Par contre, aux poètes encore vacillants de la « Jeune Belgique » qui commencèrent d’écrire entre 1880 et 1885, les théories parnassiennes offraient un asile des plus tentants ; le dogme des mots colorés, des formules luxueuses, des images richement ciselées séduisait leur penchant pour la peinture naturaliste : aucun ne résista. […] Le profane s’oppose aux peintres, aux sculpteurs, pour juger selon ses propres conceptions, il constate si ses théories s’accommodent ou non de leurs talents.
Ses misérables ne font point de théories ; ils poussent des cris, ils disent seulement : « C’est trop ; il faut que ça change. » M. […] Si ce drame a pu être qualifié de « socialiste » (il ne s’agit pas ici de théories, mais d’aspirations vagues et violentes et peut-être, hélas ! […] Maurice Mælerlinck exprime en images abrégées et frissonnantes, par le moyen de petits personnages simplifiés, lointains, « délocalisés », habitants de palais et de forêts vagues, et qu’il nomme avec raison des « marionnettes », car, contrairement à l’impérieuse et spécieuse théorie de M.
Le progrès de la physique consiste à diminuer le nombre des causes par la multiplication des effets : il faut donc recueillir, et sans cesse recueillir des observations ; une bonne observation vaut mieux que cent théories. […] Il ne peut y avoir qu’une théorie sur une machine qui est une, et la découverte de cette théorie est d’autant plus éloignée que la machine est compliquée.
Comment parviendrions-nous à fixer notre conception de la Grèce, quand nos théories sur la formation politique de la France changent à peu près tous les vingt ans Quoi qu’il en soit, Heredia n’a jamais douté que Leconte de Lisle et Ménard ne représentassent la véritable tradition hellénique. […] Là-dessus, comme en toutes choses, il avait des théories, c’est-à-dire des paradoxes et des entêtements. « Les médecins sont des ânes, disait-il. […] Il ne se lassait pas de m’expliquer ses principes philosophiques, sa doctrine, ses théories, ses procédés.
Il me semble que ces petits-maîtres entendent mieux le théâtre, et que les anciens censeurs du Cid sont meilleurs moralistes : l’erreur de ces derniers tient à ce vieux préjugé, que l’intérêt théâtral ne doit jamais contredire la saine morale : principe spécieux et séduisant dans la théorie, mais chimérique et illusoire dans la pratique.
J’avoue (dit-il), que je crois en théorie au principe de la souveraineté du peuple ; mais j’ajoute aussi que, si on le met rigoureusement en pratique, il vaut beaucoup mieux pour le genre humain redevenir sauvage et s’enfuir tout nu dans les bois. […] On opposera l’incroyance de l’homme aux théories de l’écrivain religieux ; on parlera d’hypocrisie. […] Bonald, dans sa Théorie du pouvoir (1796), expliquait que le salut de la France était dans le retour aux principes monarchiques et surtout catholiques.
Lui-même il se range parmi les corrupteurs1263, et l’on voit bien vite que cette théorie n’est pas une improvisation échappée à la mauvaise humeur et à la polémique : il y revient.
moi, je suis un journaliste vieux jeu, appartenant aux théories antiques… mais des amis à moi, des gens ne tenant pas à la littérature, m’ont déclaré que votre pièce les avait autant intéressés qu’un drame de Dennery.
L’art ne peut donner aucune certitude à la pratique, s’il n’est éclairé & dirigé par les lumieres de la spéculation ; la science ne peut donner aucune consistance à la théorie, si elle n’observe les usages combinés & les pratiques différentes, pour s’élever par degrés jusqu’à la généralisation des principes. […] Le bâillement est pénible pour celui qui parle ; l’hiatus est desagréable pour celui qui écoute : la théorie de l’un appartient à l’Anatomie, celle de l’autre est du ressort de la Grammaire.
Il y a là Courbet, avec ses éternelles théories sur l’art, un peu confuses ce jour-ci, parce qu’il a oublié « d’amener son Castagnary » ; il y a là Morvieux — nom sous lequel l’auteur cache quelqu’un que je crois reconnaître, mais que je ne nommerai point de peur de me tromper — Morvieux, l’omnicontempteur et l’envieux universel, ennemi juré de quiconque a du génie, du talent ou seulement de la facilité ; Pelloquet, le penseur, qui n’a jamais écrit une ligne ni dit un mot et qui s’est acquis ainsi une immense réputation de philosophe ; et l’inventeur, et le critique et le parasite de grand homme, autrement dit le pariétaire ; et le simple idiot mangeur de haschich, etc., etc. […] Le grand amour est un amour qui a pris conscience de lui-même après avoir été inconscient pendant très longtemps, et plus il a été inconscient et plus longtemps il l’a été… je vous ferai la théorie une autre fois. […] Non, nous sommes absolument certains que s’il faut des époux mal assortis dans les liens du mariage, conformément au vœu du Génie de l’espèce et à la théorie de Schopenhauer, ce mariage est idéal ; mais que, s’il faut des époux assortis dans les liens du mariage, conformément au proverbe, ce mariage est désastreux.
XXXI M. de Barante dit de Ballanche : « C’est un homme qui a toujours vécu dans le nuage, mais le nuage s’est entrouvert quelquefois. » XXXII M. de Barante arrive sur toute chose avec sa petite théorie qu’il formule aussitôt d’une manière épigrammatique et courte, et il n’en sort plus : il est bien doctrinaire en cela.