Seulement, il faut bien en convenir, quoique aux fanatiques cela puisse sembler impossible, ici, l’imitateur, venu plus de quarante ans après l’imité, lui est, d’exécution, très supérieur. […] Catulle Mendès, l’auteur de La Vie et la mort d’un clown, et qui semble le dédoublé de Hugo, est (je l’ai déjà dit), comme Hugo, un poète, et un poète trop ardent pour avoir l’observation du romancier.
Comparez, dans le Grand Homme de province à Paris, les conversations qui s’y font, — mais à temps, mais amenées par les nécessités du récit et ses transitions, — ces conversations à points de vue supérieurs, à mots mordants ou profonds, à soudainetés renversantes, et placez-les en regard de ce ramassis foisonnant, qu’on nous jette à brûle-pourpoint, de mots qu’il semble que l’on ait entendus déjà, et il vous sera bien démontré, par tous ces rapprochements utiles, que l’imitation n’a pu être volontaire, tant elle eût été imprudente ! […] Le seul inconvénient de ces portraits est pour la modestie des auteurs, qui semblent avoir voulu intéresser l’amour-propre de leurs juges naturels à leur faire trouver leur livre une œuvre vraie et éclatante, — ce à quoi ils n’ont évidemment pas pensé.
Naissance, éducation, mœurs ; principes ou qui tiennent au caractère ou qui le combattent ; concours de plusieurs grands hommes qui se développent en se choquant ; grands hommes isolés et qui semblent jetés hors des routes de la nature dans des temps de faiblesse et de langueur ; lutte d’un grand caractère contre les mœurs avilies d’un peuple qui tombe ; développement rapide d’un peuple naissant à qui un homme de génie imprime sa force ; mouvement donné à des nations par les lois, par les conquêtes, par l’éloquence ; grandes vertus toujours plus rares que les talents, les unes impétueuses et fortes, les autres calmes et raisonnées ; desseins, tantôt conçus profondément et mûris par les années, tantôt inspirés, conçus, exécutés presque à la fois, et avec cette vigueur qui renverse tout, parce qu’elle ne donne le temps de rien prévoir ; enfin des vies éclatantes, dès morts illustres et presque toujours violentes ; car, par une loi inévitable, l’action de ces hommes qui remuent tout, produit une résistance égale dans ce qui les entoure ; ils pèsent sur l’univers, et l’univers sur eux ; et derrière la gloire est presque toujours caché l’exil, le fer ou le poison : tel est à peu près le tableau que nous offre Plutarque. […] Antipater admire en écoutant : il semble qu’au spectacle d’un homme libre, son âme s’élève.
Cependant l’expérience semble prouver le contraire. […] Le texte de l’orateur semblait être une prédiction de l’événement, et il exprimait le triste spectacle qu’on avait sous les yeux, du père, de la mère et de l’enfant, frappés et ensevelis tous trois ensemble74.
Il me semble que c’est une objection sans réplique, et qu’il n’y a rien à répondre en effet ! […] Et que vous semble des contes de Mérimée, cette charmante et élégante manière de faire de la comédie et du sarcasme ? […] « Il me semble que j’y suis encore aujourd’hui, ajoutait M. […] À les lire, il nous semblait que nous vengions nos pères morts ou désarmés ! […] Dans votre poche entr’ouverte, il me semble que je vois se gonfler un manuscrit attaché par une faveur bleue !
Il me semble que je vaux bien Verrou, et ces messieurs, que vous recevez depuis si longtemps, me devraient bien une politesse. […] — Quel est donc ce sportman qui semble nous accompagner ? […] demanda le marquis très-étonné ; — trouver l’emploi de vingt mille francs par jour sans dépenser un sou utilement, — cela me semble difficile. […] Augier semble préluder à sa pièce de la Jeunesse en se faisant jeune lui-même. […] Diane, qui semble une tentative de réconciliation avec le romantisme, donne la main à Marion Delorme. — M.
Elle mérite encore plus nos éloges par un style piquant & familier, qui semble donner un nouveau coloris aux Héros qu’il peint, & qui, sans affoiblir leur caractere ni changer la physionomie, les naturalise en quelque façon parmi nous.
Le chapitre qui regarde le Beau dans les Ouvrages d’esprit, est plein de réflexions profondes, instructives, lumineuses ; il semble y être l’interprete des Muses & de la Nature.
Le Philosophe de Samos semble n’avoir voyagé que pour rapporter des erreurs, & M. de la Condamine a été nous chercher des vérités jusqu’aux extrémités de la terre, qui ont ensuite enrichi les Mémoires de l’Académie des Sciences.
Après avoir donné une élégante Traduction en Vers d'Anacréon & de quelques autres Poëtes Grecs ; après avoir débuté sur la Scene par deux Tragédies, Ajax & Briseïs, qui n'ont pas eu, à la vérité, beaucoup de succès, mais qui en eussent obtenu davantage, si une Poésie pure, facile, & harmonieuse, pouvoit remplacer le défaut d'intérêt dans l'une, & faire pardonner la trop grande complication d'incidens dans l'autre ; il a renoncé à la carriere du Théatre, & semble avoir fait ses derniers adieux à Melpomene, dans son Appel au petit Nombre, où il prouve à la Multitude qu'elle a tort, avec autant de chaleur & d'énergie, que de littérature & d'érudition.
Mais à sa valeur extrême Le Rhin semble s'opposer, Le Rhin, où César lui-même N'osa jamais s'exposer.