Nature audacieuse et ambitieuse, trop tôt démentie, talent d’emphase et d’éclat, d’apparat et de montre, clairon et cymbale, boute-en-train de la jeunesse, simulacre révolutionnaire qu’un brusque coup de vent démasqua et retourna, qu’on venait d’entendre faire le généralissime et commander la charge, qu’on vit tout d’un coup culbuté et en déroute comme un tambour-major sans armée ; à la fin, esprit déchu qui n’était plus qu’un tempérament, tombé de la passion dans l’appétit, il eut pourtant, jusque dans les dernières années, et même dans ce qu’on ne lisait plus de lui, quelques éclairs d’autrefois, bien des restes de ses fortes études du commencement.
On remonterait bien au delà, si l’on voulait rechercher tous les dîners périodiques un peu célèbres, égayés de chant, de même que, dans l’histoire de notre théâtre, on remonte bien au delà de l’établissement des Confrères de la Passion.
Enfin le patriotisme, cette noble passion de l’homme pour le sol menacé de ses pères, de son berceau, de sa tombe, de ses enfants ; le patriotisme, quand il est poussé jusqu’à l’héroïsme par la terreur de voir ses foyers ravagés, ou par le dévouement des Trois-Cents aux Thermopyles antiques ou aux Thermopyles modernes ; le patriotisme chante comme Tyrtée, comme Rouget de Lisle ou comme Béranger dans quelques-unes de ses odes nationales à la veille des combats ; et, quand une victoire inespérée a sauvé par l’héroïsme, soit une ville de la sédition et de la subversion civiles, soit des frontières de l’invasion, et, avec les frontières, ses toits, ses foyers, ses compagnes, ses vieillards, ses enfants, ses mères, l’armée victorieuse traduit instinctivement en chant sa joie et son cri de salut.
Il y en a deux : premièrement, la force nationale, qui donne aux États les conditions défensives de leur nationalité par les armes ; car nous ne sommes pas de ces béats de la paix universelle qui croient supprimer la guerre entre les peuples, comme si l’on pouvait supprimer jamais l’injustice, la cupidité, l’ambition, l’oppression, l’égoïsme, les passions, qui forment malheureusement la moitié de la nature des individus ou des peuples !
. — La passion de ces mains est égale à l’objet.
Elle menait à Londres, à Paris, et surtout dans son palais de Rome et à Naples, la vie somptueuse d’une femme célèbre par sa beauté, par son esprit et par ses richesses ; elle s’était faite cosmopolite, mais surtout Italienne par passion pour le soleil et pour les arts.
Racine et Boileau étaient dans la première jeunesse, l’un brûlant de passion, l’autre content de vivre et d’être libre, ami du rire et des malins propos.
Quand la littérature en est là, elle revient brusquement à l’idéal, à la passion, à l’amour ardent de la vie et de la beauté, et la science fait, non pas banqueroute, comme le croient et le crient les gens à courte vue, mais une retraite momentanée hors des territoires usurpés où elle prétendait commander.
Comme il n’y a, je pense, aucun spiritualiste qui veuille met l’influence de l’organisme sur nos tendances, nos passions, nos idées, nos aptitudes, et comme l’organisme est hérité, il faut bien que l’influence de l’hérédité se fasse sentir, au moins médiatement, sur notre constitution psychologique.
Après le choix du sujet, le premier but que se propose l’auteur est d’en tirer une conséquence morale ; le second d’intéresser au sort de tels ou tels héros, connus ou inconnus, vertueux ou coupables, par des qualités qui les élèvent au-dessus du vulgaire ; le troisième de les environner de figures secondaires propres à faire ressortir leur caractère ou à émouvoir leurs passions ; le quatrième de faire jouer tous ces personnages dans la chaîne d’une intrigue claire et pourtant variée ; le cinquième de les faire parler selon le temps, la circonstance, leur rang dans le monde, leur caractère bien exposé, dans un style simple, naturel, énergique et toujours élégant ; enfin, Monsieur, de les faire arriver à une catastrophe qui n’inspire pas une trop grande horreur, ou à un dénouement qui ne blesse ni la raison, ni la décence.
Il est vrai que jadis, respectant leurs ouvrages, Le cœur était touché de leurs doctes images ; Les vives passions s’y faisaient admirer : On était assez sot pour y venir pleurer.