» Boutade expressive d’un philosophe parvenu au soir de la vie, et qui trop souvent à son aurore oublia, parmi les longues tresses dénouées, combien courtes pouvaient être les idées de celles à qui leur beauté servait alors de suffisante excuse ! […] Que me fait Lara ou le Corsaire, ou cette belle sultane Missouf qui, dans un conte de Voltaire, quelque soir me parut si voluptueuse ! […] Nous repoussons ce qu’il entre d’abstrait, par conséquent d’invraisemblable dans la fortune d’un auteur qui fait jouer une pièce dont l’effet immédiat est de « provoquer un élan d’amour dans sa ville » — nous savons trop par expérience que les choses ne se passent pas ainsi — et pour qui « tous les soirs les planches poudreuses de la scène furent comme un profond divan où il posséda le cœur blessé, le cœur traîné des nerveuses spectatrices ». […] Peu à peu la maison entr’ouvre ses fenêtres, Où tout le soir vivant et parfumé pénètre, Et comme elle, penché sur l’horizon, mon cœur S’emplit d’ombre, de paix, de rêve et de fraîcheur. […] Vert sombre ou clair, ou grisâtre, selon l’humeur de Grâce ou le temps, ils contrastaient si bien avec sa chevelure foncée, toujours abondante et ondée, qu’elle portait ce soir tordue sur le cou en un lourd chignon !
Albert Mérat, parisien jusque dans la moelle des os, est ardemment épris de la modernité ; il connaît sa ville jusque dans les moindres recoins, l’été, l’hiver, le matin, le soir, sous la pluie, sous le soleil.
Préface Ce journal est notre confession de chaque soir : la confession de deux vies inséparées dans le plaisir, le labeur, la peine, de deux pensées jumelles, de deux esprits recevant du contact des hommes et des choses des impressions si semblables, si identiques, si homogènes, que cette confession peut être considérée comme l’expansion d’un seul moi et d’un seul je.
Préface de la première édition (1887)34 Ce journal est notre confession de chaque soir : la confession de deux vies inséparées dans le plaisir, le labeur, la peine, de deux pensées jumelles, de deux esprits recevant du contact des hommes et des choses des impressions si semblables, si identiques, si homogènes, que cette confession peut être considérée comme l’expansion d’un seul moi et d’un seul je.
Le soir, quand le bilakoro rassembla ses moutons pour regagner le village, Ybilis prit la forme d’une femme très belle et le suivit ainsi jusqu’à la case de ses parents.
Ceci d’abord : Swann a pris l’habitude de voir tous les soirs Odette chez les Verdurin. […] Or comme celui que je venais subitement de redevenir n’avait pas existé depuis ce soir lointain où ma grand-mère m’avait déshabillé à mon arrivée à Balbec, ce fut tout naturellement, non pas après la journée actuelle que ce moi ignorait, mais — comme s’il y avait dans le temps des séries différentes et parallèles — sans solution de continuité, tout de suite après le premier soir d’autrefois, que j’adhérai à la minute où ma grand-mère s’était penchée vers moi. […] Or c’était souvent les soirs où j’avais attendu son retour avec les plus tendres pensées, où je comptais lui sauter au cou avec le plus de tendresse. […] Tout cet aspect de son caractère se résume pour moi dans l’anecdote suivante : je sortais un soir de son appartement avec lui, vers minuit. […] Cet amour était vrai, puisque je subordonnais toutes choses à les voir, à les garder pour moi seul, puisque je sanglotais si, un soir, je les avais attendues.
Ainsi par un beau soir, au milieu de la plaine, La tige que le vent bat d’une tiède haleine. […] Sus debout, allons voir l’herbelette perleuse, Et votre beau rosier de boutons couronné, Et vos œillets mignons, auxquels aviez donné, Hier au soir, de l’eau, d’une main si soigneuse. […] Où sont ces doux plaisirs qu’au soir, sous la nuist brune, Les Muses me donnoient, alors qu’en liberté, Dessus le verd tapy d’un rivage esquarté, Je les menois danser aux rayons de la lune ? […] Un soir qu’on y causait poésie et galanterie, comme à l’ordinaire, Étienne Pasquier, alors avocat au Parlement, aperçut une puce sur le sein de Mlle des Roches, et la fit remarquer à la jeune dame, qui en rit beaucoup. […] mais prends ton arc, Car ma biche belle et sauvage, Soir et matin sortant du parc, Passe toujours par ce passage.
Elles ressemblent à ces stagiaires : qui sont obligés de soupirer, du matin au soir, après une place. […] On glosait sous sa tente, le soir, en mangeant des pastèques. […] monsieur Dumas, vous ne pouvez pas rester jusqu’à demain au soir ? […] Ce soir, à dîner, faites semblant de ne point remarquer votre voisine. […] Jusqu’au soir, on les pourchassa comme un gibier malfaisant, à travers les brousses, les fondrières et les marécages.
(Et nous citions la pièce inspirée d’Ossian : Pâle Étoile du soir, messagère lointaine, etc.
Il excelle souvent à commencer un poème par des paroles à la fois musicales et songeuses et qui, le livre fermé, pleurent encore dans la mémoire : Ô mon ami, mon vieil ami, mon seul ami, Rappelle-toi nos soirs de tristesse parmi L’ombre tiède et l’odeur des roses du Musée.
Et le soir ils lançaient des flèches aux étoiles.