), et donnant à cette pluralité apparente une réalité substantielle, en fait non plus seulement la condition, mais le substratum de la pensée. […] On veut savoir de quelle étoffe les choses sont faites, et l’on croit que Dieu les compose avec sa substance, comme un tailleur fait un habit avec du drap, à quoi les théologiens répondent que le drap est tiré du néant ; mais pour les uns et les autres il faut du drap. […] Et comment pourrions-nous savoir, à moins d’être Dieu lui-même, jusqu’à quel point le sujet fini et le sujet infini peuvent se pénétrer sans se confondre ? […] Dans la philosophie de Malebranche et de Spinoza, on sait ce que devient la personnalité ; elle y est ou singulièrement déprimée ou tout à fait anéantie.
Si c’est se montrer l’ennemi des gens de lettres, que de leur parler avec intérêt des peines de leur était, ceux qui prendraient si légèrement l’alarme pour nous accuser, pourraient faire le procès, sans le savoir, à leurs meilleurs amis. […] Interrogeons-le au milieu de ses méditations et de ses livres ; sachons de lui s’il est heureux, et offrons-lui, s’il est possible, les moyens de l’être. […] Tant pis pour vous cependant, si Corneille et Bossuet ne vous ont pas élevé l’âme, si Racine ne vous a pas arraché des larmes, si Molière ne vous a pas paru le plus grand peintre du cœur humain, si vous ne savez pas. […] Je ne parle pas des anciens leurs maîtres, qu’il ne faut pourtant pas toujours louer, quoiqu’ils soient morts ; ni des vivants leurs disciples, qu’il faut savoir louer quelquefois, quoiqu’ils soient vivants. […] Vous l’eussiez encore été davantage, si vous aviez su entremêler à propos la solitude et la société, l’étude et les plaisirs honnêtes : par là vous eussiez senti et goûté toute votre existence, dont vous n’avez joui qu’à moitié.
On ne saurait étudier une période d’une littérature sans avoir une opinion sur les grandes questions de cette littérature, sans pouvoir rattacher son sujet à une continuité, ou bien l’en distinguer. […] Il y eût trouvé un tableau curieux et sincère du mouvement littéraire dans la jeunesse littéraire de 1898, — à condition, bien entendu, de n’être pas dupe, et de savoir interpréter un document naïf. […] Barre de très peu d’information pour savoir que personne aujourd’hui ne considère plus M. […] Aucune de nos périodes poétiques n’a compté plus de poètes purement verbaux, et qui l’ont su, et qui en ont souffert. […] On sait même à quel point les nécessités du théâtre ont influé sur la technique du vers, puisque le romantisme revendiqua d’abord le vers brisé comme un moyen nécessaire d’expression dramatique.
Les Égyptiens nous fourniront encore à l’appui de ce principe deux traditions de vanité nationale, savoir, que Jupiter Ammon était le plus ancien de tous les Jupiter, et que les Hercule des autres nations avaient pris leur nom de l’Hercule Égyptien. […] Il était fort jeune, pendant la vieillesse d’Hérodote qui eût pu être son père ; or, il dit que, jusqu’au temps de son père, les Grecs ne surent rien de leurs propres antiquités . Que devaient-ils donc savoir de celles des barbares qu’ils nous ont seuls fait connaître ? […] On n’a point assez remarqué cette loi, faute d’en savoir comprendre le langage. […] Lorsque les Tarentins maltraitèrent les vaisseaux des Romains, et ensuite leurs ambassadeurs, ils alléguèrent pour excuse, selon Florus, qu’ ils ne savaient qui étaient les Romains, ni d’où ils venaient .
Il savait jusqu’à un denier le revenu de l’État et celui du roi: car, en Perse, le revenu du roi et le revenu de l’État sont distingués et séparés, et il savait de même le revenu de tous les grands du royaume, ce qu’ils pillaient sur le peuple, et même ce qu’ils dépensaient et ce qu’ils amassaient. […] Il y était bien résolu, mais il ne savait comment s’y prendre. […] On ne saurait voir de plus pompeuse audience que celle que le roi de Perse donne dans ce salon. […] Je n’en saurais faire une description bien exacte, ne l’ayant pas tout vu ; mais j’en ai vu assez pour faire comprendre ce que c’est. […] Et Dieu veuille qu’il en demeure là et qu’il se contente de ne nous en pas savoir gré !
Je ne le sais, je l’ignore. […] -je ne saurais. […] Il ne sait ce qui est vraiment beau ou laid, bon ou mauvais, vrai ou faux, mais il sait ce qu’il veut dire tout aussi bien que moi. […] S’il est rare de trouver un homme qui sache perdre, combien il est plus rare d’en trouver un qui sache gagner ! […] Je ne sais quel auteur a dit : musices seminarium accentus.
On n’en sait plus rien. […] Elle se mit à espérer de toutes ses forces sans savoir pourquoi. […] Elle sentit confusément on ne sait quoi d’horrible. […] Qui sait si le soleil n’est pas un aveugle ? […] Qui sait ?
Vous seule savez et pouvez apprécier ce qu’il était pour moi, l’isolement complet dans lequel me plonge sa perte. […] La nature ne trompe jamais : la physionomie de Humboldt, seul langage par lequel le caractère d’un homme voilé se révèle à ceux qui savent y lire, n’avait de la véritable candeur que l’affectation. […] S’il a eu quelque utilité, c’est moins par ce qu’il a pu offrir de son propre fonds, que par l’action qu’il a exercée sur l’esprit et l’imagination d’une jeunesse avide de savoir et prompte à se lancer dans des entreprises lointaines. […] Si cet état de choses a existé dès l’origine, ou s’il s’est produit plus tard, c’est ce qu’on ne saurait décider par l’histoire. […] C’est ce que la science des langues ne saurait décider par elle-même, comme elle ne doit point non plus chercher une solution ailleurs pour en tirer des éclaircissements sur les problèmes qui l’occupent.
On sait avec quelle jalousie Malherbe y tenait l’emploi de président, et dans quels termes énergiques il rendait ses arrêts. […] Port-Royal des Champs était, comme on sait, une institution de filles. […] Qui sait s’il n’eût pas été plus dur pour lui-même que ses amis ? […] Il y aurait peu de profit à le savoir, et peut-être y a-t-il une sorte d’indiscrétion à le chercher. […] On sait qu’il eut parmi ses élèves Racine.
La musique ne sait pas narrer. » Qui dit cela ? […] Je dis qu’un tel amusement ne serait pas sans fruit ; que tous les bons esprits me sauraient gré de ce travail. […] Aux premiers arpèges on sait à quoi s’en tenir. […] L’action se passe, comme on sait, à l’aurore de la Réforme. […] À savoir le Livre de l’art délicieux des Maîtres chanteurs de Wagenseil (1697).
Dès qu’il s’agit d’histoire, je ne sais qu’une devise : La vérité avant tout ! […] Thiers, disons-le à son honneur, et quels que puissent être ses regrets politiques, n’est point de ces esprits-là : il aime le vrai, le naturel ; il a le goût des faits, il en a l’intelligence ; il ne résiste pas à ce qu’il voit, à ce qu’il sait, et il le rend comme il le voit, sans aucune exagération et sans enflure. […] Vous qui avez lu Plutarque, savez-vous dans l’antiquité une page plus grande, plus touchante et plus simple ? […] Thiers ne sait pas écrire. […] Les deux livres qui exposent les immenses travaux de Napoléon pour régénérer l’intérieur et réorganiser la guerre, quoique le désastre (on le sait trop bien) soit au bout, laissent une impression tout autre et bien plus consolante au cœur de tout bon Français qu’on ne l’avait d’après les derniers historiens.
Je ne sais si nous en sommes venus à penser comme ces vieillards ; mais, à fréquenter nos théâtres et à lire nos nouvelles, on le dirait quelquefois. […] Le genre régnait ; on ne savait où le prendre. […] Les scènes se suivent, s’enchaînent, en promettent d’autres : on veut aller, on est curieux de savoir, on ne s’attarde pas à chicaner en arrière. […] Le rôle de mademoiselle de Belle-Isle a du touchant ; il en aurait davantage sans cette réticence invraisemblable dont on lui sait mauvais gré. […] Il y a dans le rôle de très beaux moments, dont mademoiselle Mars tire le parti qu’elle sait toujours tirer et quelquefois créer : je ne fais que rappeler le Vous mentez !
Nous savons que si Corneille est inégal, c’est qu’il est souvent sublime ; nous savons que si l’imagination de Molière n’est pas riche en fantaisies comme celle de Shakespeare, c’est qu’il peint la réalité comique plus fidèlement. […] La véritable personne de goût, c’est cet homme poli ou mieux encore cette femme aimable, qui se sert de son intelligence sans savoir comment, de même qu’elle respire sans y penser. […] Il ne s’agit pas de savoir si les conseils pratiques, les préceptes dictés par Aristote, Horace, Boileau, sont légitimes et valent quelque chose. […] Ce qu’il s’agit de savoir, c’est si les Philosophies de l’Art, les Traités complets d’Esthétique, les livres qui s’intitulent Science du Beau, justifient leur titre. […] Comme si je le savais !
Mais le Poète créateur se distingue de cet être en ce qu’il sait contenir ce qui tressaille au fond de lui et l’effuser ensuite en des rythmes et en des plastiques qui s’animeront de son frémissement. […] Mais celui-là m’a emportée qui leva vers moi ses mains fortes et sut vouloir ce qu’il avait rêvé. […] Sais-tu ce qu’est l’Amour ? […] un seul être est selon la vie ; sache le connaître : c’est celui qui renonce, et qui remet ses mains aux mains de son destin. […] Réjouis-toi et sache croire.
Je ne sais ce que cela veut dire. […] Je ne sais pas pourquoi. […] La fin de cet Apologue est au-dessus de tout éloge, tout le monde le sait par cœur. […] Il sait qu’on est porté à faire du bien à ceux auxquels on en a déjà fait. […] Je ne sais pourquoi La Fontaine ajoute ces deux vers.
En se travaillant immensément, en se tortillant, en se donnant beaucoup de courbatures, Mme Sophie Gay, qui pouvait rester une femme du monde spirituelle, était parvenue à faire de son esprit je ne sais quel talent sans naturel, sans originalité et sans grâce. […] Qui sait ? […] Les hommes sont très lâches, je le sais, mais ils ne le sont pas cependant encore au point d’accepter la chiquenaude sur le nez d’une moquerie, quand ils s’attendaient à la marque d’estime d’une vérité. […] Elle sait, comme tout le monde, ce que c’est que des ridicules, mais ce que c’est que le ridicule, elle ne le sait point. […] Après Balzac, après Stendhal, après Gozlan, après Mérimée, je dois dire même après Mme George Sand, sur laquelle je n’épouse pas cependant les admirations à quatre pattes de mon époque, on saura s’il est possible de lire, sans mourir d’ennui, Mme Sophie Gay !
Nous ne savons pas si M. Demogeot est une nature oratoire, électrique, émue, déchirant un sujet sous sa parole avec ces beaux mouvements de griffes et ces grâces de lion qu’ont parfois les hommes qui savent parler, mais ce que nous savons, c’est que dans sa chaire, s’il est tout cela, il ne l’est pas dans son livre. […] Qui sait ? […] C’est moi qui sais Guillot, berger de ce troupeau ! […] L’idéal d’une société, en supposant qu’on sache ce que c’est, serait au contraire une mauvaise mesure de poésie.
S’ils osent prétendre qu’il a une bosse, cet esprit droit, il l’a roulée, du moins, dans tous les chemins du Seigneur, devenus pour lui des chemins maudits… Il sait la vie moderne comme pas un ; la vie qu’il méprise ! […] La Monarchie et son principe sont pris ici dans une profondeur d’histoire inaccoutumée et qui étonnerait, si on ne savait pas que toute la vie cérébrale d’un homme s’est absorbée dans cette question de Monarchie, que la Révolution a résolue par la mort de cette France que la Monarchie avait créée. — Seulement, sous ces ruines entassées et remuées avec tant de puissance, on n’aperçoit pas la moindre espérance de la voir un jour ressusciter ! […] Et il le savait peut-être bien, cet homme qui, de son vivant, n’a pas voulu publier ce livre de toute sa vie et qui n’est plus maintenant qu’un livre tumulaire ! […] » et l’autre disant : « En Europe, maintenant, il fait nuit. » Il savait qu’il n’y avait plus, puisqu’il l’avait vue disparaître, de Monarchie, en France, qu’on pût conseiller ou qu’on pût avertir… Aussi garda-t-il stoïquement son livre. […] … Il faut savoir le dire : tout est consommé.
S’il peut paraître étrange à quelques personnes, et qui sait ? […] Nous savons trop, pour nous en étonner, à quel ironique piquet de chèvre Dieu a attaché l’esprit humain, et ce qu’il lui donne de cette corde au bout de laquelle l’homme passe son temps à rêver l’infini ! […] Il fut des artistes en Italie qui ont su faire tenir un monde d’événements et de figures sur le diamètre d’un noyau de cerise, ciselé de la pointe d’un canif. […] Ce n’est qu’un tire-bouchon, et encore pour la longueur, car un tire-bouchon débouche quelque chose, et nous voudrions bien savoir quel flacon de vérités essentielles la philosophie a jamais débouché ! […] parce qu’il est une créature de passage, d’inquiétude et d’orgueil, qui veut savoir pour ne pas se soumettre ; mais sa triple vie morale, sociale, intellectuelle, ne dépend pas de si peu que cela !
À ces mots, je levai les yeux de mon livre : “Sans doute, fis-je, je ne sais pas ce qui en est : comment le saurais-je ? […] Vous ne savez pas comment ils font, leurs paysages ? […] sais-je un autre chemin ? […] Qui sait ? […] Il ne savait pas l’espagnol, mais il les trouva superbes.
Jules Barbey d’Aurevilly Il est des poètes comme, par exemple, M. de Lamartine, dont je serais au désespoir de diminuer la grandeur, qui n’ont pour ainsi dire qu’une âme de profil ; mais celle du poète qui a osé écrire l’Enfer après Dante et qui vient de chanter Paris, est une âme de face, largement ouverte à toutes les émotions et à tous les contrastes, qui sait rire jusqu’aux lapines et pleurer jusqu’au rire, comme pas un de bous ! […] Lui qui ne savait pas écrire en vers, comme par une revanche de la nature, aux regrets d’avoir fait un pareil colosse, s’était associé M. […] Amédée Pommier, un talent très distinct et très particulier entre tous, dans cette époque qui ne sait pas rire et où les plus grands poètes, Victor Hugo, de Vigny, Lamartine, Auguste Barbier, sont si tristes ou du moins si graves, qu’ils semblent avoir changé le génie français. […] Édouard Fournier Poète complexe, et pour ainsi dire en partie double, qui sut se tenir entre les deux écoles, pour profiter de l’une et de l’autre.