C’est le fruit d’une raison lumineuse qui sait se revêtir de toutes les richesses de l’imagination, & employer, quand il le faut, les armes de la plaisanterie & du ridicule.
Ces pointes, que l’ignorance des Spectateurs applaudissoit, ont été proscrites par le bon goût ; mais on y substitue aujourd’hui des maximes de Morale & de Philosophie, qui ne sont pas moins ridicules, ni moins applaudies par les ignorans.
Ils purent bien comparer sa Phédre à celle de Racine, faire des Sonnets, débiter des Plaisanteries, cabaler dans les Sociétés de leur temps, ressource ordinaire des Présidens & Présidentes des Bureaux d’esprit ; le pauvre Pradon n’y gagna que du ridicule.
Faut-il que l'art de penser, le plus beau partage des Hommes, devienne une source de ridicule, & que les Gens d'esprit, rendus souvent, par leurs querelles, le jouet des sots, soient les bouffons du Public, dont ils devroient être les Maîtres » ?
ridicule entêtement ! […] Ce second Tartuffe n’est plus un bedeau ridicule. […] Abraham fut-il ridicule d’aimer Agar, et Booz d’aimer Ruth la Moabite ? […] J’insiste trop sur ces ridicules couplets. […] que ce confrère idéal, cet étincelant aîné nous a donc paru déplaisant et ridicule !
Des déclamations redondantes ou plates, exprimant la médiocre philosophie d’un mauvais élève des derniers romantiques ; des phrases d’un français déplorable, construites sans art, avec la plus absolue méconnaissance du sens des mots ; des tropes ridicules ; des comparaisons d’une désespérante banalité.
C’est un malheur pour lui de n’avoir pas existé de nos jours : son orgueil cesseroit d’être ridicule, s’il étoit érigé, comme à present, en esprit de Corps.
Une vanité mal éclairée a donc pu seule le porter à changer son nom en celui de Delisle, & Moliere a eu raison de tourner en ridicule cette foiblesse.
Pourroit-on compter, après cela, sur tant de brevets d’honneur décochés si libéralement du pied des Alpes, promulgués par l’Auteur du Mercure, & adoptés par une multitude de Louangeurs qui ne se doutent certainement pas que la louange est un ridicule pour ceux à qui on la donne sans qu’ils la méritent, & pour ceux qui se croient en droit de la dispenser ?
Il substitua, aux pointes ridicules de Mairet & des autres Poëtes dramatiques qui l'avoient précédé, des pensées vives & fortes qui naissoient du sujet.
Il se moque de ces traducteurs, qui, sous prétexte de conserver à un original son air naturel, sacrifient la force, l’élégance & la clarté à une fidélité ridicule. […] « La prose, dit-il, ne sçauroit représenter qu’imparfaitement les graces de la poësie ; c’est-à-dire qu’elle ne peut en réprésenter le rythme & la cadence : mais, à cela près, elle peut en représenter parfaitement toutes les graces, en retracer toutes les images & en rendre même toute l’harmonie, par une autre sorte d’harmonie qui lui est propre & qui vaut bien, dans son genre, celle dos vers. » Il soutient que le traducteur en vers & le traducteur en prose font sujets aux mêmes loix ; qu’ils sont aussi astreints à la fidélité l’un que l’autre ; qu’il est aussi ridicule de voir l’un se donner l’essor & perdre de vue son original, que de voir l’autre ramper servilement & ne faire de sa traduction qu’une glose ennuyeuse & littérale.