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560. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Les saints de pierre du portail, comme elle passait, la bénirent et de l’église à sa maison l’accompagnèrent des yeux. […] que ma mère fut belle, quand nous entrâmes dans l’église, qu’elle tomba à genoux aux pieds de l’Homme-Dieu ! […] On sait ce que les prétendus libéraux qui révolutionnèrent l’Espagne au début de ce siècle, firent pour remplacer l’assistance des couvents spoliés et des églises brûlées. […] L’extrait mortuaire nous apprend, qu’en exécution du vœu qu’il exprimait, on l’enterra dans le cimetière sacerdotal de l’église de Vallfogona. […] L’une de ces idées est de faire d’elle, avec des mots, à défaut de documents et de preuves, un terrain de défense à outrance de tout ce qui touche ou paraît toucher à l’Église.

561. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVIII » pp. 220-226

Voici ce passage : « Je dirai mon sentiment sur la Trappe avec beaucoup de franchise, comme un homme qui n’a d’autre vue que celle que Dieu soit glorifié dans la plus sainte maison qui soit dans l’Église, et dans la vie du plus parfait directeur des âmes dans la vie monastique qu’on ait connu depuis saint Bernard.

562. (1887) Discours et conférences « Appendice à la précédente conférence »

Je crois, en effets que la régénération des pays musulmans ne se fera pas par l’islam : elle se fera par l’affaiblissement de l’islam, comme du reste le grand élan des pays dits chrétiens a commencé par la destruction de l’Église tyrannique du moyen âge.

563. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Quand l’honnêteté de mœurs se constitua aussi un tribunal et une juridiction, ce qui s’appelait impudicité à l’église, s’appela obscénité dans la société polie.

564. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Émile Augier »

Et voilà comment Veuillot est déshonoré, le pape humilié et l’Église romaine plongée dans un bien grand chagrin, par cette belle comédie du xixe  siècle jouée contre le catholicisme par un petit de la Révolution !

565. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VI »

∾ « Commune, Département, Église, École, ce sont-là, dans une nation, à côté de l’État, les principales sociétés qui peuvent grouper des hommes autour d’un intérêt commun et les conduire vers un but marqué : d’après ces quatre exemples, on voit déjà de quelle façon, à la fin du xviiie  siècle et à la fin du xixe , nos politiques et nos législateurs ont compris l’association humaine.

566. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Cette continuelle oscillation entre l’armée et l’Église devrait nous donner aussi l’idée d’un temps bien reculé. […] Au nom de quoi respecter l’Église, si Frère Giroflée la représente, et le dangereux abbé Périgourdin, et l’hypocrite inquisiteur de Lisbonne ? […] Piété envers les Lettres — piété envers l’Église, — piété envers la France. […] Je citerai, en particulier, celle qu’il lui adresse quand le Père Hyacinthe quitte l’Église. […] Il faut défendre l’Église… » Défendre l’Église, comment ?

567. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

L’artiste se mit aussitôt en devoir d’en préparer la composition ; on lui assigna pour atelier l’église des Feuillants, près des Tuileries, et une souscription fut ouverte pour subvenir aux frais de l’ouvrage. […] Il abandonna donc l’exécution du tableau du Serment, dont la toile est restée dans l’église des Feuillants jusqu’à l’époque où Bonaparte, devenu empereur, fit déblayer ce quartier pour construire la rue de la Paix et la rue de Rivoli. […] Mais, bien que la puissance de l’Église catholique garantit mieux que la philosophie des anciens l’unité des travaux des hommes, l’expérience a prouvé que cette unité d’action des facultés humaines est, sinon entièrement chimérique, au moins de peu de durée. […] L’une de ces assemblées, la plus nombreuse et la plus violente, se tenait rue du Bac, dans l’église dévastée de Saint-Thomas d’Aquin. […] « Voyons donc cela », dit Alexandre à Étienne, quand ils furent devant le portail de l’église, où se tenait assemblée une foule d’hommes prêts à y entrer.

568. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Nos cathédrales qui, par la sublime réussite de leur élancement, sont l’Église triomphante, sont aussi, par leur continuel besoin de secours, l’Église souffrante. […] L’Église ! […] Elle le dit de telle sorte qu’on ait pu désigner cette église : l’église du couvent des Célestins, dédiée sous le titre de l’Annonciation, église que décrit en ce temps-là Guillebert de Metz comme ceci : « Aux Célestins est paradis et enfer en peinture, avec autres pourtraictures en un cuer à part. […] Les deux lévriers, Marsyas et Marion, près d’elle, bondissent, très joyeux : elle ne les emmènera pas, elle va tout droit à l’église. Et lui, François, les chiens lui sautent aux épaules, plus joyeux encore : il ne les emmènera pas, il va tout droit à l’église.

569. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Parfois, quand je ferme les yeux, je vous vois toutes quatre agenouillées dans l’église sur vos chaises basses, — pâles et vous abritant en Dieu. […] Baudelaire interdit au nom de l’Église. […] On n’applaudissait pas, on faisait mieux qu’applaudir : on écoutait, comme on écoute dans les églises. […] car, ne l’oubliez pas, ayant l’infaillibilité, l’Église a le droit et même le devoir d’être inflexible : pour elle, faire grâce, ce serait abdiquer. […] L’Église nous traitera, nous soulagera, mais jamais nous ne serons complétement assainis.

570. (1874) Premiers lundis. Tome II « Étienne Jay. Réception à l’Académie française. »

On a trouvé cela de bon en lui qu’il n’était ni tout à fait homme d’église, ni entièrement homme de cour.

571. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre IV. Bossuet orateur. »

Souvent aussi cette lumière de l’Église porte la clarté dans la discussion de la plus haute métaphysique, ou de la théologie la plus sublime ; rien ne lui est ténèbres.

572. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIII. Des panégyriques en vers, composés par Claudien et par Sidoine Apollinaire. Panégyrique de Théodoric, roi des Goths. »

Il se maria, entra dans le clergé du vivant de sa femme, se rendit célèbre dans les lettres, fut évêque de Pavie en 510, entreprit deux voyages en Orient pour réunir les deux Églises, et n’y réussit point.

573. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Le prêtre grec Joachim crut faire œuvre pie lorsqu’il construisit et enlumina l’église métropolitaine de Nijni-Novgorod. […] La peinture fut astreinte, par les canons de l’Église, au hiératisme des modèles hérités de Byzance. […] Et le clergé de la sainte Église fut délivré d’un scandale qu’il avait toléré en soupirant. […] Les portes de la Grande Église furent ouvertes à deux battants. […] Les Grecs modernes ont longtemps construit leurs églises et leurs tristes masures avec les chefs-d’œuvre de leurs ancêtres.

574. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Son livre se meut entre trois extrêmes : Goethe, l’Église et la tabagie. […] Nous sommes à l’église. […] » cria une voix au fond de l’église. […] ce péché tournera à ta gloire et à celle de ton Église ! […] Si de ce douloureux tableau du divorce d’un pasteur avec son église, M. 

575. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

. —  Ses théories sur le gouvernement, l’Église et l’éducation. —  Son stoïcisme et sa vertu. —  Sa vieillesse, ses occupations, sa personne. […] Une grave pensée gouvernait ce grand labeur. « Par l’intention de mes parents et de mes amis, j’avais été destiné dès l’enfance au service de l’Église, et mes propres résolutions y concouraient. Mais étant parvenu à quelque maturité d’années, et voyant quelle tyrannie avait envahi l’Église, une tyrannie si grande que quiconque voulait prendre les ordres devait se déclarer esclave par serment et sous son seing, en sorte qu’à moins de trouver sa promesse au goût de sa conscience, il fallait se parjurer ou souffrir le naufrage de sa foi, je crus meilleur de choisir un silence sans reproche plutôt que l’office sacré de la parole acheté et commencé avec la servitude et le parjure. » Il refusait d’être prêtre de la même façon qu’il avait voulu être prêtre ; espérances et renoncement, tout chez lui partait de la même source, la volonté fixe d’agir noblement. […] Indépendant dans la religion comme dans tout le reste, il se suffisait à lui-même ; ne trouvant dans aucune secte les marques de la véritable Église, il priait Dieu solitairement sans avoir besoin du secours d’autrui. […] regarde cette pauvre Église épuisée et presque expirante !

576. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

À l’église, le pauvre père, dont les arrangements avec Fasquelle, me disait Zola, avaient été faits en vue de la continuation de la dynastie des Charpentier, dans l’affaissement de sa douleur, a l’aspect d’un vieillard. […] Ces chants d’église balancent en moi, tout le douloureux de mon passé, et moi, le sceptique, l’incrédule, sur lequel l’éloquence de la chaire ne pourrait mordre, je sens que je serais convertissable par du plain-chant, ou de la musique qui en descend. […] Voici le libretto : l’Amour se trouve tout à fait dans la dèche ; des châtelaines du Midi, qui lui doivent beaucoup, s’adressent au Saint-Père, pour qu’il soit canonisé, et elles obtiennent sa canonisation, et une chapelle pour lui, dans l’église de Saint-Amour, où une ancienne statue d’un petit amour, enguirlandé de chapelets, serait la figuration du nouveau petit saint. […] — Ça a dû se faire… ça ne s’est pas fait… mais tenez, vraiment c’est assez curieux… J’avais un ami, l’abbé Pioger, qui aussitôt que j’avais fait un livre, le refaisait au point de vue clérical… ainsi La Pluralité des mondes, refaite par lui à l’usage des écoles chrétiennes… et sans trop me citer… Mais, il était mon ami… Quand j’ai dû me marier, il m’a dit : « — Vous devriez vous marier à l’église ? […] Une église pleine de monde, comme pour le mariage d’un personnage officiel.

577. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

Il habitait chez son père adoptif, où il trouvait une honnête et point trop grave société de gens d’église et, gens de loi. […] Combien serait-il plus heureux s’il avait suivi sa droite carrière dans l’Université ou l’Église. […] Sa femme était dévote, en sorte que l’Église dut lui interdire de faire aucun vœu sans l’autorisation de son confesseur : tant elle avait voué de pèlerinages impossibles, dont elle était obligée ensuite de se faire délier.

578. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

Il appartenait à l’une des nombreuses petites églises indépendantes de là-bas. […] Ce n’était ni l’Église, ni la monarchie, ni la société, ni la réputation, ni les lois qui lui dictaient son sacrifice et son courage, c’était sa conscience. […] Certaines vues sur l’arrière-fond des âmes, certains morceaux de casuistique morale, certaines effusions du sentiment religieux (même abstraction faite de toute église confessionnelle), qui nous émerveillent chez Eliot ou chez Ibsen, c’est dans Bossuet, c’est dans les écrits de tel prêtre et de tel moine que nous ignorons, c’est chez Lacordaire et Veuillot même, que nous en trouverions des exemples analogues ; et c’est où nous ne nous avisons guère d’aller les chercher.

579. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

La première raconte les propos familiers et retrace les habitudes domestiques du bon roi, « comment il se gouverna tout son temps (toute sa vie) selon Dieu et selon l’Église, et au profit de son royaume ». […] Ce n’est pas moi qui suis roi de France ni qui suis la sainte Église ; je ne suis qu’un seul homme dont la vie passera comme celle d’un autre homme quand il plaira à Dieu.

580. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

On s’était aperçu que l’Église faisait partie du rempart, et chacun alors s’empressait de mettre la main au rempart pour le réparer et le fortifier. […] Mais voilà que les progrès mêmes du siècle et ses facilités matérielles nuisent à cette indépendance si désirable sur quelques points, et qui avait toujours existé dans l’ancienne Église de France.

581. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

Il en parut si mécontent que ces messieurs crurent ne pas lui déplaire en avertissant les mères des églises (de l’Église) qu’elles avaient tort de préparer un Te Deum qu’elles ne chanteraient pas, et que rien n’était plus incertain que la conversion du roi.

582. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les fondateurs de l’astronomie moderne, par M. Joseph Bertrand de l’académie des sciences. »

« Le pape Léon XII, nous dit son biographe le pins autorisé, l’accueillit avec une telle bienveillance qu’encourage par la bonté vraiment paternelle du Saint-Père, il osa demander quelques reliques du patron de l’église de Nointel (dont il était maire). Peu de jours avant son départ pour Naples, le savant recevait non-seulement un beau reliquaire pour la pauvre église de son village, mais encore un magnifique chapelet en cornaline portant la médaille commémorative renfermée sous la porte d’or de Saint Paul.

583. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

Né le 15 juin 1709, on le destina de bonne heure à l’état ecclésiastique ou du moins à des bénéfices d’Église. […] « On n’avait point vu en France, dit Voltaire, depuis les cardinaux de La Valette et de Sourdis, d’homme qui réunît la profession des armes et celle de l’Église.

584. (1829) De la poésie de style pp. 324-338

« Pourquoi, dit-il, n’en serait-il pas d’une littérature dans son ensemble, et en particulier de l’œuvre d’un poète, comme de ces belles vieilles villes d’Espagne, par exemple, où vous trouvez tout. » Et il part de là pour décrire en deux ou trois pages une ville espagnole, avec ses promenades d’orangers le long d’une rivière, ses églises chrétiennes, ses minarets arabes, sa prison, son cimetière, et tout ce qui la compose. […] Les églises chrétiennes veulent dire des sujets du Moyen-Âge ; les minarets, des orientales ; et ainsi du reste.

585. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

Une jeune et riche veuve campagnarde, Nola, autrefois servante, vient de perdre son vieux mari, qui l’avait épousée par reconnaissance de ce qu’elle lui avait cédé un dimanche sa place à l’église. Dans les premiers temps de son deuil, un jour que, revenant de l’église elle-même, elle était embarrassée dans son chemin, et que personne ne s’offrait à la conduire (quoique riche et jolie), un journalier, le jeune Primel, s’avança galamment ou plutôt par charité ; il lui donna le bras, et, chemin faisant, elle sentit qu’elle l’aimerait volontiers.

586. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513

Jacques Boileau, autrement dit l’abbé Boileau, docteur en Sorbonne, longtemps doyen de l’église de Sens, puis chanoine de la Sainte-Chapelle, était encore de la même humeur, mais avec des traits plus francs et plus imprévus. […] L’abbé Boileau, qui était alors doyen de l’église cathédrale de Sens, fut obligé de porter la parole à la tête de son chapitre.

587. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Le combat éternel entre l’Église, qui est l’Autorité, et la Révolte, qui est le Protestantisme, est le même au xixe  siècle qu’au xvie . Est-ce qu’hier la Commune n’égorgeait pas nos prêtres et ne souillait pas nos églises ?

588. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XI » pp. 39-46

Tout ce qu’il y a de jeune dans le catholicisme en France, tout ce qui est arrivé là par l’imagination, par les idées absolues, par les systèmes, par la tête plutôt que par le cœur, par la mode, les disciples des cathédrales et de l’art chrétien, les convertis du Saint-Simonisme enclins à la théocratie, les hommes venus là au sortir du jacobinisme révolutionnaire ou même sans en sortir (et il y a un noyau dont le type est Buchez), tout cela forme une milice ardente, violente, ou même légère, qui parade dans les églises aux Semaines Saintes, qui guerroie dans les journaux, et qui essaye le tapage aux cours.

589. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIII » pp. 133-140

Le beau monde, la haute société ont beau se vanter de remplir les églises, les confessionnaux, tant qu’ils ne rempliront pas les cadres de la milice sacerdotale, ils n’ont rien fait, et ils n’y paraissent pas disposés.

590. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire et philosophique »

L’unité dans l’Église et une sorte de progrès au sein de cette unité y sont admirablement posés.

591. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Choses d’autrefois »

Toutes les fêtes de l’Église y étaient chômées, et Dieu sait s’il y en avait alors !

592. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Heredia, José Maria de (1842-1905) »

Il a fréquenté, tout jeune, les archives, les vieilles armures et les églises vénérables.

593. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’Empereur Néron, et les trois plus grands poëtes de son siècle, Lucain, Perse & Juvénal. » pp. 69-78

C’est ce que porte une inscription** qu’on lit encore à Rome dans l’église de saint Paul.

594. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Rousseau et M. de Voltaire. » pp. 47-58

Il publie & brode, je ne sçais quelles scènes qu’il disoit s’être passées, tantôt à l’église des Sablons, tantôt chez madame de Prie, tantôt chez la princesse de la Tour, & généralement dans tous les endroits où le célèbre poëte avoit paru.

595. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 30, de la vrai-semblance en peinture, et des égards que les peintres doivent aux traditions reçuës » pp. 255-265

On voit au maître autel de la petite église de saint étienne de Genes un tableau de Jules Romain qui répresente le martyre de ce saint.

596. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 46, quelques refléxions sur la musique des italiens, que les italiens n’ont cultivé cet art qu’après les françois et les flamands » pp. 464-478

Dans le récit que le Corio fait de la mort du duc Galeas Sforce Viscomti, qui fut assassiné en mil quatre cent soixante et seize dans l’église de saint étienne de Milan, il dit : le duc aimoit beaucoup la musique, … etc. .

597. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le voltairianisme contemporain »

Or, s’il les possède, ce n’est plus Roi qu’il faut l’appeler : qui dit Roi des Esprits dit Dieu même ; et alors on peut demander pourquoi donc ce Dieu des Esprits souille encore de ses restes une église chrétienne, et pourquoi ses adeptes et ses disciples, en cotisant leurs admirations et leurs œuvres, ne lui élèvent pas un monument ?

598. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Jean-Jacques Rousseau »

Et on le crut, dans cette race de gens d’esprit, depuis les philosophes qui croient à tout, excepté à l’Église, jusqu’aux gamins intellectuels qui ne croient à rien.

599. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Armand Baschet »

Il citera, sans broncher, des fragments de lettres comme celle de l’ambassadeur de Venise sur le mariage du duc d’Elbeuf et de mademoiselle de Vendôme (à la page 374), mariage dont le Roi voulut être le témoin, mais pas à l’église !

600. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — IV »

Ils se désolent de ne pas voir, en place des contemporains que nous a nécessairement créés notre civilisation, soit un Turc dans son harem (rêve de Gautier), soit un grand seigneur anglais dans ses terres (rêve de Taine), soit un savant revêtu des pouvoirs et privilèges qu’eurent jadis les princes de l’Eglise (rêve de Renan).

601. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « Introduction »

Il est entré, depuis lors, dans le langage courant de la presse et de la politique, avec ce sens : rapprochement entre la République et l’Église, alliance de la démocratie et du catholicisme, rentrée en faveur du pouvoir religieux au sein de la société civile, restauration du règne social de Jésus.

602. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXII. Des éloges des hommes illustres du dix-septième siècle, par Charles Perrault. »

Il y célèbre les hommes les plus distingués dans l’église, dans les armes, dans les lois, et enfin dans les sciences, les lettres et les arts.

603. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

C’était une croyance traditionnelle que le savoir de quelques-uns se transmettait en dépit de l’Église. […] L’Eglise n’a jamais régné que par la terreur, et il y eut toujours des philosophes pythagoriciens. […] En 1845, son église, modeste encore, était fondée. […] Chaque fois c’était, à la campagne, un curé mort récemment, et que les paysans croyaient revoir dans son église, à la tombée de la nuit. […] Or, pour les incrédules, ou qui se croient tels, les églises sont inutiles.

604. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Daniel Stern raconte dans son livre un fait curieux qui est au plus grand honneur de l’Église catholique. […] Il n’y a là rien pour lui, ni église somptueuse, ni musée, ni monuments historiques. […] Mais ce retour à l’Église primitive prit une forme originale, et cette vieille vertu de la résignation devint une vertu toute nouvelle chez ces âmes rajeunies par un ravivement de ferveur religieuse. […] L’Église établie fut mécontente de voir s’élever une secte où les fidèles les plus vénérables usurpaient les fonctions de ministres et où l’on pouvait être pieux sans son secours. […] Les doctrines étaient alors incarnées dans des personnes vivantes ; nous, modernes, nous avons trouvé plus commode de les pétrifier dans des églises et des institutions.

605. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

La tête d’un Langrois est sur ses épaules comme un coq d’église au haut d’un clocher : elle n’est jamais fixe dans un point ; et, si elle revient à celui qu’elle a quitté, ce n’est pas pour s’y arrêter. — Avec une rapidité surprenante dans les mouvements, dans les désirs, dans les projets, dans les fantaisies, dans les idées, ils ont le parler lent. — Pour moi, je suis de mon pays. […] la belle partie pour l’Église ! […] « Je déclare que je suis, dit-il, et que j’ai toujours été du sentiment, premièrement, que les princes peuvent contraindre par des lois pénales tous les hérétiques à se conformer à la profession et aux pratiques de l’Église catholique ; deuxièmement, que cette doctrine doit passer pour constante dans l’Église, qui non seulement a suivi, mais encore demandé de semblables ordonnances des princes… » Et un peu plus loin : « N’aurait-on pas raison de réduire par de petites amendes ces gens-là, qui ne se conduisent que par leur intérêt ; non pas précisément parce qu’ils n’assistent pas à la messe, mais parce qu’ils ne pratiquent pas les exercices de la religion catholique ? […] Telle est la doctrine qu’Aristote enseigna à Théophraste, et qui, à travers mille vicissitudes, prit possession des écoles du Moyen Age, fut acceptée par la théologie, formulée par saint Thomas, et élevée, peu s’en faut, à la hauteur d’un dogme reconnu par l’Église et soutenu, au besoin, par le bras de l’État29. » Ainsi, chose singulière ! […] Qu’est-ce qui peut mieux peindre ce mélange des idées et des sentiments de la Renaissance que le tombeau de Benedetto Pisaro, dans l’église des Frari, à Venise, où cet homme de guerre est représenté avec la Madone au-dessus de sa tête et le dieu Mars, tout nu, à ses côtés ?

606. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Il l’ignore de cette ignorance que la charité de l’Eglise qualifie si indulgemment d’invincible. […] Ce ne fut pas, étant donnés les procédés dont il était la victime, sans une amertume, dont une part devait inévitablement rejaillir sur l’Eglise. […] Dans ce même chapitre sur l’Eglise, et voulant résumer l’effort des savants du dix-neuvième siècle, ne classe-t-il pas dans une même énumération Pasteur et Renan ? […] Il suffit d’admettre que toute mentalité a ses lois nécessaires, et qu’un honnête homme comme Mgr Myriel, du moment qu’il demeure évêque, croit à l’Eglise. […] malheureusement plus sentimentale que pieuse — d’entendre la messe de minuit sous les voûtes de l’église Saint-Malo de Valognes.

607. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Pauvre et humble, il passe sa vie dans les églises et les couvents où il travaille. […] Les églises et les monastères étaient remplis des statues de ceux qui les avaient aimés pendant leur vie et voulaient y reposer après leur mort. Chaque église de Paris était un musée populaire. […] À peu près à la même époque il s’agissait de construire une église à la patronne de Paris, à cette Geneviève dont la légende est si touchante et si populaire. […] Voilà l’église qu’on a placée à côté de celle de Saint-Étienne du Mont, comme pour faire sentir toute la différence du christianisme et du paganisme !

608. (1896) Études et portraits littéraires

Et les églises gothiques ont surgi. […] Ce libre penseur a écrit sur les bienfaits de l’Église quelques-uns de ses plus beaux morceaux. […] Faux encore les jeunes gars et les hommes qui sanglotent au fond de l’église. […] Et voici que, dans cette église où il entra tant de fois, sa pensée m’obsède. […] C’est dans un enclos bénit comme celui-là, en terre bretonne, tout à côté d’une église, que souvent, sans doute, dans sa jeunesse maladive, elle souhaita de dormir.

609. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

« Mais retournons à Torrigiani, qui, mon dessin à la main, parla de la sorte : Nous allions, Michel-Ange et moi, dessiner, encore enfants l’un et l’autre, à l’église del Carmine dans la chapelle de Mazaccio 7. […] Étant sortis de là, nous nous en allâmes à travers le Campo Santo, et l’église de Saint-Pierre ; et, par le derrière de celle de Saint-Ange, nous arrivâmes, non sans beaucoup de peine, à la porte du château. […] Puis, se jetant à ses pieds, il lui demanda de lui accorder le pardon des homicides commis par lui pour le service de l’Église. […] Envoyez-moi seulement un prêtre auquel je puisse me confesser, quoique je l’aie déjà fait devant Dieu, mais pour me soumettre aux lois de l’Église, à laquelle je pardonne, malgré tout le mal qu’elle me fait.

610. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

Quoique cette manière de raisonner soit très blâmable, il est impossible qu’il n’en reste pas plusieurs impressions désavantageuses : 1º Que les premiers chrétiens étaient animés d’un esprit de fanatisme et d’enthousiasme autant que d’un esprit religieux. 2º Que l’on peut à peine avoir foi aux miracles, parce que l’Église dès lors jusqu’à présent n’a jamais renoncé au pouvoir d’en faire ; que les preuves sont égales pour tous les temps ; que le moment où le don des miracles a réellement cessé n’a fait aucune impression ; qu’enfin les chrétiens, en admettant les miracles du paganisme, détruisent et la foi qu’on aurait aux leurs et le caractère surnaturel des miracles. 3º Que, dès les premiers siècles, parmi les Pères de l’Église et ceux qui nous en ont transmis l’histoire, l’enthousiasme a donné lieu à des fraudes pieuses qui déguisent absolument la vérité. 4º Que les différentes sectes qui divisent le christianisme dès son commencement altérèrent les Écritures en publiant chacune de son côté des Évangiles divers. 5º Que bien des causes temporelles favorisèrent les progrès du christianisme qui furent bien plus lents qu’on ne pense. 6º Qu’il n’y eut réellement aucune persécution générale jusqu’au temps de Dioclétien ; que celle-ci même ne fit pas deux mille martyrs, et que le petit nombre de chrétiens qui avaient été persécutés auparavant l’avaient été pour des causes particulières. […] [NdA] Se souvenant à ce propos de son attaque historique au christianisme, il disait pour la justifier et l’expliquer : « La primitive Église que j’ai traitée avec quelque liberté était elle-même en son temps une innovation, et j’étais attaché au vieil établissement païen. » 84.

611. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté. Tomes iii et iv· » pp. 285-303

Les plus vifs disaient que c’était un trésor ; que ce serait rendre un bon office à l’Église que de les publier, et qu’il n’y avait que lui, Le Dieu, qui fût en mesure de faire un tel ouvrage. […] Je reviens en arrière et je trouve une description minutieuse mêlée d’inventaire, une photographie, telle que nous les aimons à cette heure, des salons de l’archevêché de Paris ; c’est le récit d’une visite que fait Le Dieu au cardinal de Noailles, chez qui il est envoyé un jour par Bossuet pour lui porter un de ses écrits en réfutation de Richard Simon : Ce mardi 19 (décembre 1702), j’ai porté au cardinal un exemplaire du livre en état d’être lu, au milieu de son audience remplie d’évêques, de grands seigneurs et de grandes dames, tout le monde debout, et les évêques même, aussi bien que les dames, comme chez le roi ; tout le monde dans un grand respect, et plus que chez le roi ; le silence même était très grand dès les antichambres, où les pauvres prêtres attendaient, le chapeau sous le bras, les cheveux fon courts et la tonsure faite, en posture de suppliants ou de séminaristes qui vont à l’examen pour les ordres ; leur extérieur était beaucoup plus composé qu’à l’église et à l’autel.

612. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Un jour de Pâques, à l’église, comme il allait se mettre à genoux pour communier, M. de Tende se présenta tout à coup devant lui en lui disant : « Monsieur, vous êtes en colère contre moi, et je crois que vous avez raison ; mais voici un temps de miséricorde, et je vous demande pardon. » — « De la manière dont vous le prenez, repartit Marolles, il n’y a pas moyen de vous refuser. […] Il mourut à Paris le 6 mars 1681, à l’âge de quatre-vingt-un ans ; il fut inhumé, en personnage illustre, dans l’église de Saint-Sulpice, avec une belle épitaphe très en vue, et un médaillon en marbre blanc contenant son portrait et surmonté d’un génie pleurant qui tient son flambeau renversé.

613. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

Il déplorait les fautes signalées qu’il voyait se succéder sans cesse, l’extinction suivie de toute émulation, le luxe, le vide, l’ignorance, la confusion des états, l’inquisition mise à la place de la police ; il voyait tous les signes de destruction, et il disait qu’il n’y avait qu’un comble très-dangereux de désordre qui pût enfin rappeler l’ordre dans ce royaume. » Le corps de Catinat, enterré en l’église de Saint-Gratien, y reposa en paix jusqu’en 1793. […] De nos jours, il y a quelques années, le 25 juin 1860, le corps du vertueux maréchal fut exhumé et déposé dans un sarcophage qui se voit dans la nouvelle église du pays.

614. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

(26 décembre 1821.) » — Cette Mme de Launay, nièce par alliance de l’ancien gouverneur de la Bastille, avait la plume alerte et gaie, l’esprit légèrement bigarré, railleuse, bonne royaliste d’ailleurs, et même, ce semble, assez bonne catholique : elle accommodait tout cela dans son joli caquetage, nouvelles de coulisses et nouvelles d’église : « (15 août 1822)… Tu dois savoir, par les journaux, que Damas (du Théâtre-Français) vient de donner sa démission. […] Tu sais que nous avons eu les missionnaires, et le mauvais esprit de parti qui cherche toujours quelque prétexte pour faire du tapage s’est assemblé devant les églises pour crier : À bas les prêtres !

615. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

Si La Blancherie, qu’elle n’a plus d’occasion ordinaire de voir, se trouve à l’église, à un service funèbre de bout de l’an pour la mère chérie qu’elle a perdue : « Tu imagines, écrit la jeune fille à son amie, tout ce que pouvait m’inspirer sa présence à pareille cérémonie. […] Enfin, quand, huit ou neuf mois après la rencontre de l’église, le masque tombe et qu’elle le juge déjà ou croit le juger, elle écrit : « Tu ne saurais croire combien il m’a paru singulier ; ses traits, quoique les mêmes, n’ont plus la même expression, ne me peignent plus les mêmes choses.

616. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

Le maçon Abraham Knupfer chante, la truelle à la main, dans les airs échafaudé, si haut que, lisant les vers gothiques du bourdon, il nivelle de ses pieds et l’église aux trente arcs-boutants et la ville aux trente églises.

617. (1887) Discours et conférences « Réponse au discours de M. Louis Pasteur »

Les républicains étaient rares alors ; c’était, comme aux siècles de la primitive Église, le temps des convictions personnelles, passionnées. […] Le premier, c’est le progrès continu de la laïcité, c’est-à-dire de l’État neutre entre les religions, tolérant pour tous les cultes et forçant l’Église à lui obéir en ce point capital ; le second, c’est la confirmation incessante que le ciel scientifique reçoit de toutes les découvertes, sans que le ciel théologique obtienne rien qui en étaye la structure chancelante. » « Je me résigne, ajoute-t-il, aux lois inexorables de la nature… La philosophie positive, qui m’a tant secouru depuis trente ans, et qui, me donnant un idéal, la soif du meilleur, la vue de l’histoire et le souci de l’humanité, m’a préservé d’être un simple négateur, m’accompagne fidèlement en ces dernières épreuves.

618. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Tout au fond de l’église, une espèce d’armoire, etc. » Quand Courier a parlé ainsi de la confession, il voulait faire un tableau ; il se souvenait des prêtres d’Italie, et il connaissait peu ceux de France ; il avait toujours présents Daphnis et Chloé, et (religion même à part) il oubliait moralement les vertus et le voile spirituel que la foi fait descendre à certaines heures, et qui s’interposent jusque dans les choses naturelles. […] Un lecteur attentif de Courier me fait remarquer combien il y a de vers tout faits mêlés à sa prose, par exemple dès les premières lignes du Discours sur Chambord : Nos chemins réparés, nos pauvres soulagés… Notre église d’abord, car Dieu passe avant tout… De notre superflu, lorsque nous en aurons… Mais d’acheter Chambord pour le duc de Bordeaux, Je n’en suis pas d’avis et ne le voudrais pas… Et en tournant le feuillet : Mais quoi !

619. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Il pense, lui aussi, comme Diderot12, qu’il faut élargir Dieu pour faire tomber les murs des Églises. Mais quand Diderot attaquait l’église, il frappait bravement, par devant, à grands coups avec l’abominable héroïsme de son sacrilège.

620. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre v »

  Les libres penseurs issus du catholicisme ou du protestantisme vivent, pour une grande part, du vieux fonds chrétien ; durant des siècles, ils furent préparés dans les petites églises de village. […] » Il m’est arrivé, voulant me recueillir, d’aller m’agenouiller dans une église et je ne crois pas avoir commis un sacrilège.‌

621. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Dieu, elle l’a connu dans l’église des Pamplemousses, une petite église toute modeste et toute chétive, et dans l’immensité de l’indescriptible azur tropical, et dans la musique immortelle des forêts et des torrents.

622. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXIX » pp. 117-125

Pour la gravité, elle en vaut une autre ; c’est comme chez vous cette question de la séparation de l’Église et de l’État.

623. (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. De la France en 1789 et de la France en 1830 »

Au 14 juillet, l’orage populaire commençait ; toutes les haines amassées par l’ancien régime et descendues jusque des hauteurs du moyen âge débordaient à la fois, prêtes à entraîner dans leur cours, bastilles, palais, églises et châteaux : avant que ces haines, nourries durant des siècles, fussent taries, que ces passions implacables fussent étanchées, il fallait des monceaux de ruines, des torrents de sang ; il fallait de longs intervalles d’oubli, des révulsions puissantes ; il fallait surtout que rien ne restât debout du passé pour irriter les souvenirs.

624. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Préface »

Dans l’organisation que la France s’est faite au commencement du siècle, toutes les lignes générales de son histoire contemporaine étaient tracées, révolutions politiques, utopies sociales, divisions des classes, rôle de l’Église, conduite de la noblesse, de la bourgeoisie et du peuple, développement, direction ou déviation de la philosophie, des lettres et des arts.

625. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 1. Éléments et développement de la langue. »

Car, à peine maîtres du pays, ils se sont mis à parler le latin, comme l’Église, qui les baptisait.

626. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre III. Buffon »

Il ne fait pas de son œuvre une machine pour battre en brèche la religion et l’Église ; il expose l’histoire naturelle pour elle-même, non pour démontrer ceci ou démolir cela.

627. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « La Tolérance »

Car enfin nous avons vu retourner contre l’Église une petite partie du moins des procédés dont elle usa contre ses ennemis au temps où elle était toute-puissante ; et il s’est rencontré, par-ci par-là, des bedeaux et des capucins de la libre pensée.

628. (1890) L’avenir de la science « XIV »

L’impôt est de notre temps ce qu’était, dans les anciens usages, la part que chacun faisait, « pour sa pauvre âme », à l’Église et aux œuvres pies.

629. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Quimper »

On m’ajouta qu’il avait tout donné à l’Église, ce qui ne m’étonna pas ; mais je voulus savoir comment il avait gagné ce capital énorme.

630. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XII. Ambassade de Jean prisonnier vers Jésus  Mort de Jean  Rapports de son école avec celle de Jésus. »

En voyant cependant son école se continuer assez longtemps encore parallèlement aux églises chrétiennes, on est porté à croire que, malgré sa considération pour Jésus, Jean ne l’envisagea pas comme devant réaliser les promesses divines.

631. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1851 » pp. 1-9

Année 1851 2 Décembre 1851 Au jour du jugement dernier, quand les âmes seront amenées à la barre par de grands anges, qui, pendant les longs débats, dormiront, à l’instar des gendarmes, le menton sur leurs deux gants d’ordonnance, et quand Dieu le Père, en son auguste barbe blanche, ainsi que les membres de l’Institut le peignent dans les coupoles des églises, quand Dieu m’interrogera sur mes pensées, sur mes actes, sur les choses auxquelles j’ai prêté la complicité de mes yeux, ce jour-là : « Hélas !

632. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Milton, et Saumaise. » pp. 253-264

Point d’église en Angleterre qui puisse se vanter de l’avoir eu parmi ses membres.

633. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence du barreau. » pp. 193-204

Les orateurs, les historiens, les poëtes Grecs & Latins, l’écriture sainte, les pères de l’église, étoient un repertoire de passages.

634. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Lépicié » pp. 275-278

Sans avoir vu le st Louis, on ne devine pas combien il est plat, ignoble, sot et bête ; c’est à peu près comme nos anciens sculpteurs nous le montrent en pierre aux portails des églises gothiques.

635. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 10, du temps où les hommes de génie parviennent au mérite dont ils sont capables » pp. 110-121

Quand Le Guide et Le Dominiquin eurent fait chacun leur tableau dans une petite église dédiée à saint André, et bâtie dans le jardin du monastere de saint Gregoire du Mont-Coelius , Annibal Carache leur maître fut pressé de prononcer qui de ces deux éleves méritoit le prix.

636. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XV »

Chateaubriand, par exemple, avait d’abord écrit : « Le vent de la mer et les tempêtes de Noël ébranlaient les vitraux de l’église. » II corrige par cette phrase : « Les rafales de Noël frôlaient les vitraux de la basilique et ébranlaient les voûtes de la nef. » — « Ainsi, dit M. 

637. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Sand ; Octave Feuillet »

Quoique ignorant comme un carpillon des choses de l’Église, Octave Feuillet, ce jeune homme pauvre… en théologie, a eu l’extrême bonté de recommander le catholicisme aux petites dames dont il est le favori et pour lesquelles il fait des petites comédies, et de l’excuser, et de l’arranger, et de l’attifer, ce vieux colosse de catholicisme, de manière à le faire recevoir sur le pied d’une chose de très bonne compagnie dans les plus élégants salons du xixe  siècle… Or, voilà ce que madame Sand, cette prêcheuse de la Libre Pensée, qui ne veut pas, elle !

638. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VII »

Presque Lorrains, presque Champenois, exactement du Rethelois, nous l’avons dit, et l’un des aïeux de Colbert fut un des bons artisans qui construisirent à trois pas de la maison natale de Taine l’église de Vouziers.

639. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre III. Trois espèces de jurisprudences, d’autorités, de raisons ; corollaires relatifs à la politique et au droit des Romains » pp. 299-308

Trois espèces de raisons La première est la raison divine, dont Dieu seul a le secret, et dont les hommes ne savent que ce qui en a été révélé aux Hébreux et aux Chrétiens, soit au moyen d’un langage intérieur adressé à l’intelligence par celui qui est lui-même tout intelligence, soit par le langage extérieur des prophètes, langage que le Sauveur a parlé aux apôtres, qui ont ensuite transmis à l’église ses enseignements.

640. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

La scène représente la cathédrale de la petite ville, pendant une solennité à l’église. […] Je suis dans un cercle de fer ; La voûte de l’église s’abîme ! […] » Elle tombe en effet, évanouie, sur les dalles de l’église.

641. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

La révolution française, ou plutôt la révolution européenne, couvant et éclatant dans le foyer de la France, avait deux buts : un but humain, l’émancipation de la classe la plus nombreuse, ou du peuple, de toute servitude et de toute inégalité aristocratique ; un but surhumain, l’émancipation de la raison et de la conscience de toute religion imposée et de toute servitude religieuse ; le détrônement des castes privilégiées par la loi, et le détrônement des églises d’État ; la loi égale et la foi libre, voilà la révolution. […] Toute la politique de madame de Staël se résumait donc, en 1814 comme en 1790, dans un plagiat de la constitution anglaise, constitution antipapale et antiplébéienne, faite par la révolution tout aristocratique et tout ecclésiastique de 1688, et qui s’était arrêté selon sa nature à une aristocratie parlementaire et à une église d’État. […] Ils crurent avoir arrêté la révolution à leur formule, mesurant sa dose de royauté au roi, sa dose de privilége à l’aristocratie, sa dose d’influence à l’église, sa dose de liberté à la nation.

642. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Dans les clubs anarchistes ou dans le temple babylonien, il trouvait ce qu’il aurait pu trouver dans la plus proche église paroissiale. […] L’Eglise appelait, en effet, les uns pour le combat, et les autres pour la paix ; et les uns combattaient comme des lions, tandis que les autres, les non-combattants, se comportaient comme des statues. Cela veut dire que l’Eglise voulait utiliser aussi bien ses surhommes que ses tolstoïstes qui, dominés par leurs scrupules de moine restaient moines et se répandaient dans leurs justes lamentations sur les cruautés des guerres et sur la monstruosité de la vengeance.

643. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Sur la place publique, devant l’église, devant son église, qui est aussi sa maison commune, la foule vit de la vie fictive de la scène. […] C’est bien le même mélange de mysticisme et de réalisme qui apparaît dans les églises gothiques. […] Rôdez autour des confessionnaux, sur les places publiques, dans les églises, pour y voir des altitudes sans contrainte et sans apprêt. […] Sans doute le romantisme a aimé l’Église chrétienne, mais il a aimé toutes les églises comme toutes les philosophies. […] C’est assez d’un bois entrevu par le porche de son église pour faire oublier à Serge Mouret les devoirs les plus sacrés du sacerdoce.

644. (1929) Amiel ou la part du rêve

Amiel, en 1849, commençait ses cours au plein de l’agitation causée par la rupture de Scherer avec l’Église. […] Mais c’est leur métier, l’Église leur en apprend la technique. […] D’abord, et avant tout, les prêtres, dont le célibat atteste une idée de génie, ou surnaturelle, de l’Église. […] Il erre sur les quais du lac, puis sous les arcades de l’église catholique, dans les allées de tombeaux. […] Aussi tout son cœur, le dernier été de sa vie, en juillet 1880, s’ouvre-t-il à oie qui vibre dans la Passerine, quand le peuple genevois rejette la loi portant séparation de l’Église de Calvin et de l’État.

645. (1896) Le livre des masques

Ce même sens de mystiques pouvoirs de l’articulation syllabique l’incite vers des recherches de dénominations aussi étranges que : le Desservant de l’office des Morts, fonction d’église qui n’exista jamais, sinon au monastère de Sainte-Appollodora ; ou, l’Homme-qui-marche-sous-terre, nom que nul Indien ne porta hors des scènes du Nouveau-Monde. […] Les Pauvres à l’église, les Premières Communions sont d’une qualité peu commune d’infamie et de blasphème. […] Musique de plain-chant grégorien, tel qu’on l’écoute en une somptueuse église flamande, avec de soudaines fugues de prière exaltée qui planent sur les lignes hautes, se jettent vers les voûtes peintes, avivent les vieux vitraux, illuminent d’amour les chemins de la Croix assombris. […] Gide est devenu, après maintes œuvres spirituelles, l’un des plus lumineux lévites de l’église, avec autour du front et dans les yeux toutes visibles les flammes de l’intelligence et de la grâce, les temps sont proches où d’audacieux révélateurs inventeront son génie, sonner, pour qu’il sorte et s’avance, la trompette de la première colonne. […] L’étiquette brillait devant ses yeux, comme ces gloires munies de rayons, placées dans les églises, derrière l’occiput des Vierges. » L’écrivain qui, en 1881, au milieu du marécage naturaliste, avait, devant un nom lu sur une carte des vins, une telle vision, même ironique, de splendeurs évoquées, devait inquiéter ses amis, leur faire soupçonner une défection prochaine.

646. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Legros et Amand Gautier possèdent la foi comme l’entend l’Eglise, mais très-certainement ils ont eu, en composant chacun un excellent ouvrage de piété, la foi suffisante pour l’objet en vue. […] Il n’en pouvait pas nier les singuliers mérites ; mais cet aspect villageois, tout ce petit monde vêtu de velours, de coton, d’indienne et de cotonnade que l’Angelus rassemble le soir sous la voûte de l’église de nos grandes villes, avec ses sabots et ses parapluies, tout voûté par le travail, tout ridé par l’âge, tout parcheminé par la brûlure du chagrin, troublait un peu ses yeux, amoureux, comme ceux d’un bon connaisseur, des beautés élégantes et mondaines. […] Comme les voilà bien revenues et retrouvées les sensations de rafraîchissement qui habitent les voûtes de l’église catholique, et l’humilité qui jouit d’elle-même, et la confiance du pauvre dans le Dieu juste, et l’espérance du secours, si ce n’est l’oubli des infortunes présentes ! […] Tout ce qu’il y a de douleur dans la passion le passionne ; tout ce qu’il y a de splendeur dans l’Église l’illumine. […] Car il faut, mon cher, que je vous fasse un aveu qui vous fera peut-être sourire : dans la nature et dans l’art, je préfère, en supposant l’égalité de mérite, les choses grandes à toutes les autres, les grands animaux, les grands paysages, les grands navires, les grands hommes, les grandes femmes, les grandes églises, et, transformant, comme tant d’autres, mes goûts en principes, je crois que la dimension n’est pas une considération sans importance aux yeux de la Muse.

647. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — II. (Fin.) » pp. 257-278

Au fond, il est adversaire et rival du christianisme constitué et établi dans l’Église ; il a tout bas son ordre trouvé, sa religion à lui, son règne de Dieu qui doit en partie réparer le monde et réintégrer l’homme dans un état de presque divine félicité, lui rendre même des facultés tout à fait merveilleuses et des lumières présentement surnaturelles. […] En général, lorsque l’on considère l’Église dans ses fonctions, elle est belle et utile.

648. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

. — Charles-Joseph, fils de Réglé Francisqui (sic), plâtrier, et de Marie-Barbe Dellone (sic), son épouse, enfant jumeau, né le premier le jour d’hier, a été baptisé ce jourd’hui cinq septembre mil sept cent soixante-sept dans l’église paroissiale de Sainte-Croix par moi vicaire soussigné ; le parrain a été Charles-Joseph Genelle, le chocolatier, la marraine Françoise-Virgine Giraud, épouse de Jean-André Gely, aussi plâtrier ; le parrain et le père ont signé, non la marraine qui a déclaré ne savoir, de ce enquise. […] — Jean-Baptiste (c’est le nôtre), fils de Réglé Francisqui, plâtrier, et de Marie-Barbe Dellone, son épouse, enfant jumeau, né le second le jour d’hier, a été baptisé ce jourd’hui cinq septembre mil sept cent soixante-sept dans l’église paroissiale de Sainte-Croix par moi vicaire soussigné ; le parrain a été Jean Giroud, me tailleur de pierre, la marraine Benoîte Bourbaton, épouse dudit Giroud ; le parrain et le père ont signé, non la marraine qui a déclaré ne savoir, de ce enquise.

649. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

Les églises que nous avons parcourues étaient pleines de femmes à longues failles sur la tête, et qui tombent jusqu’à leurs pieds. Ces églises ont tellement le caractère de l’Italie, que je donnerais tout au monde pour que vous les vissiez.

650. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. J. J. AMPÈRE. » pp. 358-386

Vous chantez si hautement les triomphes de l’Église et les fêtes de l’État, la mort des martyrs et la naissance des princes, qu’il semble que vos vers ajoutent de la gloire à celle du ciel et des ornements à ceux du Louvre ; les saints semblent recevoir de vous une nouvelle félicité, et M. le Dauphin une seconde noblesse. » Une étude particulière sur Balzac démontrerait à fond cette identité de nature qu’il a avec les rhéteurs des siècles inférieurs retracés par M. […] Lorsqu’on en est au 1er siècle de l’Église, un discours préliminaire encore sur l’état des lettres en ce siècle précède la série particulière des écrivains ; même ordre pour les âges suivants.

651. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

C’est un bon homme, dont la réelle élévation d’âme, le désintéressement, la bonté, la loyauté s’enveloppent de formes un peu âpres et brusques : économe, soigneux de son bien, un peu sensuel du côté de la table, aimant les bons dîners, les bons vins, les bons compagnons, rieur et railleur, éclatant en originales et plaisantes saillies, peu dévot et toujours prêt à se gausser des gens d’Église, très indépendant d’esprit et très soumis à l’autorité : le plus doux des hommes avec sa mine de satirique. […] Sa poésie sera donc une peinture réaliste des choses extérieures qui sont situées dans le cercle de son expérience : les sensations qu’il rendra seront celles d’un bourgeois de Paris, à qui Paris est familier dès l’enfance, avec ses rues, son Palais, ses Eglises, ses bruits, son peuple, ses modes, toutes les particularités de sa physionomie et de sa vie.

652. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VII »

Ce qui viendrait de l’église retournerait au boudoir. […] Cet homme terrible monte et machine des mélodrames enfantins ; ce Conseiller des Dix de l’Église occulte met à ses calomnies les mots de la fin des échos du jour.

653. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre. (1851, 2 vol. in-8º.) » pp. 192-216

Sontag, surintendant de l’Église de Livonie, il n’est point de bons procédés dont il ne fasse preuve à son égard : « Si j’avais le bonheur d’être connu de lui, écrit-il, il verrait que, parmi les hommes convaincus, il serait difficile d’en trouver un plus libre de préjugés que moi. » S’il passe jamais à Riga, M. de Maistre se promet bien d’embrasser de très bon cœur cet homme estimable, et de rire avec lui de toute cette affaire de gazette. […] Elles n’ont fait ni l’Iliade, ni l’Énéide, ni la Jérusalem délivrée, ni Phèdre, ni Athalie, ni Rodogune, ni Le Misanthrope, ni Tartuffe (voilà M. de Maistre qui met Tartuffe au rang des chefs-d’œuvre)…, ni l’église de Saint-Pierre, ni l’Apollon du Belvédère, ni etc., etc. ; elles n’ont inventé ni l’algèbre, ni les télescopes, ni etc., etc. ; mais elles font quelque chose de plus grand que tout cela : c’est sur leurs genoux que se forme ce qu’il y a de plus excellent dans le monde, un honnête homme et une honnête femme.

654. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

Église très originale — et très pittoresque… Je me borne forcément à ces qualificatifs un peu vagues, n’ayant jamais fait mes études d’archéologie. […] Romain-Gaze a enduit la nef de l’église de Luchon — et dont on a fait tant de bruit

655. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

On sait assez, par sa façon de traiter l’étranger, que l’isolement est sa loi : c’est, par essence, une église fermée. D’ailleurs, à l’intérieur même de cette église, est-il vrai que nous rencontrons notre idée des droits propres à l’individu ?

656. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre I. La quantité des unités sociales : nombre, densité, mobilité »

Si différentes qu’elles soient, églises ou armées, familles ou syndicats, les sociétés ont toutes, par définition, ceci de commun qu’elles unissent un certain nombre d’individus : c’est un truisme que pour former une société on peut être des millions et il faut être au moins deux. […] Mill 57, sont d’ordinaire plus attachés à leurs dogmes que ceux des Églises universelles. — Toutes observations qui prouvent suffisamment l’influence de la quantité sociale non pas seulement sur la façon dont les hommes réalisent leurs idées et leurs sentiments, mais sur le ton même de ces sentiments et, le tour de ces idées.

657. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — I »

Avec plus d’abondance et d’éclat, ce sont des chants, comme depuis Prudence jusqu’à Manzoni, l’Église en a pour chaque heure, pour chaque saison, pour chaque solennité de la vie.

658. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — II »

Mais c’est aussi une espèce d’originalité bien rare et désirable, que celle qui s’accommode si aisément des idées reçues, des sentiments consacrés, des préjugés de jeunes filles et de vieillards ; qui parle de la mort comme en pense l’humble femme qui prie, comme il en est parlé depuis un temps immémorial dans l’église ou dans la famille, et qui trouve en répétant ces doctrines de tous les jours une sublimité sans efforts et pourtant inouïe jusqu’à présent.

659. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre III. Les traducteurs »

Calvin, pour détourner de son Église les rigueurs du pouvoir temporel, se fait conservateur en politique, prêche aux fidèles la soumission et la fidélité, même envers le roi qui les persécute : c’est de l’humanisme, des écoles, des âmes imprégnées de sentiments antiques, que part le premier cri républicain, la première déclaration de haine aux tyrans.

660. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Feuilles d’automne » (1831) »

C’est l’écho de ces pensées, souvent inexprimables, qu’éveillent confusément dans notre esprit les mille objets de la création qui souffrent ou qui languissent autour de nous, une fleur qui s’en va, une étoile qui tombe, un soleil qui se couche, une église sans toit, une rue pleine d’herbe ; ou l’arrivée imprévue d’un ami de collège presque oublié, quoique toujours aimé dans un repli obscur du cœur ; ou la contemplation de ces hommes à volonté forte qui brisent le destin ou se font briser par lui ; ou le passage d’un de ces êtres faibles qui ignorent l’avenir, tantôt un enfant, tantôt un roi.

661. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Aristophane, et Socrate. » pp. 20-32

Quelques pères de l’église décorent ce sage du titre de martyr de Dieu.

662. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bayle, et Jurieu. » pp. 349-361

Lorsqu’il se convertit à l’église Romaine, il prit la tonsure & porta le petit collet à Toulouse, où il étudioit alors en philosophie chez les jésuites.

663. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre I. Les travaux contemporains »

L’auteur paraît pins préoccupé d’être désagréable à l’Église que de résoudre un problème spéculatif.

664. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Greuze » pp. 234-241

Il est sans cesse observateur, dans les rues, dans les églises, dans les marchés, dans les spectacles, dans les promenades, dans les assemblées publiques.

665. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Jules Vallès » pp. 259-268

Sans la prétention littéraire qui les distingue et qui est leur caractéristique, ils ne seraient que des pauvres, non pas de ceux-là que l’admirable Église catholique appelle « les membres de Jésus-Christ », titre sublime qui révolterait leur orgueil ; non pas de ces pauvres honteux qui sont si touchants ; mais des pauvres sans honte, faméliques, paresseux, envieux, impudents, enragés, comme il en existe partout, dans toutes les sociétés du monde, — le fond commun de l’humanité, qui se répète, hélas !

666. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

Tout à coup, en face, sonne l’horloge de l’église : c’est une vibration enrouée, qui dure, qui apaise et qui énerve. […] Mais le fond de la rue d’Hermès, un peu avant Kapnikaréa, la jolie église byzantine, est noir de monde. […] Du fond de la rue, tournant la petite église byzantine, une bande débouche. […] Et lorsque mon cercueil sera posé au milieu de l’église, pousse un cri qui fasse flétrir les jets de la vigne. […] Mais elle ne se signe, ni ne prie à l’église.

667. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

La vie est l’école du doute prudent ; l’école est une église prétentieuse. […] Ceux qui défendent la religion avec le plus de force ne mettent jamais les pieds dans une église. […] Bauny ; mais avec lui, c’est toute l’Eglise. […] Il n’y a pas devant l’Eglise des crimes, des délits, des infractions ; il n’y a que des péchés. […] église, de celle qui n’obéissait pas encore aux ordres des rationalistes et des protestants.

668. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Anatole France considère qu’il s’est lourdement trompé et admet, avec Michelet, qu’elle a été une église. […] Maurice Barrès pour les églises. […] … (Les Dernières colonnes de l’Église.) […] La sensation éloigne momentanément de l’église, mais doit presque sûrement y ramener. […] Dès cette époque naturaliste, l’assaut des sensations ne lui fait pas oublier, encore moins nier l’Église.

669. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Ce qu’un pamphlétaire de cette nature apprécie en l’Église, c’est qu’elle a un enfer. […] La Grande Pitié des Églises de France avait accordé à l’Église la munificente protection de M.  […] Maintenant, ce sont les Églises qui écrivent, entre deux lectures de saint Thomas, la Grande Pitié de M.  […] L’Église catholique et aussi les Églises protestantes ont en somme encouragé ce genre de vie et lui ont ménagé pendant des siècles les meilleures facilités. […] À la limite de son élan poétique, il y a une sorte de messe, dite dans l’église de Saint-Spirit.

670. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Cependant des Grieux désire que son union avec sa maîtresse soit bénie par l’Église. […] Quasimodo et Claude Frollo sont d’un bon effet sous les voûtes de l’église, sur la galerie qui unit les deux tours, sur la dentelle qui les couronne ; il les dessinera donc pour compléter le tableau. […] S’il eût mis les hommes sur le premier plan et l’église à l’horizon, bon gré, mal gré, il eût été amené à invoquer le secours de la syntaxe ; renfermé dans le domaine des choses, il a dû manier exclusivement la partie matérielle de la langue. […] Au jour fixé par le légat, les églises furent fermées, les reliques soustraites à l’adoration des fidèles, les saintes images voilées ; hors le baptême et l’extrême-onction, tous les sacrements furent refusés par le clergé. […] Les églises se ferment, les saintes images sont voilées, le deuil est partout, mais le spectateur ne voit rien.

671. (1902) Le critique mort jeune

C’est bien la seule fois que M. de Gourmont se soit montré homme d’église : c’était aussi la seule façon dont il pût le faire. […] À son honneur, il aime chez Bossuet la fermeté d’âme, la raison droite, un certain « génie grave », l’absence de mysticisme et cette « dévotion saine et vigoureuse qui avait presque de tout temps caractérisé l’Église française ». […] De là part une théorie très hardie sur le pouvoir judiciaire qui ne peut être indépendant qu’en se recrutant lui-même (voir Bonald) et aussi une opinion décidée pour la séparation des Églises et de l’État. […] L’Église catholique et l’École positiviste, (on sait que les disciples d’Auguste Comte, à leur tête M.  […] Je signale encore aux curieux, à la page 190, le développement qui s’ouvre par : « Force inouïe de l’Eglise… » Les moindres procédés de Zola y sont reproduits jusqu’à l’agacement.

672. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

De ces chrétiens, il y en a ; mais, évidemment, entre les catholiques, protestants et juifs d’une part, les positivistes, évolutionnistes, sceptiques et indifférents d’autre part, ils sont très peu nombreux ; et je ne vois qu’eux, cependant, pour former la petite église de M.  […] Il n’a été, comme apologiste, qu’un artiste au service de l’Église. […] Il doit nous forcer à faire notre examen de conscience, cet examen qui nous est prescrit aussi bien par l’Église protestante que par l’Église catholique, et aussi bien par l’école stoïcienne que par l’Église chrétienne et que nous ne faisons jamais, si l’on ne trouve pas le moyen de nous y contraindre par de rudes et contraignants avertissements. […] « autant que par toutes ses défaites », devra désormais « ou consommer son suicide par le paradoxe désespéré de l’autorité de l’Église concentrée dans un Dieu terrestre, ou devenir simplement une branche du protestantisme ». […] Tant qu’il y aura des saints dans l’une et l’autre Église, il suffit que l’un d’eux ait du talent pour que la grande éloquence religieuse renaisse.

673. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

» qu’il s’éloigne dans le silence de l’église. […] Les orgues grondaient très haut, les cloches sonnaient à la volée, la foule acclamait le couple d’amour, au seuil de l’église mystique, sous la gloire du soleil printanier. […] Charcot, et c’en serait fait de notre civilisation et de son Église si dix êtres pareils s’étaient rencontrés dans le clergé. […] Mais il n’eut pas le temps de s’en attrister, pris par la bousculade à deux mouvements qui agitait l’église vers le haut et vers la sortie. […] — Il a la tournure d’un homme d’Église : vêtu de noir, les cheveux plats, le visage rasé, des bas noirs, des souliers lacés.

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