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1711. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

On l’imagine comme « une monstrueuse image, la face cruelle et terrible, les regards hautains et menaçants, à chacun de ses côtés cent mains, les unes qui élèvent les hommes en de hauts rangs de dignité mondaine, les autres qui les empoignent durement pour les précipiter. » On contemple les grands malheureux, un roi captif, une reine détrônée, des princes assassinés, de nobles cités détruites231, lamentables spectacles qui viennent de s’étaler en Allemagne et en France, et qui vont s’entasser en Angleterre ; et l’on ne sait que les regarder avec une résignation dure.

1712. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Il s’offre donc aux regards, seul, pauvre et nu, comme l’infirme de l’évangile, solus, pauper, nudus.

1713. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Son regard reprit en me voyant toute sa lumière intérieure, et sa bouche même un doux sourire. — « C’est un adieu », me dit-il en me tendant sa grosse main et en serrant fortement la mienne. — « Oui », lui dis-je, « mais ce n’est pas un long adieu : je reviendrai plusieurs fois à Paris dans le cours de l’automne ; en attendant, ne m’écrivez pas, mais faites-moi souvent donner de vos nouvelles par M. 

1714. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

S’il n’existait que des Pics de couleur verte, ou si nous ignorions qu’il y en a des noirs et des bigarrés, j’ose affirmer que nous eussions regardé la couleur verte comme une admirable adaptation de la nature destinée à dérober aux regards de ses ennemis cet habitant des forêts.

1715. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Cet article est assez curieux, surtout mis en regard avec un autre article sur le même sujet, paru en 1835, pour que nous le reproduisions ici : dans tous deux, il est question, pour M. 

1716. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

Nous ne faisons pas un pas dans la rue sans nous refuser le sol où nos pieds s’appuient, les maisons qui passent sous notre regard, le but que notre œil aperçoit devant lui.

1717. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Il n’est pas de jour où il ne soit exposé aux regards des autres hommes, obligé de garder interminablement une attitude à la fois digne et bienveillante, souriante et grave. […] Bien qu’il ne soit qu’un mécréant, chaque fois que vous entrez à l’église, il est là, derrière votre chaise, et pendant que vous priez, vous sentez son regard sur votre nuque penchée… Cela dure depuis huit ou dix mois.

1718. (1893) Alfred de Musset

Tandis qu’on le croyait endormi, en attendant que l’heure du maître arrivât, il restait parfois des heures entières le front posé sur l’angle du cadre ; les rayons de lumière, frappant sur les dorures, l’entouraient d’une sorte d’auréole où nageait son regard ébloui. […] On rencontre dans Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie un joli croquis d’un Musset tout différent, « au regard ferme et clair, aux narines dilatées, aux lèvres vermillonnées et béantes ».

1719. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Il faut chercher ailleurs ; il faut porter ses regards vers une autre origine, d’autant plus que les analogies entre les littératures ne consistent pas en un petit nombre d’emprunts accidentels, où même dans quelques imitations systématiques ; mais surtout dans les rapports de climat et de génie, qui font qu’un peuple est porté naturellement à se modeler sur un autre peuple, une époque sur une autre époque. […] Tu as visage d’agneau au simple regard ; au-dedans, tu es loup enragé, serpent couronné, engendré de vipère ; c’est pourquoi le diable t’appelle comme sa créature. » Vous voyez l’atrocité réciproque des haines et des vengeances.

1720. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

En attendant, c’est le séculier qu’on bafoue, l’humble clerc de village, « tout ce monde du clergé inférieur qui vivait dispersé, isolé au milieu du peuple et sous son regard, n’ayant ni l’éclat de la richesse pour imposer, ni l’appui des grandes communautés pour se soutenir, ni les armes du pouvoir pour effrayer33 ». […] On avait mieux, puisque sans doute on avait encore présents au souvenir le geste, le regard, et l’accent inspiré de Pascal. […] Je ne sais pas s’il a fondu, ni comment, en un type unique et cohérent les traits que dans chacun d’eux aura pu démêler la sûreté de son regard, la toute-puissance de sa pénétration ; c’est le secret de son génie. […] C’est le Voltaire de Ferney, chargé d’années, exténué par l’âge, amaigri, mais éternellement jeune par la flamme du regard et la vie du sourire.

1721. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Je veux citer de Don Garcie quelques vers de tendresse, desquels Racine eût pu être jaloux pour sa Bérénice  : Un soupir, un regard, une simple rougeur, Un silence est assez pour expliquer un cœur.

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