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1978. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

On ébranchait les préjugés sans en atteindre ou sans en voir seulement la racine, et comment voulait-on qu’elle ne poussât pas d’âge en âge de nouveaux rejetons ? […] Si Rousseau s’était tout à l’heure emparé d’une idée de Diderot, c’est la grande idée de Buffon qu’il s’approprie maintenant, pour la pousser à bout.

1979. (1774) Correspondance générale

mon cher maître, si vous voyiez la Clairon traversant la scène, à demi renversée sur les bourreaux qui l’environnent, ses genoux se dérobant sous elle, les yeux fermés, les bras tombants comme morte ; si vous entendiez le cri qu’elle pousse en apercevant Tancrède, vous resteriez plus convaincu que jamais que le silence et la pantomime ont quelquefois un pathétique que toutes les ressources de l’art oratoire n’atteignent pas. […] Poussé par un sentiment infiniment plus noble, vous rentrez dans le vôtre en pacificateur, et comme récompense de tout ce que vous avez souffert pour sa cause, vous ne demandez cependant qu’à être encore tout à son service. […] Il y a un paresseux garçon de fils qui est venu de Paris à Pétersbourg et qui m’entraîne vers une femme qui me jettera dans le délire sitôt que je m’approcherai d’elle ; vers quelques pestes d’enfants qui me donneront fort à faire pour m’accommodera leurs folies ; vers des amis qui, dix contre un, m’imposeront un mois de peine pour un seul jour de plaisir ; vers des connaissances qui chanteront, riront, pousseront des cris de joie ; comme si ma présence, dont ils se sont merveilleusement bien passés, était essentielle à leur bonheur ; vers mes concitoyens, dont une moitié se couche accablée sous sa ruine et l’autre moitié au désespoir, jusqu’à ce qu’elle se lève pour contempler ce spectacle.

1980. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Le noble orgueil et la générosité ont pour terres natales le commandement ou l’indépendance ; partout ailleurs poussent comme des chardons l’égoïsme et le petit esprit.

1981. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Je ne sais si Dieu voulut lui accorder cette grâce ; mais je vis avec horreur le bourreau, effrayé sans doute du premier coup qu’il avait porté, le frapper sur le haut de la tête, où le malheureux jeune homme porta la main ; le peuple poussa un long gémissement, et s’avança contre le bourreau : ce misérable, tout troublé, lui porta un second coup, qui ne fit encore que l’écorcher et l’abattre sur le théâtre, où l’exécuteur se roula sur lui pour l’achever.

1982. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Soit qu’on les voie chez eux, soit qu’on les rencontre dans les rues, allant à leurs affaires ou à la promenade, on leur entend toujours pousser haut quelque bénédiction et quelque invocation, comme: ô Dieu très-grand, ô Dieu très-louable, ô Dieu miséricordieux, ô Père nourricier des hommes, ô Dieu, pardonne ou aide-moi !

1983. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Qui a dépeuplé les campagnes, poussé l’ouvrière à la prostitution, jeté l’enfance dans les usines ?

1984. (1932) Les idées politiques de la France

pousser cette clameur insolite : Vive la Nation ! […] La liberté pousserait encore dans leurs interstices, comme la giroflée entre deux pierres.

1985. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Les Imbéciles « La France aux yeux ronds », prévue par le poète, vient d’éclore ; effectivement, elle a brisé l’œuf, et la voilà qui secoue ses ailes engluées, essaye son bec sur ses pattes et pousse son petit cri aigu et bête, qui va devenir sinistre, vienne la nuit. […] En tout cas, l’œuvre forte, classique, chaste, la vie mieux qu’irréprochable, exemplaire, de Leconte de l’Isle, ses mœurs, enfin, tout académiques, dans le plus haut sens du mot, tout l’encourageait, puisque l’y poussait son caprice, à poser sa candidature.

1986. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Tous les deux, Pascal et Molière, nous apparaissent aujourd’hui comme les plus formidables témoins de la société de leur temps ; Molière, dans un espace immense et jusqu’au pied de l’enceinte religieuse, battant, fourrageant de toutes parts avec sa troupe le champ de la vieille société, livrant pêle-mêle au rire la fatuité titrée, l’inégalité conjugale, l’hypocrisie captieuse, et allant souvent effrayer du même coup la grave subordination, la vraie piété et le mariage ; Pascal, lui, à l’intérieur et au cœur de l’orthodoxie, faisant trembler aussi à sa manière la voûte de l’édifice par les cris d’angoisse qu’il pousse et par la force de Samson avec laquelle il en embrasse le sacré pilier.

1987. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Il devoit, selon son projet, se borner à six ou sept volumes ; & il a poussé son ouvrage jusqu’à treize.

1988. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

Selon la construction ordinaire on diroit plutot que ce sont les souhaits qui font pousser des cris qui retentissent dans les airs. […] Sens actif, passif, neutre actif vient de (…), pousser, agir, faire.

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