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1047. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Ernest Feydeau »

Dans un roman qui devrait être, comme tout roman, une profonde ou riche étude du cœur humain, il nous a donné beaucoup de cabotinisme, suffisamment de Bade, beaucoup de Pologne, un peu de Californie, et, pour terminer la chose, une brûlure de danseuse en plein théâtre.

1048. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

On sait que César fut le rival de Cicéron sur la tribune, et voulut l’être de Sophocle au théâtre.

1049. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

Le même germe d’invention peut donner lieu assez indifféremment à un roman ou à une pièce de théâtre, et même aux deux successivement, ce dont les exemples abondent. […] Un auteur chez qui domine l’esprit littéraire ne composera pas un traité philosophique en partant d’un fait qu’il aura observé, il fera un roman, ou une pièce de théâtre. […] La transformation ici ne porte pas sur la forme extérieure de l’œuvre, il s’agit d’une pièce de théâtre qui reste pièce de théâtre. […] “Non, ça n’est pas du théâtre, s’écrie Sarcey, je n’admettrai jamais qu’une femme”, etc. […] Chacun de nous est une sorte d’œuvre dans la formation de laquelle la routine, l’imitation et l’invention ont tenu leur place respective, très inégale selon les individus, exactement comme dans le développement d’une pièce de théâtre ou d’un poème.

1050. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

L’action, extrêmement dispersée, ne se soumet point aux conditions du théâtre. […] Et l’on y trouve, en un sens plus large que celui du théâtre ordinaire, un intérêt dramatique passionnant ; nous assistons aux efforts successifs et infructueux de l’Italie pour conquérir cette unité à laquelle Dante et Pétrarque aspiraient déjà. […] Ce prêtre le contraignit à jeter au feu une pièce de théâtre complètement achevée ! […] Son Cinq-Mars est bien ennuyeux, son Stello bien encombré de phraséologie, et son théâtre ne compte plus guère, pas même son Chatterton, qui n’est d’ailleurs qu’une nouvelle mouture de l’un des trois épisodes de Stello. […] René Puaux use d’un style excellent, vivant et alerte ; cependant il n’est allé sur le théâtre de la guerre que pour assister du plus près qu’il se pourrait à un spectacle historique et pour le décrire avec une scrupuleuse exactitude.

1051. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Malgré la conscience qu’on ne peut s’empêcher d’avoir de ce qu’il y a de passager dans l’éclat du théâtre, il y a aussi quelque chose de grand, de grave et presque religieux dans cette alliance contractée avec l’assemblée dont on est entendu, et c’est une solennelle récompense des fatigues de l’esprit. — Aussi serait-il injuste de ne pas nommer les interprètes à qui l’on a confié ses idées dans un livre qui sera plus durable que les représentations du drame qu’il renferme. […] « Jamais aucune pièce de théâtre ne fut mieux jouée, je crois, que ne l’a été celle-ci, et le mérite en est grand ; car, derrière le drame écrit, il y a comme un second drame que l’écriture n’atteint pas, et que n’expriment pas les paroles. […] Elle est poétique dans tous les détails de ce rôle qu’elle caresse avec amour, et dans son ensemble qu’elle paraît avoir composé avec prédilection, montrant enfin sur la scène française le talent le plus accompli dont le théâtre se puisse enorgueillir.

1052. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Elle faisait la chronique de la cour, la chronique de la ville, la chronique de la littérature et du théâtre, la chronique de la province, la chronique de la campagne, la chronique des villes d’eaux, la chronique de la guerre, la chronique des crimes célèbres, la chronique de la mode, la chronique familière et de confidences personnelles— toutes les chroniques qu’on fait encore. […] C’est que, l’année précédente, il avait parlé, à propos de l’évolution du genre dramatique, de ces mêmes comédies, qui pourtant sont à peine du théâtre. […] Vous connaissez le petit théâtre de la rue Victor-Massé.

1053. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

Dieu le sait, il n’est pas encore dans l’été de sa vie ; mais, si mon jugement ne me trompe pas, il fera ce que nous appelons de notre temps un poète intime, c’est-à-dire un de ces poètes rassasiés de la pompeuse déclamation rimée dont nos oreilles sont obsédées dans nos écoles classiques ou dans nos théâtres redondants et ronflants d’emphase ; il sera un de ces poètes nés d’eux-mêmes, originaux parce qu’ils sont individuels ; un de ces poètes qui n’ont pour lyres (comme on dit) que les cordes émues de leur propre cœur, et qui font, dans la poésie moderne, cette révolution que J. […] Assez d’autres, jusqu’ici, avaient fait marcher le vers sur des échasses académiques : il faut enfin le déchausser de son cothurne et de ses sandales à bandelettes d’or et de pourpre, de ses ailes aux talons ; il faut le déshabituer de ses pas en trois temps sur des planches, comme les pas de nos tragédiennes sur le théâtre, pour le faire marcher pieds nus sur la terre nue comme vous et moi, au pas naturel, musa pedestris , selon la définition si juste d’Horace.

1054. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

L’Église, à qui vous avez fait la guerre, ouvre son sein pour vous recevoir : et les théâtres, objet éternel de vos complaisances, qui nous ont si souvent attiré votre indignation, vous ont abandonné et trahi. […] Dans quelles cours d’Allemagne n’a-t-on pas vu des théâtres français ?

1055. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

On se battit réellement pour ses drames, pleins de beautés grandioses et d’effroyables énormités, quand, un jour, trouvant le Théâtre trop petit pour l’envergure de sa pensée, il fit Cromwell, l’injouable Cromwell, plus long que les trois Wallenstein de Schiller, et qui est certainement son chef-d’œuvre dramatique, — une énormité réussie, mais, enfin, une énormité ! […] Cela ressemble à ce qu’en langage de théâtre on appelle « un ours ».

1056. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Il a fini par bien poser, et d’aplomb, son archet sur les cordes de son violon, et il nous a joué cet air horrible de Thérèse Raquin qui fait saigner le cœur et l’oreille, et que nous allons entendre au théâtre pour qu’il les y fasse saigner mieux. […] Zola, ni son éditeur, ni ses amis, ne doutent du sien… XI L’Assommoir va l’affirmer encore… L’Assommoir, ce titre singulier, n’est que l’enseigne d’un des mille abominables cabarets de ce splendide Paris que Victor Hugo appelle la Cité-Lumière, et le théâtre que M. 

1057. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La princesse Mathilde » pp. 389-400

Après un intervalle de plus de quarante ans l’Europe serait-elle donc destinée à servir de nouveau de théâtre à la reprise des mêmes drames sanglants ?

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