Auguste Couat, déjà connu du public par une étude sur Catulle, qui est savante comme la Revue critique, et amusante comme un roman, et par un travail d’ensemble sur la Poésie alexandrine qui fait autorité, quoique écrite par un Français, même au jugement des Allemands, sur cette matière infiniment délicate et jusqu’ici mal débrouillée ; s’est attelé vaillamment à une entreprise qui est la plus rude, mais en même temps la plus intéressante que je sache dans tout le domaine de la littérature, c’est à savoir une étude sur toute la Comédie ancienne. […] Un livre était d’abord le résumé d’un travail énorme de lectures, de comparaisons, de rapprochements, d’examens, d’observations et de vérifications ; mais il était de plus un livre, c’est-à-dire une idée, bien conçue, bien éclaircie, bien circonscrite et délimitée, puis bien suivie et amenée habilement et clairement à son point d’aboutissement juste et précis. […] Jusserand, si connu déjà par son histoire de la littérature anglaise, a pris les devants — ce qui n’empêche personne de continuer les travaux entrepris ; car il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père, et la maison de Shakspeare est une très vaste maison — et il nous a donné cette année un volume à la fois très informé, très piquant, très solide et très spirituel, intitulé : Shakspeare en France sous l’ancien régime. […] Mais sait-il, dans une existence consacrée à des travaux plus importants, s’il pourra l’écrire ? […] Rien donc de plus psychologique qu’une tragédie où ce qui attire et concentre l’attention, ce sont des forces de l’âme qui sont sans cesse en acte et, pour ainsi dire, en travail d’enfantement.
Saint-Arnaud lui-même commence à entrevoir ce gouvernement général de l’Algérie comme pouvant devenir la récompense de ses travaux africains et le dernier terme de son ambition.
. — Toutes ces lettres adressées à madame de Saint-Géran sont devenues très-suspectes depuis les derniers travaux critiques sur l’édition de La Beaumelle.
Simple artisan, ou plutôt artiste, mais artiste d’un talent bien inférieur aux grands statuaires de son temps à Athènes, il sculptait dans son atelier à peine autant qu’il était nécessaire pour nourrir sa femme et ses enfants ; sans cesse distrait du ciseau par la pensée, ouvrant sa porte à tout le monde, interrompant son travail pour répondre aux questions qu’on lui adressait sur toutes choses, courant ensuite de porte en porte et accostant lui-même les passants pour leur parler des choses divines, consumé du zèle de la vérité, missionnaire des foules, semant le bon grain à tout vent de la rue ou de la place publique : homme qu’on aurait considéré comme un fou, s’il n’avait pas été un modèle de toute vertu et un oracle de toute sagesse.
Depuis quinze ans, toutes les journées de la mère et de la fille s’étaient paisiblement écoulées à cette place, dans un travail constant, à compter du mois d’avril jusqu’au mois de novembre.
Un mariage religieux est la plus belle des félicités terrestres ; mais, si le Seigneur ne fonde pas lui même l’édifice de l’homme, qu’importe ses vains travaux ?
Ils ont étudié curieusement les lois, les actes publics, les formules judiciaires, les contrats privés ; ils ont discuté, classé, analysé les textes, fait dans les actes le partage du vrai et du faux avec une étonnante sagacité ; mais le sens politique de tout cela, mais ce qu’il y a de vivant pour l’imagination sous cette écriture morte, mais la vue de la société elle-même et de ses éléments divers, soit jeunes, soit vieux, soit barbares, soit civilisés, leur échappe, et de là résultent les vides et l’insuffisance de leurs travaux.
Il peinait, il souffrait ; les minuties toujours mieux aperçues de son métier, bornaient de plus en plus son horizon intellectuel ; il souhaita des succès de livres, puis des succès de pages, puis des succès de phrases5 ; il sacrifia graduellement toute sa vie à sa passion ; il vécut dans le sourd malaise des phénomènes, qui logent en leurs corps une âme hétéroclite, jusqu’à ce que cette despotique activité cérébrale, après avoir imposé au corps, sans en être atteinte, une maladie nerveuse l’épilepsie transitoire6 de sa jeunesse ; et de sa vieillesse l’anéantit et le foudroyât au pied de sa table de travail par une dernière et délétère victoire d’un organe sur un organisme.
Mais la philosophie présida à tous ses travaux et finit par absorber tous ses goûts : elle devint sa vraie vocation et sa principale gloire.
Point, et je faisais, tout à l’heure, un peu trop bon marché de ce vaste travail. […] Car saint Jérôme conseilla ces travaux à une descendante des Scipions ; car Tarquin trouva Lucrèce en train de filer la laine ; car César Auguste fit apprendre la couture à ses filles et à ses nièces ; car la mère du prophète Samuel lui fit un surplis de ses mains ; car Pénélope fit de la tapisserie pendant les vingt années que dura l’absence d’Ulysse ; car la reine Isabelle de Castille…, etc. […] Mais, si la réussite, telle quelle, de ce travail est assurée, elle est cependant plus ou moins complète, selon le génie des ouvriers. […] Vulcain, c’est le Travail humain épousant l’Idéal qui le sollicite et le rend fécond.
Debidour note avec regret « les processions se déroulant dans les villes avec participation des fonctionnaires et de l’armée, le travail suspendu le dimanche dans les chantiers publics et les cabarets fermés pendant les offices » ! […] Briand fait en moment-ci un travail que je serai le premier à discuter dans un esprit très large, parce que notre collègue est en train de découvrir et de nous montrer les difficultés d’une question qu’on présente depuis trente ans sous une forme trop simplifiée — il l’a dit lui-même — aux électeurs, en risquant ainsi de les tromper. […] … Leur liberté d’enseigner ressemble étrangement à la fameuse liberté de travail de Messieurs les économistes… Je le proclame ici sans ambages, le père Combes parviendrait-il à nettoyer le territoire de toutes congrégations, en aurait-il fini avec les comédies de sécularisations, je demeurerais partisan du monopole de l’enseignement de l’État, à tous les degrés, parce que c’est uniquement avec un service public de l’enseignement qu’il sera loisible d’assurer à tous les gens capables le droit d’enseigner. […] Et de même qu’on n’assurera à tous le droit au travail que par la nationalisation des moyens de production, de même on ne pourra garantir à quiconque le droit d’enseigner que par le monopole de renseignement [aux mains de l’État]. […] Ceci regarde surtout le gouvernement et aussi les parlementaires en tant que contrôlant, surveillant et inspirant le travail administratif du gouvernement.