Il a parlé de la Révolution française, dans quelques-uns de ses écrits, en des termes grandioses et magnifiques : il est bon de voir comment il la prend et l’accueille dans le détail, avec une entière simplicité : Pendant la Révolution de France, dit-il, me trouvant à Amboise qui est mon lieu natal et ma commune domiciliaire, je me rendis comme les autres, avec les citoyens de ma compagnie, dans les bois de Chanteloup, au mois de thermidor l’an II de la République, pour y travailler à couper, porter et brûler de la bruyère, dont les cendres sont employées à faire de la poudre à tirer. […] Il en fut tiré à la fin de 1794 (frimaire an III) lorsqu’il fut nommé par son district pour aller assister comme élève aux leçons des Écoles normales que le gouvernement conventionnel venait d’instituer. […] Dans le cours de cette même année (1795), Saint-Martin publia sa Lettre à un ami, ou Considérations politiques, philosophiques et religieuses sur la Révolution française, avec cette épigraphe tirée des Nuits d’Young : « Le ciel dispose toutes choses pour le plus grand bien de l’homme. » Cette brochure fut peu lue ; mais, éclairée pour nous aujourd’hui par le livre des Considérations de M. de Maistre, elle a une grande valeur comme indication et comme présage ; il n’en faut point séparer l’Éclair sur l’association humaine, qui parut deux ans après (1797).
Il fait partie dorénavant du calendrier de Bussy, et il est irrévocablement classé parmi ces maris desquels ce libertin a dit qu’ils se sont tirés d’affaire devant les hommes, mais que, devant Dieu, c’est tout autre chose. […] Faugère tire de cette remarque une leçon de goût. […] J’aime les extraits et, en les rassemblant, je tâche de faire en sorte que le lecteur tire librement sa conclusion et qu’il la dégage des textes mêmes qui lui sont offerts et soumis.
Il nous faut en prendre décidément notre parti, écrivains et gens de lettres : tout homme d’esprit qui est d’une profession, s’il a à s’en expliquer devant le public, surpasse d’emblée les lettrés, même par l’expression ; il a des termes plus propres et tirés des entrailles mêmes du sujet. […] Doué d’ailleurs des talents littéraires les plus éminents, il n’en avait tiré nul parti, n’avait entrepris aucun ouvrage, avait projeté toujours et s’était répandu, et véritablement épuisé, comme un Coleridge ou un Diderot chrétien l’eût pu faire, dans les charmes et les fatigues d’une conversation multiple qu’on lui demandait sans cesse et à laquelle il ne savait pas résister. […] Deschanel a voulu exciter et agiter des idées plus encore que tirer des conclusions rigoureuses.
J’en ai tiré des informations précises. […] Après y avoir bien songé, il s’en tira par un détour et moyennant une fiction toute littéraire. […] Les deux volumes qu’il avait fait imprimer et tirer à petit nombre sur les campagnes de 1812, 1813 et 1814 n’ont point paru ; le peu d’exemplaires qu’il avait confiés à des amis (il m’en avait promis un à moi-même) ont été retirés.
Les textes sont innombrables et contradictoires, ou très-rares et très-limités : on les remet en question, on les trie, on les tire. […] Je voudrais bien entendre chaque érudit discuter à fond, ou mieux tirer de son poste à bout portant sur chacun des points du livre qui tombent sous sa portée. […] Mais ce droit qui naît, qui se fabrique à vue d’œil, qui tire toute sa force de l’utilité et de la fonction, est faible à d’autres égards : il a besoin de consécration et de complément religieux.
C’était dans les premiers temps un parti pris chez elle d’aimer, d’admirer son mari : « On ne sait d’abord, écrivait-elle, ce qu’on aime le plus en lui, ou de sa figure noble et élevée, ou de son esprit qui est toujours agréable et qui s’aide encore d’une imagination vaste et d’une extrême culture ; mais, en le connaissant davantage, on n’hésite pas : c’est ce qu’il tire de son cœur qu’on préfère ; c’est quand il s’abandonne et se livre entièrement qu’on le trouve si supérieur. […] Mais tout dépend en définitive du même cordon de sonnette que tire le moi. […] Eynard est dédié A mes amis Alfred de Falloux et Albert de Rességuier , avec une épigraphe tout onctueuse tirée de saint Paul, ce qui semblerait indiquer que la jeune Rome et la jeune Genève ne sont pas si brouillées qu’autrefois ; mais ces exceptions entre natures affables et bienveillantes, ces avances où il entre autant de courtoisie que de christianisme, ne prouvent rien au fond.
Essayerai-je de montrer le parti qu’on peut tirer de la condition la plus misérable ? […] Un livre qu’on a eu bien de la peine à se procurer, un livre qu’on tire précieusement du lieu obscur où on l’avait caché, va remplir ces heures de silence. […] Combien de fois quelques-unes de ces paroles ont été répétées depuis sans qu’on se rappelât bien d’où elles étaient tirées !
Si nous cherchons la poésie dans son œuvre, nous ne la trouverons ni dans les pièces purement morales, qui sont banales dans le lieu commun et lourdes dans le paradoxe, sans intérêt et sans vie, ni dans les satires littéraires, où il y a de la couleur, de l’éloquence même, une éloquence un peu courte et essoufflée, mais décidément rien de plus : des morceaux épiques ou lyriques, nous tirerons la conclusion que Boileau est à peu près aussi épique que Chapelain, et aussi lyrique que La Motte. […] Il oublie le burlesque, qui est pourtant une des principales voies par où la fantaisie aristocratique s’est tirée loin de la nature : mais le burlesque aura son fait dans l’Art poétique. […] Les règles des genres se tirent de leurs définitions ; et l’imitation de la nature se détermine, en sa manière, par les règles du genre que l’auteur élit.
Quand notre aimable veuve ne prêche pas, ce qui lui arrive trop souvent, et qu’elle ne fait que tirer de ces récits des leçons de conduite mondaine, rien de plus neuf dans les lettres françaises que ces premières applications de la morale universelle au jugement des caractères et des actions. […] Dans les quelques pièces de Marot, d’où l’on a tiré le roman de ses amours avec Marguerite, celle-ci serait désignée sous le nom d’Anne. […] Dans la pièce d’où sont tirés les vers qui précèdent Christine la Bergerette, c’est la primitive Église ; Simonne, c’est l’Église romaine.
Certaines personnes se plaisent à relever les traits qui, dans notre littérature et notre philosophie, rappellent la décadence grecque et romaine, et en tirent cette conclusion, que l’esprit moderne, après avoir eu (disent-elles) son époque brillante au XVIIe siècle, déchoit et va s’éteignant peu à peu. […] … Maintenant tous sont attelés au même char ; mais les uns tirent en avant, les autres en arrière, les autres en sens divers, et de ces efforts balancés à peine sort-il une résultante caractérisée. Alors tous tireront dans le même sens ; alors la science maintenant cultivée par un petit nombre d’hommes obscurs et perdus dans la foule sera poursuivie par des millions d’hommes, cherchant ensemble la solution des problèmes qui se poseront.
Dans ce même temps, madame de Maintenon fut nommée seconde dame d’atours de madame la dauphine ; ce qui la tira de toute dépendance et même de toute relation d’infériorité à l’égard de madame de Montespan. […] Le 24 août, madame de Maintenon écrivait à madame de Saint-Géran une lettre remarquable, dont ses détracteurs ont tiré une conséquence offensante pour sa mémoire. […] Il ne serait pas impossible d’en tirer encore cette autre conséquence, que madame de Maintenon a favorisé, peut-être même a déterminé le penchant du roi à la dévotion, et fait jouer ce ressort pour assurer sa fortune.