Or, ce petit écrit, qui n’a pas cent cinquante pages, où il n’est qu’un moraliste et presque un pénitent, où il évite surtout l’air d’historien, a été imprimé en 1822 dans le volume des Mélanges de la Société des bibliophiles : comme ce rare volume n’a guère été tiré qu’à une trentaine d’exemplaires, on ne peut s’étonner que ces petits Mémoires de d’Antin soient si peu connus. […] Il était de ceux que les maîtres qui se succèdent tiennent à s’attacher, car ce sont de ces acteurs rares et soumis qui remplissent parfaitement les rôles secondaires, et dont les aptitudes et les capacités, dans leur juste mesure, se dirigent à tout.
Celle qu’il a sauvée, jeune veuve, pleine de beauté et d’une rare délicatesse de sentiments, le fait chercher sans le découvrir d’abord, et pendant longtemps elle ne le connaît qu’à demi et dans un mystère qui l’empêche d’avoir la connaissance de son infirmité. […] Elle y peint avec assez de naïveté et avec beaucoup d’entrain les mœurs de la société dans sa jeunesse, ce pêle-mêle de grandes dames déchues, de veuves d’émigrés vivants, de fournisseurs enrichis, de jacobins à demi convertis, dont quelques-uns avaient du bon, et à qui l’on se voyait obligé d’avoir de la reconnaissance : En vérité, il y a de quoi dégoûter d’une vertu qui peut se trouver au milieu de tant de vices, et il me semble qu’on ne lui doit pas plus de respect qu’à une honnête femme qu’on rencontrerait dans un mauvais lieu. — Soit ; mais c’est encore une bonne fortune assez rare pour qu’on en profile sans ingratitude.
Dans le vers classique, ce déplacement n’est pas très rare : Mais vous || qui me parlez | d’une voix menaçante (Iphigénie) Vous ne répondez point | mon fils || mon propre fils (Phèdre) Il est très fréquent dans le vers romantique. […] Mais Racine écrivait pour les oreilles ; son vers est remarquablement plein ; la faute de l’e muet est rare dans son œuvre ; il voulait douze syllabes et savait les trouver.
[Victor Cherbuliez] Parmi toutes les qualités éminentes qui ont fait de notre cher Émile Augier une des gloires de notre théâtre, la plus rare, dans un temps de goût subtil ou frelaté, était l’admirable franchise de son talent. […] Nous possédons cette pièce, aujourd’hui assez rare.
— Les démons, ce type de la révolte vaincue et de l’éternelle rancune, semblent assez rares et de conception islamique. […] Cela tient sans doute à ce que les accidents de terrain sont rares en Afrique et que les quelques races qui habitent les régions accidentées sont peu communicatives et de tempérament défiant.
Aussi la jalousie tragique semble-t-elle assez rare, si l’on en croit les contes, car je n’en vois qu’un seul où le désir exaspéré amène une tragédie domestique (V. […] Il est rare qu’une considération quelconque combatte l’effet de ce désir.
Chacun, selon son tempérament, par le livre, sur la scène ou avec le journal, eût concouru à former dans le domaine de l’éducation, cette synthèse d’action révolutionnaire sans laquelle on ne peut réaliser que de rares progrès partiels. » J’en fus tout simplement pour mes frais d’imagination. […] Doué d’une rare puissance d’imitation, il pastiche quand il veut, avec succès, les écrivains les plus différents, les plus personnels.
Mais, sous les enroulements de l’arabesque, les lignes, courtes et rares, qui sont toute l’histoire, restent toujours ce qu’elles étaient, dans leur maigre intégralité. […] Il fut évident pour ceux qui l’ouvrirent et qui s’y risquèrent, pour ceux qui n’eurent pas peur cette marée de notes et de citations qui ronge le texte du livre et monte jusqu’à moitié, et plus, de toutes les pages, qu’on avait affaire à un esprit d’une rare puissance, puisque l’érudition, cette lourde massue, et qu’il faut être Hercule pour porter légèrement, ne l’avait pas assommé de son poids.
Je dis que ce fruit rare et exquis d’un grand critique en littérature n’a pas noué sur cette tige superbe qui le promettait. […] Guillaume Guizot a traduits avec un si rare sentiment des beautés de son auteur, et les limites de ce chapitre ne nous permettent pas des citations si nécessaires.
Cependant, nous devons l’avouer, ces inconséquences, presque fatales, sont assez rares dans le livre de Baudelaire. […] Le caractère de la poésie des Fleurs du mal, à l’exception de quelques rares morceaux que le désespoir a fini par glacer, c’est le trouble, c’est la furie, c’est le regard convulsé, et non pas le regard sombrement clair et limpide du Visionnaire de Florence.
Qualité rare en tout temps que la verve, mais plus rare et plus précieuse que jamais dans une époque épuisée où personne ne vit fort !