Ce chemin traverse, sur des ponts romains à demi écroulés et verdis de mousse humide, trois ou quatre branches du fleuve. […] Ce temps de cataclysme où elle avait vécu seyait à son caractère ; elle était Romaine plus que Française. […] Un messager romain A dû le rencontrer dès hier en chemin. […] Tu m’accusais d’orgueil, de rêve ambitieux, D’infâmes cruautés, de vols audacieux, D’attentats qui souillaient la majesté romaine. […] XXXI Madame de Girardin était trop Romaine de cœur pour ne pas accepter la république, au moins comme une nécessité de l’occasion ou comme une épreuve du courage.
Les Romains donnèrent une grande attention aux étymologies. […] Leurs livres sibyllins n’existaient plus dans le temps où les Romains commencèrent à cultiver les lettres. […] Quoique la Judée fût devenue une province romaine, les Romains négligèrent les livres des Juifs. […] Enfin il ne paraît pas que les Romains aient jamais soupçonné le génie allégorique de l’antiquité ; nous-mêmes, sans la Bible nous ne nous y serions jamais élevés.
Les Toscans, la moelle de l’Italie proprement dite, avaient précédé les Romains de Romulus dans la civilisation de l’Italie, sous le nom mystérieux d’Étrusques. […] Tout ce qu’on sait, c’est que les Étrusques, d’abord conquis, ont adouci les Romains et donné à leurs mœurs et à leur langue ce raffinement prématuré qui fait l’élégance des races. IV Les Romains les entraînèrent aisément dans leur courant de force et de gloire. […] Rome aurait voulu les englober ; la puissance et la politique des papes les menaçaient ou les caressaient à l’envi ; mais le nerf républicain de Florence contenait les Romains des papes, et la fière indépendance des Toscans subsistait sous la déférence ecclésiastique.
Pourquoi n’avoir point placé en tête de ces deux volumes un court abrégé de la constitution, de l’histoire politique de Genève au xviiie siècle, un petit tableau résumé des luttes, des querelles et guerres civiles entre les différentes classes, entre les citoyens et bourgeois, membres de l’État, parties du souverain, et les natifs exclus, tenus en dehors et revendiquant des droits ; querelles du haut et du bas, de patriciens et de plébéiens, renouvelées des Grecs et des Romains, inhérentes à la nature des choses, qui se sont reproduites plus tard, sous une forme un peu différente, dans la moderne Genève, et qui ont été finalement tranchées à l’avantage du grand nombre. […] [NdA] Il s’agit de la statue que les Romains auraient élevée à Simon le Magicien comme à un dieu, au dire de Justin Martyr et de Tertullien, qui paraissent bien s’être mépris et avoir fait un quiproquo. […] [NdA] On peut lire pourtant encore une Lettre à une dame de Dijon touchant les dogmes de l’Église romaine, où il y a bien des choses justes et fines : comme on oppose toujours aux protestants l’Exposition de la foi catholique, par Bossuet, Abauzit fait très bien remarquer que ce livre si vanté, auquel on renvoie toujours et qui fut publié dans des circonstances et dans des vues qu’on n’ignore pas, « est moins une exposition qu’un adoucissement de la foi catholique », que l’on s’efforce de rapprocher de la protestante : « Ainsi le livre de M. de Meaux ne nous regarde pas, mais il est excellent pour son Église qui devrait en profiter ; et ce n’est pas tant une apologie dans les formes que des excuses qu’il nous fait.
Il offrait au public le sonnet et l’ode : il donnera aussi le premier modèle de la satire régulière, à la romaine. […] Il restera dans notre poésie, comme un des maîtres du sonnet : non pas par son Olive malgré des pièces exquises, mais par ses Regrets et ses Antiquités romaines. […] Et toutes ces impressions se fixaient dans de pénétrants sonnets : sonnets satiriques, plus larges que des épigrammes, plus condensés que des satires, expressives images des intrigues de la cour romaine et des corruptions de la vie italienne ; sonnets pittoresques, où la mélancolique beauté des ruines est pour la première fois notée, en face des débris de Rome païenne ; sonnets élégiaques enfin, où s’échappent les plus profonds soupirs de cette âme de poète, effusions douces et tristes, point lamartiniennes pourtant : elles ont trop de concision et de netteté, et il y circule je ne sais quel air piquant qui prévient l’alanguissement.
Le mot classique, pris en ce sens, commence à paraître chez les Romains. […] Les Grecs qui, par un singulier bonheur et un allégement facile de l’esprit, n’eurent d’autres classiques qu’eux-mêmes, étaient d’abord les seuls classiques des Romains qui prirent peine et s’ingénièrent à les imiter. […] Lisez Le Siècle de Louis XIV par Voltaire, La Grandeur et la Décadence des Romains de Montesquieu, les Époques de la nature de Buffon, Le Vicaire savoyard et les belles pages de rêverie et de description de nature par Jean-Jacques, et dites si le xviiie siècle n’a pas su, dans ces parties mémorables, concilier la tradition avec la liberté du développement et l’indépendance.
Chez les Grecs, chez les Romains, chez les classiques français du dix-septième et du dix-huitième siècle, chez la plupart des écrivains, des causeurs qui, dans nos journaux, dans nos salons, portent sur les œuvres de l’art et de la poésie des jugements d’éloge ou de blâme, la critique littéraire n’a jamais douté d’elle-même. […] J’ai dit que les Grecs, les Romains, les classiques français du dix-septième et du dix-huitième siècle, la plupart de ceux qui écrivent ou qui causent, ont toujours dogmatisé en littérature et jugé d’après des dogmes.
N’envions point aux Romains leurs Brutus envoyant un fils à la mort ou poignardant un père ; n’imitons point les Athéniens jaloux, coupant le pouce aux malheureux Éginètes, parce qu’ils étaient trop habiles rameurs ; n’exigeons point de nos femmes l’horrible insensibilité des femmes de Sparte. […] Le système de patronage et de clientèle, qui fut la base des premières institutions romaines, et qui fut un des éléments du régime féodal, à cette différence près que le régime féodal, au lieu d’avoir pour lien de simples relations civiles, et de produire des effets uniformes, reposait sur des bénéfices militaires, et sur une hiérarchie dans la vassalité, le système de patronage et de clientèle, disons-nous, est hors de toutes les convenances sociales actuelles.
Ces Romains haïssaient l’Égyptienne ; elle leur avait fait peur. […] Elle en sortit aux yeux du romain charmé. […] Dans ces heures romaines, Cléopâtre nous apparaît sous un aspect inattendu. […] Antoine eut sa part de l’atroce férocité commune aux Romains de ces temps scélérats. […] Son fastueux amour pour la courtisane Cytheris avait indigné les Romains.
C’est ainsi que les Romains préparaient à la république des magistrats, des guerriers et des orateurs. […] Nous le cédons autant aux Romains dissolus qu’aux Romains vertueux. […] Je n’en regarderai pas moins son impunité comme un prodige de la générosité romaine. […] Érixon, chevalier romain, fait périr son fils à coups de fouet. […] Quelles mœurs, quelles effroyables mœurs que celles des Romains !
Contrairement à l’opinion générale, les Grecs et les Romains en avaient fort peu. […] Alors il faut que les Grecs et les Romains soient de quasi-Sémites et que les féodaux soient des Aryens. […] Le régime de l’empire romain était en principe la tolérance, et de nombreuses religions et sectes ont pullulé sur son territoire sans être jamais inquiétées. […] « Ce n’est plus l’épître aux Romains qui est le résumé du christianisme, c’est le Discours sur la montagne. […] M. Jules Romains avait cru pouvoir mentionner une école unanimiste, dont il eût été le chef : cet unanimisme n’a obtenu que l’unanimité du seul M.