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572. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Philosophie du costume contemporain » pp. 154-161

Le corset est la pièce essentielle et secrètement génératrice de tout l’ajustement féminin : et la maternité ni l’allaitement ne souffrent le corset.

573. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Malaise moral. » pp. 176-183

Bref, nous souffrons d’une contradiction trop forte entre ce que nous sentons, naturellement ou par tradition, et ce que nous faisons.

574. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Nombre de mots que Montaigne, Rabelais, Fromenteau ont employés couramment les mots que Molière, La fontaine et Boileau même ont employés à leur tour, et que Molière a prétendu maintenir dans le langage des honnêtes gens, sont, malgré leur autorité, bannis aujourd’hui du langage du monde poli70 : personne ne les souffrirait maintenant, ni dans un ouvrage de littérature, ni au théâtre, ni dans la conversation.

575. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface d’« Hernani » (1830) »

Il y avait péril, en effet, à changer ainsi brusquement d’auditoire, à risquer sur le théâtre des tentatives confiées jusqu’ici seulement au papier qui souffre tout ; le public des livres est bien différent du public des spectacles, et l’on pouvait craindre de voir le second repousser ce que le premier avait accepté.

576. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Première partie. Les idées anciennes devenues inintelligibles » pp. 106-113

Dans les temps où la société est ainsi agitée par la lutte des idées anciennes qui voudraient ressaisir le sceptre du pouvoir, et des idées nouvelles qui ne veulent pas souffrir de partage, souvent c’est un malaise vague et intérieur dont il est difficile de marquer les périodes et de signaler tous les symptômes.

577. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VI »

Il aurait continué à prouver que « le vice interne dont souffre notre société française, c’est l’émiettement des individus, isolés, diminués aux pieds de l’État trop puissant, rendus incapables par de lointaines causes historiques et plus encore par la législation moderne, de s’associer spontanément autour d’un intérêt commun ».‌

578. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

La Fayette fut prudent et jugea la situation : comme on n’avait disposé aucun moyen, l’expédition manqua, ne se commença point ; mais La Fayette souffrit de tant de bruit pour rien ; il craignait la risée, écrit-il à Washington : « J’avoue, mon cher général, que je ne puis maîtriser la vivacité de mes sentiments, dès que ma réputation et ma gloire sont touchées. […] La Fayette, dans cette position délicate, se conduisit à merveille ; il exigea de Sullivan que l’ordre du matin fût rétracté dans celui du soir ; il ne souffrit pas qu’on dît devant lui un seul mot contre l’escadre. […] Des sentiments si peu patriotiques sont bien loin de mon cœur. » Mais il ne lui suffit pas que ces sentiments soient loin de son cœur ; il ne saurait souffrir qu’on les lui pût attribuer. […] La Fayette s’en impatiente et lui écrit tout naturellement : « Je vous l’avouerai en confidence, au milieu d’un pays étranger, mon amour-propre souffre de voir les Français bloqués à Rhode-Island, et le dépit que j’en ressens me porte à désirer qu’on opère. » Il y avait mêlé quelque première vivacité envers M. de Rochambeau, qu’il rétracte. […] Toutefois, on doit regretter que les remèdes viennent si lentement, et que ceux qui voudraient les employer à temps ne soient pas écoutés avant que les hommes aient souffert dans leurs personnes, dans leurs intérêts, dans leur réputation. » Washington, persuadé de l’avantage du gouvernement démocratique avec ces réserves, me convaincrait plus, je l’avoue, que La Fayette persuadé de l’excellence de la forme sans réserve.

579. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Je me figure qu’il en souffrit un peu ; je ne l’affirme pas. […] Julie dit tout à Claire, qui pardonne et souffre. […] Donnay ne peut pas le souffrir. […] Elle souffre. […] Plus sensible qu’un autre et plus atteint, il en a plus souffert.

580. (1902) Propos littéraires. Première série

Il est un homme que la presse parisienne ne peut pas souffrir. […] Il souffre à peu près de tout, M.  […] Souffrez un peu ; mais remerciez-moi dans deux ou trois semaines. […] C’est pour lui que je souffre. […] Il a trop souffert ; son cœur a saigné et mêmement son amour propre.

581. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Ce que les grands hommes ont à souffrir des partis auxquels ils se rangent, même alors qu’ils paraissent les commander, n’est pas croyable. […] L’histoire est ainsi faite : elle souffre des attardements et des invraisemblances que la plus hardie fiction n’oserait admettre. […] C’est une véritable explosion de tempérament qui peut faire soupçonner les violences que souffrait en son cœur Cornélie. […] je souffre l’éternel tourment de la mort vengeresse ! […] Qui saura jamais ce que souffrit alors la fière Cornélie ?

582. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre I »

et l’histoire des martyrs on ne la raconte pas bien si on n’a pas souffert avec eux.

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