Nous venons d’exposer laborieusement un pur néant. […] Mais n’omettons pas ce qu’elle implique de mal venu, de chétif. […] D’où vient ce qu’il souffre ? […] aux ailes de l’esprit ne viendront pas s’ajouter des ailes de chair. […] Faites-les déclamer de lui-même par un premier venu.
La paralysie vint, le scorbut redoubla, l’hydropisie commençait. […] Phrase sur phrase, coup sur coup, les idées et les faits viennent dans le dialogue peindre une situation, manifester un personnage, dégorgés de cette mémoire profonde, dirigés par cette solide logique, précipités par cette réflexion puissante. […] Chez aucun écrivain du temps, ce don ne manque ; ils n’ont point peur des mots vrais, des détails choquants et frappants d’alcôve et de médecine ; la pruderie de l’Angleterre moderne et la délicatesse de la France monarchique ne viennent point voiler les nudités de leurs figures ou atténuer le coloris de leurs tableaux. […] Le seigneur Voltore vient d’apporter une pièce d’argenterie. — Tiens, Mosca, dit Corbaccio, regarde. […] Viens, Cède.
Il est tems de venir à présent aux traductions du Poëte Grec. […] Eschyle, qui vint ensuite, fit beaucoup mieux ; il s’attacha à donner de la noblesse à la Tragédie, & à y mettre de la vérité. […] D’où vient donc que ces poëmes sont si estimés ? […] Une distinction si avantageuse pour le Poëte latin, vient sans doute de la variété du choix des sujets qu’il a traités. Elle vient encore plus de ce qu’il a donné à tant de sujets différens la beauté propre à chacun.
Il n’y avait ni canaux, ni routes, et les loups (j’entends ceux des bois) venaient flairer insolemment le pavé de nos villes. […] On vient, en suivant l’historien, de parcourir tant de misères, de sottises et de fétidités, qu’on a hâte d’en finir, — qu’on a hâte de voir enfin ce gouvernement d’infamie entièrement écrasé, entre la roue de la charrette révolutionnaire qui s’en va et celle du char de la Gloire militaire qui arrive ! […] Elle qui passe et Bonaparte qui s’en vient, voilà les deux seuls visages, en marbre pur, qui apparaissent dans tout le cours de cette histoire, où chaque figure a l’ulcère d’un vice ou le front courbé d’une bassesse. […] Ceux qui l’ont pratiqué, ceux qui l’ont observé à l’œuvre (et il y était depuis vingt-cinq ans], savaient bien qu’il pourrait avoir plus ou moins de renseignements dans la main, plus ou moins de longueur dans la vue, mais qu’il dirait nettement ce qui lui viendrait, quoi qu’il lui vînt, en présence des faits. […] Mais l’âge venu, et la maturité et l’apaisement, et, de tous les apaisements le plus grand, le mépris, que nous apprend si bien la vie, et le calme enfin, décisif et puissant, du lion qui se repose, ne serait-ce pas le moment pour Granier de Cassagnac d’aborder la grande, impartiale et profonde histoire ?
La dévastation et les incendies célèbres qu’entraînèrent ces luttes d’ambition lui causèrent des peines inexprimables : « Quand je songe aux incendies, il me vient des frissons… Toutes les fois que je voulais m’endormir, je revoyais tout Heidelberg en feu ; cela me faisait lever en sursaut, de sorte que je faillis en tomber malade. » Elle en parle sans cesse, elle en saigne et en pleure après des années ; elle en garda à Louvois une haine éternelle : « J’éprouve une douleur amère, écrivait-elle trente ans après (3 novembre 1718), quand je pense à tout ce que M. […] Quand j’y songe, les larmes me viennent aux yeux, et je suis toute triste. » Elle regrette de voir pourtant des tracasseries ou des persécutions religieuses introduites dans le pays, et de se sentir impuissante à intervenir pour protéger ceux qu’on tourmente. […] Il est vrai que, si je suis venue en France, c’est par pure obéissance pour mon père, pour mon oncle et pour ma tante l’électrice de Hanovre ; mon inclination ne m’y portait nullement. […] s’écriait Mme de Sévigné en parlant de la nouvelle venue, hélas !
et comment cette pensée n’est-elle venue à personne ? […] Il avait le secours de la religion, il pouvait se sauver dans les bras de l’espérance, et attendre de la Providence, qui avait permis ce concours de malheurs pour éprouver sa conslance, de l’en dédommager par le bonheur à venir. […] Il est question (p. 234) d’un mémorable édit du chancelier d’Aguesseau, dont la date est mal donnée, et qui place son auteur « à côté de Gonnelieu, de L’Hôpital. » Probablement il faut lire, au lieu de ce Gonnelieu qui est encore un ministre d’une création toute nouvelle. « à côté du chancelier de L’Hôpital. » Frédéric donne un grand développement à l’Académie de Berlin : Euler quitte Pétersbourg pour y venir ; on lit dans les présents Mémoires (p. 216) : « M. […] Je laisse les noms propres, et j’en viens à des fautes d’un autre genre dont il est besoin d’être averti.
Preuss, que le roi n’ait pas eu avec Maupertuis de correspondance véritablement amicale, familière ou littéraire. » Les 176 lettres recueillies par La Beaumelle semblaient donc venir à point pour remplir cette lacune, et je l’ai crue assez bien comblée jusqu’au moment où l’obligeance de M. […] Je crois l’entendre : « Si je lui mettais ici un peu de Montaigne, ça ne ferait pas mal. » Nous l’avons vu qui vient d’en mettre. […] Frédéric invite Maupertuis à venir à Potsdam, où il lui fait préparer un appartement : « J’espère, lui fait dire La Beaumelle (p. 289), que dans huit jours tout sera fait et distribué de façon que je pourrai recevoir convenablement mon ami dans ma gentilhommière, et mettre mon philosophe à l’abri de toute incommodité. » Il n’y a ni ma gentilhommière ni mon ami, ni mon philosophe dans la vraie lettre, amicale mais non coquette, de Frédéric : « Mais cela fera bien », se dit toujours La Beaumelle. — Maupertuis a une grande douleur, il vient de perdre son père. […] Michel Nicolas ne vienne pas nous dire : « Ses ouvrages, même ceux de sa jeunesse, annoncent un observateur judicieux, souvent un penseur profond, toujours un écrivain guidé par le seul amour de la vérité. » Il est impossible, quand on arrange la vérité d’autrui de la sorte et qu’elle se fausse, pour ainsi dire, d’elle-même sous la plume, qu’on en ait grand souci dans aucun de ses propres ouvrages.
S’étant trouvé un jour chez le célèbre coadjuteur de Paris, le futur cardinal de Retz, comme on vint à parler des traductions des poètes et que ce prélat eut avancé qu’il ne croyait pas qu’on en pût faire une de Virgile, à la fois agréable et juste, Marolles répliqua qu’avant de déclarer la chose impossible il faudrait essayer, et il se mit à l’œuvre incontinent : il a bien soin de nous avertir dans sa préface qu’il n’y employa que peu de mois. […] C’est à croire que le bonhomme nous prévoyait de si loin, nous et ses autres réhabilitateurs, s’il en vient. […] Causant donc un jour avec Marolles et dans son cabinet, il le mit sur son sujet favori, et, lui parlant de sa collection que l’heureux possesseur prétendait aussi complète que possible, il éleva un doute, et, ayant excité l’étonnement du bonhomme, il en vint par degrés à lui conter l’histoire : « Je suis bien sûr, concluait-il, que vous n’avez pas cette estampe des Scieux de long 32. » — « Je suis bien vieux, lui répondit Marolles après un court moment de réflexion, et je ne puis guère bouger de mon fauteuil ; mais soyez assez bon pour monter sur ce petit gradin et pour prendre là-haut sur cette tablette (la première ou la seconde) ce grand in-folio que voilà. » Jean Rou fit ce qu’il lui disait, et Marolles n’eut pas plutôt le volume entre les mains qu’il lui montra, à la troisième ou quatrième ouverture de feuillet, la petite estampe si mystérieuse et si désirée dont lui, le petit-fils de Toutin, avait toujours ouï parler sans la voir· — Si vous concevez chez un homme de quatre-vingts ans une plus vive et plus délicieuse satisfaction que celle que Marolles dut éprouver à ce moment, dites-le-moi. […] [NdA] Dans un écrit de Furetière, Nouvelle Allégorique, ou histoire des derniers troubles arrivés au royaume d’Éloquence (1659), on lit : « Il y vint (à l’armée du Bon Sens) un illustre abbé de Marolles, qui poussa ses conquêtes jusques dans les terres de Tibulle, Catulle, Properce, Stace, Lucrèce, Piaule, Térence et Martial ; terres auparavant inconnues à tous ceux de sa nation ; cependant il les dompta, et les mit sous le joug de ses sévères versions, et il les traita avec telle exactitude et rigueur, que de tous les mots qu’il y trouva, il n’y eut ni petit ni grand qu’il ne fît passer au fil de sa plume, et qu’il n’obligeât à parler français et à lui demander la vie… » Ce jugement ne ferait guère d’honneur à la critique de Furetière qui était d’ailleurs un homme d’esprit, mais il est à croire qu’il ne parlait pas sérieusement quand il écrivait cela.
« Outre qu’elle parut infiniment aimable, nous dit un témoin, on s’empressait de la voir comme un objet rare et merveilleux ; on lui faisait un mérite de sa curiosité de voir l’Angleterre ; car on remarquait qu’elle était la seule dame française de qualité qui fût venue en voyageuse depuis deux cents ans. […] Beauclerk, un homme d’esprit très à la mode, un des chevaliers de Mme de Boufflers à Londres, et qui est ici le narrateur : « Quand Mme de Boufflers vint pour la première fois en Angleterre, elle était curieuse de voir Johnson. […] La mort du prince de Conti (2 août 1776) vint apporter un grand changement dans son existence. […] 5° Dans les premiers jours de son retour d’Angleterre (27 avril 1792), on a vu venir chez elle ses anciennes connaissances, ce qui a duré peu de temps… puis elle a vécu très-retirée avec sa fille (bru), son petit-fils, âgé de huit ans et demi, un instituteur réputé bon citoyen, et une Anglaise qui lui est attachée depuis trente-trois ans, veuve d’un Florentin, qui est en état d’arrestation chez elle, avec un garde, depuis la loi sur les étrangers.
Si vous saviez combien de fois j’appelle la mort à mon secours ; mais elle est sourde, elle ne vient que pour ceux qui sont utiles à leurs parents ou à leurs amis. […] Est-il possible maintenant de venir épiloguer sur de pareils témoignages et de peser jusqu’à quel point Mme d’Albany était sincère en exprimant un tel deuil pour son grand ami disparu ? […] Ce troisième mari avait plus l’air de complaisant que de mari et ne paraissait que rarement. » On sent bien que ce mot de mari ne vient ici qu’en manière d’épigramme. […] Le dimanche soir régulièrement, elle réunissait toute la jeunesse de la ville, jeunes filles et jeunes garçons qui venaient jouer et danser.
de réaction en réaction, ce jeune homme en vint, chose monstrueuse en 1829, à admirer et à préconiser les vers de Voltaire. […] J’en veux indiquer deux ou trois exemples frappants pour ceux qui savent comprendre : Ulric, nul œil des mers n’a mesure l’abîme, Ni les hérons plongeurs ni les vieux matelots ; Le soleil vient briser ses rayons sur leur cime, Comme un guerrier vaincu brise ses javelots ! […] De quel sang es-tu fait, pour marcher dans la vie Comme un homme de bronze, et pour que l’amitié, L’amour, la confiance et la douce pitié, Viennent toujours glisser sur ton être insensible, Comme des gouttes d’eau sur un marbre poli ? […] C’est de là que vient ce titre la Coupe et les Lèvres ; il y avait chez les Grecs un vers devenu proverbe : Πολλὰ μεταξὺ πέλει ϰύλιϰος ϰαὶ χεὶλεος ἄϰρου, Multa cadunt inter calicem supremaque labra : ce que nos bons aieux traduisaient bourgeoisement : « Entre la bouche et la cuiller il arrive souvent du détourbier. » Et le vieux Caton en son temps disait de même : « Inter os et offam, » entre la bouche et le morceau.