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1397. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Erckmann-Chatrian » pp. 95-105

C’est là une question de biographie intellectuelle que la Critique n’a pas besoin de se poser pour être sûre qu’il s’est trompé, et pour le rappeler au sentiment de son talent vrai… et possible.

1398. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — II »

Le vieux Littré a magnifiquement parlé, me rappelait Bourget, de cet océan de mystère qui bat notre rivage, que nous voyons devant nous réel et pour lequel nous n’avons ni barque, ni voile…1 .

1399. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VII. D’Isocrate et de ses éloges. »

Je me rappelle ce Français pendu en effigie à Paris, et dans le même temps, ministre de France en Allemagne.

1400. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXV. De Paul Jove, et de ses éloges. »

Il faut se rappeler qu’alors l’Italie était divisée et sanglante.

1401. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IX. »

Enfin, à l’appui de ce doute, on rappelle quelques strophes, quelques images vraiment d’Anacréon, citées par d’anciens auteurs, et d’un tour bien autrement poétique et hardi que le recueil d’Henri Estienne, placé par Voltaire au-dessous des madrigaux et des chansons du marquis de Saint-Aulaire, N’exagérons rien, cependant.

1402. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

En vain veut-il se rappeler qui remplit jadis, lors de la création, le rôle de Ménélas dans La Belle Hélène, il ne le peut pas. […] Je ne puis me rappeler, sans un serrement de cœur, les confidences qu’Émile Hennequin me faisait parfois de ses projets. […] Caro ; jamais je ne l’ai entendu, ni rencontré dans un salon ; à peine si je puis me rappeler ses traits entrevus, une seconde, de loin, dans une foule. […] Caro, je crois bien me rappeler que je dépassai la mesure de la poésie. […] Edmond de Goncourt, fort innocemment, on se le rappelle, avait prêté à M. 

1403. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Il est impossible, en effet, qu’il y ait eu depuis plus de vingt-cinq ans une sorte de concours ouvert pour apprécier ces admirables tableaux d’histoire et leur auteur, sans que toutes les idées justes, toutes les louanges méritées et les réserves nécessaires se soient produites : il ne peut être question ici que de rappeler et de fixer avec netteté quelques-uns des points principaux acquis désormais et incontestables. […] On se rappelle, dès les premiers chapitres des Mémoires, ce portrait presque effrayant du magistrat pharisien, du faux Caton, de ce premier président de Harlay, dont sous des dehors austères il nous fait le type achevé du profond hypocrite. […] Il sait rappeler au besoin cette vieille bourgeoise du Marais si connue par le sel de ses bons mots, Mme Cornuel, Tels sont les gens d’esprit aux yeux de Saint-Simon.

1404. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Or, les âmes fières, on l’a justement remarqué, aiment encore moins l’amour et son bonheur pour, ce qu’elles y trouvent que pour ce qu’elles y portent ; et l’infirmité inévitable qu’il y porte, et qui l’a humilié si longtemps, devrait lui coûter à rappeler, à nommer, — à moins pourtant qu’il ne soit devenu tout à fait américain, ce qui est très-possible, mais ce qui n’en serait pas plus aimable. […] Prévère paraît avoir été plutôt inspiré de la manière de Réguis, éloquence simple et mâle, et qui rappelle la belle école française123. […] Et je me rappelais ces vers sentis qu’une muse du Léman adressait au noble poëte Mickiewicz, lorsque, hier, la France le disputait à l’humble canton qui n’avait pas désespéré de le garder : Dans nos vergers, tout devient rêverie, Vague bonheur que l’on garde à genoux, Frais souvenir, souci de bergerie, Clos d’une haie ainsi que la prairie ; Plaisirs du cœur que le cœur seul varie ; … Consolez-vous !

1405. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

V Reportons-nous au temps où Horace, à vingt-quatre ans, revient de l’armée de Brutus à Rome, et, ne voulant pas servir Octave comme un transfuge, consume sa vie et son talent dans le commerce des jeunes débauchés et des belles courtisanes, ces femmes de lettres et de plaisir de son temps, femmes dont les Olympia dans la Rome papale et les Ninon de l’Enclos dans le Paris de Louis XIV rappelaient sans doute l’équivoque existence. […] Horace, avec le cœur d’un ami et avec le bon goût d’un homme de cour, rappelle ainsi à Mécène un honneur public dans une familiarité privée. […] Elle rappellerait plutôt un chant de Childe-Harold de lord Byron, glanant sur la surface de tout ce qui se présente à son imagination, mais ne glanant que des roses et du rire là où Byron glane des cyprès et des larmes.

1406. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

Quand les Médicis, ces Périclès héréditaires de la Toscane, qui inventent un nouveau mode de gouvernement, le gouvernement commercial, l’achat de la souveraineté par la banque, et la paix par la corruption coïntéressée des citoyens, rentrent de leur exil, rappelés par la reconnaissance, cet homme est tombé du pouvoir ; il est emprisonné par l’ingratitude de ceux qu’il a sauvés ; il a subi la torture ; il a été absous enfin de son génie, puis exilé, pauvre et chargé de famille, non pas hors de la patrie, mais hors de Florence ; on lui a enfin permis de repasser quelquefois les portes de la ville, mais il lui est interdit d’entrer jamais dans ce palais du gouvernement où il a tenu si longtemps dans ses mains la plume souveraine des négociations, des décrets, des lois. […] Enfin comme on y sent, dans les détails domestiques de sa métairie, de ses occupations, de sa pauvreté, de sa déchéance au milieu des meuniers, des chaufourniers et des cabaretiers de son village de Toscane, cette souplesse d’imagination et cette verve de goût, d’amour, de débauche même, qui rappellent le Molière dans le Tacite, l’auteur des comédies dans l’homme d’État ! […] Sans nous étendre sur les événements trop souvent microscopiques qui composent l’histoire de la Toscane, cette Athènes de l’Arno, aussi illustre et aussi dramatique que l’Athènes du Céphise, jetons un regard seulement sur les fondements de cette histoire où Machiavel décompose et recompose en quelques pages l’Italie tout entière ; cette anatomie, aussi savante que lucide, rappelle tout à fait, par sa structure fruste mais indestructible, ces monuments cyclopéens qui portaient des temples ou des villes, et qu’on rencontre encore çà et là sur les collines de l’antique Étrurie.

1407. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

Les débris du toit paternel de Saint-Lupicin vendus à l’encan, que tu n’oseras plus regarder inaperçu que de loin, pendant que la fumée de l’étranger, se levant au souffle d’hiver, te rappellera ce cher foyer où ta jeune mère réchauffait dans ses mains tes mains d’enfant glacées par la neige ! […] XXXVIII Cette description savante du Parthénon me rappelle une des fortes impressions de ma vie, dont je retrouve, ici, sous ma main, une note inédite sur mon carnet de voyageur. […] ils meurent, mais ils ont prouvé à l’homme ce que peut être l’homme ; et Dieu les rappelle à lui pour le célébrer ailleurs dans une langue plus puissante encore !

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