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309. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre premier. »

La plupart des fables et des contes ont fait le tour du globe. […] Puis vient le tour de la pitié qui protège, et d’un orgueil mêlé de bonté.

310. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Tout ce que j’ai compris de ma vie du clair-obscur » pp. 26-33

Ces tours de l’art ont été fréquents dans tous les temps et chez tous les peuples. […] Quelle est la tête de la Tour autour de laquelle l’œil ne tourne pas ?

311. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — Premier tableau » pp. 180-195

À votre tour, monsieur Cascaret. […] Nous irons en voiture… Je monte le premier ; si je ne suis pas descendu au bout de dix minutes, tu montes à ton tour.

312. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hebel »

Buchon, et puisque selon nous il n’y a pas plus moyen de transfuser la poésie dans une langue étrangère que le sang d’un être vivant dans les veines taries d’un homme mort, nous aurions mieux aimé le mot à mot français plaqué tout uniment sur le texte allemand que tous les à peu près du traducteur-poète, de ce lutteur contre un Protée, qui veut saisir et reproduire le rhythme par le rhythme, le tour parle tour.

313. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IX. »

Enfin, à l’appui de ce doute, on rappelle quelques strophes, quelques images vraiment d’Anacréon, citées par d’anciens auteurs, et d’un tour bien autrement poétique et hardi que le recueil d’Henri Estienne, placé par Voltaire au-dessous des madrigaux et des chansons du marquis de Saint-Aulaire, N’exagérons rien, cependant. […] Ces pièces, cependant, d’un tour simple et délicat, étaient aussi des odes et doivent être comptées parmi les modèles que suivit Horace.

314. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

C’est beaucoup plus un tour de son aristocratisme qu’une anxiété de sa raison. […] Beaucoup, en effet, sont neuves, originales, c’est-à-dire sont des tours de pensée, au lieu de n’être que des procédés de style. […] Il rencontrait là des idées nouvelles, où son éducation purement chrétienne et son tour d’esprit naturellement optimiste ne l’avaient pas mené d’eux-mêmes. […] ») — Mais que de choses vraiment senties, trouvant la langue et le mouvement et le tour qui leur sont absolument propres ! […] Hugo renouvelle les thèmes qu’il accepte, par le tour particulier de son imagination.

315. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Tour à tour on le voit à l’armée du roi Édouard, gentilhomme du roi, mari d’une demoiselle de la reine, muni d’une pension, pourvu de places, député au parlement, chevalier, fondateur d’une famille qui fit fortune jusqu’à s’allier plus tard à la race royale. […] Le cuisinier s’endort sur sa bête, et on lui joue de mauvais tours. […] Tour à tour, c’est un observateur et un trouvère ; au lieu du pas qu’il fallait faire, il n’a fait qu’un demi-pas. […] Il y a un dogme complet, minutieux, qui barre toutes les issues ; nul moyen d’échapper ; après cent tours et cent efforts, il faut venir tomber sous une formule. […] Chacun traverse à son tour et machinalement le petit pays des chicaniers râpés, s’écorche dans les broussailles des ergotages et se charge d’une dossée de textes : rien de plus ; le vaste corps de sciences qui devait former et vivifier toute la pensée de l’homme s’est réduit à un manuel.

316. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

En ne craignant pas de s’occuper à son tour des œuvres de l’aimable élégiaque, M. […] Mais Louise Labé, précédemment louée par Marot, n’eut pas besoin, elle, pour s’élancer à son tour, de rompre avec le passé et de s’éprendre de cette ardeur rivale. […] Les diverses sortes d’amour et d’amitié, l’amour conjugal, fraternel, y sont célébrés ; Apollon cite Oreste et Pylade, et n’oublie pas David et Jonathas ; Mercure à son tour citera Salomon. […] Ainsi, pour parler du tour du soleil, elle écrira : Quand Phébus a son cerne fait en terre. […] Car alors que je m’en vais voir La beaulté qui d’un doux pouvoir Le cueur si doucement me brusle, Le bon Sire Aymon se recule, Trop plus ententif (attentif) au long tour De ses cordes qu’à mon amour, etc.

317. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Zola, plus fort qu’Annibal, a échappé aux douceurs de Capoue de la charcuterie en faisant, par un tour de génie, de son Icarien en rupture de ban un inspecteur à la Halle, que nous avons, par ce moyen, inspectée avec lui. […] Zola les aborde à leur tour, avec ce pinceau qui se met dans tout, pour peindre tout. […] Toute la scène y est ; mais, moi, je ne veux vous exposer que ces fromages, qui deviennent terribles à leur tour autant que ces commères endiablées… « Elles restaient debout… — dit M.  […] Mais la frénésie puante de ces fromages, qui se mettent à puer avec cette furie d’infection, l’emporte sur la scène où ces coquines puent à leur tour, de leurs becs infects, sur l’innocence de l’Icarien. […] Je ne parle pas de Balzac, qui l’a mis partout dans ses œuvres pour le glorifier, excepté une seule fois, dans Le Curé de Tours, où il fit une caricature que son génie même n’excuse pas… Mais tous les écrivains qui n’ont pas le respect de Balzac pour les choses chrétiennes, toutes ces grenouillettes littéraires qui sautent sur le soliveau roi de l’Église désarmée et qui ne peut plus les châtier, radotent du prêtre dans leurs écrits.

318. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre VI. L’espace-temps à quatre dimensions »

Lors donc que, dans ce qui va suivre, nous nous servirons de notre Espace à trois dimensions, réellement perçu, pour donner un corps aux représentations d’un mathématicien assujetti à un univers plat, — représentations pour lui concevables mais non pas imaginables, — cela ne voudra pas dire qu’il existe ou puisse exister un Espace à quatre dimensions capable à son tour de réaliser en forme concrète nos propres conceptions mathématiques quand elles transcendent notre monde à trois dimensions. […] Un surhomme, que je prendrais à mon tour pour arbitre entre eux et moi, nous expliquerait peut-être que l’idée d’une quatrième dimension s’obtient par le prolongement de certaines habitudes mathématiques contractées dans notre Espace (absolument comme vous avez obtenu l’idée d’une troisième dimension), mais que l’idée ne correspond cette fois et ne peut correspondre à aucune réalité. […] Chacun de ces observateurs fantômes, s’animant tout à coup, s’installerait dans la durée réelle de l’ancien observateur réel, devenu fantôme à son tour. […] De sorte qu’un Espace qui ingurgite du Temps, un Temps qui absorbe à son tour de l’Espace, sont un Temps ou un Espace toujours virtuels et simplement pensés, jamais actuels et réalisés. […]   Mais, à son tour, un espace s’est surajouté à un temps, car ce qui était primitivement équation est devenu 53 équation quantité qui surpasse équation de équation De sorte que le carré du temps s’est accru d’une quantité qui, multipliée par c 2, donnerait l’accroissement du carré de l’espace.

319. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

que, soudain, le même mal venait la surprendre à son tour. […] Le Sonnet est ouvrage de bonne main, d’un tour inattendu, presque unique parmi les productions contemporaines. […] Il a le tour de main, et il n’a pas le ton. […] Ils admirent sans peine des tours de main aisés à attraper, et qui ne sont rien. […] Mais il n’aimait pas à rimer à tour de bras.

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