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597. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — I. La Thébaïde des grèves, Reflets de Bretagne, par Hyppolyte Morvonnais. »

Plus il avancerait dans le secret de l’art, et plus ses poésies, toujours vraies, paraîtraient naturelles.

598. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre IV. De l’analogie. — Comparaisons et contrastes. — Allégories »

L’esprit est ainsi conduit à découvrir des liaisons secrètes ou des contrastes imprévus entre les choses : quelquefois, par sa volonté même de les associer, il crée entre elles le rapport de sympathie ou d’antipathie.

599. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre II. Amour passionné. — Didon. »

La reine se trouble, un feu secret coule dans ses veines : les imprudences commencent ; les plaisirs suivent ; le désenchantement et le remords viennent après eux.

600. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre VIII. Bossuet historien. »

« Ce long enchaînement des causes particulières qui font et défont les Empires, dépend des ordres secrets de la divine Providence.

601. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IV. Des éloges funèbres chez les Égyptiens. »

Là se dévoilaient les crimes secrets, et ceux que le crédit ou la puissance du mort avait étouffés pendant sa vie ; là, celui dont on avait flétri l’innocence, venait à son tour flétrir le calomniateur, et redemander l’honneur qui lui avait été enlevé.

602. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Ne souffrez pas, toutefois, qu’elle vous dérobe un secret si intéressant. […] La jeune reine a su le secret de la naissance du jeune prince dépossédé ; elle l’aime et veut lui rendre le trône en se faisant aimer par lui. […] » Je vous assure que ce cri étonne : que dirait-elle donc si Fernand avait livré son secret ? […] Une voix secrète lui disait : « Tu es banal, banal, banal. […] Et le caractère du lien secret et sûr, qui les enserre, ne nous est point dissimulé : c’est bien de chair qu’il s’agit.

603. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Les illusions de l’antique indépendance et les vertus premières de la république, objet du culte secret des Romains opprimés, eurent en son poème, à leurs yeux, toute la beauté idéale qui remplaçait le merveilleux mythologique. […] C’est là le secret d’intéresser généralement en peignant même les mœurs particulières. […] Celle de l’inspiration secrète qu’on appelle divine, qui tantôt propre, tantôt figurée, ne doit jamais laisser refroidir le sentiment, ni tomber la pensée, ni s’obscurcir les peintures, ni s’avilir les termes, et qui, dans tout, porte le mouvement, la couleur et le feu. […] Les personnes qui méconnaissent son abondance et son harmonie, et qui veulent changer ses lois, non seulement ne savent pas le secret de faire de bons vers français, mais elles les dédaignent parce qu’elles ne savent pas les bien juger, ni même les bien lire. […] Ne sommes-nous pas contraints d’abjurer notre présomption devant ce monument poétique, auquel il nous faut revenir sans cesse, pour apprendre les secrets de la haute poésie, de la nature, de la législation, de la morale et de la grandeur humaine et divine.

604. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

L’artiste sain, vigoureux, généreux, avait substitué à sa propre méthode de guérison dont il gardait le secret, une solution maladive et banale à l’usage du vulgaire. […] À une seconde et troisième lecture, ils purent toutefois s’apaiser un peu, Lotte surtout, j’imagine, qui, dans le secret de son cœur, sentait qu’au fond elle était l’âme et la divinité d’un beau livre. […] Goethe revient en un autre endroit sur cette promesse mystérieuse qu’il n’a pas exécutée, d’inventer je ne sais quoi, je ne sais quel nouveau roman ou poème, qui, par un coup de son art, placerait les deux époux au-dessus de toutes les allusions et de tous les soupçons : « J’en ai la puissance, dit-il avec l’orgueil de celui qui est dans le secret des dieux et qui tient le sceptre de l’apothéose, mais ce n’est pas encore le temps. » — S’il ne réussit point tout à fait à entraîner avec lui Kestner dans cette marche en triomphe vers l’idéal, celui-ci, du moins, n’était pas indigne de sentir ce qu’il y avait d’élevé dans de telles paroles, et il répondait à ceux qui le questionnaient sur cet étrange et assez dangereux ami : « Vous ne vous imaginez pas comment il est.

605. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Bancal, lui racontant une ascension qu’il avait faite au Puy-de-Dôme, avait comparé les orages et les tonnerres qu’on rencontre à une certaine hauteur, avec ceux qui attendaient sur leur route péniblement ascendante les amis de la liberté : « L’élévation de votre superbe montagne, lui répond Mme Roland, est l’image de celle où se portent enfin les grandes âmes au milieu des agitations politiques et du bouleversement des passions. » Elle pressentait que c’était là son niveau, et, dans le secret de son cœur, elle ne haïssait pas l’idée d’y être poussée un jour. […] On voit, par une raillerie aimable que lui adresse Mme Roland, qu’il soutenait que leur rapprochement n’était pas dû à la Révolution, qu’il aurait eu lieu également sans les circonstances patriotiques, et qu’ils étaient comme fatalement prédestinés à une amitié mutuelle : « Il est des nœuds secrets, il est des sympathies. […] Et, avec cela, elle ressentait la vie domestique, la vocation maternelle, pratiquait le ménage dans sa simplicité et savait écouter la nature dans ses secrètes solitudes.

606. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Pourquoi la mort, qui sait tout, n’aurait-elle pas gravé sur le front de sa victime les secrets d’un autre univers ? […] ………… Et moi, debout, saisi d’une terreur secrète, Je n’osais m’approcher de ce reste adoré, Comme si du trépas la majesté muette L’eût déjà consacré ! […] Je présume que c’est là le secret de cette supériorité.

607. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Et si je vous demande comment vous en donnerez l’idée, vous me répondrez que ce sera par de lointaines et secrètes analogies de ton, de forme, par voie d’allusion et avec un retour à je ne sais quelles idées primordiales, enfin grâce à quelques-uns des beaux secrets du symbolisme ! […] oui, cher monsieur Jean Moréas, vous avez de beaux secrets, votre vers sera merveilleux.

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