Je vous fais un triste présent que de vous donner le reste de ma vie ; mais prenez-le, et, si j’ai perdu des jours, j’ai de quoi rendre meilleurs ceux qui seront tout pour vous. […] M. de Chateaubriand n’en restait pas moins attaché à madame Récamier ; il ne la rendait pas responsable des liens qui rattachaient sa nièce et son neveu au gouvernement de ses ennemis.
Un livre qui est en même temps un secret, une intimité de l’âme, a donc deux mérites qui le rendent doublement cher à ceux qui le lisent : premièrement, il est un beau livre ; secondement, il est un secret. […] « Quelquefois je pense que ce n’est rien que ma tristesse, qu’un peu de cette humeur noire que nous avons dans la famille, et qui rend si triste quand il s’en répand dans le cœur !
» Rien que cette idée me rendait triste ; j’aurais déjà voulu me sauver. […] » « Le jour même de l’affiche, je me rendis aux Quatre-Vents ; mais ce n’était pas alors dans la joie de mon cœur, c’était comme le dernier des malheureux auquel on enlève son amour et sa vie.
Ma harpe est suspendue à une branche desséchée : ses cordes rendent un son lugubre. […] Il rêvait, partant avec huit cents hommes de l’île d’Elbe, pour combattre l’Europe entière au rendez-vous de Waterloo !
Le principe de concurrence entre les organismes voisins, ou entre les descendants et leurs ancêtres, a dû rendre un pareil cas très rare ; car c’est une loi générale que les formes vivantes nouvelles et progressives tendent à supplanter les vieilles formes demeurées fixes. […] Ce qui rendrait le cas plus remarquable encore, c’est que ce Cirripède sessile était un Chthamalus, grand genre, partout répandu et très commun, dont pourtant aucun spécimen n’avait encore été découvert dans aucun terrain tertiaire.
Il dut à sa race, à sa trempe d’éducation et au rude milieu où il fut plongé, de conserver, à travers ses passions contradictoires et qu’il combattait très peu, un fonds de moralité qui étonne et qui ne fait souvent que leur prêter une plus verte sève : nature généreuse après tout, témoin subsistant d’un siècle plus robuste et plus endurci que les nôtres, et qui nous en rend au hasard et avec saillie les caractères les plus heurtés.
Fénelon lui-même, Fénelon vieillissant, en sait autant que La Rochefoucauld et ne s’exprime pas autrement : Vous avez raison de dire et de croire, écrivait-il à un ami un an avant sa mort, que je demande peu de presque tous les hommes ; je tâche de leur rendre beaucoup et de n’en attendre rien.
Voiture, en homme d’esprit (et il avait bien autrement d’esprit proprement dit que Balzac, qui avait principalement du talent), ne songea point à lutter avec lui : il laissa ce provincial superbe et solennel croire qu’il régnait de sa maison d’Angoulême sur l’empire des lettres ; il lui rendit même hommage : quant à lui, il ne se piqua que de bien vivre, de vivre le plus agréablement, de conquérir la faveur des plus grands et des plus belles, et, tout en s’amusant à tous les étages, de s’épanouir par son côté précieux au centre de la vraie urbanité dans la plus douce lumière.
Mais ce qui la rend plus remarquable et la distingue de toutes les cités qui se voient ailleurs, c’est un château qui commande toute la ville et que l’on nomme Bel Esprit.
J’en fus charmé et je lui en sus gré, non que je haïsse les coups ni que je craigne d’en recevoir à la condition d’en rendre, mais il vaut toujours mieux avoir les gens d’esprit pour soi que contre soi.
La lettre que j’envoie aujourd’hui est d’une autre espèce : elle parle de Bonaparte comme s’il était en train de recouvrer son ancienne importance, et de la probabilité qu’il réussira à rendre la guerre nationale.