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1590. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — IV »

Le mal que fait à la France la centralisation parisienne, et par suite la convenance qu’il y aurait à décentraliser, ou pour mieux dire, à multiplier les points de centralisation, je ne pense pas que personne le nie, hors les ministres qui trouvent que c’est commode de régler des intérêts tous rassemblés dans les bureaux de leur ministère.‌ Mais ce point acquis, je m’étonne un peu de la persistance que met Taine à vouloir trouver en province un gentleman anglais…‌ Oui ! […] Nos grands écrivains littéraires, quand ils dépeignent la société moderne, et à quelque parti d’ailleurs qu’ils se figurent appartenir, emploient toujours des couleurs au moins aussi injurieuses que celles qu’on trouve dans ces Carnets de voyage de Taine.

1591. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXII. Des éloges des hommes illustres du dix-septième siècle, par Charles Perrault. »

Quiconque avait du génie, était sûr de trouver en lui un protecteur et un ami. […] Après tous ces noms, on en trouve d’autres qui sont encore célèbres dans des genres différents ; le président de Thou, immortel par son histoire, et le président Jeannin, qui fut négociateur et ministre ; et le cardinal d’Ossat, qui se créa lui-même ; et le père Mersenne, digne d’être l’ami de Descartes ; et Gassendi, presque digne d’être son rival ; et le fameux Arnaud, qui écrivit avec génie, et fut malheureux avec courage. […] Il n’est pas inutile de remarquer que lorsque ces éloges parurent, quelques hommes trouvèrent mauvais qu’on eût déshonoré des cardinaux et des princes, jusqu’à les mettre à côté de simples artistes.

1592. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Il s’isola de ce monde extérieur avec lequel il s’était trouvé auparavant dans une communication intime. […] Eliot ne la trouve légitime et recommandable que si elle profite à la morale. […] Sully Prudhomme trouva pour décrire le baromètre des vers d’une heureuse précision. […] Pierre s’était trouvé marié, l’ayant désiré, mais point précisément voulu. […] Le réaliste contemporain affecte de trouver de l’intérêt à tout.

1593. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Et cependant un spectateur difficile eût pu trouver quelques défauts dans sa manœuvre. […] vous y trouverez les recors ; cela me dispensera de prêter à vos parents et de voir vos airs tragiques. […] Il est excellent économe, et tond de si près ses fermiers, qu’il ne trouve pour locataires que des faillis. […] Sa curiosité d’artiste trouve un aliment dans les moindres traits de caractère et de mœurs. […] En même temps, et sans y penser, vous vous trouvez à votre aise.

1594. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 434-435

« Je ne trouve d’autre défaut en vous, lui dit-il, que cet horrible acharnement contre les Moines, sans cela je vous canoniserois ». […] François de Sales disoit, à ce sujet, qu’il n’avoit trouvé personne assez sincere pour faire un pareil aveu ; le jugement, ajouta-t-il, est une piece de laquelle ceux qui en manquent davantage pensent en être mieux fournis.

1595. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 295-296

Mais ils ont trouvé des Lecteurs, toujours prêts à dévorer ce qui est nouveau, & encore plus tout ce qui est marqué au vénérable coin de l’affectation, de l’enflure, du bathos, style ordinaire de tous ceux qui veulent jouer le sentiment. […] Mercier a aussi exercé sa plume à des Eloges historiques, tels que ceux de Charles V & de Descartes ; à des Réflexions sur l’Art dramatique, où, parmi plusieurs hérésies littéraires, on trouve des idées neuves & vraiment instructives ; à des Songes philosophiques, propres à donner une idée de ce qu’il pourroit faire de bon, avec l’esprit & la facilité de penser qu’il a reçus de la Nature, s’il vouloit s’appliquer à être simple, naturel, & donner à son style cette chaleur qui suppose de l’ame, & fait vivre les Productions.

1596. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — [Introduction] » pp. 132-142

Mais quand même tout aurait été trouvé par les anciens, il y aura toujours cette nouveauté, à savoir, l’application, l’usage habile et la combinaison de ce que les autres ont trouvé… Ceux qui nous ont précédés ont beaucoup fait, mais ils n’ont pu rien parfaire : Multum egerunt qui ante nos fuerunt, sed non peregerunt. […] — Je les suis, se répond-il, mais je m’accorde à moi-même de trouver à mon tour du nouveau, et de changer et de laisser ce qui n’est point à ma guise. […] Cela dit sur la composition, et en entrant dans le détail, on n’a qu’à louer et à approuver ; c’est à peine si ceux qui ont déjà étudié quelque point de la question trouveraient à ajouter de temps en temps une remarque ou un fait à tous ceux que l’auteur assemble et combine.

1597. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre IV »

Parmi les vagabonds qui les remplissent, lorsqu’on a évacué ceux qui peuvent faire connaître leur famille ou trouver des répondants, « il n’y a plus, dit un intendant, que des gens absolument inconnus ou dangereux ; dans ce nombre on prend ceux qu’on regarde comme les moins vicieux, et l’on cherche à les faire passer dans les troupes786 ». — Dernier affluent, l’embauchement demi-forcé, demi-volontaire, qui le plus souvent ne verse dans les cadres que l’écume des grandes villes, aventuriers, apprentis renvoyés, fils de famille chassés, gens sans asile et sans aveu. […] Une fois cette digue emportée, il n’y a plus de digue, et l’inondation roule sur toute la France comme sur une plaine unie  En pareil cas, chez les autres peuples, des obstacles se sont rencontrés : il y avait des lieux élevés, des centres de refuges, quelques vieilles enceintes où, dans l’effarement universel, une partie de la population trouvait des abris  Ici le premier choc achève d’en emporter les derniers restes, et, dans ces vingt-six millions d’hommes dispersés, chacun est seul. […] Personne ne sait où tourner les yeux pour trouver un guide. « On n’aperçoit pas un homme qui puisse répondre pour le plus petit district ; et, bien plus, on n’en voit pas un qui puisse répondre d’un autre homme794. » La débandade est complète et sans remède. […] Les affidés mettaient, au moment du scrutin, des billets tout écrits dans la main des votants, et leur avaient fait trouver, à leur arrivée aux auberges, tous les écrits et avis propres à exalter leurs têtes et à déterminer leur choix pour des gens du palais. » — « Dans la sénéchaussée de Lectoure, une quantité de paroisses et de communautés n’ont point été assignées ni averties pour envoyer leurs cahiers et leurs députés à l’assemblée de la sénéchaussée.

1598. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

Quelle fraîcheur de ne plus trouver des débuts de chapitre de cette grâce : « Après une douleur intense, physique ou morale, l’homme éprouve une stupeur très douce où il semble qu’il abdique sa volonté et qu’il s’abandonne à sa chance. […] oui, les raisons de sa réussite sont obscures ou à côté, mais, puisque nous en trouvons d’excellentes, il n’y a pas à chicaner. […] Pourtant, je m’en voudrais, relisant un jour ces chroniques, de n’y trouver pas assez souvent le nom du meilleur fantaisiste dont elles étaient contemporaines et de ne pas avoir publié le plaisir que je lui avais dû. […] Le fantaisiste médiocre s’astreint à trouver des « sujets drôles », de réjouissantes blagues.

1599. (1890) L’avenir de la science « VI »

Il faudrait avoir l’imagination bien malheureuse pour ne pas trouver quelque fade plaisanterie contre un homme qui passe sa vie à déchiffrer de vieux marbres, à deviner des alphabets inconnus, à interpréter et commenter des textes qui, aux yeux de l’ignorance, ne sont que ridicules et absurdes. […] Une foule de théories ne peuvent ainsi trouver place que dans l’enseignement des lycées, où la science ne saurait avoir sa dignité 62. […] En effet, il serait, je crois difficile de trouver chez nous un philologue qui n’appartienne de quelque manière à l’enseignement et un livre philologique qui ne se rapporte à l’usage des classes ou à tout autre but universitaire. […] Notre public est trop difficile ; il exige de l’intérêt et même de l’amusement, là où l’instruction devrait suffire ; et, de fait, jusqu’à ce qu’on ait conçu le but élevé et philosophique de la science, tant qu’on n’y verra qu’une curiosité comme une autre, on devra la trouver ennuyeuse et lui faire un reproche de l’ennui qu’elle peut causer.

1600. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Préface »

Ce que j’aurais surtout à excuser, si ce livre avait la moindre prétention à être de vrais mémoires, ce sont les lacunes qui s’y trouvent. […] Puis, j’ai trouvé qu’il y aurait en cela une espèce de profanation. […] L’oubli et le silence sont la punition qu’on inflige à ce qu’on a trouvé laid ou commun, dans la promenade à travers la vie. […] Nous traverserons encore bien des alternatives d’anarchie et de despotisme avant de trouver le repos en ce juste milieu.

1601. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Boileau trouvait fort bon que l’on vantât dans Chapelain, l’honneur, la foi, la probité. […] On n’y trouva une des lettres d’amour, parmi lesquelles étaient celles de madame de Sévigné. « Le roi prit un grand plaisir à les lire, parce qu’elles contrastaient avec les douceurs fades des autres lettres. » Le Tellier, qui les avait lues avec le roi, dit que le surintendant avait mal à propos mêlé l’amour et l’amitié42. […] Ils nous apprennent que « dans le palais de Mademoiselle, ou faisait accueil au mérite, et que tout ce qu’il y avait de beaux esprits, y trouvaient leur place comme chez Mécénas. » Les mémoires de la princesse et son petit roman allégorique de la princesse de Paphlagonie renferment les portraits d’une multitude de personnes célèbres par leur esprit. […] Segrais y trouva plus tard un asile, quand mademoiselle de Montpensier l’éloigna d’elle comme désapprobateur de sa passion pour le duc de Lauzun.

1602. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

C’est un esprit qui a la prudence de sa timidité, une jeune chauve-souris d’entre-deux, qui n’est ni souris ni oiseau dans ses jugements littéraires, et qui n’a trouvé rien de mieux, pour éviter l’inconvénient des partis extrêmes et des points de vue absolus, que de se blottir dans la toile d’araignée de cette distinction : il y a précieuses et précieuses, comme il y a fagots et fagots ! […] Comme encore il n’y a que lui, lui, Livet, qui puisse trouver galantes, légères et agréablement mystificatrices les plaisanteries de cette société italiennement délicate, mais bouffonne, qui adorait les surprises, abandonnées depuis aux bourgeois, et vanter ces délicieuses attrapes qu’elle se permettait, comme celle de l’habit rétréci du comte de Guiche pour lui faire croire qu’il avait enflé pendant la nuit et qu’il était empoisonné. […] Ces sirènes corruptrices mirent des concetti dans le vieux Corneille, et, dans cet invulnérable de goût et de génie qu’on appelle Racine, surent trouver le tendon d’Achille, qu’elles ne coupèrent pas, mais qu’elles énervèrent. […] Ce qu’il y a de certain, du reste, c’est que parmi tous ces engoués du xviie  siècle, qui le retournent pour y chercher quelque grimaud bien oublié à remettre en lumière et s’en faire honneur, il ne s’en trouvera pas un seul qui ait le cœur de nous donner, par exemple, la vie de saint Vincent de Paul, qui était bien aussi pourtant du xviie  siècle, et qui n’a pas encore une bonne histoire.

1603. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Paix et la Trêve de Dieu »

— la guerre pour l’honneur, et l’Église, l’Église, la raison divine sur la terre, blâmait ce luxe de la gloire pour la gloire, trouvait que c’était trop, et, à travers les glaives, étendait sa main. […] À la page 165 de son livre, Semichon parle de l’impuissance du roi dans cette question de trêve de Dieu et d’association pour la paix, et à la tête de toutes ces coalitions pacifiques de communes ou de confréries, nous trouvons (et même dans l’histoire de Semichon) de grands féodaux, sujets du roi, portant sa bannière, délégués par lui. […] un peintre d’hommes, et qu’il porte l’esprit d’un jurisconsulte dans l’histoire, il a trouvé, enterrée sous sa correspondance et ses mandements épiscopaux, la figure d’un évêque, d’un grand homme oublié par la gloire, mais payé de Dieu, maintenant, dans le ciel, et il l’a restituée à la mémoire superficielle de notre temps. […] Après lui, ils trouveront de la besogne à faire.

1604. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

Michelet l’a pensé comme nous ; Michelet n’a pas toujours feuilleté l’Histoire pour y porter le trouble ou pour l’y trouver… Celle du passé a dû lui apprendre que la France, selon l’heureuse expression d’un moraliste anglais, n’a jamais eu de salique que sa monarchie, et l’histoire du présent a dû ajouter à cette notion vraie que, sur cette vieille terre du Vaudeville et de la Galanterie, la femme continue d’être pour les hommes, malgré l’épaisseur de leurs manières et la gravité de leurs cravates, la première et la plus chère de toutes les préoccupations. […] À côté de l’aconit, il s’y trouve des laitues assez fades ; mais l’impression générale de cette olla podrida de venin distillé et d’herbes à tisane est une impression dont le cœur ou l’esprit, quand il l’a reçue, doit se ressentir bien longtemps. […] Égalitaire battu par les lois mêmes de sa pensée, il ne peut pas les trouver égales devant la loi de son esprit. […] Quant à l’historien de saint Dominique, le faux romancier de Marie-Madeleine, et l’écrivain, — partout ailleurs que dans ces Conférences d’une si étonnante médiocrité, — ils ont trouvé tous les trois la gloire qui leur convenait eu entrant à l’Académie.

1605. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Mais, sans ressembler à Tardent jeune homme qui trouva l’inspiration du talent dans les premières ivresses de la Révolution française, Carrel pourrait avoir des facultés à part, un talent à lui, dont nous regretterions l’emploi, mais dont nous subirions la puissance. […] II En effet, que trouvons-nous dans cette publication, dont le but certainement sera manqué. […] Paulin et Littré, menacent d’être longues, ils ne trouveront ni dans l’écrivain ni dans l’homme l’ascendant d’un dominateur. […] On trouve dans ces volumes de ses œuvres les premières traces de ses démêlés avec la Tribune.

1606. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Balzac »

Jamais la probité exaltée, l’honneur, le génie, toutes les poésies du cœur et de l’esprit, n’ont donné un plus beau spectacle que celui qu’on trouve en ces lettres, et cependant je n’ai pas encore dit ce qu’on y trouve de plus touchant et de plus beau ! […] Je trouve, à la page 382 de la Correspondance, ces paroles d’une superbe si superbement justifiée : « En somme, voici le jeu que je joue ! […] Il y aura peut-être des esprits d’une délicatesse outrée, qui trouveront qu’il ne fallait pas livrer ces intimités au public… Cette haute pruderie n’est pas la mienne.

1607. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

Nul, sans le dévouement de l’amitié ou ces engagements de la vie qui nous mènent souvent plus loin que nous n’avions dessein d’aller, ne supportera, sans en souffrir, l’insignifiance d’un livre qui n’était pas un livre, d’ailleurs, écrit pour le public, et dont la médiocrité ne doit pas être reprochée à l’auteur ; car on a le droit d’être médiocre chez soi tout à son aise comme on a le droit d’y être en pantoufles, surtout quand on vit au milieu de gens qui sont disposés à vous trouver charmant, quoi que vous soyez… Malheureusement, il n’en est pas tout à fait ainsi pour cet indifférent de public. […] Les idées et la manière qu’on trouve dans ce dernier fragment ne sont pas nouvelles. […] Toute sa vie, cet homme, qui n’avait que des opinions et qui eut très peu de métaphores pour les exprimer (dans cette correspondance de deux volumes je n’en ai compté qu’une seule, c’est quand, après l’insurrection Indienne, il compare l’Angleterre à un gros homard qui a perdu son écaille), toute sa vie, cet écrivain, qui trouva hardie l’expression, pour dire la république, « d’une servitude agitée », eut la prétention d’être la passion en personne, — un dévorant, un dévoré par elle, et peut-être crut-il en être un. […] Il a son soin et son apprêt et il les porte partout, jusque dans ses lettres, où il a gardé le pli de ses livres et où je ne trouve aucune des qualités qui font d’une correspondance quelque chose de si vivant, de si intime, de si ouvert sur soi : la primesauterie, la négligence aimable, la grâce, la naïveté, l’impétuosité du mouvement, les enfantillages adorables des esprits puissants qui badinent avec leur force, comme des rois avec leur sceptre ou leur épée !

1608. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hoffmann »

Swedenborg avait lancé, comme un météore boréal, les folies de ce mysticisme protestant dont Balzac a tiré un si grand parti dans une de ses plus belles œuvres, mais qui, dans Swedenborg, fait pitié même comme invention poétique, et qui n’en trouva pas moins beaucoup d’esprits disposés à l’accepter. […] Il n’a point changé le caractère de ce qu’il a trouvé, et voilà l’intérêt du livre. […] Chez lui, le fantastique demeure à l’état subjectif et vague, et par là, sans qu’il le sût, la notion s’en trouve altérée ; car le fantastique doit être objectif, solide, vivant, réel enfin de sa surhumaine réalité ! […] On y trouve, par exemple, la supériorité posée du romancier sur l’historien, qui procèdent l’un comme l’autre, mais avec cette différence que l’historien compulse et que le romancier crée.

1609. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIII. Pascal »

Sans Montaigne et sans un sentiment dont nous allons parler tout à l’heure, Pascal n’aurait jamais été que l’écrivain des Provinciales, ce chef-d’œuvre qui ne serait pas si grand, si les Jésuites étaient moins grands et moins haïs, les Provinciales, où le comique de cet immense Triste, qui veut plaisanter, consiste dans une ironie, répétée dix-huit fois en dix-huit lettres, et dans cet heureux emploi de la formule : mon révérend père, qui — puisqu’on parlait à un jésuite — n’était pas extrêmement difficile à trouver ! […] Cette sublimité qu’on rencontre en ces quelques pages inachevées, et qui n’ont aucun modèle, quant à l’inspiration qui les anime, cette sublimité qui n’existait plus depuis les effarements de quelques Prophètes, je la trouve en Pascal, dans la peur de Dieu et de sa justice, la plus grande peur de la plus grande chose qui pût exister dans la plus grande âme, l’âme de Pascal, que j’appelais plus haut : « À elle seule tout un infini !  […] Le jansénisme s’en est allé en fumée avec les autres poussières d’un siècle écroulé, et, jusqu’en ce beau livre des Pensées, il s’est trouvé de vastes places qui maintenant font trou dans le reste, comme dans un tableau écaillé. […] c’est le poëte, qui est par-dessous tous ces raisonnements, tous ces doutes, toute cette syllogistique désespérée, toute cette algèbre de feu qui cherche l’inconnue et ne la trouve jamais, et qui, comme un phénix effrayé, aveuglé par les cendres du bûcher où il s’est consumé lui-même, se sauve tout à coup dans le ciel !

1610. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Maynard »

Rhétorique, sentimentalités, mièvreries littéraires, il a laissé tout cela dans une histoire où les philosophes ont pourtant la bonté d’autoriser l’émotion en faveur du fondateur des Filles de la Charité et des Enfants trouvés ; — comme ils disent : un saint populaire. […] Depuis qu’il existe, il a toujours préféré à tout les facultés altières de l’esprit, les brutalités de sa force et la profondeur de ses perfidies… Mais lui démontrer, à propos de ce merveilleux et pauvre prêtre, — saint Vincent de Paul, — que Renan, ce rude connaisseur, ne trouvait ni imposant ni poétique, et dont il faisait tout au plus un saint bonhomme ; lui démontrer que ce saint bonhomme pouvait avoir dans la tête, à la même place précisément que Richelieu ou Napoléon, un génie égal ou supérieur au génie des plus fiers, des plus impérieux, ou même des plus mauvais qui aient mené un jour les hommes et dompté les choses, ne vous y trompez pas ! […] C’étaient les missions établies par toute la terre, les missions d’Europe, de France, d’Italie, des Îles Hébrides, d’Écosse, d’Irlande, de Pologne, d’Autriche, de Prusse, d’Espagne, de Portugal, de Madagascar, de Bourbon, de l’Île-de-France, d’Amérique, des Échelles du Levant, de l’Empire Turc, de la Perse, de Babylone, de la Chine ; et ce n’était pas tout encore : c’étaient les royaumes de toutes les misères, de tous les crimes, de toutes les hontes, c’était le grand Hôtel-Dieu de Paris, c’étaient les hôpitaux des provinces, l’œuvre des forçats, des mendiants, des fous, enfin les Filles de Charité et les Enfants trouvés, qui sont restés aux yeux des hommes les deux plus belles institutions de cet incroyable gouvernement de l’amour ! […] Étendre par terre la vieille soutane de Vincent de Paul, qu’on trouve assez touchante, et dire à l’abbé Maynard : « Voilà votre cercle de Popilius ; plantez-vous là, mais ne sortez pas de ce bout de soutane ! 

1611. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

Je trouvai, un jour de désespoir où la littérature manquait à la Critique comme la marée à Vatel, son recueil de poésies, Le Roitelet, sur le fumier qui engraisse les champs de Dentu, et je fus le coq de cette perle. […] S’il y a encore de l’originalité quelque part pour nos esprits aplatis, frottés et usés les uns contre les autres, dans ce temps où l’égalité veut être partout, c’est en province qu’on trouve cette aristocratique originalité. […] Il y a quelque chose de troublé, de rougissant, même de farouche dans la timidité, qui est souvent une grâce de plus, et je trouve cette timidité de gazelle dans les titres de Gères. […] Je voudrais pourtant, avant de finir, vous donner l’impression de l’accent de Gères, et je ne trouve à pouvoir insérer ici que cette pièce charmante qu’il a appelée Les deux Lierres : Autour d’un ormeau foudroyé Grimpait vivace un tendre lierre, Le vieux tronc s’effondrait, noyé Dans la guirlande familière.

1612. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Soulary. Sonnets humouristiques. »

On ne le trouve cultivé et florissant qu’aux époques de forte poésie. » Pour nous, le symptôme est différent : le Sonnet si vanté, à cause de la difficulté vaincue, chez un peuple qui a toujours aimé à vaincre la difficulté, n’est que l’amusette des sociétés qui jouent aux petits jeux de la littérature… Ni les grands noms de Shakespeare, de Milton, de Corneille, de Machiavel, de Pétrarque, qui ont splendidifié ce monde de poésie, si écourté et presque puéril, ne me troublent et ne m’imposent. […] Nous aimons mieux le vin que le verre, et nous trouvons le verre étroit. […] Et cependant tel que je l’ai trouvé, ce faiseur de Sonnets, en ses Sonnets humouristiques, je voudrais en donner l’idée. […] On la trouve partout dans ses Sonnets comme dans la vie ; dans ses Pastels et ses Paysages, comme dans ses Éphémères, quand il est le plus doux de lueur, le plus outremer, le plus rose, quand son verre de Bohême a des nuances si peu attendues qu’on dirait des surprises du prisme.

1613. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

Certes, Mme Delphine Gay valait mieux avec la spontanéité de sa jeunesse, travaillée déjà, car elle a toujours un peu posé, la Muse de la patrie, mais pas autant que quand elle eut un salon, ce fameux salon vert-de-mer où ce teint de blonde assassinait les brunes, ses amies, idée de femme que je trouve très jolie, et que je ne lui reproche pas, comme je lui reproche d’y avoir trop posé, dans ce salon, en Mme de Staël. […] Pour l’homme, elle est partout, quand il sait la trouver, quand il a la mystérieuse baguette d’Aaron qui la fait jaillir, même des rocs ; mais pour la femme, la femme normale, que l’esprit monstrueux des décadences n’a pas dégradée, elle n’est que dans les deux seuls grands sentiments à sa portée : l’amour et la maternité. […] On trouve, en effet, dans ce poème, un mélange de cœur blessé et de mélancolie railleuse, de l’esprit du monde et de révolte contre lui, qui n’a pas, il est vrai, la fierté de la poésie du terrible, cousin que Mme de Girardin se donnait par ce poème, mais qui la compense par la grâce chaste d’une femme se souvenant encore qu’elle est femme, comme après ce poëme elle a pu l’oublier. […] On trouvera Mme de Girardin, jugée comme écrivain, dans notre volume intitulé : Les Bas-bleus du xixe  siècle.

1614. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Auguste Barbier »

On chercha Barbier (on disait déjà Barbier comme d’un homme entré dans la gloire) ; on ne le trouva plus. […] On y trouve beaucoup de pièces d’avant La Curée, que l’auteur gardait en portefeuille, qu’il aurait bien dû y laisser, et qu’il a publiées pour ne rien perdre. […] Mais, ô Lycas, heureux celui qui de jeunesse A placé dignement les feux de sa tendresse, Et trouvé par le monde un cœur égal au sien Pour avec lui former un éternel lien ! […] Il nous suffira, pour en donner une idée, de citer des vers comme ceux-ci, que nous trouvons dans sa traduction du Jules César de Shakespeare : Octave a devant moi dit tout haut à Lépide Que, tels que des gens fous, troublés, anéantis, Brutus et Cassius de Rome étaient sortis.

1615. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »

Il contient des poésies publiées il y a un certain nombre d’années, mais on y trouve, à une date plus récente, d’autres poésies sur lesquelles la Critique, accoutumée à l’inspiration de M. de Banville, n’avait pas le droit de compter. […] — a trouvé cette âme. […] Eh bien, le jour où cette fatalité planerait sur nous, le jour où se lèvera, haletant, courroucé et terrible, le chanteur d’Odes qui sera le Tyrtée de la France ou son fougueux Théodore Kerner, s’il cherche la langue de l’Iambe armé de clous dans Le Ménage parisien, ou dans L’Honneur et l’Argent, il ne le trouvera pas… » Eh, parbleu ! […] Mais, à cette époque-là, aurait-on mieux cru le trouver dans l’auteur des Odes funambulesques ?

1616. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

II C’est un livre d’une abominable tristesse, dans le genre d’Adolphe, mais en comparaison duquel Adolphe, que Planche, ce hibou de sagesse, trouvait déjà si triste, a les rafraîchissements et les joyeuses écumes d’un lait pur. […] D’ailleurs, peut-être est-ce la punition des femmes qui déplacent leurs fonctions et se font écritoires, que de n’être aimées que par des hommes petits, qui les trouvent grandes et les adorent. […] Comme vous le voyez, c’est toujours Rousseau, dont madame Sand est une des filles… trouvées. […] L’esprit, qui emporte la pièce par le mordant de l’expression, marque profondément de son caractère ce livre, qu’on trouvera cruel.

1617. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

II C’est un livre d’une abominable tristesse, dans le genre d’Adolphe, mais en comparaison duquel Adolphe, que Planche, ce hibou de sagesse, trouvait déjà si triste, a les rafraîchissements et les joyeuses écumes d’un lait pur. […] D’ailleurs, peut-être est-ce la punition des femmes qui déplacent leurs fonctions et se font écritoires, que de n’être aimées que par des hommes petits qui les trouvent grandes et les adorent. […] Comme vous le voyez, c’est toujours Rousseau, dont Mme Sand est une des filles… trouvées. […] L’esprit qui emporte la pièce par le mordant de l’expression marque profondément de son caractère ce livre qu’on trouvera cruel.

1618. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

Malot a eu la force d’écrire quatre cents pages sans nous révéler ce secret, mais le silence qu’il garde le trahit plus que s’il avait parlé… C’est un positif qui doit trouver le christianisme bien vague pour la fermeté de sa pensée. […] Du reste, au milieu de ces étranges nettetés, on trouve des inexpériences et des gaucheries de nature humaine qui indiquent dans M.  […] La préoccupation de ce malheureux livre, où il y a de l’étude et parfois du style, mais rien de sincère, de franc et de naïvement emporté, la préoccupation se trouve partout, c’est la manie de faire de l’école hollandaise, de cette école hollandaise transportée dans la littérature, et qui les perdra tous, ces romanciers sans idée, qui veulent tout écrire et ne rien oublier, parce qu’il est plus aisé de peindre les bretelles tombant sur les hanches des hommes qui jouaient au bouchon (v. p. 68), que d’avoir un aperçu quelconque ou de trouver une nuance nouvelle dans un sentiment. […] peut-être : les imitateurs, qui cherchent leur vie à toute porte finissent bien toujours par trouver quelqu’un ou quelque chose à imiter.

1619. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

On les trouve dans les mousses et surtout dans celles (Bryum) qui forment des touffes vertes sur les toitures. […] La conclusion à laquelle nous nous trouvons conduit est facile à dégager. […] L’herbivore crée la graisse au lieu de la trouver toute formée, et le carnivore agit de même. […] On les trouve à la fois dans l’économie végétale et animale. […] On y a trouvé des parties élémentaires des organes, puis des tissus.

1620. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

C’est ce sentiment qu’on voit percer à son insu dans la naïve correspondance de Mathieu de Montmorency avec sa Juliette ; il n’est pas amoureux, et il est jaloux ; on sent que, pour conserver plus sûrement la pureté de celle qu’il conseille, il veut, pour ainsi dire, la confier à Dieu et l’enivrer d’un mysticisme éthéré pour l’empêcher de respirer l’encens de la terre ; c’est ce qui donne aux lettres de Mathieu de Montmorency un ton mixte, moitié d’amant, moitié d’apôtre, que quelques personnes trouvent chrétien et que nous trouvons un peu faux à l’oreille. […] Récamier vint trouver sa jeune femme ; sa figure était bouleversée, et il semblait méconnaissable. […] L’homme qu’il adorait alors était M. de Chateaubriand ; la femme qu’il cherchait pour l’aimer, il la trouva du premier coup d’œil dans madame Récamier. […] Sa liaison avec madame de Staël, rentrée de l’exil par la même porte, se renoua plus intime que jamais ; elle trouva de la grâce aussi à se lier avec la reine Hortense, détrônée et devenue duchesse de Saint-Leu par une faveur royale de Louis XVIII. […] On peut juger du charme d’une telle société ; madame Récamier n’y cherchait que le mouvement doux de sa vie, elle y trouva bientôt l’importance de situation et la célébrité littéraire qu’elle n’y cherchait pas.

1621. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

« Je resterai donc dans ma misère, écrit-il à son ami Vettori, sans trouver une âme qui se souvienne de mon dévouement ou qui me trouve bon à quelque chose. […] Il trouva à peine du pain dans cet emploi. […] En résumant sa conduite, je n’y trouve rien à critiquer. […] Les empereurs y trouvent une sanction sur les peuples ; les papes, un titre de supériorité sur les rois. […] Errant en Corse, il tente une descente sur les côtes de Calabre ; il y trouve le peuple aliéné contre lui, et la mort ; il accepte sa fortune en vaincu et le supplice en héros.

1622. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Et voilà pourquoi beaucoup de vieillards n’ont pu suivre le poète au-delà des Rayons et Ombres : jusque-là l’oreille habituée à la musique de Racine pouvait ne pas trouver l’harmonie de Hugo trop discordante. […] Quand on regarde dans quelles impressions s’écoula l’enfance de Lamartine, on ne trouve rien autour de lui que d’aimable, de bon, de gracieux, père, mère, sœurs ; et pour cadre Milly, les coteaux du Maçonnais. […] Ce vaporeux, cette indétermination, qu’on trouve chez lui, cela vient justement de ce qu’il rend surtout le sentiment, autant que possible épuré des idées, des perceptions, des faits, qui le produisent ou l’accompagnent chez tous les hommes. […] Il y aurait trouvé même ses chefs-d’œuvre, si la grande souffrance de sa vie n’avait tiré de lui les Nuits : Musset est un grand poète dans l’élégie lyrique. […] Et c’est peut-être parce que Gautier n’est pas créateur ; il aime à trouver le sujet composé, l’impression et le caractère dégagés par un artiste : alors il comprend l’intention, et il rend les effets avec une surprenante sûreté d’œil et de main.

1623. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Si, à l’origine, elles furent empiriques, ce qui est très probable, du moins elles ne tardèrent pas à s’élever jusqu’aux notions abstraites qui leur servent de base et à trouver leur vraie méthode. […] Il y a moins d’un siècle, la science en était là, quand la découverte du sanscrit permit à la linguistique de trouver sa voie, sa méthode, de s’affirmer comme science indépendante. […] Admettez que l’on dérobe à la vie quelques-uns de ses mystères et que la biologie trouve aussi son Newton. […] Chercher sans espoir n’est ni insensé, ni vulgaire ; on peut entrevoir, sinon trouver. […] Ils sont si nombreux, qu’il ne s’est encore trouvé personne pour les classer, les réduire et les ordonner en système.

1624. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

Avancez donc, je vais trouver quelqu’un des familiers du roi. […] Va donc, de grâce, à ma chaumière ; tu y trouveras un paon moulé en terre parfaitement colorée : prends-le, et reviens promptement avec ce trésor. […] Nous trouvons ces règles du drame indien profondément analysées dans une étude de M. le baron d’Eckstein, qui a mêlé un des premiers la philosophie à la traduction. […] Un désert affreux, aride, abandonné… Où puis-je trouver quelque consolation ? […] Le lac qui se gonfle ne dévaste pas ses rives, quand ses ondes, en se soulevant, trouvent un écoulement pour les recevoir ! 

1625. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

est-ce à lui supériorité d’esprit autant que supériorité de caractère, d’y avoir cru en un sens qui s’est trouvé à demi illusoire ?   […] On y distinguait surtout le besoin de chacun de ne chercher des secours que là où les souvenirs du passé trouveraient une sanction. […] On trouvera dans la lettre à M. de Maubourg, dont je ne saurais assez signaler l’intérêt et l’importance, l’arriére-pensée finale de La Fayette (si je l’ose appeler ainsi), et l’explication de son prenez-y-garde dans ces moments décisifs où, plus tard, il s’est trouvé à portée de tout. […] George fut effrayé d’une impression qu’il trouvait plus forte que le danger. […] Moi-même je trouve, dans des notes fidèlement recueillies auprès d’un des hommes (M. 

1626. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

— Je la trouve mal faite, répond l’homme à son tour. […] Encore une fois, où voulez-vous qu’elle trouve Dieu à aimer, quand votre athéisme social semble donner raison à l’athéisme ? […] Vos remèdes, quand vous en trouvez, sont atroces et pires que le mal. […] Vous croyez que vos statistiques vont voir diminuer le nombre des enfants trouvés ; ce nombre croîtra, et vous aurez de plus créé l’infanticide. […] J’aime la justice, et je ne trouve que le hasard.

1627. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Déjà renommé à Paris pour sa traduction des Lettres de Coxe, accueilli par le meilleur monde, devenu le guide de toute cette belle société qui se prenait d’amour pour la nature de Suisse et pour les glaciers, il attira nécessairement l’attention du cardinal prince de Rohan, évêque de Strasbourg, qui fut flatté de trouver dans un jeune Alsacien de si grands talents, et qui se fit un honneur de l’attacher à sa personne. […] Le lieu même où je me trouvais n’eut que mon dernier regard. […] Et il insiste sur ce que ce n’est point là le spectacle et la décoration des montagnes centrales, de ces hauteurs désolées et de ces déserts, où l’œil ne rencontre plus rien qui le rassure ; où l’oreille ne saisit pas un son qui appartienne à la vie ; où la pensée ne trouve plus un objet de méditation qui ne l’accable ; où l’imagination s’épouvante à l’approche des idées d’immensité et d’éternité qui s’emparent d’elle ; où les souvenirs de la terre habitée expirent ; où un sombre sentiment fait craindre qu’elle-même ne soit rien… Ici l’on n’est pas hors du monde ; on le domine, on l’observe : la demeure des hommes est encore sous les yeux, leurs agitations sont encore dans la mémoire ; et le cœur fatigué, s’épanouissant à peine, frémit encore des restes de l’ébranlement. […] Ainsi marchait, il y a plus de trois mille ans, le berger que nous peignit Moïse ; tel était le régime des troupeaux du désert… Tel je l’ai trouvé dans les Alpes, et le retrouve dans les Pyrénées ; tel je le retrouverai partout. Tableau doux et champêtre dont la simple nature a fait les frais, il doit réunir comme elle la vénérable empreinte de l’antiquité aux charmes d’une immortelle jeunesse, et se renouveler au retour de chaque année comme la feuille des arbres et comme l’herbe des prés… Cette rencontre était un heureux hasard pour la troupe dont je faisais partie, et de pareils objets lui présentaient un bien nouveau spectacle ; mais nul ne leur pouvait trouver comme moi ce charme dû à la comparaison et au souvenir, et depuis longtemps ami des troupeaux, seul je les abordais en ami, jouissant de leur curiosité, de leurs craintes et de leur farouche étonnement.

1628. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 44-63

Il m’a reproché un jour de m’être occupé de Rabelais, de qui La Bruyère a dit que c’est tantôt « le charme de la canaille », et tantôt « le mets des plus délicats. » Je viens à lui au même titre, comme à un grand satirique et railleur, quoiqu’au fond je le trouve souvent moins raisonnable que Rabelais. […] Veuillot a dit qu’une citation de Voltaire « se place tout naturellement dans la bouche des sots. » — Et puis, je plaisante ; car, lui-même, dans les courts instants où il n’a voulu être que littérateur, je l’ai trouvé, pour mon compte, très-indulgent. […] Je me trouvai de la Résistance ; j’aurais été tout aussi volontiers du Mouvement, et même plus volontiers. » Il méprisait en effet la bourgeoisie, tout en défendant l’ordre public ; il avait en pitié le pays légal tout en le servant. […] Il commence ce pèlerinage, qui asurtout pour objet la Suisse catholique, par une diatribe violente contre Genève, où l’on célébrait, quand il ypassa, l’inauguration de la statue de Jean-Jacques, un sujet tout trouvé d’anathème : « Tristes fêtes dont nous n’osons plus rire, s’écrie l’auteur, quand nous songeons qu’il est une autre vie et que probablement ce malheureux Rousseau, mort dans l’hérésie, sans sacrements et, selon toute apparence, sans repentir, a plus affaire à la justice de Dieu qu’à sa clémence… » Je laisserais ce passage et le mettrais sur le compte de la jeunesse, si les mêmes sentiments d’exécration ne revenaient sans cesse sous la plume de l’auteur ; si, dans ces volumes de Çà et Là où il y a de charmants paysages et de beaux vers pleins de sensibilité, je ne voyais, lors d’une nouvelle visite à Genève (chapitre Du Mariage et de Chamounix), la même répétition d’injures contre la statue et les mêmes invectives contre les Genevois en masse. […] Est-il possible de venir afficher à tout instant comme modèle, de proposer pour remède, ses recettes morales, ses pratiques dévotieuses, le secret des confessionnaux et des oratoires, devant des esprits, sensés d’ailleurs, quoique très-divers d’opinions, qui trouvent cela au moins de mauvais goût, ou qui se révoltent de la prétention et s’en irritent ?

1629. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 64-81

Mais nous ne prenons pas si méthodiquement les choses ; nous n’accordons pas tant à ces grands desseins qu’on développe sur le papier, à ces vues que les gens d’esprit ne sont pas embarrassés de trouver après coup. […] Veuillot et de la tolérance passée dans nos mœurs que, du moment qu’il s’est trouvé, ou à peu près, réduit au silence, personne ne lui en a plus voulu ; on a oublié l’injure pour ne songer qu’au talent, pour regretter même de ne plus rencontrer ce talent chaque matin, à la condition, s’il était possible, d’un moins âpre emploi. […] Mieux on connaît lesmasques, et plus on trouve que presque toujours il a bien touché. […] « Non-seulement il n’a pu trouver une pointe, mais même les mots, chose étrange, lui ont manqué… Les subjonctifs étaient rares, la phalange des adjectifs, d’ordinaire si docile et si abondante, n’arrivait pas. » Et cet autre, plus ou moins ministre aussi (M.  […] Chacun ainsi trouvera plus commodément son règlement de compte ou celui du voisin.

1630. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Après quelque tâtonnement de courte durée, il trouva sa propre veine dans les jolis proverbes, la Crise, le Pour et le Contre, la Clé d’or, la Partie de dames, autant de saynètes morales et qui par là même avaient le mérite d’être neuves. […] Elle trouve le temps, au milieu de sa fièvre, de tenir un Journal de ses impressions : ce Journal est bien fait, bien mené ; M.  […] Jamais l’esprit humain n’eut, à cet égard, moins de fermeté ; dès qu’il a un peu de loisir, il s’obstine à chercher son assiette en l’air, sans jamais parvenir à la trouver. […] Feuillet nous a montré une comédienne en quête à la fois d’un amant et d’une croyance, et, à ce double coup de dés, faisant dépendre l’un de l’autre, tellement que le jour où elle a trouvé un amant honnête homme et sincère, elle écrit au curé : « Je crois en Dieu !  […] Jules de Goncourt, a été trouvé d’autre part et mis en circulation par M. 

1631. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

Je le trouve dans une personne qui, sans être Française de nation, Test par la langue, dans une Genevoise qui a publié, depuis bien des années, quantité d’écrits remarquables, saisissants, éloquents avec une pointe d’étrangeté : il me faut bien la nommer, quoiqu’elle n’ait point inscrit son nom en tête de tous ses nombreux et piquants ouvrages ; elle voudra bien m’excuser de cette liberté, car je ne suis pas comme M. de Rémusat qui, dans la Revue des Deux Mondes, a pu parler d’elle hier à merveille et à fond, en toute discrétion cependant, pour des lecteurs déjà au fait et initiés aux sous-entendus. […] À peine j’eus ouvert les yeux et fait le signe de la croix du réveil que votre souvenir vint me trouver sur mon chevet et me dire que dans ce moment vous pensiez aussi à moi, et que, si nous ne pouvions pas nous voir, nos prières et nos vœux se rencontraient dans le chemin du Ciel. […] Puis la pensée fondamentale reprend son cours, une douce et insinuante prêcherie à l’adresse de ce jeune cœur, qu’elle craint de voir trop volage et trop en oubli de la fin suprême : « N’allez-vous pas trouver bien drôle que je monte souvent en chaire, ma chère amie ? […] Notre âme s’étend sur ce qu’elle voit ; elle change comme les horizons, elle en prend la forme… » C’est joli et gracieux sans doute, remarque le critique anglais ; mais quelle différence avec le pinceau de Maurice peignant la nature en traits profonds, trouvés et neufs, disant au retour d’une course où il a vu les rives de la Loire, Chambord, Blois, Amboise, Chenonceaux, les villes des deux bords, Orléans, Tours, Saumur, Nantes et l’Océan grondant au bout : « De là je suis rentré dans l’intérieur des terres jusqu’à Bourges et Nevers, pays des grands bois, où les bruits d’une vaste étendue et continus abondent aussi. » Et ailleurs il parle de ce beau torrent de rumeurs que roule la cime agitée des forêts. […] que cette timidité de bon goût et un peu excessive chez Mlle de Guérin est bien l’opposé de la manière osée, hardie, attaquante, de Mme de Gasparin qui, elle, ne trouve rien de trop franc à son gré, qui cherche, bien loin de les fuir, les notes aiguës, vibrantes, stridentes même, si elles rendent leur effet !

1632. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite et fin.) »

Les jeunes têtes de l’armée trouvaient qu’on y mettait trop de lenteur, et il fut bientôt décidé, entre Mme de Pompadour et l’abbé de Bernis, que le maréchal d’Estrées serait remplacé par Richelieu. […] Le duc Ferdinand, dès la fin de novembre, s’était rendu à Stade, en Hanovre, par des chemins détournés, et il y avait trouvé aux environs, comme premier noyau, un corps de trente mille hommes que le maréchal de Richelieu, dans sa légèreté, avait négligé de désarmer. […] Trois ou quatre jours auparavant, le maréchal de Belle-Isle, ministre de la guerre, ayant reçu un courrier du comte de Clermont, qui n’apportait que des détails sur la position de l’armée, jugea pourtant devoir en rendre compte immédiatement au roi ; il le trouva dans la cour du château, déjà en carrosse, prêt à partir pour le pavillon de Saint-Hubert, et il n’hésita pas à faire arrêter le carrosse pour donner les lettres à lire : « Cela dura un demi-quart d’heure, nous dit M. de Luynes, et fit un spectacle, car il n’est pas ordinaire de voir un secrétaire d’État, ni qui que ce soit, faire arrêter les carrosses du roi, et c’est peut-être la première fois que cela est arrivé, au moins depuis longtemps. » Une victoire, en effet, eût été un grand soulagement après une aussi triste campagne, et, sans réparer les fautes, elle les eût couvertes ; l’honneur du comte de Clermont eût été sauvé. […] « Le roi lui dit qu’il le trouvait maigri ; il lui parla de sa santé, de la ville de Cologne, de l’élection du pape ; enfin il fit la conversation avec lui pendant trois quarts d’heure comme à l’ordinaire. » Roi et prince du sang, voilà des gens assurément d’humeur commode et sans bile : je ne les en félicite pas. […] C’est dans ces Mémoires qu’on lit le passage suivant (dans la crise de la bataille, le comte de Saint-Germain, fortement engagé à la gauche, envoie demander du soutien) : « L’envoyé de ce général avait trouvé à pied dans la plaine M. le comte de Clermont, qui, après l’avoir écouté, se retourna pour piss… M. de Mortaigne dit qu’il allait ordonner de faire marcher des troupes de l’aile droite pour soutenir l’aile gauche.

1633. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. BRIZEUX (Les Ternaires, livre lyrique.) » pp. 256-275

Nous l’y trouvons aujourd’hui tout porté, et n’avons qu’à l’y reconnaître. […] Le poëte a dû trouver souvent son champ un peu raboteux et pierreux ; il n’en conviendra pas ; on s’aperçoit toutefois que le troupeau de brebis, là-bas, est noir et maigre ; l’aspect se relève par un fond de verdeur et de puissance : O terre de granit, recouverte de chênes ! […] Celui-ci, pour donner échantillon de sa vigueur, lève de sa large main son immense épée à double garde, dont la lame droite lui allait presque jusqu’à l’épaule, et il pourfend d’un seul coup une grosse barre de fer qui s’est trouvée là sous ses yeux. […] Évidemment l’auteur était en quête d’un titre ; j’en aurais mieux aimé un plus simple, le premier trouvé. […] La forme du tercet, tel qu’il l’a pratiqué dans le Livre des Conseils, s’adapte très-bien d’ailleurs à la poésie gnomique, et il a eu le soin encore d’y trouver une autorité locale dans quelque forme analogue des anciens bardes.

1634. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

Ce volume est né aux Roches, c’est-à-dire en un lieu riant et champêtre qui a eu son influence sur l’école poétique moderne, et dans lequel cette école à son tour a trouvé des échos aussi : redituraque Rupibus Echo. […] Dans le détail de la comparaison, toutefois, je regrette de trouver un peu trop de manière moderne, un peu de mignardise, un caillou qui le ride, et ce mot frôler, par exemple, que j’aimerais mieux dans quelque ballade à un sylphe lutin, que dans cette largeur de ton homérique. […] Il résulte de ces interprétations voulues plutôt que trouvées une impression contestable dans l’esprit du lecteur, ce qu’il ne faut jamais. […] Les formes sont trouvées ; les louables productions, comme celle que nous avons annoncée, y rentrent plus ou moins. […] L’époque de transition, le second seizième siècle, où nous nous trouvons, a commencé par un Ronsard : il faut prendre garde qu’il ne finisse par un Du Bartas et un Malherbe156. » Laissons ces noms, ces rapprochements, toujours inexacts, et qui resserrent.

1635. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre IV. De l’amour. »

Cette dépendance d’un seul objet affranchit si bien du reste de la terre, que l’être sensible qui a besoin d’échapper à toutes les prétentions de l’amour-propre, à tous les soupçons de la calomnie, à tout ce qui flétrit enfin dans les relations qu’on entretient avec les hommes, l’être sensible trouve dans cette passion quelque chose de solitaire et de concentré, qui inspire à l’âme l’élévation de la philosophie, et l’abandon du sentiment. […] Quel est l’esprit supérieur qui ne trouve pas dans un véritable sentiment le développement d’un plus grand nombre de pensées, que dans aucun écrit, dans aucun ouvrage qu’il puisse ou composer ou lire ? […] Les affections qui mêlent ensemble l’orgueil et la tendresse, sont les plus cruelles de toutes ; ce que vous éprouvez de sensible, affaiblit le ressort que vous trouveriez dans l’orgueil, et l’amertume qu’il inspire empoisonne la douceur que portent avec elles les peines du cœur, alors même qu’elles tuent. À côté des malheurs, causés par le sentiment, c’est peu que les circonstances extérieures qui peuvent troubler l’union des cœurs ; quand on n’est séparé que par des obstacles étrangers au sentiment réciproque, on souffre, mais l’on peut et rêver et se plaindre : la douleur n’est point attachée à ce qu’il y a de plus intime dans la pensée, elle peut se prendre au-dehors de soi ; cependant des âmes d’une vertu sublime, ont trouvé dans elles-mêmes des combats insurmontables ; Clémentine peut se rencontrer dans la réalité, et mourir au lieu de triompher. […] Cette certitude, cette confiance, si douce à la faiblesse, est souvent importune à la force ; la faiblesse se repose, la force s’enchaîne ; et dans la réunion des contrastes dont l’homme veut former son bonheur, plus la nature l’a fait pour régner, plus il aime à trouver d’obstacles : les femmes, au contraire, se défiant d’un empire sans fondement réel, cherchent un maître, et se plaisent à s’abandonner à sa protection ; c’est donc presque une conséquence de cet ordre fatal, que les femmes détachent en se livrant, et perdent par l’excès même de leur dévouement.

1636. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre IV. Poésie lyrique »

Cet homme de Schopenhauer, « qui n’aurait été conduit ni par son expérience personnelle, ni par des réflexions suffisamment profondes, jusqu’à reconnaître que la perpétuité des souffrances est l’essence même de la vie ; qui au contraire se plairait à vivre, qui dans la vie trouverait tout à souhait ; qui de sens rassis consentirait à voir durer sa vie telle qu’il l’a vue se dérouler, sans terme, on à la voir se répéter toujours ; un homme chez qui le goût de la vie serait assez fort pour lui faire trouver le marché bon, d’en payer les jouissances au prix de tant de fatigues et de peines dont elle est inséparable », cet homme-là ne se répandrait guère en chants lyriques ; et cet homme-là, c’est nous. […] Aussi trouvent-ils sans peine — à la suite, du reste, de leurs maîtres — ce qu’on appellera par la suite pétrarquisme ou préciosité. […] On la trouvera dans Crépet, t.  […] Jeanroy trouve la pièce brûlante.

1637. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »

Le lyrisme qui nous prend, est celui où transparaît sans cesse l’universel : il trouve au fond des tristesses et des désirs de l’individu, il aperçoit à travers les formes multiples de la nature, il pose et poursuit partout les problèmes de l’être et de la destinée. […] Puis c’est Géricault avec son héroïque et si peu pompeux Cuirassier blessé (1814), avec son violent Radeau de la Méduse (1819) ; Delacroix apparaît en 1822 avec sa fantastique Barque de Dante ; le Massacre de Seio (1824) ouvre la série des Orientales ; et Gœthe trouve ses visions surpassées dans les illustrations dont Delacroix précise son Faust715. […] Le romantisme, dans son invasion des formes littéraires, a été du moins déterminé au plus fixe, de la prose au vers, pour finir par le théâtre, où il trouvait la plus grande résistance dans l’extrême rigidité de conventions multiples. […] Il s’efforçait de légitimer le romantisme, en lui donnant une tradition et des ancêtres : Chénier, depuis 1819, était trouvé ; Sainte-Beuve exhuma le xvie  siècle ; entre Régnier et Chénier, il enserrait l’âge classique, qui avait interrompu le développement spontané du génie français. […] Je trouve ce détail dans Pichot (Voyage hist. et pitt. en Angl.), Avant-Propos, I. 1, p. 14, éd.

1638. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Ceux-ci restaient sous le droit canonique que nous trouvons consigné dans le Talmud, de même que les Arabes d’Algérie sont encore régis par le code de l’islam. […] Mais les Juifs le détestaient plus encore ; ils le trouvaient dur, méprisant, emporté ; ils l’accusaient de crimes invraisemblables 1121. […] Selon une tradition 1129, Jésus aurait trouvé un appui dans la propre femme du procurateur. […] Ce qu’il y a de certain, c’est que Jésus trouva Pilate prévenu en sa faveur. […] Cette circonstance, que l’on ne trouve que dans Jean, est la plus forte preuve de la valeur historique du quatrième évangile.

1639. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre II. L’analyse interne d’une œuvre littéraire » pp. 32-46

Ici ce sera une harmonie douce, berceuse, un peu monotone et assoupissante, pareille au murmure des vagues qui expirent sur la plage ou au souffle du vent qui se joue dans les branches ; telle vous la trouverez dans les vers de Lamartine. […] Parcourez toute l’œuvre de Colin d’Harleville : vous n’y trouverez que des affections douces, des sentiments tendres voilés d’une légère brume de mélancolie. […] Vous trouverez chez lui, portés au paroxysme, l’amour de la possession, dégénérant en avarice effrénée ; l’amour paternel poussé jusqu’au sacrifice de soi-même ; l’amour sensuel finissant en manie ; le sentiment de l’honneur commercial, arrivant à l’héroïsme ; l’amour de la richesse et du pouvoir, aboutissant au crime et acquérant une certaine grandeur par son excès même. […] On trouverait lit de singuliers mélanges, la soif de la volupté unie à la crainte du lendemain de la vie, la sensibilité débridée faisant ménage avec une religiosité hystérique, etc. […] Regardez aussi, si vous voulez, ces histoires macabres de morts vivants, d’êtres inanimés prenant une âme, d’ombres impalpables circulant autour de nous, comme vous en trouverez à foison dans les légendes du moyen âge ou, plus près de nous, chez Maupassant ou chez Rollinat.

1640. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

J’y trouve un prétexte dont, après tout, je n’aurais pas besoin pour venir parler de M.  […] » Byron a raison de parler ainsi pour lui et les siens ; mais il y a en regard et au-dessus l’école de Virgile, de celui qui voulait brûler son poème, parce qu’il ne le trouvait pas de tout point assez parfait. […] C’est là, suivant M. de Musset, le don Juan véritable, tout poétique, Que personne n’a fait, que Mozart a rêvé, Qu’Hoffmann a vu passer, au son de la musique, Sous un éclair divin de sa nuit fantastique, Admirable portrait qu’il n’a point achevé, Et que de notre temps Shakspeare aurait trouvé. […] Au point de vue poétique, rien de plus charmant, de mieux trouvé et de mieux enlevé. […] Mais M. de Musset éprouva le contraire, et ce réveil du passé qu’on craignait pour lui et qu’il craignait lui-même, il nous dit comment il l’a trouvé plutôt consolant et doux.

1641. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

Son idéal de bonheur évidemment (chacun a le sien) était, au sortir des scènes de cérémonie qui l’ennuyaient, de trouver un monde aimable, riant, dévoué, choisi, au sein duquel elle parût oublier qu’elle était reine, tout en s’en ressouvenant bien au fond. […] Bien qu’elle ne vît jamais toute l’étendue de ces inconvénients, elle en aperçut pourtant quelque chose ; elle sentait que là où elle cherchait le repos et le délassement du rang suprême, elle retrouvait encore une obsession intéressée, et quand on lui faisait remarquer qu’elle témoignait souvent trop de préférence à des étrangers de distinction qui passaient en France, et que cela pouvait lui nuire auprès des Français : « Vous avez raison, répondait-elle avec tristesse, mais ceux-là du moins ne me demandent rien. » Quelques-uns des hommes qui, admis dans cette intimité et cette faveur de la reine, étaient obligés à plus de reconnaissance et de respect, furent les premiers à parler d’elle avec légèreté, parce qu’ils ne la trouvaient pas assez docile à leurs vues. […] Pour moi, je pense hardiment que l’intérêt qui s’attache à sa mémoire, que la pitié qu’excitent son malheur et la façon généreuse dont elle l’a porté, que, l’exécration que méritent ses juges et ses bourreaux, ne sauraient en rien dépendre de quelque découverte antérieure, tenant à une fragilité de femme, ni s’en trouver le moins du monde infirmés. […] Et encore (10 octobre 1791) : « La reine, avec de l’esprit et un courage éprouvé, laisse cependant échapper toutes les occasions qui se présentent de s’emparer des rênes du gouvernement, et d’entourer le roi de gens fidèles, dévoués à la servir et à sauver l’État avec elle et par elle. » En effet, on ne revient pas d’une si longue et si habituelle légèreté en un jour ; ce n’eût pas été trop du génie d’une Catherine de Russie pour lutter contre les dangers si imprévus à celle qui n’avait jamais ouvert un livre d’histoire en sa vie, et qui avait rêvé une royauté de loisir et de village à Trianon : c’est assez que cette frivolité passée n’ait en rien entamé ni abaissé le cœur, et qu’il se soit trouvé dans l’épreuve aussi généreux, aussi fier, aussi royal et aussi pleinement doué qu’il pouvait l’être en sortant des mains de la nature. […] Au moment où ce voyage tant différé allait s’exécuter enfin, vers minuit, la reine, traversant le Carrousel à pied pour aller trouver la voiture préparée pour la famille royale par M. de Fersen, rencontra celle de M. de La Fayette qui passait : elle la remarqua, « et elle eut même la fantaisie, avec une badine qu’elle tenait à la main, de chercher à toucher les roues de la voiture ».

1642. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Pensées de Pascal. Édition nouvelle avec notes et commentaires, par M. E. Havet. » pp. 523-539

Ses découvertes dès l’enfance sont célèbres ; partout où il portait son regard, il cherchait et il trouvait quelque chose de nouveau ; il lui était plus facile de trouver pour son compte que d’étudier d’après les autres. […] Chrétien sincère et passionné, il conçut une apologie, une défense de la religion par une méthode et par des raisons que nul n’avait encore trouvées, et qui devait porter la défaite au cœur même de l’incrédule. […] Il faut citer ce passage d’une souveraine beauté : Qui voit Pythagore ravi d’avoir trouvé les carrés des côtés d’un certain triangle, avec le carré de sa base, sacrifier une hécatombe en actions de grâces ; qui voit Archimède attentif à quelque nouvelle découverte, en oublier le boire et le manger ; qui voit Platon célébrer la félicité de ceux qui contemplent le beau et le bon, premièrement dans les arts, secondement dans la nature, et enfin dans leur source et dans leur principe, qui est Dieu ; qui voit Aristote louer ces heureux moments où l’âme n’est possédée que de l’intelligence de la vérité, et juger une telle vie seule digne d’être éternelle, et d’être la vie de Dieu ; mais (surtout) qui voit les saints tellement ravis de ce divin exercice de connaître, d’aimer et de louer Dieu, qu’ils ne le quittent jamais, et qu’ils éteignent, pour le continuer durant tout le cours de leur vie, tous les désirs sensuels : qui voit, dis-je, toutes ces choses, reconnaît dans les opérations intellectuelles un principe et un exercice de vie éternellement heureuse. […] Il suppose tout d’un coup un dialogue où le divin agonisant prend la parole et s’adresse à son disciple, en lui disant : Console-toi, tu ne me chercherais pas, si tu ne m’avais trouvé

1643. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Despréaux, avec le plus grand nombre des écrivains de son temps. » pp. 307-333

L’évêque d’Avranches, Huet, trouve ce poëme admirable pour la constitution de la fable. […] Mais il s’en faut bien qu’on trouve dans leurs productions cette gaité, cette imagination douce & brillante, cette fleur de poësie qu’on aime dans les ouvrages des Chaulieu, des Saint-Aulaire, des Gresset, &c. […] Nos deux Anaxagores trouvèrent des partisans, entr’autres madame Des Houlières, dont le fort fut toujours de donner au public de bonnes choses & de prendre le parti de ceux qui lui en donnoient de mauvaises. […] Né foible & timide, il eut recours aux loix : il crut trouver en elles un frein à la satyre. […] Il craignit de trouver les courtisans plus disposés à rire qu’à l’entendre.

1644. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

S’ils ont mis dans leurs sermons plus de naturel & de simplicité qu’on n’en trouve dans les nôtres, c’est que, le siècle où ils vivoient étant moins difficile que celui-ci sur l’article des bienséances, ils ont eu moins de ménagemens à garder dans la peinture des vices mêmes qu’ils reprennent. […] Mais il va plus loin que Fénélon ; il trouve encore ridicule cette coutume de prêcher sur un texte, d’en faire une espèce de devise ou d’énigme que le discours développe. L’opinion de deux hommes, tels que Fénélon & M. de Voltaire, méritoit d’être respectée : mais il s’est trouvé des écrivains qui n’en ont fait aucun cas : entr’autres, celui qui nous a donné la notice de tant de livres, sous le titre de Bibliothèque Françoise. […] Lorsqu’on demandoit à Massillon où il avoit pu trouver des peintures du monde aussi saillantes, aussi finies & aussi ressemblantes : dans le cœur humain, répondoit-il ; pour peu qu’on le sonde, on y découvrira le germe de toutes les passions. […] On trouve, parmi ces contes, celui des oies de frère Philippe.

1645. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

C’est même souvent en vain qu’il tente de corriger sa faute ; il recommence sans faire mieux, et semblable à ceux qui cherchent dans leur memoire un nom propre oublié, il trouve tout hormis le trait qui pourroit seul former l’expression qu’il veut imiter. […] Où je ne trouve pas cette diversité, je ne vois plus la nature et je reconnois l’art. […] Le peintre ne trouve donc aucune opposition du côté de la mécanique de son art à mettre dans chaque expression un caractere particulier. […] Il regarde donc avec dedain, et en fronçant le sourcil, une préference qu’on devine bien qu’il trouve injuste. […] En continuant de comparer la poësie dramatique avec la peinture, nous trouverons encore que la peinture a l’avantage de pouvoir mettre sous nos yeux ceux des incidens de l’action qu’elle traite, qui sont les plus propres à faire une grande impression sur nous.

1646. (1759) Observations sur l’art de traduire en général, et sur cet essai de traduction en particulier

Quoiqu’ils trouvent dans l’exercice de leur art assez d’entraves qu’ils ne peuvent rompre, nous avons pris plaisir à resserrer gratuitement leurs liens, comme pour nuire à leur encouragement et à nos intérêts. […] Nos littérateurs trouveraient surtout un avantage considérable à traduire ainsi par morceaux détachés certains ouvrages qui renferment assez de beautés pour faire la fortune de plusieurs écrivains, et dont les auteurs, s’ils avaient eu autant de goût que d’esprit, effaceraient ceux du premier rang. […] Il ne faudrait pas qu’il ressemblât à ce ridicule enthousiaste d’Homère, qui, ayant entrepris de souligner, dans les ouvrages de ce grand poète, tout ce qu’il y trouverait d’admirable, eut, au bout de trois lectures, souligné son livre d’un bout à l’autre. […] Préjugé de traducteur à part, comme il est sans comparaison le plus grand historien de l’antiquité, il est aussi celui dont il y a le plus à recueillir ; mais ce que j’offre aujourd’hui suffira, ce me semble, pour faire connaître les différents genres de beautés dont on trouve le modèle dans cet auteur incomparable, qui a peint les hommes avec tant d’énergie, de finesse et de vérité, les événements touchants d’une manière si pathétique, la vertu avec tant de sentiment ; qui posséda dans un si haut degré la véritable éloquence, le talent de dire simplement de grandes choses, et qu’on doit regarder comme un des meilleurs maîtres de morale, par la triste, mais utile connaissance des hommes, qu’on peut acquérir par la lecture de ses ouvrages. […] Je me trouverais fort heureux, si celle-ci pouvait obtenir le suffrage du petit nombre de gens de lettres, qui, par une connaissance approfondie du génie des deux langues, de celui de Tacite et des vrais principes de l’art de traduire, sont capables d’apprécier mon travail ; à l’égard de ceux qui croiront seulement l’être, je n’ai rien à attendre ni à exiger d’eux.

1647. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

On peut croire, néanmoins, qu’il trouva à cette Duchesse bleue un attrait un peu plus romanesque et par là même de plus d’efficacité sur la foule que la sévère étude psychologique qu’eût annoncée Trois âmes d’artistes. […] Et l’on ne trouverait certainement plus personne pour écrire comme M.  […] Et la meilleure preuve de cette survivance, on la trouverait chez le mystique Ernest Hello que, certes, on ne peut accuser de platitude. […] La première condition pour un écrivain qui voulait trouver éditeur et lecteurs était de se mettre à la mode anglaise. […] On pourrait trouver encore, soit dans notre littérature contemporaine, soit dans la littérature étrangère ou celle des temps passés, bien des originalités dans le choix des titres.

1648. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

Je me permettrai quelquefois d’évoquer l’esprit des traditions anciennes ; mais je suis loin, en cela comme en tout le reste, d’exiger une confiance aveugle ; car je n’ai point laborieusement étudié ces traditions : elles me sont apparues bien plus que je ne les ai cherchées ; je pourrais presque dire qu’elles se sont trouvées en moi. […] Ferrand (Théorie des Révolutions) trouve que les institutions de la Chine sont bonnes, en ce qu’elles sont permanentes. […] N’en doutons point : il faut remonter plus haut pour trouver les titres primitifs des chefs de races royales ; et la légitimité repose au fond d’un sanctuaire où il est difficile de pénétrer. […] Sachons que l’on trouve dans tous les partis, non seulement des honnêtes gens, ce qui est incontestable ; mais des hommes éclairés et généreux, dont les opinions et la conduite, dictées par les lois les plus rigoureuses d’une conscience austère, sont indépendantes des positions diverses où ils peuvent être placés. […] Les plus beaux dévouements qui puissent honorer la nature humaine venaient consoler l’âme ; les pensées nobles et généreuses trouvaient un asile dans de grands caractères ; la religion et les croyances sociales recevaient d’illustres témoignages jusque sur les échafauds de la terreur ; de magnanimes protestations éclataient même dans les tribunes élevées par les crimes et les factions.

1649. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

À l’Académie, elle fut trouvée belle, comme elle y fut trouvée poëte. […] Incapable de creuser longtemps dans la nature humaine et de nous faire un livre profond de ce qu’elle y aurait trouvé, Mme Colet a pour ressource de plaquer autour des amours avilissants et avilis, dont elle nous raconte les orages, de longues descriptions de Venise, fourbues à force d’avoir servi, et des citations de Byron toujours inévitables, quand on parle de Venise et qu’on n’a pas en soi d’impression, neuve et sincère. […] … Vous trouvez en Mme Colet, littérairement, une madame Turcaret, presque aussi grande qu’une madame Trissotin. Mais ce que vous trouvez le plus sous ce masque de républicaine qui signa longtemps. « Mme Louise Colet, née Révoil », c’est « la bourgeoise gentilhomme » — la bourgeoise qui meurt d’envie et de rage de n’être pas dans les derniers marquis et qui se garde bien de ne pas nous dire le nom de tous les patriciens assez généreusement bêtes pour l’admettre chez eux, cette ennemie !

1650. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

Cristallisations C’est une grande chose que de trouver, pour exprimer une idée ancienne, permanente, humaine, une image élégante et neuve. […] L’ignorance de la cristallisation amoureuse amènerait pareillement un homme grossier à trouver ridicule qu’un amoureux se donne tant de peine pour obtenir d’une certaine femme un plaisir que cent femmes entre lesquelles il peut choisir lui procureraient à l’instant. […] Que Béatrice ait ou non existé, on ne saurait se tromper sur la nature de la cristallisation qu’elle a subie chez Dante, et toutes les femmes qu’ont idéalisées tour à tour les descendants du grand poète ont trouvé autour d’elles parfois comme une prison ou une meurtrissure la cristallisation de l’art là où elles attendaient le voile diaphane de l’autre cristallisation. […] Mais entre les bosquets et les eaux de cette place centrale, nécessairement on trouvera un monument à l’amour. […] Et Montaigne ne le trouvait ridicule que parce qu’il lui était extérieur.

1651. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Riotor, Léon (1865-1946) »

Mais si Riotor a une affection marquée pour les rythmes réguliers, il ne lui répugne pas, le cas échéant, et s’il croit y trouver un effet, d’utiliser les libertés récemment conquises sur la métrique. […] Le pauvre pécheur, qui fait rêver à celui de Puvis de Chavannes, l’appelle comme fait le Bûcheron de La Fontaine, et, comme lui aussi, trouve qu’elle vient trop tôt.

1652. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 256-257

On n’y trouve point de ces tirades parasites, de ces portraits encadrés avec effort, & tout exprès pour exercer les mains du Parterre, qui n’applaudit jamais tant que dans le moment où son jugement est le plus offusqué. […] Les hommes, en général, n’approfondissent jamais rien ; l’illusion, la flatterie, les décident ; & par-là le bon goût & la Littérature trouvent leurs premiers destructeurs dans ceux qui pourroient le plus aisément en soutenir les droits & en perpétuer la gloire.

1653. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 517-518

Quoique les fragmens trouvés par Nodot soient reconnus pour des Ecrits supposés, M. […] Les Vers latins sont rendus par des Vers françois, parmi lesquels il s’en trouve quelques-uns d’heureux.

1654. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre IX. De l’astronomie poétique » pp. 233-234

Aussi les Phéniciens trouvèrent les dieux et les héros de la Grèce et de l’Égypte déjà préparés à jouer ces deux rôles ; et les Grecs, à leur tour, trouvèrent dans ceux du Latium la même facilité.

1655. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Et l’on se demande où ces soldats de la plus grande guerre ont trouvé le temps d’écrire ainsi. […] Alors, faute d’une occasion très bonne, on saisit celle qu’on trouve. […] quels mots trouver ? […] Goschen trouva le chancelier fort agité. […] … Si l’on est tenté de trouver ces rapprochements trop ingénieux, M. 

1656. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

Aussi en trouvé-je à peine un autre dont l’exemple se puisse recommander à l’égal du tien pour exciter l’émulation de la jeunesse, éprise de ces nobles études. […] Il y a dans tout cela une mansuétude que l’on ne trouve pas dans la grande culture des plaines ou dans la lutte avec les grands cours d’eau. […] Dübner qui, poussant plus loin l’analyse, prétend trouver dans la suite des strophes de Thyrsis des exemples caractérisés de méchant naturel, d’exagération, d’incohérence et de mauvais goût, que l’harmonie du rythme et l’élégance de la forme déguisent à peine. […] Benoist change aussi le texte à sa manière, mais il ne me paraît pas sûr d’avoir trouvé le mot de l’énigme. […] En se cherchant dans la mêlée, les deux héros immolent à l’aveugle tout ce qui se présente devant eux : des guerriers qui avaient jusque-là échappé y trouvent le terme de leur destin.

1657. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

Si dans notre jeunesse nous nous sommes trouvés à portée de quelque ancienne bibliothèque de famille, nous avons pu lire Cléveland, le Doyen de Killerine, les Mémoires d’un Homme de qualité, que nous recommandaient nos oncles ou nos pères ; mais, à part une occasion de ce genre, on les estime sur parole, on ne les lit pas. […] Quelques-uns, tout bas, la trouvent un peu faible peut-être et par trop simple de métaphysique et de nuances ; mais quand l’assaisonnement moderne se sera évaporé, quand l’enluminure fatigante aura pâli, cette fille incompréhensible se retrouvera la même, plus fraîche seulement par le contraste. […] Qu’on a de peine, mon cher frère, à reprendre un peu de vigueur quand on s’est fait une habitude de sa foiblesse ; et qu’il en coûte à combattre pour la victoire, quand on a trouvé longtemps de la douceur à se laisser vaincre !  […] Je trouve, dans le nombre 36, tome III, un compte rendu de Manon Lescaut qui se termine ainsi : « … Quel art n’a-t-il pas fallu pour intéresser le lecteur et lui inspirer de la compassion par rapport aux funestes disgrâces qui arrivent à cette fille corrompue ! […] Je trouve dans les lettres de mademoiselle Aïssé (1728) : « Il y a ici un nouveau livre intitulé Mémoires d’un Homme de qualité retiré du monde.

1658. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Introduction »

Mais c’est par des calculs positifs et non par des pensées sensibles ou morales qu’on éloigne ou prévient de semblables peines ; le bonheur des caractères passionnés au contraire, étant tout à fait dépendant de ce qui se passe au-dedans d’eux, ils sont les seuls qui trouvent quelque soulagement dans les réflexions qu’on peut faire naître dans leur âme. […] Le premier volume est divisé en trois sections ; la première traite successivement de l’influence de chaque passion sur le bonheur de l’homme ; la seconde analyse le rapport de quelques affections de l’âme avec la passion ou avec la raison ; la troisième offre le tableau des ressources qu’on trouve en soi, de celles qui sont indépendantes du sort, et surtout de la volonté des autres hommes. Dans la seconde partie, je compte examiner les gouvernements anciens et modernes sous le rapport de l’influence qu’ils ont laissée, aux passions naturelles aux hommes réunis en corps politique, et trouver la cause de la naissance, de la durée, et de la destruction des gouvernements, dans la part plus ou moins grande qu’ils ont faite au besoin d’action qui existe dans toute société. […] Montesquieu, dans son sublime ouvrage sur les causes de la grandeur et de la décadence des Romains, a traité, tout ensemble, les causes diverses qui ont influé sur le sort de cet Empire ; il faudrait apprendre dans son livre, et démêler dans l’histoire de tous les autres peuples, les événements qui sont la suite immédiate des constitutions, et peut-être trouverait-on que tous les événements dérivent de cette cause : les nations sont élevées par leur gouvernement, comme les enfants par l’autorité paternelle. […] ce n’est pas assez d’avoir juré, que dans les limites de son existence, de quelque injustice, de quelque tort qu’on fut l’objet, on ne causerait jamais volontairement une peine, on ne renoncerait jamais volontairement à la possibilité d’en soulager une ; il faut essayer encore si quelque ombre de talent, si quelque faculté de méditation ne pourrait pas faire trouver la langue, dont la mélancolie ébranle doucement le cœur, ne pourrait pas aider à découvrir, à quelle hauteur philosophique les armes qui blessent n’atteindraient plus.

1659. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

C’était par conséquent l’idiome le plus lyrique qu’un poète pût trouver tout préparé pour lui ; car tout homme inspiré était prophète, tout le peuple était chœur, et Jéhova lui-même prenait la parole à chaque instant, souverain poète qui parlait par le tonnerre et l’éclair dans les nuées. […] On cherche un musicien, on n’en trouve pas dans le camp. […] Mes chevaux et mes ânes n’y trouvèrent pas une flaque d’eau pour y tremper leurs langues. […] Abigaïl, revenue en sa maison, trouve son mari ivre au milieu d’un festin ; elle lui raconte le danger qu’il avait couru. […] De là ce que les érudits appellent le parallélisme, dans les chants épiques ou lyriques de la Bible ; parallélisme dont nous croyons, nous, ignorant, trouver la véritable origine dans l’imitation de l’écho.

1660. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

On trouvait tout simple que le parlement, une cour instituée pour protéger l’autorité des testaments, eût cassé celui d’un roi. […] Montesquieu n’avait pas trouvé à le nommer dans les Lettres persanes. […] L’historien, loin d’y trouver à redire, y voit un motif de louer Louis XIV. […] En fait de genre d’esprit, il n’est guère plus aisé de trouver celui qui manque à Voltaire que de définir tous ceux qu’il a. […] Il a vu tous ses côtés faibles ; et comme s’il eût trouvé moins dur d’aller au devant de la critique que de l’attendre, il a fait sa propre confession.

1661. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

On ne trouve guère, en les lisant, qu’à faire des restrictions de goût, de raison ou de morale, ou bien à regretter ce qui leur manque. […] Avec Dieu disparaissait le sentiment des œuvres de la nature, lesquelles ne parlent à notre âme qu’à la condition d’y trouver la croyance à l’ouvrier. […] Elle n’y trouve aucune grande vérité, aucune découverte qui ait donné l’impulsion. […] Bernardin de Saint-Pierre élève l’âme en faisant trouver la chasteté supérieure à l’amour ; il épure à la fois les sentiments du jeune cœur qui aime et les souvenirs de ceux qui ont passé l’âge d’aimer. […] Je pris le feuillet avec émotion, pensant y trouver le secret de ce travail supérieur qui, sous la plume des maîtres, amène les choses à la clarté, à la justesse éloquente, à l’accent.

1662. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

Il a trouvé son Euréka funèbre, le « Nirvana » qui divinise le Néant, qui l’ouvre, comme un lieu d’asile, aux condamnés à perpétuité de la vie, et où quatre cents millions d’hommes se jettent à sa suite, pour échapper à la renaissance. […] Ses fragments sont pleins de pensées plaintives sur les misères de la vie et de la nature, pareilles à des fioles lacrymatoires qu’on trouverait, parmi des masques brisés, dans les ruines d’un théâtre. […] Il s’écrie ailleurs : « Nous ne connaîtrons jamais la satiété des larmes, et les jours se succéderont, sans atténuer leur éternelle douleur. » Cicéron dit à Lucilius qu’il trouve « je ne sais quelle volupté dans la tristesse ». […] Stagyre était entré dans un cloître pour calmer son âme, mais il n’y trouva point la paix qu’il cherchait. […] Parnajon dégaine et va fondre, l’épée au poing, sur l’insolente invasion ; mais il ne trouve, pour croiser sa vieille lame roturière que la canne ironique et dédaigneuse de M. de Pienne.

1663. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre III : Examen de la doctrine de Tocqueville »

S’en est-il jamais trouvé un plus oppresseur ? […] Si de la question de principe nous passons à la question de fait, nous trouverons que Tocqueville n’a peut-être pas aperçu complètement ni tous les périls ni tous les avantages de la démocratie. […] Et comme on a vu une révolution réussir par l’abolition immédiate des privilèges aristocratiques, les imitateurs sans génie ne trouveront-ils pas tout simple de proposer le même moyen, et d’appeler le prolétariat à la nuit du 4 août de la propriété ? […] N’étant plus soutenu par le dehors, il n’a de grandeur que celle qu’il trouve en lui-même. […] Homme des anciennes races, il se mêlait de trouver à redire à l’idole du siècle.

1664. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

Comment ne s’est-il trouvé personne pour montrer a ces esprits religieux et utopiques que le puritanisme a une tradition militaire, et que l’armée de Cromwell a été quelque chose comme une république sociale ? […] Et, comme lui, beaucoup de ses coreligionnaires pacifistes trouvent dans leurs doctrines et passions de la veille le foyer où ils vont réchauffer leurs pieds demi-gelés, leurs mains gourdes, leurs âmes.‌ […] Que de réflexions nous suggère ce vaillant soldat, quand du milieu de la dure guerre il trouve un joyeux réconfort dans la perspective du combat qu’il livrera, aussitôt la paix venue, à ceux de ses compatriotes dont il se compose une image qu’il déteste ! […] Ils ont beau dire qu’ils sont les mêmes et trouver, à le croire, une grande satisfaction, nous voyons bien que beaucoup d’entre eux sont à la fois pareils et différents, comme un arbre dans une saison nouvelle15. […] Mais ne trouves-tu pas que ce serait une mort trop bien choisie ? 

1665. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

Un soir qu’arrivés trop tard, le petit instituteur et moi, nous n’avions plus trouvé de place sous les baraquements, nous nous sommes étendus côte à côte au pied d’un grand hêtre, et presque tout de suite la pluie s’est mise à chanter sous les feuilles. […] Sous ce langage insuffisant et délicieux (on dirait une mauvaise traduction du Cantique des Anges), je vois et j’admire combien la discipline de la guerre a vaincu dans les jeunes cœurs les ferments d’anarchie auxquels nous trouvions tant de beauté, jadis. […] Chacune de leurs biographies serait l’histoire d’un approfondissement de l’âme, et tout au fond de ces âmes diverses on trouve le même feu.‌ […] Il y a une quinzaine d’années, dans un entretien inoubliable, le fameux Stanley m’avait raconté, à ma grande stupeur, qu’en Afrique, s’il était indécis, angoissé, en péril, il ouvrait sa Bible, y trouvait un conseil. « Bon, m’étais-je dit, c’est un Anglo-Saxon. » Mais tout de même la différence de nationalité ne fournissait pas une explication totale. […] Par hasard, j’y trouvai le petit chasseur Chocolat, l’enfant du bataillon.

1666. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

Entre la chose en soi, c’est-à-dire le réel, et la diversité sensible avec laquelle nous construisons notre connaissance, on ne trouve aucun rapport concevable, aucune commune mesure. […] Et en approfondissant cette commune hypothèse à son tour, on trouve qu’elle consiste à attribuer à l’espace homogène un rôle désintéressé, soit qu’il rende à la réalité matérielle le service de la soutenir, soit qu’il ait la fonction, toute spéculative encore, de fournir aux sensations le moyen de se coordonner entre elles. […] On veut que sensation et perception existent pour elles-mêmes ; on leur attribue un rôle tout spéculatif ; et comme on a négligé ces actions réelles et virtuelles avec lesquelles elles font corps et qui serviraient à les distinguer, on ne peut plus trouver entre elles qu’une différence de degré. […] Et nous avons trouvé, en effet, que la reconnaissance d’un objet présent pouvait se faire de deux manières absolument différentes, mais que, dans aucun des deux cas, le cerveau ne se comportait comme un réservoir d’images. […] Alors, comme le souvenir pur ne peut évidemment être que quelque chose de ce genre (puisqu’il ne correspond pas à une réalité présente et pressante), souvenir et perception deviennent des états de même nature, entre lesquels on ne peut plus trouver qu’une différence d’intensité.

1667. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Sous la diversité des titres l’intention est partout la même, et l’on trouvera peut-être la méthode trop uniforme. […] Est-ce comme la valeur de l’inconnu au bout d’un problème d’algèbre que Colomb a trouvé le nouveau monde ? […] Il ne les a point trouvés dans son génie, mais dans le goût de son temps. […] Qu’est-ce qu’une idée qui existe dans le monde sans avoir trouvé sa forme ? […] Dans l’antiquité classique on ne trouve pas d’œuvre d’imagination écrite en prose.

1668. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XVIII » pp. 74-75

On a parlé des Souvenirs sur l’Empire de M. de Meneval, ancien secrétaire particulier de l’empereur : il n’y a pas d’habitude de composer un livre, et ceux qui ne lisent que pour avoir un récit agréable et continu peuvent y trouver du mécompte ; mais il y a beaucoup d’anecdotes précieuses, originales, que garantissent la position et la probité de l’auteur. […] — Si vous, qui lisez les journaux, n’y trouvez aucune protestation ni attaque contre mon article de la Revue, vous eu pourrez conclure et faire remarquer que c’est là une grande confirmation, et un grand aveu que ce silence : car depuis quand peut-on dire aux gens, au beau milieu de la foule, de telles vérités, sans qu’aucun témoin relève le gant ?

1669. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nolhac, Pierre de (1859-1936) »

Dans ce recueil, comme en quelques pièces qu’il a données à différentes revues, on trouve une connaissance délicate de la langue, une belle ampleur de rythme, et, sous une forme artistique et sévère, un sentiment philosophique et religieux de la destinée. […] Gustave Larroumet Ce poète a regardé la nature française et italienne avec cette sorte de mélancolie que donne l’étude de l’histoire ; à vivre avec les morts, on aime d’autant plus les vivants, mais on contracte comme une tristesse reconnaissante qui, dans les choses du présent, fait toujours leur part à ceux qui y ont laissé-leur trace, en y imprimant une beauté matérielle ou morale dont ils ne jouissaient plus… Vous trouverez encore dans ces vers de lettré et d’artiste de curieux essais métriques.

1670. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 316-318

On se plaignoit d'y trouver une marche & un dénouement trop uniforme, des Héros toujours amoureux & toujours sages. […] Elle ne tint pas tout à fait sa promesse, au moins quant à la décence ; mais on y trouve de l'art, de la délicatesse, le ton de la bonne Compagnie : agrémens cependant peu capables d'intéresser dans un Roman dont la vertu n'est pas le fondement, surchargé d'ailleurs d'épisodes & d'incidens peu vraisemblables.

1671. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

— Cherchons donc un cas dans lequel la sensation disparaisse et soit comme absente ; on en trouve un dans la rêverie qui précède le sommeil27. […] — Quelques secondes s’étant écoulées, je ressaisis le fil de mes pensées, qui avait été rompu par ma recherche du Waldbruder, et, avec la plus grande facilité, je trouvai que l’idée de mon ami, par une nécessité très simple, avait dû s’introduire dans la chaîne de mes pensées. […] On en trouve plusieurs exemples dans la vie de Balzac, de Gérard de Nerval, d’Edgar Poe et d’autres grands artistes. […] Je le racontai à un de mes camarades, qui se moqua de moi, mais il me revenait très souvent à l’esprit. » Le 1er août, allant de Sancerre à Sancergues, il s’enivre, arrive trop tard, trouve la gendarmerie fermée. […] Voir pour ces derniers faits Brierre de Boismont, Des hallucinations, 3e édition, pages 449 et suivantes, 26 et suivantes. — On y trouvera beaucoup d’autres cas analogues. — Et Annales médico-psychologiques, 3e série, II, 295.

1672. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Léopold Robert, quoique républicain de patrie et plébéien de naissance, n’aimait pas les révolutions. — « Je ne les trouve bonnes », écrit-il à cette époque à son ami, M.  […] « Que vous dirai-je, sinon que Florence m’est chère par plus d’un motif, et que je pensais bien peu à y trouver des empêchements si forts pour la quitter. […] toute remplie qu’en soit mon âme, je trouve cet état moins pénible que le vide du cœur. […] Ces trois figures sont d’une mâle beauté qui rappelle aussi l’antique ; quelques critiques les trouvent trop belles ; ils accusent l’expression de leur physionomie et leur attitude de trop de majesté pour des hommes de leur profession. […] D’ailleurs mes sentiments pour elle sont nobles et purs, et, quand ils auront plus de calme, ils me feront trouver un bien dans ce qui m’a tant agité… » Il cherchait ce bien et cet apaisement dans la religion et dans la prière ; la Bible de sa mère était sans cesse dans ses mains ; il y trouvait des souvenirs ; il n’y puisa pas assez la résignation et la force ; il ne trouva pas non plus en lui-même la mâle et tendre impassibilité de Michel-Ange, qui, voyant dans son cercueil, couvert de fleurs, passer le visage adoré de Vittoria Colonna, s’écria : Que ne l’ai-je du moins baisée au front !

1673. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

Ils se sont laissé entraîner hors des limites de leur art, sur les terres de la musique, et la poésie s’est trouvée alors transformée et même absorbée par sa voisine. […] Si nous cherchons cependant une action directe de l’architecture sur la littérature, il faut avouer que nous trouvons peu de chose. […] On trouvait Shakespeare, Dante, Gœthe, lord Byron et Walter Scott dans l’atelier comme dans le cabinet d’étude. […] On trouverait quelqu’une de ces Égéries à côté de presque tous les hommes d’État du moment. […] Zola, il y eut des bals du grand monde où les invités trouvèrent charmant de se présenter en blouse et en casquette.

1674. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Il y résout ce double problème : donner une dot aux enfants trouvés, et procurer des travailleurs blancs aux planteurs, qui ne pouvaient plus, comme par le passé, aller chercher des noirs sur la côte africaine. Les travailleurs blancs seraient pris aux Enfants trouvés. […] Il trouva que l’Empire avait du bon : « Napoléon a fait ma fortune », avouait-il dans un de ces rares moments, où il déposait sa couronne d’épines. […] Mais les radicaux et le si hugolâtre Camille Pelletan, ont dû trouver que Victor Hugo les compromettait par son incontinence d’insultes et de calomnies contre les vaincus de la Semaine sanglante. […] Les amateurs d’acrobatie politique trouveront dans le Dictionnaire des Girouettes de Prosny d’Eppe et dans le Nouveau Dictionnaire des Girouettes de 1831, de quoi exciter leur admiration la plus exigeante.

1675. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Ses domestiques le trouvèrent dans sa bibliothèque, courbé sur un livre et sans mouvement. […] Cette traduction fut trouvée dans ses papiers après sa mort. […] Ronsard trouvait Belleau trop sobre pour un disciple du vieillard de Téos. […] On fait venir un chirurgien qui trouve le blessé baignant dans son sang. […] Il y rencontra Joachim du Bellay qui s’y trouvait avec son oncle le cardinal.

1676. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXV » pp. 254-255

. — l’académie nous trouverait bien suisses. — un cas de guerre avec l’angleterre. […] L'Académie nous trouverait sans doute bien Suisses de parler ainsi.

1677. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 456-458

On trouve dans les Œuvres de cet Auteur, une Ode fanatique à la louange du massacre de la S. […] Qu’on lise toutes les Histoires divines, humaines & profanes, il ne se trouvera point que les impudiques & les mérétrices les aient jamais portés en public, jusques à cejourd’hui que le Diable est déchaîné par la France ; ce qui est encore plus détestable devant Dieu & devant les hommes, que toutes les autres abominations ; & bien qu’il n’y ait que les Courtisannes (ou Dames de Cour) & Demoiselles qui en usent, si est-ce qu’avec le temps n’y trouvera Bourgeoise ni Chambriere qui par accoutumance n’en veuille porter ».

1678. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 475-476

Il est étonnant néanmoins qu’avec les secours qu’il trouva pour son éducation, il ne soit pas devenu un Auteur grave. […] On auroit trouvé que François Habert, contemporain de Marot, est le premier de nos Poëtes qui ait employé les rimes redoublées, comme on peut en juger par le morceau que nous avons cité à son article.

1679. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 89-91

Larue a quelquefois plus d’élévation, & sa morale annonce un esprit aussi fin observateur, qu’heureux à trouver des expressions & des tours propres à rendre ses idées, & à les faire saisir par une vive impression. […] Nous ne parlons pas du Recueil de ses Poésies fugitives, dont Barbou a donné une édition magnifique, où les Connoisseurs trouvent plus d’esprit, de délicatesse & de sentiment, qu’il n’en faudroit pour faire une grande réputation à quiconque se seroit borné à ce seul genre.

1680. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 200-202

Nous ne dirons pas que ce fut, sans doute, la difficulté de trouver quarante Sujets, qui le fit admettre dans ce Corps ; Malleville pouvoit figurer parmi les Beaux-Esprits de son Siecle. […] On le traduisit en François du temps de Balzac & de Voiture, & l’on en trouva la pensée si jolie, que, depuis ce temps, le Soleil est devenu l’objet éternel des comparaisons galantes.

1681. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 361-363

Ses Poésies sont plus intéressantes ; on y trouve de la finesse, du brillant, & du naturel. […] On ne sera peut-être pas fâché de trouver ici le Sonnet qu’elle adressa à son Amant, lorsqu’elle se retira dans un Couvent de Religieuses Ursulines.

1682. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Evodus trouve (Id. ibid.) […] , chap. vi), on y trouve plus d’étrangers que de naturels. […] Qu’on me dise si ces deux conditions se sont trouvées souvent réunies. […] Je trouve dans ce trait de l’hypocrisie ; j’admire davantage Néron, lorsque, partageant le consulat avec C. […] Le prince, quand il n’est pas une bête féroce, prend le premier parti ; un Néron trouve le second plus court.

1683. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

La patrie y trouve son compte, mais indirectement. […] Plutus l’emporte sur celui de Minerve, il faut s’attendre à trouver des bourses enflées et des têtes vides. […] Il le veut d’abord parce qu’il est absolutiste, et jamais un absolutiste ne trouve qu’il y a assez de fonctionnaires. […] C’est dans ces dispositions que les affaires Calas, Sirven, La Barre, trouvèrent Voltaire. […] Où pourrez-vous jamais trouver une plus grande différence de culte et une plus grande tolérance ? 

1684. (1923) Au service de la déesse

Il revint, le lendemain de bonne heure, et trouva le neveu de M.  […] Il avait trouvé un thème à longues et riches rêveries. […] Voilà ce qu’a trouvé M.  […] Il répond, oui ; car il a trouvé que chaque détail était à sa place. […] Il trouve que le vocabulaire est avili, et la syntaxe détraquée.

1685. (1813) Réflexions sur le suicide

Quand on réfléchit sur les livres saints, on y trouve l’admirable réunion des meilleurs conseils pour se passer de succès dans ce monde, et souvent aussi des meilleurs moyens pour en obtenir. […] On trouve de très belles choses en fait de morale sociale et dans les prophètes hébreux et dans les philosophes païens : mais c’est pour prêcher la charité, la patience et la foi que J. […] Cependant il fut inébranlable, l’échafaud ne put l’intimider : sa santé cruellement altérée n’affaiblit point sa résolution, il trouva des forces dans ce foyer de l’âme qui est inépuisable parce qu’il doit être éternel. […] On s’étonne qu’on puisse trouver de l’affectation et de la vanité dans un Suicide : ces sentiments si petits, même dans cette vie, que sont-ils en présence de la mort ? […] Je repoussai doucement cette main, et me recueillant par la prière j’y trouvai la force de répondre ainsi.

1686. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Dans tout le récit de Quinte-Curce on ne trouve pourtant rien à la charge de Callisthène. […] Voici l’analyse raisonnée de sa Politique : trouvez mieux, et étonnez-vous que ce livre, bien supérieur à Rousseau et à Montesquieu, ait été recueilli il y a tant de milliers d’années comme l’évangile infaillible de la politique. […] « Toutes les ruses des tyrans peuvent même trouver place dans cette démocratie, par exemple, la désobéissance permise aux esclaves, chose peut-être utile jusqu’à certain point, la licence des femmes et des enfants. […] Dans aucune ville, on ne citerait cent hommes de naissance illustre, de vertu irréprochable ; presque partout, au contraire, on trouvera des masses de pauvres. […] Allez jusqu’à l’âme des hommes, vous y trouverez la conscience ; allez jusqu’à la conscience, vous y trouverez la vérité ; tout sophiste est un menteur, parce que tout sophiste est un flatteur.

1687. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Il chercha et trouva. […] On la trouva même intéressante et nouvelle. […] Mais si le peuple s’en contente, je ne crois aucunement qu’il y tienne et qu’il soit incapable de trouver plaisir à des œuvres plus nobles et plus littéraires. […] Ils se plaignent le plus souvent d’y trouver une fâcheuse compagnie et peu d’intérêt. […] Accueillie partout avec sympathie, l’initiative prise par la Revue des Revues est en train de trouver de nombreux imitateurs.

1688. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Jugez de la part exorbitante que s’adjugent l’Église et l’État, puisque, avec des frais de culture si minimes, le propriétaire trouve dans sa poche, à la fin de l’année, 6 ou 8 sous par arpent, sur quoi, lorsqu’il est roturier, il doit encore payer les redevances à son seigneur, mettre pour la milice à la bourse commune, acheter son sel de devoir, faire sa corvée, et le reste. […] Elles le sont encore plus dans les rôles des paroisses, où l’on trouve une infinité de cotes faites sur des biens abandonnés que les collecteurs afferment et dont le produit souvent ne suffit pas pour le payement de l’impôt. » — De pareils chiffres sont d’une éloquence terrible, et je crois pouvoir les résumer en un seul. […] Cette législation tombe sur les contribuables comme un rets serré aux mille mailles, et le commis qui le lance est intéressé à les trouver en faute. […] En Bourgogne, en Berry, dans le Soissonnais, dans les Trois-Evêchés, en Champagne694, je trouve par tous les rapports qu’il manque de pain et qu’il est à l’aumône. […] L’intendant de Moulins, arrivant dans sa généralité, trouve que « les gens en crédit ne payent rien et que les malheureux sont surchargés ».

1689. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

On les rétablirait le jour où l’on aurait trouvé des juges intelligents et impartiaux, comme par exemple, Fernand Divoire. […] Chapelain s’y trouvera, soit ; mais aussi Corneille. […] Pergaud trouve que ces prix sont mal distribués : comme il a raison ! […] Alphonse Allais nous aurait trouvé ça. […] À parler net, je trouve que les prix tendent, selon votre expression, à avilir la mentalité des jeunes.

1690. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

L’histoire en est trouvée dans le chapitre « Souvenirs sur Schnorr » du livre de M.  […] Ils allèrent trouver le roi Marc’h et lui racontèrent ce qu’ils avaient vu ; le roi ne voulut pas les croire. […] Les deux amants étant pris, on les mène au supplice, quand le chevalier trouve moyen de s’échapper, et revient délivrer la reine avec laquelle il s’enfuit dans les bois. […] Il y reparaît plus tard ; il trouve moyen, sous l’habit d’un fou, de tromper tous les yeux et de renouer ses liaisons avec Iseult. […] Toutefois c’est en vain qu’il essaye d’oublier son premier amour, c’est en vain qu’il court, pour s’étourdir, les aventures périlleuses ; au lieu d’une distraction, il y trouve une blessure mortelle.

1691. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Mais, depuis qu’elle est veuve de son mari, le vieil esprit français, elle est restée longtemps inactive, incapable de trouver elle-même une occasion de s’exercer. […] C’est l’antique blasphémateur condamné à errer sur la mer tant qu’il n’aura pas trouvé une femme fidèle jusqu’à la mort. […] que les mondes s’abîment enfin, puisque je ne dois trouver le repos que dans la mort universelle !  […] La chanson qu’elle chante raconte la lamentable histoire du marin hollandais, condamné pour un blasphème à errer sur la mer tant qu’il n’aura pas trouvé une femme fidèle jusqu’à la mort. […] Quant aux sujets dramatiques, il trouve que les poètes allemands ne puissent pas assez dans le trésor des sujets mythologiques.

1692. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

Si l’ammophile apportait une chenille à ses larves et que la chenille, piquée une fois trop faiblement ou à un mauvais endroit, ne fût pas paralysée, il fallait la piquer de nouveau et trouver le bon endroit. […] En y regardant de près, on trouverait des commencements de propension et d’aversion sous tous les jugements. […] Non seulement, avant d’agir, nous trouvons de bonnes ou mauvaises raisons pour faire ce qui nous plaît, mais, alors même que nous avons agi sans connaître les vraies causes de nos actes, nous leur imaginons encore telles et telles raisons. […] Un être intelligent est habitué à ne rien faire sans raison : il y va de sa dignité d’être raisonnable ; il cherche donc instinctivement des motifs à ses actes, et il en trouve toujours. […] Si on y parvenait et qu’on trouvât un reste absolument inexplicable, alors et alors seulement ou pourrait imaginer un libre arbitre, qui ne serait d’ailleurs qu’un mot de plus pour couvrir notre ignorance : libre arbitre = x.

1693. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Deschanel appelle des déformations, on ne pourrait pas trouver, aussi bien que des signes de vermoulure, des marques de vitalité et tout un système de feuilles et de fleurs. […] Si on la considère à des moments distants d’un demi-siècle, on trouve toujours que le dernier moment est en état de transformation, ou, puisqu’on pose le mot en principe, de déformation ; comparée au moment précédent, la période ultime semble bien plus bouillonnante, bien plus désordonnée. […] Deschanel trouve donc que « la langue française, si belle, va se corrompant » . […] Salsifis est sans doute plus récent que sersifis ; on y trouve, comme dans les mots suivants, l remplaçant r. […] On trouve flemme et fleume, au xvie  siècle.

1694. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Il a compté et supputé les révolutions italiennes, ce qui n’est pas un petit travail, et il en a trouvé sept mille (excusez du peu) seulement de l’an 1000 à Luther. […] Ferrari parle de fatalité, et c’est commode quand la loi qu’on cherche, on n’est pas capable de la trouver. […] Là surtout, pour nous, est le secret du goût que l’on trouve à ce livre des Révolutions d’Italie. […] Nous trouvons très indigne d’un homme de sa trempe d’écrire sur la première page de son histoire le même mot que M.  […] Quand elle a trouvé, elle, du ridicule quelque part, certainement elle en peut sourire, mais ce sourire-là est mortel !

1695. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

On y trouve toutes les immondices qui leur sont chères. […] Elle trouve cela bon. […] Il faut retourner le caillou pour trouver le crapaud dessous. […] Zola, puisqu’il en trouve, des gens qui diront que ce veau est sublime. […] Zola trouve le moyen de l’être.

1696. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — W. — article » pp. 524-526

Il sera toujours honorable pour les Lettres, que des hommes, occupés par état à des Emplois qui exigent une attention sérieuse, trouvent encore le moyen de consacrer aux Muses la plus grande partie du temps dont ils peuvent disposer. […] Ceux dont le goût est un peu sévere, n'y trouvent pas, à la vérité, une versification assez châtiée.

1697. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VIII. Les calaos et les crapauds »

L’oncle calao avala par mégarde un des morceaux et surpris d’y trouver si bon goût, il porta l’autre morceau au grand-père calao en lui disant : « Baba ! […] Il alla trouver le chat151 et lui fit part de son désir et de son embarras. « Tu es le beau-père du roi des crapauds, lui répondit le chat.

1698. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

J’aime à croire que si Richelieu avait poursuivi ses Mémoires jusqu’à l’année de la mort de Sully, laquelle ne précéda que de peu la sienne, il aurait trouvé d’autres paroles pour rendre justice à un si méritant prédécesseur, et que la pensée morale et humaine exprimée par lui, et qui redouble de valeur sous sa plume, n’aurait pas étouffé les autres considérations d’équitable et haute louange que le nom de Sully rappelle. […] C’est au xviiie  siècle qu’il faut venir pour trouver le Sully populaire, celui non pas de la tradition, mais de la création et de la légende philosophique. […] On peut regretter en ce style incommode, dans lequel on s’adresse continuellement à lui à la seconde personne, de ne pas trouver l’agrément ni la rapidité des mémoires ordinaires, et de n’y reconnaître qu’à peine le trait d’expression et la marque originale du narrateur ou de l’inspirateur même : mais n’est-ce pas aussi un premier caractère d’originalité, et plus significatif que tous les autres, qu’une telle forme ainsi adoptée et imposée durant une narration si longue ; et n’y voit-on pas déjà le ton et l’étiquette rigoureuse qui régnait dans ce château de Sully quand on s’adressait au maître ? […] Quelques années après, ayant eu à traiter avec lui de la part du roi de Navarre, et lui ayant été présenté par M. de Villeroi à Saint-Maur (1586) : Nous vous avons ouï dire, écrivent ses secrétaires, que vous le trouvâtes dans son cabinet, l’épée au côté, une cape sur les épaules, son petit toquet en tête et un panier pendu en écharpe au cou, comme ces vendeurs de fromages, dans lequel il y avait deux ou trois petits chiens pas plus gros que le poing. […] Vraiment elle parlera bien à vous, car on lui a dit que vous aviez une autre maîtresse. » Il allait céder et se rendre lorsqu’un ami, représentant le conseil de la raison, lui dit à l’oreille : « Monsieur, tournez votre cœur à droite, car là vous trouverez des biens, une extraction royale et bien autant de beauté lorsqu’elle sera en âge de perfection. » Rosny se déclara donc pour la plus douce, la plus modeste et la plus vertueuse, et qui se trouvait être la plus riche aussi.

1699. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Daru, occupé des grandes affaires et portant le dur poids de l’administration des provinces conquises ou de l’approvisionnement des armées, trouvait encore le temps d’entretenir avec ses amis littérateurs de Paris, les Picard et les Andrieux, une correspondance charmante d’attention, pleine d’aménité et de conseils, il y avait là tout à côté le plus lettré des commissaires des guerres, le moins classique des auditeurs du Conseil d’État, Beyle, qui faisait provision d’observations et de malices, qui amassait toute cette jolie érudition piquante, imprévue, sans méthode, mais assez forte et abondante, avec laquelle il devait attaquer bientôt et battre en brèche le système littéraire régnant. […] Daru en 1814, il commença sa vie d’homme d’esprit et de cosmopolite, ou plutôt d’homme du Midi qui revient à Paris de temps en temps : « À la chute de Napoléon, dit Beyle en tête de sa Vie de Rossini, l’écrivain des pages suivantes, qui trouvait de la duperie à passer sa jeunesse dans les haines politiques, se mit à courir le monde. » Malgré le soin qu’il prit quelquefois pour le dissimuler, ses quatorze ans de vie sous le Consulat et sous l’Empire avaient donné à Beyle une empreinte ; il resta marqué au coin de cette grande époque, et c’est en quoi il se distingue de la génération des novateurs avec lesquels il allait se mêler en les devançant pour la plupart. […] Il est d’ailleurs très fin et sagace quand il observe que l’ennui chez les Français, au lieu de chercher à se consoler et à s’enchanter par les beaux-arts, aime mieux se distraire et se dissiper par la conversation : mais je le retrouve systématique lorsqu’il en donne pour raison que, dans la conversation, la vanité, qui est leur passion dominante, trouve à chaque instant l’occasion de briller, soit par le fond de ce qu’on dit, soit par la manière de le dire. […] Il ne trouvait que la prose qui pût s’y prêter. […] C’est qu’à tel jeu la recette de la critique ne suffit pas, et il n’est que le génie qui trouve son art.

1700. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté. Tomes iii et iv· » pp. 285-303

Quelques auditeurs ne lui cachaient pas leur surprise de trouver ces mémoires plus beaux et mieux écrits qu’on ne s’y attendait. […] Dans une visite qu’il fait au père de La Chaise chez les jésuites de la rue Saint-Antoine, il demande à voir les principaux et les plus célèbres de la maison ; mais les pères Bourdaloue, de La Rue, Gaillard, sont absents : Le père Gravé, confesseur de Mme la duchesse de Bourgogne, s’est trouvé seul, et M. de Meaux l’a vu, et chez le père de La Chaise, et encore dans la salle où il s’est promené avec lui près d’une demi-heure et sans bâton, donnant cette marque de force et de courage, afin que le père Gravé en portât la nouvelle à Versailles comme il l’en priait. […] Les jeunes neveux ne parlaient pas : l’abbé de Beaumont soutenait la conversation, qui roula fort sur le voyage de M. de Cambrai ; mais cet abbé était très honnête, et je n’aperçus rien, ni envers personne de ces airs hautains et méprisants que j’ai tant de fois éprouvés ailleurs47 : j’y ai trouvé en vérité plus de modestie et de pudeur qu’ailleurs, tant dans la personne du maître que dans les neveux et autres. […] Il a son jour de jubilation, où il trouve que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles : « Ce dimanche 15 janvier 1707, mon ameublement entièrement fait dans ma nouvelle maison, et tous mes ouvriers payés. […] Mais, revenu à Meaux, il retombe dans sa bonne humeur, il a un accès de satisfaction, comme le rat qui rentre dans son fromage : « À mon arrivée (samedi 31 mars 1708), j’ai trouvé mes six beaux fauteuils neufs venus en bon état, et tous les autres meubles et estampes avec des verres que j’avais envoyés avant moi.

1701. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

Sans entrer dans des détails qui seraient aujourd’hui sans intérêt, disons seulement qu’au sein même de la Société de l’histoire de France les droits de la vérité historique pure et entière, non adoucie et déguisée, non adultérée et sophistiquée, ont trouvé de chauds défenseurs et des appuis en la personne de MM.  […] En arrivant dans mon intendance de Valenciennes, j’y trouvai beaucoup de soulèvements de garnisons par l’excessive cherté que causaient les augmentations de monnaie du système de Law. […] Le Régent, qui avait bien de l’esprit et qui adorait les nouveautés, m’approuva ; les critiques me louèrent ensuite, et le soldat me bénit ; il s’en trouva bien, car il avait le pain aussi bon qu’il voulait ; il ne redoutait plus la friponnerie des munitionnaires ; le son allait pour la mouture, et il avait encore quelque chose pour boire. […] Fils d’un père à qui l’on trouvait un coin de ressemblance avec le grand cardinal de Richelieu, il en avait gardé quelques restes. […] ) Je ne trouve pas grand mal qu’il ne soit plus notre ministre, car je n’aime qu’une politique bourgeoise, où on vit bien avec ses voisins et où on n’est que leur arbitre, afin de travailler une bonne fois et de suite à perfectionner le dedans du royaume et à rendre tous les Français heureux.

1702. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

Au milieu de toutes leurs prévenances pour leurs nouveaux hôtes (car elle avait quelques amis de France avec elle), les Anglais faisaient leurs observations sur ce qu’on appelait la légèreté, la vivacité française, et ils ne la trouvaient pas tout à fait à la hauteur de sa réputation. […] Horace Walpole, après le déjeuner, conduisit ces dames dans l’imprimerie particulière qu’il avait établie chez lui, et comme on tirait par hasard une feuille, ces dames voulurent voir ce que c’était ; elles y trouvèrent ces vers anglais à leur louange ; c’est la Presse qui est censée parler ; je traduis : Pour Mme de Boufflers. […] « Sa petite belle-fille a de l’esprit, mais elle est bizarre, folle, et je la trouve insupportable ; sa belle-mère est son esclave et paraît l’aimer avec passion. » Ce qui est dit là de la comtesse Amélie et de sa bizarrerie ne paraît pas trop fort. […] Grimm nous apprend que ces vers, lus dans la société de Mme de Polignac, furent généralement trouvés détestables : des jours toujours sereins, mauvaise consonnance ; — en interrompt la course, est-ce la course des plaisirs ou la course de la source ? […] La citoyenne Boufflers donne un cheval à la nation. » En 1793, 21 mai, dans l’État de la recette faite par le citoyen Rouvaux, secrétaire greffier provisoire, sur la liste des secours offerts pour l’expédition de la Vendée, on trouve la citoyenne Boufflers mère portée pour 200 livres, et sa belle-fille pour 100 livres.

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