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1322. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Il y a eu des degrés toutefois ; ce même Homère, de qui nous tenons l’adieu du vieux Pélée donnant à son fils cette royale leçon de prééminence et d’excellence généreuse, nous représente Achille dans sa tente, au moment où les envoyés des Grecs arrivent pour le fléchir, surpris par eux une lyre à la main et tandis qu’il s’enchante le cœur à célébrer la gloire des anciens héros. […] La mère écrit à son fils captif comme madame de Sévigné à sa fille absente : « A ceste heure… je cuyde sentir en moy-mesme que vous seuffrez. » Marguerite se représente aussi comme une autre mère pour ce frère bien-aimé, quoiqu’elle n’ait que deux ans plus que lui ; et, le revoyant après une séparation, elle croit lire dans son seul regard toute une tendre allocution, qu’elle se traduit de la sorte à elle-même : …….. « C’est celluy que d’enfance Tu as veu tien, tu le voys et verras ; Ainsy l’a creu et le croys et croirras.

1323. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

Ils tâchent de faire représenter leurs pièces, ils subissent le jugement préalable des comédiens, ils sollicitent un mot d’éloge au Mercure, ils lisent des fables aux séances de l’Académie. […] Par suite, à l’unanimité, il exige que les députés votent, « non par ordre, mais par tête et conjointement »  « Dans le cas où les députés du clergé et de la noblesse refuseraient d’opiner en commun et par tête, les députés du Tiers, qui représentent 24 millions d’hommes, pouvant et devant toujours se dire l’Assemblée nationale malgré la scission des représentants de 400 000 individus, offriront au roi, de concert avec ceux du clergé et de la noblesse qui voudront se joindre à eux, leur secours à l’effet de subvenir aux besoins de l’État, et les impôts ainsi consentis seront répartis entre tous les sujets du roi indistinctement600. » — « Le Tiers, disent d’autres cahiers, étant les 99 pour 100 de la nation, n’est pas un ordre.

1324. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Il fallait créer un préjugé contraire, rassurer l’amour-propre du Français, affranchir les classes éclairées de la peur du ridicule attaché à la religion, la leur représenter respectable, décente et belle. […] Voici les principaux faits : 1814, De Buonaparte et des Bourbons, brochure écrite à la fin de la campagne de France, avant l’abdication ; 1815, il suit Louis XVIII à Gand, et il est ministre de l’intérieur par intérim : la seconde Restauration le fait pair de France ; 1816, il publie la Monarchie selon la Charte, dont l’édition fut saisie, après quoi l’auteur fut rayé de la liste des ministres d’Etat et sa pension supprimée (elle lui fut rétablie en 1821) ; 1818, il fonde le Conservateur ; 1821, il devient ambassadeur à Berlin, puis à Londres ; 1802, il représente la France au Congrès de Vérone ; 1823, ministre des affaires étrangères, il fait décider la guerre d’Espagne ; 1825, il est renvoyé du ministère ; 1828, sous le ministère Chabrol et Martignac, il va en ambassade à Rome, et donne sa démission au ministère Polignac.

1325. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

D’après les œuvres de l’école, et Floupette nous venant en aide, voici comment nous nous représentons le parfait décadent. […] Ainsi, dans cet art, les tableaux de la nature, les actions des humains, tous les phénomènes concrets ne sauraient se manifester eux-mêmes : ce sont là des apparences sensibles destinées à représenter leurs affinités ésotériques avec des Idées primordiales.

1326. (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200

Balancement de toute chose, tissu intime, vaste équation où la variable oscille sans cesse par l’accession de données nouvelles, telles sont les images par lesquelles j’essaie de me représenter le fait, sans me satisfaire. […] En géométrie, en algèbre, on peut sans crainte s’abandonner au jeu des formules, sans s’inquiéter, dans le courant du raisonnement, des réalités qu’elles représentent.

1327. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

En 1811, M. de Latouche faisait représenter sur le théâtre de l’Impératrice (Odéon) une petite comédie en un acte et en vers, Les Projets de sagesse ; c’était la vie de jeune homme, d’étudiant en droit d’alors, esquissée dans des vers légers et assez bien tournés. […] Il disait du printemps, par exemple, qu’il représentait sous la figure d’un jeune enfant : De ses chiots teints de pourpre, il touche en souriant Le frêle abricotier, l’amandier qui sommeille, Le pêcher frissonnant sous sa robe vermeille.

1328. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

La petite comédie de Chamfort, La Jeune Indienne, représentée à la Comédie-Française le 30 avril 1764, n’est, disait Grimm, qu’un ouvrage d’enfant, « dans lequel il y a de la facilité et du sentiment, ce qui fait concevoir quelque espérance de l’auteur ; mais voilà tout ». […] Quand, l’hiver suivant, la tragédie de Mustapha fut représentée à la ville, à la Comédie-Française, elle n’y obtint qu’un succès plus froid.

1329. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

Sieyès voudrait tout d’abord une langue simple, philosophique, sans prestige : La langue la plus raisonnable, dit-il, devrait être celle qui se montre le moins, qui laisse passer, pour ainsi dire, le coup d’œil de l’entendement et lui permet de ne s’occuper que des choses ; et point du tout cette langue coquette qui cherche à s’attirer les regards ; ou, si vous aimez mieux, la langue, ne devant être que le serviteur des idées, ne peut point vouloir représenter à la place de son maître. […] À la fin du Directoire, lui qui représente l’idée, il est le premier à sentir son impuissance, et il s’écrie : Il me faut une épée.

1330. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

L’œuvre la plus forte, d’après nous, doit être la plus sociale, celle qui représente le plus complètement la société même où l’artiste a vécu, la société d’où il est descendu, la société qu’il annonce dans l’avenir et que l’avenir réalisera peut-être. […] Une œuvre d’art n’exerce d’effet esthétique que sur les personnes dont ses caractères représentent les particularités mentales ; plus brièvement, une œuvre d’art n’émeut que ceux dont elle est le signe.

1331. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Les trois pièces de Schiller ne semblent pas pouvoir être représentées séparément ; elles le sont cependant en Allemagne. […] C’est ainsi que l’amour de Thécla est représenté dans la pièce de Schiller.

1332. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

La solidarité est représentée, par exemple, par la colombe qui, pour sauver une fourmi, jette un brin d’herbe dans le ruisseau où la fourmi est tombée par mégarde, service que lui rend immédiatement la fourmi en piquant au talon un croquant qui voulait abattre la colombe d’un coup d’arbalète ; il se retourne et la colombe a le temps de s’enfuir. […] Il commence par nous représenter deux pigeons qui sont des frères, qui sont du même colombier, qui sont des amis d’enfance, enfin qui sont des frères, et puis, peu à peu, il est tellement attendri par son sujet que c’est à des amants qu’il songe et c’est à des amants qu’il s’adresse dans son épilogue.

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