Ce pauvre roi de France s’abaissa jusqu’à parlementer avec un misérable Italien, auquel il promit à l’avenir une pension de quatre cents écus d’or. […] Mais laissons en paix ces pauvres feuilletonistes, fort occupés en ce moment à conclure avec l’Opéra leur paix à tout prix. […] et pourquoi trouvez-vous pauvre, en définitive, une partition dont vous citez jusqu’à dix morceaux importants ? […] Je ne suis ici que l’écho d’un homme aimé du pauvre mort, et je ne sais, de cette existence aventureuse, et par moments énigmatique, rien autre chose que ce que ses regrets ont bien voulu m’en apprendre. […] Il exerce, en un mot, la même fascination sur la salle entière que sur les grands et le peuple qui l’environnent dans la Cathédrale de Munster, et sur sa pauvre mère éplorée, etc.
Le pauvre Œdipe tiré de sa retraite pour être mis en présence de ses fils morts, de sa femme morte, pour être chargé de tous les crimes et souillures de Thèbes et chassé de sa patrie, aveugle et mendiant, appuyé sur l’épaule d’Antigone : il n’y a rien de plus tragiquement beau et il n’y a rien de plus artistiquement, de plus sculpturalement beau. […] Et enfin ce fut, jusqu’au milieu du dix-neuvième siècle, avec un soin pieux et avec une ténacité bien digne de la race, que les pauvres copistes rustiques, sans le moindre intérêt, par amour pur du vieux théâtre, transcrivirent et retranscrivirent, à la lueur de leurs chandelles ou de leurs petites lampes fumeuses, sur la table à manger de la famille, les vieux drames qui avaient fait l’amusement de leurs ancêtres et qui étaient encore l’objet autant de leur passion que de leur respect. […] Né en 1798 dans un taudis de la paroisse Saint-Matthieu, à Morlaix, il avait appris à lire et à écrire chez de vieux gens qui tenaient école pour les enfants pauvres ; puis il s’était perfectionné lui-même comme il avait pu. […] Je ne suis ni plus ni moins que les autres et je vois bien, malgré mes prétentions à la haute philosophie, — Que dans nos pauvres cœurs il est toujours de l’homme. […] — Et cette pauvre Henriette ?
La pesante logique s’étale carrément dans les discours des princesses : « Deux si, dit Lyndaxara, font à peine une possibilité723. » Dryden met son bonnet de gradué sur la tête de ces pauvres femmes. […] « La nature m’avait faite pour être une bonne épouse, une pauvre innocente colombe domestique ; tendre sans art, douce sans tromperie727. » Non, certes, ou du moins cette tourterelle n’eût point dompté ni gardé Antoine ; une bohémienne seule le pouvait par la supériorité de l’audace et la flamme du génie. […] À côté de lui, un autre aussi l’a senti, un jeune homme, un pauvre aventurier, qui tour à tour étudiant, acteur, officier, toujours désordonné et toujours pauvre, vécut follement et tristement dans les excès et la misère, à la façon des vieux tragiques, avec leur inspiration, avec leurs fougues, et qui mourut à trente-quatre ans, selon les uns d’une fièvre causée par la fatigue, selon les autres d’un jeûne prolongé au bout duquel il avala trop vite un morceau de pain donné par charité. […] Il se convertit loyalement et après réflexion à la religion catholique, y persévéra après la chute de Jacques II, perdit sa place d’historiographe et de poëte lauréat, et, quoique pauvre, chargé de famille et infirme, refusa de dédier son Virgile au roi Guillaume. « La dissimulation, écrit-il à ses fils, quoique permise en quelques cas, n’est pas mon talent.
L’ami Fritz I Le roman que nous venons de lire est certainement un chef-d’œuvre ; mais cette histoire si naïve et si vraie du pauvre conscrit de Phalsbourg n’exige pas un autre mérite que la vérité. […] Et quand, dans cette même chambre où nous sommes, il te faisait sauter sur ses genoux, et que tu disais mille sottises, comme à l’ordinaire, était-il heureux le pauvre homme ! […] Iôsef, le chef d’orchestre, s’élance dans les bras avinés de Kobus ; la foule s’étonne de cette intimité du pauvre musicien avec un homme si magnifique. […] Vous en savez plus que nous, monsieur Kobus ; nous sommes de pauvres gens sans instruction.
— Balzac a supérieurement compris la mère dans Béatrix, dans Les Parents pauvres, etc. […] * * * — Je remarque que les fougueux célébrateurs du nu, des vieilles civilisations athlétiques et gymnastiques, sont en général de cagneux universitaires, au pauvre et étroit torse, enfermé dans un gilet de flanelle. […] On me parle d’une famille avec un rien de petite rente, consacrant tout son pauvre argent au plaisir du spectacle, se privant d’une femme de ménage, se salissant les doigts aux plus gros ouvrages, et assistant, le soir, en gants propres, aux premières représentations, — famille connue de toutes les ouvreuses, en relation avec tous les buralistes, et même les sergents de ville, qui ont servi dans le régiment où le père était major. […] Nous trouvons ce pauvre vieillard attendant une visite comme on attend une fête.
Je protestais seul en moi-même contre cette dépréciation systématique d’une époque qui m’a paru quelquefois pauvre en circonstances, mais jamais en hommes. […] Heureuse au fond des bois la source pauvre et pure ! […] — « Je ne le sais pas bien », reprit-il ; « nous autres, nous ne savons jamais comment se nomment les étrangers qui viennent dépenser leur temps et leur argent à Genève ; nous savons seulement s’ils sont de bon cœur ou de mauvais cœur pour les pauvres ; les bons ont toujours la main ouverte ; les mauvais, toujours la main fermée. […] … Nous sommes pauvres, mais nous sommes de bons citoyens, de bons enfants !
Âme, pauvre âme, ma pauvre petite âme, que seras-tu, où seras-tu, que deviendras-tu ? […] Cette tendance est excellente, si elle implique uniquement la volonté de prendre comme modèles les chefs-d’œuvre incontestables de tous les temps et de tous les pays pour réaliser des œuvres nouvelles d’une originalité profonde ; mais elle serait déplorable si elle n’était que l’expression d’une pensée pauvre qui se tourne vers un passé restreint pour s’y confiner, et pour y mourir. […] Pauvre interrogation d’enfant destinée à rester à jamais sans réponse !
Au lieu de signaler dans Lélia la véritable donnée génératrice, la pensée mi-partie saint-simonienne et mi-partie byronienne, au lieu d’y relever le côté original et senti, d’y blâmer le côté rebattu et déclamatoire, au lieu de saisir la filiation étroite de cette œuvre avec les précédentes de l’auteur, et d’apprécier cette Lélia au sein de marbre comme une sorte d’héroïne vengeresse de la pauvre Indiana, on a chicané sur une question de forme et d’école, on a reproché à l’écrivain l’abus du genre intime, comme s’il y avait le moindre rapport entre le genre intime et le ton presque partout dithyrambique, grandiose, symbolique ainsi qu’on l’a dit, et même par moments apocalyptique de ce poëme.
pauvre critique !
Je connais ainsi des écrivains qui, avant d’écrire, congédient la moitié de leurs idées, et qui ne savent les exprimer qu’une à une : c’est pauvre.
Le pauvre Néri seul, le dernier, reste près de la porte et n’a pas eu encore un regard ni une pensée de Cosima.