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335. (1875) Premiers lundis. Tome III « Instructions sur les recherches littéraires concernant le Moyen Âge »

Quand on croira avoir découvert quelque chose d’inédit, on tâchera de vérifier si le morceau ne se trouve pas imprimé déjà dans quelqu’une de ces vastes Collections où tant de pièces diverses sont rassemblées, dans le Spicilegium de d’Acheri, dans le Thesaurus anecdotorum de Bernard Pez, dans les Collections de Durand, de Martène, et les Analecta de Mabillon… Même avant Descartes, il a pu y avoir des essais de philosophie en langue française, dans le genre des traductions et commentaires que Louis Leroy a donnés de plusieurs ouvrages de Platon et d’Aristote. […] Dans les genres de moindre étendue, et dont les pièces ne se trouvent souvent point dans les manuscrits à part, mais aux dernières pages seulement ou au milieu de manuscrits qui traitent de matières toutes différentes, vous remarqueriez les chansons, lais, complaintes, rotruenges ; les fabliaux, les fables attribuées aux divers Ysopets ; les estampies, rondeaux, sirvenlois ; les jeux-partis, les proverbes, dicts et sentences, dicts et contredicts ; les proses farcies, les caroles, noëls, sermons en vers, etc.

336. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »

Or, en même temps, la condition des gens de lettres se relève ; la considération dont ils jouissent les introduit et les enferme dans le monde ; leur champ d’observation se trouve par là singulièrement restreint, et le rideau des bienséances sociales s’interpose entre leur œil et la nature. […] Il a très bien vu dans Corneille et dans Racine que la tragédie est une action où se développent les types complets des caractères et des passions de l’humanité, dans lesquels tous les exemplaires imparfaits et les mélanges atténués, qui sont la réalité courante, se trouvent contenus.

337. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Le marquis de Sourdis a fait d’elle un portrait merveilleux qui se trouve à la suite des mémoires de Mademoiselle parmi beaucoup d’autres portraits, dont la composition faisait partie des amusements de sa société. […] Mais enfin, sans querelle, sans reproche, sans éclat, sans le chasser, sans éclaircissement, sans vouloir le confondre, elle s’est éclipsée elle-même ; et, sans quitter sa maison, où elle retourne encore quelquefois, sans avoir dit qu’elle renonçait à tout, elle se trouve si bien aux Incurables, qu’elle y passe quasi toute sa vie, sentant avec plaisir que son mal n’était pas comme celui des malades qu’elle sert.

338. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VIII. Suite du chapitre précédent. De la parole traditionnelle. De la parole écrite. De la lettre. Magistrature de la pensée dans ces trois âges de l’esprit humain » pp. 179-193

Magistrature de la pensée dans ces trois âges de l’esprit humain Dans l’ordre naturel des idées, ce chapitre ainsi que le précédent devraient se trouver après celui où je me propose de développer la théorie de la parole ; mais il faut que j’intervertisse cet ordre naturel des idées, pour me soumettre à un plan non moins impérieux, qui consiste à mettre de suite tout ce qui peut amener à comprendre le caractère de l’âge actuel. […] Au reste, cette défense d’écrire les lois se trouve trop souvent consignée dans les monuments de l’antiquité pour ne pas lui supposer une raison.

339. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »

une forêt vierge et immense, qu’il faut bien prendre comme elle a poussé, et dans laquelle se trouvent même d’énormes broussailles, en rapport, du reste, avec la toute-puissance de la végétation et la pyramidalité des cimes. […] Quant à moi, j’oserai l’affirmer, le poète qui nous a fait pour la première fois en français de la grande poésie pittoresque, — dans des odes-poèmes qui ont leurs strophes, leurs antistrophes, leurs épodes, leurs chœurs, leurs groupes mythologiques, — le tout-puissant descripteur des trente-neuf strophes, de douze vers chaque, de l’Hymne triomphal sur le trépas de la Reine de Navarre, et de l’Églogue au duc de Lorraine où se trouvent des coups de pinceau comme ceux-ci : Achille était ainsi que toi formé, Dedans tes yeux sont Vénus et Bellone ; Tu sembles Mars quand tu es tout armé Et désarmé, une belle amazone !

340. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

Certes, un homme peut se chercher longtemps, mais enfin il faut qu’il se trouve. […] Or, il se trouva qu’on n’en dit rien du tout, d’où ses réflexions et sa mise des pouces avec l’âge.

341. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. Des oraisons funèbres de Bourdaloue, de La Rue et de Massillon. »

On ne peut lire plusieurs morceaux de ce discours, et la fin surtout, sans attendrissement ; mais, ce qu’on ne croirait pas, c’est que dans un éloge funèbre du duc de Bourgogne, il se trouve à peine un mot qui rappelle l’idée de Fénelon. […] Au reste, ce défaut tient peut-être à un mérite de l’ouvrage, mérite d’autant plus estimable, qu’il ne se trouve dans aucune oraison funèbre, ni avant, ni après Massillon, et qu’il s’agissait d’un roi et de Louis XIV ; c’est que l’orateur y parle assez ouvertement des faiblesses et des vices de celui qu’il est chargé de louer ; et ne dissimule point que ce règne si brillant pour le prince a été souvent malheureux pour le peuple.

342. (1891) Esquisses contemporaines

Or, à la base de toute personnalité, se trouve le contact permanent avec l’humanité vivante et la possession interne des éléments qui constituent la vie générale. […] Et cette question, toute différente de celle que discutent à l’ordinaire ceux qui se posent en réformateurs ou en prophètes de l’avenir, se trouve être une question de moralité. […] Pour écrire, il passe volontiers le détroit et semble se trouver à l’étranger mieux à l’aise qu’en France. […] Car, en dernière instance, l’âme se trouve à l’origine et au terme de tout. […] Il n’a confiance qu’à la logique ; mais il se trouve qu’en vidant sa pensée de tout élément moral, il la vide en effet de tout ce qu’elle pouvait contenir de réel.

343. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Conclusion. »

On a pu être étonné de la multitude des fautes qui se trouvent dans un écrivain si justement célèbre.

344. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

Un jour, pourra-t-il vous dire, il se trouvait dans une disposition vague de rêverie et d’émotion, il éprouvait le besoin d’adoucir un chagrin ou de fixer un plaisir. […] Dans ce monde d’ailleurs qu’il savait si bien, et parmi les amis particuliers de sa mère, se trouvaient deux hommes qu’il ne saurait avoir été indifférent à aucun bon esprit d’avoir connus et pratiqués dès la jeunesse. […] Cependant, à la fin de 1821, M. de Rémusat avait perdu sa mère ; un des premiers actes du ministère Villèle fut de destituer son père : le jeune homme se trouva tout à fait libre. […] Il a fallu de la sorte, pour les esprits infatigables, comme une suite de relais successifs, et tel, sa vie durant, se trouve avoir eu deux ou trois idées tuées sous lui. […] Thiers, et se trouva aussitôt lié avec lui d’un lien beaucoup plus étroit qu’il ne semblait.

345. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 381-382

Elles se trouvent dans plusieurs Recueils & à la suite de presque toutes les éditions de la Nouvelle Méthode Latine de Lancelot, plus connue sous le nom de Port-Royal.

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