En cette ville, elle descend aux Filles de Sainte-Marie, et y visite le tombeau du duc de Montmorency, son oncle, dont la mort tragique l’avait tant touchée à cet âge encore pur de treize ans, et lui devenait d’une bien haute leçon, aujourd’hui qu’elle-même sortait vaincue des factions civiles.
Socrate en fut la victime ; mais Platon, ce saint Paul du spiritualisme grec, mêla à la sublime doctrine de son maître tant de sophismes, tant de puérilités, tant de chimères et tant de dépravations d’idées, de lois, de mœurs, que cette pure philosophie socratique en fut viciée presque dans sa source, et qu’en se sanctifiant avec Socrate, on craint toujours de se corrompre avec Platon.
Son visage, pénétré d’une béatitude intérieure et comme éclairé du dedans, n’avait jamais brillé d’une beauté si charmante et si pure.
Une douleur que vos vers ont pu endormir un moment, un enthousiasme que vous avez allumé le premier dans un cœur jeune et pur, une prière confuse de l’âme à laquelle vous avez donné une parole et un accent, un soupir qui a répondu à un de vos soupirs, une larme d’émotion qui est tombée à votre voix de la paupière d’une jeune femme, un nom chéri, symbole de vos affections les plus intimes, et que vous avez consacré dans une langue moins fragile que la langue vulgaire, une mémoire de mère, de femme, d’amie, d’enfant, que vous avez embaumée pour les siècles dans une strophe de sentiment et de poésie !
Tandis que les trains de nuit emportent les ruraux dans toutes les directions, les étrangers, les purs demeurent.
Landara, un pianiste incompris et idéologue qui fait de la musique philosophique et transcendantale, et qui, au besoin, vous traduirait, sur le piano, à livre ouvert, la Critique de la raison pure, de Kant, ou le système de Hegel.
Mais depuis longtemps, ankylosé de réalisme, l’auteur des Zemganno s’y est probablement pris trop tard pour être poétique ; et son livre, dont le sujet était de la sentimentalité la plus pure et la plus noble, puisqu’il devait être la glorification attendrie de l’amour fraternel, n’est partout que de la plus épaisse, de la plus grossière matérialité.
Le cri que la légende prête à Galilée, le tranquille E pur si muove de l’astronome qui sait que la terre tourne et que rien ne prévaudra contre cette réalité, n’enveloppe pas une affirmation plus invincible que celle du proscrit de Heidelberg formulant en face du démenti apparent des événements, les principes indestructibles de la « Constitution essentielle6 », celle qui, dérivant de la nature commune de l’homme, doit se retrouver la même sous les formes les plus diverses de gouvernement. « Il n’existe pour la société qu’une seule constitution politique », répétait-il. « Cette vérité sera démontrée par moi ou par d’autres, mais elle sera démontrée, parce qu’elle est mûre, que son développement est nécessaire à la conservation de la société civile. […] De même que Balzac s’était refusé à la trompeuse abstraction de la critique voltairienne qui fait de la foi un problème de pure pensée, il s’est refusé à cette abstraction plus dangereuse de la politique révolutionnaire, qui fait de chaque homme un pur individu.
La vieille tresseuse de couronnes obéit au premier geste de la petite Sultane qui, dans le pur cratère qu’elle tenait de ses aïeux hellènes, mêlait aux philtres de l’Orient les sucs délicats des vergers de France, et qui allait dérouler pour notre enchantement les mille et une strophes de ses poèmes. […] Sa musicalité aiguë ou sourde se résout en une harmonie toujours juste et pure.
Je suppose qu’on sache assez de mots d’une langue quelconque pour pouvoir entendre à peu près le sens de chaque phrase dans des livres qui soient écrits en cette langue, et dont la diction soit pure et la syntaxe facile ; je dis que sans le secours d’un dictionnaire, et en se contentant de lire et de relire assidûment les livres dont je parle, on apprendra le sens d’un grand nombre d’autres mots : car le sens de chaque phrase étant entendu à peu près comme je le suppose, on en conclura quel est du moins à peu près le sens des mots qu’on n’entend point dans chaque phrase. […] La seconde raison de l’impossibilité de réformer entièrement notre orthographe, c’est qu’il y a bien des mots dans lesquels le besoin ou le désir de conserver l’étymologie, ne pourra être satisfait par de purs accents, à moins de multiplier tellement ces accents, que leur usage dans l’orthographe deviendrait une étude pénible.
Les œuvres d’imagination pure, les romans d’aventure, bien que d’un art inférieur, relèveront également de cette école. […] Quelle fleur lui demandait le don de sa peau de satin, la blancheur pure de ses bras, la laque de sa gorge ? […] Loukéria reprit haleine… La pensée que cette créature à peine vivante se préparait à chanter éveilla en moi un effroi involontaire ; mais avant que j’eusse le temps de dire un mot, j’entendis vibrer à mes oreilles une note prolongée presque imperceptible, mais pure et juste… Une autre suivit, puis une troisième… Loukéria chantait : « Dans les prairies. » Elle chantait sans que les lignes de son visage pétrifié fissent un seul mouvement ; ses yeux mêmes restaient fixes… Mais quelle touchante expression dans cette pauvre petite voix qui sortait avec effort, vacillante comme un filet de légère fumée ! […] Ma tante était alors une fort belle personne de vingt-deux à vingt-quatre ans, brune, avec de grands yeux noirs fendus en amandes, des traits purs dans un ovale parfait. […] Cependant, au milieu des sombres nuages, une figure se montrait animée du patriotisme le plus ardent et le plus pur.