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523. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’expression de l’amour chez les poètes symbolistes » pp. 57-90

Verlaine ne connaîtra pas les hallucinations terribles des chastes, ce supplice du saint ermite qui voit surgir à l’horizon du désert : Les seins nus et pourprés de ses tentations. […] Byron, impuissant à contenir les battements de son cœur trop vaste, ne tient plus en place et s’exile en quête d’une cause sainte où s’immoler en sacrifice. […] C’est « l’Éros aux formes frêles et saintes d’androgyne divin » qui hante les nuits de Tinan ; le Parsifal qu’escorte le bruit triomphal des trompettes de Wagner.

524. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

Le bonheur n’est pas quelque chose d’assez saint pour qu’il ne faille l’accepter que d’une parfaite raison. […] Je pris pour mon partage cette vérité qui est le Dieu caché ; je me consacrai à sa recherche, renonçant pour elle à tout ce qui n’est que profane, à tout ce qui peut éloigner l’homme de la fin sainte et divine à laquelle l’appelle sa nature. […] Alors seulement elles me seront un reproche quand, prostituant ma pensée à des soins vulgaires, je donnerai a ma vie un de ces mobiles grossiers qui suffisent aux hommes profanes, et préférerai les jouissances inférieures à la sainte poursuite du beau et du vrai.

525. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

Aussi ne connaîtrait-il pas de but plus élevé, plus saint, plus auguste que celui-là : concourir à l’abolition de la peine de mort. […] Si jamais, par impossible, leur échafaud eût été dressé un jour en Grève, nous ne doutons pas, et si c’est une illusion nous voulons la conserver, nous ne doutons pas qu’il n’y eût eu une émeute pour le renverser, et celui qui écrit ces lignes eût été de cette sainte émeute. […] alors, votre séance eût été vraiment digne, grande, sainte, majestueuse, vénérable.

526. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

On voit avec surprise dans le Tasse la Messe, la Confession, les Litanies des Saints & des morceaux de sorcellerie, confondus ensemble & formant le plus grotesque assemblage. […] Parmi les traductions de cette Pastorale, celle qu’on préfére est la version que du Bois de St. […] Le seul Dom Pedro Calderon de la Barca a imprimé neuf volumes de Comédies, & six de ses Drames saints que l’on représente en certains tems de l’année, & particuliérement à la Fête-Dieu.

527. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

Sous un tel maître, la scène tragique devait rester majestueuse et sainte. […] « Sainte déesse, auguste race de Jupiter, salut, salut encore, ô fille de, Latone et de Jupiter ! […] « Vierges chargées d’orages, allons, sur la terre fertile de Pallas, voir cette contrée de Cécrops, virile et pleine de charme, où sont célébrés les mystères ineffables, où la demeure sacrée s’ouvre, au milieu des cérémonies saintes, et où les offrandes des dieux, les temples, les statues, les processions à l’honneur des immortels, les victimes couronnées de fleurs et l’allégresse des festins se succèdent, à toutes les heures, et, au printemps, la joie de Bacchus, les inspirations bruyantes des chœurs et l’harmonie grave des flûtes ! 

528. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite.) »

Un soir de samedi saint, il lui était arrivé des huîtres toutes fraîches : dans sa joie il courut vers la grande-duchesse pour la convier à en manger : elle venait de se mettre au lit, harassée des exercices de dévotion de la semaine sainte, et ayant à être debout à minuit pour les matines de Pâques.

529. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

Ledieu fait des phrases sur Homère et Démosthène ; pour couper court à ces assertions vagues qui tendraient à faire du lévite et du prêtre par vocation un nourrisson des neuf Muses, on peut recourir à Bossuet lui-même dans une note qu’il a tracée de ses études jusqu’à l’âge de quarante-deux ans environ : à cette première époque, et avant d’entrer dans cette seconde carrière de précepteur du Dauphin qui le ramena heureusement par devoir aux lettres et aux lectures profanes, il était sobre dans ses choix de ce côté, sobre et même exclusif : Virgile, Cicéron, un peu Homère, un peu Démosthène, … mais les choses avant tout, c’est-à-dire les saintes Écritures anciennes et nouvelles, l’Ancien et le Nouveau Testament, médité, remédité sans cesse dans toutes ses parties ; ce fut du premier jour sa principale, sa perpétuelle lecture, celle sur laquelle il aspirera à vieillir et à mourir : Certe in his consenescere, his immori, summa votorum est , disait-il. […] J’en ai eu la preuve, notamment sur le premier Sermon pour la Fête de tous les Saints, que lui-même a donné précisément comme échantillon.

530. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Pourquoi mon sein palpite et bat d’un saint effroi ? […] Ils traversent la terre et sa boue et ses ombres D’un pied désormais sûr et d’un œil familier ; Du passé paternel ils foulent les décombres Comme une poudre sainte au sol de l’atelier.

531. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Joséphin Soulary »

La gypsie est la personnification de la nature, de la poésie, de la liberté, de l’amour aventureux, de la sainte bohème. Le fou qui la suivrait, dit le poète, serait pauvre, honni des bourgeois, et se damnerait. « Il perdrait la sainte chimère de l’hyménée éternel  mais il n’aurait pas de belle-mère ! 

532. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verlaine, Paul (1844-1896) »

Si j’étais Russe, du moins si j’étais un saint et un prophète russe, je sens qu’après avoir lu Sagesse je dirais au pauvre poète aujourd’hui couché dans un lit d’hôpital : « Tu as failli, mais tu as confessé ta faute. […] Les effrois, les cris d’une sainte Thérèse d’Avila, les adorations d’un

533. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVII. Forme définitive des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Malgré l’église féodale, des sectes, des ordres religieux, de saints personnages continuèrent de protester, au nom de l’Évangile, contre l’iniquité du monde. […] Dans Daniel aussi, le règne des Saints ne viendra qu’après que la désolation aura été à son comble (VII, 25 et suiv. ; VIII, 23 et suiv. ; IX, 26-27 ; XII, 1).

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