Jusqu’à ce que leur intelligence ait acquis un peu de force et de fécondité, permettons-leur les écarts et l’irrégularité, ou plutôt redressons les fautes quand elles se produisent, aux occasions particulières ; n’essayons pas de les prévenir par un règlement universel qui paralyserait les esprits et les empêcherait de remuer.
Je ne sais s’il y a aucun obstacle qui s’oppose autant au progrès, quand on essaye d’apprendre à penser et à écrire.
Si vous admettez ces trois propositions, qui n’ont, je crois, rien de téméraire, et si vous essayez d’en tirer les conséquences bravement, naïvement et dans un esprit d’optimisme, vous serez vous-même surpris du rêve que vous édifierez peu à peu et comme malgré vous.
On s’en aperçoit quand on essaie d’être sincère avec soi-même et de juger vraiment par soi.
D’aucuns préfèrent ses premiers vers, un peu dépourvus pourtant de la véritable angoisse humaine, aux chants plus larges, mais âpres et trop frustes, où il s’essaie à devenir le chantre de la Terre.
Mais, après avoir terminé ce premier travail, je voulus franchir les limites où il m’avait contraint de me renfermer ; je m’engageai alors librement dans les curieuses perspectives que j’avais vues s’ouvrira mes yeux, et j’essayai d’y pénétrer le plus avant qu’il me fut possible.
Et, de fait, c’est au bout de ce temps que les gouvernements peuvent se mettre à essayer quelque chose de bon.
Mais il était ami plus fidèle que courtisan habile, quand il écrivait son élégie Aux Nymphes de Vaux, en faveur de Fouquet, il implorait pour lui la clémence de Louis XIV, sachant très bien, et son élégie même en contient la preuve, qu’il avait à défendre, non, comme le croyait le public, le ministre prévaricateur, mais le galant magnifique et téméraire, qui avait osé prétendre au cœur de la maîtresse du monarque et essayé de la séduire.
Palissot a essayé de donner une suite à sa Comédie des Philosophes, en composant l’Homme dangereux.
Les Perses s’enfuirent en déroute vers leurs vaisseaux rangés sur la plage, poursuivis par les Athéniens qui essayèrent d’y mettre le feu.
J’ai aussi essayé de classer ces sources, et de les distribuer d’une manière qui en fût la critique, mais cette classification est trop imparfaite encore, — et c’est pourquoi je n’y insiste pas.
Racine d’avoir fait dire à Narcisse, dans Britannicus, que Locuste, cette fameuse empoisonneuse du tems de Neron, a fait expirer un esclave à ses yeux, pour essayer l’activité du poison qu’elle avoit preparé pour Britannicus, parce que les historiens racontent que cette épreuve fut faite sur un porc.
(Son œil essaye une larme.)
On conçoit donc que nous ayons insisté sur leur emploi, leur qualité et leur formation ; mais là encore on a essayé de travestir notre pensée.
Et qu’est ce livre de la Conformité du langage français avec le grec, sinon, sous la forme la plus innocente, car elle est la plus superficielle, la preuve, essayée vainement par un érudit, de cette origine et de cette descendance que les païens de la Renaissance ont toujours cherché à établir entre le monde moderne et l’antiquité ?
À peine l’a-t-il risquée que le railleur d’Adam en invente dix mille d’une seule fois, après le refroidissement de la terre en fusion de Buffon, d’abord essayés, puis réussis.
II D’autres qu’elle, du reste, avaient, dans ces tout derniers temps, essayé de cette espèce de littérature de terroir, qui est moins et plus que de la littérature, et qui donne l’accent le plus spontané et le plus intime, tout à la fois, des sentiments et des mœurs d’un pays, traduits dans son propre patois, s’il est assez heureux pour en avoir un encore !
Quant au fond même de la question et de savoir si la France ne produit plus que des choux et des navets et si c’est une production insuffisante, je n’essaye même pas d’en donner mon sentiment.
Enfin ceux qui sentent tout le prix des talents, et qui ont le goût des arts, voient avec intérêt, à la suite des princes, des généraux et des ministres, les noms des artistes célèbres ; de Lully, de Mansart, de Le Brun ; de ce Claude Perrault, qu’on essaya de tourner en ridicule, et qui était un grand homme ; de la Quintinie, qui commença par plaider avec éloquence, et qui finit par instruire l’Europe sur le jardinage ; de Mignard, dont ses parents voulurent faire un médecin, et dont la nature fit un peintre ; du Poussin, qui, las des intrigues et des petites cabales de Paris, retourna à Rome vivre tranquille et pauvre ; de Le Sueur qui mérita que l’envie allât défigurer ses tableaux ; de Sarrazin, qui, comme Michel-Ange, fut à la fois sculpteur et peintre, et eut la gloire de créer les deux Marsis et Girardon ; de Varin, qui perfectionna en homme de génie l’art des médailles ; enfin du célèbre et immortel Callot, qui eut l’audace, quoique noble, de préférer l’art de graver, à l’oisiveté d’un gentilhomme, et qui imprima à tous ses ouvrages le caractère de l’imagination et du talent.
Nous avons essayé de rendre manifeste, par un type présent et familier pour nous, ce génie du poëte thébain si difficile à expliquer et à traduire : ajoutons-y quelques souvenirs de l’antiquité sur sa vie.
Vainement Thermette essaye de résister et implore le secours de son père, Toine. […] Et Gaston essayera de toucher Nelly, et Lucette d’enflammer Ernestin. […] — Je te battrai. — Essaye ! […] Voilà seize années de cela ; elle s’est refait une vie à Vienne ; et jamais elle n’a revu ni essayé de revoir ses enfants. […] Songez que, si ces empiétements n’étaient jamais essayés, le théâtre ne bougerait pas, n’aurait pas bougé depuis deux siècles.
Plusieurs fois, solitude ou lassitude, elle essayera de lui faire une carrière au dehors. […] Il essaie de la composition musicale, dont il ne sait rien, et de la littérature, où il s’ignore encore au point d’imiter Marivaux. […] Théorie de son mal En quoi ce caractère participe-t-il du mal que nous avons essayé de décrire ? […] Nous avons essayé de le peindre. […] Il le fait se mettre en route par une supercherie et essaye de la violenter dans un hôtel.
L’âme du poète des Nuits est reliée par des fils, si nombreux et si forts à l’âme des générations qui eurent vingt ans entre 1850 et 1870, qu’il serait vain d’essayer de les séparer. […] Non, je ne guérirai pas, non, je n’essaierai pas de vivre, et j’aime mieux cela, et mourir en t’aimant vaut mieux que de vivre. […] J’essayais, je le tentais du moins… » À présent qu’il l’a revue, c’est impossible ; il aime mieux sa souffrance que la vie17. […] Octobre les rapprocha, et ils se remirent à essayer de croire, à s’efforcer d’avoir foi l’un dans l’autre et dans la vertu purifiante de l’amour. […] Tu as dit que oui et j’essaie de le croire.
Leslie et d’autres encore ont essayé de traduire, à l’aide du pinceau, l’effet dramatique de quelques scènes de notre poète. […] C’est essayer l’ennui qui résulte des idées qui passent par la cervelle d’un franc marquis. […] Delaunay, qui porte dans les personnages qu’il essaye toute la maturité d’un talent plein d’expérience et consommé, a conservé la vivacité et la grâce d’un jeune poulain échappé. […] Tout cela est fort bien raisonné ; le malheur est que l’interprétation conseillée par notre confrère a déjà été essayée, et sans ombre de succès. […] Mais, si c’est un comédien supérieur, il essaye de prendre dans l’idée de Molière ce qui va le mieux à son tempérament et à sa prestance, à sa nature, en un mot ; c’est cela qu’il tire au premier plan.
Et quant à l’argent, essayez de vous asseoir dessus, il vous l’ôtera de dessous vous. […] Elle essaya de calmer son mari, mais il n’écoutait plus rien. […] Quand, quelques jours après, Lavretzky vint le chercher en calèche, il essaya de se dire malade. […] La jeune fille tressaillit et essaya de pénétrer l’obscurité. […] Elle essaya de se lever, mais ce fut en vain, et elle se couvrit le visage de ses mains.
Il s’agit là, non pas de déduction, mais d’induction, d’une quantité de petits faits à ramasser et à scruter, d’une série d’hypothèses à essayer et à vérifier. […] À démonter minutieusement la facture de cette œuvre et d’autres semblables, ne s’est-il pas dit un jour : « Si j’essayais pourtant ? […] Il en causait volontiers, mais se refusait à la communiquer : « Je me suis essayé au roman », me disait-il, « j’y ai renoncé. […] C’est donc autant de tableaux objectifs et visuels qu’il essaie de peindre. […] Il le sait, bien qu’il essaie de s’étourdir.
Pictet, essaya de le résumer ainsi : « L’auteur commence par rechercher l’origine et la source du beau. […] J’ai essayé de prouver qu’il n’y avait ni plagiat ni servilité à modeler son œuvre sur une forme connue. […] sors donc de tes langes, brise tes liens, essaye tes forces ! […] Il a fait, pour cette période historique, ce qu’un autre grand travailleur moins complet, Alexis Monteil, avait essayé de faire pour la France du passé. […] Il disait pourtant qu’elles lui avaient appris immensément, en ce sens qu’il y avait essayé toutes les manières dont il ne faut pas se servir.
En même temps qu’il s’informait des finances, il essaya d’entreprendre la guerre avec le géneral Foy, surtout avec Jomini, qui était alors à Paris, et qu’il vit beaucoup. […] Tandis que des hommes de l’opposition, en cela peu politiques (Benjamin Constant, par exemple), voulaient essayer, à la discussion, de faire réduire les services publics, M. […] Le détail de ces journées, leur lendemain, et la carrière aussitôt commençante de l’homme de gouvernement, ne nous concernent plus ici, et sortent de notre portée dans cette simple esquisse littéraire que nous essayons. […] Nous pourrions, en d’autre temps, essayer d’entrer dans ces aperçus, emprunter à la parole même de l’auteur quelques-uns des développements dont elle est fertile, ou même chercher à obtenir de sa faveur quelque fragment de l’histoire de Florence ; mais l’attente universelle est ailleurs en ce moment, et c’est une autre pièce que le parterre assemblé réclame déjà à grands cris de toutes parts.
Des hommes de talent au xviiie siècle, Parini, Alfieri et Monti, essayent un retour généreux et sévère ; mais la révolution française interrompt et contrarie les efforts ; l’invasion implante moins de gallicismes qu’on ne dit, elle nuit pourtant comme toute invasion ; il fallut que cette œuvre de Parini et d’Alfieri fût reprise par Manzoni, Leopardi et autres, et elle le fut avec un vrai succès. […] Il fit la connaissance de Niebuhr, qui l’apprécia dignement, et qui essaya même de lui faire donner un emploi par le cardinal Consalvi ; mais on n’y consentait qu’à la condition que Leopardi embrasserait la carrière ecclésiastique. Niebuhr essaya encore d’attirer son jeune ami comme professeur à l’Université de Berlin. […] Rejetés de la terre, qui n’était plus tenable, ils émigrèrent ailleurs ; ils essayèrent (c’est Leopardi qui parle) des perspectives chrétiennes et de l’autre vie, comme consolation dernière.
La plupart de ceux qui ont vainement essayé de se donner la mort, n’ont pas renouvelé leurs tentatives, parce qu’il y a dans le Suicide, comme dans tous les actes désordonnés de la volonté, une certaine folie, qui s’apaise quand elle atteint de trop près à son but. […] Je vous l’avouerai, il me sembla que je n’étais préparée à rien, tant la désignation d’un jour me fit éprouver de terreur, J’essayai de la cacher, mais sans doute Feckenham s’en aperçut, car il se hâta de profiter de mon trouble pour m’offrir la vie si je voulais changer de religion. […] Il essaya de m’effrayer en me disant qu’il ne me reverrait plus, ni dans ce monde, ni dans le ciel, dont m’excluait ma croyance religieuse. — Vous me causeriez plus d’effroi que mes bourreaux, lui répondis-je, si je pouvais vous croire ; mais la religion à laquelle on immole sa vie, est toujours la vraie pour notre cœur. […] Asham revint le lendemain et nous allâmes encore une fois sur les bords de cette Tamise, l’orgueil de notre belle contrée ; j’essayai de reprendre mes sujets habituels d’entretien, je récitai quelques passages des beaux chants de l’Iliade et de Virgile, que nous avions étudiés ensemble, mais la poésie sert surtout à se pénétrer d’un noble enthousiasme pour l’existence, le mélange séducteur des pensées et des images, de la nature et de l’âme, de l’harmonie du langage et des émotions qu’il retrace, nous enivre de la puissance de sentir et d’admirer ; et ce n’était plus pour moi que ces plaisirs étaient faits !
J’ai essayé le peuplier, le pin, le bouleau : ces bois avaient un défaut ou un autre ; avec le tilleul je réussis. […] J’ai fait d’abord de la bien triste besogne, mais j’ai ensuite demandé des conseils aux menuisiers et aux charrons, essayé tous les bois du pays, et j’ai enfin réussi. […] Je l’essayai, il se tendait très suffisamment. […] si vous l’essayiez ?
On avait essayé de l’y mettre, mais par morceaux. […] ces différents travaux n’ont abouti à aucun résultat certain, même un des meilleurs, et peut-être le meilleur des critiques de Shakespeare, le poète Coleridge, qui a essayé plusieurs fois, avec une patience de Pénélope qui attend Ulysse, de reconstituer cet ordre chronologique, n’a pu nous éclairer par ce côté-là ce phénomène de production qui fut Shakespeare, dont la personnalité ne se démasqua jamais de son génie et qui est resté impénétrable pour son propre compte à travers le monde de personnages qu’il fit si merveilleusement parler ! […] C’est Hazlitt, je crois, qui prétendait qu’essayer une description de ce drame ou de son effet sur la pensée était une impertinence, une pure impertinence (mere impertinence). […] XVIII Ainsi, vous pouvez en juger par cette analyse imparfaite que je viens d’essayer de ce personnage, le Henri V est un des types les plus humains, les plus aimables dans sa beauté, les plus tempérés, du génie tout-puissant de Shakespeare, ce Michel-Ange qui était aussi un Corrège !
Dans Aimée, où il essaya de faire autre chose que de l’aventure ; dans Le Drame de la jeunesse, plus réussi, et où il révéla ce qu’il pourrait être s’il voulait énergiquement remonter vers les hautes et profondes régions du roman. — Dans Le Drame de la jeunesse, où il reprit l’idée d’Aimée (l’influence des livres et du théâtre sur la pensée et la moralité modernes, l’altération du naturel par les réminiscences littéraires, la pose, la comédie éternelle jouée entre nous et Dieu, et qui nous empêche d’avoir l’originalité même de nos vices et de nos douleurs), il poussa au comble du suraigu cette ironie15 qui est le caractère de son esprit et le symptôme de sa force, et qui pourrait faire de Paul Féval, s’il la développait dans des sujets de cœur, un romancier d’un comique amer de la plus poignante originalité. […] J’ai essayé d’indiquer ce qu’il est, en réservant ce qu’il pouvait être… En mon âme et conscience, je le crois, dénaturé, un romancier qui pourrait être grand, mais un romancier qui s’est compromis dans un genre non pas faux (entendez-moi bien !) […] Ma pieuse mère avait voué mon berceau au chef des milices célestes, au vainqueur immortel du mal… et je veux essayer d’écrire l’histoire de sa maison merveilleuse, où habite le dessein de Dieu. » Quand on parle ainsi dans une préface, on écrit l’histoire comme Dieu l’a faite, — sans la discuter ni la diminuer, et dans toute la beauté, tantôt claire et tantôt mystérieuse, de sa grandeur. […] Paul Féval a fait absolument le contraire de ce que font les philosophes, qui essaient d’aller de l’homme à Dieu et qui se cassent le cou dans ce terrible passage.
Essayons de démêler en quoi consiste une intensité croissante de joie ou de tristesse, dans les cas exceptionnels où aucun symptôme physique n’intervient. […] Ainsi, quand le muscle droit externe de l’œil droit est paralysé, le malade essaie en vain de tourner l’œil du côté droit ; pourtant les objets lui paraissent fuir à droite, et puisque l’acte de volonté n’a produit aucun effet, il faut bien, disait Helmholtz 5, que l’effort même de la volonté se soit manifesté à la conscience. — Mais on n’a pas tenu compte, répond M. […] Essayez, par exemple, de serrer le poing « de plus en plus ». […] Sans entrer dans une discussion approfondie de cette ingénieuse opération, montrons en quelques mots comment Fechner a saisi la véritable difficulté du problème, comment il a essayé de la surmonter, et où réside, selon nous, le vice de son raisonnement.
À défaut de ce honneur impossible, Mme Necker essayait quelquefois de lui indiquer d’autres sources de consolation et le souverain remède contre l’isolement du cœur ; elle lui avait fait promettre de lire l’ouvrage de son mari sur L’Importance des opinions religieuses, et elle avait, à l’occasion, sur ce sujet de christianisme et de monde invisible, des paroles amies et délicates, que Gibbon du moins ne repoussait pas. […] [NdA] Il écrivait cela à lord Sheffield dans un temps où ce dernier avait manqué sa réélection (11 mai 1784) ; Gibbon essayait, sans trop l’espérer, de le tirer à lui, et il lui disait ce mot qui était le fond de son cœur : « Si cet échec pouvait vous apprendre à rompre une bonne fois avec rois et ministres, et patriotes et partis, et Parlements, toutes sortes de gens pour lesquels vous êtes de beaucoup trop honnête, c’est pour le coup que je m’écrierais avec T… de respectable mémoire : “Bravo, mon cher !
J’aimerais la santé, la force, un enjouement naturel, les richesses, l’indépendance, et une société douce ; mais comme tous ces biens sont loin de moi, et que les autres me touchent fort peu, tous mes désirs se concentrent, et forment une humeur sombre que j’essaye d’adoucir par toute sorte de moyens. […] À lui qui vise à conquérir un nom dans les lettres et à entrer peut-être à l’Académie, il essaye de lui faire peur des gasconismes que peut contracter son style (hélas !
Quoiqu’une Revue édifiante et de salon, le Correspondant, et le petit canapé qui la compose, en fasse son affaire depuis quelque temps et poursuive sans désemparer l’entreprise de cette réputation, ils sont encore nombreux en France ceux qui ne savent pas même la première syllabe de ce nom que bien de jolies bouches, dans la bourgeoisie savante, se sont déjà essayées de leur mieux à prononcer. […] Les premiers mots qu’elle vous disait, et par lesquels elle croyait vous honorer, concernaient votre croyance et l’état de votre âme : elle essayait d’un premier grapin à jeter sur vous. — « Quand on a fait Volupté, me dit-elle la première fois que je la vis, on a une responsabilité. » Je m’inclinai en silence. — J’ai beaucoup vu, dans un voyage qu’elle fit à Paris, cette charmante Roxandre, cette amie de jeunesse de Mme Swetchine et qui était devenue la comtesse Edling : elle s’est plainte à moi bien souvent (j’en demande bien pardon à ceux qui ont écrit le contraire) d’un certain fonds de froideur ou de réserve qu’elle rencontrait désormais dans son ancienne amie et qu’elle attribuait à la différence de communion.
Celui-ci, très sincère dans ses réponses, aussi libre de préjugés que de passions, essaye pourtant de le séduire par un endroit : il voudrait le décider à se faire moine, et se met en tête de lui procurer sa charge. […] Je ne saurais dire quel effet cette idée lugubre produisit sur mon cœur : une sueur froide me couvrit le front ; je me hâtai de rentrer dans mon appartement et me jetai tout habillé sur mon lit : loin d’être disposé au sommeil, les réflexions les plus accablantes se succédaient en moi jusqu’à m’effrayer, et je ne fus délivré de mon angoisse que lorsque mon domestique entra dans ma chambre. » Et désormais, chaque fois que, lui montrant sa charge commode en perspective, dom Effinger essayait de le ramener à l’idée de vie claustrale et de vœux, « l’image de ces moines, qui avaient consumé leur inutile existence à user avec leurs sandales et les manches de leurs robes les pierres de ce cloître, se dressait devant son imagination effrayée. » Sa passion pour la jeune personne qu’il espérait toujours revoir ne laissait pas d’être aussi un préservatif.
J’essaye toujours, quand j’ai à tracer un portrait de femme, de me la définir par ses traits principaux et par ce qui la caractérise entre toutes. […] En vain elle essayait d’apprivoiser Alfieri avec le monde : il a consacré dans ses Mémoires sa répulsion invincible.
Dominique, à la veille de quitter les Trembles et se sentant arraché lui-même du lieu où il a pris racine et où il a mis tout son cœur, avait mêlé de ses sentiments à ceux du héros carthaginois, et il avait écrit cette composition scolaire les yeux tout baignés de larmes ; la nature lui parlait plus haut qu’Annibal en ce moment et par cette belle après-midi d’automne, où il essayait de le mettre en scène et de le traduire : « La pierre qui me servait de pupitre était tiède ; des lézards s’y promenaient à côté de ma main sous un soleil doux. […] Dominique qui, de son côté, essaye de tout pour se guérir, qui s’est jeté dans une vie intellectuelle forcée et qui a complètement cessé de la voir, visitant un jour un Salon d’exposition, s’arrête tout étonné devant une figure de femme, signée d’un illustre pinceau, et tout effrayante de réalité et de tristesse : il y peut lire dans un reflet étrange, dans un regard foudroyant d’éclat, l’aveu d’une âme qui souffre et qui aime.
Rodrigue, après les premiers mots de compliment à son père, essaye de se lamenter sur son amour, sur la perte de son bonheur. […] Viguier a fait plus : dans un travail comparatif d’une exquise finesse, et qui suppose la connaissance la plus délicate des deux idiomes, il a essayé de nous faire pénétrer dans le mystère de la végétation et de la transfusion de la sève ; il a étudié et injecté à l’origine jusqu’aux moindres fibres et aux moindres vaisseaux capillaires.
Une mère, pour obtenir la grâce de son fils compromis par un duel, s’était jetée aux pieds de Mme Du Barry et avait été repoussée ; alors elle recourut en second à la Dauphine ; et comme on essayait de lui faire un tort de sa première démarche : « Mais si j’étais mère, s’écria Marie-Antoinette, pour sauver mon fils, je me jetterais aux genoux de Zamore. » C’était le petit nègre de Mme Du Barry. […] Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que je m’entendrai bien avec elle comme je m’entends avec Provence. » La Dauphine essaye donc de se faire une petite société gaie et jeune dans ce vaste ennui de Versailles ; elle se montre presque bourgeoise, ou du moins très naturelle dans les premières combinaisons qu’elle met en œuvre : « J’ai imaginé avec les femmes de mes deux beaux-frères de faire table commune, quand nous ne mangeons pas en public ; j’en ai fait la proposition à M. le Dauphin qui a trouvé la chose à son gré, et ainsi nous sommes toujours six à table au dîner et au souper.
Vainement il essaye de fonder le club des impartiaux sur la fin de 80 et en janvier 90 ; puis la société monarchique, qui succède (mais pas immédiatement) à la tentative avortée du club des impartiaux et qui n’eut jamais que deux séances. […] Il avait, dès 1788, des prévisions sinistres : il en faisait part à Malouet, qu’il essayait d’effrayer et qu’il s’efforçait de prémunir.
Parfois l’amant qui survit (car c’est d’amour que, se composent nécessairement ces trésors cachés), l’amant qui survit se consacre à un souvenir fidèle, et s’essaie dans les pleurs, par un retour circonstancié, ou en s’aidant de l’harmonie de l’art, à transmettre ce souvenir, à l’éterniser. […] As-tu jamais essayé dans ton enfance de replacer ton pied précisément dans l’empreinte qu’il venait de laisser sur la terre ?
J’ai essayé quelquefois de me figurer ce que serait un cardinal de Richelieu restreint par la destinée à la vie domestique : quel méchant voisin, ou, pour parler bien vulgairement, quel mauvais coucheur cela ferait ! […] Tantôt c’est un traité de métaphysique qu’elle analyse, tantôt c’est Delolme en douze pages (ce qui devient un peu long) ; tantôt c’est une élégie en prose qu’elle essaie.
Un jour il prit la plume, et de son style de poète il essaya de faire passer son enthousiasme dans l’âme du jeune Louis XIII. […] Il ne put tenir Sancerre contre le prince de Condé, puis essaya de soulever la Normandie, et fut tué au bourg des Tourailles (7 oct. 1621) par le seigneur du lieu, Claude Turgot.Éditions :les Tragédies, Rouen, in-8, s. d. (1601) ; Rouen, 1604 ; réimprimées par M.
La forme antique, qui lui plaît et qu’il essaie d’imiter ; c’est une forme révélatrice d’un caractère antique, de la gravité simple et de la sublimité habituelle. […] Dès le début de son livre, avant la naissance des sociétés, il essaie de se représenter l’homme de la nature.
C’est tout l’opposé de l’« impressionnisme » dans le style, que j’essayais dernièrement de définir55. […] Marin échoue… Marin et Buré essayent alors, pour vaincre le grand berger, de tuer son bouc favori, Noiraud.
J’ai essayé de montrer, à l’occasion de Stendhal, de Tourguéniev et d’Amiel, quelques-unes des fatales conséquences de la vie cosmopolite. […] Sauf erreur, l’Hamlet moderne n’essayerait même pas de tuer son beau-père — surtout quand ce beau-père est le plus charmant des assassins, au point qu’on voudrait trouver, pour le lui appliquer, un mot plus doux.
Danaos retourne en hâte vers la ville, pour y chercher du secours : ses filles essayent de le retenir : « Père ! […] Un instant, il essaye d’effrayer le roi, en le menaçant de la guerre ; cette fière réponse le renvoie, tête basse, vers sa barque. — « La Cité a décidé, par son suffrage unanime, que ces jeunes filles ne seraient ni livrées contre leur gré, ni enlevées par la violence.
Napoléon, par des lettres vigoureuses, où il concentre les hautes maximes de sa politique, essaie de remonter cette âme débonnaire et médiocrement royale de son frère, et de lui inoculer ce qui ne s’apprend pas. […] [NdA] Mme la comtesse Dupont, veuve du général, a voulu contester l’exactitude de ces faits ; M. le maréchal Dode, je ne sais pourquoi, l’a essayé également.
Propre aux commerces les plus délicats, quoique les délices des savants ; modeste dans ses discours, simple dans ses actions, la supériorité de son mérite se montre, mais il ne la fait jamais sentir… Nous retrouvons ici cette langue excellente et modérée que j’ai déjà essayé de caractériser plus d’une fois, la langue des commencements du xviiie siècle, remarquable surtout par le tour, par la justesse et la netteté, la langue d’après Mme de Maintenon, et que toute femme d’esprit saura désormais écrire, celle des Caylus, des Staal et des Aïssé. […] Il avait essayé depuis quelque temps de se pousser du côté de la duchesse de Bouillon sans y réussir.
Il essaie, en cette circonstance désastreuse, de relever, de restaurer dans toute sa pureté cet idéal, si compromis, du roi constitutionnel inviolable et impeccable, que l’impétuosité de l’esprit français n’a jamais pu accepter ni se figurer, mais qu’il était honorable de lui offrir. Sur ce roi à demi déchu et si humilié, il essaie de jeter le manteau protecteur de la théorie et de la loi, et il le fit avec une largeur, une dignité, une chaleur de mouvement qui arracha des applaudissements presque unanimes.
Le Chesterfield que nous aimons surtout à étudier est donc l’homme d’esprit et d’expérience qui n’a passé par les affaires et n’a essayé tous les rôles de la vie politique et publique que pour en savoir les moindres ressorts, et nous en dire le dernier mot ; c’est celui qui, dès sa jeunesse, fut l’ami de Pope et de Bolingbroke, l’introducteur en Angleterre de Montesquieu et de Voltaire, le correspondant de Fontenelle et de Mme de Tencin, celui que l’Académie des inscriptions adopta parmi ses membres, qui unissait l’esprit des deux nations, et qui, dans plus d’un essai spirituel, mais particulièrement dans ses Lettres à son fils, se montre à nous moraliste aimable autant que consommé, et l’un des maîtres de la vie. […] Le petit Stanhope n’a pas encore huit ans, que son père lui dresse une petite rhétorique à sa portée, et essaie de lui insinuer le bon langage, la distinction dans la manière de s’exprimer.
Pendant près de cinq ans le gouvernement lutta entre les deux partis extrêmes, et essaya avec plus ou moins d’habileté d’une voie moyenne qui n’aboutit point. […] C’est que, répondit-il, je ne sais pas trop comment vous expliquer cela ; je voudrais vous faire voir l’ensemble tout d’un coup ; voilà ce qui m’embarrasse ; je vais pourtant essayer.
Ninon essaie de le consoler par une lettre sentie et sensée qu’elle ne peut s’empêcher de terminer par ces mots : « Si l’on pouvait penser comme Mme de Chevreuse, qui croyait en mourant qu’elle allait causer avec tous ses amis en l’autre monde, il serait doux de le penser. » En parcourant ces pages, on se prend à désirer entre ces deux vieillards aimables un ressort, un mobile de plus, ne fût-ce qu’une illusion. […] Mme de La Fayette avait essayé à un moment ce rôle qu’avait eu précédemment Mme de Sablé, « à laquelle, dit Gourville, tous les jeunes gens avaient accoutumé de rendre de grands devoirs, parce qu’après les avoir un peu façonnés, ce leur était un titre pour entrer dans le monde ».
Cette série de bonnes fortunes racontées sur le même ton, et où l’inconstance essaie parfois à faux des notes de la sensibilité, finit par ennuyer, par dégoûter même ; le cœur en est affadi. […] Le héros de roman s’était heurté contre la réalité et s’y était brisé : il va essayer, dans la seconde partie de sa vie, d’être un héros d’histoire, mais la fortune lui en refusera l’occasion, et, en la lui refusant, elle ne sera que juste.
Durant quelque temps elle lutta encore et essaya de se maintenir à l’état littéraire ; mais, tout centre politique étant détruit dans le Midi, cette langue, la première née ou du moins la première formée des modernes, tomba décidément en déchéance et passa à l’état de patois. […] M. l’archevêque, homme d’esprit, et qui comprend la race des poètes, promit d’essayer au dessert d’introduire la pièce de vers entre le fromage et le café : « Mais vous aurez un fort rival dans le café !
Ainsi comblé des honneurs et des avantages de sa profession, on ne voit pas qu’Amyot d’ailleurs ait été aucunement ambitieux en politique : ce n’était pas un de ces précepteurs comme le cardinal de Fleury, qui essaient de s’insinuer dans les grandes affaires et de dominer à jamais l’esprit de ceux qu’ils ont façonnés. […] Il est difficile d’essayer un jugement sur les ouvrages d’Amyot et de les apprécier au vrai sans avoir à la fois sous les yeux les textes et les traductions : mais non, prenons celles-ci, comme on l’a fait presque toujours, comme des écrits originaux d’un style coulant, vif, abondant, familier et naïf, qui se font lire comme s’ils sortaient d’une seule et unique veine.
Né en octobre 1614, d’une famille illustre, destiné malgré lui à l’Église avec « l’âme peut-être la moins ecclésiastique qui fût dans l’univers », il essaya de se tirer de sa profession par des duels, par des aventures galantes ; mais l’opiniâtreté de sa famille et son étoile empêchèrent ces premiers éclats de produire leur effet et de le rejeter dans la vie laïque. […] J’ai voulu glisser cette réserve parce que j’admire toujours à quel point les natures étroites et négatives sont empressées de dire à tout génie supérieur : « Tu n’as fait que ceci dans ta vie jusqu’à présent ; la fortune t’a empêché de t’essayer dans une plus large et plus ouverte carrière, donc tu n’aurais pu faire autre chose. » Ces gens-là ont besoin, de temps en temps, de recevoir quelques démentis comme celui que leur donne, par exemple, un Dumouriez aux défilés de l’Argonne.
Et d’ailleurs, si Mme de Motteville, se tenant à son rôle de femme, ne disant que ce qu’elle a appris par elle-même ou de bonne source, n’essaye pas de pénétrer les secrets du cabinet (dont elle devine pourtant très bien quelques-uns), elle nous peint au naturel l’esprit général des situations et le caractère moral des personnages : c’est ce côté durable que le temps a dégagé en elle, et qui la place désormais à un rang si distingué et si bien établi. […] Plusieurs de ces disgraciés de Mazarin étaient des amis de Mme de Motteville ; elle ne les abandonne pas au moment où ils tombent ; elle les visite, les console, et essaye même, dans quelques cas, de les défendre auprès de la reine.
Fiévée avant de l’essayer de plus près. […] Il essayait, il trouvait sur la situation quantité de mot fins, épigrammatiques, de ces définitions commodes et vives qui circulaient et qu’on répétait ensuite, qu’il répétait lui-même.
Il énumère tel assemblage fortuit de traits, telles voix, telles mains, tel port, tel regard, tel tic personnel ; sans essayer de rendre logique ou d’expliquer ce signalement : il place son personnage dans un milieu décrit, le lance dans une aventure quelconque et ses particularités morales viennent accentuer peu à peu sa délinéation physique. […] Mais si je veux essayer de parler, ça ne va plus du tout.
Ceux transcrits au cours des années 1911 et 1912 ont été traduits par Samako Niembélé, un interprète intelligent, parlant assez correctement le français et je pourrais dire qu’ils sont plutôt son œuvre que la mienne, si je n’avais essayé, par quelques mots changés çà et là, de donner à son style la vivacité et l’expression qu’il ne pouvait, malgré une connaissance assez avancée de notre langue, lui communiquer autant qu’il l’aurait souhaité. […] Ces légendes essaient d’exposer — sans grande conviction, d’ailleurs — la création du monde, l’origine de certaines races ou de certains peuples, l’histoire des héros fabuleux, l’évolution de la civilisation.
Tout en prenant ses précautions contre eux, il reconnaît, par l’admiration qu’il leur a vouée, que Wolf et Strauss sont ses maîtres, Strauss, le prestidigitateur de l’érudition, l’escamoteur historique, dont le livre apoplectique veut expliquer tous les faits de l’Évangile par des mythes purs, — comme on avait, avant lui, essayé de les élucider avec des explications naturelles. […] Seulement il faut bien essayer de justifier n’importe comment ce qu’on voudrait faire accepter à l’opinion Les moyens employés à cette fin par M.
On se rappelle à Paris la malencontreuse journée où il essaya de répondre à Lamartine au moment de la grande défection de celui-ci : c’était, nous assuraient les témoins, un singulier et triste spectacle que, dans une situation où pourtant il y avait, rien qu’avec du bon sens, tant et de si bonnes choses à dire, de voir un orateur aussi habile, une langue aussi dorée et aussi fine que l’est Villemain, balbutier, chercher ses mots et ses raisons ; on aurait cru qu’il n’osait frapper par un reste de respect pour le génie littéraire ; que l’ombre de ce génie, un je ne sais quoi, le fantôme d’Elvire debout aux côtés du poëte et invisible pour d’autres que pour l’adversaire, fascinait son œil et enchaînait son bras.
Je ne connais à Bossuet orateur que deux manières : celle de Metz où il s’essaye, celle de Paris où il excelle.
Dans notre siècle positif, et avec nos habitudes, si excellentes d’ailleurs, de bon ordre administratif et de contrôle constitutionnel, on n’est guère disposé à rien essayer, à rien proposer qu’après des espèces de plans et de devis parfaitement rigoureux en apparence, et que la pratique ne laisse pas de déjouer souvent.
Avant de s’ajuster exactement aux différentes espèces d’idées, le langage est jeté à l’entour avec une ampleur qui lui donne l’aisance et la grâce ; mais quand le siècle d’analyse a passé sur la langue et l’a travaillée à son usage, on ne peut plus qu’admirer et regretter ce charme à jamais évanoui du grand âge littéraire ; on essayerait en vain d’y revenir à force d’art ; et la critique, qui sent tout ce qu’il a d’exquis, est dans l’impuissance de le définir sans l’altérer.
L’onction, la foi manquaient à ses paroles, quand il essayait de caractériser ces poésies aimables, peu s’en faut qu’il n’ait dit légères.
C’est par de la distraction qu’il faut d’abord essayer d’affaiblir une grande passion ; il ne faut pas commencer la lutte par un combat corps à corps, et avant de se hasarder à vivre seul, il faut avoir déjà agi sur soi-même.
Essayez de songer à Talma et à Rachel, de vous les figurer en dehors des rôles que nous savons qu’ils ont joués d’une certaine façon : vous y aurez beaucoup de peine, et nos petits-enfants en auront plus encore.
Et le triste de l’affaire, c’est qu’on est beaucoup plus intolérant pour défendre les opinions que l’on a héritées ou que l’on accepte comme le mot d’ordre d’un parti que pour soutenir celles qu’on a essayé de se faire tout seul : car alors on sait par expérience ce qui s’y mêle d’incertitude… Ah !
Lorsqu’on essaiera de se former l’idée la plus complette de ce qu’on nomme l’Esprit, cette idée rassemblera nécessairement la lumiere qui éclaire, la justesse qui dirige, & la raison qui compare, juge & choisit… « Je ne peux ni ne dois vous cacher, que les mœurs de nos jours ont assez dégénéré de l’ancienne candeur de cette Chevalerie, pour que la fausseté, la perfidie même, déguisées sous le nom de finesse, ne soient presque plus régardées que comme l’art de se conduire.
J’essaye de la réaliser.
L’envie de parvenir & d’être connu, lui fit essayer de plusieurs états.
C’est cette critique que nous avons essayée.
Qu’on essaye maintenant de donner à un idolâtre quelque chose de l’ardeur de Polyeucte.
Parmi ces derniers, il nomme Stendhal. « Il écrivait mal, dit-il, et il n’aurait rien gagné à essayer de s’amender.
Cette famille s’essaya lentement à créer le génie de celui qui vient de l’anoblir, et par M.
Dans un premier chapitre, nous essayons au progrès évolutif les deux vêtements de confection dont notre entendement dispose, mécanisme et finalité 1 ; nous montrons qu’ils ne vont ni l’un ni l’autre, mais que l’un des deux pourrait être recoupé, recousu, et, sous cette nouvelle forme, aller moins mal que l’autre.
Le vertueux Dion de Syracuse, l’ami du divin Platon, avait délivré sa patrie de la tyrannie d’un monstre ; il n’en fut pas moins assassiné pour avoir essayé de rétablir l’aristocratie.
Essayez de faire la description d’une montagne de manière à la faire reconnaître : quand vous aurez parlé de la base, des flancs et du sommet, vous aurez tout dit ; mais que de variété dans ces formes bombées, arrondies, allongées, aplaties, cavées, etc. ! […] Son livre, et en général tous ses ouvrages depuis les Études jusqu’aux Harmonies, sont en ce sens une espèce de compromis entre l’ancien spiritualisme chrétien et l’observation irrécusable, je dirai aussi, le culte croissant de la nature : dans ses croyances à l’immortalité, il essaye, par exemple, de donner au ciel chrétien une réalité naturelle en faisant aller les âmes dans les planètes ou dans le soleil. […] Les Jussieu cependant pour la botanique, Haller, Vicq-d’Azyr, Cabanis pour la physiologie animale, Lavoisier, Laplace, Berthollet, pour la physique et la chimie, poussaient dans des voies diverses, en savants, ce qu’il essayait d’embrasser et de deviner par un composé d’étude ingénieuse, mais partielle, et d’inductions illusoires.
Hugo ; pour essayer de s’en rendre compte, il faut rêver ce qu’il y a de plus violent en présence de ce qu’il y a de plus doux… Mais quelle était sa pensée, il eût été impossible de le deviner… La seule chose qui se dégageât clairement de son attitude et de sa physionomie, c’était une étrange indécision : il semblait près de briser ce crâne ou de baiser cette main ; sa casquette dans la main gauche, sa massue dans la main droite, ses cheveux hérissés sur sa tête farouche… » Heureusement l’évêque dormait ; le forçat Valjean emporte résolument le panier d’argenterie, et se sauve en escaladant la fenêtre avec un trésor de plus et un crime (mais un crime inutile) de moins. […] Le lendemain, quelques braves curieux essayèrent de lui parler du conventionnel. […] J’ai essayé comme un autre, dans une de ces rares occasions nées d’elles-mêmes, de la continuer en l’innocentant, en lui ôtant son venin comme à la vipère, en lui arrachant sa dent malfaisante avant de la cacher dans mon sein comme le psylle d’Égypte ; j’ai proclamé toutes ses vérités sans lui concéder ni crime ni colère.
Tout est excès, excès de grandeur ou excès de finesse, boursouflure ou subtilité ; et l’idéal que les précieux essaient de réaliser dans leur vie et dans leur extérieur, celui que tout d’abord ils imposent à la littérature, c’est l’horreur du commun, du vulgaire, en tous sens et sans exception, le culte obstiné de la rareté qui surprend. […] La longueur de tous ces romans, s’ajoutant à leur fausseté, les rend illisibles : une invention inépuisable et banale les pousse d’aventure en aventure et d’histoire en histoire, jusqu’au 10e tome ; et l’on retrouve partout cette improvisation négligée à laquelle Malherbe avait essayé d’arracher les écrivains. […] Il a, trente ou quarante ans avant Molière et Boileau, essayé de détruire la fausse littérature et de discréditer les sentiments hors nature.
Quel était ce mieux dont il eut l’honneur de donner le goût, et qu’il essaya vainement de réaliser ? […] La science les a recueillies comme des dogmes qu’elle transmet par l’enseignement public, et il ne paraît pas qu’on les ait remplacées ou qu’on puisse les remplacer par des vérités plus évidentes, ni que les réfutations qu’on a essayé d’en faire les aient affaiblies. […] Ils n’ont pas été libres de choisir ; je n’en veux pour preuve que les préfaces où ils essayent de nous donner leurs défauts pour des beautés et le faux pour le vrai.
L’esprit de réhabilitation, qui est une des justices et peut-être une des faiblesses de ce temps-ci, a essayé de relever les adversaires d’Homère du ridicule qui s’attache à leurs noms. […] Par là seulement il n’a pas péri tout entier sous le ridicule d’avoir traduit et abrégé en barbare l’Iliade d’Homère, traité de futilité la poésie tout en faisant des volumes de vers, mis en prose les vers de Mithridate, essayé de l’ode sans vers. […] Il y avait eu un temps où Fontenelle ne touchait aux grands hommes que pour les rabaisser, où, pour ruiner l’autorité, il essayait de déshonorer la gloire.
Cette scène est certainement l’une des plus musicalement belles et des plus poignantes du répertoire wagnérien ; mais, d’une difficulté extraordinaire, exigeant non seulement une absolue précision mais une intelligence musicale supérieure, elle n’avait jamais été essayée, même point aux concerts spécialement dévoués à l’exploitation des œuvres wagnériennes. […] Néanmoins, le seul fait d’avoir joué exactement ce que Wagner voulait est un titre incomparable de gloire pour un artiste, et les noms de Mmes Materna et Malten, de Schnorr, Gudchus, Scaria et de tant d’autres deviendront plus célèbres, par le seul fait que ceux qui les portaient ont préféré obéir à un maître, que ceux qui essayent de se donner un renom particulier, et suivant l’ignoble argot du cabotinage, de tirer à eux la couverture. […] Quand elle voit que Parsifal échappe à son influence, étonnée, puis saisie par une admiration douloureuse, elle essaie de le retenir.
Essayez, un moment, de vous intéresser à tout ce qui se dit et à tout ce qui se fait, agissez, en imagination, avec ceux qui agissent, sentez avec ceux qui sentent, donnez enfin à votre sympathie son plus large épanouissement : comme sous un coup de baguette magique vous verrez les objets les plus légers prendre du poids, et une coloration sévère passer sur toutes choses. […] Là paraît précisément résider, — comme nous essaierons de le montrer en détail dans la dernière partie de cette étude, — la différence essentielle entre la comédie et le drame. […] Mais nous allons essayer d’un artifice qui nous servira souvent.
A plusieurs reprises, il avait essayé par divers signes, de faire comprendre à Antiochus que le meurtrier de son frère était Cléopâtre. […] Molière la lut, essaya ; mais il finit par avouer qu’il n’y entendait rien. […] Pierre Corneille eut, en 1625, un frère, Thomas Corneille, qui voulut marcher sur ses traces et, se sentant la verve poétique, s’essaya de bonne heure au théâtre. […] A l’instigation de Boileau et de Racine, Thomas Corneille essaya de composer des opéras pour supplanter Quinault, alors fort en vogue pour ce genre de pièces. […] On l’engagea à essayer une gazette en vers.
L’argent lui vient ; il se donne pour médecin, épouse la parente d’un noble, essaye de s’insinuer dans les grandes familles. […] Il avait essayé trois fois de me faire assassiner dans le cours de la négociation ; mais naturellement nous étions amis en public, et nous échangions des saluts de la façon la plus cordiale et la plus charmante. […] Dès son entrée en scène, à dix-sept ans, accueillie avec la bonté la plus rare par une honnête famille, elle ment depuis le matin jusqu’au soir, et, par des provocations grossières, essaye d’y pêcher un mari. […] » c’est là son cri, et il y a de quoi percer les âmes sensibles. — Plus tard elle essaye de gagner sa belle-sœur en se donnant pour bonne mère. « Pourquoi m’embrassez-vous ici, maman ? […] Le mari rentre maladroitement, soufflette lord Steyne, restitue les diamants et la chasse. — Vagabonde sur le continent, elle essaye cinq ou six fois de devenir riche et de paraître honnête.
Afin de nous y reconnaître, essayons de classer les inspirations du poëte. […] Comme nous ne pouvons pas les détailler toutes, nous allons essayer du moins d’en prendre un aperçu suffisant par six morceaux de dimension considérable, où M. […] Il l’essaya avec une bonne volonté et une bonne foi admirables. […] Essayons de pénétrer plus avant dans la pensée de M. […] C’est une chose étrange que ce goût des despotes de génie pour les intérêts religieux, leur ardeur à s’en mêler, à leur prêter aide et appui, sauf à essayer de les opprimer, ou du moins de les assouplir.
Avec mon ami M. le docteur Davaine, nous avons essayé bien souvent, mais toujours sans succès, d’arriver à ce diagnostic micrographique. […] Nous avons essayé d’enlever le pancréas. […] Nous avons essayé aussi d’autres substances qui n’ont pas mieux réussi. […] J’ai essayé dans ce but d’autres injections faites dans les conduits pancréatiques avec de l’air, du sang, de la glycérine, de l’éther, etc. […] J’ai essayé aussi une injection de suif dans l’éther, afin que la graisse dissoute restât dans l’organe après l’évaporation de l’éther.
Il tient donc à Rosine ce discours : « Nous nous aimons ; venez avec moi ; nous serons malheureux ou nous nous tirerons d’affaire ensemble. » Et Rosine, vaincue, tombe dans ses bras et dit : « Essayons ! […] Mais, si j’essayais de formuler un jugement sur l’ensemble, j’en serais fort empêché. […] Quelques mois après, Germaine a reconnu qu’elle s’était trompée en suivant Henri, et a même, naïvement, essayé de se tuer. […] Essayons pourtant. […] Cependant, la dévote Caroline, à qui son digne père essaye de soutirer sa part de l’héritage de la tante (oh !
Nous avons essayé de montrer les grands et les moindres côtés de ce génie, fécond autant que déréglé, sans prétendre néanmoins juger dans son ensemble une œuvre aussi gigantesque. […] Si vous renoncez à nous émouvoir parce que vous avez renoncé à être émus vous-mêmes, essayez du moins de nous épouvanter. […] Mais pourquoi essayer de troubler M. […] Ils tentent de triompher de leurs répugnances et ils essayent de la révolte. […] Ayant qu’il eût trouvé sa véritable voie, il avait essayé de tracer quelques tableaux de fantaisie, qui ne sont pas sans mérite.
I Essayons donc de remettre devant nos yeux ce public, cet auditoire et cette scène ; tout se tient ici ; comme en toute œuvre vivante et naturelle, et s’il y eut jamais une œuvre naturelle et vivante, c’est celle-ci. […] À seize ans, guerroyer, faire des entreprises, jouter, chevaucher, assaillir des châteaux, et tous les jours essayer son armure en appertises d’armes avec quelqu’un de ses serviteurs. » Homme fait, il s’emploie au tir de l’arc, à la lutte, au saut, à la voltige. […] C’est de cette façon qu’un cuirassier ou un maçon accueille aujourd’hui et essaye un nouveau camarade. […] Cellini raconté qu’offensé, il essaya de se contenir, mais qu’il suffoquait, et que, pour ne pas mourir de ce tourment, il sauta avec son poignard sur l’homme. […] Insensés ceux qui la craignent ou essayent de la retarder, jusqu’à ce que la vieillesse ait soufflé leur lampe. — Ainsi vous pouvez vous offrir ?
Là où je verrais une contradiction et une séparation tranchée, ce serait si l’on comparait cette vie nouvelle qui s’essaie en tous sens à ce qu’étaient les vieilles femmes spirituelles du dernier grand monde avant l’ouverture du siècle et avant la renaissance de 1800, Mme Du Deffand, Mme de Créqui par exemple ; il y avait là goût parfait, jugement net, mais sécheresse ; rien au-delà. […] ) Mais elle a mieux fait que de traduire ces vers comme je viens de l’essayer ; elle a rencontré la même impression que le poète, et l’a vraiment égalé dans cette note si fidèle et si harmonieuse, trouvée à quelques jours de là : Il fait aujourd’hui un de ces jours grisâtres où la nature est silencieuse, le paysage terne, les nuages presque immobiles ; en un mot, un de ces temps modestes où l’on craint de faire du bruit, de peur de réveiller le vent ou d’amener le soleil.
Quand le soleil, sur les six heures du soir, commençait à perdre la force de ses rayons, on nous menait promener vers le champ des moissonneurs, et ma mère y venait aussi bien souvent elle-même, ayant toujours mes sœurs et quelques-unes de mes tantes avec elle… Elles s’allaient toutes reposer en quelque bel endroit d’où elles prenaient plaisir de regarder la récolte, tandis que nous autres enfants, sans avoir besoin de ce repos, nous allions nous mêler parmi les moissonneurs, et, prenant même leurs faucilles, nous essayions de couper les blés comme eux… Après la moisson, les paysans choisissaient un jour de fête pour s’assembler et faire un petit festin qu’ils appelaient l’oison de métive (c’est le mot de la province) ; à quoi ils conviaient non seulement leurs amis, mais encore leurs maîtres, qui les comblaient de joie s’ils se donnaient la peine d’y aller. […] La société française aurait eu chance de se fixer, de se consolider sur des fondements assez différents de ceux qu’elle essaya ensuite, et qui toujours lui manquèrent.
Je le vois encore, sur les derniers temps de la Restauration, avec son visage fin, amaigri, de jeune vieillard, ses longs cheveux négligés et pendants, sa taille de peuplier, avec son pas traînant et son attitude délabrée, exhalant de toute sa personne je ne sais quelle senteur de musc qui rappelait l’ancien muscadin ; cherchant dans les salons du général La Fayette (moins remplis alors qu’un ou deux ans plus tard) quelqu’un avec qui causer, et ne le trouvant pas toujours, ou faisant le soir à l’Athénée une lecture déjà cent fois redite et qu’il essayait d’animer ; écrivant pour le Courrier français des séries d’articles qu’on ne lisait plus. […] Essayez de vous faire lire à haute voix quelques-unes de ces brochures les plus vantées du Benjamin Constant de la Restauration : c’est effacé ; cela ne marque pas, ne mord pas.
Élevé dans la cabane paternelle jusqu’à l’âge de quatorze ans, allant ramasser du bois mort et faire de l’herbe pour la vache dans la mauvaise saison, ou accompagnant l’été son père dans ses tournées pédestres, le jeune Eckermann s’était d’abord essayé au dessin, pour lequel il avait des dispositions innées assez remarquables ; il n’était venu qu’ensuite à la poésie, et à une poésie toute naturelle et de circonstance. […] Gœthe a pensé à tout ; il a jugé d’un coup d’œil le jeune homme qui lui arrive ; il va l’essayer et se l’attacher comme auxiliaire : « Il ne faut pas que vous partiez si tôt, lui dit-il ; il faut que nous fassions plus ample connaissance. » Cette fois il paraît tout autre que la veille ; il a l’air vif et décidé comme un jeune homme.
Gavarni, « pendant ce séjour dans un pays pittoresque, en face des Pyrénées, essayait en tous sens son crayon : il dessinait des modes, des costumes pyrénéens, des paysages, des courses de chevaux, des descentes de diligence, etc. ; on me cite, entre autres dessins, les Contrebandiers et l’Inondation, qu’il fit imprimer à Bordeaux : sa première manière était, me dit-on, d’un soigné naïf. […] Toutes les fois qu’un homme distingué me demande un habit, c’est toujours le même que je fais. » Cet arrêt du plus compétent des juges me rappelle ce jeune homme devant une glace dans la Vie de jeune homme (n° 14 de la série), et cet habit qu’il essaye, si bien ajusté, adapté, si bien endossé, et qui coûtera si cher à l’insouciant qui en est tout fier.
Elle essaye de décrire « le charme d’une prison » où l’on est délivré de tout soin importun, de toute distraction fâcheuse, « où l’on ne doit compte qu’à son propre cœur de l’emploi de tous les moments. » Elle trouve, pour exprimer ce sentiment particulier de quiétude, des paroles qui eussent fait honneur aux anciens sages : « Rendu à soi-même, à la vérité, sans avoir d’obstacles à vaincre, de combats à soutenir, on peut, sans blesser les droits ou les affections de qui que ce soit, abandonner son âme à sa propre rectitude, retrouver son indépendance morale au sein d’une apparente captivité, et l’exercer avec une plénitude que les rapports sociaux altèrent presque toujours. » Elle se plaît à revenir sur cette idée, si chère à sa passion, qu’elle est présentement dispensée de toute lutte, à l’endroit qui lui est le plus sensible, et qu’elle peut s’abandonner sans scrupule et sans danger à une effusion innocente. […] C’est ce que j’ai essayé, et ce qui explique mon insistance.
Villemain dans les années qui ont suivi : aujourd’hui on essaye de faire un pas de plus et, toutes les fois qu’on le peut, d’interroger directement, d’examiner l’individu-talent dans son éducation, dans sa culture, dans sa vie, dans ses origines. […] Il écrivait dès ce temps-là dans la Revue indépendante, dans la Revue des Deux Mondes, le National, la Liberté de penser… Vers, prose, littérature, philosophie, il s’essayait en tous sens, et plus d’un de ses collègues de la vieille roche s’effrayait des nouveautés d’aperçus ou de sujets qu’il introduisait dans l’enseignement normal.
Léon Feugère, qui s’est appliqué utilement au xvie siècle pour des ouvrages de prose, a essayé de remettre à flot un de ces poètes inconnus qui n’avait été imprimé qu’une seule fois en 1590, au plus fort des agitations de la Ligue (c’était jouer de malheur), et qui a nom Pierre Poupo. […] Lorsqu’on étudie le xvie siècle français au point de vue de la poésie, on est frappé de voir comme il se coupe exactement en deux, et comment, après une première moitié, où s’essaye une renaissance encore incomplète et timide, il vient un jour et une heure où elle éclate et aspire à son plein et entier développement.
Par malheur, Saint-Martin lui-même, ce réservoir immense d’onction et d’amour, n’avait qu’un instrument incomplet pour se répandre ; le peu de poésie qu’il a essayée, et dont nous venons de donner un échantillon, est à peine tolérable ; bien plus, il n’eut jamais l’intention d’être pleinement compris. […] Dans le peu que nous avons essayé d’en dire, relativement aux années antérieures, on trouvera que nous avons été bien sobre et bien vague ; mais nous croyons n’avoir rien présenté sous un faux jour.
Tout le monde pourtant n’a pas pensé ainsi : on a essayé de refaire le Lépreux. […] J’étais si persuadé de ce système consolant pour les prosateurs, que j’essayai un jour d’écrire des vers avec la main gauche, dans l’espoir d’y trouver cet heureux mécanisme ; mais ma main gauche ne fut pas plus heureuse que la droite, et je fus convaincu à jamais que je ne suis pas une filière à vers.
L’épisode le plus mémorable de sa vie fut sans contredit son voyage au Brésil : las du ménage et du petit magasin où il avait essayé de se confiner, le voilà tout d’un coup dans la baie de Rio-Janeiro. […] Le vicomte de Launay a de telles façons délicates d’injurier, qu’on essayerait vainement de les égaler par la louange et qu’on ne peut les rendre à la belle muse qu’en se taisant. — (Je me suis dédit depuis de ce ferme propos, et j’ai parlé de Mme de Girardin dans les Causeries du Lundi avec bien du plaisir.)
Béranger d’abord ne se croyait pas fait pour la chanson ; il cherchait la grande poésie dans les genres réputés nobles ; s’il s’essayait dans le refrain, c’était sans but et par délassement. […] Ampère, dans une petite composition à part, non encore publiée, mais que plusieurs amis ont entendue, a essayé d’en recomposer une scène entière, un coin de tableau, au moment de l’incendie de Trèves par les Francs.
Cette mesure de nouveauté et de retenue, il l’a tour à tour essayée dans la critique littéraire, et développée plus en grand dans l’histoire ; il n’a cessé de l’observer dans la pratique politique. […] Il attendait en toutes choses et s’essayait.
Chacun ouvrait un avis et essayait un conseil. […] A ce soir donc, chez ma tante. » Et elle s’échappa là-dessus, et courut à la petite porte qui donnait vers le couvent voisin, le laissant assez étonné de sa brusque sortie, et comme si, dans ce début nouveau qu’il implorait, elle essayait déjà les ruses des premières rencontres.
Pour nous, dans le petit nombre d’idées que nous essaierons d’avancer sur Corneille, nous confessons devoir beaucoup au travail de son biographe ; c’est bien souvent la lecture de son livre qui nous les a suggérées. […] Dans les diverses pièces qu’il composa en cet espace de cinq années, Corneille s’attacha à connaître à fond les habitudes du théâtre et à consulter le goût du public ; nous n’essaierons pas de le suivre dans ces tâtonnements.