Blaze de Bury est un psychologue, et il ne fait si grand cas de Plutarque parmi les historiens de l’Antiquité que parce qu’il est un psychologue, ayant bien plus pour visée le vrai humain que le vrai historique… Pour lui, l’histoire, en fin de compte, n’est qu’un art, comme la peinture et la statuaire, — et comme l’art n’existerait pas et qu’il ne serait qu’une abstraction sans l’artiste, voilà qu’une telle définition tue, d’un seul coup, l’histoire, mais au profit de l’historien ! […] Ces travaux d’esclave ne sont pas faits pour ces patriciens de la Pensée et de la Forme… L’amour sévère et consciencieux du vrai n’est point une vertu païenne. […] Le dilettante, le raisonneur, le psychologue, comme Blaze de Bury s’appelle, le chercheur du vrai humain plus que du vrai historique, n’a pas craint d’aller, qui sait ? […] Il y a, dans son livre, beaucoup de vrai historique, à côté de ce vrai humain dont il est si friand… Il sait évidemment — et très à fond — l’époque d’Auguste et les affreuses mœurs romaines, qui ne le troublent pas beaucoup, d’ailleurs, et contre lesquelles il ne fait jamais la moindre déclamation, le moindre petit signe de moralité indignée : les dandys n’étant, par état, ni des prudes ni des bégueules. […] Si cela n’est pas vrai, — rigoureusement vrai, — cela a tant l’air de l’être !
La « vraie » égalité est la fraternité. […] Il est vrai. […] Il est très vrai. […] Tout ce qui y aide est bon et est vrai. […] Ce qui est vrai des peuples est vrai des partis.
L’habitude de la démonstration prépare ce tact du vrai, qui se perfectionne par l’usage du monde et l’expérience des choses. […] Avec l’instinct de la précision, on sent, dans les cas même de probabilité, les écarts plus ou moins grands de la ligne du vrai. […] La vraie étendue de l’esprit dérive originairement de l’esprit d’ordre. […] Tenez-vous-en à la véracité ; rendez-le vrai, mais vrai sans réserve ; et comptez que cette seule vertu amènera avec elle le goût de toutes les autres. […] Je m’en suis félicité ; et j’ai pensé que je pourrais bien avoir de la raison et du goût, puisque de moi-même j’avais tiré les vraies conséquences des principes que mon aimable et belle comtesse avait posés.
C’est à ces traits qu’on reconnoît le vrai Poëte. […] En un mot, quand il seroit vrai que Lafontaine n’eût jamais eu qu’un style, il seroit toujours certain qu’il a eu celui du génie. […] Tout le monde sait combien le repentir expia ces écarts de son imagination, quand on eut dissipé sa sécurité : Vrai dans tous ses Ecrits, vrai dans tous ses Discours, Vrai dans sa pénitence à la fin de ses jours, Du Maître qui s’approche il prévient la justice, Et l’Auteur de Joconde est armé du cilice*. […] Une seule de ses Fables renferme plus de vraie Philosophie, qu’ils n’en ont répandu dans tous les Ouvrages dont ils fatiguent le Public. La Philosophie du Fabuliste, il est vrai, ne ressemble en rien à cette manie audacieuse qui tourmente, dégrade & ruine l’humanité, en prétendant l’instruire ; elle est puisée, au contraire, dans la saine raison, présentée avec décence, avec intérêt, & est toujours d’accord avec la politesse & la vertu.
À en croire les Mémoires de Saint-Simon et de Duclos, c’était même un assez pauvre homme, officier général, il est vrai, mais qui n’avait pour toute poésie (car c’en est une !) […] Est-ce une vraie femme ? une vraie religieuse ? […] Nous portons le défi à la critique la plus amoureuse de la Religieuse portugaise de citer une seule phrase de ces lettres où la passion vraie, la passion presque sainte de vérité, même quand elle est coupable, halète et frissonne ! […] tout cela n’est pas vrai.
Le ciel phénoménal ne peut être tel qu’à la condition que le vrai ciel, le ciel nouménal, soit tel qu’il est ; ainsi de l’apparence on peut conclure rigoureusement à la réalité. […] L’unité de conscience veut un vrai centre, un centre effectif, et la raison humaine sera toujours hors d’état de comprendre que la pluralité puisse se percevoir elle-même comme unité sans l’être effectivement. […] Il réfute à la vérité cet argument et le réfute bien ; mais c’est que dès l’origine il s’est placé en dehors de la vraie notion du sujet, telle que Biran l’a déterminée. […] Aussi Hegel est-il plus hardi que Fénelon, et ne craint-il pas de dire que Dieu est esprit, et que c’est là sa vraie définition. […] Hors de là il nous paraît impossible de fonder une vraie morale et une vraie politique, car si la personne n’est, comme la chose elle-même, qu’une collection d’atomes, comment lui attribuez-vous d’autres titres et d’autres droits qu’à la chose ?
Et, en effet, il y a dans cette édition de 1825 des adoucissements poussés jusqu’à l’altération, portant sur le fond des sentiments mêmes du marquis d’Argenson, et sur le vrai de ses relations avec son frère le ministre de la guerre. […] Je les ai données indirectement dans mes articles en citant le vrai texte. […] « Tout le caractère énergique de la race a disparu. — Ailleurs, et au hasard, veut-on un autre exemple : Voici le vrai texte : J’ai cherché d’où j’aimais Don Quichotte et à le relire vingt fois dans ma vie, ainsi que plusieurs autres romans : c’est que j’aime les mœurs qu’ils dépeignent. […] J’aime ces auteurs qui me décrivent les usages de leur temps, peu soucieux, il est vrai, du temps où vécut leur héros. […] Cromwell disait à son peintre, en lui montrant les verrues et les poireaux qu’il avait sur le nez et le visage : « J’espère bien que vous ne m’allez pas ôter tout cela. » Je suis, en littérature et en histoire, de l’école de ceux qui veulent des portraits vrais, quand même les visages y auraient quelques verrues.
Ses deux paysages avec figures sont de vrais Berghem pour le choix des sites, l’effet et le faire ; sa petite bataille et son pendant tout à fait dans le style de Wouwermans, fins comme les ouvrages de cet artiste. J’en dis autant du maréchal, du cabaret, de la botte rajustée, ce sont tous morceaux vraiment précieux, l’effet en est si piquant, la couleur si vraie, la touche si vigoureuse, si spirituelle, l’harmonie totale si séduisante, qu’ils peuvent aller de pair avec les Wouwermans, dont on voit avec plaisir que le goût n’est pas perdu. […] — deux cents. — vous me surfaites. — c’est vrai Corinthe au moins. […] On lui remarque partout une aisance, une souplesse qui est tout à fait vraie. […] Il est plus fin, plus piquant, plus vrai, moins cru, plus naturel, plus fait que Loutherbourg, à qui toutefois on ne saurait refuser un grand talent.
À son retour, Sibylle se déclare vaincue ; elle avait compris que le vrai Dieu et la vraie foi pouvaient seuls inspirer ces grands et sublimes dévouements. […] pourquoi lui prêter cette manie ou cette magie (c’est tout un), qui fait que partout où elle passe, où elle habite, elle apporte avec elle une sorte de régénération, une transfiguration, de vrais miracles ? […] Mais aussi que l’anatomie profonde, la physiologie humaine, ne soient point méconnues et absentes sous vos plis et vos draperies, qu’on sente la vraie chair et le vrai sang jusque sous la soie et les dentelles ! […] Il faut joindre l’observation directe et vraie, prise à sa source et renouvelée sans cesse5. […] Sibylle ne serait pas fâchée d’être un supplément ; elle n’a pas été à bonne école pour le vrai christianisme.
Dans la circonstance d’un tel sujet, on pouvait craindre, n’est-il pas vrai ? […] La coiffe avait exactement la forme d’une coquille d’œuf que vient de percer le bec d’un oisillon ; elle encadrait le front, elle pressait les joues, elle cachait presque le menton de cette figure amaigrie, — une vraie tête d’oiseau ! […] Lisez-le : vous trouverez un esprit bienveillant, ouvert, généreux, sympathique aux belles choses, qui écrit, dès le commencement de son volume, un très beau morceau sur les Amitiés littéraires, un morceau qui n’est peut-être pas vrai, mais qu’il faudrait faire vrai pour notre plus grand agrément et notre plus grand honneur à nous tous ! […] L’inspiration vraie et désintéressée y est-elle toujours ? […] Mais, pour l’oublier, je me réfugie à l’ombre du vrai chef-d’œuvre de ces Lettres, — dans cette Notre-Dame (précisément) du Refuge, dans laquelle il a renfermé si gentiment M. de Sacy.
La réciproque est vraie. […] Cette mesure, qui fait la vraie grandeur, fait aussi la vraie beauté. […] Ils sont également vrais et également incomplets. […] L’idéalisme est aussi vrai, et il était aussi nécessaire que l’empirisme. […] Le vrai théisme est également éloigné de l’un et de l’autre.