Autant qu’au personnage du Tiers Livre de Rabelais, on peut penser au Raminagrobis de La Fontaine dans « Le chat, la belette et le petit lapin » : « Arbitre expert sur tous les cas ».
On alléguera que j’ignorais le détail des circonstances, que je ne disposais pas des personnages, de leurs gestes, de leurs attitudes, et que, si l’ensemble m’apporte du nouveau, c’est qu’il me fournit un surcroît d’éléments. […] Soit encore un personnage de roman dont on me raconte les aventures. Le romancier pourra multiplier les traits de caractère, faire parler et agir son héros autant qu’il lui plaira : tout cela ne vaudra pas le sentiment simple et indivisible que j’éprouverais si je coïncidais un instant avec le personnage lui-même. […] Ce ne seraient plus là des accidents s’ajoutant à l’idée que je me faisais du personnage, enrichissant toujours et toujours cette idée sans arriver à la compléter jamais. Le personnage me serait donné tout d’un coup dans son intégralité, et les mille incidents qui le manifestent, au lieu de s’ajouter à l’idée et de l’enrichir, me sembleraient au contraire alors se détacher d’elle, sans pourtant en épuiser ou en appauvrir l’essence.
Le long et lent balancement élégiaque de ce que je nommerai les demi-stances du Cid, c’est-à-dire de cet admirable dialogue, de cet admirable couplet alterné entre Chimène et Rodrigue, le seul morceau peut-être dans toute la poétique moderne qui nous rende un écho de la pureté antique, qui nous revaille, qui ait reporté jusque dans le monde moderne les alternements de certains demi-chœurs de la tragédie antique et de certains demi dialogues entre le personnage et le chorège et le chœur et un ou les deux demi-chœurs, cet admirable et parfait balancement des demi stances, (et il vaudrait peut-être mieux dire des doubles stances), plus profond encore et plus pur et moins peut-être appareillé que celui des stances n’est point ce balancement forcément un peu mécanique du devoir à la passion, et un peu extérieur. […] Ainsi se poursuivra dans la grande œuvre cornélienne le perpétuel affrontement, la comparaison constante, la constante confrontation des êtres et des vies, des personnages et des thèses. […] C’est une des plus grandes erreurs que l’on puisse commettre que de croire que Sévère est un personnage de second plan. […] Mais le portier même est un personnage peut-être encore plus considérable.
Il sacrifia à cette femme sa place de premier capucin du monde, sa réputation de saint personnage & d’un des plus grands prédicateurs d’Italie. […] Ils attestèrent les patriarches, les prophètes, les philosophes Grecs, les prêtres des Gaulois, & généralement tous les célèbres personnages qu’ils prétendoient avoir été carmes.
Celui de Mirabeau, sous sa plume, méritait fort d’être remarqué ; le caractère et la grandeur du personnage y étaient vivement produits, même avec trop de prestige, et l’on pouvait relever déjà, dans l’appréciation de certains actes, trop de coulant et d’indulgence.
Alors des solitudes lointaines, fabuleuses du mystérieux Orient, se mettent en voyage vers le Nouveau-Né trois personnages sacrés, trois royaux et immémoriaux vieillards.
L’art profond de Swift, pour prendre et soutenir un personnage, apparaît ici consommé et arrivé à sa dernière perfection.
Les personnages de ces peintures formidables semblent pourtant de sa famille, et visités par le même Esprit.
je vous prie, si ce travail eût été fait, des mille nuances de la vie humaine, seulement à partir d’Aristophane ou seulement à partir de Théophraste, quelle histoire plus variée à la fois et plus charmante, avec un plus grand nombre d’événements, d’enseignements, de héros, de personnages !
“Concluons, que quand on a bien discuté Lucain, son mérite paroît se réduire à faire penser fortement quelques-uns de ses personnages, à leur donner de la fierté, de l’élévation, & de l’énergie, c’est-à-dire, à bien dessiner des têtes, ou à leur donner beaucoup de vigueur & d’expression.
Quoique les espagnols aïent eu plusieurs souverains magnifiques, et aussi épris des charmes de la peinture qu’aucun pape l’air jamais été ; cependant cette nation si fertile en grands personnages, et même en grands poëtes tant en vers qu’en prose, n’a point eu de peintre de la premiere classe, à peine compte-on deux espagnols de la seconde.