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977. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 42, de notre maniere de réciter la tragédie et la comedie » pp. 417-428

Au contraire on se sert des habits de ville, c’est-à-dire, de ceux qui sont communément en usage pour joüer la comedie.

978. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Léon Cladel »

Cladel, qui n’invente point, aime la réalité de ses paysans, dont il garde le souvenir et le regret dans l’exil des villes et qui sont peut-être toute sa poésie ; car notre idéal est toujours manqué, et c’est ce qui le fait notre idéal !

979. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Il y a là une placette de vieille ville bretonne ! […] Chargé de préparer l’élection de Laversée dans la petite ville de Caligou, il substitue sa candidature à celle de son idiot de patron. […] Tous nos cabots se trouvent réunis dans la petite ville ensoleillée, le jour des élections. […] Il est l’homme unius urbis, l’envoûté d’une ville. […] Il est revenu se terrer dans sa petite ville, attendant avec angoisse les résultats de l’« enquête sur le Simplon ».

980. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

À certaines heures, l’affreux mystificateur qui fut, vers 1840, la terreur de Laon, cet infatigable vaurien, qui consacra tant de nuits à décrocher les enseignes et les contrevents de sa ville natale, remonte en lui, formidable comme autrefois. […] Quant au plan de cette ville… « Polybe et Tite-Live avaient sans doute parlé fort au long du siège de Carthage, mais nous n’avons plus leurs descriptions. » (Chateaubriand.) […] Lisez ses descriptions de Carthage (il y en a plusieurs) : de même qu’il rassemble, de côtés et autres, tout ce qu’on a écrit sur les supplices, il réunit, pour reconstruire sa Carthage, tout ce que les livres sacrés ou profanes ont dit des villes d’Orient, et particulièrement des villes égyptiennes. […] Et tous les trois, Lyse, Isabelle et Clindor, s’échappent, à la faveur d’une nuit épaisse, de cette ville trop dangereuse désormais. […] c’est la première ville de ces contrées, c’est la blanche Colone !

981. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

C’était en quelque sorte le génie gothique de cette ville gothique. […] Il avait l’intuition de ce qu’il n’avait pas vu, et il aurait juré avoir déjà parcouru ces villes flanquées de tours et de murailles à moucharabys, défendues de donjons, surmontées d’églises aux flèches ajourées où il mettait le pied pour la première fois. […] — Je ne connais pas cette coupe ; ceci rentre dans le costume de théâtre plutôt que dans l’habit de ville, et je pourrais manquer la pièce. […] On voit que son observation a sondé profondément la vie, et pour cela une ville comme Paris lui offrait les meilleures occasions.” […] Par contraste, Brizeux, dans son idylle de Marie, exprima l’amour pur de l’adolescence, le souvenir nostalgique de la lande natale et ce retour à la vie champêtre qu’inspire aux âmes tendres la fatigue de l’existence des villes.

982. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Je prie Dina de me conduire par la ville ; ce n’est pas une ville, mais comme le parc d’un château. […] Que je voudrais passer quelque temps dans la même ville que tous ! […] … Rentrons, rentrons dans notre ville à nous, dans l’altière cité de Seguranne. […] Soignez-vous et venez pour que mes compagnes d’à présent puissent s’en retourner en paix dans la ville de Catherine Ségurana. […] Il s’agirait d’aller de Nice à Rome à pied, s’arrêtant dans toutes les villes intéressantes.

983. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

Pier Luigi lui demanda pardon des persécutions qu’il lui avait fait subir à Rome sous le pape son père, et lui proposa de le garder à Ferrare pour travailler à l’embellissement de cette ville. […] Bientôt après, les gens de Pierre Strozzi ayant fait une incursion dans le comté de Prato, l’alarme y fut si grande que tous les habitants chargeaient leurs charrettes de leurs effets, et les portaient dans la ville. […] Voyant ce désordre, j’avertis les gardes de la porte d’avoir soin qu’il n’arrivât pas comme à Turin, où un pareil embarras avait empêché d’abaisser la sarrasine qui resta suspendue sur les charrettes, et fit prendre la ville. […] Le Guidi me répondit par des paroles plus sottes encore, que je repoussai outrageusement, et, le lendemain, m’étant présenté devant le duc : Savez-vous, me dit-il en colère, que les villes et les palais se font pour dix mille écus ?

984. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

M. de Racan est en cette ville, qui n’en manque point et confesse avec sa bonté ordinaire que les conférences qui s’y font ne lui sont pas inutiles, quelque excellent homme qu’il soit14. […] Il a la colère contre la ville plutôt qu’il n’en a l’oubli et l’amour des champs.

985. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

C’est, on le voit, un Français qui n’est pas tout à fait du Centre ni de l’Île-de-France, mais qui se sent des frontières et qui a ses origines et ses alliances du côté des Villes libres. […] La ville de Metz, en se réunissant à la France sous Henri II, avait réservé ses privilèges ; le droit, en ce pays des Trois-Évêchés, se compliquait de mille questions particulières ; il y avait des exceptions à l’infini, dont la connaissance faisait le principal mérite d’un avocat : Voyez, s’écriait le jeune homme ambitieux d’une plus noble gloire, voyez ce qui reste de ces fameux MM. 

986. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

Tous les mois, par exemple, et peut-être plus souvent, les meilleurs élèves de rhétorique, de seconde et de troisième, se réunissaient en présence des professeurs, des autres écoliers, et devant aussi quelques invités de la ville, et là, dans une véritable petite séance académique, ils faisaient lecture de quelques pièces de leur composition en prose ou en vers latins et surtout français. […] Le conseil habituel du père Lefebvre à son jeune ami, c’est de profiter de son heureuse flexibilité qui tend à se porter sur toutes sortes de genres et de sujets, mais de ne s’y point livrer trop rapidement, d’attendre avant de publier : « L’âge est le meilleur des Aristarques. » Ses scrupules de traducteur, dans le travail qu’il avait entrepris sur la Bible, fatiguaient et consumaient le père Lefebvre : « Ce métier de traducteur dont je me suis occupé toute ma vie, disait-il, me paraît toujours plus difficile à mesure que j’avance, soit que l’âge me glace le sang, soit que mon goût s’épure à force d’approfondir ; une page de traduction m’épuise pour huit jours. » Et ailleurs : Je suis revenu de la campagne à la ville, mais j’étais si essoufflé qu’il m’a fallu un grand mois pour reprendre haleine.

987. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

. ; mais ayant remarqué que cette faveur accordée ne faisait que maltraiter les peuples en enorgueillissant quelques coquins de bourgeois qui faisaient bientôt une tyrannie de leurs magistratures, j’arrêtai cela, y étant intendant, et dans une célèbre occasion, qui fut le sacre de Louis XV à Reims : et je me fis écrire une lettre par le secrétaire d’État de la province, qui marquait que les magistrats seraient renouvelés malgré cette circonstance, et que l’on se proposait de les faire renouveler annuellement, malgré toute remontrance et nonobstant toute occasion quelconque, et cela par les principes des motifs allégués ci-dessus, savoir leur négligence et abus quand on manquait à les renouveler annuellement ; et je fis imprimer et afficher cette lettre dans tous les carrefours de mes villes. […] Le maniement des hommes, le tact, ne fut jamais sa qualité distinctive : Moi qui écris ceci, dit-il quelque part, j’ai pensé être détrôné en intendance, ou du moins j’ai été dégoûté de gouverner davantage par un hôtel de ville d’une grande ville où je voulais leur plus grand bien ; mais j’y allais, étant jeune alors, sans flegme ni expérience, avec brutalité et offense contre le torrent ; je respectais mal leurs usages ; je ne regardais pas leur bien patrimonial comme étant à eux ; je maltraitais le prévôt qui était l’homme du peuple, quoiqu’un coquin.

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