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770. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

De là enfin sa passion fougueuse pour les individualités qui ont tenté de mettre en pratique sa philosophie de l’artificiel. […] Même dans les articles de philosophie ou de critique, on lit rarement dix pages sans que l’attention soit attirée par ces mots : le Diable, le Démon, Satan, le Malin, les Puissances infernales, l’Esprit du Mal. […] Devant la philosophie actuelle, nous ne le pensons pas. […] il absorbe l’art, la philosophie, la littérature, la religion, et ce qu’en diront les penseurs intéressera toujours, puisque dans l’univers sans bornes tout se ramène à lui. […] On sait comment Victor Hugo s’est conformé à sa philosophie réaliste ; il est aisé de voir que, malgré ses prétentions, M. 

771. (1894) Propos de littérature « Introduction » pp. 9-10

Les œuvres des deux poètes que j’ai choisis me serviront plutôt à rendre plus claire l’expression de certaines idées qui me hantent et à illustrer quelques réflexions sur la philosophie dans l’art, sur la méthode, la forme et la technique de ceux que l’on a appelés les Symbolistes ; en analysant ce que contiennent la Chevauchée d’Yeldis et les Poèmes anciens et romanesques, par exemple, je voudrais arriver à établir indirectement le compte de doit et avoir d’une génération dont ces livres indiquent assez complètement, dans les limites de l’art, les tendances diverses.

772. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 175-177

Sans s’éloigner du naturel & de la simplicité, il a eu l’art d’élever le ton de l’Apologue, & de lui donner un air de philosophie qui ne dépare point la Fable, quand il est sobrement dispensé.

773. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 374-376

Son Poëme est plutôt une histoire décharnée, parsemée de quelques traits de Morale & de Philosophie, qu’un véritable Poëme.

774. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 259-261

Sans le surcharger ridiculement d’un sentiment froid & puérile, sans y étaler une philosophie vaporeuse, propre à faire hurler la musique ou la dénaturer, sans le parsemer de ces petits riens à prétention, qui ne sont accueillis qu’au défaut de quelque chose, il a su y répandre de l’intérêt, du naturel, de la gaieté, de la finesse, & tous les agrémens dont il est susceptible ; il a su, en un mot, y peindre le vrai caractere de la Nation, que ses Rivaux ne s’occupent qu’à abâtardir & à défigurer.

775. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 334-336

De pareils Ouvrages feront toujours la consolation des ames droites chrétiennes, & seront un puissant contrepoison contre les Productions désolantes de la Philosophie.

776. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 513-514

Oter à l'homme son immortalité, c'est non seulement l'insulter, l'avilir, c'est encore l'outrager dans cette raison même, dont la Philosophie moderne prétend se servir pour l'éclairer.

777. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Les sentiments religieux de Mme de Rochefort sont fidèlement exprimés dans cette pensée : « La philosophie est plus raisonnable que la religion, mais elle est plus sèche. […] » Mais cette philosophie du cœur humain n’est pas complètement vraie. […] Un autre jour, il lit ces lignes dans les Paroles de philosophie positive de M.  […] Voilà de la haute philosophie. […] Ce que La Rochefoucauld nomme égoïsme, amour-propre, intérêt, la philosophie l’appelle dans son langage exact et sévère : L’être et la tendance à persévérer dans l’être.

778. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Il avait les quatre conditions nécessaires pour donner à l’Europe ce chef-d’œuvre si longtemps inconnu : la philosophie pratique, la passion de son modèle, la connaissance du grec et la vertu antique, cette condition supérieure qui force l’homme de ressembler à ce qu’il admire. […] VI À l’âge de dix-sept ans Aristote quitta la Macédoine pour venir à Athènes, capitale alors du génie humain, étudier sous les plus grands maîtres en tous genres de vertus, de sciences et d’arts, non-seulement la médecine, qu’il cultiva toujours comme Hippocrate, mais la philosophie sous Socrate, la poésie sous les commentateurs d’Homère, la métaphysique sous Platon, l’éloquence sous Démosthène, la politique sous Périclès, l’architecture et la sculpture sous Phidias, le drame sous Sophocle, Eschyle et même Euripide, toute la civilisation enfin sous le peuple athénien. […] Mais Anaxarque, qui, dès le commencement, avait suivi dans la philosophie une route toute particulière, et qui avait la réputation de dédaigner et de mépriser tous ses compagnons, se mit à crier dès l’entrée : « Quoi ! […] « C’est par l’éducation qu’il convient de ramener à la communauté et à l’unité l’État qui est multiple, comme je l’ai déjà dit ; et je m’étonne qu’en prétendant introduire l’éducation, et, par elle, le bonheur dans l’État, on s’imagine pouvoir le régler par de tels moyens, plutôt que par les mœurs, la philosophie et les lois. […] D’abord la propriété, quelque mince qu’elle soit, et l’habitude du travail, puis la tempérance ; et, enfin, pour celui qui veut trouver le bonheur en lui-même, le remède ne sera point à chercher ailleurs que dans la philosophie : car les plaisirs autres que les siens ne peuvent se passer de l’intermédiaire des hommes.

779. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Parole admirable, digne de Sainte-Beuve ou de Renan, et qui semble la propre devise du dilettantisme, ou même de la philosophie. […] Notez pourtant que le spiritualisme de ce chapitre a un caractère tout laïque et sent— déjà— la philosophie universitaire selon Cousin et Jouffroy. […] Sa philosophie, — sentiment profond de la suprématie de l’esprit, amertume tempérée par le plaisir de voir clair et d’être supérieure ce qui nous offense  est une sorte de néo-stoïcisme, qui peut servir encore. […] Toute philosophie est poésie. […] Dans ses dernières années, sa sympathie était évidente pour des doctrines dont la sienne était la négation radicale, et pour les vertus mêmes que sa philosophie était le plus propre à décourager.

780. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

C’est la philosophie d’Epicure, telle que Lucréce l’a conçuë, qu’il a voulu représenter. […] La Grange (c’est le nom du traducteur) a très-bien entendu toute la philosophie du Poëte latin. […] Quelle philosophie dans ses maximes de morale. […] “La Philosophie, dont on lui fait honneur, est sans doute une belle partie ; mais c’est peut-être encore un des défauts de son Poëme. La Philosophie d’Homére bien démêlée par Horace, n’est pas celle de Chrisippe & de Crantor, aussi n’est-elle pas discoureuse ; celle de Lucain est le pur Stoïcisme qu’il avoit puisé à l’école de son oncle.

781. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre IV. De la pluralité des temps »

Il s’apercevra en route que la philosophie avait raison 27. […] Vous donneriez à la simultanéité savante un autre nom, au moins quand vous parlez philosophie. […] Nous n’irions pas aussi loin ; mais c’est bien dans la direction idéaliste, croyons-nous, qu’il faudrait orienter cette physique si l’on voulait l’ériger en philosophie. […] Telle fut l’idée dominante de la métaphysique des Grecs, idée reprise par la philosophie moderne et d’ailleurs naturelle à notre entendement. […] Voir, à ce sujet : LANGEVIN, Le temps, l’espace et la causalité (Bulletin de la Société française de philosophie, 1912) et EDDINGTON, Espace, temps et gravitation, trad.

782. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

La philosophie du dix-huitième siècle, modérée par la prudence du politique, découle toute formulée de ses lèvres. […] Si le roi eût été ferme et intelligent, si le clergé eût été désintéressé des choses temporelles, si l’aristocratie eût été juste, si le peuple eût été modéré, si Mirabeau eût été intègre, si La Fayette eût été décidé, si Robespierre eût été humain, la Révolution se serait déroulée, majestueuse et calme comme une pensée divine, sur la France et de là sur l’Europe ; elle se serait installée comme une philosophie dans les faits, dans les lois, dans les cultes. […] Il adorait la Révolution comme une philosophie sublime qui devait ennoblir la nation tout entière sans faire d’autres victimes que les préjugés et les tyrannies. […] Ce fut en effet le concile œcuménique de la raison et de la philosophie modernes.

783. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Sans doute, à son arrivée en France et pendant son séjour à Londres, où il écrivait l’Essai sur les Révolutions, ses premières impressions s’étaient évaporées, et la philosophie de Voltaire, de J. […] L’un lui donna le respect du peuple, l’autre l’obéissance de la cour ; mais sa philosophie fut d’un enfant. […] Nul ne s’aviserait d’apprendre la philosophie historique à ses enfants, d’après la généalogie de la maison de David sur une montagne de l’Idumée. […] Fénelon, son disciple et son martyr, chante une philosophie plus humaine ; c’est le poëte des chimères, le genre humain ne subsisterait pas un jour sous les lois qu’il rêve de lui donner.

784. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Il est remarquable que la plus ancienne philosophie soit si complètement pessimiste et que l’homme, dès qu’il a su penser, ait condamné l’univers et renié la vie. […] Sa philosophie n’est peut-être pas très claire : mais combien belle ! […] Heureux Angira   Pourtant, s’il est sûr que la vie est foncièrement mauvaise, il ne l’est pas moins qu’elle semble douce à certaines heures et que les passions nous enivrent délicieusement avant de nous meurtrir  Çunacépa est un acheminement vers une philosophie moins hostile à l’illusion et à l’action. […] C’est qu’on subit l’impression du livre entier et qu’on est ainsi tenté de retrouver sa philosophie même dans les tableaux d’où elle est peut-être absente.

785. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

Ce contraste d’une philosophie très cruelle et d’un cœur très humain me paraît charmant. […] A part cette inconséquence  d’ailleurs inévitable comme toutes les autres  les trois grands morceaux sur la Philosophie antique, sur la Philosophie moderne et sur les Sciences, sont de pures merveilles. […] L’histoire de la philosophie antique est menée comme un drame ; et quelle plus juste et plus expressive image que celle-ci (après la chanson des Epicuriens) : … Soudain, quand la joyeuse et misérable troupe Ne se soutenait plus pour se passer la coupe, Une perle y tomba, plus rouge que le vin… Ils levèrent les yeux : cette sanglante larme D’un flanc ouvert coulait, et, par un tendre charme, Allait rouvrir le cœur au sentiment divin.

786. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lacroix, Jules (1809-1887) »

Le public, tantôt respectueux, tantôt enthousiaste, tantôt anéanti, écouta, acclama et contempla le colossal chef-d’œuvre où l’échevèlement de la fantaisie apparaît dans les profondeurs les plus sévères de la philosophie, où la nature est aussi humaine que l’homme, la mort aussi vivante que la vie.

787. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — Q — Quinet, Edgar (1803-1875) »

Quinet, Edgar (1803-1875) [Bibliographie] La Philosophie de l’Histoire de Herder (1827). — De la Grèce moderne (1830). — Ahasvérus (1833). — Napoléon, poème (1836). — Prométhée, poème (1838). — Allemagne et Italie (1839). — L’Épopée indienne (1839). — De Indiæ, poésies (1839). — Le Génie des religions (1842). — Les Jésuites (1843). — Mes vacances en Espagne (1846). — Révolutions d’Italie (1848)

788. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 142-143

Mais c’est peu de prêter à ma Philosophie Ce tendre, ce touchant que le cœur déifie : Il est d’autres devoirs, des décrets adorés, Plus d’une chaîne qui nous lie, Et des engagemens sacrés.

789. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 337-339

Boileau, à qui la Philosophie fait un crime de la Satire, songea-t-il jamais à décrier ainsi un Ecrivain quelconque ?

790. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 188-189

Le début de cet Eloge est sur-tout remarquable par la sagesse avec laquelle l’Auteur présente le double tableau de la véritable & de la fausse Philosophie.

791. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

Il vint faire ses premières études au collège des Jésuites (Louis-le-Grand) à Paris ; il fit sa philosophie et sa théologie au séminaire de Saint-Sulpice et en Sorbonne. […] Ainsi, parlant d’un de leurs amis communs qui, dans une circonstance critique, avait écrit à Duverney une lettre toute revêtue d’un semblant de philosophie, et de nature à faire illusion, il dira : Cet esprit philosophique, qui est répandu sur la surface du monde, fait qu’on ne peut plus distinguer, au premier abord, les fous des sages, ni les honnêtes gens des coquins. […] Et puis l’ambition lui est venue : du moment qu’il n’est plus un simple particulier, jouissant à son gré des douceurs et des agréments de la société, il n’y a plus qu’à être un homme public occupé et utile ; il résume en termes parfaits cette alternative : « Être libre et maître de son loisir, ou remplir son temps par des travaux dont l’État puisse recueillir les fruits, voilà les deux positions qu’un honnête homme doit désirer ; le milieu de cela ressemble à l’anéantissement. » De Versailles, certains ministres, qui craignaient son retour, lui tendaient des pièges ; on employait toutes sortes de manèges dont le détail nous échappe, pour l’immobiliser là-bas dans ses lagunes : « Je vois clairement, disait-il, que, par ces artifices, on trouvera le secret de me faire rester les bras croisés dans mon cul-de-sac. » Duverney le conseillait et le calmait dans ces accès d’impatience, qui sont toujours tempérés de philosophie chez Bernis, et qui ne vont jamais jusqu’à l’irritation : Tout ici-bas dépend des circonstances, lui écrivait Duverney, et ces circonstances ont des révolutions si fréquentes, que ce que l’on peut faire de plus sage est de se préparer à les saisir au moment qu’elles tournent à notre point.

792. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

À l’âge de treize ou quatorze ans, il avait terminé sa rhétorique et même sa philosophie, et s’était fort distingué dans les divers exercices que les Oratoriens aimaient à proposer à leurs élèves. […] À sa sortie du collège et de retour à Montpellier dans sa famille, il forma avec quelques jeunes gens diversement connus depuis, Fabre (de l’Hérault), Nougarède, etc., une espèce de petite académie qui se réunissait deux fois par semaine, et où l’on traitait des questions de littérature et de philosophie. […] Dans une lettre datée de Neuilly (septembre 1801), au moment où parut la traduction des Satires d’Horace que son ancien élève lui avait dédiée : « Je croyais, mon cher ami, disait-il, m’être guéri à force de philosophie de toute espèce d’amour-propre, et voilà que vous me donnez de l’orgueil.

793. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Le jeune Hénault fit ses études au collège des Jésuites, sous les meilleurs professeurs, et sa philosophie aux Quatre-Nations. […] Voltaire, qui l’a plus loué que personne, a retiré, à la fin, tous ses éloges, lorsqu’il a vu le président mourir en reniant la philosophie. […] , a dit Voltaire par un mot qui résume tout, et qui insinue le correctif dans la louange ; il a dit autre part du président en des termes tout flatteurs : « Il a été dans l’histoire ce que Fontenelle a été dans la philosophie ; il l’a rendue familière. » Il faut bien, au reste, se garder de prendre à la lettre tous les éloges que Voltaire donne au président en ces années où il croyait avoir besoin de lui en Cour, le président étant devenu surintendant de la maison de la reine ; il ne l’appelle pas seulement un homme charmant, à qui il dit : « Vous êtes aimé comme Louis XV » ; il le déclare son maître, « le seul homme qui ait appris aux Français leur histoire », et qui y a trouvé encore le secret de plaire.

794. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

Cependant il avait contre lui au fond, même dans le parti de la philosophie dès lors triomphant, les disciples et les sectateurs de ce Rousseau qu’il avait méconnu et outragé. […] L’influence de M. de Chateaubriand (juge d’ailleurs assez équitable de Voltaire), celle de Mme de Staël, c’est-à-dire de Rousseau toujours, le réveil d’une philosophie spiritualiste et respectueuse pour la nature humaine, l’action aussi de la renaissance religieuse qui atteignait au moins les imaginations quand ce n’était pas les cœurs, l’influence littéraire enfin qui soufflait tantôt de la patrie de Goethe et de Schiller, tantôt de celle de Shakespeare, de Walter Scott et de Byron, ces diverses causes générales avaient fort agi sur plusieurs d’entre nous, jusque dans nos premières lectures de Voltaire. […] Biot se plaisait à citer, comme le plus fidèle et le plus vivant résumé de la théorie de la lumière, ces beaux vers de l’épître à Mme du Châtelet Sur la philosophie de Newton : Il déploie à mes yeux par une main savante De l’astre des saisons la robe étincelante ; L’émeraude, l’azur, le pourpre, le rubis, Sont l’immortel tissu dont brillent ses habits.

795. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Le très-sage Hume nous en est la preuve : au reçu de la lettre insensée de Jean-Jacques, écrite de Wootton le 23 juin 1766, et dans laquelle celui-ci l’accusait de ne l’avoir amené en Angleterre et de ne lui avoir procuré en apparence un asile sûr que pour mieux le déshonorer, il eut un premier mouvement d’indignation et de colère ; il dérogea à sa philosophie, à son tempérament même, et sortit de son indifférence ; il ne put s’empêcher, lui aussi, de s’écrier : « Rousseau est un scélérat. » Par malheur, il eut l’idée d’écrire sur ce ton à ses amis de Paris, et non pas d’abord à Mme de Boufflers qui lui eût donné un bon conseil, mais au baron d’Holbach, le coryphée et la trompette des Encyclopédistes : la trompette sonna. […] Vous eussiez évité un éclat qui scandalise, qui divise les esprits, qui flatte la malignité, qui amuse, aux dépens de tous deux, les gens oisifs et inconsidérés, qui fait faire des réflexions injurieuses et renouvelle les clameurs contre les philosophes et la philosophie. […] « A la honte de la philosophie, de l’esprit, du savoir, nos Académies sont remplies d’extravagants.

796. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

Je sais bien que c’est là de la philosophie humaine, mais tout n’est pas erreur dans la sagesse de l’homme, comme tout n’est pas folie dans sa raison… « Il semble que le jour ne se lève que pour me convaincre de plus en plus de ma parfaite ineptie. […] Le monde extérieur, celui de l’Empire et des guerres brillantes, celui de l’administration à tous les degrés et des affaires, le monde de l’industrie et des arts, celui des beaux-arts, le monde des lettres et de la philosophie humaine, le monde proprement dit, celui de l’élégance et des plaisirs, rien n’y pénètre, rien n’y passe, même à la traverse. […] Béranger dit notamment le mot au prince Napoléon qu’il rencontrait chez La Mennais (La Mennais donnait en 1847 des leçons de philosophie au prince) : « Voilà de nous deux le poète ; moi, je n’ai qu’un peu de bon sens. »

797. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Antony Deschamps65, on essayait d’infuser dans cette poésie pittoresque une philosophie platonicienne, dantesque, un peu alexandrine. […] La philosophie discrète et sereine, qui transpire dans sa poésie, continue peut-être trop celle du moment antérieur ; elle est douée toutefois d’un sentiment exquis du présent. […] Ces personnages mêmes, l’artiste les a poussés d’ordinaire au profil le plus vigoureux et le plus simple, au langage le plus bref et le plus fort ; dans sa peur de l’épanchement et de ce qui y ressemble, il a mieux aimé s’en tenir à ce qu’il y a de plus certain, de plus saisissable dans le réel ; sa sensibilité, grâce à ce détour, s’est produite d’autant plus énergique et fière qu’elle était nativement peut-être plus timide, plus tendre, plus rentrée en elle-même ; elle a fait bonne contenance, elle s’est aguerrie et a pris à son tour sa revanche d’ironie sur le siècle : de là une manière à part, à laquelle toutes les autres qualités de l’auteur ont merveilleusement concouru. — Esprit positif, observateur, curieux et studieux des détails, des faits, et de tout ce qui peut se montrer et se préciser, l’auteur s’est de bonne heure affranchi de la métaphysique vague de notre époque critique, en religion, en philosophie, en art, en histoire, et il ne s’est guère soucié d’y rien substituer.

798. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »

Il n’avait pas fait autant de tapage que Voltaire, il s’était moins agité : mais il avait fait plus de besogne, au point de vue de la philosophie du siècle. […] Cette étude de l’histoire romaine est une œuvre de philosophie rationnelle et laïque : elle n’a devant elle que l’œuvre de Bossuet, toute théologique. […] C’est le plus ardu et le moins captivant de l’histoire que Montesquieu présente d’emblée : l’explication scientifique des faits, la philosophie.

799. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

Placé à l’université de Cambridge, il apprit tout ce qu’on y enseignait, le droit civil, la philosophie ; il suivit les leçons de mathématiques du savant aveugle Saunderson. […] Il s’y occupait de jardinage et de la culture de ses melons et de ses ananas ; il se plaisait à végéter de compagnie avec eux : J’ai végété toute cette année ici, écrivait-il à une amie de France (septembre 1753), sans plaisirs et sans peines : mon âge et ma surdité me défendent les premiers ; ma philosophie, ou peut-être mon tempérament (car on s’y trompe souvent), me garantit des dernières. […] Votre philosophie n’a jamais été dérangée par des chimères qui ont brouillé quelquefois des cervelles assez bonnes.

800. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

Après avoir touché les questions qui sont proprement de la philosophie de l’histoire, après s’être étonné que les Français aient abandonné des lois anciennes faites par les premiers rois dans les assemblées de la nation, et être ainsi arrivé presque au seuil du grand ouvrage que sans doute il entrevoyait déjà dans l’avenir, Montesquieu continue de s’égayer sur maint sujet, et, quand il en a assez, il coupe court. […] Si les Mexicains, par exemple, avaient eu un Descartes avant le débarquement des Espagnols, Fernand Cortez ne les aurait point conquis ; car l’effroi qu’ils eurent des Espagnols, et cette idée que ces étrangers étaient des dieux, n’était « qu’un simple effet de l’ignorance d’un principe de philosophie ». […] Ainsi un mauvais principe de philosophie, l’ignorance d’une cause physique, engourdit dans un moment toutes les forces de deux grands empires ».

801. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse esthétique »

Par contre, il faudra modifier les procédés que nous avons précédemment décrits, pour toutes les œuvres servant à exposer des idées et non à montrer des spectacles, c’est-à-dire pour le poème didactique, les discours, la critique littéraire, la philosophie et la science. […] Cette influence ne sera pas plus fatale à la critique scientifique qu’elle n’a empêché le développement de la physiologie, que la philosophie de Kant, en démontrant l’impossibilité de connaître les choses en soi, n’a arrêté l’essor de toutes les sciences naturelles. […] Le Dijonnais réformé est en outre l’auteur de Littérature anglaise et philosophie (1893), ainsi que de quelques essais sur la vie religieuse de son temps.

802. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

J’estime que le temps consacré à la réfutation, en philosophie, est généralement du temps perdu. […] Je voudrais montrer que derrière des objections des uns, les railleries des autres, il y a, invisible et présente, une certaine métaphysique inconsciente d’elle-même — inconsciente et par conséquent inconsistante, inconsciente et par conséquent incapable de se remodeler sans cesse, comme doit le faire une philosophie digne de ce nom, sur l’observation et l’expérience —, que d’ailleurs cette métaphysique est naturelle, qu’elle tient en tout cas à un pli contracté depuis longtemps par l’esprit humain, qu’ainsi s’expliquent sa persistance et sa popularité. […] D’instinct, la philosophie et la science tendent à écarter ce qui contredirait cette hypothèse ou la contrarierait.

803. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — II. Sur la traduction de Lucrèce, par M. de Pongerville »

Je m’en honore, mais convenez que ce Viennet n’était qu’un faux brave en philosophie, en poésie et dans tout ce qui s’ensuit. […] Certains esprits amis de l’humanité, épouvantés de ses maux et de son délire, avaient eu recours aussi, comme le poète romain, à cette philosophie austère et sans larmes qui se pique de voir les choses comme elles sont, qui se console de la tristesse de ses résultats par l’idée de leur vérité, et qui, faisant l’homme si petit en face de la nature, et osant pourtant le maintenir dans tous ses droits, ne manque certes ni de générosité ni de grandeur.

804. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Ballanche et plusieurs fragments inédits jusqu’à ce jour, ont été recueillis dans cette publication précieuse qui manquait à l’étude de la philosophie contemporaine. […] La philosophie de l’auteur d’Orphée a déjà été exposée dans cette Revue avec une largeur et une fidélité bien difficile par la plume métaphysique de M. 

805. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Troplong : De la chute de la République romaine »

« Mais, convenons-en, sans manquer de respect à Tacite, la philosophie de l’histoire a eu souvent de bien meilleures inspirations que celle-ci, et il ne faut pas faire des prodiges d’esprit pour apercevoir que, si les hommes n’aimaient pas le pouvoir, ils ne se disputeraient pas pour le pouvoir. […] Il saisit en philosophe le caractère des individus ; il ne sait pas s’inspirer de la philosophie d’une époque.

806. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XV. De l’imagination des Anglais dans leurs poésies et leurs romans » pp. 307-323

Quelle profonde philosophie que celle de l’Essai sur l’Homme ! […] la piété d’Adam et d’Ève, les différences primitives du caractère et de la destinée des deux sexes sont peintes comme la philosophie et l’imagination devaient les caractériser52.

807. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre III. Les dieux »

Une philosophie meurtrière de la matière réduit la nature à un système de rouages organisé par un décret d’en haut. […] Jupiter descend en pluie dans la puissante terre qu’il féconde, et les grandes formes des pins vivants et des montagnes ondulent sous la lune dans la nuit « pleine de dieux. » Aujourd’hui dans cet abattis universel des dogmes, parmi l’encombrement des idées entassées par la philosophie, l’histoire et les sciences, parmi les désirs excessifs et les dégoûts prématurés, la paix ne nous revient que par le sentiment des choses divines.

808. (1895) Histoire de la littérature française « Avant-propos »

Plus que jamais, en ce temps-ci, la trempe philosophique est nécessaire aux esprits : mais les études techniques de philosophie ne sont pas accessibles à tous. La littérature est, dans le plus noble sens du mot, une vulgarisation de la philosophie : c’est par elle que passent à travers nos sociétés tous les grands courants philosophiques, qui déterminent les progrès ou du moins les changements sociaux ; c’est elle qui entretient dans les âmes, autrement déprimées par la nécessité de vivre et submergées par les préoccupations matérielles, l’inquiétude des hautes questions qui dominent la vie et lui donnent sens ou fin.

809. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre I. Place de Jésus dans l’histoire du monde. »

Un disciple de la philosophie arabe la plus hardie, Moïse Maimonide, a pu devenir l’oracle de la synagogue, parce qu’il a été un canoniste très exercé. […] Le Cumæum carmen (v. 4) était une sorte d’apocalypse sibylline, empreinte de la philosophie de l’histoire familière à l’Orient.

810. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Œuvres littéraires de M. Villemain (« Collection Didier », 10 vol.), Œuvres littéraires de M. Cousin (3 vol.) » pp. 108-120

Cousin, depuis que, sans déserter la philosophie, mais en partageant toutefois son culte, il a hautement pris position dans la pure critique littéraire. […] Cousin, tout occupé de la perfection, et avec ce sentiment du mieux qui est l’âme des grands talents, a revu et recueilli pendant les années dernières ses cours et fragments de philosophie en une douzaine de petits volumes, quelquefois charmants malgré le sujet, ou du moins remplis de variété et d’intérêt.

811. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre troisième. De la sympathie et de la sociabilité dans la critique. »

Un philosophe contemporain a affirmé que la plus haute tâche de l’historien, en philosophie, était de concilier et non de réfuter ; que la critique des erreurs était la besogne la plus ingrate, la moins utile et devait être réduite au nécessaire ; que pour tout penseur sincère et conséquent le philosophe doit éprouver une universelle sympathie, bien opposée d’ailleurs à l’indifférence sceptique ; que dans l’appréciation des systèmes le philosophe doit apporter « ces deux grandes vertus morales : justice et fraternité40 ». […] Alfred Fouillée, Histoire de la philosophie (Introduction).

812. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre II. Le dix-neuvième siècle »

Ils tournaient le dos à la fausse histoire, à la fausse société, à la fausse tradition, au faux dogme, à la fausse philosophie, au faux jour, à la fausse vérité. […] Oui, tous tant que nous sommes, grands et petits, puissants et méconnus, illustres et obscurs, dans toutes nos œuvres, bonnes ou mauvaises, quelles qu’elles soient, poëmes, drames, romans, histoire, philosophie, à la tribune des assemblées comme devant les foules du théâtre, comme dans le recueillement des solitudes, oui, partout, oui, toujours, oui, pour combattre les violences et les impostures, oui, pour réhabiliter les lapidés et les accablés, oui, pour conclure logiquement et marcher droit, oui, pour consoler, pour secourir, pour relever, pour encourager, pour enseigner, oui, pour panser en attendant qu’on guérisse, oui, pour transformer la charité en fraternité, l’aumône en assistance, la fainéantise en travail, l’oisiveté en utilité, la centralisation en famille, l’iniquité en justice, le bourgeois en citoyen, la populace en peuple, la canaille en nation, les nations en humanité, la guerre en amour, le préjugé en examen, les frontières en soudures, les limites en ouvertures, les ornières en rails, les sacristies en temples, l’instinct du mal en volonté du bien, la vie en droit, les rois en hommes, oui, pour ôter des religions l’enfer et des sociétés le bagne, oui, pour être frères du misérable, du serf, du fellah, du prolétaire, du déshérité, de l’exploité, du trahi, du vaincu, du vendu, de l’enchaîné, du sacrifié, de la prostituée, du forçat, de l’ignorant, du sauvage, de l’esclave, du nègre, du condamné et du damné, oui, nous sommes tes fils, Révolution !

813. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

Il se met lui-même en scène, car il ne se pique pas d’être plus sage que ses lecteurs ; et voilà un des charmes de sa philosophie. […] Cela n’a l’air que d’une plaisanterie : cependant La Fontaine s’avisait quelquefois de traiter des sujets de philosophie et de physique, auxquels il n’entendait pas grand-chose.

814. (1818) Essai sur les institutions sociales « Addition au chapitre X de l’Essai sur les Institutions sociales » pp. 364-381

Damiron, placée par lui dans son ouvrage sur la philosophie du dix-neuvième siècle, et un article inséré dans le Globe m’obligent à ajouter ici quelques mots. […] Un de mes amis, fort occupé lui-même de philosophie, me fit parvenir, dans le temps, des objections qui s’adressaient bien directement à la théorie que j’avais conçue, et non à celle de je ne sais quel drame où Dieu interviendrait pour faire épeler l’homme.

815. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXV. Mme Clarisse Bader »

que la fausse métaphysique d’un esprit gâté par les philosophies allemandes, et qui lutta toute sa vie contre les deux impossibilités pour les femmes, la métaphysique et l’histoire. […] Elle est institutrice, dans le sens religieux et moral, comme Mme André Léo l’est dans le sens de la plus piètre philosophie… Le malheur des femmes dont la destinée est de séduire, c’est, quand elles écrivent, d’endoctriner.

816. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Guizot » pp. 201-215

Panthéiste poétique, qui n’est ni un philosophe ni un historien et qui croit naïvement faire de la philosophie et de l’histoire, Emerson a couvert de l’éclat d’un talent qui produit l’effet d’un flot pailleté de lumière succédant éternellement à un autre flot pailleté de lumière, un système misérable qui doit plaire aux esprits abaissés d’une génération qui hait toute distinction comme une aristocratie, et aux esprits niais qui ne peuvent se tenir de tendresse et fluent dans la philanthropie. […] Si la furie égalitaire de ce temps avait besoin d’une philosophie de l’histoire, elle n’en choisirait pas d’autre que celle d’Emerson, qui ose bien écrire cette phrase, impie au génie individuel de l’homme : « Toute originalité est relative et tout penseur rétrospectif. » Le rang et l’étendue, dit-il ( the rang and extend ), voilà le mérite réel et absolu, et c’est, ajoute-t-il, le mérite de Shakespeare, et non pas l’originalité.

817. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Louis Vian » pp. 373-387

Mais c’était à sa mort, et toute sa vie, qui fut correcte et respectueuse pour les choses religieuses4, bafouées alors qu’elles étaient par la Philosophie, il n’eut jamais assez de ferveur pour que la foi éveillât la tendresse en son âme, qui, de nature et d’admiration, allait au Stoïcisme, — cette religion des Secs, — comme à la plus belle chose qu’on eût vue jamais parmi les hommes ! […] N’ayant été chrétien qu’à sa mort, il fut donc philosophe toute sa vie, mais un philosophe boutonné dans sa philosophie et ne donnant pas dans la déboutonnée et la scandaleuse du temps.

818. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

Toute la philosophie sociale de ce formidable penseur, qui a pour la pauvre Europe l’insolence d’un homme repu pour un affamé, et qui nous revient d’Amérique enrichi du moins d’une pacotille d’idées générales et d’observations individuelles, — marchandises mêlées dont nous voulons vous montrer les échantillons ; — toute la philosophie sociale de Bellegarrigue, comme il le dit lui-même en un langage digne des mendiants de Callot, consiste « dans la recherche de la monnaie » (textuel).

819. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

Il n’est pas non plus ce qu’on appelle un philosophe, et je lui en fais mon compliment ; mais il ne nous en donne pas moins, avec un laisser-aller charmant, toute une philosophie de l’histoire. Une philosophie de l’histoire très sur la hanche, morbleu !

820. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vacquerie » pp. 73-89

« Le drame, — répète-t-il, — c’est la philosophie vivante et saignante, la lutte glorieuse où viennent, en chair et en os, pousser leur cri suprême et achever leur passion, toutes les idées que doit diviniser l’avenir. » Il avait déjà dit ailleurs : « À ce souper de l’esprit, où Shakespeare donne à manger sa chair et à boire tout son sang… » Comme vous le voyez, la grimace était énergique ; mais Vacquerie est varié : il a l’infini dans la grimace. […] , et il va du paysage aux arcanes les plus mystérieux de la philosophie, du chien Ponto, célèbre déjà dans Les Contemplations, à la question de l’âme des bêtes, pour lesquelles Vacquerie a la sympathie d’un homme qui voit en elles son logement prochain.

821. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Les Conférences de Notre-Dame de Paris sont un magnifique traité de dogme et de morale dressé contre la philosophie du xixe  siècle, et répondant à ses erreurs. […] Puis, pénétrant plus avant, il arrive aux effets de la doctrine catholique sur l’esprit, sur l’âme et sur la société, ce qui implique toute une philosophie, toute une morale, toute une politique ; et alors, se repliant devant toutes ces choses, développées et dévoilées avec un détail qui n’omet rien, il se demande ce qu’a dû être le fondateur d’une religion qui a pris ainsi dans ses bras la création toute entière, et la vie de N.

822. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

, tous les mots d’une langue hier inconnue, comme Sganarelle ses bribes de latin dans la comédie, n’a dans la pensée ni consistance, ni point de vue supérieur, ni principe de philosophie… Tout son fait et toute sa méthode ne sont qu’une perpétuelle et superficielle induction, la plus aisée des opérations de l’esprit, et qui n’a aucune portée de conclusion quand elle est seule. […] La conception du monde n’est pas, dans le livre de Quinet, le devenir d’Hegel, la seule conception que la philosophie puisse opposer, pour l’heure, à l’idée biblique et chrétienne, les autres étant trop indécemment sottes pour compter.

823. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Quelque chose d’indéniable brille, que les professeurs de philosophie appellent un critère. […] La philosophie sensualiste qui lui permettait cette définition n’était point sotte. […] C’était un fort disputeur ; tout lui était bon ; la logique, la grammaire, la théologie, la philosophie, la science, la galanterie. […] Il y a aussi des laboratoires de littérature et de philosophie. […] Au point de vue ancien, elle est la possession d’une qualité naturelle. » Les idées de libre-arbitre, de responsabilité morale sont également ignorées de la philosophie grecque ; quant à l’immortalité de l’âme, ce fut une des rêveries de Platon, mais elle ne tient pas étroitement à sa philosophie.

824. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chênedollé, Charles-Julien Lioult de (1769-1833) »

Chênedollé, dans le Génie de l’homme, a développé moins de philosophie, mais plus de talent poétique.

825. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Veuillot, Louis (1813-1883) »

— Petite philosophie (1858). — De quelques erreurs sur la papauté (1859). — Çà et là (1859). — Deux commensaux du cardinal Dubois (1861). — Mélanges (2e série, 1861). — Les Papes et la Diplomatie (1861). — Le Parfum de Rome (1861). — Waterloo (1861). — L’Esclave Vindex (1862). — Historiettes et fantaisies (1862). — Notice sur Charles Sainte-Foi (1862). — Le Fils de Giboyer, de M. 

826. (1894) Propos de littérature « Appendice » pp. 141-143

PHILOSOPHIE ET MORALE (Ch. 

827. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 227-229

Batteux, [Charles] Abbé, Professeur de Philosophie au Collége Royal, de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né dans le Diocese de Reims, mort à Paris en 1780.

828. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 400-402

On a souvent essayé de transporter dans les Ouvrages de Morale ou de Philosophie, sa maniere de peindre & de s’exprimer.

829. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 167-169

C’est ainsi que la Philosophie prétend faire des découvertes.

830. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 208-210

La Philosophie, qui n’a encore travaillé qu’à l’ombre, traversé que des anti-chambres, sacrifié au bonheur de l’humanité que de l’encre & du papier, pourra-t-elle se flatter jamais de nous présenter dans les efforts de ses Zélateurs autant d’élévation & d’intrépidité ?

831. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 280-282

La philosophie de ce Poëte triompha de son ressentiment.

832. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 378-380

« Comme humainement parlant, dit-il, tout est problématique dans les Sciences, & dans la Physique principalement, tout doit y être exposé aux doutes de la Philosophie sceptique, n’y ayant que la véritable science du Ciel, qui nous est venue par révélation divine, qui puisse donner à nos esprits un solide contentement avec une satisfaction entiere ».

833. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 408-410

Celui qui a pour titre, les quatre fins de l’Homme, peut sur-tout être regardé comme un des meilleurs Traités de Morale Chrétienne, c’est-à-dire, de vraie Philosophie.

834. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 260-261

Ce zele, qui prouve son bon esprit, autant que son discernement, l'a privé, selon toute apparence, des éloges qu'on lui eût prodigués, comme à tant d'autres, s'il se fût enrôlé sous les étendards de la Philosophie ; mais ces louanges, aussi suspectes qu'éphémeres, sont peu propres à exciter les regrets d'une ame honnête.

835. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 409-411

Sera-ce en se nourrissant du style ampoulé de la Philosophie, ou de la frivole légéreté de quelques-uns de nos Ecrivains, qu'ils apprendront à devenir véritablement éloquens ?

836. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Introduction »

Un chapitre du Cours de philosophie positive, voilà donc, à peu près, la seule étude originale et importante que nous possédions sur la matière10.

837. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

La mort, c’est elle qui est l’ouvrière des philosophies, de la morale, puisque toutes les doctrines humaines n’ont été inventées que pour nous préparer au grand passage. […] Poésie, philosophie, roman, histoire, il touche tout de son génie, sans s’y poser davantage ; il montre la voie d’un geste large et dédaigne de se faire chef d’école. […] Mais la philosophie, c’est l’idée pure, c’est quelque chose d’abstrait. De sorte que la poésie et la philosophie, la poésie philosophique, il semble bien que ce soit l’alliance du concret et de l’abstrait, c’est-à-dire, si vous le voulez, de l’eau et du feu. […] Cette philosophie est l’une des plus sombres, l’une des plus tristes qui se puissent imaginer.

838. (1890) Dramaturges et romanciers

On en tirerait facilement une esthétique complète ; ils sont reliés les uns aux autres, quel qu’en soit le sujet, par le lien d’une même philosophie. […] Les victoires remportées par cette philosophie des sensations portent avec elles leur enseignement, et pourront apprendre la modestie à plus d’une doctrine rivale. […] Cette parole est vraie ailleurs qu’en philosophie, et M.  […] Cependant la philosophie n’eut pas seule toute son affection. […] Cependant on est bien forcé d’admettre cette conclusion, que, s’il n’avait pas étudié les philosophies grecque et allemande, l’esprit de M. 

839. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

En philosophie, nous avions eu, premier du genre sans doute, un petit Bulletin poétique, créé par Pierre Quillard, lithographié, et qui se nommait on ne sait pourquoi, « le Fou ». […] Au temps du Parnasse même, la philosophie de l’Idée pure par Villiers, et le Wagnérisme par Mendès, avaient dû impressionner la pensé très réceptive de Mallarmé. […] » Bonhomme, Francisque Sarcey parle de « l’Ecole philosophique instrumentif » en produisant également quelques vers : « Du diable si l’on voit ombre de philosophie dans ces vers ! […] Bien que partant de la Science occidentale, sa pensée philosophique s’apparente aux philosophies orientales, et tel de ses livres prédit même et évoque un lent mais immense réveil des contrées d’Orient. […] René Ghil, d’où découle le principe de philosophie qui soutient de sa charpente toute l’Œuvre, s’échafaude avec la splendeur et le charme délicat d’une théogonie Indoue.

840. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Et vous aurez répété cent fois dans vos classes de philosophie que l’homme est éternellement et partout le même, ô écoliers oublieux ! […] On ne dit rien que ce qu’on sent, on ne raconte rien que ce qu’on voit, et l’observation mâle, sévère, active et féconde, crée la sagesse, l’expérience, la philosophie, la science, le progrès et le sentiment dans l’art ! […] Science, art, philosophie, tout cela n’est que description ; aussi le réalisme est-il la plus juste compréhension de ce qui est qu’on en exprime par la plus juste description. […] Et d’abord, le romantisme a-t-il jamais eu une philosophie ? […] Après tout, ils ne croient peut-être pas plus que moi à cette religion nouvelle, à cette philosophie inspirée, et M. 

841. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Amiel, Henri Frédéric (1821-1881) »

Edmond Scherer Je ne sais à comparer au Journal d’Amiel, comme drame de la pensée, comme méditation à la fois religieuse et inquiète sur les mystères de l’existence, que les monologues de Maine de Biran, de Maurice de Guérin et d’Obermann ; mais Amiel dépasse, à mon avis, tous ces martyrs de la pensée ; il va bien plus au fond de tout ; sa philosophie spéculative est bien autrement vaste, sa psychologie morbide bien autrement curieuse, sa perplexité morale bien autrement pathétique.

842. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — X — Xanrof, Léon (1867-1953) »

C’est un ouvrage plein de philosophie où l’on admire en même temps l’enchaînement des crimes et la fatalité que rien n’élude… C’est par sa morale que M. 

843. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 249-251

L’Oraison funebre de Jean-George II, Prince Danhalt-Dessau, offre le portrait d’un Prince Chrétien, bien supérieur à ce vain étalage de vertus équivoques & fragiles, que la Philosophie moderne préconise si fort dans les Princes qu’elle regarde comme ses disciples….

844. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 354-356

La Philosophie ne me donnera que d’inutiles raisonneurs ; l’honneur humain, que des hypocrites ; la Politique, que des courtisans ; mes récompenses, que des flatteurs ; mes châtimens, que des esclaves : toi seule peux me donner des Sujets.

845. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 328-331

L’Instruction pastorale sur la prétendue Philosophie des Incrédules modernes ne fait pas moins d’honneur au zele & aux talens de ce Prélat ; il y est également clair, également profond, également nourri de l’Ecriture sainte & de l’érudition littéraire.

846. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 416-419

Ses vrais Zélateurs ont-ils besoin d’être décidés par les clameurs d’une fausse Philosophie, pour en écarter des fables dont l’ignorance a voulu l’étayer, sans penser qu’un tel secours lui étoit injurieux ?

847. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 412-415

Telle est du moins notre opinion, & M. le Duc de Niv*** nous le pardonnera d’autant plus volontiers, qu’il a la modestie d’abandonner les siennes au jugement de la critique, & que cette opinion tend à l’indulgence, le vrai caractere de sa philosophie.

848. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Challe  » pp. 141-142

Il n’est pas plus ému que s’il faisait une leçon de philosophie.

849. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Avis du traducteur » pp. -

Avis du traducteur Les Principes de la Philosophie de l’Histoire dont nous donnons une traduction abrégée, ont pour titre original : Cinq Livres sur les principes d’une Science nouvelle, relative à la nature commune des nations, par Jean-Baptiste Vico, ouvrage dédié à S. 

850. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

Si le premier Consul avait eu l’ombre de philosophie dans sa politique, c’était là le seul concordat qu’il y eût à faire entre Rome et lui. […] C’était évidemment à cette législation rationnelle des cultes que la raison, la philosophie et la Révolution avaient aspiré depuis plusieurs siècles, et c’est encore à cela qu’elles aspirent, comme à la liberté de Dieu dans les âmes et comme à la liberté des âmes dans l’État. […] Les philosophes, même les plus sublimes, peuvent créer une philosophie, agiter par leur science le siècle qu’ils honorent : ils font penser, ils ne font pas croire. […] Cette croyance pure, morale, antique, existait ; c’était la vieille religion du Christ, ouvrage de Dieu suivant les uns, ouvrage des hommes suivant les autres, mais, suivant tous, œuvre profonde d’un réformateur sublime ; réformateur commenté pendant dix-huit siècles par les conciles, vastes assemblées des esprits éminents de chaque époque, occupées à discuter, sous le titre d’hérésies, tous les systèmes de philosophie, adoptant successivement sur chacun des grands problèmes de la destinée de l’homme les opinions les plus plausibles, les plus sociales, les adoptant, pour ainsi dire, à la majorité du genre humain ; arrivant enfin à produire ce corps de doctrine invariable, souvent attaqué, toujours triomphant, qu’on appelle unité catholique, et au pied duquel sont venus se soumettre les plus beaux génies ! […] Il faut se détacher de terre quand on veut écrire la vérité sur les hommes ; la philosophie de l’histoire est à la hauteur des observatoires d’où l’on contemple les astres.

851. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

C’est que, dans le même temps où Beethoven élevait à sa plus haute puissance la musique, tombée au simple rôle d’un art agréable, il a ouvert, devant nous, le spectacle de cet Art qui, à toute conscience, révèle l’univers de la vie suprême, aussi nettement, que la plus profonde philosophie le pourrait faire au penseur le plus voyant. […] Et comme, plus haut, j’ai tâché, avec l’aide de la philosophie, à expliquer la nature véritable de la musique en général, (explication convenant à éclairer l’œuvre de Beethoven, entre toutes), je ne tenterai pas plus longuement l’impossible ; je reviendrai à l’étude de la personne de Beethoven, comme au foyer des rayons lumineux éclairant le merveilleux univers qu’il a créé pour nous. […] Nous engageons les lecteurs, pour l’intelligence de cette philosophie, où Wagner fait d’incessantes allusions, à consulter le petit ouvrage, — très exact et clair, — de M. Ribot : la Philosophie de Schopenhauer (F. […] Wagner lie les dernières oeuvres de Beethoven à la philosophie de Schopenhauer.

852. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

L’Art classique dérive de la philosophie cartésienne : Descartes établissait que la Connaissance nous vient de deux sources, distinctes et opposées : la Raison, vraie et divine, — et l’Imagination, c’est à dire les sens, maîtres d’erreur et de mensonge. […] Cette identité entre la réalité et l’impression esthétique caractérise sa philosophie. […] En résumé : 1° Dans la philosophie de Schopenhauer l’Art acquiert une énorme importance, car c’est l’Art qui est la source de toute connaissance ; c’est l’œil de l’Artiste qui pénètre le plus profondément dans les mystères de toute vérité. 2  Pour Schopenhauer toute vérité se mesure à la réalité de l’Âme contemplative. […] Nous recommandons vivement l’étude approfondie de cet article, dont nous n’avons pu donner qu’un résumé fort imparfait, à tous ceux qui pensent avec Wagner, que « la philosophie de Schopenhauer doit servir dorénavant de base à toute culture intellectuelle et morale. » 2° Hans von Wolzogen : — L’Idéalisation du théâtre. […] Il est certain que la philosophie de Schopenhauer comme le bouddhisme passent par le philtre wagnérien pour les lecteurs de la Revue.

853. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »

La philosophie évolutionniste a confirmé cette doctrine. […] Voir nos Principes d’une Philosophie des idées-forces. […] Voir nos Principes généraux d’une Philosophie des idées-forces. […] Voir nos Principes d’une Philosophie des idées-forces. […] Voir nos Principes d’une Philosophie des idées-forces.

854. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

Clément d’Alexandrie, ce chrétien érudit qui mêlait à la tradition hébraïque une vaste connaissance de la philosophie et de la poésie grecques, composa dès le second siècle des hymnes à la fois dogmatiques et familiers. […] S’il y a quelque chose de plus visible pour les chœurs des anges, c’est la Trinité qui le sait. » Si, dans ce qui touche aux vérités de la religion, l’imagination de saint Grégoire est sévèrement contenue par sa foi, il n’en trouve pas moins dans la philosophie même qui s’attache au christianisme un essor nouveau pour la poésie, une sorte d’élévation métaphysique et rêveuse bien rare dans l’antiquité, et qui tient lieu parfois de l’enthousiasme poétique non moins rare parmi nous. […] Sa vie d’ailleurs, comme sa libre philosophie, ne l’a pas jeté dès la jeunesse sur les mêmes traces que le jeune et ardent lévite de Nazianze. […] L’évêque porte se complaît dans ce culte, lors même qu’il y mêle encore quelque souvenir des choses de la terre et d’une philosophie plus humaine : « Aux accents doriens des cordes attachées à l’ivoire de la lyre214, j’élèverai ma voix sonore, pour toi, bienheureux Immortel, Fils glorieux de la Vierge ! […] Son exemption du célibat, ses souvenirs de la philosophie, son amour de la poésie, devaient lui faire, dans la sévérité de l’orthodoxie croissante avec la victoire du christianisme, une place à part et douteuse.

855. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Telle est la philosophie des drames de Maeterlinck, philosophie désespérante qui nie la vertu de l’effort et encourage à la passivité lâche. […] Voici que nous le retrouvons en l’essayiste, mieux armé et fort d’une philosophie nouvelle. […] Taine (Hippolyte). — Philosophie de l’art. […] Hippolyte Taine, Philosophie de l’art, t.  […] Philosophie de l’art, t. 

856. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 459-462

La Philosophie ne cessera-t-elle jamais de travailler à sa honte, en s’obstinant, par une pitoyable maladresse, à décrier tant d’hommes supérieurs qui ont écrit en faveur de la Religion ?

857. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Table des chapitres et des paragraphes. Contenus dans ce second Volume. » pp. -

Des ouvrages sur les différentes parties de la Philosophie, 332 Chap. 

858. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Argument » pp. 287-289

Comment chez les Grecs la philosophie sortit de la législation.

859. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Ce qui me paraît surtout à remarquer en lui comme en plusieurs personnages du haut clergé français au xviiie  siècle, c’est ce mélange de monde, de philosophie, de grâce, qui peu à peu sut s’allier avec bon sens et bon goût à la considération et à l’estime ; ces prélats de qualité, engagés un peu légèrement dans leur état, en prennent cependant l’esprit avec l’âge ; ils deviennent, à un moment, des hommes d’Église dans la meilleure acception du mot, sans cesser pour cela d’être des hommes du monde et des gens aimables ; puis, quand viendra la persécution, quand sonnera l’heure de l’épreuve et du danger, ils trouveront eu eux du courage et de la constance ; ils auront l’honneur de leur état ; vrais gentilshommes de l’Église, ils en voudront partager les disgrâces et les infortunes comme ils en avaient recueilli par avance les bénéfices et possédé les privilèges. […] En décembre 1758, Bernis, qui ne faisait que de tomber du ministère, était donc dans l’exil à Vic-sur-Aisne, près de Soissons, et les premiers temps, malgré sa philosophie et sa douceur d’âme, durent lui être assez pénibles. […] La singulière douceur de cette philosophie tout horatienne demande grâce, un moment, pour la légèreté qui s’y mêle encore, et qui continuera de s’y mêler longtemps.

860. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

Quand je dis que la critique issue en droite ligne de la philosophie du xviiie  siècle se prenait surtout aux mots, je sais bien que parmi ces mots on faisait sonner très-haut ceux de philosophie et de raison ; mais, sous ce couvert imposant et creux, on était trop souvent puriste et servile. Une autre école, opposée à cette philosophie, produisait alors d’éloquents écrivains, des critiques instruits et piquants sans doute ; mais c’était une réaction qui, en parant à un excès, poussait à un autre.

861. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

Mais à travers tout, ce qui importe le plus, l’homme est là pour nous guider et nous rappeler ; il reparaît en chaque ouvrage et dans les intervalles avec sa nature expressive et bienveillante, avec son esprit net, judicieux et fin, son tour affectueux et léger, sa morale perpétuelle, touchée à peine, cette philosophie aimable de tous les instants qui répand sa douce teinte sur des fortunes si différentes, et qui fait comme l’unité de sa vie. […] Liberté, royauté, aristocratie, démocratie, préjugés, raison, nouveauté, philosophie, tout se réunissait pour rendre nos jours heureux, et jamais réveil plus terrible ne fut précédé par un sommeil plus doux et par des songes plus séduisants. » Ainsi on ne se privait de rien en cet âge d’or rapide ; on était aisément prodigue de ce qu’on n’avait pas perdu encore ; on cumulait légèrement toutes les fleurs. […] Le volume intitulé Recueil de Famille nous le montre, en ces années de ruine, plein de sérénité et de philosophie, adonné aux vertus domestiques, égayant, dès que le grand moment de Terreur fut passé, les tristesses et les misères des êtres chéris qui l’entouraient.

862. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Dans tout cela, pas de philosophie profonde : dans l’air ambiant, Maupassant a pris la doctrine de l’écoulement incessant des phénomènes ; elle dispense de philosopher, et il s’en tient là. […] Mais ce romancier médiocre est un homme intelligent, d’esprit ouvert à toutes les idées, curieux d’art, de science, de philosophie, universel et cosmopolite comme un Genevois cultivé peut l’être. […] Un Cheval de Phidias (1860), le Prince Vitale (1864), sont des causeries d’art et de philosophie ; le Comte Kostia (1863) donne la note de ses romans romanesques.

863. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Il assista aux conférences de physique du fameux Rohault, et, par une idée assez bizarre, il s’appliqua à mettre la philosophie de Descartes en vers. […] Les grands, à force de s’étendre, deviennent si minces, qu’on voit le jour au travers : c’est une belle étude de les contempler ; je ne sais rien qui ramène plus à la philosophie. […] Son catéchisme et la philosophie de Descartes sont deux systèmes qu’elle entend également bien.

864. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

cet homme dont Mlle de Lespinasse disait : « La figure de M. de Condorcet annonce la qualité la plus distinctive et la plus absolue de son âme, c’est la bonté » ; celui dont Grimm disait encore : C’est un très bon esprit, plein de raison et de philosophie ; sur son visage résident le calme et la paix ; la bonté brille dans ses yeux : il aurait plus de tort qu’un autre de n’être pas honnête homme, parce qu’il tromperait davantage par sa physionomie, qui annonce les qualités les plus paisibles et les plus douces… ; quoi ! […] Biot, de plus intéressant, de plus digne, de plus noble, que ses éloges de Linné, d’Euler et de Haller. » L’extrême faveur dont jouissait alors la philosophie faisait qu’on passait volontiers à Condorcet quelques petits pamphlets anonymes et satiriques, dont il se donnait parfois le plaisir sous divers déguisements. […] Voltaire lui avait dit encore, en lui pronostiquant le plus bel avenir pour la philosophie : « Laissez faire, il est impossible d’empêcher de penser ; et plus on pensera, moins les hommes seront malheureux.

865. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Le christianisme y est présenté et comme insinué à titre de « philosophie sublime » ; c’est la « philosophie du malheur ». […] On ne put sanctifier la philosophie : on sécularisa, pour ainsi dire, la religion.

866. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

Au second livre, Marmontel, qui a fait sa philosophie à Clermont-Ferrand et qui porte l’habit ecclésiastique, songe à prendre la tonsure à Limoges. […] Il avait rencontré chez Voltaire Vauvenargues, qui, déjà mourant, venait habiter Paris : Marmontel se logea en face de lui, l’assista, l’entretint, recueillit ses leçons, et dans son âme trop mobile, trop sujette aux influences d’alentour, mais foncièrement honnête et droite, il conserva jusqu’à la fin, et à travers tous les philtres qui l’égarèrent, un goût de cette philosophie saine et pure qu’y avait versée l’éloquence de Vauvenargues. […] L’homme qui fait des souliers est sûr de son salaire ; l’homme qui fait un livre ou une tragédie n’est jamais sûr de rien. » Marmontel devint donc, en 1753, secrétaire des Bâtiments sous M. de Marigny, frère de Mme de Pompadour ; dès lors il habita Versailles, et durant cinq années il vécut pêle-mêle et tour à tour avec des artistes, avec des intendants des Menus-Plaisirs, travaillant à sa guise, étudiant à ses heures, et voyant toutes sortes de sociétés qu’il nous peint fidèlement, la société des premiers commis comme celle des philosophes, le financier Bouret comme d’Alembert : Oui, j’en conviens, dit-il, tout m’était bon, le plaisir, l’étude, la table, la philosophie ; j’avais du goût pour la sagesse avec les sages, mais je me livrais volontiers à la folie avec les fous.

867. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

Palissot publia pour le 1er janvier 1802 un petit pamphlet intitulé : étrennes à m. de la harpe, à l’occasion de sa brillante rentrée dans le sein de la philosophie. […]  » On conclut que la Révolution ne tardera pas à se consommer ; qu’il faut absolument que la superstition et le fanatisme fassent place à la philosophie, et l’on en est à calculer la probabilité de l’époque et quels seront ceux de la société qui verront le règne de la raison… Un seul des convives n’avait point pris de part à toute la joie de cette conversation, et avait même laissé tomber tout doucement quelques plaisanteries sur notre bel enthousiasme. […] » — « Point du tout, je vous l’ai dit : vous serez alors gouvernés par la seule philosophie, par la seule raison. » Le tour de La Harpe, l’un des convives, arrive cependant ; il s’était tenu un peu à l’écart : « Voilà bien des miracles, dit-il enfin, et vous ne m’y mettez pour rien. » — « Vous y serez (lui réplique Cazotte) pour un miracle tout au moins aussi extraordinaire : vous serez alors chrétien. » Sur ce mot de chrétien, on peut se figurer l’exclamation et le rire ; les figures s’étaient rembrunies, elles se dérident : Ah !

868. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Le ton ironique et agréable du récit contraste de façon curieuse avec l’âcre philosophie de M.  […] Il est peut-être naturel que la philosophie bergsonienne se soit si fortement implantée en pays anglais. […] Elle a fait son domaine propre de ce qui manquait à leur philosophie. […] Rémy de Gourmont ne se trompait pas lorsqu’il voyait dans l’idéalisme la philosophie propre de la littérature symboliste, comme le scientisme avait été la philosophie de la littérature naturaliste, comme le bergsonisme est, selon M. Benda, la philosophie de la littérature belphégoriste.

869. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Lerminier a dit quelque part, et répété l’autre jour, que la philosophie est le mouvement de l’esprit humain, et que les religions en sont les haltes. […] Bien loin d’éluder la question théologique, pour se hâter vers les considérations philosophiques, c’est dans cette question qu’il trouve la philosophie de son sujet. […] Quinet permettait de rattacher d’avance Ahasvérus à la philosophie de l’histoire. […] Cela est plein de philosophie ; mais il faut y regarder. […] Quelle philosophie pourrait valoir mieux ?

870. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 489-492

On ne peut nier qu’il ne l’ait eu plein de gaieté, de politesse, de modération, qualités qui transpirent dans ses Ecrits, & bien supérieures au mérite de faire de bons Ouvrages ; mais sont-ce-là des titres pour prétendre aux honneurs de la Philosophie ?

871. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 162-165

Son Poëme, intitulé les Sens, est un Recueil de bévues, où la Poésie & la Philosophie sont également profanées.

872. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

Et je relis avec mélancolie cette page de M. de Vogüé, dans la préface de son Roman russe : « Il se crée de nos jours, au-dessus des préférences de coteries et de nationalité, un esprit européen, un fond de culture, un fond d’idées et d’inclinations communs à toutes les sociétés intelligentes ; comme l’habit partout uniforme, on retrouve cet esprit assez semblable et docile aux mêmes influences, à Londres, à Pétersbourg, à Rome ou à Berlin… Cet esprit nous échappe ; la philosophie et la littérature de nos rivaux font lentement sa conquête ; nous ne le communiquons pas, nous le suivons à la remorque ; avec succès parfois, mais suivre n’est pas guider… Les idées générales qui transforment l’Europe ne sortent plus de l’âme française. » C’est peut-être qu’elles en sont sorties il y a cinquante ans. […] M. de Vogüé nous dit que deux traits les distinguent de nos réalistes à nous : 1º « L’âme flottante des Russes dérive à travers toutes les philosophies et toutes les erreurs ; elle fait une station dans le nihilisme et le pessimisme : un lecteur superficiel pourrait parfois confondre Tolstoï et Flaubert. […] Qui jurerait enfin que, largement et humainement entendue, la philosophie positiviste, pour l’appeler par son nom, et, si vous voulez, la philosophie de Taine, celle qui passe pour responsable des brutalités et des sécheresses de la littérature naturaliste, ne correspond pas à un moment plus avancé du développement humain que la religiosité protestante et septentrionale ?

873. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

Dans Un Animal dans la lune, l’anecdote est à peine un prétexte à une véritable leçon de philosophie — comme il y en a tant dans Lucrèce — sur les erreurs des sens rectifiées par l’entendement. […] Tous les deux ont raison ; et la philosophie Dit vrai lorsqu’elle dit que les sens tromperont Tant que sur leur rapport les hommes jugeront. […] Ce fondement posé, ne trouvez pas mauvais Qu’en ces fables aussi j’entremêle des traits De certaine philosophie Subtile, engageante et hardie. […] Une précision de dialectique à faire envie au professeur de philosophie le plus exact ou voulant l’être, le plus exact, le plus minutieux et qui suit le plus rigoureusement son idée.

874. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

La philosophie : Ramus. […] La philosophie se sépare de la littérature : Ramus206 ne nous appartient pas, parce qu’il écrit presque toujours en latin, mais pas davantage lorsque par hasard il use du français.

875. (1890) L’avenir de la science « Préface »

Ces problèmes, sortant en quelque sorte de terre et venant effrayer le monde, s’emparèrent de mon esprit et devinrent une partie intégrante de ma philosophie. […] Puis je passai mon concours d’agrégation de philosophie, en septembre.

876. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

Pour peu qu’il vive à l’une des époques décisives de la civilisation, l’âme de ce qu’on appelle le poëte est nécessairement mêlée à tout, au naturalisme, à l’histoire, à la philosophie, aux hommes et aux événements, et doit toujours être prête à aborder les questions pratiques comme les autres. […] Elles se classent, avec le moine de Saint-Gall, avec le bourgeois de Paris sous Philippe-Auguste, avec Jean de Troyes, parmi les matériaux utiles à consulter ; et, comme document honnête et sérieux, ont parfois plus tard l’honneur d’aider la philosophie et l’histoire à caractériser l’esprit d’une époque et d’une nation à un moment donné.

877. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

La chose, cimentée d’une philosophie spéciale, pourrait bien durer. […] Les principes combinés avec la science, toute la quantité possible d’absolu introduite par degrés dans le fait, l’utopie traitée successivement par tous les modes de réalisation, par l’économie politique, par la philosophie, par la physique, par la chimie, par la dynamique, par la logique, par l’art ; l’union remplaçant peu à peu l’antagonisme et l’unité remplaçant l’union, pour religion Dieu, pour prêtre le père, pour prière la vertu, pour champ la terre, pour langue le verbe, pour loi le droit, pour moteur le devoir, pour hygiène le travail, pour économie la paix, pour canevas la vie, pour but le progrès, pour autorité la liberté, pour peuple l’homme, telle est la simplification.

878. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

À cet habile subterfuge de l’école matérialiste, il me semble que le duc de Broglie a très pertinemment répondu, dans son savant examen de la philosophie de Broussais73 : « Il ne s’agit point, dit-il, de savoir comment on pense, mais mais qui est-ce qui pense ; ce n’est pas la question du quomodo, c’est la question du quid. […] Aussi l’ancienne philosophie, suivant sur ce point la doctrine d’Aristote, enseignait-elle que l’entendement n’est lié à aucun organe, à la différence des sens76.

879. (1912) L’art de lire « Chapitre II. Les livres d’idées »

Les livres d’idées Il y a des livres d’idées, comme le Discours de la Méthode, l’Esprit des Lois, le Cours de Philosophie positive. […] Il est monothéiste, comme plusieurs de ses prédécesseurs en philosophie ; il est monothéiste ; que le monde soit susceptible d’être ramené à une seule loi, c’est une idée qui a commencé à envahir l’esprit humain et à s’imposer à lui ; mais, d’autre part, il est trop Grec pour ne pas rester un peu polythéiste, pour ne pas croire que des forces multiples et diverses gouvernent le monde et se le disputent.

880. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « V » pp. 19-21

La philosophie n’existe pas ou elle se proclame l’amie de la religion et de l’orthodoxie quand même.

881. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIII » pp. 244-246

Cousin le goût de la philosophie ancienne, à M.

882. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Ackermann, Louise (1813-1890) »

Caro Au moins dans la forme d’un sentiment, sinon d’une doctrine, cette philosophie du désespoir a troublé, dans ces dernières années, plus d’une âme qui a cru se reconnaître dans l’accent amer, hautain, d’un poète de grand talent, l’auteur des Poésies philosophiques .

883. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 311-314

Ce n’est pas qu’il n’eût pu illustrer un autre nom : sa Traduction de l’Abrégé de la Philosophie d’Epicte par Arrien, & la Vie qu’il nous a donnée de ce Philosophe Stoïcien, sont deux Ouvrages très-estimables, qu’on a réimprimés depuis peu.

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