Ses grands politiques, les Palmerston, les Richard Cobden, les Pitt, ses grands savants, les Newton, les Darwin, les Herschel, ses grands poètes, les Robert Burns, les Shakespeare, les Chaucer et les Milton, ses grands inventeurs, ses premiers rois, ses réformateurs et ses philosophes, en un mot tous ceux qui ont lentement pétri l’âme anglo-saxonne dorment ici côte à côte ou revivent dans une image.
Devant des parents et des fonctionnaires, il osa dire, en style de poëte : « Le sommet de la vie vous en dérobe le déclin ; de ses deux pentes, vous n’en connaissez qu’une, celle que vous montez.
. — À présent, parlons des moyens de faire connaître en Allemagne cette belle imitation de leur premier poète. […] Dans une lettre à Mme d’Albany, du 16 août 1811, Sismondi, à propos de la mort d’Esménard, a dit : « Esménard, qui s’est tué à Fondi, est bien en effet et le poète et le censeur, et celui des fausses lettres de change, et celui qui a fait supprimer l’ouvrage de Mme de Staël, parce que le libraire s’est refusé à le gagner à prix d’argent139… » Esménard en effet dut beaucoup agir sur l’esprit de son ministre, le duc de Rovigo, et il put lui communiquer une première impression défavorable ; mais en telle matière la responsabilité ne descend pas, et il est juste qu’elle remonte aussi haut que possible, et qu’elle incombe à qui de droit. […] Esménard, poète de beaucoup de talent, mais homme de plaisir, sans principes, qui s’était fait par besoin intrigant et instrument de la police, et qui s’attachait aux pas des étrangers de marque et des membres du corps diplomatique, offrit à M. de Senfft ses services dans cette affaire, et en reçut quelques centaines de louis sous prétexte de prévenir par leur emploi les rapports défavorables de la police westphalienne, qui auraient pu donner à l’affaire une tournure plus odieuse. » — En ce qui concerne l’affaire de Mme de Staël, il est toutefois à remarquer, à la décharge d’Esménard, que, dans la lettre à Camille Jordan qu’on va lire, Mme de Staël ne le distingue point des autres censeurs, qu’elle donne pour favorables à la publication.
Nul n’est en mesure de démontrer le contraire ; l’autorité de ce bel et unique exemple reste donc en dehors, à part, une exception non concluante, et je ne puis dire de la vie de Washington ce que le poëte a dit de la chute d’un grand coupable politique : Abstulit hunc tandem Rufini pœna tumultum Absolvitque Deos75 En 1784, La Fayette en est déjà à son troisième voyage d’Amérique : ce voyage de 1784, au commencement de la paix, fut un triomphe touchant et mérité qui ouvre pour lui cette série de marches unanimes et de processions populaires, dont il fut si souvent le héros et le drapeau. […] C’est, après tout, le vieux mot du poëte : Video meliora proboque, deteriora sequor. […] Béranger, dans son rôle de poète politique, l’a senti à point ; il a su se dérober pour se renouveler peut-être.
trop universitaire de la Sorbonne, pour vous enseigner, philosophe et artiste, et poëte, la sagesse et la beauté. » C’est un beau programme. […] Tel innommé a été peut-être plus grand qu’Alexandre ; tel cœur de femme qui n’a dit mot de sa vie a mieux senti que le poëte le plus harmonieux. — Je parle de la vie par influence, ou, selon l’expression des mystiques, de la vie en Dieu. […] Plus un poëte est parfait, plus il est national.
Le poète Le Brun, comme s’il y avait vu après coup une personnalité, y a répondu par l’épigramme suivante : Bel esprit fin, mais non sans tyrannie, Pour se venger de n’être que cela, Duclos disait : Bête comme un génie.
xi) fait donner par quelqu’un à En-nius : « Ennio delector quod non discedit a communi more verborum. » L’éloge est plus vrai encore pour un orateur que pour un poète.
C’est pour ton aimable visage, enfin, que le nourrisson d’Atarnée78 a mis en deuil, par sa mort, la clarté du soleil : aussi est-il digne pour ses hauts faits du chant des poètes, et les Muses, filles de Mémoire, le rendront immortel et ne cesseront de le grandir, au nom même de l’hospitalité sainte et de l’inviolable amitié.
Racine a fini par être le premier des poètes dans Athalie, et Corneille a été le dernier dans plus de dix pièces de théâtre, sans qu’il y ait dans ces enfants infortunés ni la plus légère étincelle de génie, ni le moindre vers à retenir.
Boileau (et je ne parle pas ici du poète louant en public, mais de l’homme de sens s’épanchant dans la familiarité), Boileau était d’un tout autre avis ; il entrait, nous assure-t-on, dans une espèce d’enthousiasme lorsqu’il parlait de Louis XIV, et l’on a recueilli de ses lèvres ces propres paroles, qui renferment un si bel éloge sous forme littéraire : « C’est, disait-il, un prince qui ne parle jamais sans avoir pensé ; il construit admirablement tout ce qu’il dit ; ses moindres reparties sentent le souverain ; et quand il est dans son domestique, il semble recevoir la loi plutôt que la donner. » Ce dernier trait se rapporte à la facilité de vivre du roi dans son intérieur et à son égalité d’humeur avec tout ce qui l’entourait.
Cette différence entre le point de vue de Malherbe et celui de Vaugelas est capitale, et notre auteur, si déférant d’ailleurs envers l’illustre poète, ne perd aucune occasion de la marquer.