rendit l’espoir au désespéré et le fit surgir comme un prophète sur la plus haute tour d’Hénokia, la cité cyclopéenne. […] Et rends-nous le repos que la vie a troublé7 ! […] Mais leur foi les rend impitoyables, et leur charité est d’une espèce étrange et s’exerce surtout en vue de l’autre monde. […] Et ces poèmes, j’ai moins cherché à les analyser et à les juger qu’à rendre l’impression qu’ils donnent. […] Il n’y a peut-être que la prose descriptive de Flaubert qui atteigne ce degré de précision dans le rendu La versification, par sa régularité classique, ajoute encore à la netteté sereine de la forme.
Alors se dissipe peu à peu le brouillard qui rendait notre jugement confus et incertain. […] Souvent même une forme dramatique viendra à notre aide pour rendre moins sèche et moins aride la critique littéraire ; nous tâcherons, en un mot, de suivre le conseil de l’écrivain le plus judicieux de l’antiquité, de Plutarque. […] Introduction Si la parole n’était que la pensée rendue sensible à l’oreille par des sons articulés, elle ne serait qu’une invention humaine, comme l’écriture, qui la rend visible aux yeux par des caractères tracés. […] C’est là, messieurs, ce qui rend si difficile la tâche du lecteur à haute voix. […] La conversation est une lecture dialoguée dont le livre est la pensée même de celui qui parle : il lui importe donc que sa pensée soit revêtue et ornée des formes qui peuvent la rendre agréable à ceux qui écoutent.
Leurs sermons, sur ce sujet, me faisaient une impression profonde qui a suffi à me rendre chaste durant toute ma jeunesse. […] La comparaison des armes à feu surtout me rendait extrêmement réservé. […] On les aimait, et ils rendaient des services. […] Anciennement il n’y en avait qu’un dans chaque paroisse : ils étaient les têtes de colonne de la population ; personne ne leur contestait ce droit et on leur rendait de grands honneurs 5. […] Il se rendit au manoir à l’heure où il savait devoir rencontrer le père et la fille. « Vous avez péché gravement, dit-il à celle-ci, moins par votre folie, que Dieu vous pardonnera, qu’en laissant emprisonner la meilleure des femmes.
Or, en s’unissant ainsi à la science, la littérature lui rend des services signalés. […] Et ceci nous amène à un second service que la littérature rend parfois à la science. […] Non, les hommes de science se font hommes de lettres pour répandre leurs idées, pour les rendre accessibles, aimables, attrayantes ; et les hommes de lettres, à leur tour, se laissant tenter par la gloire du physicien ou du naturaliste, poussent des pointes dans un domaine qui trop souvent leur est étranger. […] Ces corps à corps avec la réalité lui sont salutaires : ils la retrempent, lui rendent vigueur et fermeté. […] Elle nous a rendu visible l’immense fraternité des êtres qui composent le monde.
Lamoureux dirige le plus admirablement du monde les œuvres complètes de Mendelsohn ; il nous a rendu cependant le divin joyau de Siegfried-Idyll, et, dimanche, le prélude de Parsifal. […] En présence des arrêts rendus par les « Princes de la Critique », tels que Scudobl, on se prit à douter de la possibilité de jouer Wagner au théâtre et à suspecter la valeur intrinsèque de ses œuvres. […] L’effet grandiose de cette représentation de la Tétralogie, à laquelle participèrent deux célébrités du théâtre allemand, Scaria et Friedrich-Materna, devait rendre plus profonde l’impression ressentie àia mort de Richard Wagner survenue inopinément le 13 février suivant. […] En revanche, signalons cette appréciation de la scène religieuse du premier acte : « Il est impossible de rendre l’impression qui se dégage de cette merveilleuse scène : l’âme est emportée bien au-delà de la terre ; on voudrait s’agenouiller à côté de ces pieux chevaliers et rester en contemplation devant la manifestation du divin mystère… Une joie ineffable, une paix mystique, un ravissement digne des élus s’exhalent de cette scène merveilleuse …. […] Non seulement son enthousiasme et son exaltation se communiquèrent aux artistes, mais, fût-ce sa légende qui inspira les Giotto, fût-ce lui qui commença à construire les grands dômes où leur art s’étala, son intense amour de la nature, la personnification qu’il fit des montagnes, des forêts et des fleuves fut la première impulsion à l’observation de la nature, aux essais de la dessiner et de rendre avec le pinceau le vrai milieu, à la place de quelque fond d’or ou de mosaïque.
Souvent une invraisemblable ignorance le rend incorrect pour aujourd’hui et pour autrefois. […] Son accent résigné le rend sympathique et on goûte encore ses Stances sur la retraite. […] Au point de vue syntaxique, on y distingue surtout l’aimable dialecte du que ajouté qui rend si séduisant le sourire de M. […] Cette confusion et les excessives promesses médiocrement tenues rendent la seconde partie hésitante et, malgré une certaine abondance d’idées et d’images, la font paraître vide. […] Il répète ce qu’ont dit les autres et sa souplesse pasticheuse nous rend en grimaces les sourires qui eurent du succès.
Par un hasard qui nous rendit bien heureux, le feuilleton de J. […] Donc, après m’être longtemps refusé à la réédition de ce premier livre, sur une toute récente lecture, je me suis rendu aux aimables et pressantes instances du vaillant éditeur belge, désireux de le joindre dans sa bibliothèque aux premiers livres des jeunes de ce temps. […] ……………………………………………………………………………………………… Au milieu du dîner rendu tout triste par la causerie qui va et revient sur la morte, Maria, qui est venue dîner ce soir, après deux ou trois coups nerveux du bout de ses doigts sur le crêpage de ses blonds cheveux bouffants, s’écrie : « Mes amis, tant que la pauvre fille a vécu, j’ai gardé le secret professionnel de mon métier… Mais maintenant qu’elle est en terre, il faut que vous sachiez la vérité. » Et nous apprenons sur la malheureuse des choses qui nous coupent l’appétit, en nous mettant dans la bouche l’amertume acide d’un fruit coupé avec un couteau d’acier. […] Donc ces hommes, ces femmes et même les milieux dans lesquels ils vivent, ne peuvent se rendre qu’au moyen d’immenses emmagasinements d’observations, d’innombrables notes prises à coups de lorgnon, de l’amassement d’une collection de documents humains, semblable à ces montagnes de calepins de poche qui représentent, à la mort d’un peintre, tous les croquis de sa vie. […] Je me suis appliqué à rendre le joli et le distingué de mon sujet et j’ai travaillé à créer de la réalité élégante ; toutefois — et là était peut-être le gros succès, — je n’ai pu me résoudre à faire de ma jeune fille l’individu non humain, la créature insexuelle, abstraite, mensongèrement idéale des romans chic d’hier et d’aujourd’hui.
Si elles sont d’énergiques résumés, elles substituent en même temps, à la description d’états d’âme, durs à rendre en vers, des visions imaginables et familières. […] Victor Hugo excelle ainsi à rendre pittoresques par des métaphores matérielles, certaines propositions psychologiques, que l’on ne saurait décrire qu’en vers ternes. […] Que ce manque de pénétration, d’analyse, de souci des dessins, de recherche du vrai sous l’apparent, cette irritante surperficialité qui rend creux les moindres poèmes comme les plus empanachés héros, les grosses catastrophes comme la moindre tirade amoureuse, est chez M. […] Emporté par sa tendance verbale à la répétition qui ne saurait s’exercer qu’en gradation ascendante, par son antithétisme qui réclame des chocs de grandes masses, par l’enivrement des belles images et l’emportement des larges rhythmes, il magnifie toutes choses au point de rendre les plus insignifiantes colossales et tragiques. […] Un esprit présentant cette anomalie de ne penser guère qu’en paroles, devra s’exprimer en antithèses et en images, devra simplifier et grossir la réalité, devra parfaitement rendre le mystérieux et le monstrueux, en vertu du mécanisme même de notre langage.
Dans l’ordre humain, ce qui fait pour nous la puissance singulière et le charme du frère d’Amélie, de l’Eudore de Velléda, c’est au contraire la composition et le mélange ; lui aussi, il essaye d’entrer dans la haine passionnée de la vie, mais il s’y reprend au même instant ; il la hait et il la ressaisit à la fois ; il a les dégoûts du chrétien et les enchantements du poëte ; il applique sa lèvre à l’éponge trempée d’absinthe, et il nous rend tout à côté les saveurs d’Hybla. […] Le 14, il se rend à la Trappe, et le voilà franchissant d’un bond le seuil dans cette haute carrière où il n’a plus désormais qu’à courir et à guider. […] Ce n’était là qu’un commencement, et le grand expiateur, comme M. de Chateaubriand l’appelle, s’essayait à peine, lorsqu’il fut encore retardé dans son ardeur et obligé par obéissance de se rendre à Paris à une assemblée de son Ordre, puis député à Rome pour y soutenir les intérêts communs. […] Ce n’est pas ici le lieu d’exposer à fond et de démêler ces affaires auxquelles il faudrait apporter un grand détail pour les rendre intéressantes. […] Rendons aussi cette justice à notre âge : on est assez disposé à y accepter, tel qu’il s’offre, cet abbé sublime, ce moine digne de Syrie ou du premier Clairvaux, ardent, impétueux, impatient, d’action et de fait plus que de discussion et de doctrine, bien que de grand esprit à la fois ; vrai moine de race, comme dirait de Maistre, indompté de tout autre que de Dieu.
Le grand homme a rendu l’âme à peine, qu’elle arrive là, au chevet du mort, comme les gens de loi. […] Cette idée-là, légèrement vaniteuse, mais pas du tout chimérique, me rend courage pour ces essais, et me réconcilie avec les avantages incomplets, actuellement réalisables, que le critique et biographe attentif peut tirer de sa position près des vivants modèles. […] Entièrement émancipé désormais, grâce à la confiance ou à l’insouciance paternelle, ayant sous la main toutes les ressources de dépenses à l’âge des passions et dans une époque licencieuse, il se rend ce témoignage de n’en avoir jamais abusé. […] L’Humanité chemine au rendez-vous ; Elle n’a plus de chaîne qui la noue ; Tu vas devant, la regardant venir. […] Laffitte, et par d’autres moyens, l’homme de France qui a rendu dans sa vie le plus de services efficaces.
De l’imagination pas un mot, ou, s’il y pense, ce n’est que pour l’emmailloter de préceptes, à la rendre incapable de bouger. […] , cette imagination m’irrite plus qu’elle ne m’attire… Voyez nos grands romanciers contemporains : leur talent ne vient pas de ce qu’ils imaginent, mais de ce qu’ils rendent la nature avec intensité… Tous les efforts de l’écrivain tendent à cacher l’imaginaire sous le réel… Vous peignez la vie : voyez-la avant tout telle qu’elle est, et donnez-en l’impression. […] Nous y reconnaissons la nature, exactement et vigoureusement rendue, et c’est parce que nous les sentons vraies, d’une vérité qui nous saisit immédiatement, que nous pouvons les admirer autant que firent les hommes auxquels elles apparurent dans leur nouveauté. […] L’artiste n’est pas condamné à tronquer la nature ni à la déguiser : il en peut traduire même ce qu’elle a d’« affreux » et le rendre « aimable », précisément par la vérité intense de l’expression. […] Si les anciens sont admirables pour avoir rendu la nature avec vérité, et si nous pouvons juger de cette vérité, c’est donc que la nature qu’ils ont représentée est encore devant nos yeux.