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672. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

S’ils vous avaient nié la puissance de fabriquer des œuvres d’art ou de comprendre les procédés d’après lesquels on les fabrique, ils eussent affirmé une vérité dont vous ne vous seriez pas offensés, parce que les affaires publiques et le commerce absorbent les trois quarts de votre journée. […] Mais les accapareurs vous ont défendu de jouir, parce que vous n’avez pas l’intelligence de la technique des arts, comme des lois et des affaires. […] J’aime mieux laisser le temps faire son affaire que de perdre le mien à vous expliquer toutes les mesquineries de ce pauvre genre. […] Mme de Mirbel est le seul artiste qui sache se tirer d’affaire dans ce difficile problème du goût et de la vérité. […] Un éclectique ignore que la première affaire d’un artiste est de substituer l’homme à la nature et de protester contre elle.

673. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — Post-scriptum » pp. 154-156

Il s’agit du garde des sceaux d’Argenson tel qu’il était en province dans sa jeunesse : Voici le vrai texte : Au reste, il était gaillard, d’une bonne santé, donnant dans les plaisirs sans crapule ni obscurité ; la meilleure compagnie de la province le recherchait ; il buvait beaucoup sans s’incommoder, avait affaire à toutes les femmes qu’il pouvait, séculières ou régulières, un peu plus de goût pour celles-ci… Il disait force bons mots à table, il était de la meilleure compagnie qu’on puisse être.

674. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre III. De la comédie grecque » pp. 113-119

C’est un écueil pour les pièces de théâtre des peuples libres, que les succès qu’on obtient, en mettant en scène des allusions aux affaires publiques.

675. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre troisième. »

Mais cela gâta son affaire.

676. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XIII »

Dans sa Philosophie de la composition, Poe ajoute textuellement ces paroles : « Le fait est que l’originalité … n’est nullement, comme quelques-uns le supposent, une affaire d’instinct ou d’intuition.

677. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Les actionnaires ont cru pouvoir se passer du chef, et puis continuer seuls les affaires. Cela ira bien, tant que les affaires seront bonnes ; mais, les affaires devenant mauvaises, il y aura des demandes de liquidation. […] L’énorme sottise qu’il fit à son point de vue quand il prit en 1848 le prince Louis-Napoléon pour gérant de ses affaires, il la renouvellera vingt fois. […] Les orateurs de l’opposition se montraient, en ce qui concerne les affaires allemandes, plus étourdis encore que M.  […] La tentative de nous immiscer dans les affaires allemandes a été une flagrante inconséquence, et celle-ci ne doit pas être mise uniquement à la charge du gouvernement déchu ; l’opposition n’avait cessé d’y pousser depuis Sadowa.

678. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Ce n’était pas une petite affaire de transporter dans une tragédie française, sur le théâtre d’une nation noble et généreuse, le bourreau de Polyxène et le barbare assassin du vieux Priam. […] Pendant qu’il s’occupait de la cithare et du chant, son affranchi Hélius lui écrivit que les affaires de l’empire demandaient à Rome sa présence. […] En fait de tromperie, le plus ou le moins n’est pas une affaire. » Raisonnement aussi faux en littérature qu’en morale. […] Allez , dit-elle à son époux, faites les affaires du dehors, j’aurai soin de l’intérieur. […] Jamais père de famille ne fut moins regretté, et n’arrangea mieux, par sa mort, les affaires de toutes les personnes de sa maison : mais aussi, lorsqu’il reparaît, c’est un fantôme qui effraie tout le monde, c’est un vrai trouble-fête ; tout est dans là consternation.

679. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

C’est affaire aux bulletins financiers, dont l’indépendance et les tarifs sont connus. […] Celui-là ne ferait point une mauvaise besogne, ni une sotte affaire. […] Brasseur, penseur grave, qu’est resté le dernier mot en cette affaire. […] Ce n’est qu’une affaire d’intelligence ; une affaire d’âme aussi, non pas d’âme sœur de la sienne, mais d’âme qui a senti quelquefois comme la sienne. […] Beaucoup en pensent du mal ; c’est leur affaire.

680. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Cette terreur qui a gâté de fort honnêtes gens est elle-même ridicule et, pour mieux dire, il n’y a dans cette affaire qu’elle qui le soit. […] Le piquant c’est que, d’après une tradition qu’a recueillie Voltaire, Molière, qui ignorait le jargon de la chasse, aurait prié de le documenter sur cette affaire M. de Soyecourt lui-même, Il était bien certain que M. de Soyecourt ne se reconnaîtrait point. […] — C’est trop s’inquiéter des affaires des autres. […] Orgon l’a épousée pour sa beauté et elle a épousé Orgon pour son argent ; n’ayant point du reste pour personne de passion qui l’eût empêchée de conclure cette affaire. […] Cet autre, à l’inverse, est timide comme un chien battu à l’extérieur, tremblant devant ses chefs et même parmi ses égaux, toujours effacé comme s’il craignait une affaire.

681. (1930) Le roman français pp. 1-197

On conçoit alors fort bien que Zola se soit jeté, avec la violence et la décision que l’on sait, dans l’affaire Dreyfus. […] On conçoit bien alors de quel côté il se rangea dans l’affaire Dreyfus, qui divisa la France en deux camps. […] Et, en plus de Taine, de Stendhal, de l’évocation de l’affaire Chambiges, c’était aussi l’influence de Barbey qu’on sentait chez Bourget. […] C’est que, pour elles, l’amour est la grande affaire, que l’amour est par essence lyrique. […] Il y a aussi un peu de Baudelairisme dans son affaire.

682. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Ne vous ennuyez point, je reviendrai tantôt, Et je vous parlerai d’affaires importantes. […] Ayez-en donc, madame, et voyons cette affaire ; Par ce rare secret efforcez-vous de plaire ; Et sans… ARSINOÉ. […] J’ai voulu vous parler en secret d’une affaire, Et suis bien aise, ici, qu’aucun ne nous éclaire. […] Mais parlons un peu de notre affaire. […] Je ne redirai point l’affaire à mon époux : Mais je veux, en revanche, une chose de vous ; C’est de presser tout franc, et sans nulle chicane, L’union de Valère avecque Marianne.

683. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

La première lui plaisoit par sa bonté et par une certaine ingénuité à conter tout ce qu’elle avoit dans le cœur, qui ressentoit la simplicité des premiers siècles ; l’autre lui avoit été agréable par son bonheur ; car, bien qu’on lui trouvât du mérite, c’étoit une sorte de mérite si sérieux en apparence, qu’il ne sembloit pas qu’il dût plaire à une princesse aussi jeune que Madame. » A l’âge d’environ trente ans, Mme de La Fayette se trouvait donc au centre de cette politesse et de cette galanterie des plus florissantes années de Louis XIV ; elle était de toutes les parties de Madame à Fontainebleau ou à Saint-Cloud ; spectatrice plutôt qu’agissante ; n’ayant aucune part, comme elle nous dit, à sa confidence sur de certaines affaires, mais, quand elles étaient passées et un peu ébruitées, les entendant de sa bouche, les écrivant pour lui complaire : « Vous écrivez bien, lui disait Madame ; écrivez, je vous fournirai de bons mémoires. » — « C’était un ouvrage assez difficile, avoue Mme de La Fayette, que de tourner la vérité en de certains endroits d’une manière qui la fit connaître et qui ne fût pas néanmoins offensante ni désagréable à la princesse. » Un de ces endroits, entre autres, qui aiguisaient toute la délicatesse de Mme de La Fayette et qui excitaient le badinage de Madame pour la peine que l’aimable écrivain s’y donnait, devait être, j’imagine, celui-ci : « Elle (Madame) se lia avec la comtesse de Soissons… et ne pensa plus qu’à plaire au roi comme belle-sœur ; je crois qu’elle lui plut d’une autre manière, je crois aussi qu’elle pensa qu’il ne lui plaisoit que comme un beau-frère, quoiqu’il lui plût peut-être davantage ; mais enfin, comme ils étoient tous deux infiniment aimables, et tous deux nés avec des dispositions galantes, qu’ils se voyoient tous les jours au milieu des plaisirs et des divertissements, il parut aux yeux de tout le monde qu’ils avoient l’un pour l’autre cet agrément qui précède d’ordinaire les grandes passions. » Madame mourut dans les bras de Mme de La Fayette, qui ne la quitta pas à ses derniers moments. […] Même quand Mme de La Fayette n’alla plus à Versailles et n’embrassa plus en pleurant de reconnaissance les genoux du roi, même quand M. de La Rochefoucauld fut mort, elle garda son crédit, sa considération : « Jamais femme sans sortir de sa place, nous dit Mme de Sévigné, n’a fait de si bonnes affaires. » Louis XIV aima toujours en elle la favorite de Madame, un témoin de cette mort touchante et de ces belles années avec lesquelles elle restait liée dans son souvenir, n’ayant plus guère reparu à la cour depuis. […] Si elle réforma le cœur de M. de La Rochefoucauld, elle répara aussi ses affaires. […] L’auteur d’un tel écrit était, certes, un esprit capable d’affaires positives.

684. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Ne serait-ce pas que l’esprit des Romains, exclusivement absorbé jusque-là par le rude exercice de la liberté, qui est un travail, par le jeu des factions populaires, par les guerres civiles, n’avait ni le loisir ni le goût des choses d’esprit, mais qu’au moment où des hommes comme César et Auguste font taire le sénat, les tribuns, la place publique, sous leur éclatante servitude, les esprits se détendent des affaires politiques et se précipitent avec une énergie impatiente de repos dans l’occupation et dans la gloire des lettres ? […] les dons que vous m’avez faits. » Puis, après avoir fait contraster dans des vers ironiques le tracas des affaires et même de la faveur d’Auguste et de Mécène à Rome avec ce doux isolement et cette heureuse obscurité de sa métairie d’Ustica : « Ô champ ! […] Si jeune encore et si loin de la grondeuse vieillesse, ne dédaigne pas les danses et les amours ; montre-toi sans honte au champ de Mars ou dans ces promenades publiques où l’on entend, aux heures convenues, les doux chuchotements des mystérieux entretiens ; épie cet éclat de rire folâtre qui trahit l’asile où la jeune fille s’est cachée dans ses jeux, et ravis-lui, après une feinte lutte, son bracelet ou son anneau. » XXII Tout portait l’âme d’Horace, en ce temps-là, à la sérénité, à l’insouciance des affaires publiques et aux plaisirs de la ville ou des champs. […] « Jusqu’ici, écrit Auguste à Mécène dans une lettre citée par Suétone, je n’ai eu besoin de personne pour les lettres que j’écrivais à mes amis ; mais actuellement que je fléchis sous la multiplicité des affaires et sous le poids de l’âge, je désire vous enlever Horace ; qu’il vienne donc échanger votre table hospitalière et ouverte à tous, contre une table frugalement royale ; il nous aidera à écrire nos lettres. » Mécène était magnifique, Auguste économe et sobre.

685. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Ils proclamèrent la résolution d’entrer en dominateurs dans les affaires de la vieille Europe, qu’ils déclarèrent caduque avec la forfanterie de leur prétendue jeunesse. […] Monroë, un de ses flatteurs, disait pour être applaudi : « Le temps est venu où vous ne devez pas souffrir que l’Europe se mêle des affaires de l’Amérique, mais où vous devez désormais affecter votre prépondérance dans les affaires de l’Europe !  […] Mes affaires m’appelaient à Morgantown.

686. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Lorsqu’il nous représente, par exemple, son de Marsay poussé aux affaires et devenant ministre à la suite de la Révolution de 1850, nous savons très bien qu’aucun des ministres d’alors ne ressembla, même de loin, à ce dandy aux mains de femme, chantant comme Rubini. […] Hugo et ses amis seront parfaitement hors de la question s’ils crient au fanatisme parce qu’on aura critiqué Relligio et les Mages, et que les rieurs seront, en cette affaire, du même avis que les rigoristes. […] Ce n’est pas à un cours de littérature — la belle affaire !  […] Rendons-nous bien compte de la situation de l’illustre patriarche au moment où il s’occupa de ces deux affaires. […] Gaberel, renferme des preuves suffisantes et piquantes de la large part que l’influence génevoise eut dans les affaires Sirven, la Barre et Calas.

687. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De la dernière séance de l’Académie des sciences morales et politiques, et du discours de M. Mignet. » pp. 291-307

Cousin, c’est-à-dire une école qui dans ses analyses intellectuelles est restée complètement étrangère à la connaissance soit des mathématiques, soit de la physiologie, de ces sciences qu’y joignit toujours Descartes, on a affaire à quelque chose de beaucoup moins considérable. […] Car enfin elle est arrivée au pouvoir et au gouvernement des affaires à partir de 1830 ; et dès lors (je puis en parler devant M. 

688. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — I » pp. 39-56

À défaut d’affaire générale et de bataille, il y eut des escarmouches, des partis, et Villars, pratiquant plus que jamais le conseil de son cousin, fit de ces expéditions et de ces aventures, qui tournèrent bien. […] Le maréchal de Schomberg, chargé de secourir Maastricht en 1676, eut à contenir l’ardeur de Villars qui avait bien envie, à un certain moment, qu’on attaquât l’armée du prince d’Orange en train de se retirer, et qu’on engageât une affaire en tombant au moins sur l’arrière-garde.

689. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Il est manifeste qu’en les écrivant (à part un petit nombre de cas solennels qui tranchent sur le sans-gêne ordinaire), il n’avait aucune arrière-pensée de publicité non plus qu’aucune recherche d’agrément : il croyait n’écrire que pour l’ami à qui il s’adressait, sur ce qui l’occupait dans le moment, sur ses affaires, ses intérêts, ses affections. […] De bonne heure il déclare son goût pour la campagne, pour la résidence rurale et sa noble tranquillité ; il ne vient à Paris que pour affaires, à son corps défendant : il ne paraît en aucun temps avoir pris plaisir à se plonger dans le tourbillon.

690. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps. Par M. Guizot. »

Je m’étonnerais donc (si je ne le savais si absolu dans sa manière de voir) qu’aujourd’hui qu’il examine à loisir ces affaires du passé, il ne se soit point posé un seul moment cette question : Que serait-il arrivé en 1830, si dans les rangs de ce ministère Laffitte, ou à côté, il s’était trouvé à temps un homme véritable, un Casimir Perier du mouvement et d’une politique plus hardie, agressive et non plus défensive ? […] Je ne dis pas qu’on pût faire autrement, le régime et ses conditions étant donnés, avec un roi dont le mot d’ordre habituel à ses agents était : « Surtout ne me faites pas d’affaires !

691. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

C’est au sortir de là qu’Hamilcar se met à visiter sa maison qu’il a depuis si longtemps quittée, et ses magasins, ses entrepôts, ses cachettes secrètes, les caveaux où gisent accumulées des richesses de toute sorte qui nous sont énumérées avec la minutie et l’exactitude d’un inventaire : exactitude est trop peu dire, car nous avons affaire ici à un commissaire-priseur qui s’amuse, et qui, dans le caveau des pierreries, se plaira, par exemple, à nous dénombrer toutes les merveilles minéralogiques imaginables, et jusqu’à des escarboucles « formées par l’urine des lynx. » C’est passer la mesure et laisser trop voir le bout de l’oreille du dilettante mystificateur. […] Si j’avais affaire à un auteur mort, je dirais qu’il y a peut-être chez lui un défaut de l’âme ; mais comme nous connaissons tous M. 

692. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

Son sujet, dans sa simplicité même, est double : il s’agit de présenter et de fixer dans la mémoire deux suites, celle de la Religion et celle des Empires : « Et comme la Religion et le Gouvernement politique sont les deux points sur lesquels roulent les choses humaines, voir ce qui regarde ces choses renfermé dans un abrégé et en découvrir par ce moyen tout l’ordre et toute la suite, c’est comprendre dans sa pensée tout ce qu’il y a de grand parmi les hommes et tenir, pour ainsi dire, le fil de toutes les affaires de l’univers. » Jamais prétention plus haute ne fut plus magnifiquement et plus simplement exprimée : c’est celle, ni plus ni moins, d’un vicaire de Dieu dans l’histoire. […] Avec Bossuet on a affaire à un Dieu précis, le seul qui compte.

693. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

Parmi les hommes d’État qui ont paru en première ligne dans nos affaires depuis dix ans, il en est plusieurs qui se sont fait bien des titres de gravité, de vertu, d’éloquence : il en est deux que j’ai toujours involontairement rapprochés par le contraste et aussi par de certaines ressemblances dans l’effet produit. […] Sa précocité acheva de s’y développer ; sa nature offrait alors, à ce qu’il paraît, un caractère méditatif qui s’est dérobé depuis sous le positif des affaires et la bonne grâce du monde.

694. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — II »

Tout ce qu’on en voyoit au dehors inspiroit de la piété ; on admiroit la manière grave et touchante dont les louanges de Dieu y étoient chantées, la simplicité et en même temps la propreté de leur église, la modestie des domestiques, la solitude des parloirs, le peu d’empressement des religieuses à y soutenir la conversation, leur peu de curiosité pour savoir les choses du monde et même les affaires de leurs proches ; en un mot, une entière indifférence pour tout ce qui ne regardoit point Dieu. […] Plus tard, surtout quand sa tante fut abbesse, il devint à Versailles le chargé d’affaires en titre des pauvres persécutées.

695. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VIII. De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres » pp. 188-214

Ils ont fait, pour ainsi dire, une invasion dans les classes supérieures de la société, et tout ce que nous avons souffert, et tout ce que nous condamnons dans la révolution, tient à la nécessité fatale qui a fait souvent confier la direction des affaires à ces conquérants de l’ordre civil. […] Nous marcherons plus vite que nos ancêtres, parce qu’à la tête des hommes sans éducation il se trouve quelquefois des esprits remarquablement éclairés, parce que le siècle où nous vivons, la découverte de l’imprimerie, les lumières du reste de l’Europe doivent hâter les progrès de la classe nouvellement admise à la direction des affaires politiques ; mais l’on ne saurait prévoir encore par quel moyen la guerre des anciens possesseurs et des nouveaux conquérants sera terminée.

696. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Notes sur l’Ancien-Régime »

Le gruyer du seigneur juge de toutes les affaires concernant les eaux et forêts, usages, délits, pêche et chasse. […] (Affaire pendante devant le conseil d’État depuis 1727 jusqu’à 1745 et non terminée ; « la perception en a été interrompue dans ce même temps »).

697. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

Son peu de goût pour le mariage, qu’on imputait généralement à la mort affreuse de sa femme, le rendait trop compréhensible ; mais les traditions de sa famille, la mémoire de son oncle le cardinal Louis de Rohan, si fameux par l’affaire du collier et de madame de Lamothe, plus fameux par son repentir sincère et par son retour courageux à la royauté de Louis XVI, ses instincts véritablement religieux le prédisposaient ; on peut dire que le mousquetaire était né pontife. […] Quand mes œuvres parurent en livre, il contribua beaucoup à les répandre : la diversité de nos vocations nous sépara plus tard, il était entré au séminaire et moi dans le monde des affaires.

698. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Alors le discours d’affaires peut devenir une œuvre qui vaut et qui dure, même après que son utilité réelle et directe est épuisée. […] Ce procès de l’Université et des Jésuites est l’affaire capitale du siècle : trente ans après que Pasquier n’avait pu empêcher le Parlement d’appointer la cause et de laisser les Jésuites en possession indéfiniment provisoire, l’Université, au lendemain de l’entrée du roi à Paris (1594), tenta un nouvel effort : l’avocat Arnauld se fit l’interprète de ses revendications et de ses jalousies : il parla avec plus d’emportement, de grossièreté même, mais plus de lourdeur et d’emphase que Pasquier.

699. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Leurs personnes presque toujours sont plus intéressantes, plus représentatives, que leurs écrits ; et l’historien de la société a plutôt affaire à eux qu’à l’historien de la littérature. […] Si les écrivains se classaient selon l’honnêteté, il faudrait le mettre au premier rang : mais si notre affaire n’est pas de décerner des prix de vertu, nous devons nous contenter d’un rapide et respectueux salut. — À consulter : Vinet, ouvr. cité, t. 1.

700. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

* *   * Wilde fit son entrée, à l’heure dite, accompagné du Stuart Merrill, négociateur de l’affaire, et d’un ami personnel, un compatriote, ignorant notre langue, qu’il négligea de nous présenter. […] Carlyle lui-même s’y est mépris qui n’y a vu qu’une affaire d’habit et une esthétique de tailleur.

701. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame la duchesse d’Angoulême. » pp. 85-102

Elle ne craint pas d’y indiquer quelques-uns des officiers municipaux qui, étant de garde à leur tour, entraient dans les chagrins de la famille royale et les adoucissaient par leurs égards et leur sensibilité : Nous connaissions de suite à qui nous avions affaire, dit-elle, ma mère surtout, qui nous a préservés plusieurs fois de nous livrer à de faux témoignages d’intérêt… Je connais tous ceux qui s’intéressèrent à nous ; je ne les nomme pas, de peur de les compromettre dans l’état où sont les choses, mais leur souvenir est gravé dans mon cœur ; si je ne puis leur en marquer ma reconnaissance, Dieu les récompensera ; mais si un jour je puis les nommer, ils seront aimés et estimés de toutes les personnes vertueuses. […] La politique n’était point son fait, elle n’aimait point les affaires.

702. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre V : M. Cousin historien et biographe »

Belle affaire pour un homme de ma qualité ? […] Ailleurs il insiste sur cette maladie, et jure de nouveau qu’elle ne laissa « presque aucune trace. » C’est que l’affaire est grave, et que M. 

703. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

Celui-ci, homme d’État, est passionné pour le jardinage ; il donne six heures par jour aux affaires, et six heures à la culture des dahlias. […] Il y parle en maître, il a Dieu dans sa main, il foudroie son auditoire, il ne descend jamais, comme l’orateur politique, dans les détails secs et minutieux d’une affaire particulière, il ne parle que du devoir en général, de la vie humaine, des dangers du monde, de la providence de Dieu.

704. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXVIII » pp. 158-163

qu’un bon petit grain de Bourdaloue ferait bien mieux mon affaire !

705. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires sur Voltaire. et sur ses ouvrages, par Longchamp et Wagnière, ses secrétaires. »

Longchamp et Wagnière mêlant leurs impertinentes affaires à celles de leur maître, l’un regrettant les bals, la bonne chère, et ce qu’il appelle l’aurore de sa vie, l’autre sollicitant votre indignation contre les héritiers de Voltaire, qui pourtant lui sont, dit-il, aussi étrangers que le grand Turc , et tous deux vous initiant, bon gré, mal gré, aux tracasseries subalternes et au commérage ignoble de madame Denis.

706. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur. Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome II. »

Toujours fidèle à l’à-propos, M. de Ségur rappelle, au sujet de M. de Calonne, ancienne créature du duc d’Aiguillon, l’affaire La Chalotais et l’opinion publique qui en poursuivait encore les auteurs.

707. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bornier, Henri de (1825-1901) »

Voilà le gros inconvénient de notre affaire.

708. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVII. Sort des ennemis de Jésus. »

Mais l’affaire tourna au plus mal.

709. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 196-203

Un homme, continue-t-il, qui sait mêler les plaisirs & les affaires, n'en est jamais possédé ; il les quitte, il les reprend, quand bon lui semble.

710. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre deuxième. »

Il paraît bien dur de blâmer la chauve-souris de s’être tirée d’affaire par un trait d’esprit et d’habileté, qui même ne fait point de mal à son ennemie la belette ; mais La Fontaine a tort d’en tirer la conclusion qu’il en tire.

711. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Gabriel Ferry »

N’avoir pas senti cela, après avoir pris pour le multiple personnage d’un livre d’imagination un peuple pareil, un peuple de puritains à l’ouvrage, de Turn Penny capables de tout par suite d’affaires, voilà le grand tort de Gabriel Ferry.

712. (1898) Essai sur Goethe

En même temps, il continue à vivre — ce qui, pour lui, était la grosse affaire. Il mène de front les lettres, le monde, les affaires. […] Les réclamants remettent leurs intérêts entre les mains de Gœtz, et l’affaire se corse aussitôt. […] Quand le duc était absent, il le remplaçait, s’occupait pour lui des affaires, écrivait abondamment. […] Je me suis chargée de l’intérieur, toi des affaires du dehors et de l’ensemble.

713. (1914) Une année de critique

Alfred Capus, ce n’est pas seulement « une affaire de politique, mais de conduite, d’idées et de goût ». […] C’est une grande affaire que vivre, et vivre en société. […] Marcel Boulenger se mêle souvent d’affaires sérieuses, d’apparences d’affaires sérieuses : par exemple, il a écrit sur l’orthographe, cette apparence du style. Mais ces affaires sérieuses, il les traite d’une façon qui lui est particulière, et que je vais essayer d’indiquer. […] Marcel Boulenger est dans le vrai : mieux vaut cent fois ne point mêler les genres, mais, comme c’était la coutume au dix-huitième siècle, traiter à part les affaires de convenances sociales, et les affaires de l’amour.

714. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Il est donc bien vrai que les lettres ne sont plus à nous-mêmes notre première affaire ! […] Qu’elle ait tort, quelle ait raison, ce n’est point notre affaire. […] Bref, les conseils formés, il ne s’y trouve qu’un duc, un seul, qui sache rapporter une affaire. […] Il avait affaire de plus à une peste publique qui infestait la société de son temps. […] que tu me proposes là une affaire louche !

715. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

Piron, mandé pour cette débauche d’esprit devant le procureur général, était dans toutes les alarmes ; le président Bouhier le tira d’affaire. […] Le commissaire, sur ces réponses, n’a pas de peine à deviner à qui il a affaire. […] Au reste, l’envoyé de Sardaigne, que je vis aussi hier, et le général Desbrosses ensuite, m’ont dit tous deux qu’il leur avait dit beaucoup de bien de moi ; mais, outre que ces messieurs lui avaient donné le ton, c’est de cette sorte de bien qui ressemble aux saluts de protection. » Le mot est lâché : c’est, plus que tout, ce ton de protection qui choquait Piron, lequel dans toute cette affaire, on le voit, ne se montre pas si bonhomme ni si à son avantage qu’il le suppose. […] Ils connurent mal à qui ils avaient affaire ; il ne s’agissait pas ici du plus ou du moins de génie, il s’agissait de brouillerie, d’impudence, de lucre et de manège. […] Une escalade en fit l’affaire : il fut emporté, profané, ravagé, mis sens dessus dessous, à ras de terre, et ne fut plus qu’un emplacement où le conquérant fit ériger sa statue.

716. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

L’esprit pratique, comme l’esprit moral, est anglais ; à force de commercer, de travailler et de se gouverner, ce peuple a pris le goût et le talent des affaires ; c’est pourquoi ils nous regardent comme des enfants et des fous. […] Plus d’une fois, il est vrai, nos écrivains ont peint des avares, des gens d’affaires et des boutiquiers ; Balzac en est rempli. […] Il pousse plus audacieusement ses affaires et se ruine ; il va se tuer. […] Lorsqu’à cinq heures le négociant et l’employé quittent leur bureau et leurs affaires, ils retournent au plus vite dans le joli cottage où toute la journée leurs enfants ont joué sur la pelouse. […] La politique, les affaires et la religion, comme trois puissantes machines, ont formé, par-dessus l’homme ancien, un homme nouveau.

717. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

— Le dieu qui, avant ce jour, ne m’a pas permis de te parler196. » Voici maintenant deux passages plus explicites, tirés de l’Apologie ; le premier surtout est d’une remarquable précision ; il semble que Platon ait voulu donner là, pour n’avoir plus à y revenir, la formule authentique et rigoureusement exacte du phénomène dont il ne parle ailleurs qu’en termes abrégés : « Ce qui (m’a empêché de m’occuper des affaires publiques), ô Athéniens, c’est cette chose dont vous m’avez si souvent entendu parler, ce phénomène divin et démonique que Mélétus, pour plaisanter, a inscrit dans l’accusation Il a commencé pour moi quand j’étais encore enfant ; c’est une voix qui survient, toujours pour me détourner de ce que j’ai dessein de faire, car jamais elle ne m’exhorte (à rien entreprendre). Voilà ce qui s’oppose à mon intervention dans les affaires publiques197. » « Cette prophétie du divin qui m’est habituelle a été fréquente dans tout le cours de ma vie, et dans les moindres occasions elle n’a jamais manqué de me détourner de ce que j’allais faire de mal ; or aujourd’hui, alors qu’il m’arrive ce qu’on pourrait prendre… pour le plus grand des maux, le signe du dieu ne s’est opposé à moi, ni ce matin, quand je suis sorti de ma maison, ni quand je suis venu devant ce tribunal, ni, tandis que je parlais, quand j’allais dire quelque chose. Cependant, dans beaucoup d’autres circonstances, il vint m’interrompre au milieu de mon discours ; mais aujourd’hui il ne s’est opposé à aucune de mes actions, à aucune de mes paroles… C’est que ce qui m’arrive est, selon toute vraisemblance, un bien… Infailliblement, si j’avais été sur le point de faire quelque chose qui ne fût pas bien, le signe ordinaire se fût opposé à moi… Il est clair pour moi que mourir dès à présent est ce qui me convient le mieux ; c’est pourquoi le signe ne m’a empêché en rien198. » Dans le Gorgias, Socrate explique par des raisons purement logiques son abstention des affaires publiques ; rien ne prouve donc que le signe démonique soit intervenu réellement pour cet objet particulier. […] Qu’elles ne fussent pas très nettes ou du moins très développées, c’est ce qu’indique ce passage du Phèdre : « Je suis un devin, non pas, il est vrai, fort habile ; je ressemble à ceux dont l’écriture n’est lisible que pour eux-mêmes209 » ; et, si la voix eût prononcé en bon grec des phrases entières, elle n’eût pas eu besoin de s’y reprendre à plusieurs fois, comme il semble qu’elle le fit, pour s’opposer à la participation de Socrate aux affaires publiques et à la préparation de son apologie. […] Fouillée, particulièrement cette expression : « Les dieux donnent des signes aux hommes sur leurs affaires. » 189.

718. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

là là, que d’affaires ! […] Sur le point d’être pincée, au deuxième acte, elle se tire d’affaire en feignant de congédier son galant avec indignation. […] Heureusement, le père de Gaud a fait de mauvaises affaires. […] Le ministre de l’intérieur peut seul étouffer l’affaire. […] Et, cependant, il est gêné dans ses affaires.

719. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Et « c’est là l’œuvre même des représentations théâtrales de nous arracher à nos affaires, à nos soucis, à notre maladie, à notre bourse, à notre peau ». […] C’est non seulement une affaire de conscience, mais une affaire de raison. […] Habans en conclut que je voudrais faire passer la rue sur la scène et prier les passants d’y raconter leurs petites affaires. […] Cette extension des procès littéraires a engagé quelques anciens agents d’affaires à en faire une spécialité. […] En affaires il faut un peu de finesse. — Eh bien, j’ai retiré le bon sens de dessous le boisseau.

720. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Chacun a des affaires plus sérieuses, que de nous examiner scrupuleusement. […] Me D prétend qu’il n’en est pas ainsi ; que l’affaire est vuidée, et qu’il n’y a plus qu’à soumettre son jugement à l’approbation de tous les siecles . […] Parlons le langage de Me D l’affaire est vuidée ; il n’y a plus qu’à soumettre son jugement à celui de tant de grands hommes . […] Ils admirent alors l’adroite sublimité du poëte, en admirant leur propre pénétration : voilà deux bonnes affaires, et c’est le fruit des allégories. […] Puisqu’il ne s’agit plus à present que du plus ou du moins sur les défauts d’Homere : l’affaire est bien avancée, le tems et la raison feront le reste.

721. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame du Hausset, femme de chambre de madame de Pompadour. »

Ce fut là tout son art, toute sa préoccupation ; elle était grande : « Ma vie s’écriait-elle, est comme celle du chrétien, un combat perpétuel. » La petite maréchale de Mirepoix lui disait : « C’est votre escalier que le roi aime, il est habitué à le monter et à le descendre ; mais s’il trouvait une autre femme à qui il parlerait de sa chasse et de ses affaires, cela lui serait égal au « bout de trois jours. » Aussi, quand l’éclat de ses charmes baissa et que l’âge commença de les glacer, quand on en fut réduit aux pauvres expédients, au chocolat à triple vanille et au régime du docteur Quesnay, quand enfin il fallut opter entre des rivales ou des suppléantes, la noble amante n’hésita pas : sa tendresse désintéressée n’en voulait qu’au cœur du roi ; en le conservant, elle lui remit tout le reste ; elle fit mieux, et, dans son abnégation platonique, elle ne dédaigna pas de condescendre aux soins les plus prévoyants et les plus intimes.

722. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires relatifs à la Révolution française. Le Vieux Cordelier, par Camille Desmoulins ; Les Causes secrètes ou 9 thermidor, par Villate ; Précis du 9 thermidor, par Ch.-A. Méda, Gendarme »

C’était la première fois que ce parti parlait de modération et de fatigue ; Danton et ses chefs ne l’y avaient pas accoutumé ; jusqu’alors, pleins de passions et d’audace, ils n’avaient reculé devant aucune exagération, faibli devant aucune violence, s’ils l’avaient jugée nécessaire ; la morale, selon eux, se taisait dans les grandes affaires de la politique ; et récemment, sans haine personnelle contre les Girondins, ils avaient coopéré à leur ruine, parce que leur existence les gênait.

723. (1874) Premiers lundis. Tome I « Bonaparte et les Grecs, par Madame Louise SW.-Belloc. »

Et, d’un autre côté, que les Grecs eussent à jamais été asservis par leurs vainqueurs, comme on le supposait généralement en Europe avant 1821, qu’il n’eût plus existé en Turquie que des Turcs, rien, depuis le commencement du siècle, n’aurait changé dans les affaires du continent ni surtout dans les destinées de Bonaparte.

724. (1875) Premiers lundis. Tome III « Émile Augier : Un Homme de bien »

Seulement, quel que soit l’essor de jeunesse, il importe de se rendre compte des difficultés aussi, de se bien dire qu’on n’atteint pas le but du premier coup ; qu’un champ ouvert, et où l’on entre sans assaut, n’est pas plus facile à parcourir peut-être ; que l’obstacle véritable et la limite sont principalement en nous, et que c’est avec son propre talent qu’on a surtout affaire, pour l’exercer, pour l’aguerrir, pour en tirer, sans le forcer, tout ce qu’il contient.

725. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les brimades. » pp. 208-214

* * * Que les bourreaux, en cette affaire, aient eu pour complices leurs victimes elles-mêmes, c’est ce qui condamne celles-ci sans absoudre ceux-là.

726. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Sophocle, et Euripide. » pp. 12-19

» Les affaires que lui suscita son attachement à la doctrine de Socrate, & les mécontentemens qu’il eut de sa patrie, forcèrent Euripide à la quitter.

727. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 4, du pouvoir que les imitations ont sur nous, et de la facilité avec laquelle le coeur humain est ému » pp. 34-42

Turlow, disent-ils, lui expliquoit dans le tems, et comme on l’explique à une femme qu’on veut faire agir dans une affaire importante, quelles personnes il falloit gagner pour faire réussir un projet, et par quel endroit il falloit les attaquer.

728. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 44, que les poëmes dramatiques purgent les passions » pp. 435-443

Quelle résolution ne forme-t-on pas de ne point traiter les affaires qui nous tiennent trop au coeur dans ces instans, où il est si facile que l’explication aboutisse à une querelle ?

729. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Il ne s’expliquait jamais là-dessus qu’avec une extrême réserve ; il avait ceci pour constante maxime : « Si tu veux que ton secret reste caché, ne le dis à personne ; car pourquoi un autre serait-il plus discret que toi-même dans tes affaires ? […] Je conclus donc que, pour un cœur droit qui se présentera devant eux avec cette ignorance pour excuse, ils se serviront de l’axiome de nos juges de la justice humaine : Dans le doute, il faut incliner vers le parti le plus doux ; transportant ici le doute, comme il convient à des Dieux, de l’esprit des juges à celui de l’accusé. » L’affaire du duel terminée (et elle le fut à l’honneur de Farcy), l’embarras d’argent restait toujours ; il parvint à en sortir, grâce à l’obligeance cordiale de MM.  […] Et pour moi même, tout prend dans mes rapports avec les autres un caractère plus positif ; sans entrer dans les affaires, je ne me défie plus de mes idées ou de mes sentiments, je ne les renferme plus en moi ; je dis aux uns que je les désapprouve, aux autres que je les aime ; toutes mes questions demandent une réponse ; mes actions, au lieu de se perdre dans le vague, ont un but ; je veux influer sur les autres, etc. » En même temps que cette défiance excessive de lui-même faisait place à une noble aisance, l’âpreté tranchante dans les jugements et les opinions, qui s’accorde si bien avec l’isolement et la timidité, cédait chez lui à une vue des choses plus calme, plus étendue et plus bienveillante.

730. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

» Je vais mettre en scène ce dialogue du mort avec les vivants, et faire parler cet oracle du fond de son sépulcre, autant du moins que ma faible intelligence et ma sagesse bornée peuvent interpréter les pensées présumées de cette forte tête et de cette grande vue sur les affaires humaines. […] Cette grotesque invention du monde renversé prouve seulement que l’éloquence n’est pas de la diplomatie, et qu’entre le barreau et la tribune il y a la distance des affaires privées aux affaires publiques.

731. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Tout ce qui mérite l’estime des hommes s’y trouve réuni : unité, consistance, fierté sans morgue ; un homme qui n’a pas toute l’ambition de ses talents ; pauvre et gardant un grand air ; l’agent d’un roi sans royaume, qui fait respecter dans son maître la dignité du malheur par la façon dont il fait respecter sa propre gêne ; aimable, civil, mêlé aux affaires sans en être possédé ; ayant, lui aussi, ses retraites et sa solitude, mais dans sa pensée tranquille, dans sa conscience de chrétien, dans les affections de la famille, si favorables à la recherche et à l’expression de la vérité. […] D’autres habitudes d’esprit, un autre génie développé par les luttes de la tribune et les improvisations de la presse, ont inspiré un genre d’histoire qu’on pourrait appeler l’histoire des affaires. […] Il faut me taire également sur tant de beaux exemples de l’éloquence politique, telle qu’elle s’est fait entendre du haut de la tribune, plus pratique et plus près des affaires que dans les assemblées de la révolution, moins étroitement nationale que chez nos voisins, élevée, libérale, philosophique, ne séparant jamais la cause de la France de la cause du genre humain.

732. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

L’affaire tourna bien et dépassa toutes nos espérances. […] Un vrai chef d’industrie s’intéresse à ses ouvriers plus encore qu’à ses affaires. […] Pour chacun d’eux, la grande affaire, c’est de se dévouer à la cause commune mieux encore que ne fait le voisin.

733. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre VI. L’espace-temps à quatre dimensions »

D’autre part, si nous considérons un temps équation tel qu’on ait équation , et si, d’une manière générale, nous remplaçons t par la quantité imaginaire équation , notre quatrième carré sera équation , et c’est bien alors à une somme de quatre carrés que nous aurons affaire. […] La distance d’un point quelconque de l’hélice au plan P nous indique en effet le moment du temps auquel nous avons affaire, et la tangente à la courbe de ce point nous donne, par son inclinaison sur le plan P, la vitesse du mobile à ce moment 43. […] Ce qui est réel, c’est-à-dire observé ou observable, c’est l’Espace et le Temps distincts auxquels il a affaire dans son système.

734. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

L’affaire de Toulon fut plus sérieuse. […] Il n’a point d’intérêts à défendre dans cette affaire. […] L’affaire expédiée, on causa de la pluie et du beau temps. […] Vous ne savez pas à qui vous avez affaire ! […] Les affaires sont les affaires, que diable !

735. (1890) Nouvelles questions de critique

Les érudits soutiendront-ils que ce n’est pas leur affaire ? […] À défaut d’éditions des œuvres et de biographies des hommes, c’est affaire aux érudits de nous donner des Lexiques de la langue. […] Que nous font aujourd’hui les affaires de M.  […] Telle est encore l’affaire de Louis Marpault, fils de Jean Marpault et de Louise Chapelet, obligé par ses parents, dans sa neuvième année, de vêtir l’habit de cordelier. […] Mais ne sont-ce pas là beaucoup d’affaires ?

736. (1903) La pensée et le mouvant

Mais c’est toujours à des immobilités, réelles ou possibles, qu’elle veut avoir affaire. […] Mais, dans un cas comme dans l’autre, nous avons affaire à des théories. […] Il y serait s’il s’y arrêtait ; mais, s’il s’y arrêtait, ce n’est plus au même mouvement que nous aurions affaire. […] C’est qu’on n’a pas affaire ici à des parties du tout, mais à des notes prises sur l’ensemble. […] Et ce ministre, qui eut tant de bonnes inspirations pendant son trop court passage aux affaires, n’en eut jamais de meilleure que ce jour-là.

737. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Je marquai ma limite et mon holà lors de sa publication des Affaires de Rome. […] Le tribun breton fut très sensible à l’abandon du critique normand, dont les premières hostilités éclatèrent, je crois, contre les Affaires de Rome. — « Je l’ai rencontré depuis, disait-il, dans le quartier de l’Odéon ; il a d’abord balbutié je ne sais quoi ; puis, tout interloqué, il a baissé la tête. […] Molé dans l’action est, m’assure-t-on, d’une extrême faiblesse ; il est d’une méfiance, d’une susceptibilité qui entrave les affaires ; il a des nerfs comme une femme ; mais dans le conseil et dans le devis des choses il a la clairvoyance, la justesse de coup d’œil : c’est là qu’est sa supériorité […] S’il était mort il y a vingt-cinq ans, il aurait laissé la réputation d’un homme du monde lancé dans la politique, d’un Martignac en second, sachant parler en public deux heures de suite et tenir une assemblée sans conclure, flexible, assez intrigant, libertin, avec deux ou trois actes fâcheux ou ridicules dans sa vie (l’affaire Malet par exemple). […] Ce ne fut pas plus long que cela. — Notez qu’ayant affaire à tout homme de mérite et qui se serait présenté autrement, K…, après l’observation faite, aurait tâché de le contenter.

738. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Il y a des gens nobles de nature et il n’y a que ceux-là de nobles ; l’habit est une affaire de tailleur, les titres une affaire de chancellerie, et « la seule vraie patente d’honneur est celle qu’on reçoit tout droit des mains du Dieu tout-puissant. » Contre ceux qui renversent cette égalité naturelle, Burns est impitoyable. […] Les uns sont pleins d’amour divin, les autres sont pleins d’eau-de-vie1160. » Les jeunes gens ont pris rendez-vous avec les filles, et le diable a fait ses affaires encore mieux que le bon Dieu. […] Il faisait si bien de l’amour le grand but de la vie, que, dans le club qu’il fonda avec les jeunes gens de Torbolton, on imposa à chaque membre l’obligation « d’être l’amant déclaré d’une ou plusieurs belles. » Dès l’âge de quinze ans, ce fut là sa principale affaire. […] C’est le soir, en hiver ; le messager de la poste arrive, « héraut d’un monde affairé, avec les nouvelles de toutes les nations qui ballotent sur son dos1192. » Il ne s’en inquiète pas ; « il siffle, pauvre gai bonhomme » ; toute son affaire est de les déposer à l’auberge. […] Ainsi comprise, la vie devient une affaire grave, d’issue incertaine, sur laquelle il faut réfléchir incessamment et avec scrupule.

739. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Il n’y avait pas à parler aux souverains de leurs affaires, la chose n’eût pas été de leur goût ; ni des grands sujets de la pensée, religion, politique, philosophie : la domination espagnole en Italie, en Espagne l’inquisition y eût mis bon ordre. […] Et il ajoute pour Costar : « Sans doute elles voudraient toujours écrire, s’il voulait toujours dicter. » Balzac, en louant Costar, savait à quel homme il avait affaire, à quel intérêt il plaçait ses louanges. […] Il se mêla d’une affaire qui déplaisait à son maître, et il perdit les bonnes grâces du prince, qui le frappa, dit-on, avec des pincettes. […] Des hommes d’affaires, en correspondance directe avec Louis XIV, qui avaient pu jouir de la conversation de cet esprit si droit, si naturel, donnaient, comme Mascaron, dans le galant de Cyrus et de Clélie. […] Pour le poète, qu’a-t-il affaire de tous ces préceptes sur la langue, sur la rime, sur le travail ?

740. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

À dix-sept ans, sa mère le contraignit à quitter à regret l’école du philosophe, et à entrer dans les affaires comme mandarin de la dernière classe. […] Il fut dans les hautes affaires ce qu’il avait été dans la philosophie spéculative, philosophe et homme d’État à la fois. […] « Il n’emploie, pour traiter les affaires, que des hommes sincères et droits ; il ne donne sa confiance qu’à des hommes fidèles et sûrs ; il ne rampe pas devant ceux qui sont au-dessus de lui ; il ne s’enorgueillit pas devant ses inférieurs ? […] Il quitta les affaires d’État et se hâta de terminer le monument de sagesse, de morale et de politique qu’il voulait laisser à la Chine dans son commentaire des livres sacrés.

741. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Aller, rester, revenir, ce fut l’affaire de douze jours. […] « L’affaire fut menée secrètement. […] “On a pu, dit-il, me noircir à cette occasion, on a pu forger contre moi des calomnies que je ne m’abaisserai pas à relever ; quiconque est dans le secret de l’aventure trouvera qu’il n’était pas si aisé de se bien comporter en une pareille affaire et de la mener à bonne fin, comme je crois l’avoir fait.” […] Absolument inhabile à toute occupation, à toute œuvre élevée, et n’ayant plus aucun souci de cette gloire si ardemment aimée, ni de moi-même, il est donc bien clair que si dans cette affaire j’avais travaillé avec zèle pour le plus grand bien de mon amie, je n’avais rien fait pour le mien, puisqu’il n’y avait pas pour moi de plus grand malheur que celui de ne plus la voir.

742. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

. — Car j’avais affaire à un héros que je ne devais pas abaisser. […] Aujourd’hui nous n’avons presque parlé que de nos affaires. […] Si j’avais pu me retirer davantage de la vie publique et des affaires, si j’avais pu vivre davantage dans la solitude, j’aurais été plus heureux, et j’aurais fait bien plus aussi comme poète16. » Il ajoutait : « Pour moi, dans ce que j’ai eu à faire et à mener, je me suis toujours conduit en royaliste. […] « “Il se retourna alors vers Daru, et parla avec lui de la grande affaire des contributions.

743. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

Notre esprit est plein des images du Dieu des Oraisons funèbres, de ce « grand Dieu » qui tient dans ses mains le fil des affaires humaines, et qui fait et défait les empires. […] On oublia Bourdaloue pour Massillon, qui le remplaça bientôt dans cette chaire à peine vide un moment, où se renouvelaient pour les besoins religieux de Louis XIV les grands orateurs, de même que les grands poètes s’étaient succédé pour ses plaisirs, les grands généraux et les hommes d’Etat pour ses affaires. […] Au lieu d’un avocat qui veut nous donner à croire ce qu’il ne croit pas, ou d’un rhéteur qui, dans la cause de la vérité, n’oublie pas les affaires de son esprit, c’est un prêtre qui n’a que la foi du troupeau, un docteur qui a conservé la docilité du disciple. […] Elle parlait aux imaginations, elle avait la faveur de la mode ; il fallait que la chaire lui disputât les esprits, et, comme la philosophie se piquait de n’avoir affaire qu’à la raison, la chaire s’accoutumait à retirer du débat le dogme qui veut le sacrifice de la raison, et n’y laissait que la morale dont les plus incrédules s’accommodent.

744. (1903) La renaissance classique pp. -

Ils s’ébahirent et s’indignèrent de tout : de la coquinerie des hommes politiques, de la rapacité et de la malhonnêteté des gens d’affaires, de la bêtise et de la vanité des filles, de la saleté de l’ouvrier, de ses goûts crapuleux, de sa sentimentalité niaise, de la brutalité du paysan et du militaire, de la médiocrité intellectuelle du bourgeois. […] La littérature devenait une simple affaire de style. […] La rencontre d’un sujet véritablement approprié, non pas seulement à vos forces, comme le prescrivait déjà le vieil Horace, mais à votre nature d’artiste, voilà la grosse affaire. […] Il est certain qu’on ne peut bien traiter qu’un petit nombre de matières : le reste est affaire de volonté bien plus que de génie.

745. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — II. (Fin.) » pp. 62-79

Elle ne se mêlait point des affaires ni de la politique, et se piquait de n’y rien entendre : Je n’ai aucune ambition, disait-elle (août 1719), je ne veux point gouverner, je n’y trouverais aucun plaisir. […] Je ne crois pas qu’il y ait dans Paris, tant parmi les ecclésiastiques que parmi les gens du monde, cent personnes qui aient la véritable foi chrétienne, et même qui croient en notre Sauveur ; cela me fait frémir. » Le peuple de Paris sentait dans Madame une princesse d’honneur, de probité, incapable d’un mauvais conseil et d’une influence intéressée ; aussi elle était en grande faveur auprès des Parisiens, et plus même qu’elle ne le méritait, disait-elle, se mêlant aussi peu des affaires.

746. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

C’est ainsi qu’en 1388 il profite d’une paix qui venait de se conclure dans le Nord, pour aller dans le Midi à la cour de Gaston Phœbus, comte de Foix et de Béarn : car il sait qu’il trouvera là nombre de guerriers qui lui apprendront les choses d’Espagne, de Portugal et de Gascogne, dont il a affaire. […] Voyez-le courir à Bruges, puis en Zélande, dès qu’il apprend qu’il y a là un chevalier portugais qui pourra lui donner sur les affaires d’Espagne des renseignements, qui seront la contrepartie de ceux qu’il tient déjà des Gascons et des Castillans.

747. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Oui, tout est chance, hasard, fatalité dans ce monde, la réputation, l’honneur, la richesse, la vertu même… » Et cette note, qui peut tenir lieu des trois ou quatre autres qui sont aussi expressives et aussi formelles sur le même sujet, finit en ces mots sinistres : « Il y a peut-être un Dieu, mais c’est le Dieu d’Épicure ; il est trop grand, trop heureux pour s’occuper de nos affaires, et nous sommes laissés sur ce globe à nous dévorer les uns les autres. » Ainsi donc voilà où en était Chateaubriand à la veille du moment où il fut vivement frappé et touché, et où il conçut l’idée du Génie du christianisme. […] Il y a peut-être un Dieu, mais c’est le Dieu d’Épicure ; il est trop grand, trop heureux pour s’occuper de nos affaires, et nous sommes laissés sur ce globe à nous dévorer les uns les autres.

748. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

Il se destinait d’abord au barreau, mais il le suivait moins pour les affaires que pour les hors-d’œuvre et les gais propos ; il était du cercle de ceux qui se rangeaient autour de Patru près du pilier où présidait habituellement cet oracle familier du beau langage : Patru n’était cicéronien qu’en plaidant. […] Les affaires graves ne sont guère mon fait : quatre petits tours de préau valent bien mieux que tout cela… » Ce sont des cérémonies, des harangues et députations sans fin, des compliments en corps qu’on va faire au roi sur ses victoires : Mon ami, tout le monde va ici en masque ; tout le monde, c’est-à-dire moi, et peut-être que les autres n’en font pas moins : c’est bien longtemps avant le carnaval !

749. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

En même temps les chapitres qui précèdent ce dernier sont invariablement consacrés aux affaires du dehors, Orient, Midi, Occident, Septentrion, et il établit entre ces sortes de chapitres, d’un livre à l’autre, des corrélations et correspondances. […] Parlant d’un brave tué à l’une des premières affaires, en 1589 : « Le roi de Navarre, dit-il, perdit à ce siège le mestre de camp Cherbonnières, esprit et cœur ferré, homme digne des guerres civiles… » D’Aubigné dit cela comme on dirait en d’autres temps : « homme digne de servir contre les ennemis de la France ».

750. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

On comprend la beauté du dernier trait quand on vient d’assister avec lui au morne spectacle de cette enceinte altière, assez voisine de la brèche de Roland, et quand on sait aussi ce qu’il pense scientifiquement de ces hauts monts ruineux, dont il a dit : « Périr est leur unique affaire. […] Nous donnant le dernier mot de sa fatigue et de sa sensibilité lassée, il dit dans une de ses lettres, du 28 décembre 1826, c’est-à-dire moins de cinq mois avant sa mort : Maintenant je suis vieux ; je me repose, élève mon fils, et cultive mon jardin au fond de ma petite campagne, où je vis très retiré depuis que je suis délivré des affaires, qui pendant seize ans m’ont détourné, malgré moi, de mes études chéries, et que me voilà rendu au repos dont ma vieillesse a besoin.

751. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

Quand elle s’éprend de caprice pour un poète agréable, il faut que celui-ci ait en lui quelque chose de plus, qu’il ait une flamme et des éclairs d’un Byron ; il faut qu’il donne à cette belle société au moins quelques accès de fièvre et qu’il la secoue : autrement elle passe et court à ses affaires ou à ses plaisirs, ce n’en est plus un pour elle que d’entendre des petits vers légers et bien tournés. […] Sénecé, auteur d’opéras et d’intermèdes de circonstance, avait eu probablement affaire à Lulli et savait par où il péchait.

752. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Tout à la fin de mars ou dans les premiers jours d’avril 1834, M. de Lamennais, avec qui j’étais lié alors (et avec lui on ne l’était pas à demi), m’écrivit un mot par lequel il m’exprimait le désir de me voir pour une affaire qui pressait. […] Je suis ami du gouvernement, je ne puis mettre mon nom à cette publication ; mais, comme l’affaire est commencée, je ne refuse pas mes presses.

753. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Gourville, l’homme entendu, était devenu le gouverneur et le maître des affaires du grand Condé, et il y avait remis l’ordre. Dans une autre maison princière, Chaulieu, tout poète qu’il était, prenait en main les affaires des Vendôme, et il n’y oubliait pas les siennes.

754. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

C’était l’étude de la nature qui lui avait appris la large méthode ; la nature avait été son livre : « Avec elle, disait-il, nous avons affaire à la vérité infinie, éternelle, et elle rejette aussitôt comme incapable tout homme qui n’observe pas et n’agit pas toujours avec une scrupuleuse pureté. […] Si j’avais pu me retirer davantage de la vie publique et des affaires, si j’avais pu vivre davantage dans la solitude, j’aurais été plus heureux, et j’aurais fait bien plus aussi comme poëte.

755. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite.) »

Ici l’on a affaire à une légende du moins un peu plus dramatique : c’est toute une histoire inventée pour rendre ce traître plus horrible. […] Pour le tirer d’affaire et le mettre au-dessus du soupçon, Pilate n’imagine rien de mieux que de lui faire épouser la veuve de ce Ruben, femme d’honneur et qui a du bien ; on brusque les choses, on passe sur la différence des âges ; c’est comme un mariage d’intérêt et d’argent.

756. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

Mais ce que vous passez de temps à travailler vous-même, si vous l’employiez à surveiller votre monde, vous y gagneriez. » A ces observations hasardées d’un ton de bonté, avec intérêt, Ménédème répond d’abord sèchement : « Chrémès, vos affaires vous laissent-elles donc assez de temps de reste pour vous occuper de celles des autres et de ce qui ne vous regarde en rien ?  […] C’est toute une histoire, presque une affaire de famille, à l’entendre, qui l’a obligée à recevoir ce capitaine dont il est jaloux ; elle en dit tant, elle fait si bien qu’il en passe par où elle veut et consent à quitter la place pour deux jours encore, deux jours seulement, pendant lesquels, pour tuer le temps, il se propose d’aller à la campagne ; il annonce qu’il part à l’instant ; et quand elle a tout obtenu de lui, elle lui dit : « Adieu, cher Phédria, ne veux-tu rien davantage ? 

757. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Œuvres de M. P. Lebrun, de l’Académie française. »

La raison, la vie pratique, les affaires ont leur tour. […] Après 1830, il entre dans les affaires, dans la haute administration où l’honnête homme et l’homme de bien a laissé des traces.

758. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

Il avait eu affaire aux barbares ; il connaissait à fond l’état de Rome et sa corruption ; il prévoyait le moment où cet orgueilleux colosse romain ne pourrait plus suffire à sa propre défense, et il voulait y pourvoir en déblayant, pour ainsi dire, toute la banlieue de l’Empire, en l’environnant de l’effroi de ses armes et de la terreur du nom romain, en y plaçant sans doute des colonies militaires, comme des sentinelles avancées. […] C’est ainsi que l’historien s’explique que Marc-Aurèle, pendant un règne de dix-neuf ans, n’ait pas plus fait ni tenté pour restaurer radicalement l’Empire, pour en améliorer la Constitution d’une manière durable et qui lui survécût : « Pauvres politiques, se disait tout bas le sage, ceux qui prétendent régler les affaires sur les maximes de la philosophie !

759. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DIX ANS APRÈS EN LITTÉRATURE. » pp. 472-494

La fatigue d’une organisation délicate chez l’un, le torrent des affaires chez l’autre, et pour le premier des infirmités, hélas ! […] Jocelyn d’une part, de l’autre les Paroles d’un Croyant et les Affaires de Rome, sont, à ne voir que l’écrivain même, d’admirables et riches preuves de puissance et de fertilité.

760. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

Trop souvent, je le sais, la poésie dans sa forme directe, et à l’état de vers, trouve peu d’accès et a peu de chances favorables auprès d’hommes mûrs, occupés d’affaires et partis de points de vue différents. […] Joubert adressait ces lettres si fructueuses et si intimes, un esprit poli et sensé qui, dans sa tendre jeunesse, parut grave avant d’entrer aux affaires, et qui toujours se retrouve gracieux et délicat en en sortant.

761. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre II. Du goût, de l’urbanité des mœurs, et de leur influence littéraire et politique » pp. 414-442

Dans un pays où il y aura de la liberté, l’on s’occupera beaucoup plus souvent, en société, des affaires politiques que de l’agrément des formes et du charme de la plaisanterie. […] Quel misérable effet des troubles civils, que d’attacher plus d’importance à telle manière de voir en affaires publiques, qu’à tous ces rapports de l’âme et de la pensée, seule fraternité dont le caractère soit ineffaçable !

762. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

Qu’a-t-on affaire de Boileau ? […] Subjectif et lyrique par essence, le romantisme est assurément irréductible à l’art classique, objectif, et oratoire, ou dramatique : d’autant que se proposant de le ruiner, il fait son affaire de le contredire, et prend partout le contre-pied des règles, sans autre raison parfois que le besoin de leur donner un démenti.

763. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre VI. Science, histoire, mémoires »

Du christianisme de sa jeunesse il avait retenu une certitude, que toute son expérience de savant confirma : que la morale n’est point affaire de science, mais article de foi, que le bien et la vertu tirent leur valeur de ce qu’on les choisit librement, gratuitement, et qu’enfin, si on ne courait chance d’être dupe en se désintéressant, en se sacrifiant, ni le désintéressement ni le sacrifice n’auraient grand mérite. […] Et ce choix est une affaire de foi.

764. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Stéphane Mallarmé » pp. 146-168

L’affaire en resta là et il est probable que Mallarmé n’avait pas dû se faire illusion sur l’issue de sa tentative. […] Ma vue avait affaire à des silences qui auraient pris corps.

765. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Pour y rendre attentifs les hommes de notre temps, si occupés à bon droit de leurs affaires, de leurs craintes, et qui, dans leurs courtes distractions, ne veulent pas du moins d’effort, je ne sais si tout l’art même suffirait. […] Quand un homme instruit, un chevalier romain était au Cirque, et qu’il se trouvait par hasard assis à côté de Tacite sans savoir son nom, après un quart d’heure de conversation, s’apercevant qu’il avait affaire à quelqu’un de connu dans les lettres : « Vous êtes Pline, lui disait-il, à moins que vous ne soyez Tacite. » La postérité a continué de faire ainsi, et cette touchante confraternité dure encore.

766. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

L’affaire du placet que Mlle de Clermont oublie pour un bal et dont M. de Melun tire un si grand parti à titre de leçon, cette grosse affaire qui est comme le nœud de l’action, rentre tout à fait dans le genre de Bouilly ou de Berquin.

767. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

Portalis était venu travailler avec lui pour quelque affaire relative au ministère des Cultes. […] Cette affaire du Concordat a été trop bien traitée par un célèbre historien, par M. 

768. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « De la retraite de MM. Villemain et Cousin. » pp. 146-164

Ils auraient montré à cette jeunesse, que de faux déclamateurs enivraient, ce que c’est que le vrai talent littéraire et historique quand il s’est encore aguerri dans la pratique, même incomplète, des affaires, et dans l’expérience de la vie. […] Guizot raconte dans sa préface comment, en 1820, sortant des affaires où il était entré en seconde ligne avec ses amis les doctrinaires d’alors, il crut devoir entreprendre d’expliquer dans son cours l’origine et les principes du gouvernement que lui et ses amis avaient essayé de pratiquer : même quand il fait de l’histoire, M. 

769. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

qui se jette sur elle pour se couvrir contre les assassins du corps de sa reine, elle ne sachant si elle a affaire à un fou ou à un téméraire. […] Il est très peu de femmes qui, comme la princesse Palatine ou comme l’illustre Catherine de Russie, savent être à la fois galantes et sûres d’elles-mêmes, et qui établissent une cloison impénétrable entre l’alcôve et le cabinet d’affaires.

770. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Ses ennemis, ou plutôt cette foule de malins et de désœuvrés qui s’acharnaient à cette affaire, se réjouirent de le voir donner à demi dans le piège : ils n’eurent plus qu’une occupation, exhumer cette comédie de Conaxa, dont l’auteur était inconnu et qui remontait par sa date à la fin du règne de Louis XIV, la faire imprimer, puis la faire représenter à l’Odéon, afin de mettre, sinon le larcin, du mois la dissimulation dans tout son jour. […] Mais l’affaire ne faisait que s’engager, et l’on n’était pas au bout.

771. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Voilà ce que j’appelle s’abandonner, ce qui est nécessaire absolument quand c’est à un écrivain de sentiment que l’on a affaire. […] Le lecteur qui n’aime que le roman réaliste est généralement un esprit juste, droit, pondéré, qui a de bons yeux, un bon raisonnement, qui ne se trompera guère, que l’on ne trompera pas souvent et qui se tirera bien de l’affaire de la vie.

772. (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »

On n’a pas trop de temps pour se faire une position. « Tu liras quand tu seras vieux, quand tu te seras tiré d’affaire. » Il y a bien quelque bon sens là-dedans. […] Il y a précisément la jouissance qu’on éprouve à n’être de l’avis de personne, D’abord, c’est une attestation de supériorité que l’on se donne, « Que d’autres admirent tel ouvrage ; c’est affaire à eux ; c’est bien pour eux qu’il est écrit ; ils sont à sa hauteur, parce qu’il est à leur niveau.

773. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Sur le Louis XVI de M. Amédée Renée » pp. 339-344

Il avait affaire, je le sais bien, à des émeutes, à des foules déchaînées, à ce qui se connaît le moins.

774. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Gabriel Naudé »

Gaffarel qui me parle entre autres choses de l’affaire de C.

775. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires du marquis d’Argenson, ministre sous Louis XV »

On y trouvait les gazettes de France, de Hollande et d’Angleterre ; on y causait des affaires, on y lisait des extraits d’ouvrages ou des mémoires ; c’était un café d’honnêtes gens, comme dit M. d’Argenson ; en d’autres termes, c’était un essai spontané d’une Académie des sciences morales et politiques.

776. (1874) Premiers lundis. Tome I « Dumouriez et la Révolution française, par M. Ledieu. »

Cet épicurisme politique n’était pas une simple affaire de calcul ou d’indifférence : il y avait mieux chez lui ; sans préjugés surannés, sans passions profondes, doué d’une conception éminemment prompte et lucide, Dumouriez était fait pour comprendre à merveille les divers partis de la scène révolutionnaire, et, si l’on excepte les jacobins stoïquement féroces, il lui était aisé de sympathiser plus ou moins vivement avec tous.

777. (1874) Premiers lundis. Tome I « Anacréon : Odes, traduites en vers française avec le texte en regard, par H. Veisser-Descombres »

Tout le prouve donc, Anacréon fît du loisir sa principale affaire ; comme Simonide son contemporain, et comme plus tard Horace et La Fontaine, il était d’avis qu’on ne peut trop louer trois sortes de personnes, les dieux, sa maîtresse et son roi.

778. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface d’« Hernani » (1830) »

Que le principe de liberté fasse son affaire, mais qu’il la fasse bien.

779. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Lucrèce Borgia » (1833) »

L’auteur est loin d’être Corneille ; l’auteur est loin d’avoir affaire à Chapelain ou à Scudery.

780. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Platon, et Aristote. » pp. 33-41

Toutes les fois qu’Aristote avoit cherché les moyens d’engager une affaire, ils l’avoient empêchée par attachement pour leur maître, dont ils craignoient de voir la réputation compromise.

781. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Émile Augier »

Voilà pourquoi, à tous les points de vue, la critique a eu tort envers Augier dans toute cette affaire !

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