À l’époque où les armées campaient réunies sous la tente, il eût été le plus grand général de bataille de son siècle, parce qu’il aurait toujours vu l’ennemi enface ; de nos jours, où les mouvements compliqués se préparent dans le cabinet, il était sujet à faillir… » Ailleurs, parlant en son propre nom, Jomini a écrit : « Les qualités qui distinguent un bon général d’arrière-garde ne sont pas communes.
Antérieur par sa manière au règne de l’analyse et de la philosophie, il ne copie pourtant pas, en l’affaiblissant, quelque genre illustré par un formidable prédécesseur ; son genre est une invention aussi originale que naturelle, et dans cet entre-deux des groupes imposants de l’un et de l’autre siècle, la gloire qu’il se développe ne rappelle que lui.
Au lieu qu’au début de ce siècle, l’ouïe puissante romantique combina l’élément jumeau en ses ondoyants alexandrins, ceux à coupe ponctuée et enjambements ; la fusion se défait vers l’intégrité.
Quant à la critique littéraire proprement dite, j’estime qu’elle devrait s’exercer d’abord dans le sens d’un renfort scrupuleux de ce merveilleux instrument de précision et de probité qu’est la langue française ; elle devrait en outre, ou plutôt en conséquence, s’attacher à identifier exactement les tendances et inspirations réelles des œuvres, en d’autres termes à remettre de l’ordre dans le Dictionnaire, bouleversé par un siècle et plus de romantisme.
Il est étrange que ceux qui déclament à tout propos contre les vices de leur siècle, s’attaquent avec tant d’acharnement aux ouvrages des auteurs qui n’ont pas une meilleure opinion qu’eux de la nature humaine.
Il va rugir, captif, au siècle suivant, quand Corneille lui mettra la bride du Devoir et Racine, celle des convenances.
L’Auteur de la Dunciade, moins touché des éloges que je lui avois départis, qu’offensé de ce que je n’avois pas trouvé assez de gaieté dans son Poëme, a cru m’humilier, en cherchant à m’enlever la partie la moins foible de mon travail ; il termine l’article dont il m’a gratifié dans la derniere édition de ses Mémoires Littéraires, par dire que les morceaux des Trois Siècles qu’on trouve mieux travaillés que les autres, ne sauroient être de la même main qui a rédigé le reste de l’Ouvrage, comme s’il y avoit d’autre différence que celle qu’exigeoit naturellement la diversité des sujets.
Ses dix années d’absence peuvent compter pour des siècles.
» — Et Lionnette, d’un geste forcené, arrachant ses voiles, défaisant son fichu, secouant sa crinière qui tombe, en flots dorés, sur ses épaules nues, se présente à l’ennemi en habit de combat, comme on disait au siècle dernier.
Il s’était trouvé en tant d’occasions à la guerre, qu’avec un bon jugement qu’il avait et une application extraordinaire au métier, il s’était rendu le plus grand capitaine de son siècle.
XI : « Il pense et il parle tout à la fois ; mais la chose dont il parle est rarement celle à laquelle il pense ; aussi ne parle-t-il guère conséquemment et avec suite. » [Il s’agit du portrait de Ménalque ou le caractère distrait dans La Bruyère, Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle, « De l’homme », 7 (VI), éd.