Flaubert est le supérieur et le maître, la cause étant toujours plus grande que son effet, mais M.
Jamais on n’aurait trouvé dans Fanny, dans Catherine d’Overmeire, ni dans Daniel (le plus mauvais de ses romans avant ceux d’aujourd’hui), quelque chose de comparable au commencement d’Un Début à l’Opéra, qui est purement et simplement une dissertation technique et numérotée sur l’intérieur de l’Opéra, l’administration supérieure, le directeur, les sujets de la danse, les protecteurs du corps du ballet, les auteurs, compositeurs, professeurs, maîtres de ballet, les habilleuses, les coiffeurs, les chefs de claque, les abonnés, les feuilletonistes ; et qui, placée là en dehors du roman, comme un feuilleton à part, pouvait se publier toute seule, puisqu’elle ne se rattache en aucun lien appréciable à l’économie du récit qui va suivre.
Son principal mérite fut de n’avoir presque aucun des préjugés qu’on a sur le trône : c’est par là surtout qu’elle parut supérieure à son rang.
Le Père Berton, supérieur de Brienne, devint économe à Saint-Cyr, et proviseur du lycée de Reims. […] Or, qu’est-ce qu’un empereur, sinon un pion en chef, un policier supérieur, un gendarme souverain ? […] Il est déjà blasé sur ce genre de volupté supérieure. […] Il entrevoit, comme en rêve, quelque chose de meilleur et de plus humain, une culture exquise, une civilisation supérieure. […] C’est en quoi le Japon, même modernisé, nous est supérieur.
Me voilà naïvement tel que je suis ; et si l’on me fait la justice de m’en croire, je ne crains plus qu’on impute à un orgueil insensé ni mes différents genres de poësie, ni mes essais de raisonnement : car je le sens bien, ce n’est qu’essai ; et je ne doute pas que si des esprits supérieurs vouloient creuser les matieres que j’ai traitées, on n’y découvrît toute une autre profondeur. […] Il me semble qu’en cette partie, Corneille est bien supérieur à Racine. […] De plus comme les poëtes n’en veulent qu’à l’estime des hommes, il ne leur importe pas d’étudier ce qui doit plaire, il leur suffit de savoir ce qui plaît ; et quand ils auroient une raison supérieure, capable de corriger le goût de leur siecle, peut-être n’oseroient-ils l’entreprendre, de peur de n’être pas assez-tôt goûtés. […] Il est vrai que ces caracteres si parfaits ne sont pas souvent les plus agréables ; ils nous représentent des ames d’un ordre supérieur qui nous ressemblent trop peu pour nous émouvoir ; et comme ils triomphent trop promptement de leurs passions, ils ne nous laissent pas assez de tems pour les sentir. […] Ce n’est donc pas pour moi que je prétens élargir la carriere, c’est pour nos successeurs, c’est pour vous-même, monsieur, si vous en avez le courage, quand des beautés supérieures à ces regles arbitraires demanderont que vous les violiez.
On l’a dit, l’humanité supérieure rentrait dans son œuvre. […] Entre tous, Renan a su exceller à ce jeu, et beaucoup ont été séduits par l’aisance supérieure de ses volte-face. […] Comment cette « mort partielle » se concilie avec l’activité la plus féconde, comment le monde actuel non seulement garde son prix, mais gagne à ce point de vue supérieur, il le faut lire dans M. […] Et si, par instants, on se lasse de cette précision tendue, on l’estime pourtant qualité d’ordre supérieur, psychologique plus encore que littéraire. […] Nullement épris des idées, il les touche, semble-t-il, en délicat sceptique, les assemble, les pousse, se joue à leurs combinaisons comme à un jeu de précision supérieure.
Après cette grande peinture morale, vient la seconde des beautés supérieures de Shakespeare, l’effet dramatique. […] Le seul Schlegel semble pencher pour cette dernière pièce ; Hazzlitt n’est point de son avis, mais il ajoute que si la Tempête est une meilleure pièce, le Songe est un poëme supérieur à la Tempête. […] Johnson observe que le style de Shakspeare, dans Troïlus et Cressida, est plus correct que dans la plupart de ses pièces ; on doit y remarquer aussi une foule d’observations politiques et morales, cachet d’un génie supérieur. […] Du reste, sauf un certain nombre d’anachronismes communs à tous les ouvrages de Shakspeare, celui-ci est assez fidèle à l’histoire, et la lecture des chroniques a donné, en ce temps, aux auteurs de pièces historiques un caractère de vérité et des moyens d’intérêt que les hommes supérieurs peuvent seuls tirer des sujets d’invention. […] Richard, inférieur à Macbeth pour la profondeur des sentiments autant qu’il lui est supérieur par la force de l’esprit, a cherché, dans le crime même, le plaisir d’exercer des facultés comprimées, et de faire sentir aux autres une supériorité ignorée ou dédaignée.
Un organisme tel que celui d’un Vertébré supérieur est le plus individué de tous les organismes : pourtant, si l’on remarque qu’il n’est que le développement d’un ovule qui faisait partie du corps de sa mère et d’un spermatozoïde qui appartenait au corps de son père, que l’œuf (c’est-à-dire l’ovule fécondé) est un véritable trait d’union entre les deux progéniteurs puisqu’il est commun à leurs deux substances, on s’aperçoit que tout organisme individuel, fût-ce celui d’un homme, est un simple bourgeon qui a poussé sur le corps combiné de ses deux parents. […] Non seulement la fécondation même est identique chez les plantes supérieures à ce qu’elle est chez l’animal, puisqu’elle consiste, ici et là, dans l’union de deux demi-noyaux qui différaient par leurs propriétés et leur structure avant leur rapprochement et qui deviennent, tout de suite après, équivalents l’un à l’autre, mais la préparation des éléments sexuels se poursuit des deux côtés dans des conditions semblables : elle consiste essentiellement dans la réduction du nombre des chromosomes et le rejet d’une certaine quantité de substance chromatique 21. […] La différence qui surgit accidentellement sur un point de l’appareil visuel, étant très légère, ne gênera pas le fonctionnement de l’organe ; et, dès lors, cette première variation accidentelle peut attendre, en quelque sorte, que des variations complémentaires viennent s’y ajouter et porter la vision à un degré de perfection supérieur. […] Bien plus : si, chez la Salamandra maculata, on enlève le cristallin en respectant l’iris, c’est par la partie supérieure de l’iris que se fait encore la régénération du cristallin ; mais, si l’on supprime cette partie supérieure de l’iris elle-même, la régénération s’ébauche dans la couche intérieure ou rétinienne de la région restante 37.
Justice est donc faite, et bonne et complète ; car en outre du présent fragment de l’ensemble, il y a eu des reproductions par la presse et la librairie des choses en prose si inappréciables, peut-être même si supérieures aux vers, dont quelques-uns pourtant incomparables, que je sache ! […] On a laissé les pièces objectionables au point de vue bourgeois, car le point de vue chrétien et surtout catholique me semble supérieur et doit être écarté, — j’entends, notamment, les Premières Communions et les Pauvres à l’église ; pour mon compte, j’eusse négligé cette pièce brutale ayant pourtant ceci qui est très beau : … Les malades du foie... […] Je l’ai dit tout à l’heure et je sais que je ne suis pas le seul à le penser ; le Rimbaud en prose est peut-être supérieur à celui en vers... […] Redoux, du Jeu des Grâces, de ces admirables abominables Délices d’une bonne œuvre, de cet admirable affreux Mahoin, toutes choses infiniment supérieures à du Pétrus Borel avec, très supérieures, l’âme par instant du Lycanthrope qui fut, n’est-ce pas ?
Poursuivez, Monseigneur, la carrière dans laquelle un si bel avenir Vous est offert, et Vous montrerez au monde ce qu’il avait désappris, c’est que les véritables lumières enseignent la morale, et que les héros vraiment magnanimes, loin de mépriser l’espèce humaine, ne se croient supérieurs aux autres hommes, que par les sacrifices mêmes qu’ils leur font. […] Nul n’osera dire qu’on peut tout supporter dans ce monde, nul n’osera se confier assez dans ses forces pour en répondre ; il est bien peu d’êtres doués de quelques facultés supérieures, que le désespoir n’ait atteint plus d’une fois, et la vie ne semble souvent qu’un long naufrage, dont les débris sont l’amitié, la gloire et l’amour. […] Ceux qui cherchent le pouvoir et la fortune désirent bien cependant qu’on leur croie des qualités morales et surtout des facultés supérieures ; mais c’est un but secondaire qui doit céder au premier ; car une certaine connaissance dépravée de la race humaine apprend que les solides avantages de cette vie sont ceux qui nous asservissent les intérêts des hommes plus encore que leur estime.
. — Manque de philosophie supérieure et de gaieté comique. — Son imagination et sa fantaisie. — L’Entrepôt de nouvelles et la Fête de Cynthia […] De même que les révolutions compliquées des corps célestes ne deviennent intelligibles qu’au contact du calcul supérieur, de même que les délicates métamorphoses de la végétation et de la vie exigent pour être expliquées l’intervention des plus difficiles formules chimiques, ainsi les grandes œuvres de l’art ne se laissent interpréter que par les plus hautes doctrines de la psychologie, et c’est la plus profonde de ces théories qu’il faut connaître pour pénétrer jusqu’au fond de Shakspeare, de son siècle et de son œuvre, de son génie et de son art. […] Figurez-vous, au lieu de cette pauvre idée sèche, étayée par cette misérable logique d’arpenteur, une image complète, c’est-à-dire une représentation intérieure, si abondante et si pleine qu’elle épuise toutes les propriétés et toutes les attaches de l’objet, tous ses dedans et tous ses dehors ; qu’elle les épuise en un instant ; qu’elle figure l’animal entier, sa couleur, le jeu de la lumière sur son poil, sa forme, le tressaillement de ses membres tendus, l’éclair de ses yeux, et en même temps sa passion présente, son agitation, son élan, puis par-dessous tout cela ses instincts, leur structure, leurs causes, leur passé, en telle sorte que les cent mille caractères qui composent son état et sa nature trouvent leurs correspondants dans l’imagination qui les concentre et les réfléchit : voilà la conception de l’artiste, du poëte, de Shakspeare, si supérieure à celle du logicien, du simple savant ou de l’homme du monde, seule capable de pénétrer jusqu’au fond des êtres, de démêler l’homme intérieur sous l’homme extérieur, de sentir par sympathie et d’imiter sans effort le va-et-vient désordonné des imaginations et des impressions humaines, de reproduire la vie avec ses ondoiements infinis, avec ses contradictions apparentes, avec sa logique cachée, bref de créer comme la nature.