. — Pour moi, à trente ans de distance, je me rappelle trait pour trait l’aspect du théâtre où l’on me conduisit pour la première fois ; des troisièmes loges, la salle me semblait un puits monstrueux, tout rouge et flamboyant, avec un fourmillement de têtes ; tout en bas, vers la droite, sur un étroit plancher uni, deux hommes et une femme entraient, sortaient, rentraient, faisaient des gestes, et me semblaient des nains remuants ; à mon grand étonnement, un de ces nains se mit à genoux, baisa la main de la dame, puis se cacha derrière un paravent ; l’autre, qui arrivait, sembla fâché et leva les bras. […] Aujourd’hui que j’ai vu quantité de vastes salles et de théâtres pleins, je ne puis plus, quand j’entre au spectacle, me sentir engouffré, englouti et comme perdu dans un puits énorme et éblouissant.
Mais enfin, le passé de l’esprit humain lui échappe en partie et, quand il a essayé d’établir les prolégomènes du naturalisme dans le roman et au théâtre, il a montré beaucoup d’incertitude. […] Je ne trouve pas le théâtre de Voltaire si mal écrit que vous dites.
Il écrivit avec éloquence des Méditations pieuses ; et ses poésies, imitées des anciens ou originales, furent admirées, sans être aussi populaires que les vieilles romances du pays et les chants irréguliers du théâtre. […] « Ce cirque démoli, jadis offrande sacrilège à des dieux qu’insultent quelques herbes sauvages, représente, théâtre tragique ouvert au drame du temps, quelle fut autrefois sa propre splendeur, et quelle est sa ruine.
Alors on abaissa dessus les paupières avec leurs longs cils, et Sylvestre redevint très beau et calme, comme un marbre couché6…… » L’unité d’un roman pourra être plus lâche, ou plus idéale que l’unité d’une pièce de théâtre : celle-ci sera plus étroite et comme plus matérielle.
Tant qu’il ne fut qu’un faiseur de vers et auteur de théâtre, il justifia les satires de La Bruyère et de J.
Pierre Veber a su nous donner presque un frisson en imaginant un dialogue de critiques surpris par l’arrêt de l’éclairage électrique en un couloir de théâtre.
Quand, en 1812, on cria contre les Français au théâtre de Moscou et qu’on la fit, comme Française, sortir de sa loge, elle se mit à pleurer à sanglots, comme une petite fille, cette forte personne taillée dans ce marbre bistré qu’on reprochait à son teint !
On le traîna sur le théâtre, comme Aristophane y avait traîné Socrate ; mais il fut vengé par la platitude d’une comédie, qui n’était pas d’Aristophane !
Le roi de théâtre qu’il avait été trop fit payer l’autre roi qu’il était aussi, cet autre roi qui, le jour même de son coup d’État, avait su mettre si lestement par-dessus ses bas à jour, aux coins d’or, la botte que Charles XII portait à Bender, et qu’il voulut envoyer à la Suède révoltée, pour la gouverner pendant son absence !
— dans l’éducation morale, c’est-à-dire dans l’éducation de la volonté de son fils, ni de la religion dans laquelle il a été élevé probablement, ni de la prière, ni des préjugés (ceux qu’il faut rejeter et ceux qu’il faut admettre), ni du point d’honneur, ni du respect humain, ni de la charité, ni de la fonction sociale, ni de la famille, ni des rapports avec les subalternes, ni du théâtre, ni des moralistes, ni de la crédulité aux livres, — la grande superstition des peuples qui ne croient plus aux hommes !
Aimer sa femme et se vanter de l’aimer, ce qui est plus fort dans le temps où l’épicurisme de Richelieu et du chevalier de Faublas était à la mode, double courage en ce grivois de chansonnier si profondément à part de son époque, de son théâtre, et du genre de génie qu’il avait, mais qu’il n’avait pas seul !