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1905. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

* Voyez-vous là-bas, debout, devant l’échoppe de la marchande de journaux, ce passant qui regarde, la bouche béante, les caricatures des puissances du jour ? […] Il les avait toutes : un visage noble et épanoui ; un regard fier avec beaucoup de douceur et de caresses ; une voix dont la puissance ne trouva jamais d’ouïe rebelle, qui pouvait monter sans être criarde, descendre sans être sourde, s’enfler sans déclamer ; un geste qui colorait, fortifiait, achevait la parole, et qui, par sa variété expressive, était comme une seconde voix. […] Je ne la dois du moins à aucune des puissances qui font arriver les gens en dépit du peu qu’ils valent.

1906. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Il faut donc ajouter que le génie de l’auteur anime d’une vie intense les principaux personnages, que la plupart des scènes sont peintes avec un relief et une puissance de coloris tels qu’on y croit assister, enfin et surtout qu’il circule dans l’œuvre un courant d’émotion vraie qui nous gagne. […] Et tenez — j’aime mieux ne pas insister sur la riche palette de Pierre Loti, et sur cette merveilleuse puissance de rendre (ce qui a été signalé déjà vingt fois à propos de chacun de ses ouvrages), mais indiquer ou hasarder ce qui me semble une vue plus neuve, — ne quittons pas encore ces morues. […] Ô puissance de l’adjectif ! […] Ô grande puissance du quiproquo, ô singulière vertu du calembour !

1907. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

C’est qu’aussi bien, en même temps qu’une époque de l’histoire des mœurs, le changement en marquait une aussi de la grandeur française ; et, parmi tout cela, du milieu même des divertissements, l’action du maître se faisait sentir : l’énergie de sa volonté, la puissance de son application, l’ubiquité de son regard et le poids de son bras. […] En fait, le traité de Nimègue, en 1678, qui semble marquer l’apogée de la puissance de Louis XIV, commence précisément d’en marquer le déclin. […] Aux leçons de Bourdaloue Louis XIV avait continué de préférer celles de Molière : Un partage avec Jupiter N’a rien du tout qui déshonore… Maintenant c’est l’excès ou l’enivrement de la puissance qui l’engage dans des entreprises au-dessus de ses forces. […] « Il se fait dans tous les hommes des combinaisons infinies de la puissance, de la faveur, du génie, des richesses, des dignités, de la noblesse, de la force, de l’industrie, de la capacité, du vice, de la faiblesse, de la vertu, de la stupidité, de la pauvreté, de l’impuissance, de la roture et de la bassesse.

1908. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Ce sont là de ces choses qui font que l’on se sent poète. » Il n’est rien tel en effet que de semblables aveux pour faire sentir dans sa douceur, sa vérité et son sérieux plein de charme, l’heureuse puissance du talent ou du génie, sa vertu d’influence continue et son triomphe invisible.

1909. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Sa femme, jalouse de l’ascendant qu’elle avait sur lui, ne contribuait pas peu à le tenir soigneusement à l’écart de la puissance nouvelle.

1910. (1929) Dialogues critiques

Malgré sa puissance il a échoué, et nous ne sommes plus des vaincus. » M. 

1911. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Le fait est que tous les bonapartistes détestent les Russes, contre lesquels la puissance de leur maître est venue se briser.… et un capucin balaye maintenant toute cette poussière restée de la gloire et de la liberté de Rome ! 

1912. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

puissance mystérieuse qui se réveille et qui s’attendrit en moi après tant d’années, comme par un contact électrique, chaque fois que j’ouvre un volume poudreux de l’Arioste dans ma solitude !

1913. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Ce sont les Phéaciens qui possèdent cette ville et cette terre ; et moi, je suis la fille du magnanime Alcinoüs qui reçoit des Phéaciens la force et la puissance.”

1914. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

Mais cette éducation, dont le père remettait avec confiance les rênes dans les mains de sa fille, finit par produire dans mademoiselle de Guérin une puissance de réflexion et de pureté qui l’égala à son insu aux plus hautes personnalités littéraires de son siècle.

1915. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Il me présenta dans différentes maisons, particulièrement chez les ministres des autres puissances.

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