Les jours suivants, on ne lui remarque pas le moindre signe de haine, de satisfaction, de tristesse ou de colère ; la joie des accusateurs de sa femme, les larmes de ses enfants ne réveillent en lui aucun sentiment naturel. […] Avec cette logique, combien on outragerait d’hommes vertueux et d’honnêtes femmes qui habitaient la cour sous le règne suivant ! […] Par quelle espèce de philosophie, suivant quelles maximes des sages, a-t-il amassé trois cents millions de sesterces en quatre ans ? […] La suivante d’Agrippine s’éloignant : Et toi, tu m’abandonnes aussi ! […] V, p. 435, 430, 490, 491 et suivantes ; édition de 1778.
Elle est lustrée, et, suivant le mot d’Homère, « éclatante, couleur de vin, ou couleur de violettes » ; les roches roussies de ses côtes enserrent sa nappe luisante dans une bordure ouvragée qui semble le cadre d’un tableau. […] Pourtant on peut se faire une idée de ce qu’il était, en suivant les côtes encore intactes de la Méditerranée, de Toulon à Hyères, de NapIes à Sorrente et à Amalfi ; seulement, il faut se représenter un ciel plus bleu, un air plus transparent, des formes de montagnes plus nettes et plus harmonieuses. […] Vers 650, Mélas de Chios fait les premières statues de marbre, et, d’olympiade en olympiade, pendant toute la fin du siècle et tout le siècle suivant, on voit la statuaire se dégrossir pour s’achever et devenir parfaite après les glorieuses guerres médiques. […] Entre Homère et ses continuateurs qui sont du ixe et du viiie siècle, et les inventeurs des mètres nouveaux et de la musique nouvelle qui sont du siècle suivant, une vaste transformation s’est accomplie dans la société et dans les mœurs. […] C’est seulement dans la période suivante, en même temps que l’orchestrique et la poésie lyrique, qu’on les voit se développer, se fixer, prendre la forme et l’importance finale que nous leur connaissons.
Villemain, qui a fait révolution en ce genre et qui s’est piqué de rendre de chaque séance animée un tableau fidèle, il est à regretter que, suivant en cela un ancien usage, il ait évité, à chaque discours ou opinion, d’indiquer le nom de l’académicien qui parle : « Un membre dit… un autre membre répond… » Vous voilà bien avancés, gens du dehors. […] Je ne sais ce qui se négocia ensuite et comment il se fit que ces mêmes Entretiens, repoussés une année du concours, furent acceptés sans bruit ni conteste l’année suivante.
Il y a surtout, avant cette gloire publique, avant ce rôle d’apologiste religieux, de publiciste bourbonnien, de poète qui a chanté sa tristesse et qui s’est revêtu devant tous de sa rêverie, il y a, avant cela, trente longues années d’études, de travaux, de secrètes douleurs, de voyages et de misères ; trente années essentielles et formatrices, dont les trente suivantes ne sont que le développement ostensible et la conséquence, j’oserai dire facile. […] Il eut titre le Chevalier ; son frère, le comte de Combourg (car le père de M. de Chateaubriand avait racheté l’ancienne terre de Combourg du maréchal de Duras), était destiné à être conseiller au parlement de Rennes ; le chevalier devait entrer, suivant l’usage des cadets en Bretagne, dans la marine royale.
Devant la postérité, tout homme et toute chose s’absout par la grandeur. » Suivant ou accompagnant Mirabeau depuis les fonts baptismaux du Bignon où il naquit, jusqu’au Panthéon où il entra le premier, M. […] On retrouvera dans le passage suivant, sous une forme un peu plus voilée, quelques-unes des mêmes pensées qui nous sont très-familières : « La première partie, disions-nous, de l’ouvrage de M.
Voilà ce que nous avions besoin de nous dire avant de nous remettre, nous, critique littéraire, à l’étude curieuse de l’art, et à l’examen attentif des grands individus du passé ; il nous a semblé que, malgré ce qui a éclaté dans le monde et ce qui s’y remue encore, un portrait de Regnier, de Boileau, de La Fontaine, d’André Chénier, de l’un de ces hommes dont les pareils restent de tout temps fort rares, ne serait pas plus une puérilité aujourd’hui qu’il y a un an ; et en nous prenant cette fois à Diderot philosophe et artiste, en le suivant de près dans son intimité attrayante, en le voyant dire, en l’écoutant penser aux heures les plus familières, nous y avons gagné du moins, outre la connaissance d’un grand homme de plus, d’oublier pendant quelques jours l’affligeant spectacle de la société environnante, tant de misère et de turbulence dans les masses, un si vague effroi, un si dévorant égoïsme dans les classes élevées, les gouvernements sans idées ni grandeur, des nations héroïques qu’on immole, le sentiment de patrie qui se perd et que rien de plus large ne remplace, la religion retombée dans l’arène d’où elle a le monde à reconquérir, et l’avenir de plus en plus nébuleux, recélant un rivage qui n’apparaît pas encore. […] Pourtant, dans un ouvrage qu’il composa durant sa vieillesse et peu d’années avant de mourir, l’Essai sur la Vie de Sénèque, il s’est plu à traduire le passage suivant d’une lettre à Lucilius, qui le transporte d’admiration : « S’il s’offre à vos regards une vaste forêt, peuplée d’arbres antiques, dont les cimes montent aux nues et dont les rameaux entrelacés vous dérobent l’aspect du ciel, cette hauteur démesurée, ce silence profond, ces masses d’ombre que la distance épaissit et rend continues, tant de signes ne vous intiment-ils pas la présence d’un Dieu ?
L’impression primitive a été accompagnée d’un degré d’attention extraordinaire, soit parce qu’elle était horrible ou délicieuse, soit parce qu’elle était tout à fait nouvelle, surprenante et hors de proportion avec le train courant de notre vie ; c’est ce que nous exprimons en disant que nous avons été très fortement frappés ; nous étions absorbés ; nous ne pouvions songer à autre chose ; nos autres sensations étaient effacées ; toute la journée suivante, nous avons été poursuivis par l’image consécutive ; elle nous obsédait, nous ne pouvions la chasser ; toutes les distractions étaient faibles contre elle. […] En effet, si maintenant je retourne en arrière jusqu’à mon arrivée à l’auberge, je revois le vieux chêne à vingt pas de la maison, deux ou trois troncs abattus et une douzaine de polissons qui vaguent ou dorment sous la tiédeur du soleil du soir ; ainsi, en évoquant le point de jonction, c’est-à-dire le commencement de l’image, j’ai fourni à l’image le moyen de renaître tout entière. — C’est qu’à vrai dire il n’y a pas de sensation isolée et séparée ; une sensation est un état qui commence en continuant les précédents et finit en se perdant dans les suivants ; c’est par une coupure arbitraire et pour la commodité du langage que nous la mettons ainsi à part ; son commencement est la terminaison d’une autre, et sa terminaison le commencement d’une autre.
Jeune encore, il fit briller, au milieu des ténèbres de la barbarie qui s’étaient étendues sur toute l’Italie, une simplicité de style, une pureté de langage, une versification heureuse et facile, un goût dans le choix des ornements, une abondance de sentiments et d’idées, qui firent encore une fois revivre la douceur et les grâces de Pétrarque. » Si l’on ajoute à ces témoignages respectables les considérations suivantes, que les deux grands écrivains dont on prétend établir la supériorité sur Laurent de Médicis employèrent principalement leurs talents dans un seul genre de composition, tandis qu’il exerça les siens dans une foule de genres différents ; que, dans le cours d’une longue vie consacrée aux lettres, ils eurent le loisir de corriger, de polir, de perfectionner leurs ouvrages, de manière à les mettre en état de supporter la critique la plus minutieuse, tandis que ceux de Laurent, presque tous composés à la hâte, et, pour ainsi dire, impromptu, n’eurent quelquefois pas l’avantage d’un second examen, on sera forcé de reconnaître que l’infériorité de sa réputation comme poëte ne doit pas être attribuée à la médiocrité de son génie, mais aux distractions de sa vie publique. […] Une autre pratique encore extrêmement nécessaire dans la situation où vous vous trouvez, c’est de penser chaque soir, surtout dans les premiers temps, à ce que vous aurez à faire le jour suivant, afin qu’il ne vous survienne aucune chose imprévue.
Picrochole, le roi de Lerné, qui fait la guerre à Grandgousier, c’est suivant les uns, le duc de Savoie suivant les autres, Ferdinand d’Aragon ; c’est ou Charles-Quint., ou François Ier : Rabelais s’est moqué d’avance de ceux qui ont cru avoir la clef de ces choses absconses.
Plus d’une fois Malherbe plia sous le fardeau, et laissa les premières strophes d’une ode réformatrice se refroidir des mois entiers sur le papier, en attendant les suivantes. […] On en indique les principales causes au chapitre suivant.
Il y en a toujours une toute prête au bout de sa plume ; celle-ci partie, la suivante est commencée : Mme de Sévigné ne compte pas avec ses correspondants. […] Je préfère pourtant, même à cette brièveté sublime, la fougue du pinceau de Saint-Simon ; cette abondance négligée qui n’est jamais vaine ; ces portraits qui peignent et qui racontent, qui nous montrent la physionomie des gens, le tour de leur visage et jusqu’à leur démarche, et qui nous introduisent dans leur vie cachée ; cette succession, sur la même toile, des qualités et des défauts, se suivant, se démentant, comme dans la vie réelle ; enfin ce pêle-mêle de la peinture et du récit, dans lequel surnage le trait principal du héros, le trait qui domine toutes les contradictions de son caractère et de son humeur, et qui est comme le mot de sa bonne ou de sa mauvaise renommée.