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1462. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Par contre, aux poètes encore vacillants de la « Jeune Belgique » qui commencèrent d’écrire entre 1880 et 1885, les théories parnassiennes offraient un asile des plus tentants ; le dogme des mots colorés, des formules luxueuses, des images richement ciselées séduisait leur penchant pour la peinture naturaliste : aucun ne résista. […] Le profane s’oppose aux peintres, aux sculpteurs, pour juger selon ses propres conceptions, il constate si ses théories s’accommodent ou non de leurs talents.

1463. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Ses misérables ne font point de théories ; ils poussent des cris, ils disent seulement : « C’est trop ; il faut que ça change. » M.  […] Si ce drame a pu être qualifié de « socialiste » (il ne s’agit pas ici de théories, mais d’aspirations vagues et violentes et peut-être, hélas ! […] Maurice Mælerlinck exprime en images abrégées et frissonnantes, par le moyen de petits personnages simplifiés, lointains, « délocalisés », habitants de palais et de forêts vagues, et qu’il nomme avec raison des « marionnettes », car, contrairement à l’impérieuse et spécieuse théorie de M. 

1464. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Le progrès de la physique consiste à diminuer le nombre des causes par la multiplication des effets : il faut donc recueillir, et sans cesse recueillir des observations ; une bonne observation vaut mieux que cent théories. […] Il ne peut y avoir qu’une théorie sur une machine qui est une, et la découverte de cette théorie est d’autant plus éloignée que la machine est compliquée.

1465. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Comment parviendrions-nous à fixer notre conception de la Grèce, quand nos théories sur la formation politique de la France changent à peu près tous les vingt ans Quoi qu’il en soit, Heredia n’a jamais douté que Leconte de Lisle et Ménard ne représentassent la véritable tradition hellénique. […] Là-dessus, comme en toutes choses, il avait des théories, c’est-à-dire des paradoxes et des entêtements. « Les médecins sont des ânes, disait-il. […] Il ne se lassait pas de m’expliquer ses principes philosophiques, sa doctrine, ses théories, ses procédés.

1466. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Il me semble que ces petits-maîtres entendent mieux le théâtre, et que les anciens censeurs du Cid sont meilleurs moralistes : l’erreur de ces derniers tient à ce vieux préjugé, que l’intérêt théâtral ne doit jamais contredire la saine morale : principe spécieux et séduisant dans la théorie, mais chimérique et illusoire dans la pratique.

1467. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

J’avoue (dit-il), que je crois en théorie au principe de la souveraineté du peuple ; mais j’ajoute aussi que, si on le met rigoureusement en pratique, il vaut beaucoup mieux pour le genre humain redevenir sauvage et s’enfuir tout nu dans les bois. […] On opposera l’incroyance de l’homme aux théories de l’écrivain religieux ; on parlera d’hypocrisie. […] Bonald, dans sa Théorie du pouvoir (1796), expliquait que le salut de la France était dans le retour aux principes monarchiques et surtout catholiques.

1468. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Lui-même il se range parmi les corrupteurs1263, et l’on voit bien vite que cette théorie n’est pas une improvisation échappée à la mauvaise humeur et à la polémique : il y revient.

1469. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

moi, je suis un journaliste vieux jeu, appartenant aux théories antiques… mais des amis à moi, des gens ne tenant pas à la littérature, m’ont déclaré que votre pièce les avait autant intéressés qu’un drame de Dennery.

1470. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

L’art ne peut donner aucune certitude à la pratique, s’il n’est éclairé & dirigé par les lumieres de la spéculation ; la science ne peut donner aucune consistance à la théorie, si elle n’observe les usages combinés & les pratiques différentes, pour s’élever par degrés jusqu’à la généralisation des principes. […] Le bâillement est pénible pour celui qui parle ; l’hiatus est desagréable pour celui qui écoute : la théorie de l’un appartient à l’Anatomie, celle de l’autre est du ressort de la Grammaire.

1471. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Il y a là Courbet, avec ses éternelles théories sur l’art, un peu confuses ce jour-ci, parce qu’il a oublié « d’amener son Castagnary » ; il y a là Morvieux — nom sous lequel l’auteur cache quelqu’un que je crois reconnaître, mais que je ne nommerai point de peur de me tromper — Morvieux, l’omnicontempteur et l’envieux universel, ennemi juré de quiconque a du génie, du talent ou seulement de la facilité ; Pelloquet, le penseur, qui n’a jamais écrit une ligne ni dit un mot et qui s’est acquis ainsi une immense réputation de philosophe ; et l’inventeur, et le critique et le parasite de grand homme, autrement dit le pariétaire ; et le simple idiot mangeur de haschich, etc., etc. […] Le grand amour est un amour qui a pris conscience de lui-même après avoir été inconscient pendant très longtemps, et plus il a été inconscient et plus longtemps il l’a été… je vous ferai la théorie une autre fois. […] Non, nous sommes absolument certains que s’il faut des époux mal assortis dans les liens du mariage, conformément au vœu du Génie de l’espèce et à la théorie de Schopenhauer, ce mariage est idéal ; mais que, s’il faut des époux assortis dans les liens du mariage, conformément au proverbe, ce mariage est désastreux.

1472. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

XXXI M. de Barante dit de Ballanche : « C’est un homme qui a toujours vécu dans le nuage, mais le nuage s’est entrouvert quelquefois. » XXXII M. de Barante arrive sur toute chose avec sa petite théorie qu’il formule aussitôt d’une manière épigrammatique et courte, et il n’en sort plus : il est bien doctrinaire en cela.

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