Jamais une idée ingrate ou maussade, de ces idées qui peuvent faire soupçonner immédiatement d’insensibilité et d’égoïsme celui qui les exprime, ou rappeler que la réalité n’est pas du tout simple ou que l’homme, même du peuple, n’est pas toujours un très aimable animal.
Van Bever Empruntant, sous les contours fallacieux de la prose, la plastique et la rythmique du vers, mêlant aux images les plus transparentes le coloris violent des réalités, l’art de ce poète s’affirme en petits tableaux parfaitement achevés, où l’habileté du peintre ne le cède en rien au lyrisme de l’évocateur.
Il est évident en effet que des doutes s’élevèrent sur la réalité de la mort de Jésus.
Le marquis s’éloigna et alla rêver dans une autre ville aux liens d’un amour exempt de désirs grossiers et au-dessus du danger de si tristes réalités.
Il est des compromissions impossibles : le titre de naturaliste, spontanément accolé à tout livre puisé dans la réalité, ne peut plus nous convenir.
Maintenant, sa vie lui apparaît comme « une charmante promenade à travers la réalité ». […] Et ce sera la lutte éternelle entre le rêve et la réalité, entre l’humanité qui veut conquérir l’infini et celle qui veut organiser la terre, entre la beauté des idées et la tyrannie des faits. […] Sommes-nous bien sûrs, après tout, de n’être pas la suprême réalité ? […] Vouloir mettre des réalités au terme de ces élans, ce n’est qu’une faiblesse de nos habitudes concrètes. […] Et l’on reconnaîtra pourtant qu’ils n’enferment qu’une très petite partie de la réalité.
Il importe néanmoins de reconnaître, en principe, que, sous le régime positif, l’harmonie de nos, conceptions se trouve nécessairement limitée, à un certain degré, par l’obligation fondamentale de leur réalité, c’est-à-dire d’une insuffisante conformité à des types indépendants de nous. […] Cette indispensable extension était jusqu’ici essentiellement impossible aux philosophes modernes, qui, n’ayant pu suffisamment sortir eux-mêmes de l’état métaphysique, ne se sont jamais installés au point de vue social, seul susceptible néanmoins d’une pleine réalité, soit scientifique, soit logique, puisque l’homme ne se développe point isolément, mais collectivement. […] Ce sont, de part et d’autre, le même point de départ expérimental, le même but de lier et de prévoir, la même préoccupation continue de la réalité, la même intention finale d’utilité. […] Sa valeur, à cet égard, dépend surtout de sa pleine réalité scientifique, c’est-à-dire de l’exacte harmonie qu’elle établit toujours, autant que possible, entre les principes et les faits, aussi bien quant aux phénomènes sociaux qu’envers tous les autres. […] L’esprit positif, au contraire, est directement social, autant que possible, et sans aucun effort par suite de sa réalité caractéristique.
Ici, la réalité impressionne à un degré autrement intense que la fiction. […] Le roman ne devrait être, à l’heure présente, qu’une œuvre choisie, bien composée, bien écrite, capable de satisfaire les délicats, comme les naïfs, parvenant à force de talent à nous émouvoir à l’égal de la réalité. […] Puis j’exprime le tout dans un langage conforme à la réalité. […] Non, l’idéal n’est pas un rêve, il a sa réalité, il a des manifestations sublimes. […] C’est le plus souvent par l’idéal que nous avons en nous que nous supportons la réalité.
Je ne suis pas loin de penser qu’il n’y a que la foule qui ait besoin, au théâtre, de s’intéresser, comme elle le ferait dans la réalité, aux entreprises d’un personnage ou d’un groupe, de prendre parti pour l’un ou l’autre camp. […] Il est possible que ces solutions de continuité et ces trous, bien ménagés, donnent plus exactement l’impression de la réalité énigmatique ; mais on peut croire que ce n’est point un art inférieur que celui qui cherche à rendre la réalité plus claire et plus logique.
Mais n’avons-nous donc point chez nous de ces romans conformes à la complexité des choses, où l’entre-croisement des faits moraux ou matériels correspond à celui de la réalité et qui contiennent en quelque façon toute la vie ? […] Elle se dégage soit directement, soit sous la forme du nihilisme, où si facilement elle se résout de toute œuvre qui nous présente, de la réalité, une image un peu poussée et qui ne s’en tient point aux superficies. […] J’observe toutefois que, si la réalité est peut-être moins impudique qu’elle n’apparaît dans quelques-uns de nos romans réalistes, elle l’est certainement beaucoup plus que les romans anglais ou russes ne nous le feraient croire.
Le théâtre n’a fait que lui donner un corps, il avait une âme ; ce n’est pas le spectre d’un livrequi revient ; c’est une réalité qui ressuscite. […] Elle ne s’y fait pas longtemps attendre : car ne demandez pas à ce drame de réalité et de franchise les petits moyens et les petites illusions des œuvres vulgaires. […] La passion de la réalité ne peut guère aller plus loin que cette scène navrante.