Voilà certes une nièce de Mazarin qui, dans son cadre noir, ne ressemble à pas une de ses fameuses cousines, et qui ne saurait en être trop distinguée. […] Les matinées avec promenades en calèche, cavaliers et piqueurs alentour, pouvaient ressembler à un tableau de Wouvermans ; mais les après-midi sont de vraies journées de Watteau. […] Ce dernier a paru lui-même à la fin de la représentation, et, les lunettes sur le nez, il n’en a pas eu moins de grâce à chanter les couplets que voici : Faites grâce à mon plat proverbe, Ô vous qui ressemblez aux dieux !
Mais cela ressemble tout simplement à la maison de Renève où notre père instruit les quinze enfants de Mirebeau. […] Elles ne ressemblaient pas à des cours, mais à une forêt d’arbres de haute futaie et à de vieux vergers mal défrichés qui avaient laissé des troncs séculaires sur leurs ruines. […] Tout ce côté de l’ancien château ressemblait à une ruine qu’on a oublié de déblayer.
Cette poésie, j’essayais quelquefois de l’exprimer dans des vers ; mais ces vers, je n’avais personne à qui les faire entendre ; je me les lisais quelques jours à moi-même ; je trouvais avec étonnement, avec douleur, qu’ils ne ressemblaient pas à tous ceux que je lisais dans les recueils ou dans les volumes du jour. […] Ce golfe était à vingt lieues de nous, mais la transparence de l’air nous le montrait comme à nos pieds et nous distinguions même deux navires à la voile qui, suspendus entre le bleu du ciel et celui de la mer, et diminués par la distance, ressemblaient à deux cygnes planant dans notre horizon. […] Puis il se fit un moment de silence, et un nouveau bruit plus doux, plus mélancolique et plus grave, remplit la vallée ; c’était le chant des psaumes qui, s’élevant à la fois de chaque monastère, de chaque église, de chaque oratoire, de chaque cellule des rochers, se mêlait, se confondait en montant jusqu’à nous comme un vaste murmure, et ressemblait à une seule plainte mélodieuse de la vallée tout entière qui venait de prendre une âme et une voix ; puis un nuage d’encens monta de chaque toit, sortit de chaque grotte, et parfuma cet air que les anges auraient pu respirer.
Vos principes littéraires ressemblaient à la rhétorique de Chrysippe, dont Cicéron disait qu’elle était excellente pour apprendre à se taire. […] Sa mère, à laquelle il paraît qu’il ressemblait beaucoup, vivait encore, et il l’entourait de respects touchants. […] Pinault ressemblait beaucoup à M.
Vous ne trouvez rien que quelques poésies qui ressemblent à des plaintes, des ballades dont l’une des plus connues a pour refrain : ça ! […] On aura remarqué comme il ressemble à celui que Racan nous a présenté dans ses Bergeries. […] — La littérature ressemble aujourd’hui à ce preux imbécile et l’on peut lui tenir le même langage.
Voici deux figures d’hommes ou d’animaux ; vous jugez qu’elles diffèrent ou se ressemblent ; vous avez donc les idées de chaque figure, plus l’idée de la différence ou de la ressemblance. […] Comment reconnaissons-nous que nos idées ressemblent aux réalités, ou du moins que leurs rapports ressemblent aux rapports des réalités ?
Le paganisme ressemblait à une statue de marbre droite et symétrique. […] Toulet lui ressemble comme un frère jumeau et ce roman : La jeune fille verte, itou. […] Il ressemble physiquement aux humains et peut se confondre avec eux, mais son âme pacifique, logique, humaine, se débat au milieu des absurdités qui sont la trame même de la vie guerrière.
La preuve en est que ceux de ses contemporains qui lui ressemblent trouvent en lui de quoi satisfaire leur appétit de certaines sensations. […] La seule différence consiste en ce qu’il est moderne autrement ; mais y a-t-il deux feuilles qui se ressemblent dans une même forêt ? […] Les résignations de cet ordre ressembleraient à des suicides. […] Les frères de Goncourt, si différents d’ailleurs de Beyle, lui ressemblent par ce paradoxe d’une imagination antidatée. […] Les espèces zoologiques résultent de ces différences… Je vis que, sous ce rapport, la société ressemble à la nature.
— Ma nièce, répliqua le chevalier, cet aphorisme ressemble au mal que les gourmands disent des truffes devant les gens qui n’ont pas dîné. […] On se raccommode bien, il est vrai, et on partage le bénéfice du raccommodement ; — mais c’est égal, après un certain nombre de félures, l’amour ressemble à ces vieux plats cassés en dix endroits et criblés de sutures. […] Ces difformes parodies ressemblent à leurs modèles, comme ressemblent aux œuvres d’art les odieux plâtres, colportés sur les quais et les boulevards par les Piémontais, pendant la morte saison de la fumisterie. […] Il faut déclarer, à la louange de la douane britannique, qu’elle ne ressemble pas à la nôtre. […] Malheureusement, le dictionnaire de conversation ressemble à ces instruments à vent dont il est impossible déjouer si on ne possède pas ça que les musiciens appellent l’embouchure.
Leur diction pittoresque, leurs idées, leur maniere de voir & de rendre, ne ressemblent à rien de ce qu’on connoît. […] L’imposture alors paroît dans tout son jour : on voit bientôt qu’il n’y a point de réalité dans ces Tragédies qui se ressemblent toutes. […] Ainsi ces Tragédies si vantées, parce que nous n’avons que celles-là à admirer, ressemblent à la lettre aux enseignes du Pont Notre-Dame(44). […] Il est vrai qu’ils ne se ressemblent en aucune manière : mais cette seule idée auroit dû faire entrevoir qu’il n’appartenoit pas à l’une de décider sur le goût de l’autre. […] Dans les rues de la Bibliothèque du Roi, on trouve deux-cents pieds de Théologie mystique sur vingt de hauteur ; cent-cinquante de la plus fine Scholastique ; quarante toises de Droit Civil ; une muraille longue d’Histoires volumineuses qui ressemblent parfaitement à des pierres de taille ; & environ quatre-mille Poètes épiques, dramatiques, lyriques, &c. dans lesquels il n’y a pas dix traits de génie.
Il observait ce qui se passait autour de lui ; mais son observation était si sérieuse en face des objets, qu’elle ressemblait à l’abstraction du géomètre, à la rêverie du fabuliste. […] Despréaux, dit Cizeron-Rival d’après Brossette, trouva du jargon dans ces deux vers et les rétablit de cette façon : Quand sur une personne on prétend se régler, C’est par ses beaux endroits qu’il lui faut ressembler. » Mais, jargon ou non, il était le premier à proclamer Molière maître dans l’art de frapper les bons vers, et il n’aurait pas admis le jugement par trop dégoûté de Fénelon. […] Molière, lui, invente, engendre ses personnages, qui ont bien çà et là des airs de ressembler à tels ou tels, mais qui, au total, ne sont qu’eux-mêmes. […] Lord Southampton, étant arrivé dans la ville, dépêcha son page à l’hôtellerie : « Tu vas aller, lui dit-il en l’envoyant, dans la chambre commune ; là, regarde attentivement tous les visages : les uns, remarque-le bien, te paraîtront ressembler à des figures d’animaux moins nobles, les autres à des figures d’animaux plus nobles ; cherche toujours jusqu’à ce que tu aies rencontré un visage qui ne te paraisse ressembler à rien autre qu’à un visage humain.