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914. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Que voulez-vous dire, en effet, quand on n’en peut pas rire, du travail d’un jésuite sur une Sainte, cette Sainte-là fût-elle sainte Térèse ?

915. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Madame Ackermann »

On ne rit plus avec celle-là !

916. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Hector de Saint-Maur »

C’est partout la même simplicité, le même fini, le même art caché et profond, dans les pièces les plus attendries comme dans les plus riantes ; car Saint-Maur, ce vivant et ce jeune toujours, a les deux émotions du rire et des larmes.

917. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

Il s’agit d’une femme restée vierge, quoique mariée, par une convention conjugale assez incompréhensible ; car de toutes ces conventions-là on ne comprend, sans rire, que celle des Saints (comme, par exemple, celle de sainte Édith et de saint Édouard le Confesseur, qui, elle, est auguste et touchante !).

918. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Arsène Houssaye » pp. 271-286

Si blonde veut dire moralement faible, peu foncée, d’une nuance douce, elle est bien nommée : la rutilante Messaline de Juvénal rirait d’elle et de sa blonderie, et ne l’entraînerait pas où elle va… Jusqu’ici, dans cette histoire que je prends comme un tout et dont je ne veux pas prévoir le dénouement, il n’y a que la Messaline des commencements, — et Messaline, la vraie Messaline, commence par la fin.

919. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Honoré de Balzac » pp. 1-15

Poitou, nous n’en rions pas.

920. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187

Elle y est, et la preuve, — ne riez pas, — c’est qu’on y joue des tragédies !

921. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Confiant dans l’excellence de sa cause, il rit du jugement de première et de seconde instance, parce qu’il espère qu’il sera cassé en appel. […] Ceux-ci courent le risque formidable de ne pas tromper l’Éternel, qui rira des calculs grossiers de leur stérile égoïsme, et, pardonnant peut-être au bon épicurien, aura parfaitement le courage de les damner. […] mais qui n’en mourront pas moins tout entiers, parlent de lui avec un rire dédaigneux. […] La postérité se rit aisément d’un engouement contemporain ; mais comment ne continuerait-elle pas à prendre au sérieux un enthousiasme national postérieur de deux cents ans à l’ouvrage qui en est l’objet ? […] Assurance précaire, dont l’idée fait rire et rappelle la question naïve du campagnard au Parisien qui lui représentait la fragilité de ce trésor immense à la merci d’un incendie : « Est-ce que tout ça n’est pas assuré ? 

922. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

. — Vous voulez rire ?  […] Il entre dans une colère effroyable ; puis une idée infernale lui traverse le cerveau, et il s’écrie avec un rire sarcastique : « Ah ! […] Puis elle lui rit au nez, d’un petit rire sec et glacial. […] On m’a ri au nez sur ce point comme sur les autres, et votre bon maître Sarcey a appelé tout ça un abominable gâchis. […] Il y en a qui ont fait rire la salle durant plusieurs minutes.

923. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

« Nous ne sommes pas des étrangers, nous sommes des Anglais. » Le mot de cette dame anglaise peut faire rire, cependant, tout ridicule qu’il est, il exprime un fait : les Anglais sont des citoyens du monde. […] Elis Wyn ne plaisante pas et, si, parfois ses tableaux provoquent le rire, ce n’est point parce que l’auteur a cherché à être bouffon et y a réussi, c’est par la même raison qui rend comiques les emportements d’un homme en colère aux yeux de celui qui garde son sang-froid. […] Il aimait à se recommander de Rabelais et de Cervantes, qu’il avait pris pour patrons, mais qu’il est loin de la courageuse franchise du premier et du rire loyal du second ! Avec les hommes qui possèdent le véritable humour ou la véritable force comique, nous savons toujours exactement pourquoi nous rions ; avec Sterne, nous ne le savons jamais avec précision, et nous rions plutôt de ce que nous devinons que de ce qu’il nous raconte et nous fait voir. Le rire chez lui ne sort pas des choses qui le font naître en apparence ; il sort de la confusion dans laquelle notre esprit se trouve jeté par l’abondance de non-sens drolatiques qui tombe sur lui comme une averse, et ce rire arrive lentement, sollicité qu’il est par une sorte de titillation à la fois amusante et insupportable.

924. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

« Il faut rire avant d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri. […] Jadis ils n’étaient que des grotesques, exagérés pour faire rire ou négligemment esquissés dans un coin du tableau. […] Vous mangez et vous essayez de rire ; mais au fond vous avez envie de pleurer. […] Un camarade député par la famille le supplie de venir la voir au lit de mort, il se met à rire : « Eh ! […] Rirez-vous d’un homme après de telles paroles ?

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