Aucun géologue ne peut trouver de difficulté à ce que la Grande-Bretagne, par exemple, ayant été autrefois réunie à l’Europe, elle possède en conséquence les mêmes quadrupèdes146.
Sans doute, comme on l’a fait observer avec profondeur 17, la ressemblance est un rapport établi par l’esprit entre des termes qu’il rapproche et qu’il possède par conséquent déjà, de sorte que la perception d’une ressemblance est plutôt un effet de l’association que sa cause.
Vous me demandez si je n’hésite pas entre l’amour de l’art et l’amour de la belle nature ; je n’hésite pas : je les aime également, mais la belle nature ne donne des jouissances à peu près complètes que lorsque l’on sait que l’on est soi-même quelque chose, lorsqu’on possède la force de l’art qui est une grande et très grande force. […] Elle possède des cahiers où elle a noté ses impressions depuis l’âge de douze ans.
La perfection de la mort d’Othon lui paraissant inimitable, il est conduit à penser que « quiconque n’est pas appelé à suivre son exemple, ne doit pas se permettre d’attenter à sa vie. » Gœthe possédait bien un poignard de prix, soigneusement affilé ; tous les soirs « avant d’éteindre sa lumière », il se demandait s’il allait s’en servir, mais il avoue que, « n’ayant jamais pu s’y résoudre, il finit par se moquer de sa folie. » Et il fit bien. […] Il lui écrivait que la solitude n’était pas bonne dans leur commune situation ; il n’attendait, d’ailleurs, de consolation d’aucun côté ; atteint dans sa santé, il envisageait la mort sans les espérances sublimes qui l’adoucissent et qu’il eut cependant désiré posséder. […] Mais non, toute affection sera brisée, il faut se contenter de cette misérable vie de la terre où l’on voit des rochers, des nuages ; … non, je ne comprendrai jamais que mon âme qui possède l’infini, puisse s’anéantir. […] ô muette Pythie, brise donc ta tête aux rochers de ton antre, et mêle ton sang fumant de rage à l’écume de la mer ; car tu crois avoir possédé le Verbe tout-puissant, et depuis dix mille ans tu le cherches en vain !
Il se console en songeant à la gloire, dont, déjà, le noble désir le possède, et il dit à Marie (elle s’appelle Marie) qu’elle sera sa Muse. […] Il a le goût sûr, l’esprit philosophique, l’entente des causes, des effets et des rapports probables ; il expose bien, il raisonne bien, quoique peut-être il raisonne trop ; il a cette faculté, très rare, quand il parle d’un auteur, de bien garder sous son regard l’ensemble et les grandes lignes de toute la littérature du pays auquel cet auteur appartient ; il a le sens du théâtre ; il sait, quand il lit une pièce, la voir sur la scène, don très particulier, que certains auteurs, même très célèbres, de cours de littérature dramatique n’ont possédé à aucun degré. […] L’homme qui fait sa phrase, non point la phrase ambitieuse et oratoire, mais la phrase intelligible, est un homme qui ne s’abandonne pas à sa nature animale ou végétative, qui fait avant de parler, même à lui-même, un petit effort de réflexion, ou simplement de préhension de sa pensée : ce qui veut dire qu’il a l’habitude de se posséder, ou au moins de se ressaisir, qu’il n’échappe pas continuellement à lui-même, qu’il n’est pas l’homme d’une suite de « premiers mouvements » successifs, qu’il n’est pas un pur impulsif. […] Gloire, sagesse, honneur, Ils posséderont tout, excepté le bonheur… Parmi les éléments du bonheur des époux, La convenance d’âge est le premier de tous.
Oui, si « la vie est bonne », si son objet est en elle-même, si l’unique fin qu’on nous propose est de nous satisfaire et de jouir, nous avons tous les mêmes droits sur les biens de la vie ; et comme d’ailleurs le nombre en est toujours moins grand que le désir de les posséder n’est ardent, c’est entre nous et ceux qui en prennent notre part la ruse et la perfidie, la force et la violence qui seules décideront. […] C’est peu de posséder la plus belle voix du monde, et il faut encore savoir s’en servir, la diriger, la ménager. […] On ne manquerait pas de me demander si je crois donc le posséder moi-même ; et il est vrai que la plaisanterie ne signifierait rien ; mais j’aime mieux ne procurer à personne une trop belle occasion de la faire.
Je ne parle pas de la sympathie de ceux qui le connaissent : il la possède déjà et il la mérite par l’ardeur généreuse de ses sentiments, par la hauteur de sa pensée, par sa recherche constante d’une forme pure et lumineuse. […] Penser que des maîtres, qui n’ont pas trop de temps ni de force pour se tenir au courant de la science incessamment grandissante, sont obligés de perdre un ou deux mois par an à examiner si les élèves sortant du collège ou du lycée possèdent bien leur petit bagage de savoir ! […] Il possède d’autres qualités encore : il n’est pas un critique ondoyant et fuyant ; il dit nettement ce qu’il pense ; il le dit même avec force et autorité ; il a, entre deux accès de modestie, une magnifique assurance qui impose.
Ainsi s’explique son mépris les biens de ce monde, sa crainte même de posséder des terres ou des maisons. […] Des obsédés et des possédés, voilà ce qu’a fait de nous M. […] Et comme sa victime, avant d’expirer, trace quelques mots qui feront croire à un suicide, comme la mère ne pourra même pas soupçonner son fils d’avoir joué le rôle d’Oreste, sûr de posséder à jamais ce cœur tout entier, il est comme pénétré d’admiration pour cette délicatesse du mourant ; il voue une sorte de culte pieux à l’homme qui a tué autrefois son père.
Un calme perpétuel et une douceur engageante régnaient dans ses yeux et sur son visage ; et, bien loin d’y apercevoir aucune de ces marques d’un esprit occupé, qui couvrent celui de la plupart des grands ministres, on y voyait briller toutes celles d’un esprit débarrassé, tranquille et qui se possède parfaitement, de manière qu’à le regarder sans le connaître, on ne se serait douté ni de son rang ni de ses occupations.
Je me guindai un soir sur le mur de séparation, et je vis trois jeunes filles, qui me parurent très-belles, toutes découvertes par devant jusqu’à la ceinture, échevelées, assises à terre, qui versaient des larmes et se démenaient comme des possédées.
» Il est question du vieux marquis d’Andlau, qui possédait dans le Perche, l’ancienne propriété d’Helvétius, grossie et agrandie par deux générations de propriétaires, et qui compte 42 fermes et 10 moulins.