Dans ces entretiens, en effet, — et à cause de mon sujet même, — j’aurai bien plus l’occasion de recourir à l’intuition qu’à la logique. […] Jean Lorrain dit Raitif de la Bretonne et dont notre collaborateur Vadius a eu, maintes fois, l’occasion ici même de citer les « gaffes », les lapsus, les plagiats. […] Nous connaissons, vraiment, trop de critiques d’occasion. […] Nos hommes de pensée, j’ai eu déjà l’occasion de l’affirmer, n’ont rien à faire dans nos assemblées politiques. […] Léon Bazalgette, j’ai eu l’occasion de parler de l’Esprit Nouveau, c’est de l’Esprit Classique dont je vais vous entretenir aujourd’hui, à propos de M.
Chaque jour, après le dîner, une heure durant, il lui faisait faire des devoirs, des dictées, dont Sophie était l’occasion et le sujet. […] Je regrette que ce ne soit pas ici le lieu d’entrer dans le détail des commentaires si sagaces et si fins qu’il donne de quelques-uns des aphorismes, notamment de ce premier aphorisme si célèbre : « La vie est courte, l’art est long, l’occasion fugitive, l’expérience trompeuse, le jugement difficile. […] Hippocrate ouvrirait-il son livre par cet avertissement solennel concernant l’occasion fugitive, s’il n’avait été frappé des malheurs causés par d’irréparables hésitations, et s’il n’avait senti par expérience toute la responsabilité des heures perdues ? […] Une personne de haut esprit et de grand cœur63 qui a eu occasion de vivre près de lui dans une de ces courtes vacances d’été, m’écrit : « Ne négligez pas de dire combien il est bon, simple, charitable.
Ma visite fut brève comme l’occasion qui me forçait de la faire, et cérémonieuse comme son accueil. […] XXIII Les tentatives de madame la duchesse de Berry, son emprisonnement, ses aventures, ses désastres, ses ruptures et ses réconciliations avec la famille royale mécontente, furent l’occasion de quelques nouvelles missions officielles de M. de Chateaubriand ; il fut le premier ministre de ces domesticités délicates de la cour proscrite, l’homme de confiance de la royauté de l’exil, chargé de jeter le manteau de la dignité et du respect sur des cicatrices de famille. […] Quelques courses d’été, ici ou là, interrompaient seules ses assiduités à l’Abbaye-aux-Bois, et donnaient occasion à des restes de correspondance entre les deux amis. […] Legouvé, le plus éclectique des hommes, le plus généreux des cœurs, applaudit à cette profession de foi d’une femme, et il en garda la mémoire, pour me prouver qu’il n’y avait rien de double dans madame Récamier que son cœur et son esprit : deux forces qu’elle mettait au service de ses amis présents ou absents, quand l’occasion demandait du courage.
De graves circonstances l’attendaient : elles furent l’occasion de sa plus vive éloquence d’homme d’État. Indépendamment des grandes factions militaires dont nous avons parlé, factions représentées dans Marius, dans Sylla, dans Pompée, et bientôt après dans César ; indépendamment aussi des factions permanentes des patriciens et des plébéiens qui déchiraient la république depuis quelques années, il y avait à Rome une faction de l’anarchie, de la démagogie et du crime, qui couvait sous toutes les autres, et qui n’attendait, pour les renverser et les submerger toutes dans leur propre sang, que l’occasion d’un trouble civil ou d’une faiblesse du gouvernement. […] À peine eut-il été précipité de son espérance par le triomphe du grand orateur, qu’il médita de renverser ce qu’il n’avait pu conquérir, d’égorger le consul, de proscrire une partie du sénat, d’appeler les soldats licenciés, les prolétaires, les esclaves, à l’assassinat de Rome, et de faire naître dans cette conflagration de toutes choses une occasion de revanche, et une dictature de crimes pour lui et pour ses complices. […] Je ne veux pas, mon cher Atticus, vous énumérer ces malheurs, dans lesquels j’ai été précipité bien moins par le crime de mes ennemis, que par la lâcheté de mes envieux. » (Allusion poignante à Pompée, à Crassus, à César.) « Mais j’atteste les dieux que jamais homme ne fut écrasé sous une telle masse de calamités, et qu’aucun n’eut jamais occasion de souhaiter davantage la mort !
Il me parla de ma lettre, et me dit que j’avais raison en soutenant que, si un homme a su traiter avec clarté un certain sujet, il a prouvé par là qu’il pouvait se distinguer dans beaucoup d’autres occasions toutes différentes. […] Vous aurez ainsi le loisir et l’occasion d’écrire du nouveau pour vous-même, et en même temps vous ferez ce que je demande de vous. » Je n’avais rien à opposer à ces projets. […] Il n’en est pas de même avec un livre ; s’il déplaît, on le jette de ses mains ; au théâtre, c’est mieux, il faut tout endurer. » Je trouvai qu’il avait raison, et je pensai que tout était pour le vieillard une occasion de dire quelque chose de juste. […] Peut-être craignait-il de voir s’élever encore à cette occasion de nouveaux soupçons sur son patriotisme, soupçons qui l’impatientaient et le blessaient vivement.
Pendant les vingt et un ans qu’il résida dans son diocèse, il renonça à la prédication et à l’éloquence, soit, comme on l’a dit, que sa mémoire se fût lassée, soit que la paresse de l’âge se fût fait sentir ; il se borna à faire, à l’occasion, quelques mandements et quelques discours synodaux. […] Marmontel, destiné un moment dans sa jeunesse à l’état ecclésiastique, et qui avait étudié quelque temps à Clermont, eut l’occasion de visiter l’éloquent évêque, et, dans ses Mémoires, il a fait de cet ancien souvenir une scène affectueuse dont l’impression générale au moins doit être fidèle : Dans l’une de nos promenades à Beauregard, maison de plaisance de l’évêché, nous eûmes le bonheur, dit-il, de voir le vénérable Massillon.
Cela m’est déjà arrivé une fois à l’occasion de M. d’Antin ; nous le vérifierons encore aujourd’hui sur M. de Lassay, que nous allons trouver, au milieu de ses diversités de conduite, un homme d’esprit, de lecture et de coup d’œil. […] Lassay n’était âgé que de dix ans au moment où arriva cette aventure, et sa jeune imagination en avait été frappée ; il avait eu l’occasion presque au sortir de l’enfance de rencontrer Marianne et s’était accoutumé à l’admirer, à l’aimer.
Tu arrêtes cette eau d’un côté, elle pénètre de l’autre, elle bouillonne même par-dessous la terre… Après tout, Bossuet est un orateur ; si peu qu’il cherche son art, il en possède et en connaît toute la pratique comme un Démosthène ; ce beau morceau, qui a l’air d’être brusque et soudain, il sait bien qu’il est beau, il le garde et le met en réserve pour le répéter dans l’occasion. — On remarque aussi, jusque dans ses sermons de la grande époque, des expressions non pas surannées, mais d’une énergie propre et qui n’est pas de l’acception commune : « Notre siècle délicieux, qui ne peut souffrir la dureté de la croix » ; pour notre siècle ami des délices. — « C’est vouloir en quelque sorte déserter la Cour que de combattre l’ambition. » Déserter, c’est-à-dire dévaster, rendre déserte (solitudinem facere). — « Il y a cette différence entre la raison et les sens, que les sens font d’abord leur impression : leur opération est prompte, leur attaque brusque et surprenante. » Surprenante est pris ici au sens propre et physique, et non dans le sens plus réfléchi d’étonner et d’émerveiller. […] Je ne fais que m’arrêter au seuil avec Bossuet : d’autres publications, je l’espère, me fourniront des occasions nouvelles et m’exciteront aussi à le suivre en quelques-unes de ses autres œuvres.
M. de Roullet eut occasion de le voir et l’accueillit très amicalement comme compatriote ; et dans quelques conversations qu’ils eurent ensemble, M. de Roullet désira savoir s’il y avait à Paris d’autres jeunes compatriotes étudiant les arts. […] Il est vrai peut-être qu’il n’a pas eu l’occasion de voir dans son temps, comme nous dans le nôtre, des réunions entières de ce peuple singulier… Je n’oserais communiquer à quelqu’un d’autre qu’à vous ces remarques qui pourraient paraître présomptueuses ; mais, comme je vous le disais tout à l’heure, je ne peux m’empêcher de trouver les œuvres du Créateur bien autrement sublimes que toutes les représentations que les créatures les plus heureusement douées en peuvent faire.
Bergeret, secrétaire du cabinet, à célébrer Louis XIV, ses guerres, ses conquêtes, le triomphe de sa diplomatie impérieuse : Heureux, disait en terminant Racine (et cette péroraison n’est pas la plus délicate partie de son discours), heureux ceux qui, comme vous, Monsieur, ont l’honneur d’approcher de près ce grand prince, et qui, après l’avoir contemplé, avec le reste du monde, dans ces importantes occasions où il fait le destin de toute la terre, peuvent encore le contempler dans son particulier, et l’étudier dans les moindres actions de sa vie, non moins grand, non moins héros, non moins admirable, que plein d’équité, plein d’humanité, toujours tranquille, toujours maître de lui, sans inégalité, sans faiblesse, et enfin le plus sage et le plus parfait de tous les hommes ! […] La guerre s’ouvre avec vigueur ; le fils du roi, Monseigneur, est mis à la tête de l’armée du Rhin : « Le roi et Monseigneur se sont fort attendris en se séparant (25 septembre 1688). » Louis XIV dit à son fils une belle parole : « En vous envoyant commander mon armée, je vous donne des occasions de faire connaître votre mérite ; allez le montrer à toute l’Europe, afin que quand je viendrai à mourir, on ne s’aperçoive pas que le roi soit mort. » Monseigneur se conduit bien et vaillamment ; il a un éclair d’ardeur : cela même lui donne une étincelle d’esprit ; il écrit à son père devant Philisbourg : « Nous sommes fort bien, Vauban et moi, parce que je fais tout ce qu’il veut. » — « Mais Vauban pourtant, ajoute Dangeau qui s’anime et s’aiguillonne à son tour, n’est pas si content de Monseigneur, qui va trop à la tranchée et y demeure trop longtemps. » On prend Philisbourg, on prend Manheim et Frankendal : après quoi Monseigneur revient.
La vertu ou vraie prud’homie, que Charron veut édifier là-dessus, est à son tour « libre et franche, mâle et généreuse, riante et joyeuse, égale, uniforme et constante, marchant d’un pas ferme, fier et hautain, allant toujours son train, sans regarder de côté ni derrière, sans s’arrêter et altérer son pas et ses allures pour le vent, le temps, les occasions ». […] Quant au fond, il recommande tout ce que son maître a également recommandé, de ne point laisser les valets ni servantes embabouiner cette tendre jeunesse de sots contes ni de fadaises ; de ne pas croire que l’esprit des enfants ne se puisse appliquer aux bonnes choses aussi aisément qu’aux inutiles et vaines : « Il ne faut pas plus d’esprit à entendre les beaux exemples de Valère Maxime et toute l’histoire grecque et romaine, qui est la plus belle science et leçon du monde, qu’à entendre Amadis de Gaule… Il ne se faut pas délier de la portée et suffisance de l’esprit, mais il le faut savoir bien conduire et manier. » Il s’élève contre la coutume, alors presque universelle, de battre et fouetter les enfants ; c’est le moyen de leur rendre l’esprit bas et servile, car alors « s’ils font ce que l’on requiert d’eux, c’est parce qu’on les regarde, c’est par crainte et non gaiement et noblement, et ainsi non honnêtement. » Dans l’instruction proprement dite, il veut qu’en tout on vise bien plutôt au jugement et au développement du bon sens naturel qu’à l’art et à la science acquise ou à la mémoire ; c’est à cette occasion qu’il établit tous les caractères qui séparent la raison et la sagesse d’avec la fausse science.
Le brave Montausier était mort de blessures dès le mois de juillet précédent ; Rohan eut plus d’une occasion de le regretter. […] On a dit de Turenne « qu’il avait toujours eu en tout de certaines obscurités qui ne se sont développées que dans les occasions, mais qui ne s’y sont jamais développées qu’à sa gloire ».
Comment n’en eût-il pas été, l’aimable et hospitalier bailli de Nyon (car ce fut le second gouvernement de Bonstetten) qui, aux belles années finissantes de Louis XVI et aux premières années de la Révolution (1787-1792), eut l’occasion de recevoir, d’accueillir la meilleure compagnie française, le monde élégant des émigrés, et de leur adoucir la première étape de l’exil ? […] J’ai vu cent occasions où j’aurais pu faire le mal à mon profit, et jamais celle où j’aurais pu venir à bout de faire quelque bien.
Chaque fête, chaque anniversaire, toutes les circonstances joyeuses où il se trouve, la moindre occasion qui prête à railler et à rire, même au milieu des malheurs et des embarras, amène sur sa lèvre des couplets bons ou mauvais, grivois ou satiriques : « vive le scandale pour la chanson ! […] Faire des chansons, voilà mon métier… » Et quelque temps après, quand ces folies et ces fureurs amènent la répression, mais aux dépens des journaux qu’on censure, il y voit un nouvel à-propos, une occasion qui lui est offerte de plus belle : « La presse est esclave, il nous faut des chansons. » — C’en est donc fait, arrière les longs poëmes !
On ferait toute une bibliothèque de ce qui a déjà été publié pour et contre, à l’occasion de l’ouvrage de M. […] Renan, à l’occasion de cet article, il me fait l’honneur de me dire : « Si j’étais polémiste, il faudrait procéder autrement ; mais je vous remercie vivement d’avoir dit que je ne l’étais pas.
Aujourd’hui c’est à un poète d’une tout autre génération que je veux revenir, puisque l’occasion s’en présente ; je la croyais, je l’avoue., indéfiniment ajournée. […] La jeunesse croit avoir l’éternité devant elle, et l’heure est rapide, l’occasion est fugitive !
Ce n’est pas un de ces talents qui se réservent pour donner en deux ou trois grandes occasions, qui s’y préparent à l’avance, et qui, une fois le grand site décrit, le grand morceau exécuté, se détendent et se reposent : c’est chez lui un état pittoresque habituel, facile, une manière continue, et pour ainsi dire inévitable, de tout voir et de montrer ce qu’il a vu. […] Apprécions de même chez Théophile Gautier, parlant sur le cercueil de Fiorentino (il n’a pas choisi l’occasion), la charmante et si distinguée définition du métier de feuilletoniste (Moniteur du 5 juin 1864).
C’est que notre propre progrès est incessant, et que, par la même illusion, nous attribuons toujours au vieux poète des émotions nouvelles et de plus en plus profondes, dont la lecture de ses poèmes est pour nous l’occasion… Chaque lecture nous révèle un développement nouveau. […] Je me permettrai, — car en tout ceci je ne cherche rien tant que maiière et occasion à littérature, — de lui signaler lès quatre Leçons, professées à Oxford, par M.
Questions de l’année Il y a en M. de Girardin l’homme positif, pratique, qui a le tact et le sentiment des situations, des occasions décisives et des crises ; il y a l’homme de théorie et de système ; les deux coexistent sans se confondre et sans se nuire. […] L’occasion s’offrant, il n’a qu’à tirer le carton du casier : chaque dossier, s’ouvrant à l’instant, fait pluie et cascade sur chaque question, sur chaque adversaire.
Montaigne, bien que si curieux et si amoureux du vrai, l’a dit : « Il ne faut pas guetter les grands hommes aux petites choses. » Ce qui me frappe, au degré de connaissance où nous sommes arrivés sur Napoléon, c’est combien quelques-uns de ceux qui le voyaient de plus près, et qui avaient même eu le plus d’occasions de causer avec lui, l’ont méconnu dans son unité, l’ont cru décousu, fragmentaire, ayant des éclairs et des tonnerres sans doute, mais sans cette continuité de vues et de calculs, sans cette fixité ardente qu’il apportait dans la suite de ses desseins. […] Quand la nature crée un homme supérieur et d’une supériorité de premier ordre, quand elle l’a fondu et coulé tout d’un jet dans un de ses plus beaux moules humains, si cet homme, après avoir fourni sa grande carrière, tombe ou sort de la scène dans la plénitude de la vie et de ses facultés, sans que la maladie ou l’âge soit venu l’altérer ou l’affaiblir, il est bien clair qu’il est et qu’il a dû rester le même pendant toute cette durée de son rôle actif, que les événements n’ont fait que le produire, un peu plus tôt ; un peu plus tard, sous ses aspects différents, le montrer et le développer plus ou moins dans quelques-unes de ses dispositions naturelles et donner occasion à ses qualités ou à ses défauts primitifs de se manifester dans tout leur relief ou même dans leur exagération ; mais il y avait en lui, dès le principe, le germe et remboîtement de tout ce qui est sorti.
» Ce que cet ancien ministre, homme d’esprit, a observé là à l’occasion d’un mot spécial, l’Académie, avec son sens délicat, aura à le faire à l’occasion de bien des mots nouveaux : elle aura à indiquer le point et le temps d’arrêt, le degré d’innovation possible et permis ; mais qu’elle ne l’oublie pas, ce point à déterminer n’est point fixe, ni donné par les livres ou par les anciens vocabulaires : il est mobile, et c’est à l’usage et au goût combinés à le saisir et à l’indiquer.
Contentons-nous donc de dire désormais que si la plupart du temps, dans les écrits signés de son nom, Talleyrand laissait la besogne et le gros ouvrage aux autres, il se réservait dans les occasions et aux bons endroits la dernière touche et la fin17 . […] C’est aussi en cette occasion qu’on voit apparaître et figurer pour la première fois dans la vie de Talleyrand son aide de camp habituel et le plus digne de lui, Montrond, un homme d’audace et d’esprit, un intrigant de haut vol.
Dans de semblables occasions, il devait être défrayé par la république ; mais, comme la plupart des magistrats romains, il vivait partout aux dépens de ses hôtes. […] » elle répond par un oui simple en rougissant. « Puis elle leva les yeux, et, n’apercevant sur la physionomie de son père aucun signe de courroux, elle se jeta dans ses bras et l’embrassa comme les demoiselles bien élevées font en pareille occasion. » Toujours un peu d’ironie, on le voit, mais qui ne fait que mieux valoir les sentiments choisis et naturels.
Il parle du grand cri qui s’éleva dans Paris à cette occasion : nous qui, en qualité de critique, avons l’oreille aux écoutes, nous n’avons nulle part recueilli l’écho de ce grand cri. […] Il y a longtemps qu’on ne parle plus du cardinal de Richelieu à l’Académie, lui que pendant plus d’un siècle on célébrait régulièrement dans chaque discours : cette fois la rentrée du cardinal a été imprévue, elle a été piquante ; Cinq-Mars en fournissait l’occasion et presque le devoir.
Mon père, en sa qualité de médecin militaire, avait eu l’occasion d’observer des lépreux, en Algérie notamment, et il avait consigné ses observations dans des cahiers où je les ai retrouvées. […] J’étais heureux de cette occasion qui s’offrait de rafraîchir ma mémoire par une vision directe.
C’est un miracle du talent que d’arracher ceux qui vous écoutent, ou qui vous lisent, à leur amour-propre ; mais si les défauts de goût offrent aux juges, quels qu’ils soient, une occasion de montrer, en vous critiquant, l’esprit qu’ils ont eux-mêmes, ils la saisissent nécessairement, et ne songent plus ni aux idées, ni aux sentiments de l’auteur. […] Les convenances sont l’image de la morale ; elles la supposent dans toutes les circonstances qui ne donnent pas encore l’occasion de la prouver ; elles entretiennent les hommes dans l’habitude de respecter l’opinion des hommes.
Le corps en est souvent l’occasion, il est vrai, et c’est ce qui fait dire à saint Paul : « Qui me délivrera de ce corps de mort ? […] Il voulait que le naturaliste entrât dans la science sans guide, et qu’il examinât les objets à mesure que les lui présenterait la nature ou l’occasion, dans leurs rapports avec l’homme, et par l’utilité qu’il en tire.
Ce dernier l’adresse à Mallarmé à qui il veut fournir l’occasion d’une réclame profitable. […] De son propre aveu, ce n’étaient là que des essais, les pierres d’attente d’un édifice toujours futur dont il expliquait à l’occasion le plan et la portée, mais qu’il ne voulut ou plutôt qu’il ne put bâtir.
L’édition que j’annonce est une occasion toute naturelle de relire Commynes. […] On aurait tort pourtant de croire que ce serait faire injure à Tacite que d’en rapprocher en cette occasion Commynes ; celui-ci, dans les réflexions qu’il joint à son récit, sur la misère des hommes et spécialement des princes, a su atteindre aux considérations morales les plus vraies, les plus touchantes.
À l’occasion de chacun de ces écrivains célèbres, la partie biographique, anecdotique, viendrait très à propos, à la condition qu’on choisirait non pas l’anecdote futile, mais celle qui caractérise. […] Rien n’est plus rare que le bon goût, à le prendre en son sens exquis, et je crois que, dans le cas actuel, il ne faudrait viser qu’au suffisant, mais aussi ne jamais perdre une occasion de favoriser l’amour du simple, du sensé, de l’élevé, de ce qui est grand sans phrase.
Ainsi plus tard, en écrivant, elle ne perdra aucune occasion de placer un précepte, une recette, soit de morale, soit de médecine. […] Elle lui avait fait apprendre, en effet, et manipuler dès l’enfance tant de choses diverses, qu’il n’était presque aucune branche des connaissances ni des arts sur laquelle il ne pût se croire du métier, de manière à en remontrer à chacun dans l’occasion : il le laissait peut-être trop voir étant roi.
À toutes les qualités qui sont nécessaires à l’orateur, Droz demande que son caractère unisse encore la sensibilité : « Beaucoup de force d’âme au premier coup d’œil, dit-il, paraît l’exclure : mais l’élévation est le point qui les unit. » L’élévation d’âme n’est pas tout encore, si l’orateur n’y joint réellement la vertu ; Droz y insiste, et non point par des lieux communs de morale, mais par des observations pratiques incontestables : « Croyez qu’il n’est chez aucun peuple assez d’immoralité, dit-il, pour que la réputation de celui qui parle soit indifférente à ceux qui l’écoutent. » Lorsque plus tard, historien de la Révolution, il aura à parler de Mirabeau, dont il appréciait si bien la grandeur, combien il aura occasion de vérifier ce côté d’autorité morale si nécessaire, par où il a manqué ! […] Droz avait composé des ouvrages dignes d’estime ; « mais les sujets qu’il avait traités ne lui avaient pas donné l’occasion de nous montrer des études aussi profondes, des vues si élevées, un jugement si ferme, un sens politique si exquis et si juste ».
Portalis avait, pour ainsi dire, une mémoire d’aveugle : Je fus nommé secrétaire (du Conseil des Anciens) lorsque mon ami Portalis fut appelé à la présidence, a dit le général Mathieu Dumas, et j’eus de fréquentes occasions d’admirer son beau talent et sa prodigieuse mémoire. […] Il a dans la mémoire quantité de maximes, de définitions, des parties tout écrites de science et de morale sociale, des paragraphes entiers qu’il reprend et qu’il replace à l’occasion sans presque y rien changer.
Voici à quelle occasion Marguerite eut l’idée d’écrire ses mémoires, où elle s’est peinte en buste d’une plume si légère. […] Ces quarante devises et leur explication étaient, dans les villes où l’on passait, une occasion toujours nouvelle de conversation galante.
En effet, lorsqu’une haute et jeune destinée a subi de ces catastrophes soudaines et qui sont restées par quelque côté mystérieuses, lorsqu’un prince a disparu de manière à toucher les imaginations et à laisser quelque jour à l’incertitude, bien des têtes travaillent à l’envi sur ce thème émouvant ; les romanesques y rêvent, se bercent et attendent ; les plus faibles et ceux qui sont déjà malades peuvent sérieusement s’éprendre et finir par revêtir avec sincérité un rôle qui les flatte, et où trouve à se loger leur coin d’orgueilleuse manie ; quelques audacieux, en même temps, sont tentés d’y chercher une occasion d’usurper la fortune et de mentir impudemment au monde. […] Lucien, qui se moque de ces historiens prétendus poétiques, qui ont, au début, des invocations pleines d’emphase, Lucien, qui veut de la simplicité dans l’histoire, admet pourtant que le style y participe, en certaines occasions, de la poésie : « Il faut alors qu’un petit vent poétique enfle les voiles du navire, et le tienne élevé sur le sommet des flots. » Il ne veut point que la diction s’élève trop, il suffit que la pensée soit un peu plus haut que l’expression, celle-ci à pied et tenant de la main, comme en courant, l’autre qui est montée et qui devance.
Un parent de Mme de La Fontaine, Jannart, qui était substitut de Fouquet dans la charge de procureur général au parlement de Paris, eut occasion de recommander le poète à ce surintendant spirituel et ami généreux des lettres. […] On opposera peut-être à mon explication que Bernardin de Saint-Pierre, de qui Lamartine procède à bien des égards si évidemment, et qui est un des maîtres de l’école idéale et harmonieuse, goûte pourtant et chérit La Fontaine autant que personne, et qu’il ne perd aucune occasion de le citer et de le louer.
Fidèle à la méthode que j’ai suivie à l’occasion de Baudelaire, de M. […] On vérifierait cette théorie à l’occasion de tous les chefs-d’œuvre du théâtre. […] Aimer une femme, c’est surtout aimer le rêve que le cœur a su former à l’occasion de cette femme. […] Tout ce qu’il a en lui d’existence sert d’occasion à des douleurs. […] Nous l’avons constaté à l’occasion de M.
L’occasion y fait tout, et ses personnages ne font que la subir. […] Les curieux iront y voir, et quand ils n’y trouveraient qu’une occasion de relire l’Astrée, je ne les en plaindrais pas. […] Mais, puisque l’occasion s’en présente, il faut enfin que quelqu’un ait le courage de le dire : « le monde » en a le droit, et il en a même le devoir. […] Et si nous ne croyons pas, pour beaucoup de raisons, qu’il ait provoqué l’occasion de Tartufe, tout nous permet de dire que, quand Molière la lui eut donnée, il s’en servit comme d’un instrument de règne. […] Et, nous, pour parler de l’Esprit des lois et de Montesquieu, ne pouvant assurément souhaiter des guides plus sûrs, un secours plus utile, une occasion plus favorable, nous la saisissons avec empressement.
Il y a des gens qui s’éprennent facilement du premier venu ; d’autres réservent l’usage de la faculté divine pour les grandes occasions. […] Tous les écrivains ont pu, en mainte occasion, apprécier ces nobles qualités. […] C’est une remarque que plusieurs esprits, et des meilleurs, n’ont pu s’empêcher de faire en plusieurs occasions. […] Quelle admirable occasion ! […] Seuls (et l’occasion naturelle s’offre ici de les remercier), mademoiselle Sax et Morelli ont fait tête à l’orage.
J’avais tout récemment l’occasion d’en faire la remarque.
Chacun apportait sa portion de zèle et de lumières ; l’un était chargé de l’histoire des finances ; l’autre, de celle du commerce ; un troisième, d’une histoire des États-généraux et des Parlements ; mais le plus inépuisable lecteur était sans contredit le digne abbé de Saint-Pierre que notre auteur aime à nommer en toute occasion son bon ami ; il y épanchait ses rêves bienveillants, y enfantait ses projets pleins d’espérance, et puisait dans les regards et jusque dans les sourires de l’amitié ses croyances les plus fermes à un bienheureux avenir.
Poète descriptif, poète rêveur, patriote sincère, il a cherché avant tout dans le cadre du roman historique une occasion d’épancher son âme, d’ouvrir son imagination, de célébrer une patrie et une cause qu’il aime.
Ceux qui n’écrivent pas pour être auteurs n’ont pas à se préoccuper d’inventer des sujets : le maître les impose dans l’enfance ; plus tard le besoin ou l’occasion les proposent.
Mais dans les occasions où l’on veut être lu de tous, où l’on n’exclut d’avance aucune catégorie d’esprits de l’intelligence de ce qu’on écrit, cette clarté spéciale ne suffit plus.
Il est tout un autre ordre d’idées, non moins hautes selon lui, qu’il voudrait avoir le loisir de remuer et d’approfondir à l’occasion de cette pièce de Lucrèce Borgia.
Il avoit eu l’adresse de les vanter beaucoup ; de leur donner, dans toutes les occasions, la préférence sur Aristote, & de les rendre jaloux de lui.
Je ne puis cependant laisser échapper cette occasion d’exprimer ma profonde obligation au Dr Hooker, qui, pendant ces quinze dernières années, m’a aidé de toutes manières, soit par le fonds considérable de ses connaissances, soit par son excellent jugement.
Il n’y a presque plus aucune occasion de faire de grands tableaux.
Cette émotion artificielle n’en est que l’occasion ; elle fomente dans le coeur d’une jeune personne qui lit les romans avec trop de goût, les principes des passions naturelles qui sont déja en elle, et la dispose ainsi à concevoir plus aisément des sentimens passionnez et serieux pour ceux qui sont à portée de lui en inspirer : ce n’est point Cyrus ou Mandane qui sont le sujet de ses agitations.
Mais l’idée et le canevas de cette pièce, qui, comme toutes les comédies politiques, a le tort de n’être qu’un pamphlet d’occasion, n’appartiennent pas plus à Émile Augier que ses personnages.
que cette psychologie évitant la dissertation rétrospective, la patiente dissection, cherche au contraire les occasions de réaction les plus frappantes, et affronte les êtres avec un cynisme parfait ? […] Non, je ne perdrai pas l’occasion de réhabiliter son emploi. […] Non certes, nous ne manquerons pas cette extraordinaire occasion d’atteindre enfin, sans l’aide d’aucun truchement, et pour ainsi dire en prise directe, l’art d’un écrivain étranger. […] Mauvaise occasion pour vous de triompher, zélateurs absolus d’une discipline restrictive, élagueuse, polisseuse, etc. […] quelle occasion de calembours modernes !
M*** ne manque-t-il jamais une occasion d’ajouter un plaisir de plus dans la tirelire de ses souvenirs. […] Inventeur de ce critérium, il en indiqua fraternellement la commodité à un critique très-influent, qui n’attend qu’une occasion de lui prouver sa reconnaissance, en lui étant le plus confraternellement désagréable qu’il se pourra. […] J’aurais là une belle occasion de me livrer au dithyrambe, si c’était mon instrument. […] Quelle occasion cependant pour établir un impôt prohibitif ou pour mettre strictement en vigueur les règlements qui protègent l’observation du no comit nuisance ! […] Cependant un jeune homme qui sait adroitement jeter quelque ô mon Dieur-je dans la conversation peut encore se présenter dans un salon. — Si l’Alboni chante, on la fera taire. — Ce sera d’abord une occasion d’éviter l’art, une chose que le public moderne n’aime pas, parce qu’elle offense la vulgarité de ses goûts.
On n’a pas perdu le souvenir des polémiques exaltées dont George Sand était alors l’occasion ou le prétexte. […] George Sand combat, en toute occasion, la chimère de Rousseau, qui veut supprimer le merveilleux sous prétexte de mensonge. […] C’est là une fausse et dégradante résignation ; la véritable procède de la conception de l’ordre universel, au prix duquel les souffrances individuelles, sans cesser d’être une occasion de mérite, cessent d’être un droit à la révolte. […] Bien qu’elle y mît toute son ardeur, elle ne recherchait pas pour elles l’occasion de la controverse ; elle craignait de les compromettre. […] L’artiste et le troubadour, c’était bien là l’opposition des deux auteurs, caractérisée par deux mots pittoresques, et ce fut l’occasion toute naturelle de la controverse.
Je me rappelle avoir eu l’occasion de rencontrer alors, et dans la première semaine qui suivit, deux hommes d’État, très inégaux par l’âge, mais qui avaient pris grande part l’un et l’autre à ce qui n’était plus, et jetés tous deux de côté par la tempête ; je fus frappé de voir que si l’un, le plus jeune, était sombre, estimant tout perdu, la société s’écroulant dans l’anarchie et le monde penchant à sa ruine, l’autre (c’était M.
C’était l’occasion sans doute de revenir sur cet arbitraire mesquin qui s’acharnait à des titres littéraires et à des droits consacrés.
Elles cessent du moins dans les occasions critiques.
Par suite, l’occasion étant fréquente de faire certaines opérations relativement faciles, les « spécialistes » ont pullulé.
Voltaire, dans son Commentaire sur Corneille, a relevé comme grossier, un mot employé par l’auteur dans une épigramme contre Scudéry, qui à la suite de quelques débats à l’occasion de la critique du Cid, l’avait appelé en duel.
À cette occasion, mais en laissant absolument de côté ses propres ouvrages, si imparfaits et si incomplets, il hasardera quelques réflexions.
Voici ce qu’on trouve à ce sujet dans un livre intitulé : rémontrances très-humbles au roi de France et de Pologne Henri III du nom, imprimé en mil cinq cens quatre-vingt huit, et à l’occasion des états generaux que ce prince venoit de convoquer, et qu’on appelle communement, les seconds états de Blois , parce qu’ils furent encore tenus dans cette ville.
Sans l’occasion le génie d’un Architecte est une mine qu’on néglige de fouiller, & dont les trésors n’existent pour personne. […] Perrin, qui l’avait dévancé dans la carriere lyrique, ne le suivait que de loin dans cette occasion. […] Elle était moins nombreuse que les autres, parce qu’elle n’était composée que de ceux qui eurent occasion de manifester leurs talens, occasion qu’ils ne pouvaient pas faire naître d’eux-mêmes. […] Voici une de ces occasions où Lamothe parut avec un éclat digne de la réputation qu’il eut de son tems & qu’il conserve en partie. […] Il ne s’est jamais démenti quant à l’attrait du chant, & il a prouvé dans plus d’une occasion qu’il entendait les effets.
Mais certaines pages, à l’occasion de Taine, de Balzac, de Tolstoï, de Melchior de Vogüé, touchent à des questions sur l’esthétique du roman. […] Bourget, à l’occasion de l’Étienne Mayran de Taine. […] Lemaître s’efforce de donner à ses contes un tour historique, objectif, de nous faire penser aux livres mêmes à l’occasion desquels il les écrit. […] Robert de Traz, est en somme l’occasion de ces propos. […] Il serait inexact de parler, à cette occasion, d’actualité.
Les émotions étant senties dans le cœur, et la pensée imaginée dans la bouche, deux jugements s’élaborent lentement et d’une manière inconsciente dans nos esprits : la pensée est un phénomène céphalique, le sentiment est un phénomène cardiaque149 ; ce sont deux croyances naturelles, deux préjugés instinctifs, que nous exprimons implicitement dans plus d’une locution150, et dont, à l’occasion, nous prenons nettement conscience. […] Pour ma part, je n’ai jamais eu occasion de l’observer. […] Il y a lieu de retenir, pour pouvoir, au besoin, se les remémorer intérieurement ou les proclamer à haute voix, non seulement les termes exacts, mais encore le jour, l’heure, le lieu, l’occasion, les faits concomitants. […] VI, § 8 et suiv.] ; mais l’idée est la chose essentielle ; pour le jugement, pour l’entendement, le mot, comme tel, est sans valeur, et nous rappeler le mot, c’est nous rappeler l’idée ; le mot est l’occasion, ou, si l’on veut, l’instrument de la reconnaissance ; mais il n’en profite pas : l’affirmation du moi et du passé porte sur l’idée seule. […] Nous aurons plus d’une fois l’occasion de revenir sur ces deux formes et ces deux effets de l’habitude ; [voir surtout, ch.
Et aujourd’hui même que le premier trouble a eu le temps de s’éclaircir et que rien ne voile plus l’étendue du vide, ce n’est pas un jugement régulier que nous viendrons essayer de porter sur celui qui nous manque tellement chaque jour et dont le nom revient en toute occasion à notre pensée. […] Lui, dont plus tard les convictions politiques ou philosophiques n’eurent guère d’occasion bien directe de se produire et semblaient plutôt ondoyer parfois d’un air de scepticisme sous le couvert de l’érudition, il croyait vivement à l’amour, surtout à l’amitié, à l’immortalité volontiers, à la liberté toujours, à la patrie, à la grandeur de la France, à toutes ces choses idéales qu’il est trop ordinaire de voir par degrés pâlir autour de soi et dans son cœur, mais qu’il est impossible de sauver, même en débris, après trente ans, lorsqu’on ne les a pas aimées passionnément à vingt. […] Combien de fois, à propos de ce déluge d’oraisons, d’homélies, de controverses, sur lesquelles il opérait, et qui remontaient de toutes parts sous sa plume, l’auteur dut ressentir et étouffer en lui ce sentiment de trop-plein qu’il ne peut contenir à l’occasion des cent cinquante-neuf ouvrages du curé Benoît (de Saint-Eustache) : C’est l’ennui même !
Nous aurons même malheureusement plus d’une occasion formelle de reconnaître, dans les diverses parties de ce cours, que les sciences les plus perfectionnées conservent encore aujourd’hui quelques traces très sensibles de ces deux états primitifs. […] C’est une considération sur laquelle j’aurai spécialement occasion de revenir dans la prochaine leçon. […] Encore même que chacun ait eu occasion de faire sur lui de telles remarques, elles ne sauraient évidemment avoir jamais une grande importance scientifique, et le meilleur moyen de connaître les passions sera-t-il toujours de les observer en dehors ; car tout état de passion très prononcé, c’est-à-dire précisément celui qu’il serait le plus essentiel d’examiner, est nécessairement incompatible avec l’état d’observation.
Des gens d’esprit, de beaucoup d’esprit, des femmes distinguées et gracieuses ; l’une d’elles était simplement Mme de Sévigné, et c’est de cette époque que La Fontaine la connut, et c’est de cette époque que Mme de Sévigné conçut pour La Fontaine cette admiration profonde qu’elle ne laisse aucune occasion, comme vous le savez, de déclarer. […] Au dernier moment pas tout à fait au dernier moment, mais presque à l’époque des grandes fêtes de Vaux qui ont été non seulement l’occasion, mais la cause de la ruine de Fouquet, La Fontaine rencontra à Vaux Molière, et ce fut le coup de foudre, je ne sais pas d’autre mot pour indiquer à quel point l’un et l’autre se reconnurent immédiatement. […] Toujours est-il que La Fontaine alla avec Jannart jusqu’à Limoges et qu’il nous a donné de ce voyage une relation très intéressante, dont j’aurai l’occasion certainement de vous lire beaucoup d’extraits.
Le moraliste, sans négliger l’occasion du contrôle lorsqu’elle se présente, peut plus aisément s’en tenir aux discours mêmes du personnage si ces discours sont de grande étendue et très abondants : car il a moins à s’inquiéter du détail et de l’exposé des faits que de celui qui parle, et il est impossible qu’en parlant si longuement de soi ou de ce qui est autour de soi, on ne se découvre. […] En toute occasion, Henri lui demande de la patience, du temps, d’aller doucement, peu à peu et pied à pied : « Vous pouvez vous assurer que, si je puis un jour être roi et maître absolu, je ferai du bien et de l’honneur à ceux qui, comme vous, m’auront bien et utilement servi.
Voyant cependant une guerre prochaine très probable avec le duc de Savoie, Henri IV revient à Rosny, lui confie son embarras, lui explique qu’il ne peut ôter cette charge à M. d’Estrées, au grand-père de ses enfants, sans lui faire affront, et propose l’expédient de retirer la charge de lieutenant général de l’artillerie au vieil officier qui en est chargé, de rehausser cette lieutenance générale de plusieurs prérogatives singulières : Étant rendue ainsi honorable, ma résolution, lui dit Henri IV, serait de la bailler à un certain homme que je connais et vous aussi, qui a le courage bon, l’esprit vif, est actif, diligent, a toujours affectionné cette fonction et témoigné en plusieurs occasions qu’il n’en est pas ignorant… Or, devinez maintenant qui est cet homme-là, et m’aidez à le persuader, car il est fort de vos amis. […] À l’occasion de ce second voyage, le roi songea à le créer duc et pair ; mais Rosny refusa alors cet honneur, « comme n’ayant pas assez de biens pour soutenir une si haute dignité en sa maison ».
Quoi qu’il en soit, en toute occasion, et lorsqu’il rencontre des opinions de cette nature chez quelques-uns des personnages de l’histoire, Mézeray les touche évidemment avec plaisir et les fait valoir d’un mot. […] À l’Académie, Mézeray se remarque de loin en quelques occasions.
On voudrait savoir, deviner ; c’est un curieux qui en éveille d’autres ; moraliste fin, piquant, satirique, on le cherche lui-même derrière ses descriptions ; exquis et délicat dans ses maximes, on voudrait saisir l’occasion où elles sont nées, et connaître la part de son cœur qui est entrée dans son expérience. […] Quelques sermons que Bourdaloue eut l’occasion de prêcher pendant qu’il professait la théologie morale, avaient cependant déclaré ce qu’il était avant toute chose, et le succès qu’ils eurent détermina le choix que ses supérieurs firent de lui pour l’appliquer uniquement à la prédication.
Des divers ouvrages qu’il a publiés et qui sont à emporter en voyage, on peut surtout conseiller ses Promenades dans Rome ; c’est exactement la conversation d’un cicerone, homme d’esprit et de vrai goût, qui vous indique en toute occasion le beau, assez pour que vous le sentiez ensuite de vous-même si vous en êtes digne ; qui mêle à ce qu’il voit ses souvenirs, ses anecdotes, fait au besoin une digression, mais courte, instruit et n’ennuie jamais. […] La prompte introduction de ce jeune homme timide et honteux dans ce monde pour lequel il n’avait pas été élevé, mais qu’il convoitait de loin ; ce tour de vanité qui fausse en lui tous les sentiments, et qui lui fait voir, jusque dans la tendresse touchante d’une faible femme, bien moins cette tendresse même qu’une occasion offerte pour la prise de possession des élégances et des jouissances d’une caste supérieure ; cette tyrannie méprisante à laquelle il arrive si vite envers celle qu’il devrait servir et honorer ; l’illusion prolongée de cette fragile et intéressante victime, Mme de Rênal : tout cela est bien rendu ou du moins le serait, si l’auteur avait un peu moins d’inquiétude et d’épigramme dans la manière de raconter.
Daru approcha souvent du Premier consul, eut l’occasion d’écrire sous sa dictée, et commença à être particulièrement apprécié de lui. […] Daru au camp de Boulogne, inadvertance tout aussitôt réparée, a été pour moi l’occasion d’un procédé fâcheux et désobligeant que j’ai eu à essuyer de la part du général de brigade baron Petiet.
L’auteur indique l’origine du poème, si humble par son objet, si grand et auguste par l’occasion, « car c’est la Beauté qui l’a commandé. » Il rappelle le temps où les rudes ancêtres des Anglais, les Pictes et les Bretons, reposaient sur la dure, au bord des torrents, et la tête appuyée sur le rocher. […] Tu sais que ma louange de la nature est la plus sincère, et que mes ravissements ne sont point évoqués exprès pour procurer des occasions de pompe et de peinture poétique, mais qu’ils sont vrais, et tu les as tous partagés.
Franklin tenait tant à cette idée, qu’il l’exprimait toutes les fois que l’occasion s’en présentait, en variant légèrement son apologue48. […] Enfin, dans chaque lycée, on mettra à profit les ressources de la localité pour fournir aux élèves des occasions d’étude dans les ateliers ou manufactures de l’industrie.
Toutefois, ayant eu l’occasion de parcourir à la bibliothèque du Louvre, grâce à la parfaite obligeance du bibliothécaire administrateur, M. […] Dès que j’appris cela, je saisis cette occasion de faire ma cour ; je fis bien vite informer par enquêtes, certificats, etc., etc. ; je n’épargnai pas les courriers et les lettres au subdélégué pour être promptement servi, et j’envoyai cela tout musqué au petit bonhomme La Vrillière (secrétaire d’État de la province), qui me répondit sèchement que voilà qui était bien, et que personne ne révoquait en doute le don qu’avaient nos rois d’opérer ces prodiges (février 1723).
Mme du Deffand s’était choquée d’un passage, dans une feuille de Fréron, où il était parlé insolemment d’Horace Walpole, à l’occasion de sa lettre de mystification à Jean-Jacques. […] Je me souviens à son occasion que j’entendais dire souvent à feu Mme de Staal : « Je suis charmée de faire de nouvelles connaissances ; j’espère toujours qu’elles vaudront mieux que les anciennes : je suis du moins certaine qu’elles ne pourront être pires. » — À quoi Mme de Choiseul répondait, comme si on lui eût présenté du poison : « Votre citation de Mme de Staal me fait horreur.
Vauban doit à Louvois ce que tout homme de talent prise le plus, l’occasion de montrer au grand jour ses talents. […] Je ne pense point vous avoir jamais témoigné désirer autre chose que de la savoir, et je vous répète présentement que, si j’ai à espérer quelque reconnaissance de vous avoir donné occasion de faire votre fortune, ce ne sera jamais d’autre chose que d’être informé, à point nommé, de ce qui se passe et de ce que vous croyez que l’on doit faire, quand même vous auriez connu par mes lettres que cela est contre mon sens. » On dira de Louvois bien des choses, on ne dira pas qu’il n’avait point la probité de son emploi.
C’est déjà une récompense de ma hardiesse que cette occasion de vous écrire. […] « Monsieur, je profite de l’occasion du départ de M.
Il appliquait en toute occasion ce mot qui lui était échappé, parlant à son ancien gouverneur, « que dorénavant il voudrait, s’il lui était possible, négocier et traiter d’affaires sous terre. » On ne savait jamais au juste, en effet, quand on traitait avec lui, où l’on en était ni où l’atteindre. […] Mais il temporise, il attend son heure et l’occasion : il se ménage aussi des prétextes pour ne point paraître l’agresseur.
Il a cependant parlé de la poésie en toute occasion avec bien du charme, mais nulle part avec plus de délicatesse que par la bouche de Don Quichotte, lorsque celui-ci, dans sa dernière sortie, vient à rencontrer l’homme au gaban vert, le vertueux hidalgo, qui se plaint à lui de son fils unique, trop adonné à la poésie. […] Je l’embrassai, il m’offrit ses services, puis il piqua son âne et continua son voyage, chevauchant d’un air fier et me laissant fort triste et peu disposé à profiter de l’occasion qu’il m’avait donnée d’écrire des plaisanteries. — Adieu, mes joyeux amis ; je me meurs, et je désire vous voir bientôt tous contents dans l’autre vie. »11 C’est ainsi que pour ce charmant esprit tout servait de texte à gaieté et à raillerie sans amertume.
Je reçus à cette occasion les deux lettres suivantes : « Je trouve, monsieur, que vous m’avez pris trop au mot. […] J’avais cependant pu espérer, depuis, qu’il m’avait pardonné ce qui avait été de ma part un acte de conviction et, j’oserai dire, de sagesse, lorsque j’ai cru m’apercevoir que sa plume ardente avait bien envie en quelques occasions de m’atteindre, et quand je dis atteindre, il faudrait dire de me flétrir, car la plume de M. de Montalembert, en fait d’attaques, n’y va jamais à demi.
« Les soldats, voyant qu’ils ne recevaient pas de gratifications de Galba pour récompenser leur défection involontaire et forcée à Néron, et prévoyant que la paix ne leur fournirait pas autant que la guerre d’occasions d’avancements et de récompenses, penchaient vers la sédition. […] « Vous n’avez manqué à la subordination que dans mon intérêt ; mais, dans ces incursions, dans ces ténèbres, dans cette confusion de toutes choses, les occasions contre moi-même peuvent être offertes à mes ennemis.
On sait comment s’ouvrit la querelle des anciens et des modernes, qui se greffa sur les discussions auxquelles donnèrent lieu les épopées chrétiennes, et sur celles aussi qui s’engagèrent à l’occasion de l’inscription d’un arc de triomphe en l’honneur du roi, et firent mettre en parallèle les avantages et la beauté du latin et du français. […] Il le trouve grossier, prolixe, n’ayant nul sens des bienséances, ignorant des sciences, dépourvu à l’occasion de sens commun : Homère avait du génie, mais qu’en pouvait-il faire en son temps ?
Des sectateurs intransigeants de l’Évangile, qui d’ailleurs ne l’ont jamais lu et qui ne hantent pas les églises, auraient une belle occasion de s’écrier ici : « Ô sainte égalité des hommes devant Dieu ! […] (Et je profite de l’occasion pour rappeler aux profanes qu’il y a des chapitres pleins de grâce dans la Vie de saint Dominique et un grand charme de poésie, de tendresse, de piété un tant soit peu rêveuse et romanesque, dans la Vie de Marie Madeleine, dont les religieuses interdisent la lecture aux petites couventines et que M.
L’individu peut mettre à profit l’entrecroisement des groupes pour opposer ces groupes les uns aux autres ; pour s’appuyer à l’occasion sur l’un d’eux contre les autres ; pour exploiter leurs rivalités, leurs défiances et leur hostilité réciproques, pour pratiquer contre eux, sinon le divide ut imperes, du moins le divide ut liber sis. […] La multiplicité des groupes peut seulement lui fournir une occasion favorable et un moyen plus ou moins efficace de protéger son indépendance contre les empiétements de ces groupes, en les opposant les uns aux autres.
Le sujet vaut la peine qu’on y revienne : dernièrement, à l’occasion de l’ouvrage de M. […] À peine débarqué, Napoléon se porte sur Alexandrie et donne l’assaut avec seulement une poignée de son monde, et sans attendre son canon : « C’est un principe de guerre, dit-il, que lorsqu’on peut se servir de la foudre, il la faut préférer au canon. » Il oppose ce principe à d’autres généraux qui, en pareil cas, ont perdu plusieurs jours, et ont manqué l’occasion pour vouloir trop bien s’y préparer.
On flotte en idée entre Velléda et Jeanne d’Arc ; car Jeanne ici, remarquez-le bien, n’est autre qu’une Jeanne d’Arc au repos et à qui l’occasion seule a manqué pour éclater. […] Mais une vieille voisine, la Guillette, à qui le père Maurice a fait part du projet, profite de l’occasion de Germain pour lui confier sa fille, la petite Marie, qui vient de s’engager comme bergère tout près de l’endroit où va Germain.
Quelque éloge que donnent les bons juges à sa bataille de Leuthen, et à quelques-unes de ses grandes manœuvres et de ses opérations, ils ont encore plus de critiques à faire en mainte et mainte occasion. […] Tout à côté des mesures et des calculs dictés par une hardiesse prévoyante, il reconnaît ce qu’il doit à « l’occasion, cette mère des grands événements », et il est soigneux de faire en toute rencontre la part de la fortune : Ce qui contribua le plus à cette conquête, dit-il, c’était une armée qui s’était formée pendant vingt-deux ans par une admirable discipline ; et supérieure au reste du militaire de l’Europe (remarquez l’hommage à son père) ; des généraux vrais citoyens, des ministres sages et incorruptibles, et enfin un certain bonheur qui accompagne souvent la jeunesse et se refuse à l’âge avancé.
On est au mercredi 22 mai 1585 ; il est nuit, Montaigne veille, et il écrit au gouverneur de la province. » La lettre, qui est d’un intérêt trop particulier et trop local pour être insérée ici, peut se résumer en ces mots : Montaigne regrette l’absence du maréchal de Matignon et craint qu’elle ne se prolonge ; il le tient et le tiendra au courant de tout, et il le supplie de revenir aussitôt que les affaires le lui permettront : « Nous sommes après nos portes et gardes, et y regardons un peu plus attentivement en votre absence… S’il survient aucune nouvelle occasion et importante, je vous dépêcherai soudain homme exprès, et devez estimer que rien ne bouge si vous n’avez de mes nouvelles. » Il prie M. de Matignon de songer pourtant qu’il pourrait bien aussi n’avoir pas le temps de l’avertir, « vous suppliant de considérer que telle sorte de mouvements ont accoutumé d’être si impourvus que, s’ils devoient avenir, on me tiendra à la gorge sans me dire gare ». […] Pourtant, sa bonté de cœur l’emportant encore sur sa fierté et sur son mépris : « Mais ceci me déplaît, ajoute-t-il douloureusement, de voir des natures débonnaires et capables de justice se corrompre tous les jours au maniement et commandement de cette confusion… Nous avions assez d’âmes mal nées, sans gâter les bonnes et généreuses. » Pour lui, dans ce malheur, il cherche plutôt une occasion et un motif de se fortifier et de se retremper.
Voltaire venait de mourir à Paris (30 mai), et la foule des petits auteurs, ennemis de La Harpe, n’attendait qu’une occasion pour tomber sur le disciple que la protection du maître ne couvrait plus. […] Cette querelle, dont je ne fais que signaler l’occasion et le prétexte, ne s’arrêta pas sitôt ; elle eut des suites et des ricochets sans nombre.
Il n’y a rien que j’aime tant que de faire raisonner les personnes qui font une figure distinguée dans le monde, et qui ont eu occasion, par de longues expériences, de remarquer les fautes de la plupart des hommes, aussi bien que leurs bonnes qualités ; on peut tirer une grande utilité de ces connaissances. […] Mme de Maintenon elle-même reconnaît qu’en cette occasion, un « reste de sang français a irrité le peuple » sur cette paix malheureuse et déshonorante.
Je lis, dans le numéro 10, un article de Carrel où, à l’occasion d’une brochure de M. de Stendhal (Beyle), il relève les légèretés de ce railleur, et venge la doctrine de ses nouveaux amis. […] Homme d’occasion et de lutte sur un terrain déterminé, habile à profiter du moindre pli, et sachant en définitive autant que personne combien la fortune et l’humeur gouvernent le monde, il était disposé par sa nature d’esprit à considérer les conceptions générales comme des rêves.
J’ai évité jusqu’ici de traiter la question de moralité positive en Beaumarchais, et je dirai simplement pourquoi : il appartient à cette famille d’esprits que nous connaissons très bien pour l’avoir déjà étudiée chez Gourville et chez d’autres encore, famille en qui la morale rigide tient peu de place, et qui, dans l’âge de l’activité et des affaires, se sert du oui ou du non, selon l’occasion, et sans trop de difficulté. […] Maintenant, j’accorderai volontiers que, dans toutes les occasions où il le put, Beaumarchais chercha à concilier son intérêt particulier avec l’intérêt public, à les confondre en quelque sorte pour en tirer du même coup profit, honneur, popularité.
On a un tableau ironique comme en aurait pu tracer un Philippe de Commynes, et il le termine par ces considérations si dignes de lui, de l’homme resté, en tout temps, royal : Je reconnus en cette occasion que tout parti composé de plusieurs corps qui n’ont aucune liaison que celle que leur donne la légèreté de leurs esprits…, n’a pas grande subsistance ; que ce qui ne se maintient que par une autorité précaire n’est pas de grande durée ; que ceux qui combattent contre une puissance légitime sont à demi défaits par leur imagination ; que les pensées qui leur viennent, qu’ils ne sont pas seulement exposés au hasard de perdre la vie par les armes, mais, qui plus est, par les voies de la justice s’ils sont pris, leur représentant des bourreaux au même temps qu’ils affrontent les ennemis, rendent la partie fort inégale, y ayant peu de courages assez serrés pour passer par-dessus ces considérations avec autant de résolution que s’ils ne les connaissaient pas. […] La rébellion est manifeste : le roi en personne s’y porte, plein de courage ; mais Luynes sait mal lui préparer le terrain et lui ménager les occasions.
Brunetière donnant l’occasion de clarifier quelques notions : « Il faut bien admettre que, ainsi des mœurs et des modes, les formes poétiques se développent et meurent, qu’elles évoluent d’une liberté initiale à un dessèchement, puis à une inutile virtuosité ; et qu’alors elles disparaissent devant l’effort des nouveaux lettrés préoccupés, ceux-ci, d’une pensée plus complexe, par conséquent plus difficile à rendre au moyen de formules d’avance circonscrites et fermées. […] Nous considérons les strophes incluses en ce volume et dans nos autres livres comme des agencements, utiles momentanément, rendus stricts pour cette seule occasion.
Et, il y a trois ans, lors de la reprise des Effrontés, il refusa de céder à ceux qui le priaient de permettre qu’on reprît le Fils de Giboyer, afin de ne pas réveiller des ressentiments assoupis et de ne pas soulever, à l’occasion d’une de ses œuvres, des polémiques irritantes sur la question religieuse. […] Un vœu se présente naturellement à bien des gens en face de ce cercueil : demander que les obsèques d’Émile Augier, le plus grand dignitaire de la Légion d’honneur que comptent les lettres françaises, soient faites aux frais de l’État et deviennent l’occasion d’un deuil national.
Le noir se gausse, à l’occasion, des mômeries des hypocrites (V. […] Il ne méconnaît pas le parti fructueux que tirent les marabouts et prêtres de toute sorte des sentiments religieux des naïfs… ce qui ne l’empêche pas, à l’occasion, de tomber dans leurs filets.
Personne n’eut une plus belle occasion pour faire la conquête des opinions françaises. […] À l’occasion d’une sensation naît une idée représentative, ou, en d’autres termes, un simulacre que nous prenons pour l’objet, qui, comme l’objet, nous paraît extérieur et réel, dont la naissance coïncide avec la présence d’un objet réel et extérieur.
D’ailleurs, j’avais fort étudié Rancé de longue main pour mon Port-Royal, et j’en pris occasion de dire de lui bien des choses que M. de Chateaubriand affaibli avait oubliées ou méconnues.
Décidément, ce genre de Portraits que l’occasion m’a suggéré, et dont je n’aurais pas eu l’idée probablement sans le voisinage des Revues, m’est devenu une forme commode, suffisamment consistante et qui prête à une infinité d’aperçus de littérature et de morale : celle-ci empiète naturellement avec les années, et la littérature, par moments, n’est plus qu’un prétexte.
Cet hiver de retraite d’Émilie, pendant la maladie du général, était une trop belle occasion pour que Dampré la manquât.
Je l’ai jeté, exprès dans un commandement isolé et en chef, car je ne crois pas au proverbe que pour savoir commander il faut savoir obéir. » La campagne de Prusse donna au prince Jérôme une occasion de prouver la bonté naturelle de son cœur.
Je ne sépare pas le discours de tous les actes qui l’ont précédé, du rôle actif, bienveillant, vigilant, que M. de Persigny n’a cessé de remplir depuis des années dans le département de la Loire, dans ce vieux pays du Forez qui est le sien et où il s’est acquis une popularité, une amitié de toutes les classes, qui ne cherche que les occasions de se manifester.
S’il est une passion destructive du bonheur et de l’existence des pays libres, c’est la vengeance ; l’enthousiasme qu’inspire la liberté, l’ambition qu’elle excite, met les hommes dans un plus grand mouvement, fait naître plus d’occasions d’être opposés les uns aux autres.
. — Constructions insolites et néologismes J’ai eu déjà plusieurs fois occasion de parler d’une des causes les plus actives du mauvais style, l’ignorance de la langue.
J’aurais mieux aimé que ce fût Péché mortel ou Amour d’automne qui me fournît l’occasion de vous parler un peu de ce sincère et cordial écrivain.
Mais, cela dit, il me sera peut-être permis, à l’occasion d’un événement récent, de hasarder une remarque fort simple.
Car enfin il est difficile de croire que cet esprit si complexe, si délicat et généreux à quelques égards, ait été, en cette occasion, purement et simplement abominable.
Maeterlinck lui-même au sujet du théâtre d’Ibsen (Figaro, 2 avril 1894), on y reconnaît « je ne sais quelle présence, quelle puissance ou quel dieu qui vit avec moi dans ma chambre… quelque chose de la vie rattachée à ses sources et à ses mystères par des liens que je n’ai l’occasion ni la force d’apercevoir tous les jours ».
Comme en cette occasion l’on buvait plus que de coutume et qu’hommes et femmes travaillaient de compagnie, la gaieté était vive, et chaque passant recevait son brocard.
Est-ce en souvenir du séjour que les Fedeli avaient fait à Paris en 1624-1625, ou à l’occasion d’un nouveau voyage de cette troupe, qu’un des organisateurs des divertissements de la Cour eut l’idée de faire danser « un ballet du roi représentant les comédiens italiens » pour lequel Bordier fît des vers 23 ?
Plus ils sont généraux, en effet, plus on a fréquemment l’occasion de les contrôler et les vérifications, en se multipliant, en prenant les formes les plus variées et les plus inattendues, finissent par ne plus laisser de place au doute.
Saint-Simon remarque, à cette occasion, que ces enfants, qui, dit-il, furent tirés du profond non-étre des doubles adultérins, furent enrichis de tous les droits des légitimes dans la société, décorés du surnom de la maison régnante, et de noms de provinces que les princes du sang même ne portaient pas97.