/ 1873
639. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VIII. L’antinomie économique » pp. 159-192

Dans la glorification du “travail”, dans les infatigables discours de la “bénédiction du travail”, je vois la même arrière-pensée que dans les louanges des actes impersonnels et d’un intérêt général ; l’arrière-pensée de la crainte de tout ce qui est individuel. […] « La cause première de la richesse, dit Tarde, c’est l’invention — Le travail est un faisceau d’actions similaires, d’actes répétés, à l’exemple conscient ou inconscient d’un premier acte qui n’émane nullement du travailleur lui-même, mais d’un inventeur antique ou récent, connu ou inconnu.

640. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame Émile de Girardin. (Poésies. — Élégies. — Napoline. — Cléopâtre. — Lettres parisiennes, etc., etc.) » pp. 384-406

Dès le commencement du second acte où Cléopâtre est en scène, qu’est-ce que ce prêtre avec sa démonstration mythologico-allégorique ? […] Le grand moment est celui du troisième acte, lorsque Cléopâtre, saisie d’un sentiment de jalousie et de remords à la vue de ce qu’elle croit le bonheur de la chaste Octavie, s’en prend à cette nature de feu qui l’a égarée, et lance son apostrophe au soleil d’Afrique, sa longue invective en l’honneur de la vertu. […] On a remarqué qu’il y a de curieux développements et des jeux d’esprit à la Sénèque : par exemple, l’endroit du quatrième acte où Antoine désespéré s’attache à se démontrer à lui-même qu’il a donné raison après coup à toutes les philippiques de Cicéron, et qu’il s’est conduit de telle sorte que les invectives de ce grand ennemi sembleront désormais les propos d’un flatteur : Flatteur !

641. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La Grande Mademoiselle. » pp. 503-525

Elle se mit aussitôt à pleurer et voulut se retirer, déclarant qu’elle ne pouvait voir cet acte avec bienséance. […] Pourtant, elle eut, à cette journée de la Bastille, la satisfaction d’avoir fait non pas comme à Orléans un coup de tête, mais un acte de courage et d’humanité. […] Partie du Luxembourg, elle ne put pénétrer une première fois au-delà de l’Hôtel-Dieu ; elle fut plus heureuse à une seconde tentative, et put arriver à l’Hôtel de ville bien tard, beaucoup trop tard, assez tôt pourtant pour faire encore quelque acte de protection et d’humanité.

642. (1899) Esthétique de la langue française « Le cliché  »

Le mot constate l’existence d’un être, d’un acte, d’une idée ; la phrase constate les relations multiples, directes ou inverses, des idées, des êtres, des actes. […] Tout passe, tout casse, tout lasse : ce qui vient de la flûte retourne au tambour, et on se trouve le cul entre deux selles ; on veut recourir aux branches, mais alors il n’est plus temps, l’arbre est abattu ; c’est de la moutarde après dîné ; il est trop tard de fermer l’écurie quand les chevaux sont dehors. » Tel livre d’hier n’est pas rédigé selon un système différent, si l’on admet que l’écriture par clichés puisse être un acte raisonnable et volontaire.

643. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’art et la sexualité »

Devant l’acte vivant, sa crainte et sa frayeur se traduisent par une fuite toujours plus éperdue en lui-même. […] Rien ne peut remplacer l’audace et la franchise de vivre : aucune vertu ni aucun vice, aucune patience ni aucune finesse, aucune intelligence ni aucune délicatesse ne peuvent valoir le clair et libre accomplissement d’un acte naturel et libre, pas même l’art prodigieusement esthétique et raffiné auquel peut parvenir l’égotisme dans tous les mondes, et spécialement — selon l’intention de cet article — dans une partie de la jeunesse littéraire moderne. […] 22 Pour nous, les facultés intellectuelles plongent leurs racines profondes dans la vie sexuelle, dans la vie végétative et animale ; et dès lors, les actes de la vie naturelle, loin d’affaiblir ou de ruiner celles-ci, contribuent sans cesse à les enrichir et à les féconder.

644. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

C’est le joueur des mélodrames dont le suicide est le dernier acte d’énergie. […] Le coq chante joyeusement après l’acte d’amour et je pense que beaucoup d’hommes sont coqs sur ce point. […] Il pourrait en aller de même des actes humains, et ils ne seraient jugés que selon leur opportunité et la qualité de leurs courbes esthétiques. […] Les actes appelés immoraux peuvent être défendus dans la mesure où le conseille la coutume ; les provocations aux actes immoraux doivent être permises. […] On confond les actes ou les paroles avec les mots qui synthétisent ces actes ou ces paroles.

645. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — [Note.] » pp. 444-445

Quoique le résultat de mes dernières lectures et de mes réflexions sur la cause réelle qui a pu déterminer le suicide de Léopold Robert soit le doute et que je n’exclue aucune explication, je suis de ceux qui ne font pas la part la plus grande, dans son acte fatal, à un désespoir d’amour, et je ne puis m’empêcher de donner raison à M. 

646. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 179-182

Le choix du sujet, par exemple, la contexture du plan, l’art de préparer les incidens, de nouer & de dénouer l’intrigue, la nécessité de soutenir l’action, la disposition des actes, la coupe & la liaison des scènes, & cent autres particularités sur lesquelles les Anciens ne sont entrés dans presque aucun détail, sont présentés chez lui avec une clarté de principes & une sûreté de goût, qui le mettent bien au dessus de tous ceux qui se sont exercés à écrire sur la Théorie & la Pratique du Théatre.

647. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 162-165

La derniere des Productions connues de cet Auteur, est une espece de Comédie en trois actes & en prose, avec des Ariettes, intitulée Henri IV ou la Bataille d'Ivry, qui, à la faveur du Héros que tout le monde chérit, & de la Musique de M.

648. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Vivre au haut d’une colonne était regardé comme un acte de grande sagesse. […] Ainsi tous ses actes sont des exemples et toutes ses paroles sont des actes. […] Ni un animal ; ni un homme, ne peut, en principe, se livrer à un acte qui lui soit nuisible : entré les actes nuisibles et les actes favorables, il y a toute la série des jeux, mais il est difficile d’admettre qu’un jeu quotidien soit un acte nuisible. […] Rien de son esprit ne transparut dans ses actes. […] Le premier est un acte, la seconde une faculté indéterminée.

649. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

Écoutez encore, et remettez-moi ces grimoires de papier, ces sommations et ces actes que Nicolas del Calamayo, le conseil, l’avocat et l’huissier de Lucques, vous a fait signifier l’un après l’autre pour vous déposséder du pré, de la grotte, des champs, des mûriers, de la vieille vigne et du gros châtaignier, au nom de parents que vous ne vous connaissiez pas dans les villages de la plaine du Cerchio ; c’était peut-être une mauvaise pensée qui me tenait l’esprit, ajouta le frère, mais, quand j’ai su la passion bestiale du chef des sbires pour votre belle enfant, sauvage comme une biche de votre forêt ; quand j’ai appris qu’un homme si riche et si puissant dans Lucques vous avait demandé la main d’une fille de rien du tout, nourrie dans une cabane ; quand on m’a dit que la petite l’avait refusé, et qu’à la suite de ce refus obstiné pour l’amour de vous et de son cousin, le sbire s’était présenté tout à coup et coup sur coup, muni de soi-disant actes endormis jusque-là, qui attribuaient, champ par champ, votre petit bien au chef des sbires, acquéreur des titres de vos soi-disant parents d’en bas, je n’ai pu m’empêcher d’entrevoir là-dedans des hasards bien habiles, et qui avaient bien l’air d’avoir été concertés par quelque officier scélérat de plume, comme il y en a tant parmi ces hommes à robe noire qui grignotent les vieux parchemins, comme des rats d’église grignotent la cire de l’autel. […] Je lui ai raconté alors le hasard qui fit rencontrer la belle Fior d’Aliza par le sbire en société de son ami Nicolas del Calamayo : la demande, le refus, l’entêtement du sbire, l’obstination de la jeune fille, puis la dépossession, pièce à pièce, par les soins du procureur Nicolas del Calamayo, au moyen d’actes présentés par lui à la justice, actes revendiquant pour des parents, au nom d’anciens parents inconnus dont le sbire avait acheté les titres, tout le petit héritage de vos pères et de vos enfants.

650. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

Faisons un acte de foi. […] Voilà des vers vraiment pénitents et dévots, des prières, des « actes de contrition », des « actes de bon propos » et des « actes de charité ».

651. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVII, l’Orestie. — les Euménides. »

Le dernier acte de l’Orestie s’ouvre devant le temple de Delphes, le Saint des Saints de la Grèce, l’ombilic du monde. […] Mais Pallas est, avant tout, la fille du cerveau, engendrée par un acte du pur esprit, la déesse « aux pensées nombreuses », Polumétis, qui les essaime sur les hommes. […] En s’exposant pour le défendre, le poète faisait acte de grand citoyen. […] La conscience hésite et le doute alterne devant cet acte à deux faces.

652. (1772) Éloge de Racine pp. -

Les chants et la grande poésie des choeurs relevaient l’extrême simplicité des sujets grecs, et ne laissaient apercevoir aucun vide dans la représentation : ici, pour remplir la carrière de cinq actes, il nous faut mettre en oeuvre les ressorts d’une intrigue toujours attachante, et les mouvemens d’une éloquence toujours passionnée. […] Il puisa dans son génie les beautés tragiques des Horaces , les détails imposans de Pompée et de Sertorius , le cinquième acte de Rodogune , l’un des plus grands tableaux qu’on ait jamais montrés sur la scène. […] Les esprits sages, les ames élevées aiment mieux le quatrième acte de Britannicus que des tragédies passionnées, parce qu’elles préfèrent ce qui élève et agrandit l’homme à ce qui le charme et l’amollit. […] Je ne considère pas ici la prodigieuse difficulté de tirer cinq actes d’un sujet qui n’offrait qu’une scène ; de faire une tragédie de ce qui paraissait devoir n’être qu’une élégie.

653. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342

Les actes originaux de l’entreprise d’Amboise avaient été déposés entre les mains du père de d’Aubigné ; le seing de L’Hôpital, sa signature y était tout du long à côté de celle de d’Andelot et des autres principaux réformés. […] J’aurai, parmi les catholiques, ceux qui aiment la France et l’honneur. » Givry entre sur cette conclusion, ajoute d’Aubigné, et avec son agréable façon prit la jambe du roi, et puis sa main, dit tout haut : « Je viens de voir la fleur de votre brave noblesse, Sire, qui réservent à pleurer leur roi mort quand ils l’auront vengé ; ils attendent avec impatience les commandements absolus du vivant : vous êtes le roi des braves, et ne serez abandonné que des poltrons. » Cette brusque arrivée et la nouvelle que les Suisses venaient prêter leur serment mirent fin aux fâcheuses paroles, et Henri IV, coupant court à ceux qui hésitaient, n’eut plus qu’à faire acte de roi de France.

654. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — II » pp. 261-274

Le premier acte d’opposition à Louis XIV, et le seul possible, lui vivant, c’était de parler paix, paix européenne perpétuelle, et d’aller renouer la tradition monarchique au nom populaire de Henri IV. Le second acte, possible seulement au lendemain de sa mort, était d’écrire contre le despotisme et le gouvernement personnel d’un seul.

655. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »

. — Le Beau Léandre, un acte en vers (1865). — Odes funambulesques (Alençon, 1857). — Poésies complètes (1857) […] — Marcel Rabe (1891). — Idylles prussiennes ; Riquet à la Houppe (1891). — Occidentales ; Rimes dorées (1891). — Dans la fournaise (1892). — Ésope, comédie en trois actes (1898).

656. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Premières tentatives sur Jérusalem. »

Il prêcha ; on parla de lui ; on s’entretint de certains actes que l’on considérait comme miraculeux. […] On ne met pas le vin nouveau dans de vieilles outres 632. » Voilà, dans la pratique, son acte de maître et de créateur.

657. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre IV. Cause immédiate d’une œuvre littéraire. L’auteur. Moyens de le connaître » pp. 57-67

Ce ne sont plus maintenant des documents toujours destinés au public qu’il s’agit d’interpréter : ce sont des paroles échappées dans la causerie, des lettres intimes où la pensée se montre sous forme familière et parfois dans toute sa nudité ; ce sont des actes où se trahit la vraie nature de celui qui les commet. […] Sans insister sur les précautions qu’il convient de prendre, disons que la formule cherchée, pour être complète et féconde, doit répondre à cette définition 16 : « L’analyse d’un caractère, si elle est bien faite, donne un air de nécessité à tous les actes d’un homme. » § 3. — On inaugure en ce moment en France un troisième procédé d’étude qui consiste à déterminer directement les facultés, les habitudes, les particularités d’un individu.

658. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre I : De la méthode en psychologie »

Comte qu’il est possible d’étudier un fait par l’intermédiaire de la mémoire, non pas à l’instant où nous le percevons, mais dans le moment d’après : et c’est là, en réalité, le mode suivant lequel nous acquérons le meilleur de notre science sur les actes intellectuels. […] La psychologie à priori soutient que dans tout acte de pensée, même le plus élémentaire, il y a un élément qui n’est pas donné à l’esprit, mais qui est fourni par l’esprit en vertu de ses facultés propres.

659. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Conclusion »

Elle oublie que dans l’acte de la connaissance, l’esprit met du sien au moins autant qu’il en reçoit. […] Elle dit aux rationalistes : Vous avez bien vu qu’il y a dans l’acte de la connaissance quelque chose qui vient du dedans ; mais votre hypothèse d’idées innées ou à l’état virtuel est insoutenable.

660. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Il peignit dans une pièce de théâtre et sa passion et l’indifférence de celle qui en était l’objet ; mais il supprima ensuite les deux premiers actes, pour ne pas donner, dit-il, à la marquise le plaisir de voir ses malheureux amours décrits par lui-même. […] V, pag. 282, cite en note une réponse du roi au reproche la tyrannie que lui faisait le prince de Condé : « Je n’ai fait en ma vie acte de tyrannie que quand je vous ai fait reconnaître pour ce que vous n’étiez point. » Ces paroles se rapportent à la cassation ordonnée par le roi, d’un arrêt qui déclarait enfant adultérin le prince de Condé.

661. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — IV »

Si nous ne les voyons pas changer, si, en raison de leur durée, elles assument à nos yeux un caractère d’éternité, et nous masquent, sous l’apparence de la loi, l’acte arbitraire qui leur donna naissance, c’est parce qu’en raison de leur utilité fondamentale, au point de vue de la connaissance, l’esprit exerce à leur profit, avec une ténacité extraordinaire, le pouvoir d’arrêt dont il dispose. […] Les vérités n’ont par elles-mêmes aucune réalité objective, mais elles sont des moyens de créer des réalités, c’est-à-dire des phénomènes, mœurs, sentiments, actes, états de connaissance.

662. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

Mais la pensée est un acte tout interne, où il semble que l’on n’ait plus besoin de rien d’extérieur. […] En ce sens, il n’est pas inexact de dire que la pensée est une résultante, car elle n’existe en acte qu’à la condition que le système cérébral auquel elle est liée soit dans un certain état d’équilibre et d’harmonie.

663. (1864) De la critique littéraire pp. 1-13

La seconde qualité requise, selon moi, pour faire acte de critique, c’est d’avoir soixante ou pour le moins cinquante ans révolus. […] La critique serait comme le Versailles des sages de la littérature ; on n’y serait admis que sur la présentation de son acte de naissance, ou, par exception, de quelque œuvre capable de mûrir le jugement et de hâter l’expérience, poème épique ou didactique, tragédie, roman moral.

664. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VII. Les hommes partagés en deux classes, d’après la manière dont ils conçoivent que s’opère en eux le phénomène de la pensée » pp. 160-178

Ainsi nous ne pouvons pas éviter d’en venir à examiner ce grand problème de l’intelligence humaine, ou plutôt la nature de l’instrument qui nous a été donné pour la production et la manifestation des actes de notre intelligence. […] Ceux-là pensent que les libertés d’un peuple résultent de ses droits, et non point des concessions des princes, non plus que d’états antérieurs ; ils pensent que l’homme fait une sorte d’acte libre en entrant dans une association politique, et qu’à cet instant, qui est une fiction convenue, il cède une partie de ses droits, pour jouir de certains avantages qu’il n’aurait pas sans la société, comme, par exemple, celui de la propriété.

665. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VIII. M. de Chalambert. Histoire de la Ligue sous le règne de Henri III et de Henri IV, ou Quinze ans de l’histoire de France » pp. 195-211

Il l’a prise à part dans sa formation, son existence, ses actes, sa dissolution, quand elle n’eut plus de raisons d’exister. […] Assurément M. de Chalambert est au fond trop historien, il a trop l’instinct de ce qu’il fait pour ne pas avoir compris que ce qui importait plus peut-être que les actes même de la Ligue, c’était son origine, sa nécessité, son droit d’existence, c’étaient enfin les précédents de ce fait nouveau qui se produisait pour la première fois en 1584, contre l’hérédité monarchique dans le pays, naturellement et politiquement, le plus monarchique de la terre.

666. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Le premier acte n’est qu’un prologue, les trois suivants sont une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie. […] Thierry a coupé, dans l’Illusion, tout le quatrième acte, l’acte de la prison, « parce qu’il fait longueur, pour abréger » ! […] Ce cinquième acte est dangereux ! Ce cinquième acte est immoral ! […] Voyez-vous cette pauvre tragédie décapitée pour l’éternité, et commençant désormais au deuxième acte !

667. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « IX » pp. 33-36

. — Le cinquième acte traîne en discours, tandis que la pièce est réellement finie au coup de poignard.

668. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Herold, André-Ferdinand (1865-1940) »

. — Sâvitri, comédie héroïque en deux actes et en vers (1899). — Au hasard des chemins (1900).

669. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugues, Clovis (1851-1907) »

— Le Sommeil de Danton, drame en cinq actes et en vers (1888)

670. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 364-367

La plupart, avec un esprit peu élevé, un cœur froid & stérile, une imagination pauvre & dénuée de vigueur, ont besoin d’entasser incident sur incident, d’avoir recours aux épisodes, de prodiguer les sentences, de multiplier les coups de Théatre, pour parvenir jusqu’au dernier acte ; encore finissent-ils le plus souvent par ennuyer le Spectateur, qui ne tolere le commencement, que dans l’espérance d’une fin plus heureuse, M. de Morand avoit assez de talent pour se dispenser de ces pitoyables ressources.

671. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Elle ne dirige pas seulement les pensées, elle gouverne les actes ; elle prononce dans les conflits qu’elle tranche souverainement ; et dans l’échelle des biens divers, c’est elle qui assigne et maintient les rangs. […] « Une autre conséquence non moins certaine et non moins grave de ce mécanisme divin, c’est que l’homme, se sentant libre d’obéir ou de résister à la loi de la raison, se sent par cela même responsable de ses actes devant l’auteur tout-puissant de cette loi et de sa liberté. […] Ce n’est pas à ses semblables qu’il le doit ; car ils peuvent tout au plus connaître de ses actes, qu’ils châtient quelquefois. […] Les intentions, les pensées, mobiles invisibles de tous les actes, leur échappent absolument ; et ce sont cependant les pensées et les intentions, en un mot, tout ce qui se dérobe nécessairement aux justices humaines, qu’il s’agit de juger. […] Ils ont contribué tous à amener la science où elle en est ; et ce n’est qu’un acte de gratitude que d’assigner à chacun la part qui leur revient dans cette œuvre commune.

672. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Je suis surpris que la Harpe n’ait guère trouvé qu’à louer dans ses vers, et que, pour faire acte de critique, il se soit attaqué à quelques lignes de prose oubliées, où le bon Collin est assez osé pour risquer le mot singer. […] C’est en effet continuer Molière que nous montrer Philinte, si sec pour autrui, si tendre quand on le touche, qui s’écrie à la nouvelle d’un acte d’improbité dont il est victime : Je me perds, je m’égare. […] Acte IV, scène VII. […] L’Orpheline ou le Faux Généreux, comédie de Bret, fut représentée en cinq actes, en 1758, et imprimée en trois actes.

673. (1894) Textes critiques

L’une chez Johannes s’échancre et s’irrite à l’intrusion de Kaethe : les Pensées que son front exsude, ainsi taisant acte de Vie, s’interrompent en éparpillement effrité : du choc de l’intellectuelle existence et de la vie pratique, le néant, comme un serpent de sulfocyanure à sa naissance flamboyante rentrant ses cornes oculaires sous le dôme tombant d’un doigt. […] Donc, syllogistiquement… mais intellectuels, amis non amants, juste assez de charnel inconsciemment désiré, d’envoûtement senti nécessaire (photographies) pour faire l’amitié vivace, sans potacheries, trop philosophes pour ignorer que l’Idée déchoit qui passe à l’Acte ; l’une gynandre en spontanéité, l’autre d’irrésolution (parfois) androgyne, semblables par l’interversion de leurs sexes ; union de noblesse socratique ; Nisus et Euryale cérébraux, non musculaires, avant les nuits sous la même tente.‌ […] Il avait recommandé, servant Ibsen, qu’au dernier acte on ne jetât pas le mannequin : la foule figurante a bien assez de quelques moellons concassés sur la tête et du bris des planches hérissées de clous dans les mollets. Mais le cadavre de Solness est la passerelle de la jeunesse qui se rue, et dans le rapide acte imperçu de la foule est un symbole très beau. […] Nous avons essayé des décors héraldiques, c’est-à-dire désignant d’une teinte unie et uniforme toute une scène où un acte, les personnages passant harmoniques sur ce champ de blason.

674. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit »

Nous avons conscience d’un acte sui generis par lequel nous nous détachons du présent pour nous replacer d’abord dans le passé en général, puis dans une certaine région du passé : travail de tâtonnement, analogue à la mise au point d’un appareil photographique. […] Ainsi, dans le cas des états internes actuels, la connexion est moins étroite, et la détermination du présent par le passé, laissant une large place à la contingence, n’a pas le caractère d’une dérivation mathématique ; — en revanche, la présentation à la conscience est parfaite, un état psychologique actuel nous livrant la totalité de son contenu dans l’acte même par lequel nous l’apercevons. […] La diminution apparente de la mémoire, à mesure que l’intelligence se développe, tient donc à l’organisation croissante des souvenirs avec les actes. […] Au lieu de considérer chaque genre comme comprenant en acte, une multiplicité d’objets, on veut au contraire maintenant que chaque objet renferme, en puissance, et comme autant de qualités qu’il retiendrait prisonnières, une multiplicité de genres. […] Or, il n’y a pas de différence essentielle entre l’opération par laquelle cet acide tire du sel sa base et l’acte de la plante qui extrait invariablement des sols les plus divers les mêmes éléments qui doivent lui servir de nourriture.

675. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

C’est par un acte de volonté qu’entre 1820 et 1840, les Hugo et les Sainte-Beuve ont accompli la révolution romantique. […] La névrose n’annulait pas la liberté de ses paroles ou de ses actes. […] — c’est ainsi qu’en prose ou qu’en vers, qu’en cinq actes, en trois actes ou en un, triste ou gaie, naturaliste ou idéaliste, une « machine » n’est du théâtre qu’autant qu’elle répond à des conditions définies. […] George Ancey n’a pas voulu, lui, tirer moins de trois actes. […] C’est une scène du troisième acte, au café du Cirque, où M. 

676. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

» Poursuivant ses déductions, l’auteur s’appliquait à montrer que la liberté reconnue aux citoyens de communiquer entre eux et de prendre acte de leurs opinions (ce qui, dans un grand empire, ne peut se faire que par la presse) était le seul moyen de créer une pensée commune fondée sur un commun intérêt, de hâter la formation des masses, et, en dissipant les fantômes nés du conflit des souvenirs, d’éclairer la société entière sur son état réel, sur les forces qui avaient grandi et s’étaient développées chez elle en silence ; pour les faire tout aussitôt apparaître, il ne fallait qu’un gouvernement libre : la Restauration, disait-il vivement, a mis la France au grand jour. […] Cependant, à la fin de 1821, M. de Rémusat avait perdu sa mère ; un des premiers actes du ministère Villèle fut de destituer son père : le jeune homme se trouva tout à fait libre. […] Au reste, si l’homme littéraire en lui a des regrets, l’homme politique n’en doit point avoir ; car ses articles d’alors ont eu tout leur effet, ils ont été des actes. […] Tout cela s’exécuta très-vite, très-lestement ; chaque drame avait cinq actes ; les dix actes furent enlevés en douze jours : ce qui fait un acte par jour, et, après chaque drame, un jour pour se relire.

677. (1879) À propos de « l’Assommoir »

En fréquentant les églises et en assistant aux messes, même souvent, il n’aurait pas remarqué tous les actes du prêtre, dont quelques-uns semblent insignifiants et sont pourtant prescrits. […] Gastineau ; celui-ci, après l’avoir lu avec soin, crut qu’on on pouvait tirer un vaudeville en trois actes pour les Variétés. […] Deux ont été retranchés : l’un, qui était un simple changement de décor au dernier acte ; l’autre, qui se passait après la scène de l’échafaudage, avait pour titre : la première bouteille ; c’était le premier pas de Coupeau vers l’ivrognerie  Après la première, comme le drame était trop long, on a dû supprimer encore le tableau de la Forge, qui plaisait peu au public. […] Zola, qui pourtant ne refuse jamais la responsabilité de ses actes et de ses œuvres, ne l’a pas avouée. […] Sans doute, bien des détails restent inexpliqués ; l’on n’assiste pas au drame, à son abrutissement dans tous ses actes et dans toutes ses scènes, comme dans le chef-d’œuvre de M. 

678. (1875) Premiers lundis. Tome III « Armand Carrel. Son duel avec Laborie »

Son opposition de vingt ans n’était pas moins courageuse que celle de trente : les actes venaient dès lors au secours des paroles, et il n’a pas tenu aux gens du roi et aux Conseils de guerre de l’époque d’épargner aux parquets et aux Commissions militaires de la nouvelle monarchie la besogne qu’il leur a donnée.

679. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — France, Anatole (1844-1924) »

. — Au Petit Bonheur, comédie en un acte (1898). — Le Lis rouge, pièce (1899). — Pierre Nozière (1899). — Clio, choix (1900).

680. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gourmont, Remy de (1858-1915) »

Louis Payen De même que dans la vie ordinaire nous nous plaisons à agrémenter d’un peu de beauté nos actes et nos pensées pour plaire à notre correspondant lointain, ainsi, dans Le Songe d’une femme, les personnages prennent des attitudes et cherchent à embellir mutuellement leur vie.

681. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pioch, Georges (1874-1953) »

J’ai ressenti une joie d’âme, une beauté de cœur, une sincérité de gestes, d’actes, de grâce devant ce petit livre qu’est Toi, de beauté et de bonté si pure, douce et grave… Si nous passons à la Légende blasphémée, le chant du poète se change en un cri d’orgueil et de gloire, en une force et une vaillance de son être rebelle aux codes, aux lois, aux disciplines.

682. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

L’homme qui a une blessure mal cicatrisée peut se livrer aux actes de la vie ordinaire sans qu’on s’aperçoive de son infirmité ; mais tout exercice violent lui est interdit ; à la première fatigue sa blessure se rouvre, et il tombe. […] Il n’y a pas un exemple de plus complète trahison d’un État par son souverain, en prenant le mot trahison pour désigner l’acte du mandataire qui substitue sa volonté à celle du mandant. […] L’acte inconcevable du mois de juillet 1870 nous jeta dans un gouffre. […] « Je ne conçois qu’une issue à ces hésitations, qui tuent le pays ; c’est un grand acte d’autorité nationale. […] Toute mesure, comme la loi du 31 mai 1851, ayant pour but de priver des citoyens d’un droit qu’ils ont exercé depuis vingt-trois ans serait un acte blâmable.

683. (1887) Discours et conférences « Discours à la conférence Scientia : Banquet en l’honneur de M. Berthelot »

Dilater le pomœrium, c’est-à-dire reculer l’enceinte de la ville, était, à Rome, l’acte de mémoire le plus envié.

684. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Table »

II : Programme au prélude du troisième acte des Maîtres.

685. (1891) Esquisses contemporaines

Pour donner au vouloir la consistance du faire, pour incarner l’idée dans l’acte, il faut avoir foi dans l’importance de cet acte. […] Tout être est un acte qui se répète aussi longtemps qu’il subsiste. […] Chacun de nos actes est une création renouvelée et le signe indubitable de notre grandeur. […] N’est-ce pas faire un acte de foi dans cette réalité obscure et douloureuse, adorable et inexplicable, qui est l’âme humaine ?  […] Elle le pose comme ce qui absolument ne doit pas être, ni par l’acte, ni par la conception que l’on s’en forme.

686. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

L’université ne manqua pas d’en prendre acte ; elle mit dans ses registres que tous ses écoliers, & ceux du collège Royal avoient eu congé. […] Ils continuèrent à donner les volumes suivans des Actes des saints, & à bien mériter de la république des lettres. […] L’auteur ne le donnoit que pour l’abrégé des erreurs contenues dans les volumes des Actes des saints. […] Papebroch, Janning & Baërt défendirent, article par article, les propositions dénoncées des quatorze volumes des Actes des Saints. […] Le premier acte qu’il fait de sa nouvelle jurisdiction, est d’interdire ces nouveaux maîtres.

687. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

… » Son article du 1er septembre est un acte de divination. […] Jacques Bainville interprète comme un acte de très judicieuse politique. […] L’homme d’action préfère à lui-même son acte. […] … Refuser les chimères : acte d’abnégation ; et l’abnégation n’est-elle pas une poésie ? […] Cependant si, comme tout L’Empire libéral nous y invite, nous cherchons les responsabilités de la guerre, n’examinons pas seulement les actes d’Émile Ollivier, les actes de Gramont, les actes de Benedetti.

688. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

non, et cela est si vrai, qu’après avoir fait tel acte, j’en produis un nouveau, je le modifie, je le change. […] Transportez-vous au premier fait de l’intelligence, car l’intelligence a dû avoir son premier fait, avant lequel vous ignoriez que vous fussiez une intelligence, l’intelligence ne prenant connaissance d’elle-même que par ses actes, par un acte au moins ; avant cet acte qui la déclare il n’était pas en votre pouvoir de la soupçonner, et vous l’ignoriez absolument. […] Toute parole est un acte de foi ; voilà pourquoi dans le berceau des sociétés la parole primitive est un hymne. […] Les actes les plus vulgaires comme les plus élevés s’accomplissent sous le regard et sous l’empire de la loi. […] La religion elle-même se résout en actes qui ont besoin de la protection de la loi.

689. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Ce n’est pas un système de raisonnements, c’est un fait propre à envahir le cœur et emporter les actes. […] La loi se borne à dire : « Fais ceci et tu vivras. » Mais l’homme que fait-il, sinon les actes dont le principe existe dans son cœur ? […] S’il ne s’agissait que d’actes extérieurs, peut-être serait-il possible de les accomplir, en partie du moins. […] Retiré à la campagne lors du massacre de la Saint-Barthélemi, il avait été compris, dit-on, dans les listes de proscription, la cour ne se souciant guère de laisser subsister un pareil témoin de ses actes. […] Vous me montrerez tant que vous voudrez des actes de reconnaissance ; je ne me contente pas de cela : je remonte au principe.

690. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre VI. Utilité possible de la conversation »

Liez donc entre elles toutes les idées de la personne à qui vous parlez ; confrontez-les avec ses actes ; classez-les, faites-en un système ; formez-vous une conception de l’homme.

691. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Une seule voix sans parole, non pas sans harmonie, sans force, mais irrésistible, proclame un Dieu au fond de notre cœur : tout ce qui est vraiment beau dans l’homme naît de ce qu’il éprouve intérieurement et spontanément : toute action héroïque est inspirée par la liberté morale ; l’acte de se dévouer à la volonté divine, cet acte que toutes les sensations combattent et que l’enthousiasme seul inspire, est si noble et si pur, que les anges eux-mêmes, vertueux par nature et sans obstacle, pourraient l’envier à l’homme. […] Quand un livre paraît, que de moments heureux n’a-t-il pas déjà valu à celui qui l’écrivit selon son cœur et comme un acte de son culte ! […] Après avoir animé par un reflux fatal mais naturel l’invasion étrangère dans les murs de Paris, après avoir traité libre encore de sa personne à Fontainebleau, après avoir abdiqué et résigné le trône aux Bourbons, se servir dès armes d’honneur qu’on lui avait laissées dans son asile pour violer la foi jurée, les traités, la paix du monde, descendre avec des troupes et du canon sur le rivage de la patrie, embaucher l’armée, corrompre les généraux, déchirer la constitution, chasser du trône le roi nécessaire et réconciliateur, pour ramener par un nouveau défi l’Europe entière au cœur de la France, et pour lui faire perdre à Waterloo les dernières gouttes de son sang, certes il n’y avait d’excuse à un pareil acte que l’ennui personnel de l’empire perdu, et l’impatience d’une ambition qui comptait le monde pour rien devant un caprice de domination ou de gloire.

692. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

Enfin les Provinciales sont un acte de bon goût, et comme de salubrité esthétique et littéraire : il était bon, au temps où la littérature profane allait se débarrasser du romanesque espagnol, de barrer la route aussi aux fantaisies extravagantes où l’imagination religieuse se complaisait de l’autre côté des Pyrénées. […] Il y a là un art singulier de traduire les idées abstraites en actes, en gestes, en accents, en un mot une réelle force d’imagination dramatique. […] Il n’était ni fou ni malade ; il n’a jamais été plus lui-même, plus maître de sa raison et conscient de ses actes, que lorsqu’il a semblé envahi de la folie religieuse349. […] Il l’est, comme tous les autres, parce qu’il est obstinément réaliste : son imagination représente les réalités concrètes dont sont extraites les abstractions sur lesquelles il opère ; — et parce qu’il est profondément sensible : chaque acte de sa pensée, chaque idée qu’il conquiert met en jeu, exalte on blesse toutes les émotions, les affections de son âme singulièrement délicate.

693. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

., plus incontestablement accepté, reconnu plus convenable et plus utile que le récit que fait annuellement l’Académie des actes de vertu, et les récompenses, si modérées d’ailleurs, qu’elle y attache. […] De tels actes, une telle activité bienfaisante et, pour tout dire, une telle agence de charité instituée et gouvernée pendant des années par une simple particulière, n’ont pas été sans attirer les regards des supérieurs dans l’ordre spirituel. […] Messieurs, il y a dans la loi qui vous est soumise une préoccupation touchante : c’est celle qui concerne le conjoint survivant, c’est-à-dire, dans la plupart des cas, la veuve de l’homme de lettres : « Pendant une période de cinquante ans, est-il dit, le conjoint survivant, quel que soit le régime matrimonial, et indépendamment des droits qui peuvent résulter, en faveur de ce conjoint, du régime de la communauté, a la jouissance des droits dont l’auteur prédécédé n’a pas disposé par acte entre-vifs ou par testament. » Déjà cette préoccupation avait inspiré Napoléon Ier, lorsque par son décret du 5 février 1810, qui étendait à vingt ans le droit des enfants des auteurs, d’abord fixé et limité à dix ans par la loi du 19 juillet 1793, il établissait que la veuve, si les conventions matrimoniales lui en donnaient le droit, jouirait viagèrement de la propriété garantie a l’auteur lui-même.

694. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Si mes craintes se réalisent, mon parti est pris, et je quitte la France en secouant la poussière de mes pieds. » Dès l’entrée du jeu, il est près de perdre patience, et l’on n’est pas à la fin du premier acte qu’il menace déjà de sortir. […] L’acte de son établissement a été signé avec le sang français, à la lueur de nos villes et de nos hameaux incendiés. […] Au second acte de Phèdre, dans la scène II entre Aricie et Hippolyte, il y a : Maintenant je me cherche et ne me trouve plus Mon arc, mes javelots, mon char, tout m’importune.

695. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « M. MIGNET. » pp. 225-256

Ces deux jeunes esprits entraient dans la lutte bien persuadés que la dynastie (par suite de toutes sortes de raisons et de circonstances générales ou individuelles dont ils n’étaient pas embarrassés de rendre compte) ne se résignerait jamais à subir le gouvernement représentatif ainsi entendu, et dès lors ils tenaient pour certaine l’analogie essentielle qui se reproduirait jusqu’à la fin entre la révolution française et la révolution d’Angleterre, et qui amènerait pour nous au dernier acte un changement de dynastie. […] Mais on ne saurait non plus, par le besoin de tout bien savoir, se réduire désormais à ce régime d’histoire purement diplomatique, dont l’objet est surtout d’enregistrer les textes et de faire passer avec continuité sous les yeux la teneur même des dépêches, actes et traités. […] Antonio Perez, jeté en prison, retenu captif durant onze années, traité avec des alternatives de ménagement et de rigueur, selon ce qu’on craignit ou qu’on espéra de ses aveux ; puis, quand on le crut dessaisi de tous papiers et de tous gages, livré à la justice secrète de Castille, poursuivi pour un acte dans lequel il n’avait été que l’exécuteur d’un ordre royal, mis à la torture, Perez parvint, à force d’adresse, et par le dévouement de sa femme 81, à s’échapper en Aragon ; et là, devant un libre tribunal, le duel s’engagea à la face du soleil, entre le sujet sacrifié et le monarque.

696. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

Il voulait qu’il ne fût livré qu’à elle et à ceux qu’elle y introduirait, te roi, comme je l’ai dit, avait déjà fait acte de soumission en disant à ses enfants de ne pas revenir sans qu’il les envoyât chercher. […] On aura peine à croire que cet acte de piété filiale ait excité aussi peu qu’il l’a fait l’intérêt public. […] Telle était la position où se trouvaient dans ce moment les ennemis du tripot ; la connaissance qu’ils avaient du goût du roi pour les sacrements, de son idée sur l’efficacité d’un acte de contrition, et sur le besoin qu’il en avait, leur persuadait bien qu’on touchait au moment où son amour pour la religion, ou son envie de donner un bon exemple en ce genre, allaient lui faire demander son confesseur ; mais leur opinion, partagée par Mesdames, la leur rendait encore plus certaine.

697. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

Moi-même y contredis, en ce qui est de chez nous, imbu de je ne sais quelle hostilité contre les états de raretés sanctionnés par les dehors, ou qui purement ne sont l’acte d’écrire : je rentre mes aspirations à la solitude nécessaire quand ce ne serait que pour paraître songer. […]     Orage, lustral ; et, dans des bouleversements, tout à l’acquit de la génération récente, l’acte d’écrire se scruta jusqu’en l’origine. […] Tout l’acte disponible, à jamais et seulement, reste de saisir les rapports, entre temps, rares ou multipliés ; d’après quelque état intérieur et que l’on veuille à son gré étendre, simplifier le monde.

698. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

Tout l’esprit du protestantisme avait été dans son premier acte : la guerre contre les œuvres. […] Il fit disparaître tout ce qui était acte extérieur, et qui pouvait distraire les élus de ce spiritualisme sombre où sa main de fer les voulait enchaîner. […] Outre la gloire d’être la langue du culte chrétien, la langue dans laquelle toute l’Europe du moyen âge avait prié et pensé, le latin, expression de la loi civile, des actes publics, et en général de tout ce qui règle, discipline et lie, s’adaptait mieux au génie de notre pays.

699. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite.) »

Elle dut en faire quelquefois la comparaison en elle-même en souriant, et quand elle parlait avec ses amis, dans l’intimité, de ses actes et de ses occupations comme souveraine de toutes les Russies : « Eh bien ! […] Quand je vois, depuis le commencement de ce récit, le grand-duc, le futur Pierre III, ne pas faire un seul pas qui ne l’achemine à l’abîme et à la ruine profonde, il me semble constamment voir dans le même temps, derrière lui et au-dessus de lui, debout et voltigeant, ce fantôme fatal qui, le pied sur la tête des mortels, les pousse aux actes insensés, et qu’Homère appelle l’Imprudence.

700. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

La Revue des Deux Mondes trouve occasion de vérifier ce mot-aujourd’hui ; elle en prend acte à son honneur. […] Mais ici on n’a plus affaire à de jeunes Cyclopes, ce sont des Ajax tout grandis qui ne craignent pas de faire acte de gladiateurs, et devant lesquels il ne fallait pas craindre à son tour de s’exprimer.

701. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Il faut faire pour les opinions ce que Kant recommandait de pratiquer pour les actes de moralité : il faut ériger sa façon de penser en maxime universelle ; et il est rare alors que ce qui n’est point évidemment vrai continue de le paraître. […] Il y a là, si l’on veut, une sorte de contradiction nécessaire et innocente, qui fait que le pessimiste, épris du néant, a droit de vivre, de jouir, d’aimer les bonnes et belles choses ; que le déterministe délibère tout comme le croyant au libre arbitre, et accepte devant les hommes la responsabilité de ses actes : tout comme on se sert dans le langage de mots et d’images qui impliquent mille croyances et une conception de l’univers que nos pères des antiques tribus aryennes s’étaient faites, et que nous avons réformées depuis des siècles.

702. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Arlequin, pour le récompenser, lui donne sa nièce et lui cède, par acte notarié, sa maison ; Bernagasso lui donne des coups de bâton, et veut le mettre à la porte. Arlequin déchire l’acte, s’empare du bâton et met Bernagasso à la porte à son tour.

703. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Partant de l’hypothèse que Jésus savait d’avance avec précision le moment de sa mort, les disciples devaient être amenés à supposer qu’il réserva pour ses dernières heures une foule d’actes importants. Comme, d’ailleurs, une des idées fondamentales des premiers chrétiens était que la mort de Jésus avait été un sacrifice, remplaçant tous ceux de l’ancienne Loi, la « Cène », qu’on supposait s’être passée une fois pour toutes la veille de la Passion, devint le sacrifice par excellence, l’acte constitutif de la nouvelle alliance, le signe du sang répandu pour le salut de tous 1078.

704. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre I : Des sens, des appétits et des instincts. »

Ces actes instinctifs forment cinq groupes : 1° Les actions réflexes ; 2° Le mécanisme spécial de la voix ; 3° Les arrangements primitifs qui rendent possibles l’harmonie et la combinaison de certaines actions ; 4° La liaison du sentiment et de ses manifestations physiques. […] Prenons acte toutefois de l’existence de cette spontanéité, de cette activité instinctive ; elle nous servira plus tard à mieux comprendre la nature de la volonté.

705. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Les Confidences, par M. de Lamartine. (1 vol. in-8º.) » pp. 20-34

Au dernier moment, et par respect, dit-il, pour l’ombre de sa mère, de son père, de ses sœurs, il n’a pas hésité : L’acte était sur la table. […] La main me tremblait, mon regard se troublait, le cœur me manqua… Je pesai d’un côté la tristesse de voir des yeux indifférents parcourir les fibres palpitantes de mon cœur à nu sous des regards sans indulgence ; de l’autre le déchirement de ce cœur dont l’acte allait détacher un morceau par ma propre main.

706. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre I : Philosophie religieuse de M. Guizot »

Il voit avec raison les plus grands périls dans le défi porté par certains actes, certaines paroles, à la société moderne. […] Les lois de la nature ne s’imposent pas à la volonté humaine : il y a un domaine où l’homme est maître de ses actes.

707. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

Le goût, aidé du bon sens et de l’exemple d’Homère, est la plus sûre règle pour faire croître le trouble de scène en scène et d’acte en acte.

708. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de mademoiselle Bertin sur la reine Marie-Antoinette »

Tel était l’ascendant de sa beauté et de ses manières, qu’elle subjugua tous ceux qui l’entourèrent et la connurent : pour ses femmes de chambre, ses fournisseurs, et les hommes de cour, il n’y a rien que de simple ; mais le charme s’étendit plus loin : l’allier Mirabeau fut peut-être autant amolli par ses douces paroles que par cet acte impur qui pèse sur sa mémoire ; quelques heures de conversation au retour de Varennes lui conquirent à jamais Barnave ; un mot de sa bouche fit tomber à ses pieds Dumouriez en pleurs ; les femmes du 20 juin elles-mêmes furent émues quand elles la virent.

709. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre IV. — Molière. Chœur des Français » pp. 178-183

Le Misanthrope, acte II, scène v.

710. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre premier. Rapports de l’invention et de la disposition »

Elle divisera l’acte unique de l’esprit, et, prêtant toute sa vigueur successivement à chacune des parties qu’elle aura séparées, elle rendra chaque opération plus efficace et plus féconde.

711. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbier, Auguste (1805-1882) »

. — Benvenuto Cellini, opéra en deux actes, avec Léon de Wailly, musique de Berlioz (1838). — Chants civils et religieux (1841). — Rimes héroïques (1843). — Le Décameron, de Boccace, traduction (t 845). — Jules César, de Shakespeare, traduction (1848). — Silves (1864). — Satires (1865). — Trois passions nouvelles (1867). — La Chanson du vieux marin, de Coleridge (1876). — Contes du soir (1879). — Histoires de voyage (1880). — Chez les poètes, études, traductions et imitations en vers (1882). — Souvenirs personnels et silhouettes contemporaines (1883). — Poésies posthumes (1884).

712. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VII. Objections à l’étude scientifique d’une œuvre littéraire » pp. 81-83

Corriger une erreur, c’est toujours en appeler de l’homme mal informé à l’homme mieux informé ; c’est toujours, en somme, faire un acte de foi dans la possibilité de la science.

713. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre V. Moralistes. — La Bruyère. »

» La Bruyère dit encore : « Il n’y a pour l’homme que trois événements : naître, vivre et mourir ; il ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il oublie de vivre. » Pascal fait mieux sentir notre néant : « Le dernier acte est toujours sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste.

714. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 15, des personnages de scelerats qu’on peut introduire dans les tragedies » pp. 115-119

Après ce que Phédre et sa confidente disent dès le premier acte sur la haine de Venus contre la posterité de Pasiphaé, et sur la vengeance de cette déesse qui détermine notre princesse infortunée à tout le mal qu’elle fait, ses crimes ne paroissent plus être ses crimes, que parce qu’elle en reçoit la punition.

715. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Lettre-préface à Henri Morf et Joseph Bédier » pp. -

En effet, certains historiens de la poésie estiment qu’il suffit, pour en parler, de la science des dates et des sources, comme si, pour parler de peinture, il suffisait de connaître les lois de la perspective et celles des couleurs complémentaires ; ce n’est pas auprès de vous, chers amis, que je m’excuserai d’avoir aussi écouté les voix secrètes de la sympathie… Toute foi est faite de poésie ; et toute vie qui ne tend pas au seul pain quotidien est un acte de foi.

716. (1904) Zangwill pp. 7-90

Le meurtre inutile d’une mouche est un acte blâmable ; celui qui est sacrifié aux fins idéales n’a pas droit de se plaindre, et son sort, au regard de l’infini (τῷ θεῷ), est digne d’envie. […] Rigoureusement parlant, l’homme dans la vie duquel règne l’égoïsme fait un acte de cannibale en mangeant de la chair ; seul l’homme qui travaille en sa mesure au bien ou au vrai possède ce droit. […] La belle antiquité conçut avec raison l’immolation de l’animal destiné à être mangé comme un acte religieux. […] Hâtons-nous de le dire, toute affirmation en pareille matière est un acte de foi ; or qui dit acte de foi dit un acte outre-passant l’expérience (je ne dis pas la contredisant). […] Vous prêtez à l’univers et à l’idéal des volontés, des actes qu’on n’a remarqués jusqu’ici que chez des êtres organisés.

717. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

La pièce est impossible pour son théâtre, avec un premier acte qui a l’inconvenance de se passer au bal de l’Opéra, et un coup de pistolet de dénouement qui a la monstruosité de se tirer sur le théâtre ! […] Il lit le premier acte, « le bal de l’Opéra », dans le rire et au milieu de regards de sympathie adressés à notre fraternité. Puis il entame tout de suite le second acte et passe au troisième… En nos cervelles, pendant cette lecture, peu d’idées ; au fond de nous une anxiété que nous essayons de refouler et de distraire, en nous appliquant à écouter notre pièce, les mots, le son de la voix de Thierry, le lecteur. […] Le second acte commence. […] Le matin, on a répandu une circulaire au quartier Latin, pour que la toile tombe au premier acte.

718. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Judith (1845-1917) »

— La Sonate du clair de lune, opéra, un acte (1894). — Khou-n-Atonou (1898). — Les Princesses d’amour (1900).

719. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 296-302

Le nôtre qui croit assez lourdement qu’on peut tout faire avec de l’esprit & des maximes, devroit se rappeler que l’esprit ne peut jamais donner qu’un foible droit à l’estime, & que des volumes de belles maximes ne valent pas un acte de générosité.

720. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre IX. Application des principes établis dans les chapitres précédents. Caractère de Satan. »

… Mais si je me repentais, si, par un acte de la grâce divine, je remontais à ma première place ?

721. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre IV. Pourquoi les Français n’ont que des mémoires. »

On pourrait citer sans doute quelques actes d’oppression, quelques censures rigoureuses ou injustes171, mais ils ne balanceraient pas le nombre des exemples contraires.

722. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « L’abbé Noirot »

Un des esprits les plus voyants de ce temps, qui fut l’élève aussi de l’abbé Noirot, a dit excellemment : « Suivre l’homme dans ses actes, ce n’est point encore le connaître.

723. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Je n’ai point prétendu justifier les actes désespérés des malheureux, mais protester contre l’indifférence qui les y contraint. […] CHATTERTON ACTE PREMIER. […] Le deuxième acte est simple et naïf, d’un effet immense et cependant sans événement. […] L’acte IIIe n’est au commencement qu’un long et sublime monologue de Chatterton s’efforçant à travailler dans sa chambre froide. Nous le donnons ici tout entier comme un chef-d’œuvre de la douleur, le voici : ACTE TROISIEME.

724. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Mais le soleil de Perse, la jeunesse facilement irritable, l’ivresse d’une constante fortune, les femmes et le vin, emportèrent dans les derniers temps Alexandre jusqu’à des excès d’actes et de paroles qui excitaient de grands murmures parmi les Grecs et parmi les Macédoniens. […] Quoique cette cérémonie ne passât pas à leurs yeux pour une marque d’idolâtrie, elle n’était pas moins étrangère aux mœurs des Macédoniens, et devait nécessairement leur paraître un acte humiliant et digne de vils esclaves. […] Les choses se définissent en général par les actes qu’elles accomplissent et ceux qu’elles peuvent accomplir ; dès que leur aptitude antérieure vient à cesser, on ne peut plus dire qu’elles sont les mêmes : elles sont seulement comprises sous un même nom. […] « Quant à ce qui concerne l’époux et la femme, le père et les enfants, et la vertu particulière de chacun d’eux, les relations qui les unissent, leur conduite bonne ou blâmable, et tous les actes qu’ils doivent rechercher comme louables ou fuir comme répréhensibles, ce sont là des objets dont il faut nécessairement s’occuper dans les études politiques. […] « On le détruit, quand on prétend établir cette unité excessive de l’État, de même qu’on enlève encore à deux autres vertus toute occasion de s’exercer : d’abord à la continence, car c’est une vertu que de respecter par sagesse la femme d’autrui ; et en second lieu, à la générosité, qui ne va qu’avec la propriété ; car, dans cette république, le citoyen ne peut jamais se montrer libéral, ni faire aucun acte de générosité, puisque cette vertu ne peut naître que de l’emploi de ce qu’on possède.

725. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

« La tragédie est donc l’imitation d’une action ; et cette action étant l’œuvre de personnages qui agissent, ces personnages ont nécessairement un caractère et un esprit qui les font ce qu’ils sont ; conditions qui, d’ailleurs, servent à qualifier aussi les actes humains. […] Plus tard, il soutiendra qu’elle est une substance, qu’elle est en acte et non pas seulement en puissance ; mais nous verrons en quel sens il prête à l’âme la substantialité et l’énergie. […] L’âme est donc l’achèvement du corps, sa perfection, son acte, et, pour parler la langue aristotélique, son entéléchie5. […] Il réfute les philosophes qui ont attribué au seul élément du feu ce grand acte de la nutrition. […] Il est impossible à l’âme de se placer en face d’elle-même, sans reconnaître bientôt cette évidence suprême qui accompagne tout acte de conscience, et qui de là se répand sur toutes les notions que l’âme peut saisir directement en elle.

726. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Ne renonçons point les actes, qui sont nuls, qui indiffèrent : renonçons les Désirs, et naîtra la Joie. […] Il restera, toujours, le maître de son bien ; nul serment n’engagera ses actes prochains, nul orgueil ne troublera sa joie. […] Il semble dire : « Évitez les vaines affections, stériles ; faites le bien, à tous le bien ; livrez vos actes, sans fatigue, sans haine, sans colère, — et sans amour ; travaillez à Tous, mais ne chargez pas vos âmes de passions. […] Wagner en retient la négation ascétique du vouloir-vivre, la compassion universelle envers toute forme de vie et l’idée d’une « compassion universelle », la fameuse « Mitleid » évoquée au final du premier acte de Parsifal. […] Philippe Godefroid : Les Opéras imaginaires, Librairie Séguier, Archimbaud, 1989, ainsi que l’article du Dictionnaire encyclopédique Richard Wagner, Actes Sud, op. cit.

727. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Quels furent ses actes ? […] 3° Bien que les preuves exactes fassent défaut de sa participation effective au « conseil de conscience » qui prépara la Révocation de l’Édit de Nantes, il est indéniable qu’il approuvait hautement cet acte néfaste, auquel devait aboutir fatalement sa politique vis-à-vis des protestants, puisqu’aussitôt après la signature de l’édit révocateur, il fait éclater sa joie en des termes qui ne laissent aucun doute sur ses sentiments à l’égard de cette mesure.‌ […] « Il est dans sa tradition, pourrions-nous ajouter en lui appliquant cette remarque d’un contemporain86, dans sa tradition de paroles exquises et d’actes barbares : toute l’histoire de l’Église. « Paix aux hommes de bonne volonté !  […] C’est un acte de loyauté et de sincérité, c’est l’horreur du mensonge, c’est le respect de la parole. […] L’une des médailles frappées pour perpétuer le souvenir de cet acte mémorable, l’écrasement, pour un siècle, de la libre pensée religieuse en France, représente « la Religion plantant une croix sur des ruines, pour marquer, ajoute Weiss, le triomphe de la vérité sur l’erreur, avec cette légende ; Religio victrix ».

728. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Tous les mots abstraits sont la figuration d’un acte matériel : penser, c’est peser. […] Les deux actes se rejoignent fatalement. […] Le bien et le mal n’y existent plus, parce qu’on n’y considère les actes que sous la catégorie activité. […] Il comprend l’acte exprimé ou ne le comprend pas ; s’il le comprend il l’accueille ou le rejette pour des raisons qui n’ont rien à voir avec l’art, puisque l’art, indifférent aux actes, ne s’intéresse qu’à la manière dont l’acte est simulé. […] C’est, en admiration d’un acte d’énergie, un acte de lâcheté.

729. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Qu’est-ce que la puissance, et qu’est-ce que l’acte ? […] Enfin, dans ces dernières années7, on s’est efforcé de soumettre les actes psychologiques au contrôle précis de la mesure. […] Les actes sont moins nombreux, moins compliqués, mais la fonction ne disparaît pas pour cela. Ainsi, tandis que chez la presque totalité des animaux, la digestion se fait à l’intérieur du corps dans un organe spécial, parfois, comme chez l’hydre, l’être semble transformé tout entier en estomac ; chez d’autres, l’acte se produit au dehors, entre de nombreux appendices qui servent à la fois de bouche et de bras.

730. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

L’acte de serrer les poings et de montrer les dents a été primitivement volontaire au moment de combattre l’ennemi ou pour le défier ; puis cet acte s’est associé peu à peu au sentiment de la colère et est devenu machinal ; enfin il s’est transmis par hérédité, et aujourd’hui encore nous serrons les poings dans la colère, même si l’ennemi est absent. […] Certains états de l’esprit, dit Darwin, entraînent chez l’animal certains actes habituels qui sont utiles à l’entretien ou à la défense de la vie, par exemple tels mouvements agressifs ; quand se produit un état d’esprit directement inverse, l’animal accomplit instinctivement et par antithèse les actes opposés, alors même qu’ils sont inutiles.

731. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Maintes fois il y est dit que Bossuet fit tel acte, ou dicta tel écrit, ou donna telle conclusion, M. l’abbé Fleury présent. […] Telle n’est pas la doctrine de Bossuet, qui remontre dès le premier jour à l’Assemblée qu’elle a tout pouvoir de s’occuper des questions de doctrine, et qu’il est séant qu’elle le fasse ; que c’est l’usage, la tradition constante, « et que jamais les évêques ne se sont trouvés réunis pour quelque sujet que ce fût, pour la conservation des églises, pour le sacre des évêques leurs confrères, ou dans tout autre cas, qu’ils n’en aient pris occasion de traiter des affaires spirituelles de leur ministère, suivant les occurrences et les besoins présents », L’Assemblée, dès ce moment où Bossuet a parlé, et sous l’impression de cette grave remontrance, se trouve conduite, bon gré mal gré, à faire acte de concile, et tous les évêques, même ceux qui diffèrent avec lui d’opinion, lui accordent la louange d’avoir parlé comme un apôtre et un Père de l’Église.

732. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Elle racontait encore très bien qu’en 1815, comme elle s’étonnait devant le duc de Wellington que les Bourbons rentrant s’appuyassent sans répugnance sur ce même personnage, et que Louis XVIII, cédant à une prétendue nécessité de circonstance, prît pour ministre l’homme si fameux par tant d’actes révolutionnaires, le duc de Wellington, après s’être fait expliquer ce que c’étaient que ces actes (les horreurs de Lyon), lui dit, en se méprenant sur la valeur du mot français : « Oh !

733. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Campagnes de la Révolution Française. Dans les Pyrénées-Orientales (1793-1795) »

Un de leurs premiers actes fut de suspendre La Houlière à cause de son grand âge. […] Puycerda, évacué par les troupes ennemies, reçoit avec joie les Français : « Pour reconnaître ce bon accueil, pour discréditer, autant que possible, les calomnies que les moines espagnols ne cessaient d’exhaler contre nous, et donner en même temps aux Catalans un gage de notre respect pour le culte catholique, le premier soin du représentant fut d’aller, accompagné du général d’Arbonneau, à l’église principale, rendre grâces à Dieu du succès de nos armes. » Honneur à ce représentant Cassanyes pour cet acte de civilisation et de bon sens !

734. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

Parlant de M. de Gagera, ministre du duc de Nassau : « Il avait été, dit-il, l’un des signataires de l’acte de la Confédération rhénane et se trouvait mêlé à toutes les intrigues d’alors. […] Il professait alors une grande sympathie pour la cause polonaise ; même après les déceptions survenues et jusqu’en 1814, il faisait acte toujours de foi et d’espérance en elle.

735. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Ce n’est guère que dans cette dernière partie que le livre prend le caractère de Mémoires suivis et que l’auteur s’attache à éclaircir en témoin et en coopérateur des mieux informés quelques-uns des actes importants de l’histoire. […] Beugnot, à ce propos, a tracé le plus fin portrait de cet agent d’intrigue et qui était dès longtemps suspect à Napoléon2 ; mais il a beau faire et essayer de nous amuser au détail, il a beau donner un tour plaisant au récit de son voyage à travers la Picardie après qu’il s’est enfui et comme évadé de sa préfecture, il ne réussit pas à pallier le fond : l’acte est là qui parle assez haut : il y a quelque chose dans la conscience qui se refuse à admettre que le ministre d’hier à Düsseldorf, le préfet de Lille, d’une ville frontière, soit passé dès le premier jour, et pendant que Napoléon luttait encore, dans le Gouvernement intermédiaire qui le détrônait.

736. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Tous les actes de Pilate qui nous sont connus le montrent comme un bon administrateur 1123. […] On comprend difficilement que la gravité romaine se soit prêtée à des actes si honteux.

737. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

3° Constantin Frantz : Les Monuments nationaux en Allemagne, 4° Heinrich Porges : Les répétitions du Ring en 1876 : Siegfried, Ier acte, scènes 2 et 3. […] En lien avec l’univers wagnérien, il écrivit Briséis avec Catulle Mendès, pièce dramatique qui sera mise en musique par Chabrier en partie (le seul premier acte est achevé).

738. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

Tout le monde connoît le tableau de Raphaël, où Jesus-Christ confirme à saint Pierre le pouvoir des clefs en présence des autres apôtres : c’est une des pieces de tapisseries de la tenture des actes des apôtres que le pape Leon X fit faire pour la chapelle de Sixte IV et dont les cartons originaux se conservent dans la galerie du palais que Marie Stuard princesse d’Orange fit bâtir à Hamptoncourt. […] Le poëte qui traite un sujet inconnu, generalement parlant, peut faire facilement connoître ses personnages dès le premier acte : il peut même, comme nous avons déja dit, les rendre interessans.

739. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

Des actes odieux d’Octave, des actes de tyran ou plutôt de bourreau, en souillant ses mains, ne flétrirent pas son nom, et n’empêchèrent pas que, lorsque son ambition assouvie se contenta de l’obéissance, sans prendre les biens et la vie, une acclamation de reconnaissance s’éleva presque dans tout l’empire.

740. (1875) Premiers lundis. Tome III « De l’audience accordée à M. Victor Hugo »

Il eût fini par déposer respectueusement aux mains du monarque l’acte redoutable du drame, et le roi eût daigné lui promettre de prêter intérêt à cette lecture.

741. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vicaire, Gabriel (1848-1900) »

. — Fleurs d’avril, un acte (1890). — L’Heure enchantée (1890). — Ballade du Bon-Vivant (1891). — Cinq Ballades (1891). — À la Bonne Franquette (1892). — Rosette en Paradis (1892). — Au Bois-Joli (1893). — La Farce du Mari refondu (1897). — Le Clos des Fées (1897).

742. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racan, et Marie de Jars de Gournai. » pp. 165-171

Ses Bergeries, pastorale divisée en cinq actes, & ses Odes sacrées ou paraphrases des pseaumes de David, lui firent beaucoup d’honneur.

743. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Gérard de Nerval »

On répond aux questions qui vous pressent et auxquelles personne n’a répondu, ni les philosophes, qui n’ont pas encore écarté par une théorie le supernaturalisme, comme ils l’appellent, qui appuie de toutes parts sur leur malheureux cerveau révolté des faits écrasants et surnaturels, ni les historiens de la philosophie, qui ne sauraient infirmer sur ces faits les actes de tant de conciles qui les supposent ou qui les attestent !

744. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Mercier » pp. 1-6

dans les cent actes d’un drame sublime.

745. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de l’Évangile » pp. 89-93

Trop élevé, trop pratique, trop acte, en un mot, pour tomber sous le regard d’une critique purement littéraire, le livre du P. 

746. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — V »

De ce que vous ne saisissez pas l’utilité immédiate d’un acte, il n’empêche que, du moment qu’il a nécessité pour sa production les qualités les plus viriles, par exemple le mépris de la mort, il est beau, utile.

747. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Bref, tout acte de la mémoire altère son objet. […] C’est par un acte de charité particulière que Jocelyn se détermine au sacerdoce, qui est, selon Lamartine, le ministère de la charité universelle. […] Et (admirez une fois de plus l’harmonie du développement moral de Jocelyn), de même qu’il était entré au séminaire par un acte de charité humaine, c’est par un acte d’humaine charité que le jeune clerc consent à recevoir l’onction sacerdotale. […] Et c’est le second acte. […] Tel est ce mélo-mimodrame sanglant et sincère en trois actes.

748. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

D’autre part, la fécondité de Thérèse a été pour lui l’occasion de l’acte le plus coupable qu’il ait commis. […] Il y a, dans la vie de Voltaire, des méchancetés noires, des mensonges odieux, des platitudes, même des actes d’improbité. […] Mais en voici une autre, d’ordre général, et qui rend compte de beaucoup d’actes de sa vie. […] …Je n’ai pas de remords parce que je me repens. » Ainsi Jean-Jacques, pénétré de sa bonté intime, se juge toujours sur ses sentiments, non sur ses actes. […] C’est en somme une déviation profane de la doctrine de l’« amour pur » de Molinos et de madame Guyon, doctrine où les actes sont indifférents pourvu qu’on aime Dieu.

/ 1873